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[+1]    #1 13/11/2014 05h16

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Vos calculs supposent que les intérêts d’emprunt resteront constant, ce qui est faux (donc il faut refaire les calculs en tenant compte des vrais intérêts). Vos calculs "oublient" aussi qu’il y aura de la taxe foncière à payer, et des charges non récupérables probablement, et que le montant des loyers ne sera pas constant dans le temps. Vos calculs supposent qu’en année6, en SCI IS, le bénéfice courant sera imposé à 15% et que 38120€ du bénéfice généré par la cession sera imposé à 15%, ce qui est "optimiste". Ils oublient aussi qu’en année 6, la distribution de dividende vous fera sans doute passer à TMI 30%. Tous ceci ne devrait sans doute changer les résultats qu’à la marge.

Enfin, vos calculs indiquent que vous payez plus d’impôts et PS avec la SCI IS (46112) qu’avec la SCI IR (33570), mais vous concluez que la SCI IS est mieux, alors que votre résultat me semble indiquer exactement l’inverse. Votre conclusion semble donc tout à fait erronée.

De manière générale, la SCI IS ne sera favorable que si vous conservez le bien longtemps, et surtout  conservez les bénéfices dans la SCI pour les réinvestir (sans vous verser de dividendes), ce qui permettra de capitaliser sans passer tout de suite par la case IR+PS, ou encore si vous pouvez "choisir" les années où vous distribuez du dividendes (des années où votre TMI IR sera exceptionnellement plus faible que d’ordinaire).   
Dans les autres cas, la SCI IR sera préférable, car vous évitez déjà de payer l’IS et la CRL.

Mots-clés : ir et is


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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[+3]    #2 14/04/2016 08h44

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Bonjour.

Cela m’aura pris beaucoup de temps pour valider les résultats .
Le programme ne calculait pas la plus-value à la revente avec les actuelles dispositions fiscales.
Puis je ne savais pas trop comment présenter les résultats. C’est un brouillard de chiffre
J’y ai passé ainsi passé une partie de l’après midi.

J’ai donc choisi le graphique et les commentaires.
Je me tiens à votre disposition pour les éclaircissements

Les hypothèses:
Pour être sûr de rester  dans les limites du programme, j’ai pris un petit investissement de 100 000 euros placé à 7% net annuel.
Un financement total à 2,5% TEG.
Un TMI constant de 30%
Une durée de remboursement de 20 ans

J’ai ensuite fait varier l’évolution annuelle des prix
==>Prix stable sur trente ans
==>Hausse de 1% par an
==>Baisse de 1% par an
==>Puis celle qui s’est produite dans mon secteur : hausse de 3% l’an
( en réalité ce ne fut  pas aussi linéaire mais c’est le même résultat)

Le loyer et le prix de vente suivent la même variation.

J’ai ensuite  fait le cumul de l’impôt versé depuis le début jusqu’à la vente
Je lui ai ajouté  l’impôt sur la plus-value
Ceci dans les deux cas Transparence fiscale  et SCI imposée à l’Impôt sur les Sociétés ( IS)

J’ai ensuite modifié la date de vente de 1 à 30 ans après l’acquisition

Le graphique ci dessous  montre la différence lors de la vente au bout de X années .
J’ai fait varier X de 1 à 30

Le résultat

En cas de baisse de prix de l’immobilier.
Comme on peut s’y attendre, la solution IS est très intéressante  Le Fisc vous rembourse une partie de votre moins-value.

En cas de hausse,
c’est nettement moins bien.
Pour une SCI à l’IS il n’y a pas d’exonération de plus-value ( ni même d’abattement) pour durée de détention.
Donc, même après 22 ans, voire 30 ans, on paye toujours "plein pot"

La SCI IS dispose d’un petit avantage sur les premières années : Les frais d’achat sont intégralement déductibles du revenu.
C’est ce qui génère ce petit pic de rentabilité les toutes premières années

Voici donc le graphique qui m’aura coûté autant d’efforts.



Pour un très gros bien et une forte montée des prix les choses sont nettement pires à long terme.
J’ai fait la simulation avec 1 million d’euros  pour bien trancher les résultats.
Au bout de 30 ans on  PERD la moitié  du prix de vente malgré les réductions d’impôt accumulées durant les années passées.



Conclusion ?

La SCI à l’IS permet une souplesse de trésorerie fort appréciable car elle reporte l’impôt.
Ce report à un coût,  variable,  qui peut parfois être énorme .
Il appartiendra à chacun de choisir en fonction de ses objectifs.

Mais ce n’est pas une bonne solution  si les prix montent  surtout pour du long terme ( plus de 10ans) .
A vous de voir

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[+1]    #3 14/04/2016 09h51

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Merci du compliment Tssm
Toutefois je ne qualifierai personnellement pas la file de lelion49 comme sans intérêt ;-))

La comparaison exacte montrée par les courbes est la différence entre

Montant cumulé de ( l’ IS (impôt sur les sociétés) + prélèvement sociaux  + IRPP )
de la date d’achat à la vente dans une  SCI soumise à lIS

et

Montant cumulé de l’achat à la vente de ( l’IRPP + prélèvement sociaux + plus-value immobilière )
en transparence fiscale

Règle d’amortissement IS,

Mon modèle a été un peu simplifié.
J’ai pris un amortissement linéaire sur 30ans qui correspond à une valeur communément admise  pour des locaux d’habitation.
Pour ne pas trop m’encombrer de formules, je l’ai fait sur le prix total hors frais de l’immeuble.
Le fisc impose d’autres règles , notamment de sortir le terrain et d’appliquer un coefficient sur certains postes.
Dans le cas exposé, la partie commerciale pourrait être amortie sur une durée plus courte
C’était déjà bien complexe comme cela et en plus variable d’une situation à l’autre.

La fiscalité IS
Là c’est simple …. car déjà fait. 
15% jusqu’à 38 120 euros puis 33,33% au dessus.


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[+1]    #4 14/04/2016 11h17

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Setanta a écrit :

dire que l’IS ne vaut pas le coup, ben c’est pas si évident !

Je reconnais bien volontiers que je ne pensais pas que la différence soit si petite dans les premières années.
Ceci me réconcilie un peu avec la formule IS. Du moins sur le court terme

Edit:

Avez vous une explication pour le montant de vos intérêts d’emprunt constants et correspondant à un taux de 5,5%

Dernière modification par CyberPapy (14/04/2016 11h20)


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[+2]    #5 14/04/2016 11h22

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@Cyber Papi : exact et merci, la fatigue du matin m’a fait considéré le total du remboursement …

Bref, la faute étant tellement énorme, je modifie mon post avec les bons chiffres.

Pour infos sur le crédit :


Vous avez raison sur la décroissance des intérêts, néanmoins pour simplifier, considérons le coût total divisé sur 20 ans.

calculer ici : http://www.calculatricecredit.com/mensu … mprunt.php

Setanta

EDIT : voilà les calculs sont plus justes, m.erci pour la détection d’erreur ! Par ailleurs, le résultat est encore plus probant…
Sans parler du fait qu’avec le cas IS, vous pouvez placer ce que nous ne payez pas d’impôts. Au bout de 30 ans, ca fait encore une différence !

Dernière modification par Setanta (14/04/2016 12h32)

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[+1]    #6 15/04/2016 14h04

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"Néanmoins, la SARL (détenu à 100%) par moi-même et mon épouse détenant une partie de la SCI, en cas de pb avec la SARL, je ne pourrait défendre la réintégration du patrimoine de la SCI pour éponger les dettes de la SARL… Très peu pour moi je vous l’avoue."

1) Sarl avec 1 seul associé, il me semblait que ca s’appelait une EURL.

2) la sarl détenant l’usufruit uniquement, elle ne peut vendre les murs (qui appartiennent aux nus propriétaires) pour solder ses dettes, si c’est votre crainte. Le schéma ne peut pas se résumer en trois lignes, c’est un ancien classique que vous trouverez dans la littérature classique (Dénos, Brillat, il me semble que Le Boulc’h en a parlé pour l’immobilier d’entreprise aussi, etc…). Pas simple à mettre en place, surtout maintenant que la vente de cet US à une société est considérée comme un revenu foncier, mais il peut apporter d’autres avantages, comme le fait d’amortir les parts de la SCI en sus de l’amortissement interne de la SCI.

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[+2]    #7 19/04/2016 08h47

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Edit : Petit mode d’emploi pour ceux qui arriveraient sur ce message sans avoir lu la longue file
Les tableaux représentent la différence de fiscalité entre une SCI à L’IS et une transparence fiscale
Le bien est acheté à l’an Zero
Puis il est revendu à l’an X  avec  1 < X < 35
Le bilan fiscal est fait à la date de la vente en tenant compte de tous les impôts ( IS , IR ) et de la CSG tant sur l’IS que sur l’IR et la plus value
Les dividendes sont intégralement versés à chaque fois.

Le TMI est considéré demeurant constant sur toute la période.
( NB Cela peut être modifié dans le fichier Excel développé pour cet exemple)


Plus de détails ICI
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Une comparaison en fonction du taux marginal d’imposition montre qu’ à l’évidence, plus on est imposé, plus la solution Impôt sur le Revenu est onéreuse par rapport à l’Impôt sur les Sociétés.

Voici le cas d’un petit bien.
Ici 200 000 euros
Rendement net 8,64%
Bénéficiant donc de la tranche IS à 15%

Et  d’un contribuable
1 )Non imposable :
Ce n’est JAMAIS vraiment fiscalement moins cher et dans le cas de hausse important des prix, c’est le pire des scénarios : Perte de 40% du prix de vente de l’immeuble car on n’a presque rien récupéré les années antérieures… Gloups!

Mais dans TOUS LES CAS on bénéficie d’un paiement différé d’une partie de l’impôt reporté à la date de vente de l’immeuble.



2) Si il est dans la tranche à 14 % ( calculs faits sans jamais changer de tranche)


3) Avec un Taux Marginal d’Imposition de 30%


4) Avec un TMI de 40%


5)  le final : 45%


Voici le cas d’un gros bien.
Ici 1 000 000 euros
Rendement net toujours 8,64%
Mais son IS est nettement dans  la tranche de 33,33%

Et  d’un contribuable
1 )Non imposable : ( Famille nombreuse ? smile )


2) Si il est dans la tranche à 14 %


4) Avec un TMI de 30%


4) Avec un TMI de 40%


5)  le final : 45%


Les résultats sont similaire mais nettement plus onéreux dans le cas de l’IS:
Plus on est imposé  plus l’IS est intéressant si les prix baissent.
A l’inverse si les prix montent, même peu, cela peut s’avérer une perte très importante pouvant dépasser 50% du prix de vente du bien , malgré les économies d’impôt réalisées antérieurement.

Bien évidemment, dans tous les cas on bénéficiera d’un paiement différé d’une partie de l’impôt.
Il appartiendra à chacun de voir ce que ce paiement tardif lui apporte  ( placement alternatif, comme le suggère Setanta, meilleure qualité de la vie etc….) et lui coûte.

Pour ceux qui veulent faire des calculs avec leurs valeurs, voici le fichier Excel que j’ai développé pour ce calcul.

Dernière modification par CyberPapy (19/04/2016 16h21)


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[+1]    #8 19/04/2016 12h31

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Bonjour !

Eh beh. Superbes ceux là !

Effectivement vous permettez là de donner un paramètre de plus à prendre en compte et à réfléchir mûrement. Bravo !

Humour : depuis quand un bien cher est forcément "gros" ? smile smile Très subjectif.

Sinon, cela me ferait conclure au premier abord que si l’on possède plusieurs "petits" bien, mieux vaut créer X SCI plutôt que de mettre tous les biens dans une SCI, malgré la lourdeur administrative du fait de multiples sociétés (gérable avec un peu d’organisation jusqu’à un certain niveau).

Setanta

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[+1]    #9 19/04/2016 15h38

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Setanta a écrit :

si l’on possède plusieurs "petits" bien, mieux vaut créer X SCI plutôt que de mettre tous les biens dans une SCI,

Effectivement on entend souvent cette maxime :
"Une SCI par bien"

La base de  calcul ici est assez simple.
Une SCI faisant 38 120 euros de bénéfice va payer  38120 x 15% = 5718 euros d’IS

Une SCI faisant 2 x 38 120 euros = 76 240 €  de bénéfice va payer  18 425 € d’IS   
Deux SCI indépendantes  ne paieraient que  11 436 €     
Cela fait  6 989 € (ou  61% )  de plus

La SCI étant à l’IS, l’usage d’un cabinet comptable est fortement conseillé.
Pour fixer les idées ma comptable me demande 4 000 euros par an et par SCI supplémentaire.
Cela laisse quand même dans le meilleur des cas 6 989 - 4 000  = 2 989 euros de bénéfice supplémentaire.

Lorsque j’ai créé ma première SCI ( à l’IS smile ), j’ai négligé cette pratique pourtant fortement conseillée pour tenter, par un Chiffre d’Affaire consolidé, de mieux convaincre les Banques et obtenir plus aisément les financements des futurs biens .
Ce fut peine perdue.
Les Responsables de l’octroi des prêts n’ont jamais tenu compte de cette particularité.

Le seul avantage fut de pouvoir imputer les pertes lorsqu’un bien est vacant directement sur les autres au lieu de reporter le déficit d’année en année.

L’inconvénient est la gestion minutieuse nécessaire pour imputer correctement tous les frais  :
Transport, déplacement , entretien, gestion, consommables etc…. lorsque le nombre de SCI augmente.

Peut être qu’un montage en Holding permettrait aujourd’hui de financer plus aisément.
Je n’ai pas essayé.


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[+1]    #10 20/04/2016 15h12

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"Dans une logique de transmission du patrimoine j’ai du mal à saisir l’impact entre une SCI à l’IR et une SCI à l’IS."

L’impact premier, c’est que vos petits enfants, qui auront peut être besoin de vendre (parce que tous ne voudront pas garder le bien et que vendre les parts de SCI peut être difficile) subiront la fiscalité de revente d’une SCI IS, alors qu’avec une SCI IR, vos petits enfants seront fiscalisés comme des particuliers, donc exonérés.

L’impact second, c’est que la donation / succession s’évalue sur l’actif de la SCI (difficile d’expliquer au fisc que la SCI vaut moins parce que si on doit vendre, on devra payer 33% au fisc), alors que la revente de la SCI IS se fait sur un critère économique (et là, l’acheteur n’achètera qu’à la valeur - dette fiscale, ou en se basant sur le résultat de la SCI, donc un calcul moins favorable).

Le résultat, c’est que la donation / succession se calcule sur 100 de patrimoine, avec que la valeur économique de la SCI IS peut être de 66.

--> consultez un pro pour un montage IS propre.

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[+1]    #11 26/04/2016 15h09

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Pour le calcul de la plus value à intégrer dans l’exercice comptable, c’est bien prix de vente - valeur comptable résiduelle.

Vous achetez à 100, vous amortissez 85, votre valeur résiduelle est 15. Votre PV vaut donc 120 - 15.

Ensuite, dans el cadre d’une plus value long terme, si vous avez des amortissements différés (rappel : si votre exercice est à 0 ou négatif, vous ne pouvez imputé l’amortissement constaté, donc vous le reportez), alors ces amortissements sont admis en réduction de la pv taxable.

Si on imagine que vous avez reporté 85k d’amortissement, votre PV vaut 105, mais elle sera compensée par les amortissements différés, pour 85k.

Donc vous serez taxé sur 105 - 85 = 20k.

Pour les apports en comptes courants, ils n’ont aucun effet sur la fiscalité.

Dernier point : dissoudre la SCI implique une mutation du bien, ce qui a un coût, et le réintégrer dans une nouvelle SCI aussi …

Rien n’est gratuit. C’est pour cela qu’avant de se lancer dans ces mécanismes, il faut consulter un pro, parce qu’une erreur minime peut engendrer des coûts … conséquents.

EDIT : juste pour justifier ce que je dis, le BOFIP

A interpréter strictement les termes du 1 du I de l’article 39 quindecies du CGI, la compensation ne peut être faite qu’avec le déficit de l’exercice même au cours duquel est apparue la plus-value à long terme, à l’exclusion, par suite, des déficits, reportables ou non, d’exercices antérieurs. Mais il convient d’admettre que la plus-value nette à long terme d’un exercice puisse être également compensée avec les déficits fiscaux qui demeurent reportables sur les bénéfices dudit exercice, y compris, par conséquent, les déficits afférents à des amortissements régulièrement pratiqués et réputés différés au cours d’exercices antérieurs déficitaires.

Dernière modification par xa (26/04/2016 15h10)

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[+2]    #12 29/04/2016 11h36

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Bonjour,

après avoir bien lu les différents exemples et calculs, je me fais les réflexions suivantes :

- la SCI IS est défavorable dans la plupart des cas. Dès qu’on fait une plus-value à la revente après un temps prolongé, cette plus-value est très fortement taxée (parfois à plus de 100 %), parce que la valeur initiale du bien a été effacée par l’amortissement. Il y a donc un côté "bombe à retardement".

- la SCI IS permet de payer moins d’impôts, mais elle gomme les revenus presque aussi efficacement que les impôts ! En effet, tant qu’elle est en déficit comptable (par le mécanisme de l’amortissement), il n’est pas possible de verser des dividendes. Or, pour le particulier qui chercher à se construire un patrimoine immobilier et qui doit recourir à l’emprunt, il est important de pouvoir ajouter, à ses revenus salariés, les revenus locatifs, pour convaincre le banquier qu’il doit financer aussi le 2e, le 3e et le 4e investissement. Là, les revenus locatifs sont coincés dans la SCI, et il est probable que le banquier renâcle dès le 2e ou le 3e investissement.

Puisque la valeur comptable du bien diminue par l’effet des amortissements, l’idéal serait, pour une SCI à l’IS, d’avoir une valeur du bien qui diminue aussi vite. Il faudrait utiliser une SCI IS pour un bien très rentable à louer, mais dont la valeur de revente baisse rapidement. De l’immo jetable en quelque sorte. Par exemple, des bureaux en préfab ? On les loue cher par rapport à l’investissement initial, mais au bout de 20 ans ils sont bons à mettre au rebut. Si le bien immobilier s’apprécie fortement, c’est une malédiction avec une SCI IS. Il faudrait donc spécifiquement de l’immo à fort rendement mais dont la valeur baisse avec le temps. Pas facile de calibrer ses opérations immobilières sur ces critères !

L’autre remarque que je me fais, c’est : tant qu’à être à l’IR, quelle est l’intérêt de faire une SCI ?
Avantages :
- pouvoir investir à plusieurs de façon formalisée, avec une porte de sortie, pour celui qui veut reprendre ses billes, plus facile à mettre en oeuvre que dans le cas de l’indivision,
- faciliter la transmission patrimoniale.
Inconvénients :
- lourdeur administrative (faire des comptes annuels, tenir une AG annuelle)
- coût de l’expert comptable.

Pour le particulier qui veut investir dans l’immobilier locatif, je me demande si, dans beaucoup de cas, il n’est pas préférable de le faire en nom propre plutôt qu’au travers d’une SCI.

L’une des difficultés du particulier qui veut investir massivement dans l’immo locatif, c’est qu’il va vouloir revendre des biens. Or, il risque d’être requalifié de marchand de biens au-delà de 2 ou 3 opérations de revente. Est-ce que la SCI est une solution à cela ? Non, car la SCI ayant un objet civil, elle n’est pas adaptée à l’achat-revente, et risque d’être requalifiée en marchands de biens, tout autant qu’un particulier en nom propre.

Ce que j’en déduis, pour conclure :
- dans le cas général du particulier qui veut investir de façon conséquente dans l’immo locatif pour constituer une rente, il peut très bien le faire en nom propre. La SCI IR apporte quelques facilités de gestion du patrimoine, mais ne diminue pas la fiscalité et ne résoud pas le risque d’être requalifié en marchands de biens. La SCI IS n’est pas désirable non plus, car elle diffère ses revenus locatifs, et le place dans la situation où une augmentation de la valeur du bien se transforme en malédiction.
- puisqu’il y a cette épée de Damoclès de la requalification en marchands de biens, ça veut dire qu’il faut vendre aussi peu que possible. Ca veut dire qu’il ne faut pas acheter de canards boîteux. Ca veut dire qu’il faut bien bien choisir ses investissements (rentables, dans un secteur qui ne va pas se dégrader) : on constitue la rente en achetant des bien fortement rentables, qu’on n’aura pas envie de revendre.

On retrouve là la stratégie de plusieurs foremeurs qui ont du succès dans l’immobilier : faire les opérations en nom propre, en achetant un bien ou un immeuble tous les 1 à 3 ans, en concentrant ses efforts sur la recherche de super affaires à haut rendement, qu’on n’aura pas à regretter et qu’on ne sera pas tenté de revendre.

Dernière modification par Bernard2K (29/04/2016 11h40)


Les vacances sont finies, au travail !

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[+1]    #13 29/04/2016 12h47

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Bernard2K a écrit :

après avoir bien lu les différents exemples et calculs, je me fais les réflexions suivantes :

La SCI IS gomme les revenus … En fait, c’est un peu plus complexe que cela.  C’est comme pour une  entreprise classique : vous avez des notions qu’on ne retrouve pas pour un particulier, tel le résultat d’exploitation. L’amortissement vient annuler le résultat fiscal, mais le résultat avant amortissement, qui est une donnée primaire pour le banquier d’entreprise, reste cohérent et permet de montrer si la société génère des revenus réels par son activité.

Dans le cadre d’une société investissant successivement dans plusieurs biens, certes les revenus de l’associé ne seront pas impacté, faute de distribution, mais la société générant des revenus en interne et montrant une trésorerie croissante, dans le cas où la non fiscalisation repose sur l’amortissement, montre qu’elle peut assumer par elle même un nouvel investissement, sous réserve que ce nouvel investissement "ne mange pas" intégralement ces marges de manoeuvres.

Reste qu’effectivement, la marge maximale s’obtient en apportant dans la structure IS un bien dont la valeur à terme sera proche de la valeur comptable résiduelle. C’est le cas avec l’achat d’un US temporaire : à terme, il vaut comptablement 0, et il disparait donc n’a plus de valeur économique non plus.

Sur la SCI IR, la "lourdeur" administrative est bien moindre qu’à l’IS. En matière de comptabilité, l’expert comptable n’est pas nécessaire, à l’IR, et un simple relevé de compte dédié répond à l’obligation de disposer pour les associés d’un livre recette / dépense pour la SCI.

Concernant l’achat-revente, la SCI pas plus que le nom propre ne permette de faire efficacement, sans passer par le statut Mdb, de l’achat-revente sur du court terme. Mais de l’achat puis revente 10 ans plus tard, c’est de la gestion de patrimoine, et non plus une activité commerciale. La SCI est tout autant adaptée que le nom propre au plan fiscal et technique, mais apporte la souplesse de gestion des différents intervenants lorsque l’achat ne se fait pas seul …

Le principal problème de l’indivision reste, quoi qu’on enise, la licitation du bien si l’un des membres demande à sortir et que les autres ne peuvent lui racheter ses droits. Il n’y a aucun moyen d’y couper : le juge est contraint par la loi de prononcer la licitation.

A titre personnel, je dirai que si on investit seul, autant le faire en propre que de partir dans un montage impliquant un associé "parce qu’on veut créer une SCI" (d’autant que lorsqu’on part sur cette idée, c’est souvent parce qu’on croit à tord que ca apporte un avantage au plan fiscal ou bancaire, ce qui est faux). Par contre, pour un achat à plusieurs dès le départ, éviter l’indivision peut être un intérêt plus que suffisant pour opter pour une structure plus souple.

"Par contre, pourquoi ces murs devraient-ils appartenir à une SCI IS ? Est-ce qu’une SCI IR ou une possession en nom propre ne feraient pas aussi bien l’affaire ?"

C’est justement le montage SCI IR + Sarl d’exercice classique dont je parlais. La Sarl peut louer le local auprès de la SCI IR ou, selon l’intérêt de la démarche, la Sarl peut acquérir l’usage de la SCI IR à titre temporaire. Ce second montage était plus intéressant avant que la vente d’US temporaire soit considéré comme un revenu foncier taxable comme tel. Mais le montage reste possible.

Dernière modification par xa (29/04/2016 12h57)

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[+1]    #14 03/02/2018 18h04

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Candy a écrit :

Gbl, Crown tout cela me ne convainc toujours pas de monter en sci…
En cas d’apport à la sci, il y a la PV.

J’ai l’impression qu’il y a plusieurs points à éclaircir.

S’il y a apport pour le même prix qu’à l’achat, il n’y a pas de plus-value.
S’il y a plus-value c’est une moins-value sur la plus-value suivante.

Exemple:
Immeuble acheté 50 000 euros vendu ou apporté  à la SCI 70 000 euros  => Plus-value sur 70 000- 50 000= 20 000
le même immeuble revendu quelque temps plus tard 80 000 euros
La PV sera taxée sur 80-70 = 10 000 euros

s’il n’y avait pas eu de SCI la PV aurait été basée sur  80 000- 50 000 = 30 000.= 20 000 + 10 000

On a une petite subtilité avec les abattements pour durée de détention qui vient fausser un peu ce raisonnement.
Elle est compensée par  certains avantages
une SCI peut déduire ses frais d’acquisition et tous ses frais de son résultat . Pas un particulier
une SCI peut déduire ses pertes de son résultat . Pas un particulier

Durant la vie de la sci, il y a double imposition des benefices si redistribués.

Si on est en transparence fiscale, dans une SCI à l’IR  : NON
Pour une SCI à l’IS c’est partiellement vrai mais il faut calculer le montant exact de l’impôt qui dépend de plusieurs paramètres et notamment le Taux marginal d’imposition

Rien n’est simple avec le Fisc

1) il y a une déduction de l’amortissement des immeubles sur le résultat. De ce fait on baisse considérablement l’impôt à court terme
L’amortissement n’est plus applicable à  la valeur du terrain, ce qui fait que la valeur comptable résiduelle ne peut être nulle.
2) sur le revenu distribué  il y a un abattement de 40% du montant.

Exemple:
si le bénéfice d’une SCI à l’IS est 100 vous distribuerez en 2022  75    (c’est à dire  100-25%)
60% du revenu de 75  imposé à votre TMI  vous donne le montant de  l’impôt
75- ( 60% x 75 x TMI ) est à comparer  à  100 - ( 100 x TMI)
A vous de voir

Pensez aussi que votre résultat sera nettement plus fort si vos n’amortissez pas vos immeubles  mais que vous le paierez à la sortie .

Exemple:
si votre SCI vaut 2000, rapporte chaque année 100  et est amortie sur 20 ans votre impôt société sera
( 100- 2000 / 20ans )  x is de 25% = ZERO
somme distribuable 100
Impôt après abattement 100*60% x TMI soit 40% plus faible que pour une gestion en direct

Vous paierez plus si l’immobilier a monté
Moins s’il a baissé
Là , nul ne peut vous dire à coup sur si ce sera une bonne affaire

A la succession encore PV…

à la succession comme à la vente  il y a une plus-value calculée entre le montant amorti et le prix de vente.
C’est ce calcul fort subtil basé sur des prévisions à long terme
et c’est la comparaison des trois systèmes qui a justifié les longs débats de cette file.
J’écris TROIS car la SCI à l’IR et la détention en nom propre ont des caractéristiques identiques dans la démonstration ci dessus.

Dernière modification par CyberPapy (03/02/2018 18h20)


CyberPapy ou pour faire court CP

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[+1]    #15 04/02/2018 17h08

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Voici quelques cas concrets qui devraient vous aider à comprendre ce que j’ai voulu dire :

Soit un contribuable, célibataire (1 part), avec comme seul revenu 50 000€ de dividende.
S’il utilise le PFU, il payera 15 000€ (30% * 50000).
S’il opte pour l’imposition à l’IR, il payera 8600€ de prélèvements sociaux, et sera imposé au barème IR sur 30 000€ (avec l’abattement de 40%), donc paiera 3293€ (30%*(30000-27086) + 14%*(27086-9807)) d’IR, soit en tout 11893€.
(Dans tous les cas, il pourrait y avoir la PUMA à payer en plus.)
Mieux vaut donc pour ce contribuable avec TMI à 30% ne pas relever du PFU. CQFD.

Soit un autre contribuable célibataire avec 30 000€ de revenus pro imposables (salaires par ex), et 20 000 de dividendes. Celui-ci aura intérêt à relever du PFU.


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Favoris 1   [+4]    #16 09/08/2019 09h20

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Je mets ici quelques réflexions, pour qu’elles soient au bon endroit :

Dans cette comparaison avec calcul détaillé, il faudrait reprendre les calculs pour les adapter aux légers changements fiscaux qui ont eu lieu depuis. Si les auteurs des calculs et des graphiques ont encore le tableau excel et veulent bien s’y coller, ou si une autre personne se sent de le faire ça serait très utile pour tout le monde.

Dans une SCI IS, à long terme, on arrive forcément à un moment où vous n’aurez plus ou presque plus d’amortissements, donc à un moment on paie pas mal d’impôts malgré tout, ce qui risque de motiver à revendre ; mais on ne peut pas revendre à cause de la forte imposition sur la PV.

Quand on en est là, la seule solution pour refabriquer de l’amortissement est de faire une rénovation massive de l’immeuble ; on remet l’immeuble au goût du jour, on redonne de la valeur, et ces travaux étant amortis sur la durée de la catégorie à laquelle ils se rattachent, on refabrique de l’amortissement. Bien qu’il y ait peu de chances pour que cette rénovation soit "rentable" au point de vue strictement financier.

L’IS est sans doute favorable par rapport aux revenus fonciers à l’IR sans avantage fiscal spécifique. Mais il existe des choses encore plus intéressantes, et notamment le LMNP au réel. Je pense qu’on devrait d’abord faire du meublé pour remplir la niche fiscale LMNP au réel, c’est à dire investir jusqu’à avoir un peu moins de 23000 € de recettes annuelles, voire jusqu’à un peu moins de la moitié de son revenu.

Le LMNP au réel, c’est comme la SCI IS, avec en avantages :
- de moindres formalités (pas de statuts, pas d’AG annuelle)
- surtout, la PV du particulier si revente du bien (cela supprime donc l’énorme inconvénient de la SCI IS)

En inconvénient :
- un statut régulièrement menacé de réformes alors que celui de la fiscalité IS est sans doute plus stable.

Quand on a rempli la case LMNP au réel, ce qui a été l’occasion de s’habituer à une comptabilité d’entreprise (et à la CFE et autres joyeusetés) mais aussi à la gestion locative, il est temps de passer à la SCI IS et d’y loger des choses qui seraient normalement soumises aux revenus fonciers, telle que location nue de logements et location de locaux commerciaux ; cela présente donc l’avantage de diversifier par rapport aux premiers investissements en location meublée.

Mais avant d’opter pour l’IS, il faut encore regarder une dernière fois du côté de l’IR défiscalisé par des dispositifs comme le Cosse ancien, qui peut être hyper avantageux.

Avec l’IS, on quitte la fiscalité du particulier et ses taux jugés "confiscatoires" par certains, mais on quitte aussi ses niches fiscales telles que LMNP au réel, Cosse ancien… L’IS, c’est aussi se priver d’un certain nombre de possibilités.

Enfin, dernière réflexion : l’IS ne doit jamais être l’occasion de transiger sur la rentabilité. Or, c’est humain, on peut relâcher son effort sur la recherche d’un bien à forte rentabilité, vu que d’une part on peut se dire "certes, rentabilité un peu plus basse que l’objectif que je m’étais fixé, mais c’’est acceptable car ça reste positif grâce à l’IS", et d’autre part on aura tellement la tête dans la constitution de la SCI IS et la compréhension des spécificités du régime qu’on mettra moins d’énergie dans la recherche du bien. Le bien devient presque le spécimen dont on a besoin pour remplir la SCI, au lieu que la SCI soit juste un banal outil au service de l’investissement locatif. Je pense que pour beaucoup de gens, le choix de l’IS peut avoir un effet pervers dans le sens qu’il peut conduire à abaisser ses exigences sur la recherche de rentabilité.

C’est en tout cas mon point de vue et ma compréhension.

Dernière modification par Bernard2K (09/08/2019 10h01)


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[+1]    #17 21/04/2020 10h02

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Bernard2K a écrit :

Je mets ici quelques réflexions, pour qu’elles soient au bon endroit :

Dans cette comparaison avec calcul détaillé, il faudrait reprendre les calculs pour les adapter aux légers changements fiscaux qui ont eu lieu depuis. Si les auteurs des calculs et des graphiques ont encore le tableau excel et veulent bien s’y coller, ou si une autre personne se sent de le faire ça serait très utile pour tout le monde.

Dans une SCI IS, à long terme, on arrive forcément à un moment où vous n’aurez plus ou presque plus d’amortissements, donc à un moment on paie pas mal d’impôts malgré tout, ce qui risque de motiver à revendre ; mais on ne peut pas revendre à cause de la forte imposition sur la PV.

Quand on en est là, la seule solution pour refabriquer de l’amortissement est de faire une rénovation massive de l’immeuble ; on remet l’immeuble au goût du jour, on redonne de la valeur, et ces travaux étant amortis sur la durée de la catégorie à laquelle ils se rattachent, on refabrique de l’amortissement. Bien qu’il y ait peu de chances pour que cette rénovation soit "rentable" au point de vue strictement financier.

Je reprends cette réflexion pour l’approfondir :

Supposons deux cas :
Cas A : immeuble en bon état acheté 6250 €/m² (ex : Lyon). Le comptable enlève le terrain avec 20 % forfaitaire et amortit donc 80 % soit 5000 €/m².
Cas B : immeuble acheté 1000 €/m² (ex : Béziers). Le comptable enlève le terrain avec 20 % forfaitaire et amortit donc 80 % soit 800 €/m².

Supposons, pour simplifier, que le comptable considère que la valeur de l’immeuble se partage en 50 % de gros oeuvre amorti sur 30 ans et 50 % de second oeuvre amorti sur 15 ans.

Au bout de 15 ans, les amortissements chutent fortement, la fiscalité décolle. Du coup, on fait des travaux de rénovation complète, pour 1000 €/m². Ces travaux sont à nouveau amortis sur 15 ans. On remarque que l’effet de ces travaux sur la valeur de l’immeuble n’est pas du tout la même :

Dans le cas A, la VNC et les amortissements restent nettement plus faibles qu’avant. VNC après travaux : 1250 € de terrain + 1250 € de la moitié restante du gros oeuvre +1000 travaux récents = 3500 €. On est loin des 6250 € de l’achat. Donc, en cas de revente, on se prépare une forte imposition sur la PV.

Dans le cas B, les travaux ont fortement reboostés les amortissements, au point de dépasser la valeur vénale (VNC après travaux : 200 € de terrain + 200 € de la moitié restante du gros oeuvre +1000 travaux récents = 1400 €). Or, si marché constant, la valeur vénale de l’immeuble rénové est toujours de 1000 €. Je suppose que le principe de prudence obligerait le comptable à inclure une provision pour dépréciation de 400 €/m², de façon à ce que la VNC de l’immeuble soit 1000 €/m², mais bon, peu importe.

Ma conclusion :
- plus on est dans une ville où le marché de l’immobilier est à des prix bas, plus des travaux de rénovation à neuf vont permettre de recharger efficacement les amortissements, donc de garder une fiscalité douce durant la détention et une imposition douce sur la PV à la revente.
- plus on est dans une ville où le marché de l’immobilier est à des prix élevés, moins des travaux de rénovation à neuf vont permettre de recharger efficacement les amortissements, ce qui veut dire davantage de fiscalité durant la détention de l’immeuble, et méga-imposition sur la PV à la revente.

D’où il se déduit : si on est dans une ville relativement bon marché (je dirais jusqu’à 2000 €/m²), la SCI IS est un bon outil, à condition de faire les travaux nécessaires pour garder l’immeuble en parfait état, ce qui permet de recharger les amortissements.
Mais, dans les villes où l’immobilier est très cher, le problème est qu’on n’arrivera pas à recharger les amortissements, et qu’on aura plutôt intérêt à rechercher d’autres dispositifs fiscaux : LMNP, LMP, Cosse ancien, Denormandie, etc.

Cela vient tout simplement du fait que, dans les villes chères, le prix d’achat initial n’a que peu de rapport avec le coût de la construction et le coût de la rénovation. Donc, une fois qu’on a amorti cette "aubaine" de prix d’achat très élevé, générant beaucoup d’amortissements, on ne les retrouve plus jamais.

Dans une ville chère, un LMNP peut revendre pour racheter un nouvel immeuble et renouveler ainsi son stock d’amortissement, mais la SCI IS se retrouve coincée avec son immeuble amorti qu’il serait très coûteux de revendre, à cause de l’impôt sur la PV qui est calculé sur la VNC.

Notez que, dans ces villes chères, puisque le prix d’achat initial est sans lien avec la valeur de la construction, le comptable devrait dire : "la valeur de l’immeuble ne vient manifestement pas du coût de la construction, donc elle vient de sa localisation, donc du terrain ; donc, sur Lyon, sur un prix d’achat de 6250 €/m² je vais compter 2000 € de valeur de l’immeuble à amortir et 4250 € de valeur de terrain, non amorti." Dans ce cas, mes réflexions ci-dessus n’auraient plus lieu d’être. Sauf que, si le comptable faisait cela, il se ferait lyncher par ses clients, qui veulent de l’amortissement ! Donc il continue d’appliquer mécaniquement 10 ou 20 % pour le terrain, ce qui conduit à surévaluer le coût de la construction, donc à produire des amortissements anormalement élevés, donc des clients qui sont contents au début mais qui pleurent au fur et à mesure que les années passent et que la fiscalité augmente, avec une "barrière" à la revente, constituée par l’impôt sur la PV, qui est un peu plus haute chaque année !

Dernière modification par Bernard2K (21/04/2020 10h19)


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[+1]    #18 21/04/2020 14h40

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Pour compléter ce raisonnement : en fait, les amortissements sur l’immeuble au sein d’une société à l’IS, lorsqu’ils ne correspondent pas correctement à la détérioration de la valeur du bien, reviennent à différer l’imposition sur les résultats réels (hors amortissement ne correspondant pas à une réelle perte de valeur des biens) de la société. Il faudra tôt ou tard passer à la caisse (mais si payer plus tard permet de faire "travailler" cet argent dans l’intervalle, ce qui peut être très créateur de valeur).
Celui qui croit que son immeuble détenu via une société à l’IS a pour lui exactement la même valeur que le même immeuble détenu en direct se trompe, et oubli qu’il devrait prendre en compte en permanence (= déduire) ce montant d’imposition ainsi différé.

Et si l’immeuble ne vaut ainsi pour lui (associé de la société) que 80% de sa valeur de marché (si 20% de sa valeur sera à payer au fisc le jour de sa cession), il pourrait croire que cet immeuble a un rendement (sur ces 80% de sa valeur de marché) pour lui 25% plus élevé que s’il était détenu autrement [*]. Ce n’est pas forcément le cas, car la fiscalité (IS, puis IR (PFU 30%) pour rapatrier la valeur dans le patrimoine perso, est "différente" (parfois favorable, parfois pas, selon sa situation perso).

[*] si l’immeuble, avec une valeur de marché de 1 000 000€, et une créance de 200 000€ sur les amortissement pratiqués non représentatifs de réelle perte de valeur, vaut donc réellement 800 000€ pour lui, un loyer de 100 000€, soit 10% de 1 000 000€, représente 12.5% de 800 000€, et "12.5% de rendement" c’est 25% de plus que "10% de rendement".


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[+1]    #19 21/04/2020 17h49

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Cela est possible mais c’est de la très haute voltige ….

Il faut dans ce cas acheter le bien via une SCI IR et ensuite faire un rachat temporaire d’usufruit par la structure IS.

Cela nécessite des fonds disponible , le bon conseil d’un comptable et avocat fiscaliste.

Car nous sommes très très proche de l’abus et de la volonté du contribuable de contourner l’impôt.

Il faut que la structure qui achète l’usufruit fasse un bénéfice car sinon c’est de l’abus de confiance pour le gérant pour une opération déficitaire

Dernier point si la SCI IR achète un bien à crédit , elle va faire une cession temporaire d’usufruit à 40 % de la valeur , elle pourra rembourser le prêt pendant un temps mais après elle fait comment vu que les revenus vont directement à la SCI IS ?

Franchement , j’avais regardé et vu  avec mon comptable disons pour faire simple que le jeu n’en vaut pas la chandelle surtout que le risque de se brûler est important


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[+1]    #20 23/04/2020 13h35

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GoodByLenine a écrit :

Avez-vous un lien vers cet arrêt de la cours de cassation et ces "explications" que vous évoquez ?

Il s’agit de l’arrêt 818 du 26 septembre 2018, qui qualifie de non temporaire, l’usufruit Viager:
Arrêt n°818 du 26 septembre 2018 (16-26.503) - Cour de cassation - Chambre commerciale, financière et économique  - ECLI:FR:CCASS:2018:CO00818 | Cour de cassation

Goodbylenine a écrit :

Certes HeureuxUlysse,  mais moi je parlais d’usufruit temporaire, qu’il est possible d’amortir sur leur durée (par ex 8.333%/an pour un usufruit de 12 ans) au sein de la structure à l’IS, ce qui fait une grande partie de l’intérêt du montage.

Il me semble qu’une société ne peux pas vraiment détenir d’usufruit viager, car elle n’est pas supposée devoir décéder un jour… Ou alors est-ce un usufruit qui s’éteindrait au décès d’une personne physique donnée (un des associés de cette société,  ou quelqu’un totalement étranger à cette société), après une durée donc aléatoire (donc pas simple d’amortir sur cette durée).

Vous avez 100% raison, une société (comme un particulier d’ailleurs) ne peut pas détenir d’usufruit viager sur la tête d’une personne morale, auquel cas, par la voie de prorogation de la vie d’une personne morale, on pourrait créer une nouvelle forme de propriété, qui serait un usufruit permanent…C’est exactement l’origine de l’article 619 du CC qui limite l’usufruit à 30 ans pour une personne morale.

Par suite, on ne prendra pas un usufruit sur la durée de vie de l’entreprise, ni sur une durée fixe,  pour ne pas se retrouver dans un usufruit temporaire au sens où l’entend l’article 13,5 du CGI qui taxe la cession d’usufruit temporaire à l’impôt sur le revenu;

Ici, l’usufruit est sur la tête d’une personne physique, donc viager, donc non temporaire; Par suite l’article 13,5 du CGI ne s’applique pas; Et aucune disposition du droit des sociétés n’empêche d’amortir un usufruit viager sur la tête d’une personne, en se basant sur les tables d’espérance de vie en fonction de l’âge de la personne. L’usufruit a une durée de vie finie, donc il s’amortit (ce n’est pas un fonds de commerce).

L’intérêt est donc que le caractère viager sur la vie humaine permet à l’entreprise de considérer l’usufruit comme temporaire pour sa comptabilité, et à la personne qui cède l’usufruit de considérer l’usufruit viager sur la tête d’une personne physique (pas morale) comme non temporaire au regard du code civil qui permet d’échapper à l’article 13,5 du CGI.

Dernière modification par HeureuxUlysse (23/04/2020 14h04)

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[+1]    #21 26/04/2020 02h21

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A la lecture des messages précédents, on comprend certains avantages du montage décrit par HeureuxUlysse. Je crois qu’il faut aussi identifier (et être conscient de) certains inconvénients :

En effet, si, quelques années après avoir mis en place un tel montage, on change d’objectif et souhaite vendre l’immeuble pour se lancer dans un autre projet, ça risque d’être compliqué et couteux. Bref, ce montage fait perdre de la "liquidité" à l’immeuble.

Avec ce montage, si vous (celui sur la tête duquel est l’usufruit viager acquise par la société à l’IS) vivez beaucoup moins ou beaucoup plus longtemps que ce qu’indiquait votre espérance de vie :
    - si vous vivez bien moins longtemps, la société à l’IS comptabilisera une perte conséquente, et devra  constater une perte exceptionnelle de ce qu’il restait de valeur comptable pour l’usufruit au jour de votre décès (elle ne percevra plus les revenus de l’immeuble après votre décès, mais elle a décaissé un montant qui les prenait en compte en acquérant l’usufruit). Cette "perte" est compensée en (petite) partie par les économies d’IS que cette société pourrait faire (si elle a assez de bénéfice par ailleurs).   
    - si vous vivez bien plus longtemps, la société à l’IS continuera à percevoir les revenus de l’immeuble jusqu’à votre décès, et donc encaissera bien plus que le le montant qui était prévu quand elle a acquis l’usufruit. Sur ces revenus, elle paiera de l’IS. Sa valeur augmentera (en l’absence de distribution de cette valeur en dividendes), ou votre patrimoine augmentare (si dividendes, avec taxation), et une partie (celle après impôts) de la valeur en question augmentera l’assiette taxée lors de la succession.

Certaines de ces alternatives pourraient s’avérer pénalisantes. Et ce n’est pas vous qui choisissez laquelle deviendra la réalité.

Il conviendrait d’évaluer l’ensemble des flux, en tenant compte des frais et impôts, pour déterminer combien il restera alors pour vos héritiers après paiement des droits de succession, dans chaque cas, et aussi dans le cas où vous décéderiez exactement après la durée de votre espérance de vie, et aussi dans les scénarios où vous auriez fait "autre chose" de cet immeuble (par ex en donner dès le départ la NP à ceux qui deviendront vos héritiers), avec certaines hypothèses (quels héritiers, quels taux IS poru la société IS, quel =TMI IR pour vous, etc.) , sachant que le résultat pourrait être sensible à de nombreux paramètres.
C’est uniquement ceci qui indiquera si ce montage un peu compliqué est vraiment avantageux (et si l’avantage "vaut la peine" d’autant se compliquer la vie (sachant que, si pour vous c’est maitrisable voire ça vous amuse, pour vos héritiers/successeurs ça pourrait bien être un véritable casse-tête).

En résumé, 3 inconvénients identifiés : perte de liquidité sur l’immeuble, aléas sur la durée de vie de celui sur la tête duquel est l’usufruit, et complexité à assumer et potentiellement léguée avec la succession.


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Favoris 1   [+1]    #22 26/04/2020 15h15

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Ce n’est effectivement pas une stratégie que j’ai mise en place, je souhaitais simplement soumettre à la sagacité des intervenants cette proposition de solution qui me semble bien répondre à l’interrogation Kingflan :

"En s’appuyant sur le démembrement, serait il possible de loger uniquement l’usufruit dans la structure IS ? Soit a l’achat, soit en revendant la nue propriété à un personne physique ou une sci ir?"

En fait, je gère mon patrimoine tout seul, je suis passionné par la gestion de patrimoine et ai commencé à creuser le détail des aspects juridiques depuis un peu plus d’un an.
Et de découvertes en découvertes, je réalise qu’il y a de multiples possibilités articulées autour du démembrement, des techniques sociétaires, du droit des libéralités (successions/donations), de l’assurance vie, des régimes matrimoniaux, et dernièrement du bail emphytéotique (outil préhistorique mal connu mais qui peut être utilisé comme une alternative plus performante que le démembrement dans une optique de succession), et d’une combinaison de l’ensemble.

Au travers d’échanges comme celui-ci, je partage et recherche le challenge.

Mes sources principales (entre autres) :
. Videos d’Henry Royal  --> Excellent, très complet et didactique notamment sur le fonctionnement sociétaire, sur les techniques de transmission.
. Videos d’Henri Hovasse  --> Tout aussi excellent, rentre moins dans le détail, quelquefois ésotérique mais passionnant dans le déroulement d’une stratégie qui combine plusieurs aspects

. Livres de Michel Leroy : les grandes stratégies fondées sur le démembrement,les grandes stratégies fondées sur l’assurance vie ( Niveau juridique plutôt élevé, il faut le lire plusieurs fois…).
. Montages juridiques & habileté fiscale d’Antoine Malgoyre : plus pour voir ce qu’il ne faut pas faire que ce qu’il faut faire (un peu frustrant)
. La gestion de patrimoine d’Arnaud Thauvron : un livre complet sur la gestion de patrimoine (destiné aux étudiants).
. Mélanges en l’honneur du professeur Henri Hovasse, Le plus technique de tous, multiples sujets, demande un bon niveau juridique, pour les théoriciens, mais de très bons sujets. (Société, fiducie, Extranéité, démembrement, assurance vie, droit fiscal, droit de la famille).
. Recueil de solutions d’examens professionnels, cas pratiques et examens du notariat, tome 2 droit de la famille, collection Defrenois, pour ceux qui veulent tout comprendre des conséquences des libéralités des régimes matrimoniaux, et de l’indivision. Evidemment d’un bon niveau technique, mais super bien construit avec de multiples cas, et la solution de tous les exercices.
….

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[+2]    #23 27/04/2020 13h30

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HeureuxUlysse a écrit :

Quant à l’usufruit viager, aucun risque, la position a été validée et par la cour de cassation et par le Conseil d’Etat, donc la cession se fera sur une taxation sur la plus value, pas de taxation sur le revenu.
Impossible pour l’administration fiscale de requalifier cela.

Vous ne pouvez pas écrire "aucun risque" et "impossible".

Ce n’est pas parce qu’il y a une jurisprudence en votre faveur, que vous ne serez pas redressé, voire même condamné en première instance.

Vous connaissez l’expression "jurisprudence constante" ? Comment une jurisprudence pourrait-elle être constante, donc accumuler plusieurs décisions en même sens, s’il n’y avait tout d’abord plusieurs contribuables qui ont été condamnés à tort ? Parfois, lorsqu’ils les suivants ont été condamnés, la première jurisprudence ultime n’était pas encore rendue, mais parfois, si.

Comment peut-il y avoir plusieurs fois le même cas jugé en cassation, si ce n’est parce que des dizaines, voire centaines de personnes ont été redressées ? Il faut d’abord cette base de plusieurs dizaines voire centaines de personnes redressées. De cette base, vous enlevez tous ceux qui ont payé, ceux qui ont perdu patience, ceux qui ont cru le jugement de première instance, ceux qui n’avaient plus les moyens de continuer à lutter, ceux qui sont morts… et il vous reste les "plusieurs cas" qui constituent cette jurisprudence constante et ultime.

De plus, même une jurisprudence constante et ultime peut subir un jour un revirement de jurisprudence. C’est rare mais ça arrive.

Les inspecteurs des impôts ne sont pas des docteurs en droit. Ils peuvent très bien considérer que la jurisprudence (que vous leur mettez pourtant sous les yeux) ne vous concerne pas car le cas d’espèce leur semble différent.

Je persiste et signe : "un revers de jurisprudence est possible. Un redressement par un inspecteur qui considère qu’une de ces jurisprudences est aberrante ou qu’elle ne s’applique pas à votre cas, c’est possible aussi."

Plus un montage est complexe et alambiqué, plus on prend de risques. Certains dispositifs sont même connus pour attirer les contrôles fiscaux plus sûrement qu’un pot de miel attire les mouches. Je ne dis pas que c’est le cas de celui que vous citez, mais un expert-comptable ou un fiscaliste pourrait vous citer un certain nombre de montages et de dispositifs qui attirent les ennuis.

Donc, voilà, ces risques et probabilités sont difficiles à estimer, mais ils sont forcément supérieurs au brave contribuable qui a un salaire et un bien locatif imposé au micro-foncier, ça c’est sûr. Donc, l’opportunité d’un tel montage s’apprécie en termes bénéfices/risques, comme les médicaments. ;)

Juste pour l’anecdote : la dernière fois que j’ai discuté avec un fiscaliste, il sortait de 2 ans de prison ferme. Mais pourtant, il m’assurait que son montage n’avait pas franchi la ligne jaune. Oui, oui.

Alors, un peu de prudence et d’humilité sont de mise. Vous pouvez écrire "je suis certain que vous êtes dans votre droit", et je serai d’accord avec vous. Mais vous ne pouvez pas écrire "aucun risque" et "impossible". Ce n’est pas parce qu’on est "dans son droit" qu’on a "aucun risque" et que les ennuis sont "impossibles".

PS : ne pas perdre de vue que les gens qui vous "vendent" ces montages sont aussi ceux qui touchent les honoraires liés à ce montage. Il peut, parfois, y avoir une tendance à compliquer, soit par intérêt financier (davantage d’honoraires), soit par déformation professionnelle. Je ne dis pas que c’est toujours le cas, je dis juste qu’il faut d’abord regarder les solutions les plus simples, et n’opter pour les solutions compliquées que si l’analyse montre que les avantages de ces solutions dépassent vraiment les inconvénients.

Dernière modification par Bernard2K (27/04/2020 16h25)


Les vacances sont finies, au travail !

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[+1]    #24 27/04/2020 15h10

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A titre personnel, j’ai également vu les quelques vidéos d’Henri Hovasse et d’Henry Royal que je trouve très intéressantes.

Michel Leroy est également grand fan de démembrement (j’ai sais quelque chose puisque j’ai suivi la formation CGPI qu’il dirige à l’université de Toulouse).

Une variante de la stratégie proposée par "HeureuxUlysse" que je suis en train d’étudier est justement la suivante :
- Création d’une SCI 1 (transparente) qui achète un bien en empruntant (actionnaires les conjoints 1% + la SCI 2 à 99%)
- Création d’une autre SCI 2 (transparente) qui possède les 99% des parts de la 1ère (actionnaires : les conjoints à 99% + 1% pour les enfants)
- Une fois créée, démembrement des parts de la SCI1 détenues par la SCI2 : nue propriété gardée par la SCI2 mais Usufruit transmis à une SAS ou une SCI à l’IS pour une durée à déterminer (plus longue que le crédit, disons 25 ans si emprunt sur 20 ans).

Avantages :
- Pendant le démembrement : imposition de la quasi totalité des revenus à l’IS (car principal actionnaire à l’IS)
- A la fin du démembrement : imposition des plus value selon la fiscalités des particuliers
- Création d’un patrimoine significatif pour ses enfants sans fiscalité à la sortie
- Pouvoir intégrer ses enfants mineurs dans une SCI sans recours au juge des tutelles car la SCI dont ils ont des parts n’emprunte pas (aménagement des statuts pour limiter leur responsabilité à leur apport … 10€)
- Une fois la SCI2 créée, on peut même leur faire la donation des parts des parents pour 0€ et sans entamer les donations (capital de 1K€).

Inconvénients :
- Frais de création X 2 sociétés
- Frais de comptabilité pour la SCI1 pendant 25 ans. On peut faire la compta de la SCI2 seul sans souci.
- Avoir une société à l’IS avant le montage, sinon il faudrait la créer et ça deviendrait une usine à gaz pour pas grand chose si elle n’avait que cet objectif.
- Il semblerait qu’afin de ne pas risquer la fictivité, la SCI2 doive détenir un patrimoine en pleine propriété et pas que la nue propriété de la SCI1. Des parts de SCPI pour quelques K€ devraient suffire. Il faut bien sur également qu’il y ait des AG tous les ans et qu’elle ait un compte en banque.

A mon avis, c’est un montage très puissant qui permet de transmettre à ses enfants et de les intégrer dans la gestion quand ils sont un peu plus grand.
Par contre c’est clair que ce n’est pas rentable pour de "petits" achats et qu’il faut une masse critique pour que ça devienne vraiment intéressant.

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[+3]    #25 28/04/2020 18h00

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Je vous conseille de lire ces avis du Comité d’Abus de Droit fiscal
Séance n°2 du 15 novembre 2019: avis rendus par le comité de l’abus de droit fiscal commentéspar l’administration (CADF/AC n° 9-2/2019).

Je m’excuse par avance si cela a déjà été cité mais je ne crois pas.

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