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[+1]    #1 30/04/2011 21h17

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Les PERP sont un peu trop chargé en frais.

On ne connaît pas la table de mortalité en vigueur à la conversion, mais elle ne sera pas très avantageuse.

Il faut au moins une TMI de 30 % pour que ce soit intéressant.

Le PERP est en général un pari sur la baisse importante des revenus une fois retraité.

Pourquoi ? Ce que le fisc offre à l’entrée, il le reprend pas la suite (imposition des rentes).

Il peut aussi être utile pour ceux qui sont soumis à l’ISF (ne compte pas dans l’assiette).

Je dirais que ce produit est intéressant quand on est à moins de 10 ans de la retraite et que ses revenus chuteront fortement (comme l’imposition) par exemple (encore mieux si on est soumis à l’ISF).

Si on veut avoir une belle rente sans alourdir sa fiscalité, il y a le PEA et le PEP.

Mots-clés : perp

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[+6]    #2 01/05/2011 22h12

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Je peux vous donner 30 arguments expliquant pourquoi le PERP est un mauvais produit dans 99,99% des cas,
(les 0,01% des cas où il pourrait être adapté est celui:
- de quelqu’un proche de la retraite, qui est au taux d’imposition maximal de 41%
- et qui, de manière assez improbable, va être à un très faible taux d’imposition, genre 0% ou 5,5%, pendant toute sa retraite.
Dans ce cas très rare, le fait d’être très proche de la retraite et le fort différentiel d’imposition permettent de compenser les multiples inconvénients de ce produit.)

En quoi le PERP est-il donc si horriblement mauvais?
Je vais citer ci-dessous 5 arguments sur les 30 existants.
Pendant la phase d’épargne, avant la retraite, et hors aspects fiscaux, le PERP fonctionne en gros comme un contrat d’assurance-vie, puisqu’on peut investir:
- dans un fonds en euro
- ou des unités de compte ou UC, qui sont en fait des fonds actions, ou obligataires, ou diversifiés

Premier inconvénient du PERP: contrairement aux meilleurs contrats d’AV sur internet, les frais d’entrée et de gestion sont plus élevés (et le seront toujours) et le choix des UC est plus réduit , avec des UC qui ne sont jamais dans le premier décile (le top 10%) de leur catégorie.
J’expliquerai un autre jour pourquoi ces points sont structurels et pourquoi donc on ne verra jamais un courtier sur internet lancer un jour un PERP avec les mêmes frais et le même choix d’UC que les meilleures AV.

Deuxième inconvénient: le fonds en euro d’un PERP sera toujours moins performant que les meilleurs fonds en euro de l’AV. Une des raisons est une pression concurrentielle moindre, qui fait que les assureurs proposant le PERP ne se battront pas pour baisser leurs coûts et leurs prix comme en AV.

Troisième inconvénient (encore plus majeur): le traitement fiscal du PERP est désastreux et je pèse mes mots. En effet, en entrée, on a une réduction d’IR égale à son TMI de l’année de versement (ci-après, "TMI-vers") et en sortie, la rente est imposée au TMI de l’année de perception de la rente (ci-après, "TMI-ret"). J’oublie délibérement que la rente bénéficie d’un abattement fiscal préalable de 10%, car cet abattement est plafonné à environ 3.000€ par foyer fiscal. Du coup, comme le retraité ou le couple de retraités a toutes les chances de percevoir déjà 30 K€/an d’autres retraites, ils sont déjà au plafond et l’abattement est inopérant.
Contrairement à ce que beaucoup affirment, TMI-vers est généralement < TMI-ret, ce qui fait que l’impact fiscal est négatif: on est davantage imposé à la sortie qu’on a économisé d’IR en entrée.

TMI-vers est en effet généralement inférieur:
- pendant la vie active, on a souvent des enfants à charge, des revenus croissants, et on a rarement un fort effondrement des revenus pendant la retraite, alors qu’on n’a plus d’enfant à charge
- de plus, les TMI aujourd’hui sont faibles par rapport à la moyenne historique (au maximum 41% en 2011, contre 55% en 2000). Or vu les déficits, on risque pendant la retraite de revoir des TMI de 55%

De plus, et c’est là un point que personne ne souligne alors que c’est crucial: en matière de CSG-CRDS, les versements ne sont pas déductibles (ce n’est pas parce qu’on verse sur un PERP qu’on paie moins de CSG-CRDS), alors que les rentes versées plus tard sont soumises à la CSG-CRDS.

Quatrième inconvénient:le "taux technique" de la rente issue d’un PERP est obligatoirement de 0%, alors que ce n’est pas vrai pour les autres rentes dont les rentes Madelin.
Un taux technique de zéro signifie que l’assureur doit calculer la rente la première année de versement, en supposant que l’épargne investie par lui rapportera 0% pendant toute la retraite. C’est une régle de prudence décidée par l’Etat français, dans le seul but de protéger les assureurs contre le risque de devoir payer des rentes élevées. Mais cela lèse les bénéficiaires de la rente PERP. Car cela leur donne une rente initiale trop faible. Bien sûr, cette rente va - en principe - pouvoir être revalorisée plus vite dans les années futures que les rentes calculées avec un taux technique de 2% ou 2,5% ou 3%. Mais cela n’est en rien garanti. Et même si cela se produit de cette façon, que préféreriez-vous:
- une rente faible à 65 ans, mais qui pourrait (au conditionnel) être revalorisée de 3% par an?
- ou une rente beaucoup plus substantielle, qui ne serait revalorisée que de 1 ou 1,5% par an?
Pour avoir une idée à quel point la rente PERP sera riquiqui, dites-vous bien que 95% des personnes qui ont un PERP aujourd’hui auront une rente initiale inférieure à 100€/mois, et ce , avant même l’IR.

Cinquième inconvénient (peut-être le principal): avec un PERP, vous vous retrouvez totalement captif de l’assureur, et surtout une fois que votre épargne aura été convertie en rente. En effet, si vous êtes insatisfait du service ou de la revalo de votre rente, vous ne pourrez pas partir à la concurrence. C’est une situation totalement inacceptable, car même le meilleur assureur du monde ne pourra pas résister à la tentation de vous massacrer dans tous les sens, pour pouvoir mieux traiter et choyer le reste de sa clientèle, ceux qui peuvent retirer leur argent ou partir à la concurrence. Et ce serait tellement humain de la part de cet assureur d’abuser de la situation…

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[+1]    #3 11/06/2011 19h57

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La RMC est une niche fiscale connue, d’ailleurs distribuée par plusieurs assureurs (en concurrence) voir http://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_m … ombattant.

Si vous y avez droit, c’est plutôt avantageux (rien à voir avec le PERP), mais les montants en jeu restent modestes.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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[+1]    #4 28/02/2018 07h38

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Bonjour,

Suite à un vif échange avec mes collaborateurs concernant la pertinence du PERP (je suis plutôt d’avis que ça relève de la prévoyance que de l’investissement), je me suis mis en tête de "chiffrer" cette chose.

Donc pour ceux que ça intéresse, vous trouverez ci-dessous les courbes de rendement de interne de contrats à versements constants initiés à l’âge de 25 ans, jusqu’à 65 ans puis versement d’une rente après cette âge.

Les fonds sont investis sur un fonds € avec des droits d’entrées de 4%.

Hypothèse d’espérance de vie moyen : E = 85 ans.
Capital constitué à la retraite : C
Age départ retraite : R

Rente mensuelle= C/[12*(E-R)]

Deux courbes : TMI 1 -> TMI 2 = TMI de versement -> TMI de rente

Pour les flux sortants, j’ai tenu compte de la déductibilité des versements sur l’IR,en supposant que nous respectons les plafonds.

Pour les flux entrants, j’ai retenu les PS à 7,4% ainsi qu’un abattement forfaitaire de 10% pour le calcul de l’IR (selon TMI rente).

Cela n’est pas une grande découverte, mais les courbes permettent de faire ressortir le "pari" que vous prenez contre l’assureur dans la mesure où vous devez vivre au moins jusqu’à 83-87 ans pour avoir un meilleur TRI que le support sur lequel vous avez investi.

Pour ceux qui souhaitent avoir le code source (langage Scilab), je vous l’envoie par MP.

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