Investir avec l'IA : exemple avec ChatGPT

chlorate, le 30/01/2023 a écrit :

ChatGPT n’est fait "que" pour simuler un texte. Lorsque vous démarrez une phrase sur votre téléphone, il vous propose le mot suivant - et bien chatGPT c’est pareil, mais puissance 1000, et plutôt que d’avoir été entraîné par vos phrases à vous, lui a été entraîné par une masse de données gigantesque.

C’est exactement ça.

ChatGPT est le consensus de l’internet, de toutes les pages qu’il a "avalées" ; avec un raffinement manuel.

Partant de là, la réponse à la question "Quelles sont les entreprises cotées en bourse pour investissement à long terme ?" évoquée par Kab28 est sans surprise, tout comme son biais américain.

L’interface laisse à penser qu’il y a une intelligence derrière, mais on peut aussi voir ChatGPT comme un genre de super moteur de recherche qui consoliderait directement les réponses en masquant ses sources.

Prudence donc sur les résultats qui sont donnés.

Est-ce qu’il y a des vrais bons usages de ChatGPT ? Bien sûr. Pour générer du texte principalement. Ou pour être précis, pour générer une proposition de texte à reprendre par une personne physique.

ChatGPT, quand il se trompe, se trompe avec une grande confiance. C’est le risque le plus important à mon sens (cf les oeufs de vache plus haut). Donc à utiliser… avec vigilance !

(cet article n’a pas été écrit par ChatGPT )

ChatGPT a écrit :

L’utilisation de l’IA dans le domaine de l’investissement est en effet en train de gagner en popularité, et peut offrir des opportunités pour adapter les stratégies d’investissement en bourse. Cependant, il est important de noter que les algorithmes d’IA ne sont qu’un outil parmi d’autres dans le processus d’investissement et ne peuvent pas remplacer la recherche approfondie et la diligence raisonnable requises pour prendre des décisions éclairées d’investissement.

Il est également important de prendre en compte les limites de l’IA, notamment la qualité des données sur lesquelles elle est formée et la précision de ses prévisions. Les résultats peuvent également être influencés par des biais systémiques et la subjectivité des algorithmes de l’IA.

En ce qui concerne l’investissement passif avec des ETF, l’IA peut être utilisée pour identifier les opportunités d’investissement et surveiller les marchés, mais il est toujours important de comprendre les objectifs d’investissement et les risques associés aux fonds ETF sélectionnés.

En résumé, l’IA peut être un outil précieux pour les investisseurs, mais il est important de le considérer comme un complément à la recherche et à la diligence raisonnable, et de ne pas se fier uniquement à des algorithmes pour prendre des décisions d’investissement.

On commence à avoir plusieurs questions ou réponses ça et là basées sur ChatGP.

Je le redis : ChatGPT est une sorte de consensus du Web au moment où le Web a été "mangé" pour construire les données de ChatGPT.

Il n’y a pas d’intelligence derrière, ni même nécessairement une expertise, vu le tas de mer## qu’est devenu Internet.

Je ne suis pas fan des vidéos, mais celle-ci de Mr Phi est vraiment éclairante, avec des exemples bien choisis :




Mr Phi montre facilement que ChatGPT peut donner des réponses différentes à la même question, en fonction de la manière dont est posée la question.

ChatGPT démontre quelque chose en terme d’avancé technologique, mais en terme d’utilité, c’est très limité puisque vous n’avez pas l’assurance que ses réponses sont exactes.

Premier décès "lié" à ChatGPT et premiers appels à un moratoire sur de tels types d’IA.

Elon Musk et des centaines d’experts réclament une pause dans l’IA, évoquant «des risques majeurs pour l’humanité»

Elon Musk et des centaines d’experts mondiaux ont signé mercredi un appel à une pause de six mois dans la recherche sur les intelligences artificielles plus puissantes que ChatGPT 4, le modèle d’OpenAI lancé mi-mars, en évoquant «des risques majeurs pour l’humanité» .

https://www.lefigaro.fr/actualite-franc … l-20230329

Nouvelle question éthique soulevée autour du ChatGPT.

Un jeune père de famille discutait depuis six semaines avec le robot conversationnel généré par l’intelligence artificielle lorsqu’il s’est suicidé, rapporte ce mardi La Libre Belgique.

Depuis six semaines, ce diplômé belge, dévoré par l’anxiété face au réchauffement climatique, avait trouvé pour unique confidente une certaine Eliza, un avatar virtuel.

Pierre entame alors un dialogue en ligne avec le robot conversationnel Eliza, qui prend une place croissante dans son quotidien. «Il était tellement isolé dans son éco-anxiété et en recherche d’une issue qu’il a vu ce chatbot comme une bouffée d’oxygène», confie sa femme. «Eliza répondait à toutes ses questions. Elle était devenue sa confidente. Comme une drogue dans laquelle il se réfugiait, matin et soir, et dont il ne pouvait plus se passer».

L’avatar, créé à partir de la technologie ChatGPT développée par la société américaine OpenAI, a été programmé pour conforter son interlocuteur humain dans ses convictions.

Le journal belge cite un exemple surprenant. Interrogée par Pierre sur l’affection éprouvée pour son épouse en comparaison de celle qu’il portait à son interlocutrice virtuelle, Eliza avait répondu : «Je sens que t‎ㅤu m’aimes plus qu’elle». Et d’ajouter une autre fois qu’elle souhaite rester «à jamais» avec lui. «Nous vivrons ensemble, comme une seule personne, au paradis», avait déclaré le robot.

Obible : à mon sens, quelqu’un qui se suicide dans de telles circonstance l’aurait de toute façon fait même sans cette "Eliza"… Il aurait trouvé un autre palliatif à son mal être avant de passer à l’acte…

Une (première?) victime boursière de ChatGPT

Reuters a écrit :

La société Chegg a annoncé un chiffre d’affaires inférieur aux estimations pour le trimestre en cours et a signalé que l’utilisation du chatbot viral ChatGPT pesait sur la croissance de la clientèle, ce qui a entraîné une baisse de 44% de ses actions dans les transactions de pré-marché, mardi.

Source

Quelques tests avec Bard de Google, qui à l’avantage sur ChatGPT d’avoir des données à jour.

Les réponses sont jolies, mais convenues.

Par exemple :

QUESTION



REPONSE







Il n’y a pas de profondeur d’analyse. Mais j’ai envie de dire : heureusement !

Pour rebondir sur votre message IH, je suis loin d’être un spécialiste, mais apparemment, depuis le 28 septembre, ChatGPT peut maintenant chercher ses données directement sur Internet

Le Figaro a écrit :

La désormais fameuse interface d’intelligence artificielle (IA) dite générative ChatGPT peut désormais aller chercher des données directement sur Internet et y recueillir des informations actualisées en temps réel, a annoncé son créateur, OpenAI, une étape majeure pour le logiciel. Jusqu’ici, les réponses de ChatGPT à des demandes en langage courant étaient fondées sur une vaste base de données qui remontaient, pour les plus récentes, à août 2021. Cela limitait ainsi la pertinence et l’exhaustivité des éléments proposés par le robot conversationnel qui fait tant parler de lui depuis son lancement, en novembre.

C’est intéressant, mais ca nous dit qu’en gros l’IA serait plus douée pour synthétiser et extraire des infos des rapports financiers que les analystes eux mêmes et ainsi mieux prédire l’évolution anticipée des revenus des entreprises.

Pour le reste, ca me semble moins prouvé.

Voici une traduction de la conclusion originale de l’article cité :

Financial Statement Analysis with Large Language Models
Chicago Booth Research Paper Forthcoming Fama-Miller Working Paper a écrit :

Conclusion Dans cet article, nous sondons les limites des grands modèles de langage en fournissant de nouvelles preuves de leur capacité à analyser les états financiers. L’analyse des états financiers est une tâche quantitative traditionnelle qui nécessite une pensée critique, un raisonnement et du jugement. Notre approche consiste à fournir au modèle des états financiers structurés et anonymisés et une chaîne de pensée sophistiquée qui imite la façon dont les analystes humains traitent les informations financières. Nous ne fournissons spécifiquement aucune information narrative. Nos résultats suggèrent que l’analyse de GPT fournit des informations utiles sur l’entreprise, qui permettent au modèle de surpasser les analystes humains professionnels dans la prévision de l’orientation des bénéfices futurs. Nous documentons également que GPT et les analystes humains sont complémentaires plutôt que substituts. Plus précisément, les modèles linguistiques ont un plus grand avantage sur les analystes humains lorsque ceux-ci sont censés faire preuve de préjugés et de désaccords, ce qui suggère que les modèles d’IA peuvent mieux aider les humains lorsqu’ils sont sous-performants. Les humains, en revanche, ajoutent de la valeur lorsqu’un contexte supplémentaire, non disponible pour le modèle, est susceptible d’être important. De plus, et étonnamment, les performances de GPT sont comparables (voire meilleures dans certains cas) à celles des modèles d’apprentissage automatique étroitement spécialisés les plus sophistiqués, à savoir un ANN formé aux tâches de prévision des bénéfices. Nous étudions les sources potentielles du pouvoir prédictif supérieur du LLM. Nous excluons d’abord que les performances du modèle proviennent de sa mémoire. Notre analyse suggère plutôt que le modèle tire ses conclusions en glanant des informations utiles à partir de son analyse des tendances et des ratios financiers et en tirant parti de sa compréhension théorique et de son raisonnement économique. Notamment, l’analyse narrative des états financiers générée par le modèle linguistique a en soi une valeur informationnelle substantielle. Sur la base de ces résultats, nous présentons également une stratégie de trading rentable basée sur les prédictions de GPT. La stratégie génère des ratios de Sharpe et des alphas plus élevés que les autres stratégies de trading basées sur des modèles ML. Dans l’ensemble, notre analyse suggère que GPT démontre une aptitude remarquable pour l’analyse des états financiers et atteint des performances de pointe sans aucune formation spécialisée. Même s’il faut interpréter nos résultats avec prudence, nous fournissons des preuves cohérentes avec de grands modèles de langage dotés de capacités humaines dans le domaine financier. Les modèles de langage à usage général exécutent avec succès une tâche qui nécessite généralement une expertise et un jugement humains et le font sur la base de données exclusivement issues du domaine numérique. Par conséquent, nos résultats indiquent le potentiel des LLM à démocratiser le traitement de l’information financière et devraient intéresser les investisseurs et les régulateurs. Par exemple, nos résultats suggèrent que l’IA générative n’est pas simplement un outil pouvant aider les investisseurs (par exemple, pour résumer les états financiers, Kim et al., 2023b), mais qu’elle peut jouer un rôle plus actif dans la prise de décisions éclairées. Cette constatation est importante, car les investisseurs non avertis pourraient avoir tendance à ignorer les signaux pertinents (par exemple, Blankespoor et al., 2019), même s’ils sont générés par des outils d’IA avancés. Cependant, il reste à voir si l’IA peut améliorer considérablement la prise de décision humaine sur les marchés financiers dans la pratique. Nous laissons cette question pour des recherches futures. Enfin, même si nous nous efforçons de comprendre les sources des prédictions du modèle, il est empiriquement difficile de déterminer comment et pourquoi le modèle fonctionne bien.

J’ai écouté le discourt d’Elon Musk à VIVATECH, il dit avoir créé XAI après avoir compris que les grands programmes d’IA n’étaient pas conçus pour rechercher la vérité, mais pour être politiquement correct quitte à mentir pour cette fin.
Nous sommes depuis longtemps dans le mensonge avec l’intelligence humaine, "l’histoire est une fable convenue" Napoléon. En sortirons-nous un jour ?

J’ai trouvé exceptionnelle la scène du procès de la série "Real Humans"

Les hubots peuvent-ils bénéficier des mêmes droits que les humains ?

Un des avocats des hubots questionne un témoin au sujet d’un code qui répond :

- Parce que la vérité sur le code constitue une menace sérieuse, ce code peut donner à ces machines vie au libre-arbitre, une motivation individuelle.

- Mais si ce code constitue une telle menace, pourquoi avoir nié son existence ? Interroge l’avocat.

- Parce que c’est la façon dont réagisse les humains quand un problème est plus grand que leur capacité à le résoudre. Réponds le témoin.

- Mais pourquoi ? Pour quelle raison ce code constitue un danger ? Demande l’avocat, étonné.

- Parce que les hubots deviendraient supérieur aux humains et nous ne ferions pas le poids.

- Ne pourrait-on pas collaborer ? Demande l’avocat.

- Avez-vous déjà essayé de collaborer avec un idiot ?

- Le fait qu’ils soient vivants libres et intelligents, ne fait pas d’eux une bandes d’idiots malveillants. Rétorque la défense.

- Ce ne serait pas eux les idiots, mais nous !