Portefeuille IH - Janvier 2022
OBJECTIF DE L’IH ET DE CE REPORTING
Mon objectif est à la fois un accroissement du capital et l’obtention d’une rente mensuelle pérenne issue de mon patrimoine financier équivalente à deux SMIC nets, soit environ 2400 € par mois après impôts et prélèvements sociaux.
La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.
Le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.
Ce 152e mois de reporting (soit douze ans et huit mois de transparence) a toujours pour but de partager ma démarche et philosophie d’investissement.
Dividendes d’actions cotées perçus
Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mon portefeuille d’actions et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.
Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 1466 € en décembre 2021.
La forte exposition de mon patrimoine financier à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leurs bénéfices aux États-Unis influence toutefois le montant des dividendes bruts perçu, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :
EUR/USD | 1,00 | 1,10 | 1,20 | 1,30 | 1,40 |
---|---|---|---|---|---|
Dividendes | 1582 € | 1494 € | 1421 € | 1359 € | 1306 € |
Devise des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Calendrier des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Dépendance des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Contrôle des dividendes par action en devise locale :
(source : xlsPortfolio)
Performance
Le portefeuille prend 5,3% en décembre 2021, avec une valeur de part à 215 (nouveau plus-haut) vs 204,1 le mois dernier.
Evolution de la valeur de la part :
(sources : xlsPortfolio, xlsAsset)
Evolution de la performance annuelle depuis mai 2009 :
(sources : xlsAsset)
Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).
Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.
La forte exposition à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leur bénéfice aux États-Unis influence également la valorisation du portefeuille d’actions, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :
EUR/USD | 1,00 | 1,10 | 1,20 | 1,30 | 1,40 |
---|---|---|---|---|---|
Portefeuille | 742 k€ | 701 k€ | 667 k€ | 638 k€ | 614 k€ |
Allocation stratégique
J’ai stoppé mon activité principale fin 2013 à l‘âge de trente-quatre ans, avec comme actifs une participation dans une TPE française, quelques liquidités et un patrimoine financier d’environ 450 k€ (aujourd’hui 690 k€).
La totalité de ce que je possède est le fruit de mon travail, de mon épargne et de mes investissements (ni aide d’aucune sorte après avoir quitté le domicile parental, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études…).
Concernant mon patrimoine financier, l’allocation stratégique est volontairement plus “agressive” que celle préconisée dans mon livre avec l’espoir d’une rentabilité meilleure, mais au prix d’une volatilité plus élevée, assumée :
(sources : Financial Times, xlsPortfolio, xlsAsset)
Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)
Mes fonds euros sont :
- eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
- Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo
Les montants sont minimaux pour conserver les bénéfices liés à l’ancienneté des contrats d’assurance-vie.
Immobilier (≈197 k€ d’immobilier coté)
Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :
(source : xlsPortfolio)
Détail des investissements :
- Realty Income : immobilier diversifié aux États-Unis
- Healthpeak Properties : immeubles médicaux et immeubles-laboratoires aux États-Unis
- VICI Properties : casinos et golfs aux États-Unis
- American Campus Communities : résidences universitaires aux États-Unis
- Essex : immeubles résidentiels aux États-Unis
- Prologis : entrepôts logistiques dans le monde entier
- Sun communities : "campings" et marinas aux États-Unis
- Alexandria Real Estate : immeubles-laboratoires aux États-Unis
- Site Centers : parcs d’activités commerciales aux États-Unis
- AvalonBay Communities : immeubles résidentiels aux États-Unis
- PS Business Parks : espaces industriels aux États-Unis
- Boston Properties : bureaux de classe A aux États-Unis
- Macerich : centres commerciaux de classe A aux États-Unis
Ces foncières cotées sont détenues chez Interactive Brokers.
Digital Realty et Equinix ont le statut de REIT, mais comme leur activité est orientée autour des centres de données informatiques, je les classe dans les technologies de l’information.
Actions (≈668 k€ dont 197 k€ d’immobilier coté)
Répartitions diverses :
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
Allocation opérationnelle :
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
Ces actions sont détenues chez Saxo Banque et Interactive Brokers.
Détails des investissements :
D’une manière générale, les sociétés en portefeuille sont des leaders nationaux ou mondiaux dans leur domaine d’activité.
- Produits d’hygiène : Procter & Gamble, Unilever, L’Oréal
- Produits de luxe : Christian Dior (qui possède 41% de LVMH)
- Vins et spiritueux : Pernod Ricard
- Tickets restaurants : Edenred
- Pipelines : Enbridge, Kinder Morgan, The Williams
- Banques : HSBC, Wells Fargo
- Pharmacie : Pfizer, GlaxoSmithKline
- Lunettes : EssilorLuxottica
- Aérospatial et défense : Raytheon Technologies
- Équipements électriques : Legrand
- Ascenseurs : Otis
- Matières premières : BHP Group (minerai de fer et cuivre), Nutrien (potasse)
- Informatique : Digital Realty (centre de données), Prosus (dont 29% de Tencent)
- Logiciels : Amadeus IT, SAP, Dassault Systèmes
- Opérateur télécom : Deutsche Telekom (dont 64% de T-Mobile)
- Infrastructures : Vinci (aéroports et autoroutes), Vantage Towers (tours d’antennes)
- Électricité : National Grid (transport)
- Société de capital-risque : 3i Group
- Holdings patrimoniaux familiaux : Peugeot Invest, Lundbergföretagen
- Fonds “spéculatifs” : Pershing Square Holdings, Third Point Investors
Futures fusions-acquisitions :
Je pense que prochainement, les sociétés suivantes feront l’objet d’opérations de fusion-acquisition :
- Macerich (par Simon Property Group ?)
- Site Centers (par Regency Centers ?)
Macerich car elle a déjà fait l’objet de plusieurs tentatives d’OPA, Site Centers car son management a un historique de fusions-acquisitions.
Idées futures d’investissement :
Pour trouver de nouvelles idées d’investissement, j’utilise de plus en plus systématiquement le rapport boursier Gérants.
Volatilité boursière vs monde réel :
Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seule la performance opérationnelle de ces sociétés compte.
Chaque entreprise connaîtra certainement des hauts et des bas ponctuels, en fonction du cycle économique, du cours des matières premières, de l’environnement réglementaire et concurrentiel, mais en agrégat et en tendance, j’espère une augmentation des profits et des dividendes dans le futur, au moins au rythme de l’inflation.
Mes liquidités courantes, la participation dans la TPE, un pied-à-terre acheté à crédit et d’autres actifs divers, ne sont pas comptabilisés dans ce reporting, mais contribuent à une diversification patrimoniale plus importante que mon patrimoine financier seul pourrait présager.
La valeur de l'ensemble [la totalité des actifs financiers et autres actifs], nette de dette immobilière, dépasse le million d'euros, mais c'est très théorique, puisque ni la TPE, ni le pied-à-terre ne sont à vendre.
Opérations du mois
Dividendes encaissés :
Les dividendes d’actions reçus ce mois-ci après prélèvements en tout genre sont 51 EUR et 888 USD :
(source : Saxo Banque)
(source : Interactive Brokers via une Flex Query)
Achats, renforcements, allègement et cessions boursières :
1) Sur le PEA, renforcement d'Euronext, selon ma logique habituelle de renforcement de l'action qui a le plus sous-performé en bourse durant le mois. Sauf qu'il s'avère que finalement je me suis trompé et c'était Dassault Systèmes le bon candidat. Ce n'est pas très grave !
2) Renforcement du holding familial suédois Lundbergföretagen (le 3 janvier 2022, puisque la bourse de Stockholm était fermée le 31 décembre 2021) et du fonds “spéculatif” Third Point Investors, pour les mêmes raisons que les mois précédents : décote, diversification, bonne performance historique.
Commentaire :
La progression spectaculaire sur l'année 2021 (quasi +44%) est à nuancer car elle inclut les deux chèques liés à l'affaire ARCP, et l'année 2020 avait été très mauvaise (-16,5%).
J'aime beaucoup la répartition actuelle de mon portefeuille, entre actions, foncières cotées et fonds/holdings.
Don du mois
Depuis octobre 2018, l‘équivalent d’environ 10% des dividendes perçus mensuellement est remis à une association. Ainsi, 80 € (en réalité 27 € après la réduction fiscale de 66% en année n+1) ont été versés à l’association française L214 éthique et animaux :
L214 a pour mission de rendre compte des conditions d‘élevages et d’abatage des animaux, de l’impact négatif de la consommation de produits animaux, et de proposer des solutions alternatives. Son paradigme est que les animaux sont des êtres sensibles, et qu’il est cruel de les faire souffrir.
Évidemment, on pourra trouver incohérent d’aider une association liée aux animaux, tout en investissant dans des entreprises (pétrolière, minières…) qui n’ont pas la plus grande bienveillance vis-à-vis de l’environnement. Peut-être résoudrais-je cette dissonance avec le temps, mais d’expérience, quand on attend d‘être irréprochable ou le moment parfait pour faire quelque chose, on ne fait rien. Dont acte. D’ailleurs, mine de rien, cela fait déjà trois ans à présent que je fais ces dons mensuels...
Par rapport à l‘état de la planète et à la faible considération qui est donnée aux animaux avec qui nous en partageons l’espace, ces dons paraissent insignifiants, tant le chemin à parcourir semble grand. Mais là encore, en raisonnant ainsi, on ne fait rien.
Le montant des dons cumulés depuis octobre 2018 est de 5350 € :
Accessoirement, je note que cette démarche de dons a modifié ma manière d’investir. Je suis plus rigoureux dans le suivi strict de ma stratégie. En effet, si une société en portefeuille coupe son dividende, je ne suis plus le seul pénalisé (hors les autres parties prenantes évidemment), mais mes dons mensuels le sont aussi. Par conséquent, je suis moins enclin à suivre mon ego et les sirènes des actions avec un couple rendement/risque élevé, mais tout de même risquées.
Réponses aux questions fréquentes
N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” boursière est majoritairement en USD, CAD et GBP ?
Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.
Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.
Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.
Enfin, le différentiel de coût de la vie entre la France et les pays hispanophones, où je passe beaucoup de temps, est pour l’heure significativement supérieur aux variations du taux de change EUR/USD et sa réduction m’affecterait bien plus.
Votre rente boursière est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !
Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.
L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.
Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?
La vie dans les pays hispanophones, où je passe de plus en plus de temps, est également moins chère qu’en France.
Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?
L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.
Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).
Par contre, je n’ai pas d’enfant ni ne prévoit d’en avoir et ai donc une flexibilité plus importante que celui qui en a : voyages hors-saison, dépenses ajustables facilement, pas d‘étude à financer…
Vous êtes un odieux capitaliste !
Je crois effectivement que le capitalisme (droit à la propriété, ouverture à la concurrence) est meilleur que le communisme.
Pour autant, le capitalisme doit être fortement régulé, pour compenser ses externalités négatives (pollutions de l’environnement, exploitation des ressources finies…) et les déséquilibres dans les rapports de force des différentes parties prenantes (propriétaires, mandataires, salariés…). Aujourd’hui, la régulation est très insuffisante sur de nombreux aspects, mais hélas difficile à mettre en œuvre dans un marché globalisé, où les pays sont en concurrence économique les uns envers les autres.
N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?
Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.
N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?
Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier dans le pays approprié à ce moment-là.
Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j‘étais célibataire, consultant indépendant à temps plein, et payait plus de 15 k€ (vous avez bien lu) d’impôts sur le revenu chaque année.
N’avez-vous pas peur de devoir retravailler ?
Être “retraité précoce” ne signifie pas boire des mojitos sur la plage à longueur de temps. C’est d’ailleurs vite ennuyeux ! C’est surtout avoir du temps libre pour faire des tas de choses : aller à la plage certes, mais aussi se former, s’intéresser aux choses et être actif de quelques façons que ce soit.
Retrouver un emploi aussi rémunéré et dans le secteur que j’occupais précédemment serait à présent difficile (et a fortiori car jamais je ne remettrai les pieds à Paris !), mais il y a toujours d’autres possibilités si les circonstances le nécessitaient.
N’avez-vous pas peur ?..
Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).
Passer à côté de sa vie en gaspillant un temps précieux est aussi quelque chose de risqué…
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