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#1 25/11/2017 13h19

Membre (2015)
Réputation :   45  

Bonjour,

C’est un cas pratique que j’ai hésité à poser à GBL en privé car il aura certainement pas mal de réponses, mais ça reste certainement intéressant de le soumettre en public tongue

Avec quelques collègues de travail (en qui j’ai une assez bonne confiance), nous aimerions acquérir un EHPAD en pleine propriété d’une commune, qui en resterait le locataire (plus exactement le CCAS de la commune). Que penser du risque de retard de paiements d’un tel locataire ?
L’idée (de l’accord des deux parties) est d’en faire une transaction essentiellement financière (une solution pour se financer pour la commune / un investissement passif pour nous).

Montage:
- Notre choix s’oriente a priori vers un achat en indivision, dans le but de déclarer en LMNP. Les autres solutions (essentiellement SCI à l’IS ou SNC en LMNP) nous paraissent moins attractives.
Qu’en pensez-vous ?
- Le découpage en lots serait intéressant pour sortir de l’indivision et faciliter la revente.
Serait-ce envisageable de le faire initialement, au moment de l’achat / du financement / de la signature du bail ? Ou devra-t-on attendre de le faire "au long cours" ?
Dans ce cas, la convention de crédit (et le bail) devraient inclure des clauses traitant cet aspect ? Avez-vous déjà vu / fait cela ?

Bail :
En l’absence de clause spécifique, le bail commercial laisse-t-il la possibilité au locataire de donner congé avant la fin de la période initiale du bail ? Si oui, peut-on ajouter une clause demandant la somme des loyers restants à courir comme indemnité ?
Peut-on laisser tous les frais (taxe foncière, gros travaux, mise aux normes, etc.) à la charge du locataire ?
Pour déclarer en LMNP, on doit vraisemblablement conserver les frais relatifs au remplacement du mobilier à notre charge. Peut-on définir un forfait au-delà duquel le locataire prend en charge le dépassement si besoin, ou quelque chose du genre ?

Enfin, nous ne supporterons pas de frais de notaire sur l’achat du mobilier. Y a-t-il besoin d’un expert pour certifier la juste répartition des prix d’achat immobilier et mobilier ?

Mots-clés : ehpad, indivision, lmnp, public

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#2 05/12/2017 02h51

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Je lis avec retard cette étude de cas. Voici quelques réflexions que ça m’inspire :

C’est la première fois que je vois un cas où une collectivité publique envisage de vendre les murs de son EHPAD, pour en devenir locataire, afin sans doute de diminuer son endettement. Peut-être verra-t-on ce genre de chose plus fréquemment à l’avenir, avec des collectivités obligées de se serrer de plus en plus la ceinture (mais est-il vraiment financièrement plus sain pour la collectivité de payer un loyer de 5-6% plutôt que rembourser un emprunt avec un taux voisin de 2% ?). Que penser de la fiabilité de ce locataire ? Ça dépend largement de la situation financière de la commune et du CCAS, qu’il faudrait aller étudier. La volonté de céder les murs peut venir d’une situation financière déjà très compromise, comme d’une saine décision de gestion…

Que se passera-t-il dans quelques années (9 par exemple) lorsque le locataire viendra demander une baisse du montant des loyers ? Je doute que ce soit une situation confortable pour les bailleurs… Il serait sans doute mieux d’avoir un bail commercial de très longue durée (25 ans par ex) et ferme (sans possibilité de résiliation par le locataire tous les 3 ans), qui sera alors nécessairement notarié. (Lisez Quelle est la durée légale d’un bail commercial ?). Pensez aussi à la clause indexant le loyer (l’inflation pourrait revenir, et même si elle avoisine 2%, sur 25 ans ça a de l’impact).

Qui donc voudra acheter des parts dans ces murs le jour où certains voudront vendre, et à quel prix ?  Il est probable que des investisseurs préféreront acheter des murs exploités par un exploitant privé, qui  aura une forte expertise dans le domaine de la gestion des EHPAD, et qui gérera son fond de commerce avec des objectifs de gestion moins "politiques" que ceux qu’une commune ou de son CCAS.

Au niveau du montage (à choisir dès le départ), il est possible de faire une indivision de l’immeuble (avec tous les inconvénients associés), ou de créer une copropriété (dont chaque lot serait vendu à un investisseur, qui deviendrait le bailleur -avec un bail séparé- de l’exploitant : le CCAS). Le second choix sera un peu plus couteux (et fastidieux) à mettre en place, mais pourrait faciliter les reventes ultérieures. La SCI IS est à proscrire, ou alors il faudra renoncer au statut de LMNP/LMP.

Les frais qui peuvent rester à la charge du locataire sont (plus qu’avant) limités par la loi Pinel sur les baux commerciaux (celle de 2014). Tout bail commercial (signé depuis l’entrée en vigueur de cette loi) qui stipulerait autre chose verrait cet "autre chose" réputé non écrit.

Pour déclarer en LM(N)P, il faut bien entendu que le mobilier soit aussi acquis (et remplacé quand c’est nécessaire) par les bailleurs. Pour inclure le mobilier dans l’acte de vente, il doit être suffisant d’y inclure un inventaire complet avec les valeurs estimées (pas besoin d’un expert, mais restez raisonnable pour éviter que le fisc ne vienne contester). Certains exploitants gèrent le remplcement du mobilier en prévoyant une "provision" (vers 2% à 4% des loyers par exemple) qui est retirée des loyers, et sert à financer les renouvellements de mobilier (justifiés par des factures) gérés au jour le jour par l’exploitant. Ceci induit des opérations comptables particulières au niveau de chacun des bailleurs.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#3 05/12/2017 12h46

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Je trouve l’idée bonne mais dangereuse car vous êtes dépendant à deux titres:
- d’un service "social" qui a la compétence et pas vous
- d’un seul locataire pour l’ensemble du bien

Le rapport de force n’est pas en votre faveur et donc risqué sur le long terme.


Faire et laisser dire

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#4 05/12/2017 13h13

Membre (2013)
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Attention une personne publique ne peut être saisie.
Si non paiement il faut une procédure de mandatement d’office donc un peu fastidieux à mettre en place.

Avez vous étudiez les comptes de gestion de la commune et du ccas ainsi que leur budget pour déterminer l’endettement notamment?

Si le CCAS est propriétaire cela signifie qu’il est indépendant de la commune donc attention qu’elles sont les recettes (autres que la maison de retraite) pour cette structure ? Elle n’a pas le levier de l’impôt comme la commune

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#5 07/12/2017 23h09

Membre (2015)
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Merci à tous pour vos messages.

Le problème avec la découpe, c’est que pour être efficace, elle devrait être faite à raison d’un lot par chambre, et il doit y en avoir une cinquantaine.
Le CCAS ne gèrera jamais la relation avec cinquante propriétaires le cas échéant. Il faudrait mettre une société intermédiaire entre les deux, et ça va générer du frottement.
C’est peut-être plus simple d’espérer vendre à un petit instit, mais on perd surement 1 point de rendement à la revente, soit 15/20%.
Mais y a-t-il vraiment besoin de revendre ? (si ce n’est à un proche pour reprendre l’amortissement de zéro ?)

La mairie détient les murs et est le bailleur du CCAS. Il existe donc déjà un bail, mais l’idée est en effet d’en refaire un long sans porte de sortie. Le maire part sur 15 ans a priori. C’est sûr que 25 ans serait plus agréable ; même en cas de charges imprévues, ça devrait suffire pour avoir fini de payer le bien sans injection de cash.
Le prix au m² ne parait pas mauvais, mais ça serait sportif d’avoir à recycler le bâtiment pour une nouvelle utilisation.

Je n’ai pas encore eu les comptes du CCAS, ni de la mairie, mais je vais me procurer ça.
Je suppose que les revenus du CCAS sont essentiellement des subventions de la mairie, du département, de la région.

Sur les travaux restants forcément à la charge du bailleur, j’ai l’impression d’avoir lu à différents endroits que quand le locataire n’est pas une personne physique ou assimilé (EURL, SARL, etc.), les limitations de la loi Pinel ne s’appliquaient pas. Mais je ne suis pas sûr.

Comment marche la procédure en cas d’impayés de la part d’une entité publique ?
J’ai intérêt à prévoir assez de tréso pour tenir quelques années en attendant ?

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[+2]    #6 08/12/2017 08h30

Membre (2013)
Réputation :   68  

Comme je vous ai mis plus haut, la saisie d’une personne publique en cas de non paiement ne peut se faire comme une personne privée.

Les créanciers concernés par des incidents de paiement des personnes publiques bénéficient de plein droit, en cas de retard, d’intérêts moratoires.

Les modes de recouvrement diffèrent ainsi radicalement des modes de recouvrement de créances sur les personnes privées.

En particulier :

* les créanciers privés ne peuvent opposer la compensation à l’Etat,

* les voies d’exécution du droit privé sont interdites à l’encontre des personnes publiques. Aucune mesure d’exécution forcée ne peut être prise à l’encontre d’une personne publique,

* le juge judiciaire ne peut adresser d’injonction et d’astreinte que lorsque la personne publique agit comme un simple particulier.

Attention, la prescription quadriennale des créances sur l’Etat, les départements, les communes et les établissements publics, de la loi n° 68-1250 du 31 décembre 1968 (délai de quatre ans à partir du premier jour de l’année qui suit celle au cours de laquelle les sommes ont été acquises) a une portée générale.

La loi impose aux collectivité locales et aux établissements publics de procéder à l’ordonnancement ou au mandatement des sommes qu’ils ont été condamnés à payer par une décision passée en force de chose jugée dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision juridictionnelle.

En cas d’insuffisance de crédits, l’ordonnancement est effectué dans la limite des crédits disponibles et un ordonnancement complémentaire doit être fait dans un délai de deux mois à compter de la notification. Ces délais s’imposent pour l’ensemble des condamnations pécuniaires, y compris celles concernant la charge des frais de justice.

En cas de défaillance dans ces délais, le créancier peut saisir le préfet ou l’autorité chargée de la tutelle d’une demande de paiement de la somme due, sur présentation d’une expédition de la décision revêtue de la formule exécutoire.

Le représentant de l’Etat ou l’autorité chargée de la tutelle dispose d’un délai d’un mois à compter de sa saisine pour vérifier l’existence, au budget de la collectivité territoriale ou de l’établissement public, de crédits suffisants et procéder au mandatement d’office de la somme ou, le cas échéant, pour effectuer la mise en demeure de procéder à l’ordonnancement complémentaire.

La collectivité territoriale ou l’établissement public dispose, pour se conformer à la mise en demeure susmentionnée d’un délai d’un mois qui doit être rappelé dans l’acte qui la notifie. Ce délai est porté à deux mois lorsque la dette est égale ou supérieure à 5 pour 100 du montant de la section de fonctionnement du budget de la collectivité territoriale ou de l’établissement public.

Lorsque la mise en demeure est restée sans effet à l’expiration de ces délais, le représentant de l’Etat ou l’autorité chargée de la tutelle procède à l’inscription de la dépense au budget de la collectivité ou de l’établissement public défaillant. Il dégage, le cas échéant, les ressources nécessaires soit en réduisant des crédits affectés à d’autres dépenses et encore libres d’emploi, soit en augmentant les ressources.

Le CCASS n’ayant pas de fiscalité l’augmentation des ressources est plus difficile. Celà passe donc pas la baisse des dépenses. Mais si la baisse est trop importante celà risque de mettre en péril le fonctionnement du CCAS et donc de votre locataire.

En prenant le compte de gestion du CCAS vous pouvez d’ores et déjà regardé:
le montant du 515 qui correspond à la trésorerie du CCAS. Le plus dur sera de savoir quelle est la part de la trésorerie qui correspond à l’activité de la maison de retraite.
l’activité de maison de retraite s’équilibre toute seule ou bien avec une subvention de la commune? quid si plus de subvention de la commune?
Il serait bon de connaître le montant des impayés de la maison de retraite dans le compte de gestion?

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