Artisan qui ne peut pas terminer un chantier immobilier faute d'argent ?

@B2k
D’où la fin de mon post: il faut également des compétences de gestion.

@Range19,
peut être, mais la boîte n’est pas liquidée. Il s’agissait ici surtout de suggérer une piste pour éviter d’avoir à payer de la marchandise pour rien.

Bernard2K a écrit :

FastHand a écrit :

J’ajoute un dernier point: il est tout de même rare qu’un entrepreneur de qualité fasse faillite. Le bouche à oreille leur assure un carnet de commande plein, et un bon réseau professionnel leur permet également d’avoir de gros clients.

Il est possible d’être un très bon entrepreneur (au sens de : faire du travail de qualité) et se planter quand même, grâce à des recettes connues, éprouvées, et très largement pratiquées :
- deviser au pifomètre et/ou au ras des pâquerettes, au point de souvent travailler à perte. (Variante : deviser normalement mais ensuite y passer le double de temps, par perfectionnisme).
- ne pas faire payer les clients. Certains entrepreneurs ont du mal à éditer les factures. D’autres pensent bien à envoyer la facture mais ne veulent pas relancer les clients qui ne paient pas.
- les entrepreneurs sont eux-mêmes victimes d’une entreprise qui leur doit de l’argent et fait faillite. Effet domino.

Un certain nombre d’entrepreneurs aiment "trop" leur travail, dans le sens où ils préfèrent le chantier à la gestion. Souvent, la personne qui assure vraiment la réussite financière de l’entreprise, c’est la personne qui fait l’administratif ! Si elle est absente ou défaillante, c’est là que ça plante, car le patron est trop occupé à courir les chantiers pour s’embêter avec l’administratif.

Je suis même tout à fait sûr, pour les avoir cotoyés, que certains entrepreneurs sont mal à l’aise s’ils gagnent trop d’argent. Leur rôle, c’est "chef d’entreprise qui travaille bien et beaucoup, et gagne juste assez pour vivre". C’est le rôle qu’ils aiment et ils ne veulent surtout pas en changer. Alors, s’ils gagnent trop d’argent, ça les met mal à l’aise, et ils vont commencer à saboter leur propre travail : deviser trop bas, consentir des remises (et il y a toujours une bonne raison), laisser s’accumuler les impayés (et il y a toujours une bonne raison).

Dernière modification par FastHand (30/10/2021 14h53)

Notre dernier devis signé pour une entreprise de peinture demande, comme les précédents, une acompte de 30 %. Mais à chaque fois la secrétaire dit "on vous connaît, pas de problème, vous donnerez l’acompte au début des travaux".
Comme nous sommes des clients simplement "réglo" et rien de plus, cela semble révéler qu’il y a pas mal de gens qui essayent de finasser, négocier, payer trop tard, etc. Je sais qu’il y en a aussi qui essaient de faire passer à l’oeil des trucs pas prévus dans le devis (je ne parle pas d’un détail consenti avec plaisir par l’artisan, mais de demandes malhonnêtes pour des suppléments de travail substanciels).

Je côtoie beaucoup d’entrepreneurs et c’est vrai que de mon côté la grande majorité d’entres eux publient leurs comptes.
J’aime bien suivre tout ça régulièrement d’ailleurs.
Après pour le reste de la France j’en sais rien.

Par contre moi personnellement j’enverrai pas un acompte de plusieurs milliers d’euros à une société si je n’ai pas ces informations et heureusement autour de moi je n’aurais pas à le faire car ils publient presque tous et sont souvent très bien portants avec des comptes courants à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Que ça soit entreprise de maçonnerie, de travaux publics, électricité et plomberie.

Après si c’est pour travailler avec des entreprises sans salarié je verserai pas d’acompte à la limite j’achète les matériaux directement ça évite en plus de faire grimper leurs assurances.

Après c’est ma façon de faire pour limiter certains risques.

En France le bâtiment ça rapporte pour le moment la majeure partie des sociétés sont en bonne santé du moins pour ce que j’ai vu.
Si elle ont des dizaines d’années d’activité elle sont bien souvent pleines d’oseilles car fiscalement c’est très agressif de sortir cet argent.

En Suisse par exemple c’est très différent et encore plus risqué, il faut faire encore plus attention.

Je voulais parler de l’ancienneté de la société.
Des dizaines d’années qu’elle est en activité.

Je parle vraiment de ce que je sais ici je ne suppute pas.

J’ai moi-même 50% d’une toute petite société de travaux publics et j’avais aussi une petite activité en Suisse.
Grâce aux sites comme société.com j’ai régulièrement suivie les résultats des sociétés de mon environnement avec quelques fois quelques surprises.

Je sais qu’il est possible d’arranger les résultats mais le cash et l’absence de dette, ne trompe pas de plus pour les petite PME et à cause du black c’est plutôt l’inverse, les états financiers sous-estiment la valeur de la société.

Maintenant c’est juste mon expérience personnelle que je relate ici peut-être que chez vous c’est différent mais chez moi c’est comme ça.

La majeure partie des entrepreneurs ne savent pas lire les états financiers de leurs sociétés, en France c’est tabou de gagner de l’argent, lorsque on a des ouvriers une bonne stratégie à appliquer c’est de se plaindre et pleurer sans cesse.

C’est triste mais c’est comme ça.

Dernière modification par vbvaleur (02/11/2021 06h20)