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Sondage 

Résultat du sondage :

Les dividendes sont-ils un critère dans votre sélection d'actions ?


Oui, c'est le critère le plus important pour moi

14% - 34
Oui, c'est un critère important parmi d'autres

63% - 147
Non, je préfère pas de dividendes pour raisons fiscales

14% - 34
Non, je perçois les dividendes comme un signal négatif

1% - 4
Non, autres raisons

6% - 14

[+2]    #1 10/03/2018 20h23

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Pour donner suite à une discussion sur ce sujet dans la file sur les dangers des ETFs et de la gestion passive, je crée une file de discussions dédiée sur les avantages et inconvénients d’acheter des actions versant des dividendes.

Fructif a écrit :

Pour moi, un dividende est typiquement de la valeur extraite d’une entreprise, et clairement pas une bonne politique de long terme. Je préfère clairement la politique de Blackrock. Son CEO a fait une lettre ouverte aux entreprises pour demander de baisser les dividendes. D’ailleurs, sur mes sélections quantitatives, j’ai tendance à screen-out les sociétés à dividendes. (je ne vais pas me faire des amis sur ce site en disant que je n’aime pas les dividendes lol).

Scipion8 a écrit :

Sur les dividendes :
- je trouve un dividende désavantageux si le rendement moyen que je peux espérer du cash qui m’est versé, en tenant compte du coût fiscal, est inférieur au rendement de cet argent s’il reste entre les mains du management.
- je trouve un dividende avantageux si le rendement moyen que je peux espérer du cash qui m’est versé, en tenant compte du coût fiscal, est supérieur au rendement de cet argent s’il reste entre les mains du management.

Donc plus l’entreprise est sur un secteur porteur (haut TRI des nouveaux projets), et/ou plus le management est talentueux, et/ou plus mon TMI est élevé, et/ou moins j’arrive à détecter d’autres opportunités d’investissement, plus j’aurais tendance à ne pas vouloir de dividende. Tout l’inverse dans la situation opposée. Donc je trouve normal que Berkshire Hathaway ne me verse pas de dividende, car je pense que Buffett aura un TRI meilleur que moi avec ce cash (particulièrement avec le coût fiscal). En revanche, je suis plutôt content (à tort ou à raison) de recevoir des dividendes de Carrefour, par exemple…

Donc la préférence dividendes / pas de dividendes est spécifique à chacun, puisqu’elle dépend (1) de la perception de l’entreprise (secteur perçu comme porteur ou pas), (2) de la perception du management (plus ou moins talentueux), (3) du TMI, (4) de la capacité ou pas d’identifier des opportunités plus avantageuses, et (5) des éventuelles contraintes ou besoins de liquidité. Il n’y a donc pas ex ante de bon ou de mauvais choix général sur le niveau des dividendes, à mon avis.

Kapitall a écrit :

Tournons-nous vers les données de Kenneth French.

Les chiffres sont bien connus : sur longues périodes, les actions qui ont le mieux performé dans le passé sont celles du 4eme quintile. Les actions qui ont le moins bien performé sont celles qui ne paient pas de dividende.

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … 170649.png

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … 20_ans.png

En situation de marché baissier, une situation qu’on devrait connaitre dans les années qui viennent, celles qui produisent le plus mauvais total return moyen sont encore celles qui ne paient pas de dividendes.

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … arkets.png

Par contre, ce sont aussi les actions qui ne paient pas de dividendes qu’il faut privilégier lors du rebond du marché (encore faut-il pouvoir le timer…).

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … awdown.png

Ces données ne présagent évidemment pas du futur et il est possible que la domination des mastodontes techno (Amazon, Google…), qui ne paient pas de dividende, bouleverse ces performances historiques.

Fructif a écrit :

Ah, je savais que cette histoire de dividende allait nous embarquer loin … et je ne pense pas avoir trop envie de m’aventurer sur ce sujet sur un site pro dividende ;-)

Il faudrait créer une discussion spécifique, mais je vous répond rapidement (et sans trop de faits/données derrière, mais vous vous doutez que j’en ai) :
- Ce qui compte c’est le total return, le dividende est une vue de l’esprit. Cela étant, si cela fait mieux dormir certaines personnes (la majorité), il n’y a pas d’inconvénients insurmontables (mais comme nous allons le voir, si on peut s’affranchir de ce biais comportemental, on y gagne).
- Je trouve, à titre personnel, et conceptuellement, très bizarre d’extraire de la valeur d’une entreprise lorsque l’on investit pour le long terme.
- C’est vrai que sur le très long terme 3/4 de la performance boursière vient des dividendes (c’est un peu moins vrai avec le développement des rachats d’actions).
- C’est vrai que les actions à dividendes ont bien performé sur le long terme. Ce n’est pas moi qui vais remettre en cause les données de Fama & French auxquelles vous vous référez.
- Mais, le niveau de dividende est une façon de s’exposer au facteur value, et plutôt mauvaise. Il y a d’autres indicateurs qui fonctionnent (bien) mieux. Et avec le développement du rachat d’actions, çà fonctionne de moins en moins bien.
- Les actions value qui payent peu/pas de dividendes fonctionnent très bien (les actions small value quality momentum qui payent peu de dividendes fonctionnent très bien aussi) et en général bien mieux que les actions à dividendes.
- Les actions à dividendes (et en particulier à dividendes croissant) sont de moins en moins encrées dans le facteur value. Elles sont même ancrées dans des facteurs qui sont censés baisser avec la hausse des taux (si elle arrive).
- Les dividendes sont en général moins intéressants fiscalement (moins vrai qu’aux Etats-Unis, mais plutôt vrai ici aussi).

Bon il y a plein de raisons de choisir des actions à dividendes.

Et ça n’a plus grand chose à voir avec la gestion passive … (mais quand on aime ça on ne peut s’empêcher).
Si ce n’est que j’aime quand le CEO de Blackrock considère qu’il ne faut pas que les entreprises versent trop de dividendes. Je trouve ça assez courageux. Je n’ai pas creusé pour savoir quelle était la position de Vanguard ou les autres géants du passif sur le sujet.

Quelques points rapides à mon tour :

1) Les données citées par Kapitall reflètent le total return : si je les interprète correctement, elles montrent que sur très longue période et dans le passé, l’existence de dividendes est plutôt un signal positif pour le total return. A mon sens, le problème avec ces données est le caractère très hétérogène des différents groupes : le groupe qui ne verse pas des dividendes regroupe à la fois des entreprises faibles qui n’en ont pas la capacité, et des entreprises de croissance à fort potentiel qui ne versent pas des dividendes parce qu’elles ont des projets à fort TRI. Il faut donc combiner le "signal" des dividendes avec au moins un autre indicateur : à mon sens, la croissance.

2) Je vois un peu les dividendes comme une extraction de cash de l’entreprise, que je délègue au management. Cette "délégation" a ses avantages et ses inconvénients:

- Inconvénient : contrairement à une extraction de cash par vente d’actions, je n’ai pas le choix du timing, et je subis la fiscalité à un moment peut-être défavorable pour moi.

- Avantage 1 : le management a peut-être une meilleure information que l’actionnaire sur la meilleure utilisation du cash et (en théorie) devrait gérer les dividendes en conséquence. Par exemple, si l’entreprise prévoit un projet à fort TRI, il est préférable pour l’actionnaire de ne pas recevoir de dividendes. (Mais dans la pratique, pas sûr que la politique de dividendes reflète cette logique de maximisation du total return pour l’actionnaire.)

- Avantage 2 : beaucoup de petits actionnaires ont du mal à trouver le bon timing pour vendre ; les dividendes délèguent la responsabilité de l’extraction de cash au management. Sous cette perspective, des dividendes peuvent être plus intéressants pour des actionnaires débutants que pour des investisseurs plus expérimentés, plus capables d’extraire de la valeur au bon moment par des ventes.

3) Il y a évidemment plein d’autres facteurs à considérer concernant notamment la fiscalité des dividendes par rapport à celle des PV, le TMI de l’investisseur, s’il est en phase de capitalisation ou de consommation etc.

4) Personnellement, j’utilise les dividendes comme un facteur parmi d’autres dans mon screener (notation synthétique sur la base de différents facteurs pondérés). Pour les entreprises à forts dividendes, j’essaie d’évaluer la soutenabilité des dividendes (ce qui m’a conduit à exclure de mon portefeuille des valeurs comme Casino, Rallye, Dnxcorp… j’ai U10, Neopost et Aquila mais je m’interroge sur la soutenabilité de leurs dividendes). Avec (un peu) plus d’expérience, j’ai diminué la pondération des dividendes, au profit de la croissance (ce qui correspond mieux à ma philosophie d’investissement).

Cela dit, je retiens des données citées par Kapitall, qu’il est sans doute pertinent de faire varier mes pondérations (croissance, valorisation, dividendes, profitabilité…) selon la conjoncture de marché - ce que j’ai fait jusqu’ici de façon intuitive plutôt que systématique.

Dernière modification par Scipion8 (10/03/2018 20h41)

Mots-clés : allocation d'actif, dividende, fiscalité, imposition

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[+1]    #2 10/03/2018 21h29

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Sciîon8 a écrit :

le TMI de l’investisseur, s’il est en phase de capitalisation ou de consommation etc.

Je pense que tout est dans cette phrase.

Certains ont besoin de croissance de leur capital (et peuvent, certes, apprécier le détachement de cash qui permet de "rebalancer" son portefeuille).
D’autres ont besoin que du cash arrive régulièrement sur leur compte chèque.


L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (A. Dumas )

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[+2]    #3 11/03/2018 08h10

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Pour continuer ici la discussion, je cite Treffon

Treffon a écrit :

Il faut voir que lorsqu’un dividende (ou rachat d’action) est fait, le capitaliste va ensuite réinvestir dans une autre entreprise qui parait en avoir plus besoin (marché primaire ou dette, c’est un peu moins vrai pour le marché secondaire), ce n’est pas une "perte pour l’économie".

@Kapitall: Statistiques intéressantes, attention toutefois à ce que cette relation (corrélation ratio de sharpe et dividendes) n’aie pas changée à cause de la domination nouvelle du rachat d’action. L’entreprise a 4 choix avec son cash flow :
1) a) dividendes
1) b) rachat d’actions
2) a) investissement dans de nouveaux projets (internes/externes)
2) b) Le mettre en réserve / diminuer le levier

Ce qui nous intéresse est je pense est la relation entre le total 1) et la performance, car la séparation entre 1A et 1B est une vue de l’esprit comme le dit Fructif smile

Il me semble que vous oubliez un point d’importance : tout les managements sont loin d’avoir la probité d’un Henry Singleton ou d’un Warren Buffett et que le rachat d’action, en soi, n’est bon pour l’actionnaire minoritaire qu’à l’a condition impérieuse d’être effectué en dessous d’un certain niveau de prix.

La littérature académique démontre de plus en plus que :

- les rachats d’actions sont avant tout motivés par les incitatifs liés à la rémunération du management et tout particulièrement à la forme de leurs rémunération (stock options ou restricted stock). Ce papier  démontre que les managers rémunérés en stock options vont faire beaucoup plus de rachats d’actions que ceux qui touchent des  restricted stocks (qui, même « restricted », donnent droit aux dividendes).

- les rachats d’actions ont un impact plus important sur la performance des petites capitalisations que des grandes 

- qu’en plus, une petite partie des entreprise qui font des rachats créent à elles seules la majorité de la surperformance constatée ; que le timing des rachats est loin d’être le fruit d’une stratégie de long terme mais dépend surtout de la disponibilité de liquidités excédentaires à court terme

- que les rachats ont la fâcheuse tendance de se faire en haut de cycle, le dernier pic remontant  juste avant la crise de 2008 (toute ressemblance avec la situation actuelle…) :



Le rachat d’action est un outil potentiellement très performant, encore faut-il qu’il soit utilisé à bon escient et non pas seulement parce que le management y a intérêt de par sa rémunération variable.

L’avis de William Thorndike (auteur de l’excellent « The Outsiders ») :

« Corporate America’s track record buying in stock is just horrendous. It’s terrible. We are now again approaching a peak of buyback activity, no matter how you measure it. The prior peak occurred in the second half of 2007, the last market peak. The trough in corporate buyback activity? Early ’09. So, kind of a perfect contra-indicator for the stock market. »

Certes, cet avis date d’il y a 3 ans - la difficulté de prédire le top n’enlève rien au constat.

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[+1]    #4 11/03/2018 11h44

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@Froidevaux : La capitalisation boursière d’une entreprise est la valeur de marché de ses capitaux propres, donc la valeur de marché de ses actifs nets = actifs hors cash + cash - dettes.

Le paiement d’un dividende diminue le cash, donc les actifs nets, donc la valeur de marché à proportion de 1 pour 1. C’est bien une extraction de cash de l’entreprise.

Sous une perspective critique (et en faisant abstraction du besoin de cash des actionnaires, par exemple un rentier en phase de consommation), on peut voir cette extraction de cash comme l’admission par le management de l’entreprise que ce cash sera plus utile (il aura un rendement meilleur) entre les mains de l’actionnaire qu’entre les mains de l’entreprise / du management. On peut ainsi éventuellement interpréter les dividendes comme le signe que l’entreprise manque de projets intéressants et/ou que son management n’est pas le plus talentueux, puisque (quelle que soit la raison) le TRI interne de l’entreprise semble inférieur au TRI du petit actionnaire (grosso modo l’indice).

Donc il y a une certaine logique à voir des belles entreprises de croissance (e.g. Google) ou des entreprises avec un management talentueux (e.g. Berkshire Hathaway) ne pas verser de dividendes : ne pas verser de dividendes assure un meilleur rendement total (total return) à l’actionnaire. (Sans parler des aspects fiscaux, avec des différences éventuelles entre fiscalité des PV et des dividendes.)

C’est vrai que les aristocrates des dividendes parviennent à surmonter le versement régulier de dividende, parce qu’à côté de cette extraction de cash l’entreprise continue de créer de la valeur par de nouveaux projets = les dividendes sont soutenables donc le cours peut continuer à monter en tendance. Mais leur performance boursière (en termes de cours de l’action) serait bien supérieure si elles ne versaient pas de dividendes (en termes de total return, sans tenir compte des éventuels coûts fiscaux, la performance serait la même). Il faut comparer les entreprises en termes de total return, sinon on trouvera les entreprises qui ne versent pas (Berkshire Hathaway, Google) ou peu (LVMH) de dividendes toujours "trop chères" par rapport aux aristocrates des dividendes, ou a fortiori celles qui font des distributions d’actions "gratuites" (Air Liquide).

En fait, il est possible que le biais en faveur des dividendes que suggère le sondage rende (si le forum est représentatif du marché) les actions à dividendes réellement "plus chères" que les bonnes actions sans dividendes.

Cela dit, les données citées par Kapitall, qui comparent les performances à long terme en termes de total return, montrent que le versement de dividendes a plutôt été, dans le passé, un signal positif sur la performance future d’une action. On ne peut être sûr que cela reste le cas, à cause des changements structurels en cours tels que les GAFA (cela dit, des nouvelles technologies, il y en a eu à toutes les époques), la montée d’une gestion passive puissante hostile aux dividendes (BlackRock), les rachats d’actions, les changements de la fiscalité etc.

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[+1]    #5 11/03/2018 12h22

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MisterVix a écrit :

Sciîon8 a écrit :

le TMI de l’investisseur, s’il est en phase de capitalisation ou de consommation etc.

Je pense que tout est dans cette phrase.

Certains ont besoin de croissance de leur capital (et peuvent, certes, apprécier le détachement de cash qui permet de "rebalancer" son portefeuille).
D’autres ont besoin que du cash arrive régulièrement sur leur compte chèque.

Exact!
1. Suis en phase de consommation les rentrees de divis ou coupons sont cruciales.
2. La fiscalite est meilleure pour les divis que pour les coupons - d’ou augmentation du % de stocks versus obligations depuis que la taxe libératoire sur coupons est passee de 10 a 20% au Lux.
3. Un stock a divis a tendance a monte avant l’ex-divi ce qui présente desfois une bonne occasion de vendre avec bonne P-V (non taxes apres 6 mois de détention). Donc stratégie possible de swing trading ou "dividend capture" selon le cas
4. Si le stock a baisse le divi permet psychologiquement de supporter l’attente d’une remontee (biais classique - pas top je concède!) Donc focus sur divi eleve sans retenue a la source
5. Pour les stocks a croissance US …je prefere en laisser le choix et la gestion aux grands gérants de CEFs américains qui distribuent mensuellement… d’une pierre 2 coups.

Donc oui la fiscalité et le besoin de revenus sont déterminants.

Dernière modification par sissi (11/03/2018 12h29)

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[+1]    #6 11/03/2018 13h18

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D’accord avec votre vision, MisterVix - en espérant juste pour mon portefeuille que Total ne soit pas dans la situation d’un dividende insoutenable ;-)

Ma phrase que vous citez est juste une observation basique : si vous mettez sur un graphique 2 actions en base 100 à un instant T donné, l’aristocrate des dividendes va avoir tendance à sous-performer la super valeur de croissance (pas de dividendes), à cause de la baisse systématique du cours au moment du versement du dividende. Pour avoir une idée juste des performances relatives des 2 actions, il faut les comparer en termes de total return.

Vous avez tout à fait raison, je pense, sur les risques de mauvaises utilisation du cash par des entreprises avec un business mature, si elles ne versent pas de dividendes suffisants.

C’est pourquoi le complément idéal, à mon sens, des dividendes, dans la sélection d’actions, est la croissance : il faut différencier les entreprises en croissance (pour lesquelles on peut ne pas exiger de dividendes) des entreprises matures (pour lesquelles un dividende peut être vu comme un critère nécessaire pour l’achat).

Schématiquement (et en simplifiant, hein) :

Je ferai une représentation graphique de mon portefeuille de cette façon pour voir ce que ça donne, notamment en termes de performance. (J’utilise déjà cette approche avec une représentation valorisation / croissance, pour vérifier que je ne surpaye pas les valeurs de croissance.)

Evidemment, ça ne suffit sans doute pas de regarder les dividendes et la croissance, il faut aussi examiner si la croissance est rentable, si la valorisation n’est pas excessive etc. (d’où l’approche multi-critères de mon screener).

PS : je précise quand même que si on se place sous l’hypothèse des marchés efficients, ces considérations sur les dividendes vs. la croissance sont déjà reflétées par le prix de l’action, et donc cette approche ne permet pas, sous cette hypothèse, de dégager une performance systématique.

Dernière modification par Scipion8 (11/03/2018 13h26)

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[+1]    #7 11/03/2018 13h32

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Scipion8 a écrit :

Sous une perspective critique (et en faisant abstraction du besoin de cash des actionnaires, par exemple un rentier en phase de consommation), on peut voir cette extraction de cash comme l’admission par le management de l’entreprise que ce cash sera plus utile (il aura un rendement meilleur) entre les mains de l’actionnaire qu’entre les mains de l’entreprise / du management. On peut ainsi éventuellement interpréter les dividendes comme le signe que l’entreprise manque de projets intéressants et/ou que son management n’est pas le plus talentueux, puisque (quelle que soit la raison) le TRI interne de l’entreprise semble inférieur au TRI du petit actionnaire (grosso modo l’indice).

C’est vrai pour un conglomérat, qui peut grossir de façon externe. Ca l’est moins pour une entreprise situé sur un marché spécifique et dont les objectifs sont de rester dans celui-ci.

L’entreprise a tout intérêt évidement à utiliser le maximum de son FCF en R&D ou acquisitions externes à bon prix, mais d’un autre côté si sa rentabilité est bonne ou excellente, un M&A payée trop chère et/ou diminuant le TRI interne est destructive de valeur, comme on le constate souvent. Dans ces conditions, distribuer un dividende est une excellente solution, avec les rachats d’actions.

Air Liquide est un bon exemple, étant sur un marché mature, les occasions de M&A sont rares, et il faudrait sortir de leur coeur de métier pour trouver de la croissance.

Apple en est un autre, ils restent concentré sur leur coeur de marché et ne se lancent sur de nouveaux secteurs que si ils sont sûr de réussir ou presque. Le reste du FCF peut être distribué.

De mon point de vue, un dividende soutenable couplé à une R&D suffisante est un signe de bonne gestion.

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[+1]    #8 12/03/2018 12h48

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Waffle a écrit :

ec le reste de votre message (notemment la réflexion 2) mais cette partie me fait tiquer. Vous dites que durant cette période le S&P500 a stagné, donc heureusement que des dividendes étaient distribués (car pour les investisseurs ayant besoin de revenus ne pouvaient pas compter sur les plus-values). Il me semble que c’est c’était justement le point de départ de cette discussion: si ces sociétés ne versaient pas de dividendes, on peut supposer qu’à priori leur cours aurait augmenté du dividende versé… Bref le total net return aurait été le même (modulo le frottement fiscal donc au final légèrement supérieur).
Je ne vois pas vraiment en quoi ca justifie l’intérêt des versements de dividendes (si c’était bien ce que vous vouliez soutenir), à moins que j’ai loupé quelque chose ?

Comme ca été évoqué, d’un point de vue purement théorique je trouve le versement comme un élément « négatif ». Ou plus précisément, si on suppose que pour une même société on puisse avoir le choix entre une action qui donne droit à des versements des dividendes et une autre pour lesquels ils sont réinvestis je choisis bien entendu la seconde car elle permet tout simplement plus de marge de manœuvre au niveau du cash-flow et de la fiscalité (et si je veux un dividende je n’ai qu’à en vendre x%).

Votre raisonnement se tient… à la seule condition que l’investisseur ne vende aucune action.

Quand on sort de plusieurs années de marché haussier, on finit par oublier les moteurs du retour à l’investisseur.

Il y a 2 éléments principaux en plus des dividendes versés :
- l’évolution des bénéfices
- l’expansion (ou la compression) des multiples que le marché est prêt à payer pour le même montant de bénéfices



Comme on peut le voir, l’expansion des multiples a été le moteur principal de la hausse de ces dernières années, ce qui témoigne d’une forte confiance dans l’avenir (croissance mondiale synchronisée, effets à court terme positifs de la réforme fiscale US etc).

Philippe se contente de rappeler qu’il y a eu, historiquement, des périodes pendant lesquelles les investisseurs étaient tout sauf confiants en l’avenir. Par conséquent, les multiples qu’ils étaient prêts à payer pour des actions, même de grande qualité, étaient bas, beaucoup plus bas qu’actuellement (cf « the death of equities »).

Et l’impact de la compression des multiples est beaucoup plus important à court et à moyen terme sur votre patrimoine que celui du versement d’un dividende.

Si vous vous retrouvez vendeur dans un marché qui valorise peu vos titres, vous risquez de sérieusement endommager votre patrimoine. Le dividende a le mérite de vous éviter tout market timing forcé (pour créer de la liquidité, en tout cas).

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[+1]    #9 13/03/2018 13h55

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Corrélation n’est pas causation. Les buyback que vous citez ont ils détruit de la valeur, ou partiellement amorti une chute qui aurait été plus importante ?

GE et IBM sont 2 entreprises qui avaient une part importante de legacy business qui n’était plus rentable. Et c’est l’arrêt de ces lignes de produits qui a détruit de la valeur. IBM a été jusqu’à payer pour que quelqu’un reprenne un de ses produits.

Exxon émet comme toutes les pétrolières des obligations convertibles qui quand elles sont callées augmentent mécaniquement le flottant et réduisent l’EPS. Des buybacks au bon moment sont un outil essentiel pour ne pas diluer les actionnaires.

A comparer avec Apple qui a fait des buybacks à 110-120$ pour que le cours soit 6 mois plus tard à 160$. Là c’est fortement relutif pour l’actionnaire.

Comme toujours, tout est dans le timing. Ce qu’accomplit un buyback, c’est réduire le flottant, donc augmente l’EPS, et pour un même FCF l’entreprise peut distribuer un dividende plus élevé en pourcentage sans que cela lui coute rien.

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[+1]    #10 11/11/2018 12h07

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Bonjour,

Je me suis amusé à comparer 2 entreprises fictives qui font les mêmes profits (croissance identique), l’une verse un dividende, l’autre non.

Les hypothèses sont les suivantes :
-    Croissance annuelle des 2 entreprises : 5%
-    Dividende (pour l’entreprise qui en verse) : 4%
-    L’augmentation du dividende suis la croissance de l’entreprise (le dividende restera donc toujours à 4%)
-    Impôts sur les dividendes : 30% (PFU)
-    Impôts sur les plus-values : 30% (PFU)
-    Le besoin en liquidité pour l’actionnaire est le même dans les 2 cas, c’est-à-dire l’équivalent du dividende (de l’entreprise qui en verse) moins les impôts. L’actionnaire est phase de consommation (il est rentier)

Bien sûr, toutes ces hypothèses sont discutables. On peut les changer, et refaire les calculs si l’on pense qu’on est trop loin de la vraie vie.

Cas 1 :



Cas 2 :



L’année 1 par exemple, dans un cas vous toucherez 25200€ de dividendes.
Après impôts de 7560€, il restera 17640€.
Dans l’autre cas, pour la même somme pour vivre (càd 17640€), vous devez vendre pour 17909€ de titres. De ces 17909€, 895€ sont de la plus-value. Donc les impôts sont de 269€ (1.5% de somme sortie).

L’année 10 :
Cas 1 :
Dividendes : 27074€
Impôt : 8122€ (30%)
Reste pour vivre : 18951€

Cas 2 :
Vente de parts : 21470€
Impôts : 2519€ (11.7%)
Reste pour vivre : 18951€

L’année 20 :
Cas 1 :
Dividendes : 29319€
Impôt : 8796€ (30%)
Reste pour vivre : 20523€

Cas 2 :
Vente de parts : 24982€
Impôts : 4459€ (17.8%)
Reste pour vivre : 20523€

Au bout de 20 ans, l’actionnaire ayant choisi l’entreprise qui ne verse pas de dividende aura un patrimoine 37% plus élevé que l’autre (1168914€ contre 732978€).

Les paramètres qui peuvent faire varier la balance :
-    On pourrait estimer que l’entreprise qui ne verse pas de dividende (cas 1) se retrouve avec « trop » de cash qu’elle ne saurait pas faire croître avec autant d’efficience. La croissance de cette entreprise serait donc inférieure à 5%
-    En phase de moins-value plus ou moins longue, il y a 0€ d’impôts à payer dans le cas 2. Donc moins de titres à vendre pour le même pouvoir d’achat
-    Ces moins-values sont déductibles des plus-values des années suivantes (cas 2). Donc moins d’impôts à payer, donc moins de titres à vendre pour le même pouvoir d’achat
-    Le « rentier pauvre » pourra choisir l’impôt sur le revenu au barème progressif (plutôt que la flat tax). Il pourra bénéficier des battements pour durée de détention. Donc moins d’impôts à payer dans le cas 2
-    En cas de forte moins-value au départ, la remontée sera plus difficile que dans mes simulations. Mais elle sera d’autant plus difficile dans la stratégie ou on a sorti le plus d’argent (cas 1)

J’ai probablement oublié des choses. N’hésitez pas à me corriger s’il y a des erreurs grossières.

Bien sûr, il ne faut pas oublier que la performance c’est avant tout l’entreprise qui va la faire !
Si le cours de bourse baisse indéfiniment, ces simulations ne tiennent pas la route. Mais dans ce cas, on ne peut de toute façon pas espérer être rentier.

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[+1]    #11 11/11/2018 12h42

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Il faut aussi considérer la dette fiscale à la fin liée à la plus-value latente.
Cette dette est considérable dans le cas 2.

Pouvez-vous expliciter votre calcul pour le cas 2 ?
AMHA, si en fin d’année 1 vous avez 630 000 € et prélevez 17 909 €, il reste 612 091 €.
Ce qui avec une croissance de 5 % donne en fin d’année 2 : 642 696 € en non 644 486 €.

Finalement, l’imposition étant identique :
-    Impôts sur les dividendes : 30% (PFU)
-    Impôts sur les plus-values : 30% (PFU)
on devrait trouver le même résultat.
A quelques détails près. Dans "la vraie vie" les dividendes sont versés avec un décalage (en général en mai sur les résultats de l’année précédente) alors qu’on peut vendre quand on veut (quoique avec la volatilité des marchés ce n’est pas toujours le moment opportun).


Dif tor heh smusma

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[+1]    #12 11/11/2018 20h34

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Fabrice, la réalité est un tout petit peu plus complexe que cela. Vous semblez n’avoir raisonné qu’en MONTANTS, ce qui est une simplification qui fausse un peu le problème. Dans votre cas n°2, chaque fois que vous prélevez, vous baissez votre participation au capital de l’entreprise. Et il faut prendre cela en compte. Chaque année suivante, le gain passé continue d’être cumulé au niveau de la société si elle n’a pas versé de dividende, puisque réinvestit. Mais de votre coté, ça se traduit par un nombre d’actions plus faible. Il ne s’agit pas d’un compte d’épargne qui évolue en fonction des montants que VOUS avez dessus (donc en fonction de vos dépôts / retraits).

Fabrice67 a écrit :

Le dividende n’est-il pas également un market timing forcé ; Puisqu’on sort du capital une somme identique quelque soit la valorisation du marché

Le dividende sort du compte bancaire de l’entreprise, pas du "marché" (contrairement à une vente, justement). Si on simplifie: Soit une entreprise dont l’actif unique est un compte bancaire avec 100 dessus et qui verse 5 de dividende. Cette entreprise avant le versement du dividende pouvait bien coter 80, comme elle pouvait coter 120. C’est ensuite à mettre en rapport avec le point d’au-dessus (la baisse de votre participation dans la société, d’autant plus importante que le cours est bas, si vous "prélevez" un montant identique).

Je vous invite à lire ces deux messages: (9/10) Portefeuille d’actions et immobilier de Cricri77700 et Encore un krach sur le marché actions… (154/186) (cherchez d’abord la question de Stibbons un peu au-dessus)

Mais après, dans le cadre d’une problématique fiscale, votre démonstration (théorique) fonctionne effectivement.

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