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[+1]    #1 18/05/2017 13h49

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Excellent article sur Amazon et leur domination du monde de l’(e)commerce, domination qui ne peut que grandir.

En anglais
Why Amazon is eating the world  |  TechCrunch

Mots-clés : actions

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[+2]    #2 16/06/2017 18h56

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Gaspode a écrit :

Si je recherche un multitool par exemple, Amazon.fr va retourner 16043 résultats pour Leatherman et 111 pour leatherman wave. Sur ces derniers, une bonne partie est de la contrefaçon ou des produits n’ayant rien à voir comme un livre de Stephen Leatherman sur le wave modelling. Il n’y a que 4 modèles de ce multitool et une demi douzaine d’accessoires.

Si je vais sur le site qui va bien, (knivesandtools.fr qui malgré le nom est Néerlandais), il est bien plus facile de comparer et trouver le modèle exact qui va bien, avec l’assurance que ce sera le vrai produit et pas une copie chinoise de mauvaise qualité. Les prix et les frais de livraisons sont les mêmes.

Mon ressenti est très différent.

Lorsque je tape "multitool" dans Amazon.fr s’affiche une page avec un Leatherman et une alternative trois fois moins chère, que je prendrais en considération avant d’acheter un Leatherman.
D’autant plus que sur Amazon, on dispose de très nombreux commentaires sur ces deux produits, ce qui facilite le choix.
Sur knivesandtools.fr il faut scroller pour trouver un Leatherman et les alternatives présentées avant sont bien plus onéreuses.

Si je cherchais un Leatherman wave, c’est ce que je taperais et j’obtiendrai un meilleur prix sur Amazon.fr.

La plupart des consommateurs ont probablement un google-fu médiocre (merci de m’avoir fait découvrir ce mot) et leurs recherches se font de plus en plus fréquemment directement sur Amazon :


Amazon continues to grow lead over Google as starting point for online shoppers – GeekWire

Disclaimer : je suis client Amazon Prime, actionnaire (minoritaire) et je ne prévois ni vente ni achat sur ce titre.

Ah, tiens, Amazon se diversifie : NYT : The Amazon-Walmart Showdown That Explains the Modern Economy

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par BNH (16/06/2017 19h36)

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[+3]    #3 18/06/2017 23h10

Membre (2013)
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L’exemple du leatherman illustre totalement ce que disait IH concernant les retailers face a amazon. La pince multifonction que vous désignez est directement par le fabricant sur amazon 5% moins chère que sur votre site. Leatherman a souscrit,comme beaucoup de fabricant au programme FFA et vous recevez votre pince le jour même ou le lendemain.

On comprends pourquoi amazon écrase la concurrence. En qualité d’investisseur, il faut faire attention a prendre du recul sur son comportement qui n’est pas forcément représentatif. 

Amazon masque sa réelle rentabilité en passant une grosse partie de ses capex en charges opérationnelles.

Un lien très interessant qui explique comment Amazon génére 15 mds de $ de trésorerie avec un bénéfice de l’ordre du milliards:

Does Amazon have a cash flow problem? - Batalha Capital Management

Ce qui explique que finalement que la dette d’amazon est stable et qu’il n’y a nul besoin d’AK malgré l’omniprésence d’amazon.

A mon sens, Amazon a un bel avenir devant lui et peut se permettre d’aller se frotter à la grande distribution en rachetant Whole Food. J’y vois une réponse à l’offensive de wallmart sur le digital. Amazon n’a jamais caché. Il y a un boulevard dans lequelle Amazon peut s’engouffrer aux US à savoir des supermarchés plus petits tailles de proximité. (du monoprix pour faire simple). A mon avis ils achetent 5 ans pour 13 mds; ce n’est pas si chère. Amazon, contrairement à ce que vous dites Gastopode, n’a jamais fait de low cost et le positionnement "haut de gamme " Whole Food corresponds bien a amazon.

La force essentiel c’est de savoir transformer ses principaux centre de cout en centre de profit. On pense tout de suite à AWS mais ce n’est pas le plus gros. Le plus important c’est l’accompagnement des vendeurs maketplace sur amazon et ailleurs:

- Fullfillement by amazon. En ouvrant aux vendeurs le réseau logistique, service client et de transport pour vendre sur amazon et sur tout site de e-commerce. Il y a un véritable boom de cette activité qui fait qu’au final la logistique ne coutera plus rien a amazon et ce dès cette année aux US

Amazon records fast growth in Fulfillment by Amazon 3PL service – DC Velocity

- Amazon advertising qui se lance en tant qu’agence et non un simple prestataire. Ils exploitent leur data utilisateurs qui n’a pas d’équivalement et propose de la publicité sur amazon, ses devices (kindle en tête) mais aussi de la publicité traditionnelle (affichage sur les véhicules, les emballages, les consignes…) mais aussi sur le streaming.

Le DG de WPP voyait dans cette offre un sujet qui l’empêchait de dormir la nuit et à raison. Pourquoi payer du clic google lié au search quand la majorité des gens ne passe plus par le search dans leur acte d’achat ?

- Ils proposent des services financiers, du prêts au pme, des solutions de paiement (amazon pay) …

Ils restent sur un marché porteur 15% de croissances au US et gagne des parts de marché. On voit amazon exploité sa moat sur le e commerce et un retour de plus en plus rapide des offensives par rayons.  Ils ont mis très longtemps à s’imposer sur le livre, le disque, l’electronique. Si on prends l’offensive sur le prêt à porter, ils auront mis moins de 3 ans pour s’imposer comme 1ier retailer et dépasser macy.

Sans compter, tout ce qui est high tech (Alexa en première ligne)

Vous l’aurez compris je suis actionnaire d’amazon et ce depuis 2004 et je renforce régulièrement. c’est ma première ligne (et pas seulement parce j’ai vendu 90 % de mon portefeuille il y a peu).

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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[+1]    #4 26/09/2017 16h16

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Bonjour,
voici un article intéressant qui compare Amazon non à Walmart mais à … Sears.
Sears’s History Predicts Almost Everything Amazon’s Doing - The Atlantic


The four most expensive words in the English language are "this time it's different ." - Sir John Templeton

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[+1]    #5 24/10/2017 11h37

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Bonjour IH,

A ce prix de 15%, vous leur déléguez entièrement la logistique ou ils ne font que plateforme de vente ?

Je trouve cela assez dramatique, ce bulldozer de l’exclusive distribution…. J’essaie de faire mes achats sur d’autres sites dès que possible (Fnac notamment, Ubaldi etc).


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[+2]    #6 24/10/2017 12h10

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@IH : Je me doute que vous n’avez pas le choix, je trouve dommage que par facilité les gens font les choux gras d’Amazon, je ne trouve pas ça "génial" de détruire la marge de petits fournisseurs.

A force de tout ramasser Amazon doit sûrement engendrer du chômage chez d’anciens distributeurs/vendeurs. Voir même "encourager" par cette politique de prix agressive, le travail d’enfants dans des pays du tiers monde, pour produire à bas coût, et permettre la marge d’Amazon par dessus celles du fabricant et du 1er distributeur (comme le hold up sur les ebooks franchement….).

Je théorise ma pensée bien sûr, sans faits établis et chiffrés, mais c’est ce qui me dérange dans leur business (et je ne pense pas qu’Amazon est responsable de toute la misère du monde).

Sans compter qu’en cherchant bien ils ne sont pas forcément les moins chers, je suis client prime (je ne renouvellerai pas) avec le programme famille pour avoir les couches à -20%. Je me suis rendu compte récemment que mon Super U local faisait également le -20% (sur le même tarif initial) tous les mercredis.

Les livres papiers sont 5% moins chers à la Fnac (avec retrait en magasin), et parfois chez l’éditeur (Valor) encore moins chers.

Et pour de nombreux produits, vendus par X et expédié ou pas par Amazon, en allant directement sur le site du vendeur c’est généralement moins cher.

Le "défaut" du statut prime également c’est la livraison à la demande, gratuite et illimitée. Une bonne manière de polluer la planète en ne rationnalisant pas ses achats.

Bref, je ne veux surtout pas être moralisateur envers qui que ce soit, j’en ai bien profité aussi. Tant mieux pour Bezos, les actionnaires et les clients, j’espère juste que l’économie en général ne le paiera pas trop cher.

Dernière modification par bibike (24/10/2017 12h13)


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[+1]    #7 25/10/2017 19h27

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ludovict a écrit :

Force est de reconnaître que le service client est impeccable. Amazon s’est construite autour du client.

De la conn#### ça.

Moi-aussi j’ai un service client impeccable (Google Avis à 4,8 sur 5), comme bcp de sociétés. C’est pas un critère différenciant.

Amazon a cassé les prix en vivant à perte pendant de nombreuses années d’existence (chose normalement impossible à faire pour une entreprise "normale") et ensuite c’est la loi d’attraction d’internet qui a fonctionné (winner takes all) + les innovations (Kindle, Prime, transformation en plate-forme de ventes).

A la fin, ça énerve d’entendre des poncifs : blabla, le client, blabla. C’est sûr que personne n’a pensé à avoir un service client nickel ou à réinvestir dans l’infrastructure de son entreprise : franchement quelles bêtises !

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[+1]    #8 25/10/2017 20h20

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InvestisseurHeureux a écrit :

ludovict a écrit :

Force est de reconnaître que le service client est impeccable. Amazon s’est construite autour du client.

De la conn#### ça.

Moi-aussi j’ai un service client impeccable (Google Avis à 4,8 sur 5), comme bcp de sociétés. C’est pas un critère différenciant.

Amazon a cassé les prix en vivant à perte pendant de nombreuses années d’existence (chose normalement impossible à faire pour une entreprise "normale") et ensuite c’est la loi d’attraction d’internet qui a fonctionné (winner takes all) + les innovations (Kindle, Prime, transformation en plate-forme de ventes).

A la fin, ça énerve d’entendre des poncifs : blabla, le client, blabla. C’est sûr que personne n’a pensé à avoir un service client nickel ou à réinvestir dans l’infrastructure de son entreprise : franchement quelles bêtises !

Vous avez pourtant la réponse dans votre argumentaire : "Amazon a cassé les prix en vivant à perte pendant de nombreuses années d’existence". Il s’agit bien de service client au sens large du terme. Je dis cela car je suis en train de lire le bouquin "The everything store" et l’anecdote sur la livraison day one du 4ème livre d’Harry Potter avec un prix imbattable me vient en tête… C’était clairement un cadeau fait aux clients vu la perte que cela a engendré pour l’entreprise et ça a fidélisé surement pas mal de monde.

Bref certes ce n’est pas à donné à tout le monde, mais vendre à perte fait clairement partie du service client à mon sens.

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[+1]    #9 26/10/2017 08h38

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Pour m’auto-répondre en partie, sûrement des éléments de réponse dans le message d’Alex.

Pour les ventes à perte, ce n’est sûrement pas le cas au niveau marge brute (ce serait trop visible) et à mon avis c’est assez compliqué à prouver en couts complets surtout vu les volumes.

Cf. Le petit livre pour réussir en bourse Pat Dorsey Amazon me semble avoir développé un moat basé sur l’effet réseau.

Amazon vends de plus en plus de produits à des prix globalement attractifs, ils développement la liquidité de leur réseau par la largeur de l’offre.

Grâce à cette offre de plus en plus large les clients affluent par facilité.

Les acheteurs y sont, alors les vendeurs y vont (cf. IH et Nike par exemple).

Le cercle vertueux est lancé.

L’effet réseau devient de plus en plus puissant, ce qui permet(tra?) à Amazon de développer un pricing power, non pas sur les clients finaux, mais sur les intermédiaires, les utilisateurs des services market place Amazon.

IH a écrit :

pour le fournisseur qui se fait "ponctionner" pour passer par ses services (car il n’a pas le choix en définitive)

Clairement, la vache à lait d’Amazon.

Dernière modification par bibike (26/10/2017 08h41)


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[+3]    #10 29/10/2017 11h38

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chlorate a écrit :

Très bons résultats Q3 annoncés après la clôture, le titre est attendu à +7.5%.
Les marges générées sur AWS compensent les pertes des autres secteurs. Wholefood représente 4% de hausse du CA sur le trimestre.

Quelle magnifique activité qu’est AWS .. Sur le dernier trimestre si je me trompe pas elle a fait 1,171 MD de résultat d’exploitation pour 4,584 MDS de chiffre d’affaire wahoo sauf que vu que l’entreprise finance ses serveurs avec des contrats de location acquisition et location financement ceux-ci n’étant pas amortit mais comptabiliser comme des charges financières n’affectant ni les le FCF ni le résultat d’exploitation , l’entreprise nous donne l’impression  que l’activité est exceptionnellement rentable mais en réalité pour estimer au mieux les résultats de l’entreprise il faut prendre conscience que la société a dépensé en immobilisation corporelles acquises en vertu de contrats de location-acquisition au dernier trimestre 2,3 MDS et 6,9 MDS pour les 9 derniers mois dont comme le dit l’entreprise  la majorité est destinée a soutenir la croissance d’AWS ..

Si la société avait financé elle même ses serveurs ayant une durée de vie de 3 ans  et non par location acquisition(financement par le vendeur) les amortissements  de ceux-ci pèseraient de façon conséquente sur le résultat d’exploitation et les résultats seraient bien moins glorieux .

De plus la société améliore son FCF car les remboursements en capital des obligations en vertu des contrats de location acquisition et location-financement ne sont pas déduits des flux de trésorerie pour obtenir le FCF de 8 MDS en 2017 , en déduisant ces remboursements qui doivent être déduits car les actifs(serveurs) reçus en contrepartie  ont une faible durée de vie (3 ans) on obtient plus que 3,5 MDS de FCF ce qui est déjà pas mal mais pour une capitalisation de plus de 500 mds  c’est limite .

Pour finir si la société aurait de vrai FCF pourquoi en ne payant ni dividende ni rachat d’action ses engagements financiers ne font qu’augmenter de façon spectaculaire de 20 MDS fin 2014 à 116 MDS aujourd’hui ?

Dernière modification par vbvaleur (29/10/2017 12h01)

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[+5]    #11 20/09/2018 11h22

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Enfin, il était temps :

Amazon dans le viseur de Bruxelles

Amazon bénéficie-t-il d’un avantage commercial indu ? La Commission européenne a annoncé ce mercredi avoir lancé une enquête informelle sur les pratiques du géant de l’e-commerce concernant la collecte de données qu’il réalise grâce aux commerçants présents sur sa plateforme.

Source : Amazon dans le viseur de Bruxelles

"J’aime" bien :

Les Echos a écrit :

Et pour la première fois l’année dernière, plus de la moitié des ventes d’Amazon provenaient de cette « market place ». Ce service est très rentable. Les marchands tiers acquittent une redevance pouvant aller jusqu’à 8% du prix de vente, disent les spécialistes, en échange de l’audience dont Amazon les fait bénéficier.

Ce n’est pas 8%, mais 15%. Ils sont spécialistes de quoi, ces spécialistes ?

Quant à la concurrence déloyale, c’est parfaitement avéré. Amazon repère les produits qui se vende le mieux sur sa marketplace et éventuellement se met à les vendre en propre s’il en a la possibilité.

Pire : Amazon utilise les noms de marque qui se vendent le mieux sur sa marketplace, pour faire de la publicité Google avec lesdits noms de marque et rediriger vers sa plateforme. C’est une infraction au droit des marques, mais aussi bien Amazon que Google s’en lavent les mains.

Et je passe également sur les produits interdits à la vente en France, qui sont vendus en toute impunité via la marketplace d’Amazon (j’ai des exemples à la pelle).

Amazon en tant que client, c’est génial : une offre pléthorique, des frais de port réduits et un SAV irréprochable.

En coulisse, c’est une société qui abuse de sa position dominante, avec des salariés aux conditions de travail douteuses, et jusqu’ici la bienveillance complète des instances régulatrices.

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[+2]    #12 21/09/2018 09h01

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Il n’est pas dans mes habitudes de c/c des articles lus ici ou là mais l’auteur de ce point de vue paru il y a quelques semaines dans un quotidien économique me le pardonnera bien !
-------
Amazon pratique la vente à perte. Il compense la non-rentabilité de cette activité par la location - juteuse, elle - d’espace sur le cloud. Ce faisant on laisse ce géant concurrencer de façon déloyale les enseignes classiques. A terme, ce sont les magasins qui disparaîtront en masse. Il est temps de réagir.
Alors que s’achève l’écriture d’un livre sur l’histoire des magasins Darty qui sera publié au mois de septembre 2018, il me semble nécessaire de publier sans attendre un extrait de sa postface.
Des challenges d’un nouveau genre se présentent à l’ensemble des acteurs du commerce, qu’ils soient petits ou grands, organisés ou non, artisanaux ou multinationaux. Je veux ici parler de la menace que représentent Amazon ainsi que l’arrivée du géant chinois Alibaba. Si aucune mesure n’est prise, le commerce classique que nous connaissons à travers ses installations physiques et ses magasins, déjà gravement atteint, risque d’être complètement dévasté.

Tirer la sonnette d’alarme
Pour tenir ces propos, je m’appuie sur les points de vue et les études menées par de nombreux économistes, professeurs en stratégie et autres experts qui nous alertent sur l’irréversibilité des dommages qui sont en train d’être causés. Au moment où j’écris ces lignes, j’apprends que le tiers des centres commerciaux américains est sur le point de fermer.
En France, ils commencent à être « mités », ce qui signifie que de nombreux locaux ne trouvent pas preneur. Les performances du commerce classique sont pour la plupart en décroissance. Nous devons donc nous attendre à ce que l’hécatombe qu’ont connue les libraires aux Etats-Unis, puis en Europe, devienne le sort commun de tous les acteurs du commerce. A l’image de la librairie, qui était l’activité initiale d’Amazon, tous les autres secteurs sont ou seront affectés par la pression concurrentielle sans précédent à laquelle il se livre. Je tiens à tirer la sonnette d’alarme, même s’il est peut-être déjà trop tard…

Monstre tentaculaire
On peut comprendre les vertus de la « destruction créatrice » énoncées par Joseph Schumpeter, dans le sens où celle-ci maintient des éléments de concurrence saine. Rappelons que la grande époque de l’ouverture des premiers hypermarchés n’a pas entraîné de situation de monopole, mais qu’au contraire elle a exacerbé la concurrence.

À lire aussi
•    > Livre - La concurrence sous toutes ses coutures
Amazon est devenu un monstre tentaculaire qui s’approprie le chiffre d’affaires marginal des autres entreprises en rongeant leur bénéfice, ce qui conduira immanquablement à leur disparition. La pieuvre Amazon va s’infiltrer dans tous les secteurs, de l’alimentaire aux produits technologiques en passant par l’assurance et peut-être même les soins de santé, avec des ruses de prédateur qui visent à détruire toute concurrence.
Le dernier exemple en date est celui de la vidéo à la demande. Amazon est brutalement entré sur ce marché en offrant gratuitement ce service à ses abonnés Prime. Que reste-t-il à ses concurrents pour se défendre face à la gratuité ? Cet exemple est riche d’enseignements sur la stratégie commerciale agressive d’Amazon. Observez son logo : vous y découvrirez une flèche en forme de sourire qui va de A jusqu’à Z, signifiant par là qu’aucun domaine n’échappera à l’emprise de ce géant.

La vente de détail « subventionnée » par le cloud
Les mots de « dumping » et de « concurrence déloyale » s’appliquent-ils à cette situation ? Si vous consultez les comptes d’Amazon, vous constaterez que son activité de vente au détail n’est pas ou peu rentable, et ce, depuis sa création. Un état de fait qui conduirait normalement la société à changer de modèle économique ou à disparaître. Et nous arrivons ici au coeur du problème.
Il apparaît que l’activité de commerce de détail d’Amazon est subventionnée par une autre, beaucoup plus rentable, qui génère même d’énormes profits : la location d’espace sur le cloud par le biais d’Amazon Web Services (AWS). Une activité qui vient compenser les pertes de la vente au détail, et qui détruira purement et simplement tous ses concurrents. Car qui peut résister face à un commerçant qui travaille à perte ?

À lire aussi
•    > AWS, la machine à cash d’Amazon fonctionne à plein régime
Envisageons à présent l’avenir à moyen terme : souhaitons-nous échanger très provisoirement une baisse des prix pour le consommateur qui les adore, contre une modification définitive de notre style de vie ? Nous pourrons dire adieu à nos rues commerçantes et n’aurons plus d’autre choix que d’aller faire nos courses dans des ruelles virtuelles qui mèneront toutes à la « marketplace » d’Amazon. Il lui sera alors facile d’imposer sa loi, ses loyers et ses conditions, et tous les anciens ou nouveaux acteurs du commerce deviendront les vassaux du seigneur Amazon.
Quelles solutions peut-on envisager ? Doit-on exiger qu’une séparation soit imposée entre AWS avec sa position dominante et l’activité commerce d’Amazon, pour éviter que l’une puisse subventionner l’autre au détriment d’une concurrence saine et loyale ? Le commerce saura-t-il trouver les ressources nécessaires pour résister à ce rouleau compresseur ? Ou faudra-t-il attendre l’intervention des législateurs et des gouvernements pour prendre des mesures aussi bien réglementaires que fiscales ?
En m’appuyant sur mon long passé de commerçant traditionnel déjà bien lointain, je me contente du rôle de lanceur d’alerte. Il appartiendra aux jeunes ou nouveaux commerçants de trouver des réponses et des solutions. Existe-t-il des hommes politiques suffisamment courageux, les yeux ouverts sur le futur ?… J’ai confiance !

Bernard Darty est cofondateur de Darty

@suivre…
Stan

Dernière modification par stanny (21/09/2018 13h45)


stock picker de small et micro caps - France -

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[+2]    #13 21/09/2018 10h44

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Bonjour !

@Mevo, Amazon a simplement été le premier.
Amazon a commencé par préparer une grosse structure informatique dans le cloud pour ses besoins propres. Une fois l’architecture au point, ils se sont aperçu qu’elle était un peu surdimensionnée. Du coup ils ont vendu le surplus de puissance, tout en vendant également leur savoir-faire. Et ils ont su faire évoluer leur offre et leur infrastructure.

Etant les premiers, Amazon a eu comme clients beaucoup de startups qui ont explosées par la suite.

Ceci étant, leur part de marché diminue petit à petit (au profit de, essentiellement, Google et Microsoft) ; mais dans un marché en croissance. Amazon a actuellement environ 60 % du marché mondial (offres pour les entreprises).

Amazon a aussi annoncé vouloir remplacer Oracle pour leur SGBD dans le cloud (et sans doute interne). Mais quelles conséquences ?

Quelques exemples de clients AWS (Amazon-Web-Services) : 20minutes, Aramis-auto, beIN-sports, Bonduelle, Canal+, Decathlon, Engie, Euronext, Kelkoo, LeBonCoin, RadioFrance, Renault, SNCF, Yomoni, etc.
(j’ai pris surtout des présents en France ; il s’agit des services Internet/cloud de ces entreprises).

Dernière modification par M07 (21/09/2018 10h52)


M07

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[+1]    #14 21/09/2018 11h18

Banni
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@Stanny : Bien d’accord avec vous !

Amazon détruit tout un maillage de commerces et de fournisseurs qui paient des cotisations, de l’IS, de l’IR, de la CFE, de la TVA, du foncier … 

Tout ceci en bénéficiant d’aides publiques à la création d’emploi ou à l’installation sur le sol français avec la bénédiction des gouvernements successifs … Tout en organisant une évasion fiscale bien orchestrée  !

Tout ceci est légal donc ne peut être pour l’instant commentée que sur le plan de la morale mais le business d’Amazon ne fonctionne qu’avec la bénédiction des consommateurs que nous sommes car sans clients point d’Amazon donc à chacun de consommer selon ses convictions et la complicité jusqu’ici sans faille des financiers à l’égard de ces géants chroniquement déficitaires risquent de s’éloigner …

Il est un peu syncrétique de constater que depuis plus de 30 ans les personnes dont les emplois ont été détruits par la mondialisation sont les clients indéfectibles des géants responsables du malheur qui les touche …

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[+3]    #15 21/09/2018 14h27

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Mevo a écrit :

Donc, en forçant un peu le trait, mais pas tant que ça, il faut comprendre que tous les hébergeurs, datacenters et pros de l’IT en tous genres se sont fait coiffer au poteau par un libraire en ligne !? Impressionnant.

Je ne pense pas qu’on puisse réduire Amazon à un libraire en ligne. L’équipe de base était constituée de beaucoup d’ingénieurs en informatique (inhabituel à l’époque), avec à sa tête un homme très spécial dans la mesure où il avait un bagage solide en info (Princeton), avait travaillé plusieurs années avec des pointures en info (même si DE Shaw est un fond d’investissement, ils étaient à la pointe en info et pas mal de PhD avaient bossé sur des technos prometteuses) et connaissait les bons ingrédients pour espérer créer une entreprise exceptionnelle (il suffit de lire ses lettres aux investisseurs pour comprendre à quel point il était déjà unique dès le début).
Ensuite c’est une combinaison de plusieurs choses :
1) Les pros de l’IT n’avaient pas une vision si opérationnelle que cela et donc n’avait pas vu le potentiel du cloud (les industriels non plus car peu sont capables de raisonner comme des IT).
2) C’est en voulant mieux organiser le SI, que deux ingénieurs (Benjamin Black & Chris Pinkham) ont trouvé cette idée et ont senti que ça pouvait être développé à plus grande échelle afin d’être vendu aux autres business.
3) Bezos les a ensuite accueilli/entendu et a mis les bonnes personnes sur le projet pour imposer la bonne vitesse (là est le génie). Google & Microsoft sont venus très peu de temps après sur le segment, donc si Amazon était allé à un rythme de développement moins soutenu, ils seraient déjà morts.

C’est donc un énorme coup de chance quand même. D’ailleurs les deux "inventeurs" ont publiquement admis qu’ils n’avaient pas du tout prévu que cela aboutirait à un tel succès.

C’est très difficile d’avoir un tel environnement. Par exemple, j’ai travaillé pour le géant du e-commerce en Afrique (fondé en 2012 par des consultants de McKinsey), et c’était tout l’inverse. Ils n’avaient quasiment aucun ingénieurs, la culture était surtout "commerciale", et le top management s’était isolé entre Paris/Dubai/Washington alors que toutes les opérations étaient en Afrique. Résultat, tout était quantifié à la main à coup de spreadsheet Excel et donc il y avait tous les problèmes que ça engendrait (données mal entrées/fausses, impossibilité de récupérer les datas d’autres services, aucune structure pour traiter les millions de données…) + gigantesques ressources humaines. Plusieurs personnes ont tenté de restructurer le SI mais le top management n’écoute/n’agit pas. À la fin, ça donnait un centre de prise de décision complètement bidon car les chiffres qui arrivaient en haut de la pyramide étaient faux ou manipulés suivant les KPIs des gens qui envoyaient les reports et les pertes étaient gigantesques (sauf que eux ne gagnaient aucune part de marché…).

Dernière modification par Wift (21/09/2018 14h39)

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[+2]    #16 21/09/2018 14h28

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Bernard Darty cofondateur de Darty a écrit :

souhaitons-nous échanger très provisoirement une baisse des prix pour le consommateur qui les adore, contre une modification définitive de notre style de vie ? Nous pourrons dire adieu à nos rues commerçantes et n’aurons plus d’autre choix que d’aller faire nos courses dans des ruelles virtuelles qui mèneront toutes à la « marketplace » d’Amazon.

Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5, citant Jésus a écrit :

Pourquoi vois-t.u la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-t.u pas la poutre qui est dans t.on œil ? Ou comment peux-t.u dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de t.on œil, t.oi qui as une poutre dans le t.ien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de t.on œil, et alors t.u verras comment ôter la paille de l’œil de t.on frère.

Quel a été l’impact du développement de DARTY sur les vendeurs:réparateurs d’électroménager de quartier?

D’apres Wikipedia a écrit :

Les Établissements Darty et Fils sont créés en 1957 par trois frères, Natan, Marcel et Bernard Darty, des commerçants en textile Porte de Montreuil, à Paris.

Pour agrandir leur magasin, ils rachètent le local voisin de 25 m2 où étaient mis en vente des postes de radio et des télévisions. Grâce à leur talent commercial, ils vendent sur le trottoir tout le stock en quelques jours seulement, si bien qu’ils décident d’abandonner le textile et recentrer leur activité sur la vente de produits électroménagers.

Jusqu’en 1966, la société se développe, tout en mettant en place sa politique commerciale et les bases de son positionnement : prix bas, livraisons et dépannage rapides

Le concept de Darty repose sur sa promesse historique du « Contrat de Confiance », qui fonctionne aujourd’hui sur le modèle « meilleur prix, meilleur choix, meilleur service »

Il semble que les consommateurs préfèrent dorénavant les prix, le choix et le service d’Amazon.

Le dernier exemple en date est celui de la vidéo à la demande. Amazon est brutalement entré sur ce marché en offrant gratuitement ce service à ses abonnés Prime. Que reste-t-il à ses concurrents pour se défendre face à la gratuité ?

PRIME VIDEO est un service payant, compris dans l’abonnement PRIME, pas gratuit.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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[+2]    #17 02/02/2019 10h42

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Un article du New York Times Amazon knows what you buy, and is building a big business from it, que j’ai trouvé intéressant et qui pointe comment Amazon est en train de gagner un avantage concurrentiel sur un 3ème pilier en sus du retail, et du cloud : la publicité en ligne.

L’article illustre comment et pourquoi Amazon pourrait surpasser Google et Facebook en termes de ciblage et proposition de valeur pour les marques sur la publicité en ligne.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par julien (02/02/2019 10h44)

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[+2]    #18 18/05/2020 12h35

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Pour répondre à ce commentaire :

Patrick a écrit :

Et que pensez vous d’Amazon eu égard a l’évolution de votre stategie?
C’est bien l’anti action value par excellence. Un PER de 77 il n’y a pas si longtemps, aucun dividende,
Et pourtant une croissance hallucinante, une organisation pour tuer toute la concurrence.
Ne pas en avoir , c’est une évidence pour qui fait une analyse rationnelle. Mais est ce bien sérieux tout de même? On en parle très peu sur le forum…

Au départ, Amazon était un détaillant en ligne qui ne gagnait pas d’argent, voire en perdait. On peut d’ailleurs s’interroger sur la concurrence déloyale induite par le fait de perdre de l’argent pour croître à tout prix, tandis que les petits acteurs ne peuvent se le permettre.

Aujourd’hui, Amazon est avant tout 1) une entreprise technologique avec AWS, 2) une plateforme eCommerce qui prend des commissions substantielle sur la vente de produits tiers (50% des produits vendus sur Amazon seraient des produits tiers) et 3) un optimiseur fiscal.

1) AWS est la pépite du groupe, rentable et en croissance, et est archi-dominant, devant le cloud de Microsoft et loin devant le cloud d’Alphabet.

2) La plateforme eCommerce a construit une position quasi-monopolistique, et de nombreuses personnes achètent uniquement sur Amazon, et sont plus fidèles à Amazon qu’à un produit ou à une marque.

Je l’ai vérifié avec le confinement, puisqu’une partie des produits de notre TPE sont vendus sur Amazon et sur notre boutique en ligne. La suspension des ventes sur Amazon n’a entraîné aucun report sur notre boutique en ligne. J’ai aussi constaté que mettre des produits 10% plus chers sur Amazon, ne créé pas non plus de report sur notre boutique : les gens pensent que sur Amazon c’est moins cher, et qu’il n’y a pas besoin de comparer.

Fort des statistiques de ventes des produits tiers, Amazon est également capable de repérer les produits qui se vendent bien, d’estimer leur marge, et de se positionner ensuite comme vendeur de produits équivalents.

Initialement déficitaire, la plateforme prend maintenant une commission conséquente (18%) sur chaque vente des vendeurs tiers, et peut donc aussi vendre en compte propre les produits les plus rentables.

3) Amazon optimise complètement sa fiscalité, pour le dire poliment. La fameuse taxe GAFA dont il était question un temps n’a toujours pas été appliquée, puisque D. Trump a menacé de taxer les vins français. De la même façon, quand en France des frais de port avaient été imposés à Amazon pour éviter une concurrence frontale avec les libraires, Amazon a mis en œuvre des frais de port de… 0,01 euro !

Pour autant, si Amazon veut ouvrir un entrepôt ou de nouveaux bureaux, tous les acteurs locaux se battent pour les avoir…

Nous avons donc une entreprise très difficile à réguler, mais que l’on n’hésite pas non plus à courtiser, preuve de sa puissance !

Conclusion

Le moat d’Amazon est énorme. Probablement le moat le plus gros avec Alphabet (qui chaque année vole un peu plus de contenus des sites Web en toute impunité, et impose de fait d’acheter de la publicité sur Google Adwords pour conserver de la visibilité).

Son prix est à l’avenant, avec un PER 2020 prévisionnel dépassant les 100 !

Le principal risque est législatif. On devrait imposer à l’entreprise une scission entre AWS et la plateforme de vente en ligne, même si à ce stade, cela ne changerait probablement plus grand chose, puisque les deux divisions sont leaders sur leur marché. De toute façon, il est peu probable que cela soit mis en œuvre, étant donné que les USA protègent en réalité leur GAFA, puisqu’ils contribuent à leur puissance géopolitique.

A titre personnel, je n’investirai de toute façon jamais sur Amazon, pour des raisons éthiques. Il y énormément d’hypocrisie derrière cette société. Je tiens également en assez piètre estime Jeff Bezos, riche à crever, mais qui continue à payer au lance-pierres les personnes qui travaillent dans ses centres-logistiques.

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[+3]    #19 18/05/2020 17h45

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GBL et IH sont sur un bateau. GBL tombe a l’eau. Qui l’a pousse?

Dernière modification par TyrionLannister (02/04/2024 17h38)


A Lannister always pays his debt.

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[+2]    #20 18/05/2020 17h55

Banni
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J’ai des contrats avec Amazon pour leurs entrepôts dans mon domaine d’activité et les salaires sont supérieurs à ceux que l’on trouve par exemple chez TNT ou Schenker pour ne citer que ces deux la.

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[+3]    #21 04/02/2022 08h53

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Je pense personnellement que vous attachez beaucoup trop d’importance à des résultats trimestriels /ponctuels ainsi que des prévisions d’analystes sur des périodes aussi court terme (qui seront de toute façon fausses !)

Combien de fois dans le passé Amazon a explosé les attentes sans que personne ne s’y attendent ? Combien de fois les prévisions étaient totalement fausses ?

Quand on a ce genre d’entreprise de qualité en portefeuille, le mieux est de conserver et de laisser composer tranquillement sur le long terme. En faisant ce genre d’opération vous serez probablement toujours en retard et contre tendance. Je pense que dans 10 ans vous regretterez d’avoir vendu une partie de vos titres mais bon. A la limite vendre des small nordiques survalorisées ok car il y a un risque de correction et les business ne sont pas aussi qualitatifs et robustes. Dans le cas d’Amazon c’est probablement une erreur je pense…

Quand on a des megacap en portefeuille (c’est justement l’intérêt) pas besoin de surveiller les résultats 5 fois par an, elles font le travail seules, surtout les GAFAM qui ont les meilleurs ingénieurs du monde et plein de cash pour financer des opérations. À suivre…

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[+3]    #22 04/02/2022 11h21

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Ok, les résultats ne sont pas bons…
Mais.
Mais Lorsque l’on parle d’amazon, il faut toujours garder une vision d’ensemble d’une entreprise complexe, qui étend toujours plus son monopole.
Oui, la covid a pesé en 2021.
Oui le e-commerce est un business "à perte". Amazon le sait depuis le début.
D’où leur adn du client d’abord.
D’où leurs multiples investissements (Bezos avait d’ailleurs prévenu il y a plus d’un an que les investissements allaient être encore plus énormes à court terme).

Mais, n’oublions pas :
- Une vache à lait énorme : AWS, +40% de croissance YOY.
Alors oui, je lis que la part de marché stagne, mais c’est normal quand on a 35% de part de marché et que les concurrents sont nombreux et bons, voire très bons. Mais +40% quand même.

- La publicité. Personne n’en parle, +33% YOY. Et là c’est une source de profit qui va compter à l’avenir.

- Amazon Prime : On parle de 150 M de clients aux US… sur une population est de 330 M d’hab.
Ok, d’un côté on va dire oui donc ils ne peuvent pas aller plus haut. Certes.
Mais ils peuvent augmenter les prix, c’est d’ailleurs ce qu’ils vont faire en 2022, +20$ sur l’abonnement.

- La recherche permanente d’intégration verticale. Quand ils n’ont pas le choix, ils prennent des partenaires. Puis ils apprennent, se développent, internalisent et font mieux que les partenaires… dont ils n’ont plus besoin et dont ils deviennent de redoutables concurrents (FedEx, UPS par exemple).

Et leur monopole est juste monumental et se renforce au fil du temps. Et ils ont les moyens de perdre de l’argent d’un côté en ayant plusieurs sources de profits à côté.

Je lis ici que c’est survalorisé, ça l’a toujours été. Que c’est le moment de vendre.
Personnellement j’avais vendu en 2019. Quelle erreur après un x2.
Depuis j’y suis revenu. Je garde, j’ai même renforcé un peu hier en voyant du -7% dans la journée.

Si je ne devais conserver que 2 sociétés dans mon portefeuille ce serait Alphabet et Amazon.
Le trimestre est mauvais, mais Amazon continue à exécuter son plan de jeu à la lettre. Comme il l’a toujours fait. Pour ce genre de sociétés, il faut vraiment penser à long terme et pas juste au trimestre passé.


"Without risk there can be no progress". George Low

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Favoris 1   [+1]    #23 04/02/2022 11h50

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MrDividende a écrit :

C’est quandmême drôle de capter le sentiment des gens sur une entreprise lorsque son cours de bourse monte ou descend.

Quand tout monte la boite est géniale, les résultats sont bons et on ne voit que le blanc. Quand le marché baisse et que tout le monde est stressé, l’entreprise n’est plus « géniale » mais « banale » et on ne voit plus que le noir.

Exactement.
Je citerai Howard Marks, même si d’autres l’on également bien formulé, dans son chapitre "La chose la plus importante c’est… connaitre le mouvement de balancier." :
"La psychologie de l’investisseur semble passer bien plus de temps sur les extrêmes qu’au niveau du juste milieu."
Extrême 1:
- Euphorie
- célébration des résultats positifs
- survalorisation
- cupidité
- tolérance au risque
- crédulité

Extrême 2:
- Dépression
- Obsession des résultats négatifs
- sous valorisation
- crainte excessive
- Aversion au risque
- Scepticisme

Mais c’est tellement ancré en nous, qu’il faut en permanence lutter contre ces extrêmes.


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[+2]    #24 04/02/2022 13h04

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Ça me fait penser justement à un exemple dans le livre que j’ai cité plus haut.

L’auteur explique que le cerveau humain est découpé en deux parties différentes, qu’il appelle le X-System et le C-System.

Le X-System est le mode qui se déclenche par défaut, principalement animé par la partie émotive et non via l’analytique. C’est une sorte de cerveau reptilien qui réagit par réflexe (évidemment les décisions prises ne sont pas toujours rationnelles…).

Le C-System est la partie analytique du cerveau, qui demande un certain effort pour se déclencher. L’auteur caricature en parlant du capitain Spock dans Star Trek qui n’a pas d’émotions et agit toujours sur base de réflexion.

L’auteur donne des exemples de questions classiques où la réponse semble évidente (alors qu’en réalité il y a un petit piège mais rien d’insurmontable), et 90% des gens se précipitent pour répondre (et se trompent) avec leur X-System.

La majorité des personnes activent en premier le X-System et laissent constamment le D en pause, les conséquences sont parfois désastreuses (surtout dans le domaine financier).

Il faut évidemment les 2 car si on n’utilise que le C, on perd un temps fou à toujours réfléchir pour des décisions qui ne valent parfois pas la peine. Il faut donc faire la part des choses.

Edit : les fameuses questions pour ceux qui pourraient s’y intéresser

1. A bat and a ball together cost $1.10 in total. The bat costs a dollar more than the ball. How much does the ball cost?

2. If it takes five minutes for five machines to make five widgets, how long would it take 100 machines to make 100 widgets?

3. In a lake, there is a patch of lily pads. Every day the patch doubles in size. If it takes 48 days for the patch to cover the entire lake, how long will it take to cover half the lake?

Rep :

1.  0,05$ et 1,05$ 
2.  5 minutes
3.  47 jours

Dernière modification par MrDividende (04/02/2022 15h28)

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[+1]    #25 06/06/2022 20h12

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A noter que

Investir a écrit :

Du côté de la fiscalité, rien à dire de particulier. Ce n’est pas une distribution d’actifs (scission), mais une simple division. Donc, pas d’imposition supplémentaire.

Ce qui ne fait que relancer le vieux débat sur l’hypothétique future imposition du futur split d’Alphabet : rappel de l’article du 22 février 2022:

Investir a écrit :

Attention toutefois, elle prendra la forme d’une distribution de dividende exceptionnel, soit 19 actions pour 1 détenue. Une bonne nouvelle si ce n’est que le statut fiscal, pour les actionnaires français, de cette opération pourrait s’avérer désavantageux.

A noter la coquille dans l’article :

Investir a écrit :

La division du titre Amazon est un véritable événement à Wall Street. Le groupe marche dans les pas d’Alphabet, qui a divisé son action par 20 en février dernier

Ce qui est faux puisque le split d’Alphabet n’a pas encore eu lieu.

Entre les erreurs d’affichage, les coquilles et les informations douteuses, il y a de quoi remettre en cause la crédibilité d’Investir.


𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K), 𝐼𝓃𝓉𝑒𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝓋𝑒 𝐵𝓇𝑜𝓀𝑒𝓇𝓈 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜

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