Rentier : que faire une fois rentier ?

patrick a écrit :

J’ai 60 ans,rentier, et j’ai arrêté le bridge en journée car j’avais l’impression de me rendre dans des EPHAD.moyenne d’âge 80 ans, au top intellectuellement, mais déprime assurée pour un «  jeune «  comme moi..
C’est un élément à prendre en compte pour les activités de journée..

A mes yeux à 60 ans on est pas rentier on est jeune retraité…ce qui ne change rien à votre remarque sur le club de bridge et le coté EPHAD.

Ma petit opinion sur ce fil qui en a déjà pas mal.

Pas encore rentier ici, mais pour la première fois de ma vie j’envisage sérieusement de lever le pied sur mon temps de travail (de 6j/7 depuis des années).
Ma RP est bientôt payée, ma femme reprend le boulot après avoir arrêté pour nos 3 enfants le temps qu’ils soient tous en âge d’aller à l’école (elle bosse à mi temps), on gagne en ce moment environ 4k€ / mois via nos activité professionnelles et environ 900€ / mois de revenus du capital (loyers et dividendes).

nos dépenses contraintes sont de l’ordre de 2500€ / mois

Mes projets qui nécessitent du temps libre :
- terminer de rénover ma RP pour qu’elle soit nickel au moment où on aura terminé de payer la banque pour elle (on sait jamais, peut être que je la vendrais ou la louerais à ce moment là…)
- planter un verger sur une belle parcelle abandonnée sur laquelle a poussé une forêt à quelques centaines de mètres
- passer plus de temps au potager
- pourquoi pas démarrer un petit élevage mais je ne pense pas vraiment me débloquer assez de temps pour cela… j’adorerais élever des ânes (je ne parle pas de mes enfants bien entendu :-) )
- continuer de m’impliquer dans la politique locale, pourquoi pas adjoint au maire en 2026 ? ça donne à la fois des leviers d’actions pour porter des projets sans toutes les obligations qui vont avec le statut de maire (ceci dit je porte déjà quelques projets que je trouve fondamentaux en tant que conseiller municipal)
- appuyer sur mon engagement associatif, notamment dans l’aide à l’entreprenariat (réseau initiative, mentorat…)
- passer du temps à investir dans des petites boites et les aider dans leur gestion

voilà la vie de rentier telle que je la vois, j’ai coutume de dire que ce qui me dérange n’est pas LE TRAVAIL, car 90% de ces activités seraient considérées comme du travail par les autres, c’est de SUBIR un travail qui nous est imposé par d’autres, et qui pompe mon énergie en me détournant des choses qui me tiennent à cœur

edit : ha oui, il y a aussi ce projet que j’ai depuis longtemps de m’aménager un petit étang de pêche avec une cabane, mais ce n’est pas si évident à réaliser, il faut un terrain plat adapté. Pas évident dans le massif central, ou trouver un étang pas loin mais ils sont difficile à décrocher. Et ensuite gérer toutes les contraintes administratives…

Dernière modification par Sisyphe01 (04/12/2023 07h55)

Oui tout à fait.

D’ailleurs ça me fait penser à quelque chose que j’ai lu plus haut. Si j’étais rentier "de naissance", j’aurais fait des choix de carrière totalement différents. Pas un consultant mercenaire mais surement dans la recherche, en l’occurrence en biologie, ou bien dans l’armée (par tradition familiale), deux vocations que j’ai volontairement abandonné dans le but d’assurer ma stabilité financière sur le long terme, ne pouvant compter sur aucune transmission de patrimoine (du moins c’est ce que je croyais à l’époque, mon paternel étant monté en grade en fin de carrière il peut compter sur une retraite plus confortable que ce qu’il gagnait en activité).

Un de mes principaux objectifs n’est donc pas de "devenir rentier", mais bel et bien d’être un investisseur heureux, heureux de travailler là où j’ai décidé de le faire.
Mon second objectif est de permettre à mes enfants de faire n’importe quel choix de carrière, soit devenir officier (ce qui est LA réussite habituellement dans la famille, je suis le seul à n’être qu’un ingénieur :-) ), ou musicien, chercheur, sportif …

Allez… je vous rassure … je suis entourée de gens de mon âge - avec qui je n’ai rien en commun sauf 2 exceptions de couples un peu plus jeunes et encore "actifs" Dieu merci!
Ils ne lisent pas, n’aiment pas les films ou series Asiatiques …et évidemment pas l’économie ou la politique internationale et surtout pas parler d’investissement ou de perpectives bourse etc… Tres déprimant de ne faire que du small talk !

Donc je me contente de bonjour, salut … parler de nos bestioles ou du jardin commun tres brièvement…. et je ne fréquente que les 2 couples d’expats plus jeunes et passionnés meme si nos passions diffèrent. Les conversations sont "exponentielles" et on rit beaucoup !

Puisque je n’arrive pas a parler de bobos ou de petits enfants ou du frère/cousin/soeur/cousine qui découche …et que je refuse de critiquer notre gentil voisin Portugais pour sa dernière voiture de luxe … je me sens franchement "out" mais so what ?  Nothing new …
But who cares ?

Soyez contents de pouvoir pratiquer du sport et faites au maximum … car ca je ne peux plus - eh oui l’âge et trop de travail physique lourd dans mes immeubles m’a rattrapé en quelque part …
Faites ce qui vous passionne car le pire c’est qu’en vieillissant on peut les perdre

Juste my 5 cents qu’on peux trouver les gens du meme age "vieux" aussi…surtout  si on n’a pas d’atomes crochus…

Carpe Diem !

Bravo Lamazo pour le parcours et la prévision.
L’éternelle question est: Quand lâcher son Job ?

A ce jour :
- Mes revenus de placements (immo, financier et boursier) sont supérieur à mon revenu d’activité.
- J’épargne et je place 100% de mes revenus de placement et environ 50% de mon revenu d’activité.

De ce fait, je pourrai me passer de travailler d’un point de vue mathématique MAIS:

Les revenus des placements seront ils identique ou supérieur demain ?
Difficile d’anticiper des crises futures alors…
Bien que pouvant être rentier, je continue à travailler pour épargner encore plus afin de palier à une éventuelle baisse de nos rentes.

La question est: Jusqu’ou continuer à épargner et placer ?
Je me suis fixé Fin 2030 car, selon mes prévisions de placements … La revenu de ’rentier" sera presque le double de mon revenu d’activité actuel.
Un arbitrage plutôt … sans fondement

Dernière modification par Gautier33290 (06/12/2023 13h58)

Bonjour et merci Lamazo  pour le retour.

Concernant nos investissement immobiliers ils sont effectivement en totalité dans des petits locaux commerciaux en centre ville (petite surface + bon emplacement = facile à louer).
J’ai fais ce choix de bien immobilier pour m’affranchir de beaucoup de normes a la C… et de beaucoup de travaux.
A part le gros œuvre, le reste les locataires ont tout l’entretien.

Question stabilité attention: petite surface commercial = création d’activité donc ou ca marche et au bout de 5 - 6 ans ils veulent plus grand ou ca marche pas et en 1 - 2 ans ils ferment.
C’est la que la caution solidaire des gérants permets souvent de faire une rupture amiable avant que leur société s’endettent et qu’on se retourne sur leurs bien personnels.

A ce jour oui je pourrai vivre des revenus foncier mais dans la mesure ou j’ai encore des crédits sur la SC, en cas de grosse crise qui mettrai en péril les loyers… je me verrai coincé.

Enfin concernant les travaux, travaillant dans le bâtiment aucun soucis.
Cependant vu ma TMI, actuellement je les fait faire …

Je me retrouve complètement dans le témoignage de jobbi.

J’ai bientôt 35 ans et je suis rentier depuis la sortie d’étude donc je n’ai jamais connu le monde du travail hors mis quelques stages.

J’ai également une grosse consommation de YouTube mais étant d’un naturel curieux, il s’agit surtout d’apprendre sur différents sujets (bourse, crypto, technologie, science, économie, politique, permaculture etc…) plus que du contenu de loisirs. Par contre, je joue aux jeux vidéos bien que de moins en moins.

Pendant des années, j’étais satisfait d’avoir du temps pour ma famille et mes amis mais j’étais très gêné quand on me demandait ce que je faisais dans la vie ou quel était mon travail. Je le suis toujours un peu. Le côté improductif peut être lourd et la culpabilité qui va avec n’est pas des plus agréables. Je ressens aussi ce sentiment d’être spectateur et non acteur.

Parfois je me console en me disant que je suis un peu comme un ermite ou un "érudit" moderne. Dés qu’un sujet me passionne je le creuse mais j’apprécie tellement mon rythme de vie que j’ai du mal à passer à l’action et à réaliser certains projets. Mais bon il faut de tout pour faire un monde, chacun à ces facilités et ses besoins, je dois être plus intellectuel que manuel…
D’une certaine façon, on peut aussi dire que je fuis la contrainte, j’apprécie d’avoir une liberté très grande même si je ne l’utilise peut-être pas de la meilleure des façons.

Pour revenir sur le sujet du topic, de mon côté je lis, je me renseigne, j’apprends, je regarde des films, je donne des coups de mains à des amis, je fais du sport, je cuisine, je jardine, etc… mais l’essentiel c’est surtout de se dire que je fais ce dont j’ai envie. Je précise aussi que je suis papa et qu’être parent c’est un travail bien que ça ne soit pas reconnu comme tel J’ai une profonde admiration pour les parents en activités…

Pour l’avoir vécu, certes dans un contexte un peu spécifique, mais tout lâcher et vivre de ses investissements n’est pas forcement simple, même si j’avais plus  de patrimoine en théorie que j’aurais demandé à 25 ans pour tout stopper.

Je n’ai pas réussi à vendre mon parc immobilier avant la remonté des taux (j’ai pourtant commencé les mise en vente tout début 2022).

J’étais dans une situation de rente, mais surtout une situation passive ou j’étais toujours fortement investi en France, avec un boulet au pied immobilier. C’était une situation de dépendance ou je ne pouvais en fait qu’attendre.

J’ai eu l’impression de "subir" fortement énormément de facteur extérieurs :

Guerre en Ukraine, (possible fin de notre parenthèse dorée en Europe ? changement de paradygme ?) inflation (à +30% en 18 mois sur mon panier de course, alors que mon immo rapporte de moins en moins à cause de la pression fiscale), (+60% de TF à Paris et parfois des TF à plus de 3 mois de loyers en province), DPE et bientôt plus le droit de louer mon immo sauf gros travaux (dans un contexte de fin des crédits abondant et pas cher…)  Instabilité relative du pays (émeute, réforme des retraites), déconnexion des élites, sensation de déclin relatif du pays etc, etc.
Si vous extrapoler un peu, à ce rythme en pas longtemps ma rente aurait été rincée.
Hasard de mes lectures : la bio de Schopenhauer, rentier, rincé. Puis  une thèse sur l’inflation que l’on laisse un peu filer : but euthanasie des rentiers non productif ?. Bon. la lecture c’est bien mais ca aide pas à dormir

Tout ça, c’est parfois très difficile à vivre lors que vous n’êtes plus productif, comme si on ne fait que vous marcher dessus et vous n’avez qu’à payer vos factures.

Et vous l’aurez compris, je n’ai pas beaucoup profité de mes mois d’inactivité. J’avais pourtant plein de projets.

J’ai depuis repris une activité pro assez intensive (que j’aime plutôt bien, mais bon, j’attends que de revendre la boite). Du coup, je travaille et je ne suis plus du tout au courant de l’actualité et j’ai l’impression que ce "retour" de la course en avant me permet de mieux vivre les choses. D’avoir des liquidités pour payer les factures le temps que mon patrimoine s’apprécie ou se vende, sans pression.

Au total, j’envisage à nouveau à relativement court terme une seconde tentative de sortie de la Rat Race, mais en essayant de ne pas rater ma sortie cette fois ci !

Des fois je me disais, mais faut vraiment être couillon pour être malheureux avec un patrimoine à 7 chiffres, mais c’était le cas.

PS : Pareil pour "l’addiction" au téléphone.
Pareil pour le côté improductif alors que j’aurais pu avoir "encore" un "poste à très haute responsabilité". Du bla bla pour moi, mais ma passivité était vue un peu comme une forfaiture.

Dernière modification par AleaJactaEst (06/02/2024 22h07)

Est-ce que quelqu’un a penser à faire des expériences de ce type:
- Méditer 30 min tous les jours pendant 1 mois
- Courir 3 km par jour pendant 1 mois
- Passer 3 heures par jour à apprendre le piano pendant 1 mois

Ou toutes expériences qui pourraient nous en apprendre un peu plus sur nous même, surtout lorsque que l’on a le pouvoir de changer nos habitudes en tant que rentier.

Bonjour, pour ma part ma vision et mon souhait de devenir rentier d’ici fin 2030 n’est en aucun cas de cesser toute activité.

Mon métier actuel d’artisan me bouffe du temps… ma vie de famille et mes nerfs…
Bien que depuis un an j’ai un peu levé le pied a titre professionnel, ma gestion immobilière et boursière commence a me prendre pas mal de temps (Quelques heures par semaines).

J’aspire et suis en bonne voie pour devenir je ne dirai pas rentier (plutôt vu comme quelqu’un qui ne fais rien) mais je dirai gestionnaire de mon patrimoine.
Continuer de faire et de m’instruire dans ce qui me fais gagner de l’argent (Immobilier et bourse) et pouvoir clôturer ma société qui m’aura apporté, et c’est paradoxal, les clés de la Liberte financière et également tout le dégout de l’activité d’artisan et des relations clients qui se sont terriblement dégradés depuis le covid.

J’ai quelques activités que je fais déjà en temps libre que j’aimerai faire plus souvent et plus longtemps qu’aujourd hui lorsque je serai libre financièrement de mes investissements:
- La détection de métaux (à la recherche de vieilles pièces du patrimoine français)
- La nage libre (pas dans un club mais 2 fois par semaine contre une seule actuellement)
- Un peu de sport en salle de muscu (une fois par semaine actuellement et j’aimerai pouvoir y aller deux fois à l’avenir)

…