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[+1]    #2901 25/01/2019 09h37

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L’exemple de la Suisse et du maintien d’un tissu industriel fort avec une monnaie pourtant en révaluation constante montre que les avantages compétitifs se gagnent sur le long-terme par d’autres canaux que la simple dévaluation.
Grâce à un Franc Suisse fort, on baisse le coûts des intrans, on achète les meilleurs cerveaux (brain drain), on optimise sa supply-chain par l’acquisition à l’étranger des actifs productifs à faible valeur ajoutée (l’Allemagne, avant l’Euro, avait largement créé son hinterland dans les pays de l’Est), etc… Bref, on monte en gamme. On peut construire des offres à plus haute valeur ajoutée incluant les services, les financements.
On a plus d’argent pour investir dans le secteur éducatif, la formation tout au long de la vie.

Je suis d’accord qu’une monnaie forte empêche d’avoir des industries peu productives employant de larges proportions de main d’œuvre comme dans le textile, mais est-ce l’avenir avec la robotisation ?

Plutôt que de mettre la désindustrialisation de la France et de l’Italie sur le dos de l’Allemagne et de l’Euro, je pense qu’il faut regarder ce qui ne marche pas chez nous mais fonctionne en Europe du Nord, qu’il faut se retrousser les manches, qu’il faut adapter notre pays et vite pour entrer de plein pied dans l’industrie 3.0. On aime bien chercher des responsables à nos malheurs qui ne sont pas chez nous. Et pourtant ils sont surtout chez nous. La CGT ou Sud, le patronat français, l’Etat français, le système éducatif, les associations de riverains, les élus locaux. Je suis frappé de la densité industrielle par exemple autour de Düsseldorf, des panneaux "On embauche chez BASF" à l’entrée de Ludwigshafen et chez nous de nos zones industrielles remplies finalement d’entrepôts logistiques.
On ne fait que transporter.

Je ne dis pas qu’une dévaluation n’apporte pas de bénéfices à court-terme à certaines industries, mais je suis totalement persuadé que ce n’est pas une solution à long-terme.

N’oublions pas que les premiers perdants des dévaluations sont les pauvres et les petits épargnants pleins de dettes en monnaie locale.


A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.

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[+1]    #2902 25/01/2019 09h50

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TyrionLannister a écrit :

La réussite industrielle se l’Allemagne ne serait-elle par également due à:

-  son positionnement sur le marché premium automobile (Mercedes, Audi/WW/Porsche, BMW) premier contributeur de l’industrie allemande

- la qualité de sa main d’oeuvre avec un système scolaire qui ne devalorise par les métiers industriels en particulier manuels

- l’intelligence de ses syndicats qui dialoguent et font des compromis avant de faire grêve en ultime recours

Certes on peut blamer l’Euro, et l’Euro est source de bien des maux, mais la supériorité industrielle allemande est bien plus que le résultant d’une politique monétaire, c’est le résultat d’une politique industrielle intelligente sur le long terme.

Pour appuyer ce commentaire, il n’y a qu’à regarder la puissance et l’influence que peut avoir un Institut comme l’Institut Fraunhofer. Il n’existe aucun organisme semblable chez nous. Pas étonnant qu’ils soient au top au niveau de l’industrie.


"We judge a book by its cover ; And read what we want ; Between selected lines"

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[+2]    #2903 25/01/2019 14h41

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On fait des dévaluations compétitives le salut d’une industrie : c’est juste un dopant temporaire. Un argument tarte à la crème du souverainisme. Le mark fort n’a jamais empêché l’Allemagne de rester une grande nation industrielle. Les causes sont ailleurs que dans la monnaie.

Oui et non. L’Allemagne était "l’homme malade" de l’Europe jusqu’à la fin des années 90. L’introduction de l’euro a permis à la production allemande de redevenir compétitive, la "deutsch qualitat" se payant bien moins cher. Il y a eu également les réformes "Hartz" à partir de 2003 qui ont permis de faire pression sur les salaires, et les délocalisations à l’est. Les excédents commerciaux actuels sont le produit de ces différents facteurs, et du positionnement prémium opéré en concertation avec les syndicats pour éviter de se retrouver balayés par la Chine. Notez que cela n’a pas fonctionné pour tous les secteurs, l’industrie des panneaux solaires allemand a quasiment été rayée de la carte.
L’euro a par contre été catastrophique pour des pays positionnés sur le milieu de gamme comme la France ou l’Italie qui ont énormément perdus en compétitivité du fait de l’appréciation de la monnaie unique.
C’est donc à la fois une question de compétitivité "monétaire" et de positionnement industriel. La Suisse, a un positionnement également très qualitatif (comme dans l’horlogerie) qui ne souffre pas vraiment d’une monnaie forte, et les grands groupes sont internationalisés. Le luxe français n’a guère souffert lui non plus de l’introduction de l’euro…

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#2904 25/01/2019 20h43

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misteronline a écrit :

N’oublions pas que les premiers perdants des dévaluations sont les pauvres et les petits épargnants pleins de dettes en monnaie locale.

Pouvez-vous étayer cette assertion ? Pour moi, ce sont plutôt les prêteurs (internationaux notamment) qui sont perdants.

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#2905 25/01/2019 21h22

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Il est clair que les perdants des dévaluations sont ceux qui ont de la monnaie.

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#2906 25/01/2019 22h43

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Sauf erreur, lors d’une dévaluation, les pauvres ne voient pas leur salaire augmenter (à court terme). Ils sont donc confronté à un renchérissement immédiat de toutes les importations, ainsi que la dépréciation de toutes leurs économies.
Les pauvres sont contraints de réduire significativement leurs consommations (en particulier de pétrole) en gardant l’espoir que cette dépréciation va créer un boom économique à moyen terme leur permettant d’augmenter leurs salaires au moins au niveau avant dépréciation.

Bien sur les prêteurs sont affectés. Mais ça reste pour eux de l’argent non immédiatement nécessaire, et dont ils savaient qu’il portait un risque, contrairement aux pauvres.

toufou a écrit :

Il est clair que les perdants des dévaluations sont ceux qui ont de la monnaie.

Ce sont d’abord ceux qui utilisent toute la monnaie qu’ils gagnent.


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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[+1]    #2907 26/01/2019 11h19

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Faith a écrit :

lors d’une dévaluation, les pauvres ne voient pas leur salaire augmenter (à court terme). Ils sont donc confronté à un renchérissement immédiat de toutes les importations

Faith a écrit :

Les pauvres sont contraints de réduire significativement leurs consommations (en particulier de pétrole)

Sauf que les importations ne représentent pas l’intégralité de la dépense : le gros des prix n’a pas bougé. Il me semble qu’à part le pétrole le reste des prix ne bouge pas trop. Par ailleurs, le coût du pétrole n’est qu’une petite partie du prix à la pompe. Une dévaluation de 5% de la monnaie par rapport au dollar n’entraînera pas 5% d’augmentation du prix.

Songez que le taux de change €/$ a énormément varié ces dernières années… personne ne le remarque en faisant ses courses au quotidien. Rien que sur 2018… L’€ évalué en $ a perdu ~6%. Personne ne l’a remarqué au quotidien (à part peut-être sur le carburant). Donc dire que les pauvres se verraient "contraints de réduire significativement leurs consommations" si on dévalue de 1 ou 2 voire 5% me parait exagéré, ce n’est pas ce qu’on constate.

Faith a écrit :

ainsi que la dépréciation de toutes leurs économies.

Admettons que notre "pauvre" ait des économies. Si les économies se déprécient, ce sont ceux qui ont le plus d’économies qui sont perdants : donc les riches que sont les perdants, pas les pauvres.

Par ailleurs, si la dévaluation permet de mettre un petit coup de fouet à la compétitivité : le pauvre qui, de toute façon, ne pouvait pas se payer de carburant, qui retrouve un travail, s’en fout de l’augmentation du prix du carburant que de toute façon il ne pouvait pas se payer.

Désolé de creuser un peu mais quand on m’explique à chaque fois le cœur sur la main que « les pauvres seront les premiers à subir »… je me demande immédiatement si c’est vrai où si c’est pas juste de la propagande contre une politique qui lèsent les puissants, les riches et les rentiers.

On nous fait régulièrement le coup avec l’inflation :


Vidéo YouTube

Regardez cette pauvre misérable vieille : « les prix augmentent sans cesse mais pas ma retraite et mes économies perdent chaque jour de leur valeur », « c’est toujours les moins bien lotis qui souffrent ». Ce que ce spot de propagande contre l’inflation oublie fort opportunément de préciser, c’est qu’en France, les retraites et le taux de rémunération de l’épargne des pauvres étaient indexés sur l’inflation et ça change tout puisque la vieille ne perd pas en pouvoir d’achat contrairement au riche qui, lui, paye l’inflation.

Je me demande si on n’essaye pas de nous embrouiller de la même façon. Après j’en sais rien, je suis pas économiste, je peux me tromper, mais ça sent la propagande.

Dernière modification par Gog (26/01/2019 11h30)

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[+1]    #2908 26/01/2019 11h57

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Gog a écrit :

Si les économies se déprécient, ce sont ceux qui ont le plus d’économies qui sont perdants : donc les riches que sont les perdants, pas les pauvres.

J’ai dit la même chose un jour à une connaissance, il m’a répondu ceci:
Quand une personne a mis de coté 1000€ pour réparer sa voiture et qu’il perd 200€, il est bien plus en difficulté qu’une personne qui a mis 100.000€ de coté pour voyager pendant sa retraite et qui perd 20.000€.

Depuis, j’évite de dire que les riches seront les perdants…

Gog a écrit :

ça change tout puisque la vieille ne perd pas en pouvoir d’achat contrairement au riche qui, lui, paye l’inflation.

D’une par les indexations suivent l’inflation avec retard, d’autre part le riche est en général investi sur des valeurs qui profitent également l’inflation (entreprises, immobilier)

Dernière modification par Faith (26/01/2019 11h59)


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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[+1]    #2909 26/01/2019 13h57

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Quelques réflexions :

1) L’inflation a des effets redistributifs importants : elle favorise les agents économiques endettés, mais défavorise les épargnants (riches ou modestes). L’inflation permet de réduire la charge de la dette de l"Etat, des entreprises et des ménages endettés. Mais elle pénalise les épargnants (y compris les très modestes, par exemple des retraités modestes) et elle trouble les choix d’investissement : une fois qu’elle a atteint un certain niveau, l’inflation devient difficilement contrôlable et prévisible. Cela conduit les investisseurs a ajouter une prime de risque avant de considérer un investissement. Il en résulte que certains investissements ne seront pas faits à cause de la crainte et de l’incertitude sur l’inflation, donc la croissance sera pénalisée.

2) Le niveau optimal de l’inflation, c’est celui qui permet d’aider les agents économiques endettés sans décourager l’épargne et l’investissement. Il s’agit de psychologie collective : à quel moment un investisseur va-t-il "oublier" l’inflation dans son calcul de TRI ? Le fait que la stabilité des prix est considérée comme un "acquis" peut se lire sur ce forum : dans les discussions on voit rarement l’inflation comme un facteur majeur qui va décider si un investissement aura lieu ou pas. Mais historiquement c’est une exception très heureuse.

3) Le niveau optimal de l’inflation diffère pour chaque pays, selon son rythme de croissance, les poids respectifs des ménages endettés vs. des épargnants dans la population, et des facteurs psychologiques comme l’histoire du pays. Des pays ayant vécu le traumatisme d’une hyper-inflation (avec les désastres politiques qui y sont associés), comme l’Allemagne, préfèrent une inflation plus basse.

4) Dans la zone euro, des pays avec une histoire, une psychologie, des niveaux d’endettement, différents ont dû se mettre d’accord sur une cible commune pour l’inflation : moins 2%, mais proche de 2%. Les tensions épisodiques entre ces pays sur l’orientation de la politique monétaire de la BCE reflètent la persistence des préférences nationales, ancrées dans l’histoire. Par exemple, la "zone de confort" pour un Gouverneur de la Bundesbank est probablement une inflation entre 1% et 1,5%, alors que les Français et les Italiens préfèrent sans doute une inflation entre 1,75% et 2%.

5) Dans un contexte de vieillissement démographique et de mondialisation financière, un relèvement de la cible d’inflation de la BCE ne semble pas souhaitable. Même s’il y a en France des problèmes de surendettement (en premier lieu pour l’Etat, mais pas seulement), nous sommes un peuple d’épargnants et, avec le vieillissement démographique, la part des épargnants (notamment modestes) devrait augmenter structurellement. Par ailleurs, il est aujourd’hui beaucoup plus facile qu’il y a 30 ans pour un épargnant riche d’expatrier son épargne dans des devises mieux protégées de l’inflation : il y a une compétition entre grandes zones économiques pour attirer les capitaux, et la stabilité des prix en est un aspect essentiel.

6) Les mécanismes d’indexation des salaires et des pensions sur l’inflation augmentent le risque de spirales inflationnistes. Les banques centrales y sont généralement hostiles, car l’indexation donne à des chocs temporaires sur les prix (par exemple hausse des prix du pétrole) un impact permanent (effet d’hystérèse), qui crée une spirale inflationniste. Après de multiples chocs de ce genre, cette spirale inflationniste est définitivement ancrée dans la psychologie collective, créant des risques majeurs d’hyper-inflation.

7) Les dévaluations compétitives sont un exemple parfait de mesures avec des impacts positifs à court-terme, et très négatifs à long-terme. Déprécier la monnaie a bien un effet positif sur la compétitivité-prix des entreprises exportatrices, mais l’utilisation répétée de cet instrument décourage les efforts des entreprises pour se moderniser et devenir plus compétitives "à la régulière" (on peut comparer ça avec l’impact sur la santé de produits dopants). C’est ce qui explique largement les difficultés de l’industrie italienne : dès qu’elles n’ont plus pu compter sur les dévaluations compétitives, le retard de modernisation des entreprises italiennes est apparu au grand jour. Par ailleurs, les dévaluations à répétition découragent l’afflux de capitaux étrangers, donc pénalisent la croissance.

Dernière modification par Scipion8 (26/01/2019 14h22)

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#2910 26/01/2019 18h21

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2) Le niveau optimal de l’inflation, c’est celui qui permet d’aider les agents économiques endettés sans décourager l’épargne et l’investissement. Il s’agit de psychologie collective : à quel moment un investisseur va-t-il "oublier" l’inflation dans son calcul de TRI ? Le fait que la stabilité des prix est considérée comme un "acquis" peut se lire sur ce forum : dans les discussions on voit rarement l’inflation comme un facteur majeur qui va décider si un investissement aura lieu ou pas. Mais historiquement c’est une exception très heureuse.

Actuellement il n’y a pas de lien, ou très peu, entre épargne et investissement productif. Les dépôts ne font pas les crédits mais l’inverse. Depuis la généralisation de la monnaie dette,  le niveau d’épargne n’a aucun rapport avec le niveau d’investissement. Voyez les taux d’épargne américain et français, par exemple. La France épargne beaucoup mais investi peu.
Il faut mettre en corrélation taux d’inflation et taux de croissance pour calculer les effets sur l’investissement (notamment productif). Parler d’inflation et de cible d’inflation, comme le fait la BCE, n’a pas grand sens, sans le rapporter au taux de croissance. Actuellement, un taux d’inflation cible de 2% dans la zone euro est punitif pour l’investissement avec une croissance aux alentours de 1.5%. Inversement, 3% d’inflation avec un taux de croissance de 4%, n’a rien de punitif, au contraire. Vous négligez également le rôle positif de l’inflation sur la croissance économique : une économie inflationniste tend à diminuer le taux d’épargne au profit de la consommation.

5) Dans un contexte de vieillissement démographique et de mondialisation financière, un relèvement de la cible d’inflation de la BCE ne semble pas souhaitable. Même s’il y a en France des problèmes de surendettement (en premier lieu pour l’Etat, mais pas seulement), nous sommes un peuple d’épargnants et, avec le vieillissement démographique, la part des épargnants (notamment modestes) devrait augmenter structurellement.

La BCE n’a en réalité aucune idée de comment atteindre sa "cible" de 2% d’inflation. La politique de taux zéros et les QE auraient dus selon la théorie monétaire dominante déboucher sur une hausse de l’inflation, ce qui ne s’est  pas produit. Idem pour les états-unis ou le Japon. En réalité, c’est depuis que la FED augmente ses taux que l’inflation repart aux états-unis, il ne s’est jamais rien produit de tel au Japon qui a expérimenté en premier ces politiques. Cela donne du crédit à la théorie moderne ou relative de la monnaie.

7) Les dévaluations compétitives sont un exemple parfait de mesures avec des impacts positifs à court-terme, et très négatifs à long-terme. Déprécier la monnaie a bien un effet positif sur la compétitivité-prix des entreprises exportatrices, mais l’utilisation répétée de cet instrument décourage les efforts des entreprises pour se moderniser et devenir plus compétitives "à la régulière" (on peut comparer ça avec l’impact sur la santé de produits dopants). C’est ce qui explique largement les difficultés de l’industrie italienne : dès qu’elles n’ont plus pu compter sur les dévaluations compétitives, le retard de modernisation des entreprises italiennes est apparu au grand jour. Par ailleurs, les dévaluations à répétition découragent l’afflux de capitaux étrangers, donc pénalisent la croissance.

Il s’agit ici beaucoup plus d’avoir une monnaie adaptée à sa compétitivité et à son industrie que de "dévaluation compétitive". L’industrie italienne a décroché au niveau de la compétitivité au milieu des années 90 (probablement du fait de la mise en place des critères de convergence suite au traité de Maastricht, stabilité des prix, taux de change stable). Depuis l’introduction de l’euro, elle n’a fait que stagner. Les investissements productifs sont conditionnés par les perspectives de croissance et la hausse des parts de marché, ce qui n’est plus le cas pour l’industrie italienne…

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#2911 26/01/2019 20h46

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@juillet : j’ai l’impression en lisant votre message que vous croyez que le taux de croissance ne s’exprime pas"net d’inflation" ou "en €euros (ou US$) constant" … alors que c’est le cas (par contre ce n’est en nombre d’habitants constants"). Pouvez-vous clarifier ?


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#2912 26/01/2019 21h16

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@GBL : j’imagine que vous faites référence à ce  passage :

Actuellement, un taux d’inflation cible de 2% dans la zone euro est punitif pour l’investissement avec une croissance aux alentours de 1.5%.

Autrement dit, si les prix (l’inflation) augmentent plus vite que la croissance économique, c’est en effet problématique pour les décisions d’investissement : la croissance du CA  ne compensera peut-être pas les charges financières liées aux taux d’intérêts (à moins de reporter les coûts sur les clients, ce qui renforcera la hausse des prix). Dans le cas contraire, vous pouvez sereinement assumer des coûts d’endettement plus élevés qui seront amortis par la croissance de votre activité et de votre CA… Au niveau de l’investissement, l’inflation est donc à mettre en regard des perspectives de croissance.

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#2913 26/01/2019 21h54

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Scipion8 a écrit :

Il s’agit de psychologie collective : à quel moment un investisseur va-t-il "oublier" l’inflation dans son calcul de TRI ?

Ce propos me paraît totalement contradictoire avec tout le pan des théories économiques qui supposent que les agents sont rationnels. Mais je suis un néophyte, pourrez-vous m’éclairer ?

Ainsi, quand vous dites

Scipion8 a écrit :

L’inflation a des effets redistributifs importants : elle favorise les agents économiques endettés, mais défavorise les épargnants (riches ou modestes).

l’effet redistributif n’est-il pas principalement des agents économiques "intelligents", qui calculent avec l’inflation, au détriment des autres (qui n’y pensent pas par incapacité intellectuelle ou par paresse) ?

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#2914 27/01/2019 00h46

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@Kihv : Ce qui compte pour un projet d’investissement, c’est l’inflation future, sur toute la durée de l’investissement, et non l’inflation passée. Est-il vraiment "rationnel" de supposer que l’inflation restera indéfiniment au niveau actuel ? Cela n’a rien d’évident ! A la lecture de ce forum, il est clair que la plupart de ceux qui tiennent compte de l’inflation dans leurs calculs prennent 2% : la cible d’inflation de la BCE.

C’est exactement ce que souhaite la BCE ! En faisant l’hypothèse d’une inflation future restant indéfiniment à 2%, on fait implicitement le pari que la BCE atteindra sa cible, évitant aussi bien une inflation excessive qu’une déflation. Il s’agit bien de psychologie collective : on fait confiance à la banque centrale.

C’est ce qu’on appelle l’ancrage des anticipations d’inflation. Les banques centrales surveillent très régulièrement ces anticipations, notamment via des sondages et le pricing des obligations indexées sur l’inflation. Des anticipations d’inflation stables et relativement basses offrent a priori le meilleur environnement pour l’investissement.

@Juillet : 1) Les QE, au Japon, aux USA ou en zone euro, ont été conduits afin d’éviter une déflation (au Japon, pour en sortir). Pour affirmer qu’ils n’ont pas été efficaces, il faudrait avoir une mesure de l’inflation dans un scénario sans QE… Perso je suis persuadé que le QE a contribué à éviter une déflation aux USA et en Europe. Avant leur implémentation on voyait clairement non seulement une baisse de l’indice des prix, mais aussi un "désancrage" des anticipations d’inflation. L’inflation et les anticipations d’inflation ont bien remonté au fur et à mesure de la mise en oeuvre du QE - ce qui n’est pas une preuve certaine, mais un indice, de son efficacité.

En tout cas, il faut juger les banques centrales selon leur mandat, et force est de reconnaître que le mandat de la BCE - un indice des prix à la consommation en hausse de moins de 2%, mais proche de 2%, en moyenne - est bien respecté depuis 1999. Nulle trace d’inflation excessive (perso je suis plus inquiet des risques de déflation). Comme la Fed, la BCE doit être sacrément chanceuse…

2) S’agissant de votre point sur la cible d’inflation et la croissance, je ne suis pas sûr de comprendre : la croissance potentielle de 1,5%-2% pour la France / la zone euro est mesurée en termes réels et non nominaux.

MV = PT donc en prenant la dérivée et en supposant une vélocité de la monnaie (V) constante, on a dM = dP + dT. En supposant une évolution des prix (P) en ligne avec la cible de la BCE (dP=2%) et une croissance réelle de l’activité en ligne avec la croissance potentielle de la zone euro (dT=1,5%-2%), le rythme de croissance de la masse monétaire (M) doit être autour de 3,5%-4%. C’est bien ce qu’on observe.

Franchement on peut discuter du niveau exact de la cible de la BCE, mais à mon avis une cible en dehors d’un intervalle 1,5%-2,5% serait irréaliste / sous-optimale.

3) L’égalité épargne = investissement est vraie en économie fermée (par exemple au niveau mondial).

Les USA peuvent se permettre un faible taux d’épargne des ménages parce que leur économie est massivement financée par les épargnants étrangers. Ils bénéficient pleinement de la mobilité mondiale des capitaux, en "aspirant" l’épargne des autres zones économiques. Une devise forte / crédible - grâce à une Fed indépendante et efficace - contribue à l’attractivité des USA pour les épargnants étrangers, même s’il y a bien d’autres facteurs (riche tissu économique, gros potentiel d’innovation, transparence des comptes des entreprises, système légal stable etc.).

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#2915 27/01/2019 02h33

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Juillet a écrit :

@GBL : j’imagine que vous faites référence à ce  passage :

Actuellement, un taux d’inflation cible de 2% dans la zone euro est punitif pour l’investissement avec une croissance aux alentours de 1.5%.

Autrement dit, si les prix (l’inflation) augmentent plus vite que la croissance économique, c’est en effet problématique pour les décisions d’investissement : la croissance du CA  ne compensera peut-être pas les charges financières liées aux taux d’intérêts (à moins de reporter les coûts sur les clients, ce qui renforcera la hausse des prix). Dans le cas contraire, vous pouvez sereinement assumer des coûts d’endettement plus élevés qui seront amortis par la croissance de votre activité et de votre CA… Au niveau de l’investissement, l’inflation est donc à mettre en regard des perspectives de croissance.

Je vais expliciter un peu ce que je voulais dire, avec des chiffres concrets :   Imaginons un pays, avec 1 M habitants, avec une inflation de 2%/an (supposé elle aussi stable), et une croissance de 1.5%/an (tous ces chiffres étant supposés stables pendant quelques années) qui aurait 3 Mds € (€ de l’année N) de PIB pendant l’année N. L’année N+1 le PIB sera = 3 * (1+2%)  * (1+1.5%) = 3.1059 Mds€ (€ de l’année N+1), et pas = 3 * (1+1.5%) = 3.045 Mds€ (€ de l’année N+1). C’est la différence entre "réels" et "nominaux" évoqués par Scipion8  (ou "réel" signifie "corrigé de l’impact de l’inflation").   

A mon avis le fait que l’inflation nominale soit un % plus élevé que celui de la croissance n’a quère d’impact sur la rentabilité des investissements. Donc votre "si les prix (l’inflation) augmentent plus vite que la croissance économique, c’est en effet problématique pour les décisions d’investissement" me semble FAUX.

Une autre partie de votre raisonnement me semble très discutable : vous écrivez "si les prix (l’inflation) augmentent plus vite que la croissance économique, c’est …/… problématique pour les décisions d’investissement…/… (car) la croissance du CA  ne compensera peut-être pas les charges financières liées aux taux d’intérêts".
Vous semblez indiquer que le croissance du CA doit compenser les charges financières pour qu’un investissement soit justifié, ce qui me semble également faux : un investissement est justifié lorsqu’il permet de générer des flux de cash flow excédant (suffisamment) ceux nécessaires à rembourser l’emprunt fait pour le financer (ou l’équivalent si on utilise des fonds propres), ce qui n’implque pas forcément de générer un chiffre d’affaire supplémentaire (par ex: si l’investissement permet de diminuer certains coût de production). Un investissement est justifié par la valeur ajoutée qu’il permet de générer, comparé aux charges qu’il implique, pas par une raltion entre croissance, CA, et taux.
Vous semblez indiquer que les taux d’intérêts sont liés à l’inflation de manière assez mécanique, ce qui est faux : on peut avoir  (ce sont des cas rencontrés récemment) 0% d’inflation et des taux (à 1 an, à 10 ans ?) de 3% voire plus, on peut avoir 2% d’inflation et des taux à 0%, les QE ont abaissés les taux pour faire remonter l’inflation (comme indiqué par Scipions8), etc. Comparez l’inflation et les taux d’intérêts dans divers pays de la zone €uro (sachant qu’il est rare qu’un acteur économique d’un pays puisse emprunter moins cher que son pays)… Ceci ne signifie pas qu’il n’y a aucun lien entre inflation et taux d’intérêts (mais c’est bien moins simpliste que ce que votre phrase semble indiquer). 

Je comprend bien mieux (et aurait du mal à contester) le contenu des récents messages de Scipion8 (même si certains économistes non orthodoxes pourrait avoir des arguments pour le faire, mais c’est un autre débat. Un exemple, supposer la vélocité de la monnaie (V) constante semble contraire à ce qu’on peut observer dans la réalité).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#2916 27/01/2019 11h52

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Vous semblez indiquer que le croissance du CA doit compenser les charges financières pour qu’un investissement soit justifié, ce qui me semble également faux : un investissement est justifié lorsqu’il permet de générer des flux de cash flow excédant (suffisamment) ceux nécessaires à rembourser l’emprunt fait pour le financer (ou l’équivalent si on utilise des fonds propres), ce qui n’implque pas forcément de générer un chiffre d’affaire supplémentaire (par ex: si l’investissement permet de diminuer certains coût de production). Un investissement est justifié par la valeur ajoutée qu’il permet de générer, comparé aux charges qu’il implique, pas par une raltion entre croissance, CA, et taux.
Vous semblez indiquer que les taux d’intérêts sont liés à l’inflation de manière assez mécanique, ce qui est faux : on peut avoir  (ce sont des cas rencontrés récemment) 0% d’inflation et des taux (à 1 an, à 10 ans ?) de 3% voire plus, on peut avoir 2% d’inflation et des taux à 0%, les QE ont abaissés les taux pour faire remonter l’inflation (comme indiqué par Scipions8), etc. Comparez l’inflation et les taux d’intérêts dans divers pays de la zone €uro (sachant qu’il est rare qu’un acteur économique d’un pays puisse emprunter moins cher que son pays)… Ceci ne signifie pas qu’il n’y a aucun lien entre inflation et taux d’intérêts (mais c’est bien moins simpliste que ce que votre phrase semble indiquer).

Il est plus précis de parler de Cash flow, effectivement. Cependant, vous augmentez généralement votre cash flow en augmentant votre CA, c’est ce qui préside à une décision d’investissement. La croissance du CA reste l’alpha et l’omega pour la plupart des entreprises. Il  me parait difficile de nier le lien entre investissement et CA.
Concernant le lien entre inflation et taux d’intérêts, la relation n’est certes pas totalement "mécanique", elle est cependant bien réelle. Concernant les taux directeurs, tout dépend de votre modèle théorique de la monnaie. C’est un peu  le débat de la poule et de l’oeuf, pour les néo-chartalistes, en résumé, ce sont les taux directeurs qui définissent le taux d’inflation. Le Japon et les états-unis sont des  bons exemples de l’inefficacité des taux zéro pour relancer l’inflation.
Concernant les taux d’intérêts, il faut différencier les taux directeurs et les taux sur le marché du crédit. Les premiers sont fixés politiquement, les deuxièmes évoluent en fonction du marché du crédit, ils s’ajustent en fonction du taux directeur mais aussi de la prime de risque et du taux d’inflation. Vous avez remarqué que pour faire baisser les taux d’emprunts souverains des pays du sud de la zone euro, la BCE a procédé à des rachats obligataires massifs, c’est à dire qu’elle est intervenue sur le marché du crédit en tant que prêteur en dernier ressort afin de faire baisser la prime de risque, cela alors que les taux directeurs étaient déjà à zéro…

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#2917 27/01/2019 14h45

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Bonjour, un peu de culture sur l’usage des impôts au sens large. Je trouve l’iniative de transparence suffisamment bonne pour mériter d’être partagée ici.
Le ministère des finances fait un peu de pédagogie vers ses contribuables.


Bien à vous, Dooffy

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#2918 27/01/2019 20h39

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C’est tronqué non? Les prélèvements obligatoires ne servent pas qu’à financer l’état. Mentionner le paiement des retraites serait plus qu’indispensable. De même, l’impôt sur le revenu ne représente pas 25% des recettes publiques, mais beaucoup moins.

Confusion est entretenue entre dépenses de l’état et dépenses publiques.

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#2919 27/01/2019 21h33

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Il semble que vous confondez prélevements obligatoires publics et dépenses publiques.
Les prélévements sociaux (assurance maladie, retraite dun secteur privé) ne sont pas des dépenses mais des services aux ménages (que sont les malades ou les retraités) gérés par des organismes publiques de méme que des organismes privés gérent d’autres assurances obligatoires (automobile, responsabilité civile) ou des retraites complémentaires.

Néanmoins il est vrai que la pédagogie de ce document sur les recettes et dépenses publiques est très limité. Il y a plus de propagande sur l’action du gouvernement que de présentation de la stuctures des dépenses.


L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.

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#2920 28/01/2019 08h48

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Bonjour,

Gog a écrit :

Regardez cette pauvre misérable vieille : « les prix augmentent sans cesse mais pas ma retraite et mes économies perdent chaque jour de leur valeur », « c’est toujours les moins bien lotis qui souffrent ». Ce que ce spot de propagande contre l’inflation oublie fort opportunément de préciser, c’est qu’en France, les retraites et le taux de rémunération de l’épargne des pauvres étaient indexés sur l’inflation et ça change tout puisque la vieille ne perd pas en pouvoir d’achat contrairement au riche qui, lui, paye l’inflation.

Effectivement depuis 1987 les pensions sont indexées sur l’inflation, elles ont été gelées en 2014 et 2016 à cause d’une inflation quasi nulle (cependant il y a toujours eu inflation)
Il me semble qu’au mois d’août le premier ministre a annoncé tranquillement que les retraites et et les allocations ne seraient pas revalorisées autant que l’inflation: 0.3% de mémoire pour cette année.

Au delà de sa légendaire fainéantise, puisse qu’on lui donne tout et que tout est revalorisé pour lui pourquoi le pauvre n’arrive pas à s’en sortir?

Regardons alors les chiffres:

Puisse que les pensions étaient indexées sur l’inflation qui provient elle même de l’indice des prix à la consommation, regardons ce qui se trouve dans le "panier de la ménagère"

Malheureusement la liste des produits n’est pas disponible, il serait facile de manipuler l’indicateur ( ou l’inverse) mais on peut retrouver la pondération qui sert au calcul.

WIKI-IPC2009 a écrit :

Pondération de l’IPC
Fonctions de consommation    Pondération
PRODUITS ALIMENTAIRES ET BOISSONS NON ALCOOLISÉES    1499
BOISSONS ALCOOLISÉES ET TABAC    327
HABILLEMENT ET CHAUSSURES    493
LOGEMENT, EAU, GAZ, ÉLECTRICITÉ ET AUTRES COMBUSTIBLES    1357
AMEUBLEMENT, ÉQUIPEMENT MÉNAGER ET ENTRETIEN COURANT DE LA MAISON    617
SANTE    996
TRANSPORT    1632
COMMUNICATIONS    299
LOISIRS ET CULTURE    920
ÉDUCATION    24
HÔTELLERIE, CAFÉS, RESTAURATION    678
AUTRES BIENS ET SERVICES    1158
ENSEMBLE    10000

13.57% pour le logement,eau gaz,électricité et autres combustibles c’est sérieux?

Un autre exemple (fictif) c’est le prix à qualité constante, en 2009 dans le panier il y avait un ordinateur X qui valait 1500€.L’année d’après cet ordinateur n’existe plus, pour le même prix vous avez la version 4G de RAM VS 2G de RAM.
On enlève le prix de 2 G pour faire le prix IPC mais vous avez toujours payé votre ordinateur 1500€

J’ai aussi retenu un poste meubles et pompes funèbres, peu pertinent a mon avis.

Il y a donc bien une inflation calculée et un inflation ressentie, tout comme ceux dont le minimum salarial est versé.

Qu’ont fait ces gens: il ont supprimé des poste de dépenses au fur et a mesure.
Pas de café,restaurant,loisirs,culture et ont mêmes renoncé à se soigner.Il ne reste vraiment plus beaucoup de postes dans la pondération, postes qui ont explosé ces dernière années.

Au delà de ces cas revalorisés, pour la première fois me semble t’il, la classe moyenne s’est jointe au mouvement.

Je pense en faire partie et cela est encore plus insupportable, tout augmente sauf mon salaire.
Quand c’est la crise on doit prendre sur nous et on perd pleins d’avantages,quand cela va bien on est augmentés sous l’inflation.
Pendant ce temps mes actions ont distribué un généreux dividende.

Notez bien ici que je ne cherche pas la polémique du dividende, elle rémunère le risque pris, mais cela il fallait peut être l’expliquer aux gens, avant de rendre la finance méchante.

Plus généralement Macron nous a vendu le nouveau monde, de la poudre au yeux.
A part sa haine il n’y a rien qui ne soit pas préparé chez lui, tout est millimétré, répété, digne du plus grand mythomane de France.
Il est borné, encore une fois au lieu d’expliquer pour l’ISF il reste bloqué.

J’ai regardé une vidéo ou Asselineau avait exactement prédit ce qui allait se passer,Macron n’est t’il pas finalement une marionnette de l’union européenne ? 

Gilets Jaunes : La contagion dans toute l’Europe ! Pourquoi ? - YouTube vers 4:40

L’avenir de la France, toujours plus de jalousie et de nombrilisme aucun doute la dessus.

Bonne journée.


La règle n’est pas absolue, mais il semblerait que plus le niveau de scolarité de votre lecteur est élevé, plus ce dernier accorde de l’importance à l’orthographe. Le lecteur aurait tendance à mesurer l’intelligence de son interlocuteur à son mode d’expression. Méconnaître ce réflexe vous exclura.

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[+1]    #2921 28/01/2019 09h11

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Gog a écrit :

Regardez cette pauvre misérable vieille : « les prix augmentent sans cesse mais pas ma retraite et mes économies perdent chaque jour de leur valeur », « c’est toujours les moins bien lotis qui souffrent ». Ce que ce spot de propagande contre l’inflation oublie fort opportunément de préciser, c’est qu’en France, les retraites et le taux de rémunération de l’épargne des pauvres étaient indexés sur l’inflation et ça change tout puisque la vieille ne perd pas en pouvoir d’achat contrairement au riche qui, lui, paye l’inflation.

Les "gilets jaunes" oublient aussi souvent de préciser les aides perçues.

Par exemple, une aide-soignante avec deux enfants, mère célibataire, gagnerait donc 1 250 euros par mois.

Curieusement, sur internet on trouve déjà d’autres chiffres pour une aide-soignante, quoique cela dépende de l’échelon :

Le salaire moyen d’une aide soignante est de 1747€ brut/mois soit environ 1357€ net/mois.

Mais, quid des allocations familiales ? Quid des APL ? Quid de l’ARS ?

Ainsi, ladite personne est probablement éligible à 250-300 euros d’APL par mois.

Avec deux enfants, le montant des allocations familiales est d’environ 130 euros par mois.

Avec deux enfants, l’allocation rentrée scolaire est de 367 euros par enfant ou 734 euros par an.

Je fais l’impasse sur les pensions alimentaires.

En cumulant les aides les plus connues, on est donc déjà au moins 1650 euros par mois !

EDIT : et j’oublie la prime de Noël (environ 270 € par an).

Pas bysance, mais tout de même pas la misère, ni une vie "indigne", spécialement en province…

Cela là dit, je concède que par rapport aux 3 retraites cumulées de Jacques Toubon + ses revenus de "Défenseur des droits" (soit environ 30 000 € par mois au total), je fini par avoir une certaine sympathie pour ces gilets jaunes [non violents] et peut comprendre qu’ils perçoivent la situation comme profondément injuste, et ne fassent pas confiance aux hommes politiques habitués à se servir grassement, pour y remédier.

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#2922 28/01/2019 09h27

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Je suis d’accord avec votre calcul IH. Par contre si vous tenez compte des aides au des niveau des ressources, alors il faut aussi tenir compte des frais de gardes d’enfants (quand on arrive à trouver car c’est pas toujours évident !) qui peuvent vite être très élevés lorsqu’on a des horaires décalés comme c’est le cas pour une aide soignante (nuit, jours fériés, week-ends). Sans oublié que c’est forcément voiture car en province à 5h du matin, vous pouvez oublier les transports en commun. Donc au final, on ne peut pas dire que ça soit Byzance effectivement…

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#2923 28/01/2019 11h53

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Prenez tout de même garde à ne pas confondre la province avec le sud du Sahara: il y a des bus dans toutes les grandes villes.

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#2924 28/01/2019 12h55

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franck71 a écrit :

Donc au final, on ne peut pas dire que ça soit Byzance effectivement…

J’ai édité mon message pour ajouter la prime de Noël (270 euros pour une femme seule avec deux enfants).

Au final, on doit approcher les 1700 € par mois. Soit plus de 30% du 1250 € sur lequel on communique.

Cependant, ces aides me semblent bcp plus normales que les retraites cumulées de J. Toubon et consort. Je regrette simplement que l’on ne communique pas plus dessus, et présente une situation trompeuse.

Enfin, notre notre aide-soignante est bien "courageuse" de travailler.

Sauf erreur, si elle ne travaillait finalement pas, le RSA pour mère isolée avec ses deux enfants, est d’environ 1200 €, partiellement cumulable avec les APL et avec les autres aides. Au final, on arriverait à un "revenu" mensuel assez proche, mais sans avoir à gérer la garde des enfants…

Yonz a écrit :

il y a des bus dans toutes les grandes villes.

Précisons d’ailleurs que selon les régions, les foyers modestes bénéficient de réductions, voire de gratuité complète des transport, y compris les trains ou cars…

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[+1]    #2925 28/01/2019 13h06

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mehdi57 a écrit :

13.57% pour le logement,eau gaz,électricité et autres combustibles c’est sérieux?

Oui. Ce n’est pas parce que votre mode de vie est distinct du mode de vie moyen des Français que l’INSEE doit s’adapter à vous. Ils basent leurs productions sur l’ensemble de la population, pas sur votre situation propre.

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