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[+1]    #1 21/06/2011 04h52

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Je viens de passer une semaine en Grèce, et j’ai un peu discuté avec des "locaux" sur la situation. J’en retiens :

  a) aucune couche de la population ne semble prête à faire des sacrifices :
        - les couches populaires estiment déjà beaucoup devoir se serrer la ceinture, et ça me semble proche de la réalité (avec un niveau de vie en baisse, un taux de chômage énorme, des perspectives pour les jeunes -même avec des bons diplômes- très limitées en dehors de l’expatriation), et ces gens semblent décidés à se faire entendre (manifs et campements sur les places);
        - les "nantis" ne semblent pas plus disposés à lâcher quoi que ce soit, et beaucoup ont mis une partie significative de leur patrimoine à l’abri à l’étranger.

  b) les hommes politiques semblent vraiment nuls, et très bas dans l’estime de la population (bien plus bas qu’en France…). Par ailleurs, il est surprenant d’apprendre que le leader de la majorité (socialiste) actuelle, comme le leader de l’opposition (droite), sont tous deux les fils du leader précédent du même parti.

  c) Les gens ont l’impression d’être dans une impasse, et qu’aucune "solution" raisonnable n’est identifiée.

  d) je n’ai pas eu l’impression de voir un peuple de fainéants (comme j’ai entendu une chancelière les qualifier), mais il est clair qu’il n’y a pas beaucoup d’industrie lourde en Grèce, mais plutôt de l’agriculture et du tourisme (et ils sont souvent super sympa avec les touristes -même Allemands-, plus que dans pas mal d’autres pays qui vivent aussi pas mal du tourisme).

Bref, je suis bien curieux de voir comment une solution pourra être trouvée pour la Grèce.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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[+1]    #2 19/07/2011 15h43

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Alors que CIB Natixis montrait jusqu’ici un fort penchant sur la solution du fédéralisme inéluctable pour l’Europe, je note depuis quelques jours des études plus divergentes.

CIB Natixis a écrit :

Si on regarde vers le passé, on voit que la prospérité de l’Allemagne est liée à l’Europe : elle a concentré l’industrie, gagné des parts de marché dans les autres pays européens, profite de la stabilité des changes. Ne pas aider les pays en difficulté et prendre le risque d’éclatement de l’euro serait donc suicidaire pour l’Allemagne.

Si on regarde vers l’avenir, on voit que l’Allemagne va avoir une croissance plus forte que les autres pays européens en raison de ses liens avec les pays émergents et les pays exportateurs de pétrole, et plus de ses liens avec les autres pays européens. Plus l’Allemagne sera intégrée économiquement et commercialement avec les pays émergents et exportateurs de pétrole, moins elle se sentira conduite et forcée d’aider les pays désindustrialisés d’Europe du Sud. Pourquoi partager le surcroît de croissance s’il ne vient plus du reste de l’Europe ?

Source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=59260

Un énième graphique montrant l’hétérogénéité de l’Europe :

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[+1]    #3 20/07/2011 22h42

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Ou que la france et les autres pays fassent bridge en refinancant la grèce vu que grace à la grèce les OAT 10 ans et surtout les bunds sont tombés.

Déjà racheter de la dette grèce à 50% et refaire des prêt à OAT+2% par ex. La dette de la grèce ce n’est que 20% de la dette française.

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[+1]    #4 01/11/2011 19h08

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La Grèce est peut-être en passe de faire un pari Argentin…
Le jour où l’Argentine a fait défaut

Pari risqué. Le tourisme pourrait peut-être remplacer le soja. De toute façon, les Grecs vont souffrir, car même si on se relève d’un défaut ce n’est pas une solution miracle. Une pensée pour les rentiers grecs qui n’ont pas mis leur argent à l’étranger ou dans les métaux précieux. 60 % de la dette grecque serait détenue par les Grecs. Le défaut signifie aussi une perte importante pour tous les possédants. Sans parler des banques grecques…

Pas de solution facile donc surtout lorsque l’on se rappelle que l’Argentine a fait à nouveau défaut en 2004. Et la situation actuelle ne paraît tout de même pas euphorique : Résultats recherche lesechos.fr

Les choses s’accélérant à la vitesse des neutrinos, on pourrait avoir bientôt les Eurobonds que certains souhaitent tant. Mais avec quelques pays soigneusement sélectionnés. Tous les pays qui donneront l’impression de pouvoir avoir un comportement "à la grecque" en seraient exclu. Les paris sont ouverts…

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[+1]    #5 18/01/2012 15h41

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henri95 a écrit :

J’avais entendu dire par un banquier que l’Argentine dans un cas similaire avait remboursé mais avec 2 ou trois ans de retard. Et ceux qui avaient eu le courage d’acheter des obligations avec décote de -70 % ont tout récupéré.

Pour certains souches, cela est vrai. Pour d’autres gisements, les remboursements complets n’ont pas encore eu lieu et les négociations sont toujours en cours… 15 ans après.

Certains hedge-funds ont racheté massivement de cette dette décotée et négocient directement avec l’Etat argentin afin d’avoir un remboursement à 100%. Sachant que l’Argentine souhaite réintégrer le concert des nations emprunteuses sur les marchés financiers internationaux, les hedge-funds devraient obtenir tout ce qu’ils demandent assez rapidement maintenant.

PaulH a écrit :

Je souhaitais juste savoir s’il est intéressant d’investir dans ces obligations. L’Etat Grec va t-il pouvoir rembourser cet emprunt à échéance très proche ?

Je pensais que la dette grecque à 1 an était intéressante pour un particulier lorsque les taux étaient à 150%. J’ai passé un ordre d’achat que j’ai annulé le lendemain car je ne savais pas vraiment ce que je faisais.

Aujourd’hui, les taux à un an sont à 430% (source Bloomberg). Je me serais bien trompé !

Aujourd’hui toujours, dans le journal Le Monde, on peut lire que les banques françaises vont être obligées de provisionner 70% à 75% de la dette grecque qu’elles détiennent contre 60% auparavant. L’histoire n’est donc pas finie.

Cependant, la Grèce n’est pas en défaut pour l’instant. Il s’agit d’une réduction volontaire de la part des banques qui continuent de négocier.

Je me dis qu’en tant que particulier, je peux très bien refuser une réduction volontaire. Ainsi, soit la Grèce fait effectivement défaut et, dans ce cas, je peux perdre partiellement ma "mise", soit la Grèce ne fait pas défaut et il est possible qu’un jour je récupère une immense plus-value (pas forcément à la date prévue). Comme les politiques se démènent pour éviter le défaut, les probabilités semblent favorables pour les particuliers.

J’ai décidé de ne pas franchir le pas car il existe un risque juridique qui pourrait entrainer des frais d’avocats par exemple afin d’être représenté. Pour un petit investissement en dizaines de milliers d’euros, les coûts relatifs seraient prohibitifs. En outre, d’expérience, lorsque les politiques sont impliqués, il est impossible de tenir un raisonnement rationnel.

Enfin, dans ces situations politiques, il y a souvent des "fuites" et les cours vont dans le sens des informations qui seront prochainement publiques, si vous voyez ce que je veux dire. Si les taux grecs continuent de monter, c’est que l’histoire continue de puer. Lorsque les taux baisseront violemment, ce sera trop tard  tongue

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[+1]    #6 28/06/2012 17h20

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Si pour vous, une monnaie qui représente 30 à 40% des échanges internationaux et est la deuxième monnaie mondiale derrière le dollar (et loin devant le yen, le yuan et la GBP) n’est pas une monnaie de règlements internationaux, je ne sais pas ce qu’il vous faut !

Il est vrai que la magnifique vigueur du franc avec ses régulières dévaluations était bien meilleure ! Je ne voudrais pas jouer au redresseur de torts, mais la France était régulièrement contrainte à dévaluer durant le XXème siècle, l’euro a au moins le mérite d’avoir apporté une monnaie stable et ce n’est pas la monnaie en soi qui est à blâmer mais le manque d’intégration régionale autour de cette monnaie.

Sauf que pour en arriver à l’intégration, il faut un électrochoc, celui-ci a été la crise qui au final fera à mon avis bien plus avancer et renforcer l’Europe que les vingts années précédentes ne l’ont fait.

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[+3]    #7 12/07/2012 22h56

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J’aimerais mettre la situation de la Grèce en perspective. Ce n’est pas si facile. Je crois qu’il faut commencer par un repérage historique pour décrypter le présent. Oui, je sais mes messages font un peu maître d’école !

La Grèce a évidemment une très longue et très riche histoire. Dans les commentaires politiques ou économiques actuels, il est souvent rappelé que la Grèce est à l’origine du mot « Europe », du concept de « démocratie », des « mathématiques », etc. Je ne répéterai pas toute la liste car je ne vois pas d’influence majeure de la Grèce antique dans la situation actuelle.

En revanche, la période immédiate après guerre est beaucoup plus symptomatique et rarement citée. Le sort du pays a été scellé dès la conférence de Moscou de 1944 : la Grèce serait sous influence occidentale. Pourtant, tant les résistants que les citoyens étaient majoritairement en faveur du communisme. Lorsque les communistes ont voulu prendre le pouvoir fin 1944, Staline a fait la sourde oreille, respectant ainsi les accords signés pendant la guerre. Pire, des organisations paramilitaires d’extrême droite, soutenues par les Occidentaux, en particulier les troupes britanniques présentes sur place, sont intervenues violemment. Il s’en est suivi une guerre civile et un effondrement du pays.

A partir de ce moment, la Grèce a été sous influence directe des Occidentaux. Dans les livres d’histoire, le plan Marshall est mis en avant mais pas le réseau Gladio. Pourtant, son rôle est essentiel : le régime des Colonels a été établi en 1967 par la CIA et des forces spéciales d’extrême droite de l’armée grecque. La dictature a tenu jusqu’en 1974. Mais, l’armée secrète de l’OTAN connue sous le nom de code « Peau de Mouton » a été active jusqu’en 1988 alors que le gouvernement socialiste démocratiquement élu en 1981 était laissé dans l’ignorance de son existence et que la Grèce ne faisait plus partie de l’OTAN entre 1974 et 1980. Par active, je veux dire que l’armée secrète a été responsable de nombreux attentats et d’actions de déstabilisation.

La Grèce est entrée dans la Communauté Européenne en 1981 suite à une formidable croissance économique et également pour ancrer le pays dans l’Occident car le bloc de l’Est était considéré comme menaçant. Il ne faut pas oublier que, parmi les voisins de la Grèce, il y avait l’Albanie, la Yougoslavie et la Bulgarie.

Ainsi, on comprend que la Grèce n’a été qu’un pion dans la guerre froide et que l’avis du peuple grec a été méprisé pendant 45 ans. Si leurs aspirations collectivistes avaient été respectées à l’époque, les Grecs (qui en seraient probablement revenus comme la plupart des autres pays ayant fait l’expérience) seraient dans une bien meilleure posture au moins psychologiquement. Je pense que c’est une clef fondamentale pour comprendre la mentalité des Grecs : à cause de leur histoire récente et des décennies de déni de démocratie, les Grecs sont convaincus que le destin de leur pays ne dépend pas de l’action individuelle ou politique mais de l’extérieur.

Car en fait, le souci de la Grèce est un problème psychologique à grande échelle. Plus je m’informe sur la crise économique grecque, plus j’en suis convaincu. Je n’ai pas de références irréfutables mais plutôt un faisceau d’indices factuels que je vous soumets rapidement (ce message est déjà beaucoup trop long).

Tous les Grecs d’aujourd’hui et d’hier ont passé leur vie à prendre de l’argent à l’Etat. C’est un état d’esprit. Les révélations sont tellement nombreuses et systématiques qu’il est impossible de prendre la mesure du phénomène. Quelques exemples :
•    Le gouvernement votait un budget prévisionnel chaque année mais aucune comptabilité ne cherchait à vérifier ce qui avait effectivement été dépensé l’année précédente. Le déficit devait être de 7 milliards d’euros par an mais, en vérité, il était de 30 milliards. Ainsi, la dette s’élève à 1 billion d’euros environ selon les statistiques officielles (personne ne connait le vrai chiffre).
•    Les fonctionnaires ont vu leur niveau de vie doublé en 12 ans. Un salaire est en moyenne 3 fois plus élevé dans le public que dans le privé.
•    La société publique des chemins de fer a un chiffre d’affaire de 100 millions d’euros annuel et des dépenses de 700 millions d’euros. C’est la société grecque où  le salaire moyen est le plus élevé : 65 000 euros par an et par employé.
•    L’éducation nationale possède un ratio nombre de fonctionnaires par élève très élevé mais le niveau scolaire est parmi le plus faible en Europe.
•    La quantité de fournitures par hôpital publique est parmi la plus élevée d’Europe. Il faut dire que les employés se servent tous les jours et ramènent ces fournitures chez eux.
•    La retraite pour les métiers difficiles est de 55 ans pour les hommes et 50 ans pour les femmes. Le problème : sont considérés comme métiers difficiles 600 professions comme coiffeur, animateur radio, musicien, garçon de café, etc.
•    Par ailleurs, personne ne paye ses impôts. Les inspecteurs des impôts sont corrompus et les rares qui ne le sont pas sont et ont tenté de faire leur travail ont été muté. Pendant les années d’élection, les inspecteurs des impôts ne doivent pas travailler. Ainsi, aucun Grec n’a jamais été puni pour ne pas avoir payé ses impôts.
•    Par exemple, 2/3 des médecins grecs déclarent un revenu inférieur à 12 000 euros par an et ne payent donc pas d’impôt. Selon un ministre des finances, 100% des médecins fraudent le fisc.
•    Autre exemple, 100% des députés n’ont pas déclaré la valeur réelle de leurs biens immobiliers.
La source de ces infos est un livre de Michael Lewis, Boomerang : Europe : voyage dans le nouveau tiers-monde, que je recommande chaudement.

Ce n’est pas en sortant de la zone euro ou en recevant une aide financière massive du reste de l’Europe que la Grèce pourra être sauvée, selon moi. Sans changement de mentalité, point de salut.

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[+1]    #8 21/08/2012 04h21

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Voila un article interessant et eclairant dont je partage l’analyse.

Mario Draghi, l’allié italien d’Angela Merkel à la BCE

Il nous aide a mieux comprendre "la guerre de l’ombre" entre les partisans de l’orthodoxie financiere et les pragmatiques, et pourquoi par exemple Merckel souffle le chaud et le froid.
On peut d’ailleurs voir desormais que les marches decodent beaucoup mieux les positions des uns et des autres, et de ce fait paniquent beaucoup moins en anticipant mieux les evenements probables a venir.

D’autres articles et points de vue seraient les bienvenus.

Pour ma part je n’ai pas de doute sur le fait que les Europeens sauveront l’Euro et aideront l’Italie et l’Espagne.
Mon seul doute concerne la Grece.

Dernière modification par Robdream (21/08/2012 04h31)

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