Encore un krach sur le marché actions…

RadioInvest, le 04/03/2022 a écrit :

En revanche, difficile de se faire une idée de l’état d’esprit des rentiers du forum, en particulier ceux qui ont sauté le pas fin 2021 juste avant que la machine ne s’emballe.

Je commence à apprendre le russe au cas où, à part ça ça va.
Je suis de plus en plus persuadé - mais ça fait longtemps -  que la fin du monde est proche et que la mienne en tout cas l’est de plus en plus (chaque pas dans la vie est un pas vers la mort).
Avec cet état d’esprit rien ne peut vous surprendre ou vous décevoir

Edit : pour répondre plus sérieusement, je dois admettre que je suis plus serein depuis que j’ai acheté un pied à terre en Espagne : il y a encore 6 mois mon portefeuille représentait 60% de mon patrimoine et je payais un loyer ; pas très confortable comme situation (des charges fixes et des revenus aléatoires).
Aujourd’hui mon portefeuille ne représente plus que 30% de mes avoirs et je perçois un loyer (par un heureux concours de circonstance, je me retrouve en colocation dans mon propre appart).
C’est une autre façon de diversifier : ma rente est maintenant constituée aux 3/4 de loyers (dans 3 devises différentes) et 1/4 de dividendes.
Et dans les 2 cas (bourse et immobilier) j’ai opté pour du "relativement sûr" : j’investis pour partie dans des titres de rendement pépères - le reste en tracker world - et mes locataires sont des amis ou amis d’amis. Je gagne un peu moins mais je suis tranquille.

Dernière modification par dangarcia (05/03/2022 11h47)

Effectivement, en cette période être diversifié géographiquement est la clé.

Pour ma part, je suis principalement investi en valeurs françaises et je dérouille énormément….

Je suis entrain de perdre toutes les plus values acquises depuis deux ans…

Les américains ont fait monter les tensions avec les russes du fait l’élargissement de l’OTAN et de la possibilité d’adhésion de l’Ukraine.

Les russes sont pas fin non plus avec un Poutine qui ne reculera devant rien pour empêcher l’Ukraine de passer sous pavillon de l’OTAN et des US.

Bilan, l’Ukraine est en guerre…même si au final elle l’était déjà depuis des années sur son flan EST.

L’Europe met en place des sanctions envers la Russie alors qu’elle est fortement exposée à la Russie (matières premiers, commerces, banques) contrairement aux américains.

Du coup, les entreprises européennes et les habitants dérouillent avec la hausse des coûts, les pénuries, la montée de l’énergie.

De leurs côtés, les USA qui n’arrivaient pas à vendre leurs gaz liquéfiés à l’Europe se retrouvent avec une forte demande.

Entre volontés de s’émanciper du giron russe et de subvenir aux besoins en gaz de ses pays membres, l’Europe choisit de se tourner vers des importations de gaz liquéfié… Plus émetteur de gaz à effet de serre et loin de résoudre la question de la souveraineté énergétique.

Sortir d’une dépendance pour se jeter dans les bras d’une autre ? C’est ce à quoi l’Europe semble se destiner en augmentant ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des Etats-Unis, fortement émetteur de gaz à effet de serre. En pleine crise ukrainienne, le Vieux Continent veut réduire sa sujétion au gaz russe, ouvrant ainsi la voie à des alternatives incompatibles avec ses ambitions climatiques et de souveraineté énergétique.

Les USA qui ne voulait pas de Nord Stream 2 sont plutôt chanceux car avec la guerre en Ukraine, le projet est arrêté…

Pour rappel

Les Etats-Unis ont annoncé lundi de nouvelles sanctions symboliques contre deux navires et une entreprise liés au gazoduc controversé Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne, qu’ils ont toutefois renoncé à combattre frontalement.

Tenu, selon une loi du Congrès américain, de faire régulièrement le point sur la construction de ce gazoduc et d’imposer des sanctions pour s’y opposer, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré qu’il prenait des mesures punitives contre Transadria Ltd., une compagnie de transport maritime liée à la Russie, et à deux navires.

Elles viennent s’ajouter à d’autres sanctions similaires visant des entités mineures.

Le président américain Joe Biden a toutefois renoncé au printemps à le bloquer avec des sanctions visant les principaux acteurs du projet, estimant qu’il valait mieux préserver son alliance avec l’Allemagne plutôt que de batailler contre un chantier quasiment terminé.

« Tout en continuant de nous opposer au gazoduc Nord Stream 2, y compris avec ces sanctions, nous continuons de travailler avec l’Allemagne et d’autres alliés et partenaires pour réduire les risques que le gazoduc fait peser sur l’Ukraine et les pays de l’Otan et de l’Union européenne en première ligne, et de nous opposer aux activités nocives de la Russie, y compris dans le secteur énergétique », a dit Antony Blinken dans un communiqué.

Pendant des années, le projet a opposé Washington et Berlin mais aussi les Européens entre eux, ainsi que la Russie et l’Ukraine.

Pour ses détracteurs, en Europe comme aux Etats-Unis, le gazoduc va renforcer durablement la dépendance européenne aux hydrocarbures russes et constitue une trahison des intérêts de l’Ukraine, un allié occidental face à Moscou.

On ne parle pas trop de la route de la soie qui permettait de relier la Chine à l’Europe grâce aux réseaux ferroviaire et qui est à l’arrêt depuis la guerre en Ukraine.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie vient de faire une nouvelle victime collatérale : la route de la soie ferroviaire. Les 11.000 kilomètres de rails permettent à de longs convois de conteneurs de relier la Chine à l’Europe au prix d’une bonne vingtaine de jours de voyage. Le trafic était depuis quelques années en plein essor. Les principaux itinéraires passent par le Kazakhstan, la Russie puis la Biélorussie, et sont donc épargnés par la guerre sur le sol d’Ukraine. Seulement, les récentes sanctions imposées par les Européens aux entreprises étatiques russes rendent la situation intenable.
« Nous avons décidé de suspendre le service. Nous ne prenons plus de commandes dans les deux sens du parcours jusqu’à nouvel ordre », explique aux « Echos » un opérateur européen.

La «nouvelle route de la soie» chinoise pourrait s’avérer aussi inutile que le gazoduc Nord Stream 2

Les intérêts économiques priment avant tout…

On entend d’ailleurs plus vraiment Biden depuis que la guerre a commencé…

Enfin bref, l’Europe sort encore une fois perdante dans cette histoire…

Et pour finir, tout mon soutien au peuple Ukrainien qui subit cette guerre de plein fouet.

Dernière modification par Rick (05/03/2022 10h30)

RadioInvest, le 04/03/2022 a écrit :

Cette période est assez inédite pour un européen rentier : une inflation galopante qui impacte immédiatement le quotidien et une guerre à quelques kilomètres qui a et pourrait continuer à avoir des conséquences fâcheuses sur un portefeuille boursier si l’on suit la règle des 4% ou 3.5% de retrait.

Avec une rente fournie par un portefeuille orienté Dividendes, je me sens pour le moment à l’abri. En année N, on utilise les dividendes fournis par l’année N-1. Ceux de cette année viennent d’être annoncés en hausse et devraient être votés par les assemblées générales à venir, sauf grosse catastrophe. Ceci sécurise le revenu de l’année N+1. Après, on verra bien mais déjà, cela laisse le temps de s’organiser.

La pandémie, évènement pas neutre, avait fait baisser les dividendes de 30% de mon portefeuille, ce qui reste acceptable à condition d’avoir une poche de réserve pour justement y puiser durant les mauvaises années. La mienne est une réserve de 4 ans dans l’hypothèse peu probable du zéro dividendes.

Enfin, j’ai environ 8% de liquidités, que je compte investir petit à petit pour améliorer encore le rendement de mon portefeuille comme je l’ai fait durant la pandémie. Je vais démarrer quelques achats la semaine prochaine et les poursuivre par petites touches. Psychologiquement, ça aide aussi.

Même avec une rente basée sur la capitalisation, si on s’est bien préparé, on a une réserve de plusieurs années pour absorber les chocs. Si on n’est déjà plus serein après quelques semaines de turbulences et 15% de baisse des marchés, c’est que l’on est mal préparé dans sa tête et dans son portefeuille.

Sur la crise actuelle, si Poutine se contente de l’Ukraine, je pense que la crise aigüe sera terminée dans un mois, il aura certainement fini d’envahir le pays. Le prix de l’énergie restera surement haut un bon moment mais comme toujours, tout rentrera dans l’ordre avec le temps.

Concernant l’inflation, pas de souci pour un frugaliste, il suffit d’adapter sa consommation si nécessaire. La fin de l’hiver est proche, ce qui va limiter ma consommation de gaz, les voyages se feront en France en TGV Ouigo et Carrefour continue de proposer des rabais entre 25 et 50% sur la viande à consommer jusqu’au lendemain.

Ma grosse inquiétude est la possibilité de voir la situation dégénérer à cause de ce barge de Poutine. Un dictateur avec des armes nucléaires, c’est inédit et habitant Paris, ça m’angoisse un peu.

J’en profite pour signaler une série très intéressante disponible sur le Replay d’Arte dans la rubrique Histoire. Le portrait de 6 dictateurs du XXème siècle. C’est édifiant de voir que ce sont toujours les mêmes recettes qui sont utilisées pour arriver au pouvoir et s’y maintenir (contrôle de la police intérieure, museler les élites, trouver des ennemis, éliminer les gêneurs…). Mais eux n’avaient pas de quoi faire péter la planète.

ProfesseurShadoko a écrit :

Et après nos responsables politiques (qui pour la plupart n’ont pas d’actions) vont s’étonner que les Français préfèrent investir sur des entreprises US !
Sur un mois, l’euro perd 5% face à l’USD et au CHF, qu’il faut prendre en compte pour comprendre la débâcle actuelle…
Le cac40 est retombé à son niveau d’avant le covid (~6000pts et EUR/USD à 1.1) sauf que l’inflation est maintenant galopante.
Les sanctions européennes téléguidées par Washington (et appliqués par les mêmes qui claironnaient il y a quelques mois seulement que nous avions retrouvé la croissance des 30 glorieuses) ont déjà provoqué une chute sans précédent de notre secteur bancaire, sauf que l’imprimante de la BCE n’a plus d’encre cette fois-ci.
Les stocks en métaux des entreprises sont au plus bas, l’énergie est extrêmement chère. On commence à parler de récession pour l’année 2022. L’industrie européenne sera la grande perdante et le déficit commercial français continuera à se creuser.
Depuis des années, on renforce notre dépendance vis-à-vis de la Russie par des politiques énergétiques et de sanctuarisation de nos territoires inconsidérées. Et soudain, lorsque Poutine devient trop agressif on se met à mordre violemment la main qui nous nourrit. Cela fait des années que Poutine montre ses intentions belliqueuses envers l’Ukraine, on a préféré s’inventer d’autres priorités. Force est de constater qu’il est bien plus déterminé que ce qu’on croyait et qu’il a avancé ses pions pendant que nous faisions l’autruche.

Et force est de constater une nouvelle fois la pertinence et la résilience de nos amis américains. Je sais que ce ne sont pas les amis de tous, sur ce forum, entre ceux qui sont nostalgiques du communisme (il en reste) et ceux qui rêvent d’une indépendance d’esprit à la Boris Johnson. Les premiers devraient partir vivre quelques années en Chine, Corée du Nord ou Vénézuela et revoir nous raconter.
Les seconds sont plus respectables à mes yeux, mais pour être l’égal stratégique, économique et militaire des Etats-Unis il faut s’en donner les moyens..et reconnaître que l’Europe a failli.

Economiquement nous ne sommes que l’ombre des Etats-Unis, en créant des enfers fiscaux et administratifs (suivez mon regard), incapables de mettre en place les conditions favorables à des géants du numériques, à des entreprises comme Tesla, Netflix, Amazon, Microsoft, Apple, …Bien sûr ça reste nettement mieux qu’un pays comme la Russie, mais nous pouvons faire tellement mieux!

Militairement nous voyons malheureusement aujourd’hui  les conséquences du choix d’une non-défense européenne (sans parler du choix de l’Allemagne sur ses investissements de défense). Sans l’OTAN Putin serait installé déjà à l’Elysée.

Stratégiquement , nous avons découvert récemment la naïveté de la France et de l’Allemagne , déclarant que "nous n’avons noté aucun signe d’attaque russe en Ukraine" pendant que les renseignements US disaient "nous nous avons tous les signes d’une invasion imminente massive, c’est une question de jour".
Stratégiquement on se demande comment l’Allemagne a pu , ces dernières années, se mettre dans une dépendance pareil à la Russie, vis à vis de ses choix énergétiques. Comment ont-ils pu se rendre autant dépendant d’un pays aussi belliqueux que la Russie?

Une nouvelle fois les Etats-Unis nous montrent qu’il faut à nouveau compter sur eux. C’est pour cela que j’investis davantage en action US qu’en actions Européennes, même si je préfèrerais faire le contraire. Que militairement je suis bien content que mon pays sois dans l’OTAN.

Je ne suis pas dupe non plus sur la politique américaine , mais je préfère être de leur côté que seul ou allié avec un bandit du KGB.

Dernière modification par Franckielestore (06/03/2022 01h34)