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[+1]    #1 29/08/2016 15h40

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Bonjour à tous,

Comme je le constate tout les jours, l’immobilier cristallise, du moins en France, un fort degré d’irrationalité. On a tous une pression sociale qui nous fait comprendre qu’on a raté quelque chose dans sa vie si on n’est pas au moins propriétaire de sa RP, voire encore mieux de logements locatifs à côté. En ce qui me concerne, je m’y suis toujours refusé depuis que j’ai la capacité d’investir (j’ai 34 ans), au vu par exemple des études de Friggit, considérant que le rendement immobilier français est dans une bien mauvaise passe. Rester locataire et placer son argent sur des supports rentables m’a toujours semblé un meilleur choix, d’autant que je n’ai pas d’aversion au risque de marché.

Cependant, en France, la seule manière de s’endetter et de profiter de l’effet de levier, c’est par l’immobilier. C’est, il me semble, la seule raison de continuer de s’intéresser rationnellement à cette classe d’actif. Il y a quelques années, ma situation personnelle ne m’aurait pas donné accès au crédit immobilier mais les choses sont probablement différentes aujourd’hui. Etant donné le rendement élevé que j’attends (et que j’obtiens jusqu’ici) de mon épargne, le rendement net de l’immobilier fait difficilement le poids, en revanche plus l’opération est financée à crédit, plus l’intérêt augmente.

Prenons pour la suite les chiffres de Piketti (de mémoire) à titre d’exemple : la bourse US fait 8% l’an sur très long terme, l’immobilier 3%. En fait, à partir du moment où je considère que mes placements (8%) seront supérieurs au rendement immobilier (3%) et au taux de crédit (peut-être 2% actuellement), il est toujours rationnellement plus avantageux de demander un financement maximum sans apport (100% ou 110% du bien à crédit), à rembourser sur la plus longue durée possible, en plafonnant sa capacité d’endettement acceptée par les banques (souvent 30% de ses revenus). Je sollicite vos avis sur le bien-fondé de ce raisonnement et sur vos remarques quant à son application concrète.

Mots-clés : endettement, immobilier, rentabilité


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[+2]    #2 29/08/2016 17h45

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Votre raisonnement (largement "en chambre", car théorique et ignorant pas mal d’aspects pratiques) se tient, en ce sens que vos hypothèses conduisent bien à vos conclusions.

En pratique, vos hypothèses sont discutables : Piketti et Friggit prennent soin de décrire en détail les limites de leurs études et les précautions à prendre avec leurs conclusions, l’immobilier ne fait pas 3% sur très long terme (le marché est très varié, en particulier l’immobilier rapporte plus ou moins selon la localisation, le type de bien, et la quantité d’huile de coude qu’on y consacre), le taux du crédit n’est pas de 2% (le taux est plus élevé si l’emprunt est plus long ou pour une opération plus risquée (par ex: financer 110% vs financer 50%, financer un bien sur un marché liquide vs en rase campagne), financer un bien "terminé" ou une opération avec plein de travaux), la "capacité d’endettement" n’est de loin pas seulement liée aux revenus (sauf dans la cas "basique" de l’achat de sa RP par un salarié), et la limitation ne vient pas que des banques (mais aussi de l’emprunteur : beaucoup seront (prudemment) réticents à emprunter de trop grosses sommes, et d’autres seront audacieux, voire peu conscients du risque pris, surtout quand leurs garanties sont des biens à fort rendement).

Par ailleurs, si je suis d’accord avec votre "l’immobilier cristallise, du moins en France, un fort degré d’irrationalité" (et pas qu’en France d’ailleurs), je ne suis pas d’accord avec votre "en France, la seule manière de s’endetter et de profiter de l’effet de levier, c’est par l’immobilier". Même pour le grand public il y a déjà par exemple l’avance sur titres d’un courtier en ligne ou le SRD.

En pratique, vous pourriez vous lancer, sur une petite opération, en empruntant 110% à long terme. Vous apprendriez beaucoup, et pourriez alors mieux comparer avec ce que vous pratiquez déjà….


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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[+1]    #3 01/09/2016 17h34

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Golliwogg,

je pense que vous appréhendez l’immobilier de manière peut être un peu simpliste.
En effet, un bien immobilier ne produit rien (au titre de produire comme produire un bien de consommation) mais il produit bien un "service": celui de pouvoir y habiter, de pouvoir y stocker du matériel, de pouvoir y passer une nuit d’hotel….
C’est de ce "service" que provient le rendement du bien immobilier.

Après comme tout service, il peut offrir une rentabilité plus ou moins importante. Cela dépend, comme sur le marché action, du prix d’achat, de la qualité du bien, de son emplacement, des conditions de financement….
Sortir de la rentabilité en immobilier demande du travail, tout comme sur le marché action. Là où je vous rejoins, c’est qu’en France, nombreux sont ceux qui sont prêts à se lancer dans l’immobilier sans rien y connaître ou presque. Il est fréquent d’entendre son voisin ou son collègue de travail dire "tiens l’immobilier ça rapporte, il faudrait que je regarde pour investir!" (c’est du vécu). Pourtant, la personne en question n’a quasiment aucune culture financière. C’est vrai que le fait qu’il y ait un effet (conséquent) de levier rend le placement encore plus dangereux. Néanmoins, bien calibré, un investissement immobilier peut rapporter un rendement intéressant (plusieurs participants ont des rentabilité très élevées sur de l’immobilier mais vous remarquerez qu’aucun n’a acheté de la défisc à son banquier :-)  ).

Après, je pense que l’effet de levier est intéressant en phase de constitution du patrimoine. Il permet de développer son patrimoine plus vite. A titre personnel, je suis en train d’y réfléchir. Ayant un salaire plutôt peu élevé et ayant une préférence marquée pour l’investissement en valeur mobilières, je suis en train de me tourner petit à petit vers l’immobilier. En effet, ayant fait des simulations, je me suis rendue compte que je ne pourrais jamais atteindre l’indépendance financière ou un revenu complémentaire correct en utilisant uniquement mon épargne. Bien sûr changer de travail pour quelque chose de mieux rémunéré est une solution mais dans mon cas, ce n’est pas possible pour le moment.
Du coup, l’immobilier me permettrait d’accélérer les choses sous réserve de trouver des biens qui dégagent du cash flow.   
Je ne sais pas si cela vous aidera dans vos réflexions….


Le matin tu as 2 choix: soit tu retournes te coucher et tu continues de rêver soit tu te lèves et tu vas réaliser tes rêves

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[+1]    #4 02/09/2016 10h27

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@GBL : J’avais justement mis des pincettes sur mon assertion :

perecastor a écrit :

"la rentabilité réelle de l’investissement, jugée sur la durée de détention du bien, sera souvent meilleure par un emprunt court."

car c’est vrai que les calculs de rentabilité sont souvent contre-intuitifs ; que les intérêts d’emprunt sont déductibles, adoucissant de fait la fiscalité ; mais le résultat dépendra surtout de la façon dont la trésorerie supplémentaire générée par un allongement de l’emprunt est valorisée dans les calculs. Selon qu’on considère qu’elle est placée sur un livret A ou qu’elle rapporte 8% net/an en bourse, les résultats ne seront pas les mêmes.

@cricri77700 : je rajouterai à vos propos, avec lesquels je suis 100% d’accord, que l’investissement immobilier locatif ne peut fonctionner, à grande échelle, que s’il est abordé avec une approche de gestionnaire et non d’amoureux des vieilles pierres. L’immeuble est un actif, le crédit un passif, les locataires des clients, un impayé de loyer une créance client… le risque principal de ce type d’investissement est de vouloir gérer avec son cœur ou ses tripes plutôt qu’avec sa tête.

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[+1]    #5 09/09/2016 17h32

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Vous parlez bien mal de ce que vous ignorez…
Je suis un investisseur immobilier qui a pratiqué le prêt à 110%.
erreur N°1 :
La chute des prix, possible, n’est pas très importante de le calcul de l’investissement avec du 110%. Si mes appartements perdent 50 % de la valeur, ce n’est pas vraiment grave. Ce qui compte, c’est d’avoir un locataire fiable, avec un loyer hors charge qui couvre l’échéance de prêt et de se rapprocher le plus du cash-flow positif (je vous laisse chercher sur le blog…). Et, il faut, bien sûr, que le bien reste en bon état.
erreur N°2 :
La rente locative assurée jusqu’à la fin des temps : une ineptie. Tout change, une énorme société comme Kodak a quasiment disparu. Le système propriétaire-locataire fonctionne depuis l’Antiquité, et il devrait continuer. Il s’agit d’un choix de risque, et la valeur locative d’un appartement est beaucoup plus facile à estimer que le futur d’un géant du pétrole…
erreur N°3 :
Un effet de levier infini. La perte envisageable est limitée au montant de l’emprunt, et le risque est maîtrisable selon les assurances. De plus, à partir d’un certain montant d’emprunt, les banques ne vous suivent plus, même pour des projets brillants menés par des gens expérimentés (voir messages de ZX, DDtee, Philippe30). Donc, hélas, pas de levier infini dans l’immobilier. Et dans l’immobilier, il y a toujours, à un moment ou un autre, des menus frais pour le bailleur.
Rastignac


“L'épargne est une magnifique réalité, spécialement quand nos parents l'ont pratiquée.” Mark Twain…

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[+1]    #6 09/09/2016 18h19

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La valeur de l’immobilier est relative à un instant T.
La valeur des actions est relative à une heure H.

Si l’on achète un bien qui rapporte plus que le montant de l’emprunt en terme de loyer il me semble que l’on est bénéficiaire d’un cash flow , une augmentation de rentrée financière qui contrairement à la bourse n’est pas sujette à variation du bon vouloir des dirigenats ou de l’humeur du marché sur une cotation.

Un bien immobilier est solide lors d’un achat par emprunt ce qui est normal pour la majorité des personnes qui ne disposent des fonds , le fait de se rendre chez le banquier et de signer l’emprunt permet de disposer d’une augmentation de son patrimoine sans aucun apport ( 110 % )

Une fois ce bien loué avec les aléas propre à toutes locations , on prend goût à ce principe et l’on est tenté d’acheter un nouveau bien avec toujours un cash flow positif.

Puis on prend goût à plus gros comme des immeubles , on multiplie les achats d’immeubles en revendant des appartements en copropriété qui subissent de nombreuses charges.

Au cours de ce parcours on s’aperçoit que tout fonctionne bien car on a appris souvent à ses dépend mais comme la base des achats permettaient une garantie de cash flow importante , une vacance locative est supportable cela permet de faire des travaux pour générer une réduction fiscale ou un déficit foncier pour la location nue.

Voila c’est simple , on y prend gout et ensuite on peux se libérer du monde du travail pour vivre du cash flow des immeubles alors que ceux ci ne sont pas encore payer mais avec des rentabilités entre 12 et 17 % , il est facile de comprendre qu’emprunter à 1,99 % pour louer à plus de 10 % permet de dégager des bonnes marges.

Philippe


Localisation 74 Montagne , Randonnée , VTT

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[+1]    #7 10/09/2016 00h43

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Merci pour vos réactions. Philippe30, vous décrivez en effet le cercle vertueux du crédit : bien loué acheté à crédit -> cash flow positif -> capacité d’endettement conservée voire augmentée -> nouveau crédit accordé, etc… Mais ce cercle vertueux provient avant tout du crédit, pas de l’immobilier. Si de l’argent illimité m’étais prêté de la même façon pour investir en bourse, j’aurais également toutes les chances de devenir riche à long terme (si je ne fais pas n’importe quoi).

Dans l’ensemble, je décèle de la réaction de certains un biais pro-immobilier, anti-bourse. Je maintiens que le risque immobilier est généralement sous-évalué, d’où une appétence au risque (par le levier du crédit) supérieure à ce que vous accepteriez sur les marchés financiers. Ce biais est en fait souvent vertueux, dans la mesure où c’est l’aversion au risque des marchés financiers qui est parfois irrationnelle. D’une certaine façon, l’illiquidité de l’immobilier est une chance : elle permet d’occulter la fluctuation du prix du bien (on n’estime pas le prix de sa maison tous les jours) et empêche de faire de bêtises (acheter/vendre impulsivement). Pour corroborer ce que je dis, on sous-évalue le risque immobilier et sur-évalue le risque boursier lorsque :
- on considère la régularité des loyers tout en occultant la fluctuation du prix du bien. Je ferais d’ailleurs cette même critique à ceux qui cherchent à toucher des dividendes réguliers en occultant la fluctuation du cours. Pour un bien à 100k€, j’ai beau toucher 500€ de loyer tous les mois, si au bout de 4 ans, le bien à perdu 25%, j’ai perdu de l’argent.
- on compare le risque immobilier à long terme au risque boursier à court terme. Pour ramener les choses sur le même plan, il n’y a (sauf erreur) aucun cas depuis la révolution industrielle où les marchés boursiers ont baissé sur une période de 20 ans.
- on fait des remarques à l’emporte-pièce du style "en bourse on peut tout perdre", "la pierre c’est sûr : on aura toujours besoin d’un toit".

Rastignac, avec tout mon respect, il me semble que vous faites vous-même 3 erreurs en me répondant (ou tout du moins nous nous sommes mal compris).

erreur N°1 :
La chute des prix, possible, n’est pas très importante de le calcul de l’investissement avec du 110%. Si mes appartements perdent 50 % de la valeur, ce n’est pas vraiment grave. Ce qui compte, c’est d’avoir un locataire fiable, avec un loyer hors charge qui couvre l’échéance de prêt et de se rapprocher le plus du cash-flow positif (je vous laisse chercher sur le blog…). Et, il faut, bien sûr, que le bien reste en bon état.

Comme soulevé par wulfram, il est peu probable que vos loyers continuent d’être les mêmes si les prix baissent de 50%. D’autre part, comme je l’ai dit plus haut, je ne vois pas pourquoi la fluctuation du prix du bien devrait être occultée.

erreur N°2 :
La rente locative assurée jusqu’à la fin des temps : une ineptie. Tout change, une énorme société comme Kodak a quasiment disparu. Le système propriétaire-locataire fonctionne depuis l’Antiquité, et il devrait continuer. Il s’agit d’un choix de risque, et la valeur locative d’un appartement est beaucoup plus facile à estimer que le futur d’un géant du pétrole…

Votre parallèle n’est pas pertinent. Personne ne commet plus l’erreur de mettre 100% de son capital sur les actions d’une seule entreprise. Maintenant, vous pouvez via un tracker être investi sur l’ensemble des actions du monde, pour une somme aussi faible qu’une centaine d’euros. A contrario, dans l’immobilier physique, vous allez immobiliser des dizaines voire centaines de milliers d’euros sur un seul bien. Un évènement aussi banal que "le maire décide de construire des logements sociaux ou une autoroute en face de votre bien" peut vous faire perdre une somme considérable d’un claquement de doigts.

erreur N°3 :
Un effet de levier infini. La perte envisageable est limitée au montant de l’emprunt, et le risque est maîtrisable selon les assurances. De plus, à partir d’un certain montant d’emprunt, les banques ne vous suivent plus, même pour des projets brillants menés par des gens expérimentés (voir messages de ZX, DDtee, Philippe30). Donc, hélas, pas de levier infini dans l’immobilier. Et dans l’immobilier, il y a toujours, à un moment ou un autre, des menus frais pour le bailleur.

Si vous sortez 0 de votre poche et que la banque vous prête 100k€, votre levier est de 100k/0 = l’infini, par définition. De même qu’on parle d’un levier x2 lorsque la banque vous prête à hauteur de ce que vous avez déjà. La perte possible n’est évidemment pas infinie mais elle représente un multiple infini de votre investissement (puisque égal à 0).

Dernière modification par Golliwogg (10/09/2016 00h52)


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[+1]    #8 10/09/2016 10h24

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Golliwogg a écrit :

Je parle plutôt des marchés actions, dans une optique d’investissement long terme.

Et diversifié, je suppose ? OK.

Pour l’immobilier, j’ai plutôt en tête de l’investissement locatif d’habitation, voire l’achat de résidence principale (qui n’est qu’un achat locatif où le locataire, c’est vous-même)

Laissons de côté la RP, sinon ça complique encore. Investissement locatif d’habitation en direct, OK.

Alors revenons aux bases. Dans le premier cas, vous investissez dans des entreprises.

Dans le second cas, vous investissez dans un ou des logement(s) locatif(s).

Il y a donc déjà une différence évidente : d’un côté, une entreprise. Tout le monde voit bien ce qu’est une entreprise ? OK.

Dans l’autre côté, un logement locatif. Tout le monde voit bien ce qu’est un logement ? Ca peut être un appartement, une maison, ou bien un immeuble de plusieurs appartements. OK.

Vous admettrez que ce n’est pas tout à fait la même chose.

Si je reprends les bases, c’est que vous ne les avez pas, désolé. Vous écriviez : "l’immobilier ne produit rien". Bien sûr que si. L’immobilier de logement produit la fonction "logement". Quand un locataire d’un appartement paie un loyer, c’est en échange de la fonction "logement". De même que quand vous allez chez le coiffeur, vous payez pour la fonction "se faire couper les cheveux".

Si vous pouvez tout à fait choisir de vous couper vous-même les cheveux ou de vous raser la tête, en revanche, choisir de se passer de logement implique d’être SDF, ce qui comporte quelques désagréments. La fonction "logement" est donc une fonction très recherchée, et presque toute la population est prête à payer une partie très significative de ses revenus pour assurer cette fonction "logement", que ce soit par l’achat ou par la location. Le produit "logement" est donc un produit universellement recherché et pour lequel les gens sont prêts à dépenser beaucoup d’argent. Vous admettrez que détenir et proposer un tel "produit" est une situation enviable et qu’il est donc totalement absurde d’écrire que l’immobilier ne produit rien.

De plus, un logement locatif produit sa fonction "logement" pendant une durée très longue et assez fortement sécurisée. Les immeubles d’il y a un siècle sont toujours habités, pour la plupart (moyennant des travaux de rénovation). De plus, la valeur de logement ne peut presque jamais s’annuler sans qu’on soit au moins dédommagé (tremblement de terre, incendie, expropriation…) : on est indemnisé par l’assurance ou par l’Etat. Il peut y avoir quelques cas où la valeur revient à zéro si le quartier est totalement déserté (c’est le cas par exemple à Detroit aux Etats-Unis où certaines maisons sont devenues invendables même pour 1000 $), mais cela reste extrêmement rare.
A contrario, quand une entreprise fait faillite, il n’y a pas de "fonds de garantie faillite" pour indemniser les actionnaires ; alors qu’il existe un "fonds de garantie catastrophe naturelle" pour indemniser les propriétaires immobiliers.

Revenons à l’investissement dans l’entreprise. On peut tout à fait investir en direct dans une seule entreprise. C’est ce que font la plupart des gens quand ils créent leur entreprise ! C’est aussi ce qu’on fait quand on prend une part dans l’entreprise que veut lancer le beau-frère, le cousin, ou le collègue.

Mais voilà, une seule entreprise, c’est casse-gueule. Elle peut faire faillite, et alors sa valeur résiduelle pour le propriétaire est presque toujours zéro.

Alors on fait quoi ? On moyenne le risque en achetant des actions, qui sont des petites parts d’entreprise. En prenant des petites parts d’entreprises qui agissent dans des domaines variés, et si possible dans des pays variés, on diminue le risque.

On peut faire la même chose dans l’immobilier :
- en direct, prendre plusieurs biens de moindre valeur, plutôt qu’un seul de grosse valeur. Prendre des biens différents. Des localisations différentes. Exemple : un studio en copro + un petit immeuble de 3 logements + un local commercial + un lot de parkings, et cela, dans 4 villes différentes (ou au moins : 4 quartiers différents de la même ville).
- si on ne veut pas gérer et qu’on veut moyenner encore davantage le risque, on peut investir au travers de sociétés : SCI, SCPI, foncières cotées, etc., et cela, dans plusieurs pays différents. Comme sur le marché actions, en fait, on moyenne en achetant des petits bouts d’immobilier plutôt que quelques biens physiques.

On peut donc tout à fait moyenner le risque et éviter de gérer soi-même, dans l’immobilier comme dans l’entreprise.

Donc en fait, là où votre présentation comportait deux biais énormes, c’est que :
1) vous compariez des entreprises et de l’immobilier de logement locatif, et qu’il y a des différences intrinsèques importantes entre les deux.
2) vous compariez un mode d’investissement dans l’entreprise qui permet de moyenner l’exposition au risque et de n’avoir aucun rôle dans la gestion, à un mode d’investissement dans l’immobilier en direct qui ne se concentre que sur quelques biens et qui nécessite de les gérer.

Vous compariez donc deux choses extrêmement différentes, sans expliciter vos hypothèses. Si vous voulez investir dans l’immobilier en constituant un portefeuille diversifié pour moyenner le risque, comme vous le faites en bourse, c’est possible aussi. Cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi.

Si vous regardez le patrimoine d’Investisseur Heureux, qui présente l’avantage d’être bien connu de tous et d’être celui d’une personne fort compétente dans le domaine de l’investissement. Il dit qu’il a un investissement en direct dans une très petite entreprise (une boutique en ligne, si j’ai bien compris). Et aussi, qu’il est largement investi dans l’immobilier au travers de sociétés foncières. Vous voyez qu’un investisseur très avisé comme l’IH a une entreprise détenue en direct, et au contraire beaucoup d’immobilier détenu au travers de sociétés (qui comporte peu de logements d’ailleurs, surtout de l’immobilier d’entreprises, me semble-t-il), mais pas d’immobilier détenu en direct.

Vous voyez donc que votre présupposé "entreprises détenues au travers de la bourse vs immobilier locatif de logements détenu en direct" est donc loin d’être le seul choix. Votre présupposé méritait donc d’être explicité, ce que vous refusiez pourtant de faire jusqu’à ce que je vous pointe du doigt, ce matin, cette énorme imprécision.

On peut tout à fait parler de la pertinence du choix "entreprises détenues au travers de la bourse vs immobilier locatif de logements détenu en direct", à condition de préciser que c’est bien de cette alternative-là dont l’on parle, ce que vous refusiez de clarifier jusqu’à maintenant !

Dernière modification par Bernard2K (10/09/2016 11h00)


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[+1]    #9 12/09/2016 09h41

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PS : avec mon "c’est possible", je ne voudrais pas laisser penser que l’immobilier est un eldorado.

L’ordre de grandeur des rendements documentés sur ce forum va de négatif (projets foireux avec revente à perte) à 2 ou 3 % bruts (immo locatif nu standard dont le Pinel) à environ 10 % brut (projet très bien optimisé) à environ 15-20 % (petits coups de génie, souvent en LMNP avec pas mal de travaux dont les coûts sont eux aussi très optimisés) à quasi 50 % de rendement brut (cas exceptionnel d’un lot d’une cinquantaine de garages payés 1000 € pièce ; ce qui suppose par contre un temps de gestion significatif).

La plupart des gens "normalement constitués" vont réussir à faire entre 3 et 10% ; en pratique, il est très difficile de dépasser 10 % (mais c’est possible).

Ce qui fait la différence de rendement est le risque pris (on trouve plus facilement un rendement élevé en banlieue, ou dans un quartier mal famé, ou dans une petite ville où l’on peut redouter la déprise économique et la vacance locative), mais aussi l’opiniâtreté et la qualité de négociateur de l’acheteur, sa capacité à mener les travaux à moindre coût, etc.

Vous voyez l’éloignement entre vos 3 % et la vraie réalité, qui s’étend du rendement négatif au rendement de 50 % brut. Le plus gros des troupes étant sans doute entre 3 et 10 % bruts ; les 10 à 20 % étant encore atteignables pour une personne habile et opiniâtre.

Dernière modification par Bernard2K (12/09/2016 10h25)


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[+1]    #10 12/09/2016 16h13

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cricri77700 a écrit :

Pour un propriétaire : il permet de ne pas payer de loyer et donc  ( par exemple quand le crédit est rembourse ) d’avoir une capacité à acheté autre chose pour contribuer à l’économie.

Oui. D’ailleurs la taxation sur les loyers implicites, c’est-à-dire l’imposition sur le bénéfice en nature que procure la jouissance d’une résidence principale, n’a été abrogée en France qu’en 1965. Sachant qu’à l’époque les intérêts d’emprunt étaient déductibles, l’un et l’autre s’équilibrant durant les premières années suivant l’acquisition du bien.

Cela démontre clairement qu’une résidence principale, et par extension tout bien immobilier, procure un service tout au long de son existence. De plus, si l’on a un temps envisagé de restaurer cette taxation sur les loyers implicites plutôt que sur tout autre type de bénéfice en nature (taxation sur les déplacements implicites pour les détenteurs d’une voiture, sur l’agriculture implicite pour les détenteurs d’un potager…) c’est parce que le service rendu est particulièrement important, ce qui en fait le premier poste de dépense de la majorité des ménages.

Enfin, il est clair que le marché du logement est de plus en plus tendu dans les gros pôles d’emplois français ; en termes d’offre et de demande d’une part, mais surtout en termes d’offre et de demande SOLVABLE. Donnez un budget illimité à une famille dont les parents travaillent sur Paris, elle choisira probablement une maison avec jardin dans Paris intra-muros (il y en a, elles sont très recherchées) pour profiter de la proximité du travail, des transports, des commerces de proximité, des loisirs, des écoles publiques de qualité… or en réalité seules 0,001% peuvent se permettre financièrement un tel achat, le reste va en banlieue car c’est moins cher. Illustration de la différence entre demande et demande solvable.

cricri77700 a écrit :

Pour un propriétaire bailleur idem , de faire des travaux avant location et l’entretien d’un logement permet de créer du travail.

Un peu moins d’accord, votre argument ressemble un peu à celui de la vitre brisée (si l’on casse une vitre on crée de l’emploi au vitrier mais on détruit de la valeur, car la dépense se fait au détriment d’une meilleure utilisation). En revanche un bien insalubre ne permettra plus de loger personne et donc verra sa valeur d’usage réduite à zéro, donc entretenir un bien n’est pas non plus une perte pure en termes de valeur…

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[+2]    #11 12/09/2016 17h37

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Perecastor a écrit :

Enfin, il est clair que le marché du logement est de plus en plus tendu dans les gros pôles d’emplois français ; en termes d’offre et de demande d’une part, mais surtout en termes d’offre et de demande SOLVABLE

Je pense que les nouveaux modes  de travail à distance (télétravail)  vont avoir un impact non négligeable sur le marché immobilier. En effet, le télétravail n’est qu’à  son balbutiement  et lorsque ce nouveau mode de travail sera pleinement  développé, le marché immobilier va certainement s’adapter. Ceci aura pour conséquence, je pense un dégonflement des bulles immobilières  dans  les gros pôles d’emplois français au profit des zones périphériques plus proches de la  campagne et avec un cadre de vie plus agréable.
Un exemple concret dans ma famille : ma cousine a quitté la région parisienne pour s’installer sur la cote d’opale et fait les trajets Cote d’opale-Paris pour des besoins spécifiques.

Dernière modification par jbapdif (12/09/2016 17h38)

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[+1]    #12 12/09/2016 22h00

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Jef56 a écrit :

Un milliardaire en immobilier n’apporte pas grand chose à l’économie (à part loger des gens, qui se seraient loger dans tous les cas, en HLM, ou ailleurs et bien sûr par sa consommation) alors que Bolloré possède des entreprises qui produisent une richesse (et donnent du travail à des salariés et sous-traitants).

A mon avis, cette image repose sur un choix déséquilibré. D’un autre coté vous parlez d’un propriétaire et de l’autre coté d’un investisseur.

Le propriétaire d’actions (vous, moi) n’apporte pas grand chose à l’économie, à part de la liquidité de capital. Tandis qu’un business angel ou un adepte d’IPO, eux, aident à construire l’appareil productif (qui ensuite s’entretiendra grosso-modo tout seul, avec éventuellement une rallonge de temps en temps)
Parallèlement, le propriétaire d’immeubles n’apporte pas non plus grand chose à l’économie. Tandis que celui qui va faire construire un immeuble, lui apportera sensiblement plus.

Bref, je dirais qu’en immobilier ou en bourse, c’est celui qui intervient sur le marché primaire qui est le plus utile à l’économie. Les investisseurs du marché secondaire ont surtout un rôle de lubrifiant pour fluidifier le marché.


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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[+1]    #13 30/09/2017 18h01

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Et justement, quels sont vos objectifs? Vous construire un patrimoine en vue d’y vivre plus tard? De tirer un revenu locatif sur le long terme? D’envisager une belle plus valu à 5 ans, 10 ans, 20 ans? D’utiliser le levier fiscal? etc.

Ce sont des distinctions dont je n’ai jamais tellement compris l’intérêt. Je pense que nous tous ici avons le même objectif : augmenter son patrimoine. On peut avoir chacun des biais qui nous portent à préférer une forme ou une autre de capital mais au final la seul chose qui compte c’est combien on a à l’arrivée

Sans comptez le ton péremptoire que vous adoptez, je suis navré que vous ne voyez pas l’intérêt de ce genre de distinction.

Oui, nous voulons tous faire progresser notre patrimoine.

La vraie question, c’est 1) de combien et 2) à quel horizon - bref, quels sont les objectifs. Ce qui va orienter (je ne dis pas déterminer notez bien) vos choix d’investissement. A commencer tout bêtement par le niveau de risque que vous êtes prêt à supporter.

Si c’est un investissement pour vous constituer un premier capital très rapidement à partir de pas grand-chose (moins de 10k€ p/ex.), vous privilégierez des investissements très risqués. Pour ma part, création de ma société (je recherchai du +50% à +100% par an pour mes petites économies). L’immobilier ne convenait pas vs cet objectif (je n’ai ni le flair ni l’expertise pour obtenir ce genre de rendement dans l’immobilier).

Un investissement immo. pour le louer puis y vivre à votre retraite ? Nous serons nombreux à privilégier une zone d’habitat qui nous conviens, quitte à sacrifier de la rentabilité locative brute.

Investissement immo. pour une plus-value rapide à 3-5 ans ? J’imagine qu’on chercherait une zone à fort potentiel (en fonction de votre flair, future ligne de tram, ville à l’économie et à l’économie dynamiques etc.)

Faire jouer le levier fiscal ? Pour défiscaliser des avoirs en raison de l’ex ISF – IFI, une propriété rurale est une excellente piste (mais pas la seule). Pour faire baisser son IR rapidement et de façon très significative – le Malraux par ex. (ou autres)

On peut multiplier les exemples à l’infini et en revenir au même point : vos objectifs orientent vos choix d’investissement. Mais bon, ce n’est peut-être que moi…

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