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[+2]    #1 18/10/2012 21h41

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Ne me considérant pas plus malin que la moyenne et ne comprenant rien aux subtilités bilantielles, je ne vois pas pourquoi j’arriverai à detecter les sociétés ayant de l’avenir. Je peux bosser tant et plus que je ne sais pas si Nokia ou Peugeot vont se redresser, si Google ou Apple vont continuer à croitre…

Je m’en remets donc, non pas à la théorie Gaussienne mais Brownienne. J’essaie juste d’éviter le plus possible les particules sans énergie desquelles je ne peux rien tirer.
Un maximum de particules rebondissant dans tous les sens me convient très bien, en plus cela m’occupe. je m’ennuierai profondément avec 5 lignes dans le portefeuille et un ordre tous les 3 mois. je ne connais pas beaucoup la plupart des sociétés que j’ai en portefeuille (je me cantonne dans le solide recommandé partout) et je passe mes ordres avec pour seule raison que j’ai acheté moins cher ou vendu plus cher en fonction de la volatilité de l’action.

Mais c’est une conception toute personnelle qui n’est sans doute ni meilleure ni plus mauvaise qu’une autre. Je pense juste qu’il ne faut pas forcer son naturel et s’en tenir à une stratégie.

Mots-clés : actions, diversification


Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre

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[+2]    #2 05/12/2014 13h00

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Bonjour,

Je profite de cette file fourre-tout sur les actions en général pour vous signaler un document de recherche très intéressant de JP Morgan Chase, disponible ici :
The risks and rewards of a concentrated stock position

Cette étude permet de se rendre compte à quel point il est difficile de constituer un portefeuille concentré d’actions performant en ligne ou mieux que le marché sur le long terme car l’immense majorité des actions sous-performent. Par ailleurs, seules quelques rares actions surperforment sur le long terme mais cette superformance est extrême.

Cette étude réjouira également les amateurs d’histoires des sociétés, anciennement cotées aujourd’hui délistées.

Bonne lecture,
Candide

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[+4]    #3 03/09/2015 13h15

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Un petit graphique qui m’a plu. J’espère qu’il en sera de même pour le lecteur.

Les beaux graphiques bien choisis et simples remplacent de grands discours :



Source : Warren Buffett Vs Ben Graham On Concentration

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[+1]    #4 07/02/2016 13h22

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Je pense qu’en général, il y a des énormes biais cognitif sur la problématique diversification vs concentration du portefeuille.

Deux aprioris que je souhaite aborder :

- Concentration sous entend forcément une espérance de gain plus forte

Je vais reprendre une idée développée par Nassim Nicholas Taleb. Quand vous lisez des autobiographies des hommes et femmes entrepreneurs qui ont réussi, il n’est pas rare de leur trouver par exemple les caractéristiques suivantes : le goût du risque, courageux, une grande capacité de travail et de réflexions. Malheureusement, rares sont les autobiographies d’entrepreneurs qui ont échoué. Mais il est certains que si ces derniers avaient partagés leurs expériences, nous pourrions leur trouver les caractéristiques suivantes : le goût du risque, courageux, une grande capacité de travail et de réflexions. C’est à dire exactement les mêmes que ceux qui ont réussi.

Mon point de vue que je veux développer ici, c’est que l’idée qu’une concentration sous entend forcément une espérance de gain plus forte est une idée réductrice.
Certes, il y a des investisseurs qui ont excellé en concentrant leur portefeuille. Mais n’oublier jamais que des milliers investisseurs dont nous ignorons l’existence, qui avaient eux aussi des bonnes compétences financières, ont perdu beaucoup d’argent en bourse.

Cette idée se révèle notamment encore plus vrai sur le long terme. Il semble nécessaire de ne pas se surestimer dans notre capacité d’analyse et de compréhension générale des choses. Aussi, à ce que j’ai pu voir (et bien que je me méfie des backtests réalisés dans ce domaine), les portefeuilles diversifiés semblent plus prospérer sur le long terme (pour une durée supérieure à 20 ans), sauf si vous vous appelez Warren Buffet.

- Diversification peut sous entendre une sélection d’entreprises avec des qualités moindres (qualités intrinsèques et valorisation)

Des milliers d’entreprises sont cotées en bourse. Si vous n’êtes pas capable de trouver 15, voir 25 valeurs autant sous évaluées les unes que les autres, soit c’est par manque de temps ou soit par manque de compétences pour les trouver.

Ces idées révèlent uniquement ma propre perception des choses. Ce débat (concentration vs diversification) est passionnant et je me pose énormément de questions à ce sujet. Comme vous en doutez, j’ai évolué vers une plus grande diversification de mon portefeuille cette année.

Mes arguments avancés sont très simples et je suis sûr que vous pourrez trouver plusieurs contre argumentations pour chaque point, qui pourront s’avérer juste.

Loin de moi l’idée de dire qui à tord ou raison mais uniquement pour faire réfléchir sur nos schémas mentaux que nous pouvons penser comme systématiquement fiable et logique.  L’importance s’est simplement d’être à l’aise avec notre stratégie et comprendre celles qui sont viables sur le long terme.

William

Dernière modification par William (07/02/2016 15h07)

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[+1]    #5 23/05/2016 15h36

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Sur la diversification, l’exemple du fonds value Sequoia et sa récente débâcle avec la position sur Valeant qui représentait jusqu’à 28% du fonds.

Le processus de gestion a été revu pour capper les positions à 20% maximum :

Going forward, the fund will cap position size at 20% of assets. Furthermore, the team will formally review positions as they grow to 10% and 15% of assets.

Et le commentaire de Morningstar :

That said, this will remain a concentrated, high-conviction fund. It will continue to hold 25-35 stocks.

-

Cela me fait un penser aux actions "small caps" qui sont censées surperformer à long terme. Alors, les investisseurs particuliers investissent dans de "petites capitalisations" avec cette justification.

Sauf que le terme "small cap" fait référence généralement à 300 M à 2 Md de capitalisation boursière et non quelques dizaines de millions comme on le voit souvent (sociétés que je classe dans les "micro caps" ou "nano caps").

-

Ici, certes il s’agit d’un fonds, mais ce que Morningstar qualifie de portefeuille "concentré", c’est 25-35 actions en portefeuille ; au lieu des 80-100 habituelles.

Sur cette base, en réalité, nous sommes bcp à avoir des portefeuilles concentrés !

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[+1]    #6 25/05/2016 13h13

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IH, oui tout à fait d’accord sur l’absence de définition précise (voire l’erreur) sur le forum quand on parle de portefeuille diversifié, j’en avais d’ailleurs parlé sur ma file ici :
https://www.investisseurs-heureux.fr/p178575#p178575

J’ai tendance à plus croire la littérature scientifique que nos avis franco-français parfois très arrêtés/biaisés et donc oui nous sommes en fait nombreux à avoir un portif très concentré. J’ajouterai que les (très rares) exemples de portifs ultra-concentrés des (très rares) gérants qui ont réussi à sur-superformer sur plusieurs années/décennies (donc pas uniquement les coups de chance) sont toujours les mêmes… malgré les dizaines de milliers de gérants depuis des décennies qui auraient pu prouver le contraire. On doit être dans le 0.01 % de cas (et encore je suis généreux mais bon je n’ai pas de références à citer je l’avoue).

Intéressant aussi de chercher comment on mesure la concentration d’un portefeuille financier : il n’y a pas qu’une méthode ! (je conseille de Google Scholariser le sujet).


Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)

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[+9]    #7 15/04/2017 12h57

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Bonjour,

Diversification

Tout d’abord, une définition simple de la diversification est d’acheter des actions d’entreprises dont chacune représente au maximum 5 % de son portefeuille.

Cette définition simple ne nous renseigne pas sur leur corrélation relative (géographique, sectorielle, etc…) mais permet de fixer un cadre.

Perte maximum par entreprise

Diversifier permet de limiter la perte maximale par entreprise.

En investissant 5 % de son portefeuille dans 20 entreprises différentes, par exemple, l’investisseur se prémunit contre les risques spécifiques à une entreprise (fraude comptable, circonstances particulières affectant cette entreprise, etc…).

Hasard ou avantage concurrentiel ?

La performance d’un portefeuille diversifié permet de mesurer de manière plus fiable l’avantage concurrentiel que procure une méthode d’investissement que celle d’un portefeuille concentré.

En effet, imaginons un investisseur ayant placé son capital en actions Apple en 2004 et suggérant aujourd’hui de les vendre pour investir tout son argent sur une autre action.
La performance de cet investisseur est certes exceptionnelle, mais s’agit-il d’un hasard heureux ou d’un avantage concurrentiel réel venant de sa méthode d’investissement ?

Comparons cette première situation à celle d’un investisseur qui aurait une performance moyenne de 25 % par an sur plusieurs centaines de transactions depuis 20 ans.

Personnellement, sans autre information, je privilégierais l’investissement en utilisant la seconde méthode plutôt que la première.

En concentrant son portefeuille, il est plus difficile de déterminer si la performance relève du hasard ou d’un avantage concurrentiel statistique de la méthode.

De ce fait, un gourou aux performances exceptionnelles sur des bases erronées pourra plus facilement émerger d’une situation d’hyper-concentration, ce qui incite a priori à la méfiance envers ceux qui prônent la concentration (ou l’hyper-concentration).

Surperformance potentielle de l’approche concentrée

Imaginons arbitrairement un univers d’investissement de 10 000 entreprises (NYSE, NASDAQ, TSE).

Concentrer permet théoriquement de sélectionner l’entreprise qui performera le mieux.

Choisir 20 entreprises parmi 10 000 permet théoriquement de sélectionner les 0,2 % des entreprises qui performeront le mieux.

Une moyenne des meilleurs 0,2 % aura une performance inférieure à celle de la meilleure entreprise mais elle sera également nettement décalée par rapport à la moyenne.

Surperformance par rapport à l’indice

Diversifier dans le cadre que j’ai fixé n’induit pas nécessairement selon moi d’obtenir une performance proche de celle de l’indice et me semble permettre la possibilité potentielle de surperformer.

Temps pour la sélection et le suivi

Le temps nécessaire à la sélection et au suivi est a priori plus important dans une approche diversifiée que dans une approche concentrée.

Conclusions

Les avantages de la diversification (minimisation du hasard, du risque maximal de perte par action) me semblent contrebalancer ses inconvénients (temps plus important, performance potentielle moindre).

Je me méfierais a priori de la fiabilité d’une méthode d’investissement prônant la concentration par un gourou se vantant de faire une performance exceptionnelle sur base d’un faible nombre de transactions vérifiables.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (15/04/2017 15h48)


"Price is what you pay. Value is what you get.", Warren Buffett

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[+4]    #8 15/04/2017 14h02

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vauban a écrit :

Hasard ou avantage concurrentiel ?

La performance d’un portefeuille diversifié permet de mesurer de manière plus fiable l’avantage concurrentiel que procure une méthode d’investissement que celle d’un portefeuille concentré.

En effet, imaginons un investisseur ayant placé son capital en actions Apple en 2004 et suggérant aujourd’hui de les vendre pour investir tout son argent sur une autre action.
La performance de cet investisseur est certes exceptionnelle, mais s’agit-il d’un hasard heureux ou d’un avantage concurrentiel réel venant de sa méthode d’investissement ?

C’est tout à fait ça, remettons le graphe qui montre que sur les investisseurs célèbres, à part Buffett peu d’adeptes de la concentration ont été au delà de 20 ans.



Et après, c’est effectivement la question chère à Taleb, est-on berné par le hasard ? N’y-a-t-il pas autant ou plus d’investisseurs concentrés dont on a jamais entendu parlé parce qu’ils se sont planté ?

Dernière modification par julien (15/04/2017 14h03)

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[+2]    #9 15/04/2017 17h23

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simouss a écrit :

Il me semble qu’il y a aussi : "Mettre tout ses oeufs dans le même panier et le surveiller de très près.­"

On en a déjà parlé plein de fois, cela ne fonctionne pas, où à tout le moins, cela ne garantie pas la mauvaise surprise.

Sur VEREIT, comme anticiper que les dirigeants/actionnaires fassent une "manipulation" comptable qui détruise 40% de la valeur de la société par la perte de confiance induite ensuite ?

Et même la faillite de RCS Capital, alors que le dirigeant était un important actionnaire ?

Où encore Sears, qui est une des sociétés les plus suivies de notre forum… Modèle d’affaire facile à comprendre, dirigeant/actionnaire, blablabla.

Pour surveiller de très près ses œufs, il faut faire parti des insiders.

En plus, l’argumentation de départ sur les riches fortunes est complètement fausse, puisqu’ils n’ont de cesse ensuite de diversifier leur patrimoine issu de leur bonne fortune entrepreneuriale.

Warren Buffett en est l’exemple parfait. On est passé d’une société d’assurance à un pur conglomérat complètement diversifié.

On peut aussi citer les familles Peugeot, Dassault, Mullier, Agnelli, Wendel, etc.

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Favoris 1   [+12]    #10 16/04/2017 05h30

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Bonjour,

J’ai rarement vu une personne donner d’aussi mauvais conseils et démontrer un tel manque de maîtrise des concepts de base de l’investissement que dans cette vidéo… C’est lamentable (au sens du larousse  « Mauvais, faible, au point d’exciter une pitié méprisante »).

En complément des mots clés cités par BobbyBoloss et qui sont la théorique "classique" de la diversification (et que l’auteur n’a visiblement pas lu), je vous conseille particulièrement cette étude récente (janvier) Do Stocks Outperform Treasury Bills, où la problématique de la diversification est abordée sous un angle différent et peut-être plus pratique :

Quel est le pourcentage d’actions (US) qui ont un rendement dépassant 0%, dépassant celui des treasury Bills (emprunt à 1 mois de l’état US), et enfin dépassant celui d’un indice market-cap weighted (type s&p500) ?

sans plus de suspense, voici la réponse big_smile
Quand on garde une action 10 ans, 55,7% des actions dépassent 0%, 49,2% dépassent les T-Bills à 1 mois, et 37,4% dépassent celui de l’indice (vous avez les même données à 1 mois, 1 an, et sur toute la vie de l’action).

C’est ce qu’on voit sur ce graphique :


On voit aussi que le résultat le plus probable est -100% (failite)

Donc si on ne diversifie pas du tout, et qu’on possède une seule action, à 10 ans on a moins d’une chance sur 2 de faire mieux qu’un investissement sans risque. Et la variation est énorme, totalement imprévisible (de -100% à +1000%), alors que le retour des T-Bills est très prévisible, et celui du S&P500, on peut dire raisonnablement (95% de chances) que le retour à 10 ans sera entre -2% et 16%.

Alors maintenant, apparaît un "mystère" : comment la moyenne (l’indice, le s&p 500) fait beaucoup mieux que les T-Bills, alors que plus de la moitié des actions font moins bien (médiane inférieure au T-bill) ?

C’est dû au fait que la répartition du retour des actions a une asymétrie positive (statistiquement parlant asymétrie sur wikipedia). Par rapport à une gaussienne, il y a une queue de distribution plus haute sur la partie droite, et la médiane est plus faible que la moyenne.

Cette asymétrie positive est légère sur des périodes courtes (1 mois, 1 mois), mais augmente sur les périodes longues.

C’est à dire qu’une très petite partie des entreprises sont responsables d’une très grande partie du retour sur investissement total de tous les investisseurs.
Ainsi au total de 1926 à 2015 il y a eu 31 800 milliards de $ créés pour les actionnaires américains (exxon mobil  : 939 mds, Apple 677…), et plus de la moitié (15 900 Mds) ont été créés par seulement 86 actions, sur un total de 25 000 qui ont existé aux USA sur la période.

Et le top 3% (3,81% pour être précis) sont responsables de 100% de la création de richesse, le reste étant globalement neutre (certaines actions en ont un peu créé, d’autres ont en beaucoup détruit en faisant faillite).
Donc en fait il faut maximiser ses chances d’avoir le prochain Apple, le prochain Exxon, le prochain Microsoft en portefeuille, et pour cela il faut diversifier au maximum (acheter un etf s&p500) ou au moins avoir une centaine d’actions, dans tous les secteurs, tous les pays.

On peut donc conclure sur l’aspect purement performance de la diversification : Oui, sur 100 investisseurs peu diversifiés (voir même single stock), une majorité feront moins bien qu’un investisseur en indiciel (etf sur le même espace).

Maintenant concernant l’aspect risque, que l’on mesure par la variabilité (écart type, ou mini/maxi) : oui les stratégies single stock ou peu diversifiées ont une plus grande variabilité. Par ex sur de l’indiciel à 10 ans ça va environ de -2% sur une très mauvaise décennie à +15% (par an) une très bonne.
Sur du single stock ça va de -100% (faillite) à +30% par an (environ, j’ai pas les chiffres en tête, mais apple a bien du faire ca non ? ).

Donc dans les actions, la diversification vous fait gagner sur les deux aspects, performance et risque !


À noter par contre que cette asymétrie positive n’est pas une condition nécessaire à ce que la diversification soit bénéfique sur un espace d’investissement.

Par exemple, si on prend comme espace l’ensemble des obligations Investment grade, je pense qu’il y a une forte asymétrie négative :
- une très grande partie des obligations ne va pas faire défaut, et va donc rapporter à horizon 10 ans entre 20 et 40% (total  sur 10 ans).
- une petite partie va faire défaut et rapporter 0
La moyenne sera d’environ +15% disons, et la médiane sera de +25% probablement.

Ce qui fait que sur 100 investisseurs non diversifiés, plus de la moitié feront mieux que le benchmark (l’indice).
Donc non, sur l’aspect strictement performance, la diversification n’apporte pas dans les obligations.

Par contre sur l’aspect risque, examinons l’intervalle des résultats possibles à 10 ans:
- une seule obligation : [-100%; +40%]
- un etf/ portefeuille diversifié d’obligations : [+10% ; +20%]

=> Le ratio de sharpe du portefeuille diversifié d’obligations sera bien plus élevé, et c’est ce qui compte. La majorité des investisseurs avec un portefeuille non diversifié auront un rapport de sharpe inférieur à celui de l’indice.

(Aparté : mesurer le ratio de sharpe et non la performance seule est important, comparer un portefeuille 100% actions à un fonds moins risqué qui a un mix 50 % actions 50% obligations est peu pertinent, mais c’est mieux que rien car le ratio de sharpe est compliqué à calculer).

Pour revenir à l’auteur, là où c’est réellement dommage c’est qu’il ignore les résultats scientifiques pour proposer une approche qui est à la fois dommageable sur le plan des performances et sur le plan de la psychologie de l’investisseur. Une approche non-diversifiée à toutes les chances de faire une grosse perte pour un investisseur débutant, ce qui risque de le dégouter de l’investissement.

D’autres approches aussi ne se fondent pas sur des résultats théoriques, notamment celles très populaires ici fondées sur les dividendes / les dividendes croissants / value / bonus capés / etc… Sans vouloir manquer de respect à ceux qui les proposent, ces approches n’ont pas de base théorique qui expliqueraient pourquoi elles auraient un couple rendement/risque supérieur à celles d’une approche passive (et je pense personnellement qu’elles ont un sharpe inférieur à une approche indicielle).

Par contre, ces approches apportent souvent un confort psychologique à l’investisseur, ce qui lui permet de ne pas faire de bêtises et de continuer à investir. Par exemple, dans une approche dividendes, se focaliser sur le dividende et ne pas regarder la baisse du portefeuille permet de ne pas vendre au pire moment (crise).

Au final, la qualité d’une approche est pour moi la somme de sa « qualité financière » et de sa « qualité psychologique », et rejeter la diversification revient à perdre sur les deux plans.


Markets are not perfect, but everybody else is worse

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[+2]    #11 16/04/2017 16h26

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Bonjour

Je partage l’avis de Buffett sur la diversification (phrases citées par Julien), auxquelles je rajouterai celle-ci:
"La diversification est pour ceux qui ne savent pas ce qu’ils font".

Concernant les études sur ce sujet, je note que toutes sont basées sur des comparaisons impliquant des investisseurs qui gardent longtemps leurs actions. Ce que je comprends puisque les calculs sont plus simples à faire.
Mais qu’en est-il d’un investisseur qui fait tourner son capital plusieurs fois dans l’année, enregistrant chaque fois des plus-values sur actions, en veillant toujours à rester dans le même sens que le marché?
C’est la concentration de son portefeuille qui lui permet de gagner plus, et à mon avis, sans qu’il court beaucoup plus de risques.
C’est pourquoi je pense que les débutants devraient diversifier, mais qu’ils pourraient concentrer davantage leur portefeuille au fur et à mesure qu’ils acquièrent de l’expérience. Autrement dit, la méthode utilisée (quelle qu’elle soit) et sa maîtrise jouent un rôle primordial en ce domaine.

Cordialement


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[+3]    #12 17/04/2017 07h17

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Bonjour,

merci pour vos commentaires smile

BobbyBoloss a écrit :

savez-vous si on constate une asymétrie positive des rendements similaire sur le marché français, européen…?

Je n’ai pas de données, mais j’en suis quasi-certain. Je ne vois pas de raison à ce que la situation soit différente en Europe et aux USA.

Aussi, on peut avancer deux explications à cette asymétrie:

- posséder une action est à "responsabilité limitée", c’est à dire qu’on ne perd pas plus que ce qu’on a mis (-100%). Alors qu’on peut gagner énormément (+1000% …).

- Une distribution même symétrique, devient à asymétrie positive par composition (compounding). Je reprends l’exemple du papier :
Supposons que toutes les actions rapportent soit +20%, soit -20% à un an. Moyenne 0, Médiane 0, Asymétrie 0.
En faisant l’hypothèse d’une indépendance entre les années, les retours à 2 ans sont :
   o 20%x20% = +44%, avec une probabilité de 25%.
   o 20%x-20% et -20%x20% soit -4%, avec une probabilité de 50%
   o -20%x-20% soit - 36% avec une probabilité de 25%
=> moyenne 0, médiane -4%, asymétrie positive. La probabilité d’obtenir un retour <0 est de 75%.

C’est bien sûr une simplification, mais ça aide à comprendre comment la courbe des retours à 1 mois, légèrement asymétrique, se transforme en une courbe fortement asymétrique à 10 ans et encore plus à horizon "durée de vie de l’action"

BobbyBoloss a écrit :

Je voudrais juste "corriger" un point, et dites-moi si je me trompe, mais j’ai appris à voir la performance et la volatilité comme un couple.

Tout à fait, et c’est la bonne approche selon la théorie financière, et c’est aussi mon approche.

BobbyBoloss a écrit :

Lorsque vous dites que la diversification n’apporte pas de bénéfice au niveau de la performance "stricte" pour un portefeuille d’obligations, ne voulez-vous pas dire plutôt au niveau du rendement?

Excusez-moi, c’est juste un problème de mots mais nous sommes parfaitement d’accord. J’ai employé "performance" comme étant votre "rendement" qui est un meilleur mot. Oublions "performance" smile je vous propose deux mots :
- Rendement (que je nomme parfois aussi par anglicisme "retour", "return")
- Rendement ajusté du risque (risk-adjusted return), qui est votre "performance" (lié au ratio de sharpe).

BobbyBoloss a écrit :

Et si tel était le cas, ne peut-on pas considérer qu’il est possible d’ajuster le risque de manière à obtenir un rendement plus élevé qu’un portefeuille non-diversifié pour un risque identique?

Exact ! On peut ajouter ou enlever du levier à un portefeuille qui a un meilleur ratio de sharpe suivant qu’on veut avoir un meilleur rendement ou moins de risque qu’un portefeuille donné.

@Sissi : je suis d’accord avec vous sur l’importance de la diversification dans les obligations, c’est ce que j’exprime  ici :
"=> Le ratio de sharpe du portefeuille diversifié d’obligations sera bien plus élevé, et c’est ce qui compte."

Sur l’approche de diversifier avec 20% d’obligations 10% d’or, et ensuite d’y mettre du levier, je la partage globalement.
La diversification idéale est en fait d’avoir un peu de tout (mais quand je dis tout, c’est tout big_smile) :
- un peu de private equity
- de l’immobilier dans tous les pays, de tous les types
- des obligations émergentes, liées à l’inflation, longues, courtes …
- des actions de tous types évidemment
- des forêts, des terres agricoles…
- un peu d’or (mais pas trop)

Par contre je ne conseille pas les autres matières premières qui ne rapportent rien intrinsèquement et qui n’ont pas la corrélation négative de l’or avec les actions sur le long terme.

Le problème c’est que le levier n’est pas si facile pour les particuliers, et coûte cher (en tout cas plus que pour les institutionnels).

Durun a écrit :

Concernant les études sur ce sujet, je note que toutes sont basées sur des comparaisons impliquant des investisseurs qui gardent longtemps leurs actions. Ce que je comprends puisque les calculs sont plus simples à faire.
Mais qu’en est-il d’un investisseur qui fait tourner son capital plusieurs fois dans l’année, enregistrant chaque fois des plus-values sur actions, en veillant toujours à rester dans le même sens que le marché?
C’est la concentration de son portefeuille qui lui permet de gagner plus, et à mon avis, sans qu’il court beaucoup plus de risques.

Bonjour Durun,

ce que vous exprimez là est une approche spéculative "rester dans le même sens que le marché", "rotation du capital".
Je ne suis pas du tout contre la spéculation qui est utile aux marchés financiers / la société :
1) elle permet d’assurer l’efficience des marchés par les opérations d’arbitrage
2) elle permet le transfert de risque entre les producteurs et les spéculateurs (cf futures sur matières premières)

Cependant, la spéculation est un jeu à somme faible (pour la partie 1), la partie 2 est à somme nulle), dans un marché déjà très efficient comme les marchés actions. Pour des investisseurs particuliers, qui se battent contre des hedge funds, des investisseurs pros, des HFTs etc… je pense que le jeu est à somme négative : certains vont réussir à dégager un profit, beaucoup vont faire des pertes. Le risque sera également important.

Mon post sur la diversification est pour une approche d’investissement, intrinsèquement buy & hold et fondée sur la capture du rendement supplémentaire du marché actions (et autres marchés risqués) par rapport au rendement sans risque (en anglais, "equity risk premium").
L’approche "investissement" n’est pas à somme nulle (cf s&p500 et autres indices, +7-8% par an sur 200 ans).

A noter que la plupart des approches "spéculatives" appliquées par des particuliers ne sont pas purement spéculatives, mais ont aussi une composante investissement, car elles sont globalement "long"..
Une pure approche spéculative est market neutral, c’est à dire qu’on short une action et est long l’indice (sectoriel ou du pays), ou on est long une action et short l’indice.

Si vous avez une approche spéculative "long only" concentrée, votre rendement sera :
- on part de la base, disons 7,5% par an
- on enlève une petite pénalité d’absence diversification, disons 1%, soit 6,5%
- on rajoute ou on enlève un facteur de spéculation, suivant que vous êtes "bon" ou non, disons +5% ou -5% : +11,5%, ou +1,5%

Je pense par contre que le risque est plus important, ce qui fait que le rendement ajusté du risque est moins attirant pour moi.

De manière plus théorique (et c’est là uniquement la mienne, je peux me tromper), en spéculant, vous ajoutez un facteur de risque, celui de votre performance qui sera bonne ou non. Mais personne ne vous "paie" pour ce risque. Votre rendement ajusté du risque diminue donc (en moyenne de tous les spéculateurs).

Pour compléter ce propos sur la spéculation par les investisseurs particuliers, je vous reproduit ici un graphique :



Et le résumé de l’étude
Trading Is Hazardous to Your Wealth: The Common Stock Investment Performance of Individual Investors

BRAD M. BARBER and TERRANCE ODEAN a écrit :

Individual investors who hold common stocks directly pay a tremendous performance penalty for active trading. Of 66,465 households with accounts at a large discount broker during 1991 to 1996, those that trade most earn an annual return of 11.4 percent, while the market returns 17.9 percent. The average household earns an annual return of 16.4 percent, tilts its common stock investment toward high-beta, small, value stocks, and turns over 75 percent of its portfolio annually. Overconfidence can explain high trading levels and the resulting poor performance of individual investors. Our central message is that trading is hazardous to your wealth.

Que je traduis pour les non anglophones
"Les investisseurs individuels qui possèdent des actions directement subissent une très large pénalité de performance dûe à leur trading actif. Sur 66 465 foyers possédant des comptes chez un grand broker de 1991 à 1996, ceux qui tradent le plus ont eu un rendement de 11,4%, alors que le retour de l’indice est de 17,9%. […]. La surconfiance peut expliquer la grande quantité de trading et la performance faible résultant des investisseurs individuels. Notre message central est que trader est dangereux pour votre patrimoine".

@Zeb : Je partage tout à fait votre avis.

Zeb a écrit :

Des péquins comme moi, aux moyens limités, aux compétences limitées

Zeb a écrit :

pour ceux qui savent très bien ce qu’ils font, qui savent très bien ce qu’ils ne peuvent pas faire, et qui connaissent leurs limites.

Je vais sortir légèrement du sujet (désolé), mais pour appuyer votre propos, j’ajouterais ce point sur la disproportion de moyens entre les professionnels et nous, investisseurs particuliers, en particulier pour ceux qui des approches de type quantitatives (par ex momentum).

Nous avons stockopedia, excel, et un compte de trading chez un broker francais.
Ils ont des terminaux bloomberg, des milliers de set de donnés sur des domaines variées, des centaines de développeurs qui implémentent des algorithmes permettant de détecter des stratégie potentiellement gagnantes, des centaines d’analyste diplômés en finance qui font des modèles, des coûts de transaction quasi-nuls, des gens qui ont 30 ans d’expérience…

Quel est "notre" chance de les battre ?
Pour moi, très faible.

Pour autant, si vous considérez que vous êtes personnellement moins informé et moins bon que le reste du marché (ce qui est mon cas),  êtes-vous condamnés à vous faire battre par le marché à cause de cette asymétrie d’information et de moyens ?
Non, car on peut faire la même chose que le marché en achetant un ETF (indice) smile !


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[+3]    #13 17/04/2017 17h46

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Bonjour

@Treffon

Ce que vous écrivez et qu’expliquent les études que vous citez ne font que justifier le Buy and Hold. De telles études existent en quantités industrielles sur internet. Il s’avère que cela correspond à votre philosophie d’investissement, donc cela vous parait la seule et vraie approche pour les modestes investisseurs que nous sommes.
Mais ce n’est pas si simple.

Voici le cycle de vie d’une action, pour une période de quelques mois à quelques années.



La phase 1 correspond à l’accumulation. Les grosses mains achètent en essayant de ne pas se faire repérer. Phase 2: la hausse. Phase 3, la distribution. Les grosses mains se débarrassent de leurs titres. Comme par hasard, les perspectives publiées concernant l’entreprise sont excellentes. Il faut bien convaincre l’investisseur lambda de continuer à acheter l’action. Phase 4, la chute. Puis on recommence.

Toutes ces études se basent sur la totalité du cycle, ce qui est normal. Mais supposez maintenant un investisseur qui n’intervient que dans les phases 1, et 4 (ventes à découvert). Vous constaterez alors que non seulement il encaisse de la performance, mais en plus avec une volatilité relativement faible. C’est-à-dire l’inverse de ce qu’affirment vos études, car c’est dans les phases d’incertitudes 1 et 3 qu’il y a le plus de volatilité. Étonnant n’est-il pas ?
Gare à vous si vous avez la mauvaise idée d’aller à l’encontre de la tendance dans les phases 2 et 4. Cela vous coûtera cher.

Un investisseur qui fait du Buy and Hold fera du 7 à 8 % sur le long terme avec un peu de chance (car même de nombreux gérants de fonds n’y arrivent pas). Buffett fait aussi du Buy and Hold, et pourtant, il fait du 20 %. Alors, à quoi est du la différence ? A la méthode comme je le disais.

Vous indiquez qu’en pratiquant comme je le fais, je fais de la spéculation.
Quand je suis une tendance de quelques heures sur les futures, sans aucune référence à des analyses micro ou macro économiques, mais me basant sur l’analyse technique seule, je fais de la spéculation.
Quand j’achète Peugeot pendant 3 mois pour prendre une phase de hausse, en me basant sur l’analyse financière (redressement d’un groupe qui a frôlé la déconfiture) et sur l’analyse technique (c’est-à-dire détecter ce que font les grosses mains et faire comme eux), je ne vois pas ou est la spéculation. Le cours monte parce que l’entreprise reprend de la valeur Si pour vous c’est de la spéculation, alors tout le monde spécule, même vous.

Quant au marché, ce n’est pas une girouette. Le plus souvent, il monte en débit d’année lors de la publication des résultats. Puis descend en milieu d’année car les sociétés doivent prouver leur capacité à refaire dans l’année N les mêmes performances que celles réalisées en N-1. Et remonte en fin d’année lorsqu’il devient clair qu’elles vont réussir. Ce qui ne fait que 3 tendances principales dans l’année.

Vous avez une formation scientifique, alors ne faites pas les erreurs que font la plupart des scientifiques qui s’intéressent à la bourse. On parle de comportements humains. Certains intervenants investissent de façon très rationnelle, d’autres pas du tout. Tout ça ne peut pas se réduire à des équations ou analyses statistiques. Quant aux études académiques, généralement, elles servent autant à faire avancer la connaissance du domaine que la réputation de l’auteur. Ne l’oubliez pas.

Toutefois, si vous désirez approfondir le thème, je vous suggère deux ouvrages.
Le premier, très célèbre, devrait vous plaire, puisqu’il va dans le même sens que vous. "Une marche au hasard à travers la bourse" de Burton G. Malkiel (prof à Princeton) chez Valor.
Le second pour vous aider à remettre en doute vos certitudes, qui réfute en partie le premier. "A non-random walk down Wall-Street" de W. Lo et Craig MacKinlay (profs à MIT et Wharton). Du beau monde.

Cordialement


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[+2]    #14 17/04/2017 21h57

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Bonjour Durun,

D’abord merci pour vos conseils sur les livres. Malkiel traine sur ma liste amazon depuis un bout de temps, il faut que je le lise un de ces 4. Et je viens d’ajouter le "non-random walk" à ma liste smile

Durun a écrit :

La phase 1 correspond à l’accumulation. Les grosses mains achètent en essayant de ne pas se faire repérer. Phase 2: la hausse. Phase 3, la distribution. Les grosses mains se débarrassent de leurs titres. Comme par hasard, les perspectives publiées concernant l’entreprise sont excellentes. Il faut bien convaincre l’investisseur lambda de continuer à acheter l’action. Phase 4, la chute. Puis on recommence.

Je ne suis pas très convaincu. Avez vous des exemples ou des statistiques pour appuyer votre propos, notamment le fait que les investisseur institutionnels achèteraient "avant" les particuliers ?
Ou le fait que les actions suivent en général ce cycle ?

Durun a écrit :

Un investisseur qui fait du Buy and Hold fera du 7 à 8 % sur le long terme avec un peu de chance

Le S&P 500 a fait par ex 9,87% de CAGR sur 1960 - 2016. En comptant un ETF à 0,4% de frais, ca fait du 9,5% environ, sans gérant actif et sans "chance". Mais même 7 ou 8% me satisfont amplement car ils sont accompagnés d’un risque "faible" me permettant d’investir une grande partie de mon patrimoine en actifs risqués.

Durun a écrit :

Buffett fait aussi du Buy and Hold, et pourtant, il fait du 20 %. Alors, à quoi est du la différence ? A la méthode comme je le disais.

Bien sûr, la méthode et les moyens ne sont pas les mêmes. Et même Buffet est un "rigolo" à côté des gars de Renaissance Technologies par exemple (quantitative hedge fund). Je vous conseille cet article :
How Renaissance?s Medallion Fund Became Finance?s Blackest Box - Bloomberg

Rendement par an
1988 : +8%
1989 : -4%
1990 : +56%
1991 : +39%
1992 : +34%
1993 : +39%
1994 : +70% !
1995 : +38%
1996 : +31%
1997 : +21%
1998 : +41%
1999 : +24%
2000 : +98% !
2001 : +33%
2002 : +33%
2003 : +27%
2004 : +29%
2005 : +33%
2006 : +51%
2007 : +85% !
2007 : +98% !
2009 : +47%
2010 : +34%
2011 : +37%
2012 : +29%
2013 : +47%
2014 : +39%
2015 : +36%

Bilan : une année de perte, et les autres années sont plutôt pas mal. Je trouve 39,5% de CAGR sur la période, contre 10,1% pour le s&p500.

Comment font ils ?

Bloomberg a écrit :

By studying cloud cover data, they found a correlation between sunny days and rising markets from New York to Tokyo. “It turns out that when it’s cloudy in Paris, the French market is less likely to go up than when it’s sunny in Paris,” he said. It wasn’t a big moneymaker, though, because it was true only slightly more than 50 percent of the time. Brown continued: “The point is that, if there were signals that made a lot of sense that were very strong, they would have long ago been traded out.?… What we do is look for lots and lots, and we have, I don’t know, like 90 Ph.D.s in math and physics, who just sit there looking for these signals all day long. We have 10,000 processors in there that are constantly grinding away looking for signals.”

Donc je suis bien d’accord avec vous que l’évolution des marchés est prévisible pour certains (on peut dire que les résultats de Renaissance Technologies ne sont pas dû au hasard, mais à un "skill" "compétence" avec une très grande confiance statistique).

Ce que je veux dire, c’est que quelle est la chance d’un investisseur particulier de repérer une erreur de pricing comme celle par exemple de Peugeot avant que Renaissance Technologies et équivalents la détectent ?
Personnellement, je ne pense pas être capable de faire mieux qu’eux de manière persistante et sans augmenter de manière importante mon risque.

Durun a écrit :

Quand j’achète Peugeot pendant 3 mois pour prendre une phase de hausse, en me basant sur l’analyse financière (redressement d’un groupe qui a frôlé la déconfiture) et sur l’analyse technique (c’est-à-dire détecter ce que font les grosses mains et faire comme eux), je ne vois pas ou est la spéculation. Le cours monte parce que l’entreprise reprend de la valeur Si pour vous c’est de la spéculation, alors tout le monde spécule, même vous.

je ne sais pas si j’ai la bonne définition de l’investissement/spéculation, mais pour moi voici ce qu’est l’investissement :
c’est l’opération d’utiliser un capital fourni par un investisseur et de le combiner avec du travail fourni par des hommes pour produire des biens ou des services, en espérant un salaire pour les salariés et un rendement pour l’investisseur.

Quand une entreprise investit dans une machine, elle ne le fait pas pour espérer revendre cette machine plus cher : elle le fait pour produire des biens.

Quand un investisseur donne par exemple de l’argent à une entreprise lors d’une introduction en bourse (par exemple facebook), ou lui en prête via une obligation, c’est pour qu’elle les mette en oeuvre dans des projets qui créent de la valeur, qui est soit capitalisée dans un plus grand développement de l’entreprise, ou qui est rendue à l’actionnarie (intêrets, dividendes, rachats d’actions).

La relation parait distante de nos jours entre la bourse et l’investissement car les marchés d’actions publics sont plutôt un endroit où les entreprises rendent l’argent aux actionnaires, l’apport en capital aux entreprises se fait plutôt sur les marchés de private equity. Mais pris dans l’ensemble (public + private equity), c’est le principe.

Pour prendre un exemple plus facile à comprendre sur l’immobilier, si vous achetez un appartement pour essayer de le vendre plus cher dans 3 mois car vous pensez qu’il est bon marché, vous spéculez.
Si vous construisez un appartement pour le louer, vous utilisez votre capital pour une action productive (la fourniture de biens de logement).

Encore une fois, j’insiste sur le fait que je ne porte pas de jugement moral sur la spéculation. Elle est utile aux marchés financiers et à la société. Elle est indispensable aux bon fonctionnement des marchés que des gens repèrent les erreurs de prix et les corrigent.
C’est juste que je ne la conseille pas aux investisseurs particuliers, car son utilisation de manière profitable est peu probable.

C’est mon opinion sur la différence spéculation/investissement, après peut-être il y a t-il des définitions plus formelles et plus juste que celle-ci ?

Durun a écrit :

Quant aux études académiques, généralement, elles servent autant à faire avancer la connaissance du domaine que la réputation de l’auteur. Ne l’oubliez pas.

Pour très bien connaitre ce domaine, je pense que le qualificatif "autant" est un peu fort. Et même si c’était le cas, je ne pense pas que cela rende contestable les conclusions d’une étude. Qui "payerait" un chercheur pour montrer que trader est dangereux ?

Dernière modification par Treffon (17/04/2017 22h02)


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[+2]    #15 25/05/2017 11h47

Banni
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Peu me chaut ce que font Buffet, Graham ou autres gourous dont j’ignore les noms. Les convictions, je les réserve à la politique, mais je n’en ai aucune pour gérer mon portefeuille.

En l’espace de 2 séances, deux valeurs de mon portefeuille, Acacia et Pétrofac, ont perdu le tiers de leur capitalisation boursière sur de simples soupçons de fraude : exportation dissimulée d’or pour la première, corruption de fonctionnaires marocains pour la seconde.

Le portefeuille comprenant une centaine de lignes, ces vicissitudes me font perdre 0,3%, ce qui ne troublera guère ma partie de pétanque de cet après-midi ni l’apéritif qui s’ensuivra. Tout au plus, cela me donnera-t-il envie de frauder un peu le cours du jeu si l’occasion s’en présente…

Si j’avais eu des convictions et avais concentré mon portefeuille sur ces 2 valeurs, je serais propre !

La fraude est par définition connue des seuls "insiders" de la société, ceux qui prennent en toute connaissance de  cause la décision de frauder. Les "outsiders" que sont les petits actionnaires n’ont aucune connaissance de ces turpitudes et ne peuvent fonder leurs décisions d’achat ou de vente que sur le seules informations ouvertes, qui ne font jamais mention de l’éventualité d’une fraudes

La fraude, même lorsqu’elle est simplement allégué ou soupçonnée, a toujours des conséquences dévastatrices sur les cours de bourse. Son caractère imprévisible milite ô combien pour la diversification.

On notera néanmoins que le risque de fraude est nettement accru pour le sociétés qui interviennent dans des pays où il est difficile d’obtenir le moindre contrat ou d’exercer une quelconque activité sans graisser des pattes de fonctionnaires ou de politiques. De facto, cela rend hélas les activités en Afrique beaucoup plus risquées.

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[+2]    #16 27/05/2017 12h55

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Il est évident que plus on est concentré plus on a de chances de sur-performer et de sous-performer.
Ces chances de surperformer et sous performer sont égales, si la distribution des performances suit une loi normale.

Si on regarde la performance passée des entreprises actuelles sur le passé c’est le cas. J’ai fait le calcul sur Euronext (un peu plus de 700 lignes). J’ai regardé l’impact sur le nombre de lignes dans un portefeuille.
J’ai simulé 2000 portefeuilles tirés au hasard avec 1, 2 3 … 500 lignes (équipondérées, sans les dividendes). Vous avez ci-dessous l’analyse statistique des 500 * 2000 portefeuilles : écart type, % de portefeuilles avec une performance négative, et % des portefeuilles avec une performance supérieure à 15%. Sachant que, sur 5 ans, la moyenne des actions a fait 8,5% et la médiane 9,5%.



On voit que l’écart type de la distribution des portefeuilles baisse très rapidement : 9% pour 5 sociétés en portefeuille et 5% pour 10 sociétés. Moins de 4% des portefeuilles avec 20 sociétés ont été négatifs, alors que 27% des sociétés prises individuellement ont été dans le rouge.

On pourrait croire qu’un portefeuille de ving lignes diversifie … mais l’histoire ne s’arrête pas là.

Le problème est que la distribution des performances sur le long terme ne suit absolument pas une loi normale et je n’ai pas pris en compte le biais du survivant. Par exemple, Hendrik Bessembinder a démontré dans "Do Stocks Outperform Treasury Bills? (2017)" que sur les 26000 actions qui sont apparues depuis 1926 aux Etats-Unis, seulement 1000 ont créé de la valeur par rapport au cash. Trouver ces 1000 valeurs est pour le moins difficile si l’on a un portefeuille concentré.

Vous pouvez voir le pareto de la valeur total pour les actionnaires :


Le pense qu’avoir un portefeuille très large apporte une tranquillité d’esprit difficilement comparable. Ca tombe bien c’est facile et pas cher avec les ETF.

La version longue est sur mon blog dans l’après-midi.

Dernière modification par Fructif (27/05/2017 12h58)

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[+2]    #17 27/05/2017 15h53

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J’ai fait le même principes sur les 3000 plus grosses sociétés avec un historique de plus de 5 ans (attention il y en a un bon paquet qui ont un historique de moins de 5 ans)



Je n’ai pas pris les micro stock. Plus on va dans les small/micro plus il faut diversifier car la gamme de performances est beaucoup plus large (ce qui fait dire à certains qu’il y a plus de choses à faire en matière de stock picking … mais aussi plus de risques).

Par ailleurs, c’est une diversification sur un seul marché, … il faudrait aussi diversifier mondialement ! Ca multiplie la taille du portefeuille.

Nor, Jef,
Ces graphiques ne parlent que de l’influence de la diversification, c’est pour celà que l’on prend des portefeuilles random (des moyennes, écart types de portefeuilles random …)

Après, les compétences d’un stock picker ou d’un market timer, c’est un autre sujet. Ces graphiques ne traitent pas de ce sujet.
Mais pour rappel 95% des fonds font moins bien que leur indice de référence, et donc a fortiori qu’un portefeuille random équipondéré (vu qu’il est tilté small et même value).
D’ailleurs, je rappelle qu’un prix Nobel a dit/écrit que les stocks picker ne surperformaient dans l’immense majorité des cas que par chance (Luck versus Skill in the Cross-Section of Mutual Fund Returns E. Fama). Un prix Nobel n’a pas toujours raison, mais il n’est pas le seul à le dire.

Cela étant, vous pouvez tout à fait penser que vous pouvez sélectionner les quelques entreprises géniales au meilleur moment. A mon avis, il faut juste bien réflechir à pourquoi vous y arrivez et pas l’immense majorité des autres.

Je ne dis pas complètement que c’est impossible, vous savez que je fais du stock picking quantitatif. Mais bon, il faut relativiser …

Et encore une fois c’est un autre débat.

Dernière modification par Fructif (27/05/2017 20h13)

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[+3]    #18 27/05/2017 18h43

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Bonjour

InvestisseurHeureux a écrit :

Avez-vous des sources pour l’une et l’autre de ses affirmations ?
Car dans la mesure où ce sont les professionnels qui font le marché boursier (les particuliers en direct ne représentent qu’une infime partie des transactions), je ne vois pas comme c’est possible ?

Si par "sources" vous entendez des études universitaires, je n’en connais pas mais il doit y en avoir.

Par contre la littérature boursière ne manque pas. En particulier des ouvrages vendus à des millions d’exemplaires et traduits en de nombreuses langues.

+ John J. Murphy, "L’investisseur visuel",
+ Alexander Elder, "Vivre du trading",
+ Steve Achelis, "L’analyse technique de A à Z",
+ Marcel Link, "Trading gagnant",
etc …

Bien sûr, ils ne font pas partie de votre bibliothèque puisque pour vous l’analyse technique ne sert à rien.  Mais ces ouvrages qui parlent investissement et trading ont un point commun. Définir avec précision les tendances du marché pour ne pas aller contre elles. Et tous reconnaissent l’importance de la MME 200 (Moyenne Mobile Exponentielle) pour le long terme, très suivie par la très grande majorité des professionnels.

En conservant des titres passés sous la MME 200, vous devenez des proies et ils vous plument doublement. D’abord en vous revendant des actions que vous considérerez comme n’étant pas chères. D’autre part, une fois cédées, en vendant le titre à découvert, ce qui le fait plonger encore plus.

Comme je l’ai dit, je constate que les fraudes apparaissent quand les actions passent sous la MME 200. C’est le cas d’Acacia et Pétrofac dont a parlé stokes. Mais aussi de Tesco, de Gowex, et il y en a probablement d’autres. Je ne dis pas qu’il y a fraude, mais vous rencontrez aujourd’hui des problèmes avec Cominar qui côte 13,21 CAD, dont le cours est à la baisse et sous la MME 200 depuis mai 2013 (il était à environ 24 CAD à l’époque).

Hélas, moi aussi j’hésite à me séparer de certains titres et je fais encore de telles erreurs. Mon portefeuille a perdu 18 % en 2016, parce que j’ai attendu un krach qui n’est pas venu, et surtout parce que j’ai accordé trop d’importance à l’analyse financière.
Société Générale a publié un bon résultat net de € 3.559 Mls en 2015, ce qui n’a pas empêché le titre de passer de 46 à 25 €. En 2016, le résultat net fut aussi bon (3.402 Mls), et le cours fut propulsé de 26 à 50 €.
Pour Unipolsai en Italie, le cours est descendu de 2,4 € à 1,25 € malgré un résultat correct de € 711 Mls en 2015. Mais comme ce résultat a baissé à € 497 Mls en 2016, le cours est remonté de 1,25 à 2,25 € …
Comme j’ai un portefeuille concentré (5 lignes), j’ai payé cash mes bêtises car je ne suis pas sorti quand ces cours sont passés sous la MME 200, mais bien plus tard.
J’ai passé toute ma carrière dans la finance et les chiffres, mais je n’hésite pas à le dire. Le marché a toujours raison, et il faut l’accepter. Il ne faut pas piédestaliser l’analyse financière qui n’intègre pas l’environnement économique. Aujourd’hui, je suis revenu à l’essence de ma méthode, l’analyse financière au service de l’analyse du marché, c’est-à-dire de l’analyse technique (et non l’inverse), et j’ai récupéré en 6 mois l’intégralité de mes pertes. Mais j’ai perdu 1 année.

Quant à Warren Buffett, je me demande s’il ne regarde jamais un graphe avec une MME 200.
Il vend IBM au sommet du cycle à 180 $ juste avant que le titre ne baisse et traverse cette MME 200 à 165 $ (le cours est à 152 maintenant). Et je suis quasi certain qu’il va encore céder une partie ou la totalité de sa position. Pour Tesco, il a vendu en 2014 alors que l’action a croisé à la baisse la MME en 11/2013. EXXON passe dessous en 9/2014 et il vend en 2015. De même, Walmart passe dessous en 4/2015 et il solde en 2016.

Quant à Amazon, Google et Apple, ces 3 actions sont en pleine tendance haussière et au dessus de leurs MME 50 et 200 respectives. Compte tenu de leurs valorisations, je me demande bien comment ces investissements seront justifiés par son approche value.

S’il y a bien une suggestion que je puisse donner à des investisseurs long terme, c’est de respecter la tendance du marché. Haussier au dessus de la MME 200, baissier en dessous. Se séparer sans tarder des actions qui franchissent ce seuil critique à la baisse.

Cordialement


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[+2]    #19 27/05/2017 19h43

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Froidevaux,
exemple sur Investing.com vous sélectionnez un titre puis vous allez dans son graphique puis sélectionnez Indicateurs / Moving average / vous reglez 200 j.
et il y a sans doute de nombreux autres sites.
bon week end.

Dernière modification par skywalker31 (27/05/2017 19h48)


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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[+2]    #20 05/03/2018 19h01

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Tiens Morningstar vient de sortir une analyse sur la performance des fonds actifs en fonction du nombre de lignes du portefeuille.



Il y a une très nette différence : les fonds concentrés font beaucoup moins bien que les fonds diversifiés.

Dans l’article de Morningstar, l’auteur fait des commentaires intéressants, notamment sur la limite de son analyse. Mais déjà ce tableau est très parlant.

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[+6]    #21 17/10/2018 10h10

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 Hall of Fame 

Je ne savais pas où écrire ma petite bavure. Genèse : j’ai pensé à l’écrire en lisant le lancement d’un portefeuille d’actions d’un IH commencé il y a quelques semaines. Dans ce portefeuille (intéressant au demeurant), j’ai lu le fameux "10 lignes c’est déjà assez diversifié d’après les études, on n’a plus que 9 % de risque spécifique et on est équivalent à 91 % du risque de marché". Mais cela faisait en fait plusieurs fois que je lisais ce genre d’affirmations (je connais le papier de départ d’ailleurs) et un compteur s’est incrémenté dans mon cerveau.

Je voudrais tordre le cou à cette idée qui s’est répandue dans la sphère francophone de l’investissement (en grande partie, mais pas uniquement, à cause de Serge Belinski et Thomas, oui encore eux…). C’est FAUX. Certes, il y a quelques papiers qui démontrent que le "risque spécifique n’est plus que de 9 % au-delà de 10 valeurs et de 5 % au delà de 15" sauf que, sauf que… 1- il y a plus de papiers qui démontrent qu’il faut au contraire des valeurs au-delà de 20 et 2- même les papiers avec des chiffres bas ont PLEIN de conditions de calculs que personne n’a jamais lues… enfin si moi wink 
Oui des conditions sur une décorrélation entre les entreprises en portefeuille entre : 1- les secteurs et 2- les pays !

A mes débuts, j’ai lu une dizaine de papiers sur le sujet. J’avais commencé par ce papier historique et j’ai lu ensuite plusieurs papiers, tous avec un h-index élevé. https://www.researchgate.net/profile/Me … 4652c2.pdf

Ma conclusion, fondée sur toutes ces lectures, est que 20 lignes (et non pas 15 ou 10 !) est un minimum pour s’affranchir du risque spécifique pour un investisseur averti et maximiser la performance à long terme. Mais pour un investisseur "non averti", je mettrais plutôt ce nombre à 25 ou 30. Eh oui ! En effet, un investisseur particulier a : 1- souvent un biais national (déjà on commence mal sur la vraie décorrélation), 2- dans 99,99 % des cas ne fait pas de calculs fins de corrélation de ses lignes, 3- est naturellement attiré par un type d’entreprises car il a un "style" (rebelote bonjour la décorrélation).

Et on revient sur le fait que, hors compétences particulières, appétence pour le sujet et/ou (petits) avantages comparatifs, la majorité d’entre nous devraient avoir des ETFs… d’autant que les frais sont de plus en plus bas.

(en 6 ans, je suis passé de 0 % de ma part actions sur des ETF et/ou fonds à 15 % et ce alors que le portefeuille grossissait)


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[+5]    #22 22/10/2018 15h07

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Wift a écrit :

@Evariste : Je suis 100% d’accord avec vous. Je disais que les marchés étaient globalement efficients dans le sens où il n’est pas trivial de trouver de vraies situations asymétriques et qu’on a intérêt à concentrer quand on les trouve.

@Fructif : Quand je parle de théorie moderne du portefeuille je parle de la théorie financière développée par Markowitz dans les années 50 et utilisée par beaucoup de monde aujourd’hui. Et non, les variables aléatoires ne sont pas forcément normales (c’est une hypothèse qui a été faite après dans la pratique pour simplifier les simulations numériques, je ne m’attarderai pas sur cet aspect encore plus absurde).

Merci pour l’article, c’est très intéressant mais ne dit rien de nouveau (et c’est pour ça que je disais dans mon message précédent, que le problème avec ces raisonnements réside dans le fait de regarder les actions comme des variables aléatoires et en gros paquet). Je m’explique : à l’échelle nationale ou mondiale, les entreprises se cannibalisent globalement. Une entreprise arrête de créer de la valeur lorsque la compétition devient trop féroce, son marché s’éteint ou son management fait n’importe quoi. Elle est donc vouée à la mort et ce n’est donc pas étonnant que seul un petit nombre d’entre elles connaissent des parcours brillants (les fameux baggers). Finalement, le paquet pris dans son ensemble ne performe pas bien (la valeur créée par les gagnants compense à peu près la valeur détruite par les perdants).

On pourrait se dire : pourquoi alors le S&P500 ou le CAC40 surperforment les obligations sur le très long terme ? Je pense que c’est dû au fait que beaucoup d’entreprises dans ces indices ont des avantages compétitifs durables donc elles sont moins susceptibles de détruire de la valeur.

En conclusion, je pense que c’est aussi idiot de surconcentrer (< 10 actions) et que de surdiversifier (> 100 actions). De là à dire que le nombre optimal est 10, 20 ou 50 actions, je pense que c’est impossible à dire. Cela dépend de son expérience personnelle (est-ce qu’on investi sur des entreprises avec de fortes barrières à l’entrée, est-ce qu’on a beaucoup de temps pour faire le suivi, est-ce qu’on a un large cercle de compétence, etc…).

Et donc excepté critiquer un modèle, que proposez-vous ? La critique est facile… l’art est difficile.

En l’état des connaissances, c’est la meilleure vision des marchés. Sinon écrivez des papiers académiques, je les lirais avec plaisir. D’autant que vous ne citez AUCUN fait ou chiffre, juste des "sentiments" et jugements. Quand je lis ce que certains adeptes de la concentration écrivent à coup de "je peux être meilleur que le marché" (car ne nous y trompons pas, c’est ce qui est derrière, cette croyance de pouvoir l’être) alors que dans le même temps ils font des erreurs que, même moi non-spécialiste des finances, je détecte… j’ai peur pour leur portefeuille.

Curieusement, très "curieusement", sur ce forum, plus un investisseur est "chevronné" (en tout cas en nombre d’années), moins il pense pouvoir facilement battre le marché.

J’écris surtout cette bavure pour tous les lecteurs / débutants afin qu’ils ne se jettent pas à corps perdu dans une croyance dangereuse.

J’édite car depuis je viens de lire un autre point. Wift, vous disiez avoir compris le point de Simouss mais ce que vous écrivez au-dessus le contredit ! L’avantage des ETFs c’est JUSTEMENT que vous éliminez les perdants au fur et à mesure car ils sortent de l’indice. Donc vous avez bien une grande partie des avantages de la diversification sans une partie des inconvénients (il en reste quand même).

Et si on parle diversification en stock-picking, oui il n’y a pas de valeur absolue mais vu le peu de connaissances des corrélations pour un investisseur amateur, 25 est un minimum. J’ai cité plusieurs articles. Fructif plein d’autres. Vous ne faites qu’écrire, je résume "on peut rien conclure". Ben si justement on peut ! Un peu d’humilité ne serait pas de trop… ou des faits. Peut être que c’est un passage obligé des débutants  (ou disons qui ont un an de bourse et de lectures)… et que nous devons tous passés par là pour le "ressentir"… sniff ! Mais diable regardez les portifs très concentrés du forum depuis 8 ans (disons <12 valeurs), ils ont quasiment tous fini par boire le bouillon à un moment.

C’est vraiment pour les débutants que j’écris ça. Attention à l’hubris smile

Dernière modification par PoliticalAnimal (22/10/2018 20h23)


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[+3]    #23 03/11/2018 13h56

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Je me permets d’essayer d’ajouter mon grain de sel.

Tout l’intérêt de la diversification est bien de limiter le risque intrinsèque d’une action. Si on compare 2 investisseurs, l’un étant diversifié et l’autre concentré et ayant chacun eu les sociétés Lehman Brothers et Enron dans leur portefeuille, l’impact des 2 faillites ont coûté proportionnellement beaucoup plus d’argent à l’investisseur concentré qu’à l’investisseur diversifié.

Car l’importance de la diversification n’est pas dans la capacité à générer directement un rendement supérieur mais clairement dans la baisse du risque du portefeuille.

Premièrement, il faut prendre en compte qu’en tant qu’investir particulier, nous n’avons aucun contrôle sur les sociétés. Si elles décident de manipuler les comptes ou de faire de la rétention d’information, nous n’en saurons rien jusqu’à ce que l’affaire éclate et il sera probablement trop tard à ce moment-là. Nous pouvons faire toutes les analyses possibles, nous ne pouvons pas tout savoir.

Deuxièmement, il est très probable qu’on se trompe lors de nos analyses et une grosse erreur peut vite coûter cher surtout si le portefeuille est concentré.

Je ne sais pas quel est le nombre idéal d’action, mais c’est vrai que dans mes études on a souvent entendu le nombre 25 ou 30 actions. En effet, on arrive encore à suivre individuellement toutes les actions et le risque intrinsèque a beaucoup moins d’impact sur l’ensemble du portefeuille. Après, cela dépend de chacun je pense.

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[+2]    #24 05/11/2018 01h32

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Franckielestore a écrit :

A toutes fins utiles puisque vous demandez des sources sérieuses :

On peut commencer par lire Benoit Mandelbrot , mathématicien français, qui a brillamment remise en cause toutes ces théories d’efficience des marchés :  en anglais   ou en français

Oui merci j’avais parcouru la version anglaise (j’imagine que la version française est identique ?) mais ce n’est pas un bouquin de finance (il n’y a quasiment aucune équation / démonstration). Sans doute une exigence de son éditeur. Curieusement personne n’a construit à partir de son idée. Mandelbrot est un génie des mathématiques mais ça sent très fort le "si j’appliquais ma théorie des fractals à la finance ?"…

A-t-il rédigé des papiers académiques à partir de cette idée ? Ce serait plus intéressant / convaincant que ce livre de vulgarisation qui manifestement n’a pas fait grand bruit ensuite.

Surtout, en tout cas dans ce livre, il ne propose pas de modèle alternatif juste une vague ébauche mais peut être dans des papiers académiques en effet que je serais ravi de lire.

En le lisant, j’avais pensé très fort à l’un des plus grands génies de tous les temps, Kurt Gödel qui avait voulu appliquer sa méthode et sa rigueur en médecine car ils trouvaient les médecins trop bêtes… ils ne croyaient pas les psychiatres qui lui disaient qu’il était paranoïaque et qu’ils lui proposaient de le soigner… le gars est mort de faim littéralement… hmm

vschmitt a écrit :

crosby a écrit :

J’ai noté qu’il y a une grande diversité d’opinions à propos du bon degré de diversification. Certains (Sergio ?) préfèrent des positions très concentrées, mais l’argument théorique (CAPM, frontière efficiente etc) semble être une justification suffisante pour d’autres pour précisément chercher à avoir le plus de lignes différentes dans leur portefeuille.

Je me demande donc ce qui devrait être le nombre de titres optimal dans un portefeuille, et pourquoi, selon vous. Et plutôt que titres, je vais même dire le nombre de noms, ou de sociétés différentes. Parce qu’on peut avoir des actions, des options, warrants etc sur la même boîte.

Pour ma part, au-delà de 5 je trouve que ça devient un peu trop, et il n’est pas possible de vraiment suivre ce qu’il se passe, et de pouvoir analyser les choses en détail.

Implicitement, l’argument théorique de la diversification de me convainc absolument pas. Les probabilités et les jolies distributions gaussiennes de la théorie financière, c’est bien pour modéliser les choses qui sont vraiment aléatoire. En un sens si l’on doit recourir à cette approche pour estimer les paiements futurs d’un titre c’est simplement qu’on a pas assez bossé pour comprendre/analyser/étudier le business de la société.

Pour moi le simple fait de se demander s’il faut concentrer ou diversifier un portefeuille est une erreur. Si je trouvent 10 bonnes opportunités, j’en prend dix, si je n’en trouve qu’une j’en prend qu’une et si je n’en trouve pas je n’achète rien.

Avant j’avais tendance à diversifier mon portefeuille car je me croyais couvert mais c’était une erreur, car vaut-il mieux acheter 30 entreprises médiocres ou une seule performante ? Ce qui a changé est ma capacité à discerner les meilleurs opportunités, ce que je n’était pas capable de faire avant.

A l’heure ou j’écris ces lignes je n’ai que deux entreprises dans mon portefeuille ce qui me permet de faire un suivit très approfondit de l’évolution des fondamentaux et des perspectives d’avenir. Ça me laisse aussi beaucoup plus de temps pour moi car j’ai appris avec le temps que le temps est la plus grande richesse qu’un Homme peut posséder.

Et où se trouvent les détails de votre portefeuille ? J’ai hâte de le lire… enfin les 2 lignes qu’il contient.

Dernière modification par PoliticalAnimal (05/11/2018 01h36)


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[+1]    #25 12/08/2022 15h51

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En février dernier, Richard Kersley, responsable global product management chez Credit Suisse, et Paul Marsh, professeur à la London Business School, montraient que même avec 100 valeurs mobilières en portefeuille la tracking error restait significative.

100 valeurs "au hasard" ne sont en effet pas le marché.


A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.

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