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#1 16/07/2023 20h45

Membre (2015)
Réputation :   7  

INTP

Bonjour,

J’anticipe une situation qui, selon moi, a de grandes chances de se produire dans mon entourage. Les questions peuvent sembler naïves, mais je n’ai aucun expérience dans l’immobilier ou l’héritage.

La situation:
Un parent décède et lègue une maison d’une valeur de 340K €, à ses 2 enfants, à 50%-50%.

Le premier enfant, "cigale" est insolvable, n’a pas travaillé depuis 15 ans et vit des aides sociales, dans un appartement dont les loyers étaient payés depuis des années par le parent qui décède.

Le deuxième enfant "fourmi" gagne correctement sa vie et vit de son coté normalement dans une autre ville, loin du logement hérité.

Je crains qu’après l’héritage, le premier enfant "cigale" qui est très attaché sentimentalement à la maison héritée et qui n’aura plus personne pour payer le loyer de l’appartement qu’il occupait jusque là, vienne occuper la maison. Avec peu de revenu, et des antécédents en la matière, je crains qu’il ne paie pas la taxe foncière estimée à 3700€/an et qu’il n’effectue aucun travaux conduisant à une dégradation du bien.

A ce point, j’ai plusieurs questions:
-Est-il possible pour le deuxième héritier "fourmi" d’empêcher l’occupation du logement par le premier ?
-Qui est tenu de payer la taxe foncière ? Est-elle divisée 50-50 sur les 2 héritiers, chacun doit sa moitié, le fisc se reporte-il sur la personne la plus solvable des 2 ou bien le fisc se reporte intégralement sur l’héritier qui occupe le bien ?
-Étant propriétaire à 50% le deuxième héritier peut-il au moins venir comme bon lui semble en vacances dans le logement.

Cela peut ressembler à une étude de cas, mais je précise qu’il n’est pas envisagé de mettre le bien en location. Soit le bien est conservé comme maison secondaire de vacances, soit vendu (à contre cœur). C’est pour cela que cette discussion n’est pas initiée dans la section "étude de cas immobilier locatif".

J’imagine qu’il est possible techniquement de séparer le bien en 2, mais dans la pratique c’est plus compliqué, le bien comporte notamment une piscine.

Sans contraires financières directement sur sa personne et de mauvaise foi, l’héritier "cigale" aurait tout intérêt à bloquer toute revente, toute séparation en 2, tout travaux de rénovation dont le montant pourrait lui être imputable. Il pourrait ainsi vivre comme un nabab dans une grande maison avec piscine, payée par l’héritier "fourmi".

D’autres questions:
-L’héritier "cigale" peut-il bloquer complètement la situation ?
-Quelle serait la meilleure chose à faire pour l’héritier "fourmi" pour, au mieux, récupérer une partie du patrimoine (physiquement ou financièrement), au pire, y laisser le moins de plumes possible ?

Mots-clés : abus, héritage, maison

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[+1]    #2 16/07/2023 21h14

Membre (2014)
Réputation :   62  

Ce genre de questions nécessiterait plus de contacter un avocat. Ce dossier pue en effet les complications à 100 km.

Déjà un truc :

Le premier enfant, "cigale" est insolvable, n’a pas travaillé depuis 15 ans et vit des aides sociales, dans un appartement dont les loyers étaient payés depuis des années par le parent qui décède.

Ce point déjà mérite de s’y arrêter : cet enfant a donc de manière étalée bénéficié de largesses du parent, qui pourraient être rapportées à la succession. Ce qui réduirait d’autant sa part dans la maison (ce qui est important pour la suite).

e premier enfant "cigale" qui est très attaché sentimentalement à la maison héritée et qui n’aura plus personne pour payer le loyer de l’appartement qu’il occupait jusque là, vienne occuper la maison

S’il décide de l’occuper, l’autre enfant indivisaire est en droit de lui demander une indemnité d’occupation. Il faudra que chacun en soit conscient.

-Est-il possible pour le deuxième héritier "fourmi" d’empêcher l’occupation du logement par le premier ?

A voir avec un avocat..

-Qui est tenu de payer la taxe foncière ? Est-elle divisée 50-50 sur les 2 héritiers, chacun doit sa moitié, le fisc se reporte-il sur la personne la plus solvable des 2 ou bien le fisc se reporte intégralement sur l’héritier qui occupe le bien ?

En cas d’indivision, l’avis est établi collectivement mais les indivisaires ne sont pas solidaires face au fisc : le fisc demande gentiment la taxe entière à chacun, mais ne peut en aucun cas poursuivre l’un pour la quote part des autres. Le fait que l’un des deux paie tout est une possibilité mais le fisc ne peut pas l’y obliger.

-Étant propriétaire à 50% le deuxième héritier peut-il au moins venir comme bon lui semble en vacances dans le logement.

L’indivision en tant que telle ne prévoit rien. C’est aux indivisaires de se mettre d’accord, et à solliciter la justice en cas de litige (= demander une indemnité si l’on ne peut pas jouir du bien au même titre que les autres).

-L’héritier "cigale" peut-il bloquer complètement la situation ?
-Quelle serait la meilleure chose à faire pour l’héritier "fourmi" pour, au mieux, récupérer une partie du patrimoine (physiquement ou financièrement), au pire, y laisser le moins de plumes possible ?

Il ne peut rien bloquer du tout : nul n’est tenu de rester dans l’indivision. Soit il accepte de racheter la part de l’autre héritier, soit il accepte de lui vendre la sienne, soit il est d’accord pour une mise en vente classique, soit c’est la licitation (mise aux enchères).

Une chose cependant est sûre : c’est dans l’intérêt de tout le monde de trouver une solution amiable. Une vente aux enchères entraîne une décote. Si chacun réalise que l’autre ne lui laissera pas la jouissance gratuite du bien, si l’un veut quitter l’indivision, si aucun n’a les ressources pour racheter la part de l’autre, il faut que que chacun se résolve à l’idée que la maison doit être vendue afin de réaliser une vente normale et d’en tirer le meilleur prix possible (c’est le même raisonnement que pendant un divorce, en fait).

Je partage en tout cas votre analyse, vu de loin, ce dossier est à haut risque. Dans ce genre de situations, les gens donnent le pire d’eux-mêmes. vraiment. il faut frapper vite et fort.

Dernière modification par FXB67 (16/07/2023 21h18)

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#3 16/07/2023 21h33

Membre (2017)
Réputation :   7  

Bonjour, concernant l’imposition à la taxe foncière, la taxe n’est émise que pour l’un ou l’autre.
En revanche, en cas de non paiement de la taxe foncière, le trésor public sera en mesure de saisir sur l’ensemble des comptes, aussi bien de la cigale que de la fourmi.

Pour ce qui concerne l’indivision, la loi est claire là dessus, un bien ne peut rester en indivision.
Il faudra donc soit que l’un rachète la part de l’autre, soit vendre le bien.
Si l’un s’y oppose, une décision de justice tranchera pour obliger la personne qui ne veut pas quitter à soit racheter la part de l’autre, soit vendre sa part, soit vendre le bien.

Comme l’a signalé FXB67, les loyers payés par le parent qui décède peuvent être considérés comme une avance sur héritage, et donc déduit de sa part.
Encore faut il pouvoir en apporter la preuve, mais les notaires arrivent assez facilement à obtenir ce genre d’info, notamment à travers le fichier ficoba.

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#4 16/07/2023 21h46

Membre (2014)
Réputation :   62  

Non le fisc ne pourra pas forcer l’un à payer la quote part des autres.

cf BOFIP  : "A cet égard, l’imposition collective n’implique pas l’obligation solidaire de chacun des copropriétaires au paiement de la totalité de la cotisation de taxe foncière."

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[+1]    #5 16/07/2023 22h09

Membre (2017)
Réputation :   7  

Le service des impôts ne va pas chercher à récupérer une quote part de l’impôt mais la totalité. Et peut importe qui la paye.
Dans mon cas, parce que oui j’ai eu le cas, si ma mère n’étais pas en mesure de payer la taxe foncière,  étant propriétaire à 50/50 suite au décès de mon père, le service des impôts faisait des saisies aussi bien sur les comptes de ma mère, que les miens.
Il ne se sont pas contenter de prendre 50% mais la totalité de l’impôt.
J’ai assez de documents en ma possession pour étayer mes dires.
Dans le cas de la taxe foncière, l’avis est envoyé au nom de la première personne sur l’avis, mais cela n’empêche d’envoyer des courriers de saisie ( et de les pratiquer) à toutes les personnes qui sont propriétaire du bien.

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[+1]    #6 16/07/2023 22h59

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FXB67 a écrit :

Ce point déjà mérite de s’y arrêter : cet enfant a donc de manière étalée bénéficié de largesses du parent, qui pourraient être rapportées à la succession. Ce qui réduirait d’autant sa part dans la maison (ce qui est important pour la suite).

Depuis 2012, la mise à disposition d’un logement n’est plus considérée comme une libéralité faute de preuve d’une intention libérale. Il s’agit seulement d’un avantage indirect, qui n’est pas rapportable.

En l’espèce, il faudrait dans un premier temps savoir qui est titulaire du bail : le fils ou le père ?

Dash a écrit :

Un parent décède et lègue une maison d’une valeur de 340K €, à ses 2 enfants, à 50%-50%.

Le parent est-il déjà décédé ? Est-il conscient de la situation ? Souhaite-t-il agir ?

-Quelle serait la meilleure chose à faire pour l’héritier "fourmi" pour, au mieux, récupérer une partie du patrimoine (physiquement ou financièrement), au pire, y laisser le moins de plumes possible ?

Le plus à même d’agir, c’est le parent.
C’est son patrimoine, et c’est son testament.

Dernière modification par Geronimo (16/07/2023 23h09)

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#7 17/07/2023 00h28

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"Le premier enfant, "cigale" est insolvable, n’a pas travaillé depuis 15 ans et vit des aides sociales, dans un appartement dont les loyers étaient payés depuis des années par le parent qui décède."

Ce n’ est pas "forcément" une largesse du parent, rapportable à la succession :
S’ il est sans ressources (volontairement ou non), c’ est une "obligation alimentaire légale" que lui verse le parent, en espèces ou en nature, contraint par un jugement, ou à l’ amiable pour l’ éviter .

  C’ est au parent qui verse d’ en contester le bien fondé  (s’ il a envie de cesser toute aide …) = "volonté d’ être sans ressources", "capacité de subvenir à ses besoins", …. -(il y a des handicaps "invisibles")- …

Mickey62:
"Bonjour, concernant l’imposition à la taxe foncière, la taxe n’est émise que pour l’un ou l’autre".
Non …
Etant en indivision, la taxe foncière est établie pour 100% , à chacun des "propriétaires indivis" (bien que tous les indivisionnaires soient tous cités dans le bordereau de TF.) ;
Ainsi, dans mon cas, il y a "3 créances" émises, et donc 3 titres exigibles ..
Le 1er payé inscrit également les 2 autres en "payés" d’ office et en simultané, sur le site des impôts (espaces personnels individuels) ; A chacun de réclamer les quote-part aux autres …

En cas de non-paiement, c’ est donc très facile de faire 3 saisies …

Edit :
En indivision, il faut également prévoir les charges du bien : Eau, EDF, tél ?, chauffage, entretien (maison, jardin et piscine) , travaux ,  TF , TH (Résidence secondaire), …. annuelles à la louche, divisé par 2 dans ce cas , puis calculé mensuellement …

          Ca peut faire réfléchir ..! (Les joies du coût d’ une résidence secondaire smile )

Une convention d’ indivision s’ impose en cas de "mésentente", pour "fixer" les droits et devoirs de chacun, la répartition des charges , les périodes d’ habitation, et tout autres règles…
     C’ est beau sur le papier (à supposer qu’ il puisse être rédigé et signé après accord)
     Dans la pratique, comment voyez-vous cela, avec une personne insolvable ?

Et si la cigale  tient à y habiter, il faudrait prévoir une répartition différente pour chacun .. wink

Et si il y avait une AV pour permettre le rachat de la part de l’ autre ?
Et si le parent prévoyait un 2/3 -1/3 dans son testament ? Au profit de l’ un ou de l’ autre ?(Ca peut être pour la cigale= un "chouchou" , ou un "enfant faible à protéger"…) 
Etes-vous sûr de ce 50/50 ?
Et si tel était le bon-vouloir du parent ?
Et si le parent vendait en viager et plaçait les fonds en AV ? Transmission de liquidités, plus de bien indivi …
Et si …..
Et si ….

Comme le souligne Géronimo, c’ est au parent éventuellement d’ agir, avec son notaire (neutre) ;
L’ héritier fourmi ne peut "que" soulever ces points avec le parent …

Dernière modification par mimizoe1 (17/07/2023 00h59)


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#8 17/07/2023 06h57

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Je vais faire court : la solution me semble résider dans une vente judiciaire sur licitation. Vu la personnalité de n°1, il est très probable que tout échoue sauf cela. N°2 aura donc l’alternative suivante :
- soit il loge gratuitement n°1, payant la taxe foncière et l’entretien de la maison.
- soit il force la vente pour récupérer une partie de la valeur de la maison. Ce qui signifie qu’il aura rendu n°1 SDF, ce qui hâtera très probablement son déclin puis son décès. Est-ce que sa conscience est d’accord ? N°2 peut-il regarder crever son frère sans intervenir ? A lui de se le dire. En tout cas, c’est ce qui va arriver, sauf à ce que N°2 reprenne le rôle du parent qui entretient n°1 (et, tant qu’à payer pour l’entretenir, ne vaut-il pas mieux l’entretenir dans la maison familiale ?).

Malheureusement, si N°1 occupe la maison durant les visite, cela fera baisser sa valeur à la vente. Donc N°2 ne va récupérer qu’une partie minorée (et imprévisible, car nul le ne peut prédire le prix auquel va partir un bien dans une vente judiciaire) de la valeur de la maison. Cela dit, les maisons avec piscine sont très recherchées, ce qui devrait assurer une bonne concurrence à l’achat donc un prix de vente proche du prix de marché normal.

Dernière modification par Bernard2K (17/07/2023 07h04)


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[+1]    #9 17/07/2023 11h16

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Pour l’avoir vécu indirectement (famille proche), quelques points :
Comme dit, les impôts envoient les taxes à l’un des indivisaires, à charge pour lui de se débrouiller pour faire payer les autres (ou le retenir dans les demandes au procès de sortie d’indivision).

L’indemnité d’occupation due par le coindivisaire occupant est inférieure à celle du loyer d’un bien équivalent, même sans compter le fait que le coindivisaire occupant ne se la verse pas à lui-même. C’est avantageux pour le coindivisaire occupant.

L’occupant coinvidisaire n’a pas forcément de droit mais il a un titre (de coindivisaire, donc propriétaire du bien),  il n’est donc pas expulsable. Et bon courage pour trouver un acheteur tant qu’il est propriétaire… Quoique si vous trouvez un investisseur motivé par la tâche juridique (et qui n’y mettra aucun affect) vous pouvez lui vendre (au rabais !) votre part dans l’indivision - la cigale aura un droit de préemption mais probablement pas les moyens de l’exercer.

L’action en justice pour sortie d’indivision est très lente, la justice n’aimant pas ces problèmes de riches et préférant inciter les coindivisaires à un protocole d’accord. Les frais sont élevés - huissiers pour signifier, avocats, gestionnaire d’indivision (que le juge nomme pour décider et gérer les travaux nécessaires le cas échéant), huissiers pour exécuter, frais de vente à la bougie (enchères).
Cela dit si la cigale n’a pas les moyens de faire traîner les choses en payant moultes frais d’instance, faire appel, aller en cassation, revenir en appel… ça peut durer 2-3 ans plutôt que 8-10.

L’aspect psychologique est fort, comme indiqué. C’est un procès entre frères et sœurs. À 2, c’est peut-être plus simple, car à plusieurs des clans se forment puis se cassent… Mais le moindre cadeau des parents il y a 30 ans peut vous revenir en pleine figure comme vous ayant fourni un avantage rapportable à la succession (donc sur lequel vous devez "rembourser" l’autre héritier), ou encore le fait que vos parents vous ont hébergé 2 ans quand vous avez repris vos études après avoir travaillé 5 ans.  L’argent révèle le caractère des gens.

Les preuves au civil sont parfois aisées, parfois délicates. Une série de chèques ou virements mensuels d’un montant cohérent avec le versement d’un loyer n’est pas forcément retenu comme un avantage rapportable (ni comme un loyer tout court), le juge ayant une large part d’appréciation sur ce qui étaient des libéralités des décédés ou leur volonté d’avantager indûment l’un des héritiers.

Il est bon d’accumuler les traces écrites (certifiées par huissier ou non, voyez avec votre avocat), et surtout de rester de bonne foi.
Il est plaisant, ou navrant, de lire dans le jugement, peu ou prou, "untel soutient qu’il s’agissait seulement d’un cadeau ponctuel, mais il ne peut valablement défendre cette thèse quand il écrit par ailleurs que ses parents ont voulu le faire bénéficier régulièrement de tel avantage".

Enfin, également, ce qui fait mal dans un rapport (rééquilibrage d’une succession, souvent lié aux aspects d’indivision) est surtout l’immobilier. Si les parents ont donné 10 000 F en 1980 à l’un pour acheter une maison, et que ça se prouve, ce sera compté aujourd’hui en fonction de l’évolution des prix de l’immobilier (quelques 10k€ aujourd’hui, selon la ville). Si par souci d’équité les parents avaient donnés 10 000F à l’autre qui est parti en vacances avec, cela ne vaut avec l’inflation plus que quelques dizaines ou centaines d’euros. Votre avocat vous conseillera dessus.

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[+1]    #10 17/07/2023 13h38

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A propos de l’occupation du bien : chacun des deux frères ayant son propre logement (jusqu’à nouvel ordre), la maison indivise sera pour eux une résidence secondaire.

Chacun peut venir l’occuper, tant qu’il ne fait pas obstacle à ce que son frère puisse exercer son droit de jouissance concurrent.
Même si n°1 vient très souvent, et n°2 ne vient jamais, le fait que n°1 ne l’empêche pas de venir, fait qu’il ne l’empêche pas d’exercer son droit de jouissance.
Même si n°1 venait à y habiter en permanence, et que n°2 demande en conséquence le versement d’une indemnité d’occupation, il faut prouver l’habitation permanente, et il faut prouver qu’elle fait obstacle à ce que n°2 exercice son droit.
Extrait d’un jugement :

C’est à celui qui sollicite la condamnation d’un indivisaire au paiement d’une indemnité d’occupation d’établir l’existence d’une jouissance exclusive.
S’agissant d’un fait juridique, la preuve peut être établie par tous moyens et les circonstances de fait alléguées à cette fin sont soumises à l’appréciation souveraine des juges du fond.(…)La cour rappelle que pour qu’il y ait jouissance exclusive il ne suffit pas qu’un indivisaire jouisse seul de tout ou partie du bien mais il faut que cette jouissance soit incompatible avec le droit de jouissance des autres indivisaires. La notion de jouissance exclusive implique une occupation privative du bien indivis écartant le droit de jouissance concurrent des autres indivisaires. Le fait générateur de l’indemnité est l’impossibilité pour les autres indivisaires d’user du bien à raison d’une situation de fait ou de droit.

Source : Décision - Pourvoi n°19-24.529 | Cour de cassation

Dans votre cas, frère n°1 pourrait dire ainsi "certes, j’habite souvent dans la maison , mais seulement le RdC. Frère n°2 peut venir quand il veut et occuper le 1e étage et utiliser les équipements communs tels que la piscine et le terrain autour. Il est d’ailleurs venu y séjourner plusieurs fois, avec femme et enfants, et le fait que je sois présent ne lui posait pas de problèmes puisque nous prenions souvent nos repas ensemble, comme le prouvent les pièces n°3 à 10". Et là, n°2 risque d’avoir du mal à obtenir une indemnité d’occupation. C’est là le paradoxe : plus n°2 vient dans la maison (et il y est attaché, et il ne veut pas couper totalement les ponts avec son frère, donc il vient), plus il montre que n°1 ne fait pas obstacle à son droit de jouissance.

Bref, on peut en parler longuement, mais je répète : ça risque de se finir par une vente sur licitation, autant en être conscient et s’y diriger sans perdre de temps. Et j’ai bien pointé le dilemme moral qui va se poser à n°2 : si ça revient à mettre n°1 dans la rue, et qu’il meurt rapidement à cause des conditions de vie déplorables, est-ce que n°2 dormira bien la nuit ? Il est difficile de ne pas se sentir responsable de son frère plus faible, surtout quand les parents ne sont plus là. Sinon, je plussoie bien sûr les conseils émis par d’autres forumeurs : s’attacher les services d’un avocat dès que possible, en préventif ; et aussi que le parent, s’il est encore vivant, puisse prévenir le problème par un testament adapté.

Dernière modification par Bernard2K (17/07/2023 14h52)


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#11 17/07/2023 15h00

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FXB67 a écrit :

Dash a écrit :

Le premier enfant "cigale" qui est très attaché sentimentalement à la maison héritée et qui n’aura plus personne pour payer le loyer de l’appartement qu’il occupait jusque là, vienne occuper la maison

S’il décide de l’occuper, l’autre enfant indivisaire est en droit de lui demander une indemnité d’occupation. Il faudra que chacun en soit conscient.

Je projette qu’il s’agirait d’une situation que pourrait accepter contractuellement l’héritier cigale, tout en sachant qu’il ne paiera pas l’indemnité. Quel serait le coût financier pour l’autre héritier pour récupérer in fine les sommes dues ?

Pour apporter un complément sur la personnalité de l’héritier n°1 "cigale" projetée, je pense que l’héritier cigale ne jouerait pas beaucoup avec le feu face à créancier qui pourrait prélever directement sur son compte. Mais si le système est laxiste et qu’il peut occuper le logement une paire d’années et s’en sortir sans trop payer (peu solvable) il profitera du système.

Mickey62 a écrit :

Dans mon cas, parce que oui j’ai eu le cas, si ma mère n’étais pas en mesure de payer la taxe foncière,  étant propriétaire à 50/50 suite au décès de mon père, le service des impôts faisait des saisies aussi bien sur les comptes de ma mère, que les miens.

mimizoe1 a écrit :

En cas de non-paiement, c’ est donc très facile de faire 3 saisies …

Concernant les saisies sur comptes pour la taxe foncière, comment le fisc décide-t-il le compte sur lequel saisir ? Un coup l’un puis l’autre ? Au hasard ? En regardant le plus solvable ? Les 2 premières inciterait l’héritier n°1 à faire cesser la situation.

mimizoe1 a écrit :

En indivision, il faut également prévoir les charges du bien : Eau, EDF, tél ?, chauffage, entretien (maison, jardin et piscine) , travaux ,  TF , TH (Résidence secondaire), …. annuelles à la louche, divisé par 2 dans ce cas , puis calculé mensuellement …

Effectivement je n’ai pas abordé cette partie. Si les lignes internet, électricité, gaz et eau se ferment automatiquement lors du décès du parent cela peut obliger l’héritier n°1 qui occupe le logement à les ouvrir à son nom. Ces charges étant importantes cela peut soit dissuader l’occupation du logement. Soit conduire à des négligences: Ne pas chauffer suffisamment et  causer des dégâts d’humidité, provoquer une destruction des pompes de la piscine si elles tournent à vide par niveau d’eau insuffisant. J’imagine que pour se couvrir l’autre héritier a tout intérêt à réaliser des photos de l’état du logement lors du décès.
Par contre je crains que l’héritier n°1 ne souscrive pas à une assurance habitation.

Geronimo a écrit :

Le parent est-il déjà décédé ? Est-il conscient de la situation ? Souhaite-t-il agir ?

Le parent n’est pas décédé, mais la situation sans travail de l’héritier "cigale" dure depuis 15 ans, un déclic serait souhaitable et résoudrait beaucoup de problèmes, mais je crains qu’elle ne dure encore pour plusieurs années. La cigale a de multiples possibilités de travailler mais je pense que sa situation actuelle lui convient. Il est logé par sa famille et vit des aides sociales il n’a pas d’intérêt à prendre un travail, il aurait le même niveau de vie mais travaillerait plusieurs heures par jour.

Tenu par les sentiments le parent n’ose pas couper le versement de loyer.

Il semble que pendant de nombreuses années le loyer était au nom du parent. Depuis peu, dans un soucis de pousser vers l’indépendance, le loyer de l’héritier n°1 est à son propre nom. Le montant est versé sur son compte.

mimizoe1 a écrit :

Etes-vous sûr de ce 50/50 ?

C’est un sujet souvent évoqué lors des repas de famille. Le parent tient comme fer de lance de donner exactement 50% de chacun de ses biens qu’il possède à chacun des héritiers, dans un soucis d’équité parfaite. Cette possibilité d’abus lui a déjà été présentée, sans le faire infléchir. Je crains que cela soit une situation qu’il souhaite au fond de lui, obligeant l’héritier n°2 à s’occuper de l’héritier n°1 après sa mort.

Admettons, si le partage était de 49%-51%, soit en faisant infléchir le parent, soit en découvrant que des sommes ont été versées à l’héritier n°1 avant sa mort, provoquant un arbitrage des parts de la maison. La situation serait plus simple mais néanmoins:
Plusieurs cas:
-L’héritier n°2 (51%) décide de conserver la maison comme maison de vacances. L’héritier numéro 1 (49%) décide de l’habiter immédiatement. Quels sont des changements par rapport à la situation précédente ? Même propriétaire minoritaire j’imagine qu’il ne peut pas être sorti à coup de pieds dans les fesses ? Quid de la taxe foncière dans le cas là ? Est-elle demandée seulement à celui qui détient la majorité du bien ?
-L’héritier n°2 (51%) décide de couper la maison en 2 en créant 2 adresses distinctes. Les travaux de division peuvent-il être imputés à 49% à l’autre ? L’héritier à 49% a-t-il son mot à dire sur la façon dont est découpée la maison ? L’intérêt serait de garder la piscine et une plus petite superficie pour celui qui souhaite une maison de vacances et une plus grande surface sans piscine pour celui qui compte y habiter. Ensuite, chacun ses problèmes.
-Sinon dans le échéant, l’héritier n°2 peut décider de vendre.

Bernard2K a écrit :

Ce qui signifie qu’il aura rendu n°1 SDF, ce qui hâtera très probablement son déclin puis son décès. Est-ce que sa conscience est d’accord ? N°2 peut-il regarder crever son frère sans intervenir ?

Difficile à dire, pour moi l’héritier n°1 joue beaucoup sur le terrain de la compassion pour maintenir son cadre de vie. Étant proche de l’héritier n°2, vous l’aurez compris, mon jugement est biaisé. Je suis beaucoup plus terre à terre, pour moi l’effort doit aller dans les 2 sens. Si l’héritier n°1 est arrangeant sur les décisions et fait des efforts (ex: travaux manuels d’entretien du logement), alors l’héritier n°2 peut être aussi arrangeant. En revanche, si il joue sur tous les tableaux possibles pour nuire, bloquer ou profiter, l’héritier n°2 se doit d’être ferme. On ne peut pas se plaindre totalement d’une situation qu’on a nous même contribué à provoquer. Avant d’être SDF, il lui reste la possibilité de chercher un emploi, ce qu’il ne fait pas pour l’instant. Je pense que l’héritier n°2 est plus "entamé" par les affres du travail, stress, nuits courtes, horaires à rallonge, que l’héritier 1 qui n’est pas stressé, fais son sport tous les jours, etc… Bref, cette partie de la discussion prend une tournure presque politique et n’appelle pas à une réponse évidente , unanime, qui dépendra du cadre de référence et des valeurs de chacun.

Bernard2K a écrit :

ça risque de se finir par une vente sur licitation, autant en être conscient et s’y diriger sans perdre de temps.

Grâce aux réponses apportés un ordre pour les solutions à privilégier commence à se dégager. (Pour les plus favorables à héritier n°2), si j’ai bien compris voici ce que cela donnerait (du plus favorable au moins favorable):

1-Arriver à faire changer la répartition de l’héritage

2-Tomber sur un accord: Séparation temporelle (ex: 1 semaine sur 2), séparation spatiale (ex: scinder en 2 adresses), séparation financière (ex: Vente, rachat de la part de l’héritier n°1, ou loyers versés à l’héritier "fourmi").

3-Licidation

Dernière modification par Dash (17/07/2023 15h02)

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#12 17/07/2023 15h32

Membre (2017)
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Dash a écrit :

Tenu par les sentiments le parent n’ose pas couper le versement de loyer. (…) Le parent tient comme fer de lance de donner exactement 50% de chacun de ses biens qu’il possède à chacun des héritiers, dans un soucis d’équité parfaite.

Ce parent s’expose à ce que les loyers versés soient rapportés à la succession si elle est attaquée.
Si le bail était à son nom initialement puis au nom de l’enfant Cigale avec des versements mensuels dont les traces existent voire sont explicites (virement intitulé "Loyer Cigale Janvier 2023") et dont il existe une copie du relevé de compte, ça devrait être aisé.
Aussi en faisant cela le parent s’expose à ce qu’en réalité l’équité "sur les biens" soit rompue par le juge plus tard - j’ai vu un juge écrire peu ou prou "Untel soutient que c’était la volonté des parents sans le justifier ; les parents devaient de toutes façons respecter la loi, qui dit que…" et exiger un rapport à la succession d’un certain nombre d’avantages.
C’est délicat de l’évoquer avec le parent, et il pourrait vouloir détruire les preuves. Faut-il le garder sous le coude pour une étape de menace avant procès ?

(À ce sujet : nombre de papiers disparaissent au décès d’un parent, ou avant ; exemple: les souches de carnets de chèques sont bien rangés de 1990 à 2023, sauf 2 manquants en 1994 justement l’année où un des enfants a acheté un bien… ça arrive par les parents ou par les enfants concernés !)

Dash a écrit :

Concernant les saisies sur comptes pour la taxe foncière, comment le fisc décide-t-il le compte sur lequel saisir ? Un coup l’un puis l’autre ? Au hasard ? En regardant le plus solvable ? Les 2 premières inciterait l’héritier n°1 à faire cesser la situation.

Le fisc veut prioritairement récupérer sa créance. Il a donc intérêt à prélever sur les comptes solvables, et en pratique c’est ce qu’il fait, il me semble. À vous vous arranger pour récupérer la créance selon les proportions, ce n’est pas le problème du fisc.

Dash a écrit :

Même propriétaire minoritaire j’imagine qu’il ne peut pas être sorti à coup de pieds dans les fesses ?

De mémoire en effet même indivisaire très minoritaire dès que c’est votre domicile c’est très difficile de vous en faire dégager. C’est au moins similaire, voire bien pire, que pour un locataire indélicat. Il interdit de faire une violation de domicile, y compris d’un indivisaire indélicat.
À l’inverse, si l’indivisaire installé laisse un droit de jouissance raisonnable pour éviter de payer une indemnité d’occupation comme Bernard2K en donne des exemples, on doit avoir moyen de lui rendre légalement la vie très difficile (nombreux exemples sur le forum). Mais ceci conduisant généralement à la dégradation des biens et à prouver que tous les indivisaires en profitent, il avait été choisi dans le cas que je connais de ne surtout pas y remettre les pieds.

Attention également : les règles de majorité pour la gestion d’une indivision ne sont pas les mêmes que celles d’une copropriété (idem pour une SCI d’ailleurs).

Enfin un dernier point : les comptes bancaires indivis peuvent servir à payer tout ce qui touche aux biens indivis. Il peut être utile d’assécher les ressources de l’indivisaire Cigale / le forcer à payer pour ce qu’il utilise et pas l’autre indivisaire, auquel cas il faut absolument partager les comptes bancaires puis refuser de payer quoi quelque entretien que ce soit (hors strictement nécessaire à la mise en sécurité et à la conservation du bien - quelques bâches de toit et du ruban de signalisation, essentiellement), en demandant invariablement à sortir de cette indivision dont vous ne profitez pas.
À l’inverse, des comptes en banques indivis bien garnis permettent de payer eau, gaz, électricité, menus voire gros travaux, taxe foncière, etc. durant un temps très long.
Notamment en cas de vente d’un autre bien sur l’héritage (petit studio mis en location dont les loyers entretenaient le bien principal par exemple), il faut que l’argent soit versé à chacun et pas sur un compte indivis… Idem pour les loyers !

Dernière modification par kihv (17/07/2023 15h33)

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#13 17/07/2023 20h08

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A noter que la licitation peut aussi permettre à un indivisaire de garantir que la vente se fasse, s’il prévoit de se porter adjudicataire du bien pour un prix qu’il peut payer. Cette possibilité est souvent oubliée !


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#14 17/07/2023 21h38

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Je pense que vous vous faites des noeuds au cerveau pour une situation qui n’existe pas encore ; et si elle devait se présenter, vous aurez le temps d’y faire face.

Votre énergie doit être consacrée à faire en sorte que le parent discute avec un notaire, qui lui expliquera bien pourquoi faire du 50/50 sur chaque bien est un vrai problème pour les enfants. Et lui proposera des solutions simples et équitables qui permettent de limiter les situations conflictuelles.

Admettons, si le partage était de 49%-51%, soit en faisant infléchir le parent, soit en découvrant que des sommes ont été versées à l’héritier n°1 avant sa mort, provoquant un arbitrage des parts de la maison. La situation serait plus simple

Non, ça n’est pas comme cela que fonctionne une indivision.
Et ça n’est pas non plus le type de partage que vous devez viser.

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#15 17/07/2023 21h49

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Pourquoi la fourmi n’achèterait-elle pas la part de la cigale dans la maison ? Cela ne fait que 170 k€ à sortir, qui peuvent se trouver via un emprunt immobilier (surtout avec un profil de fourmi, et avec la possibilité de mettre la maison en location).

Si l’héritage comporte essentiellement de l’immobilier et très peu de liquidités, la cigale va vouloir assez rapidement obtenir du liquide pour payer ses factures et sa nourriture.

En ce qui concerne la sensibilité émotionnelle de la fourmi qui la conduirait à aider financièrement son frère afin qu’il reste en bonne santé, je pense que c’est un faux problème : une fois l’indivision rompue suite au rachat de ses parts par la fourmi, et une fois que la cigale aura dilapidé ses liquidités, la cigale aura de nouveau droit aux aides sociales, et la fourmi n’aura qu’à fournir deux ou trois centaines d’euros par mois pour aider à payer les factures (ce qui est une situation beaucoup plus enviable pour la fourmi qu’une indivision sur une maison à 340 k€).

Dernière modification par Hamsterre (17/07/2023 21h49)

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#16 17/07/2023 22h36

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mimizoe1 a écrit :

Mickey62:
"Bonjour, concernant l’imposition à la taxe foncière, la taxe n’est émise que pour l’un ou l’autre".
Non …
Etant en indivision, la taxe foncière est établie pour 100% , à chacun des "propriétaires indivis" (bien que tous les indivisionnaires soient tous cités dans le bordereau de TF.) ;
Ainsi, dans mon cas, il y a "3 créances" émises, et donc 3 titres exigibles ..
Le 1er payé inscrit également les 2 autres en "payés" d’ office et en simultané, sur le site des impôts (espaces personnels individuels) ; A chacun de réclamer les quote-part aux autres …

En cas de non-paiement, c’ est donc très facile de faire 3 saisies …

Me concernant, la taxe foncière a toujours été émise au nom de ma mère. Il a fallu que je demande qu’elles soient éditées à mon nom pour enfin les recevoir, ma mère dès lors ne les recevant plus…

Est ce dû au fait que je suis devenu de facto propriétaire au décès de mon père, en étant mineur, il y a 40 ans, et que donc ma mère était la seule à la recevoir, ou bien il y a une obscure raison à cela…
Avec l’administration je ne suis même plus étonné de rien et je ne cherche plus à comprendre, quand je vois toutes les erreurs qui ont été commises durant les deux dernières décennies…

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#17 18/07/2023 07h11

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Quand Geronimo parlait d’une répartition qui résoudrait le problème sous forme de testament, il s’agirait de :
"à n°2 je lègue ma maison,
à n°1 je lègue le reste, de valeur équivalente".
…dans le cas idéal où le parent a suffisamment d’argent et autres possessions qui valent au total autant que la maison, et où il comprend qu’il vaut mieux léguer la maison à celui qui est capable de s’en occuper et d’en payer l’entretien.
D’ailleurs si le parent avait la bonne idée de structurer l’argent sous une forme difficile voire impossible à dépenser, mais qui paie une rente mensuelle équivalente au loyer de n°1, ça aurait l’avantage d’être une solution pérenne. Mais bon, si n°1 veut dépenser l’argent pourquoi pas : suite à l’héritage, c’est à lui.

Evidemment, si la maison vaut plus cher que le reste, le parent pourrait aussi faire des legs déséquilibrés tant qu’il respecte la réserve :
"à N°2 je lègue ma maison qui vaut les 2/3
à n°1 je lègue le reste qui vaut 1/3".
Mais là il ne respecte plus son sacro-saint 50/50 donc ce n’est même pas la peine d’y penser.

Enfin, une idée en passant (en supposant que le parent ne fasse rien pour arranger la situation de son vivant) : n°1 vend sa part dans l’indivision à n°2 et lui consent un crédit vendeur.
N°2 paie à n°1 chaque mois un montant de crédit vendeur égal au loyer de n°1.
Ainsi le statu quo actuel est conservé : quelqu’un paie le loyer de n°1 et il peut continuer à glander. Seulement ce paiement n’est pas perdu dans le vide, il permet d’acheter sa part de la maison. Pour faire bonne mesure, il faut peut-être lui promettre qu’il pourra continuer à venir dans la maison familiale, que ça ne change rien (alors que si, ça change, puisqu’il n’en sera plus propriétaire indivis).

Dernière modification par Bernard2K (18/07/2023 07h28)


Les vacances sont finies, au travail !

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#18 18/07/2023 09h38

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Je suis surpris du manque de considération de la position complique du parent face a ses deux enfants qui n’ont apparemment pas de bonnes relations.

Un parent veut aider et soutenir ses enfants et dans cette présentation si l’enfant 1 ne compte pas soutenir le second et n’attend qu’une chose : sa part avant de couper les ponts, la position du parent est relativement compliquées.

Pour le parent faire 50/50 est une bonne chose quand on fait des donations de son vivant, afin d’éviter des évolutions futurs qui défavorisent l’un des enfants. Mais dans le cas d’un patrimoine "simple" un peu d’immobilier et des liquidités, il est possible de repartir 50/50 en valeur en donnant les liquidités à l’un et la maison a l’autre. Peut être que cela peut se demander au notaire

Mais dans ce cas comment savoir ce que le parent va faire ? Donner les liquidités à la cigale ou a la fournie ? Généralement, on ne donne pas de cash a un enfant qui gere mal son budget, il pourrait au contraire preferer lui fournir un toit.
La meilleure solution pour faire avancer le parent (s’il en a envie et s’il accepte cette discussion) serait de lui présenter un "plan" permettant de garantir des revenus et un toit a ses enfants.
L’enfant cigale est il sous tutelle/curatelle ?
Un notaire compètent devrait pouvoir présenter plusieurs solutions qui respectent le souhait du parent.

Cette réflexion a-t-elle le temps de se faire? Ou bien le parent a-t-il une espérance de vie très courte ?
Les deux enfants ont-ils abordes le sujet de la succession entre eux?
La maison est elle divisible ?


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Favoris 2   [+4]    #19 19/07/2023 12h22

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INTJ

Bonjour à toutes et tous,

Je ne réagis pas à ce sujet dans sa globalité mais sur un aspect particulier pour lequel il convient d’être clair et définitif : le recouvrement de la taxe foncière d’une indivision.

En application de l’article 815-10 du Code Civil, toute dette - dont l’impôt foncier - doit être mise à la charge de chaque indivisaire dans la proportion de la quote-part qu’il détient dans l’indivision.
C’est une conséquence directe du régime juridique de l’indivision à laquelle l’administration fiscale ne peut pas se soustraire.

Par conséquent, et cela est rappelé dans la législation fiscale, il n’existe aucune solidarité de paiement en matière de recouvrement de la taxe foncière d’un bien indivis.
Si le montant est déterminé de manière commune et l’avis expédié à un seul des membres de l’indivision, chaque indivisaire a le droit de ne régler annuellement que sa quote-part de la facture commune à hauteur de son pourcentage détenu dans l’indivision.
Ce faisant, il se sera libéré de son paiement et ne pourra être tenu responsable et solidaire de la défaillance de paiement d’un autre membre de l’indivision.

Toute action en recouvrement forcé réalisée en cas d’impayé par l’administration fiscale à l’encontre d’un indivisaire s’étant par ailleurs acquitté de son paiement au prorata de sa part de détention dans l’indivision est donc nulle, non avenue et illégale dans son principe même.
Il ne faut donc pas hésiter à rappeler ce principe d’absence de solidarité aux services de l’administration fiscale qui, par ignorance ou facilité, choisissent de s’en affranchir afin d’obtenir un recouvrement rapide et facile de la créance concernée.
Le fonctionnaire à l’initiative de cette démarche illégale pourrait d’ailleurs être poursuivi personnellement pour délit de concussion.

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#20 19/07/2023 13h35

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Concernant les impôts fonciers, je confirme. Pour ma situation : indivision à quatre. Je reçois mon avis d’impôts fonciers chaque année et le règle (de mémoire, une trentaine d’Euros). Idem pour les trois autres (même montant chacun).

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#21 19/07/2023 13h45

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Votre lien vers le BOFIP est mauvais.

Voici le bon.

Et +1 sur le contenu.

Dernière modification par fred42 (19/07/2023 13h46)

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#22 24/07/2023 16h18

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Mickey62 a écrit :

Pour ce qui concerne l’indivision, la loi est claire là dessus, un bien ne peut rester en indivision.

Je lis cette file un peu par hasard, et …. Je ne comprends pas cette phrase.

Un bien peut parfaitement être acquis et possédé en indivision, en maintenant l’indivision sur des années. C’est le mode de possession à plusieurs personnes physiques par défaut, celui qui s’applique pour des couples non mariés sous régime de communauté, pour des amis achetant ensemble une maison de vacances, pour des enfants recevant par succession la maison familiale, …

La loi n’impose à aucun moment à une indivision naissante l’obligation d’être transformée en "non-indivision" donc possession propre par une seule personne.

Je crois que vous interprétez mal la disposition légale "nul ne peut être contraint de demeurer dans l’indivision". Elle n’impose pas la fin systématique d’une indivision. Elle ne fait que permettre à tout membre de l’indivision, à tout moment, d’exiger de sortir de cette indivision sans que personne ne puisse l’en empêcher légalement.

La sortie d’un indivisaire impose de fait le transfert de propriété, soit par transfert vers un ou plusieurs autres membres de l’indivision (contre une soulte), soit vente amiable (tout lemonde est ok) ou judiciaire (saisie du tribunal qui prononce la licitation judiciaire du bien pour respecter le droit de l’indivisaire demandeur de sorite de l’indivision, et n’ayant pas trouver de solution amiable avec ses coindivisaires)

FXB67, le 16/07/2023 a écrit :

-L’héritier "cigale" peut-il bloquer complètement la situation ?
-Quelle serait la meilleure chose à faire pour l’héritier "fourmi" pour, au mieux, récupérer une partie du patrimoine (physiquement ou financièrement), au pire, y laisser le moins de plumes possible ?

Il ne peut rien bloquer du tout : nul n’est tenu de rester dans l’indivision. Soit il accepte de racheter la part de l’autre héritier, soit il accepte de lui vendre la sienne, soit il est d’accord pour une mise en vente classique, soit c’est la licitation (mise aux enchères).

?

Nul n’est tenu de RESTER dans l’indivision. Cela signifie que celui qui ne veut pas rester peut partir, pas qu’il peut imposer quoi que ce soit à l’autre.

Fourmi ne veut pas rester, Fourmi peut vendre, si Cigale accepte de racheter ou de vendre … et à défaut peut demander au tribunal la vente forcée pour respecter ses droits. Mais il ne peut exiger que Cigale rachète tout comme il ne peux exiger que Cigale lui vende sa part.

La licitation judiciaire n’est pas une procédure rapide de base (pas la priorité). Encore moins si Cigale s’installe à titre de RP dans le bien en question tout en ayant peut de moyens de subsistance.

Mickey62 a écrit :

Dans mon cas, parce que oui j’ai eu le cas, si ma mère n’étais pas en mesure de payer la taxe foncière,  étant propriétaire à 50/50 suite au décès de mon père, le service des impôts faisait des saisies aussi bien sur les comptes de ma mère, que les miens.

Vous présentez une action "technique" comme étant de facto légale et non contestable, parce qu’elle émane du fisc. Cela revient à dire que si vous recevez une amende chez vous, c’est nécessairement que vous êtes fautif, donc aucune raison de contester cette amende quoi qu’elle soit fournie avec une procédure de contestation …

Le fisc fonctionne en mode "au plus simple", qui convient la plupart du temps à tout le monde : taxons / réclamons / relancons / saisissons d’abord, le contribuable utilisera les voies de recours si on se trompe. Ce qui reporte le travail de preuve sur le contribuable, qui doit justifier que le fisc a outrepassé ses droits, alors qu’on pourait penser que le fisc ne devrait pas agir sans avoir vérifier au préalable qu’il était pleinement dans son droit.

Un moyen de déporter des heures de vérifications sur le temps du contribuable inquiet au lieu de payer des fonctionnaires qualifiés à vérifier des données souvent incomplètes (cas typique existant : le fisc ne connait pas l’indivision, ses données considèrent un même bien comme étant autant de biens réels détenus par autant de personnes qu’il y a de membres dans l’indivision). La joie de recevoir la TF en double et autrefois la TH en double pour un même logement quand vous n’êtes pas officiellement déclarés comme conjoints…

Dans votre cas, c’est la saisie de TF. Pour la plupart des contribuables, sur exigence du fisc, un indivisaire paiera la TF et s’arrangera avec les autres pour obtenir remboursement. Efficace pour le fisc, pas trop compliqué pour le contribuable si l’entente est correcte. Cela traite la question dans 90% des cas.

Reste que c’est une simplification abusive et que le contribuable peut contester devoir "préassumer" la part des autres, au risque de ne pas être remboursé et qu’une dette fiscale (fisc vs contribuable) soit transformée en dette civile (indivisaire vs autres). En cas de contestation (qui peut être difficile), le fisc est tenu de se conformer à la loi, et donc de rembourser la sursaisie par exemple voire plus si vous pouvez justifier par exemple que cette sursaisie a induit des frais remboursables

Dash a écrit :

Admettons, si le partage était de 49%-51%

Rappel d’un vieil adage concernant l’indivision : L’indivision n’est pas une démocratie, c’est la dictature de la minorité.

Ce n’est plus complètement valide, mais c’est une bonne base de raisonnement, vu que sur les dlcisions très structurantes, l’unanimité sera de rigueur.

La répartition serait de 99,9% vs 0,10%, Fourmi ne pourrait pas imposer la découpe du bien avec ses 99,9 %. L’unanimité sera nécessaire.

Ne raisonnez pas en terme de majorité !

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