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[+2]    #1 10/08/2012 10h49

Membre (2010)
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Bonjour,

Suite à la lecture de cet article paru hier, mon attention a été attirée par la phrase :

LeMondeInformatique.fr a écrit :

Ils l’accusaient d’entretenir le flou sur les conditions réelles des contrats, de fabriquer des sites à bas coût en Tunisie et de les revendre ensuite au prix fort en France, ou encore de revendre les contrats à des sociétés de crédit.

Cette pratique consiste, pour une entreprise, à signer un contrat sur une moyenne durée (3 ou 5 ans), et à revendre ces contrats à une société de leasing, pour encaisser 3 (ou 5) ans de chiffre d’affaires d’un coup, parfois avec une prime, et moyennant le paiement d’un intérêt.

C’est ensuite la société de crédit qui encaisse les règlements du client final.

Sur le papier vous avez donc une société qui affiche :

- une forte croissance de son CA ;
- un portefeuille de clients engagés sur des durées de 3 à 5 ans (donc supposés captifs) ;
- une trésorerie pléthorique.

Tout ce qu’il faut pour duper des investisseurs. Inutile de préciser que c’est un aller simple vers le Tribunal de Commerce et la ruine.

Si j’en parle ici, c’est que je sais que cela s’est pratiqué dans des sociétés cotées, et même se pratique encore, dans mon secteur notamment.

Je sais que plusieurs membres du forum investissent dans des petites capitalisations, et que parfois ce sont de nouveaux venus. J’invite donc à la plus grande prudence.

Mots-clés : petites capitalisations

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#2 10/08/2012 11h18

Membre (2011)
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La revente des contrats en question à des sociétés de crédit, c’est une forme d’affacturage il me semble. Mais je pense que l’affacturage en principe concerne du travail déjà réalisé.
Dans cette situation, si le contrat est à long terme, il s’agirait alors de travail pas encore réalisé, ce qui est assez différent.

Il peut y avoir un intérêt à acheter un contrat pour réaliser le travail puis encaisser le paiement -- une forme d’apport d’affaire, ou le prix d’achat du contrat serait la commission.

Mais là il s’agirait donc d’acheter non pas le contrat mais le fruit de sa réalisation, et donc en un sens faire confiance à la société vendeuse pour qu’elle réalise le travail. Ca me semble assez fumeux sous cette forme en tout cas.

Cependant, notez que ce type de transaction se fait très couramment (milliers de milliards USD de volume) dans une forme un peu différente, c’est simplement des asset-backed securities:
- Prenez une activité avec des revenus un peu captifs, genre opérateurs télécoms, systèmes d’alarme, etc
- Les contrats sont souvent bloqués sur 1 ou 2 ans avec un taux statistique de renouvellement important et connu
- la société vend les droits sur les paiements (peut être pas les contrats directement, mais qque chose d’approchant) à un véhicule juridique spécial. L’opérateur a une obligation de service des contrats
- le véhicule émet de la dette structurée (des ABS donc). Le paiement des investisseurs qui achètent les obligs permet de payer le vendeur des "contrats"
- Avec les fonds collectés en un coup, l’opérateur a en principe les moyens de faire le suivi des contrats/clients
- En touchant plusieurs années de chiffre d’un coup, l’opérateur peut se développer (se développer = trouver une tierce partie qui fasse le servicing pour pas cher et s’en débarrasser ainsi, au détriment des clients, et avec la grosse marge dégagée, recommencer en faisant de la com pour acquérir de nouveaux clients)

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#3 10/08/2012 15h08

Membre (2012)
Réputation :   86  

Effectivement cela se rapproche (sans en être totalement) de "l’Asset based lending" (cf business de Wells Fargo qui en fait pas mal), ie financement/re-financement "d’actifs" au sens large (clients / stocks / contrats / matériels / immobiliers). Ce type de financement est très utile/utilisé (i) en situation de croissance globale de l’entreprise pour financer tout ou partie de son BFR et certains de investissements (capex) et (ii) aussi en situation de retournement / restructuration de dettes.

Toutefois, comme le dit Derival, on peut avoir une vision un peu biaisée de la situation financière réelle de l’entreprise utilisant ce type de financement et aboutir à des situations de développement ou les besoins de financement structurels et à long terme sont financés par des actifs court termes introduisant un biais dans la structure financière et sa solidité à terme.

A examiner en détail en tout cas lorsque l’on regarde une entreprise utilisant ces modes de financement : est-ce une pratique récurrente ?, ponctuelle ? quelles conséquences sur les états financiers et sur la situation réelle du BFR et de la dette nette (en terme de valorisation) ? financement de la croissance ? ou bien période de restructuration de la dette?.

Dernière modification par BearBullCarpeDiem (10/08/2012 15h09)


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#4 13/08/2012 23h37

Membre (2010)
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Quelques remarques à la volée (peut être sans intérêts ou complément à côté de la plaque) à la lecture de ce sujet très intéressant.

Pourquoi le risque se réduit-il juste aux smalls caps ? Pourquoi les big caps ne seraient pas touchées ? Je ne comprends pas, désolé…

Savez-vous où on peut trouver ces éléments dans un rapport annuel (hors bilan ?).

Quelles sont les obligations des cabinets d’audit vis à vis de ce type d’élément ? Sont-ils signalés ou ignorés ?

Quelles sont les obligations en terme de réglementation ?

Je trouve que ce type d’affaire est très amusante (désolé si des victimes sont présentes parmi nous, condoléances à vos euros). Les activités avec des clients captifs seraient mieux valorisées que d’autres au motif, que les clients sont captifs ainsi, cela procure une visibilité sur les revenus (estimations censées être précises et fiables) et un certain niveau de marge (profitabilité plus élevée que les autres secteurs). Finalement, on revient à la case départ, avoir un business avec des clients captifs n’est pas moins risqué que les autres activités, car un nouveau risque inhérent à cette activité particulière s’ajoute ! Comme quoi, une force de rappel à la moyenne existerait ? wink

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#5 13/08/2012 23h45

Membre (2011)
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SP / BBCD

A mon sens, l’utilisation de la désintermédiation, et pouvoir se concentrer uniquement sur l’origination (originate to sell), ce n’est qu’exacerber ce qu’une entreprise pense faire mieux que les autres. C’est une logique purement capitaliste. Si on exige des entreprises des rendements importants, faut pas s’étonner derrière qu’elles trouvent le moyen de les atteindre : avec du levier, toujours plus de levier. C’est applicable aussi bien à BofA que à une PME tunisienne.

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#6 10/09/2014 12h52

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Bonjour,

Concernant l’affacturage, savez vous pourquoi comptablement les créances affacturées sont comptabilisées dans le compte Créances clients et comptes rattachés et non dans les Disponibilités ?

Je pensais justement que l’affacturage avait pour but d’améliorer le BFR et le bas du bilan coté coté actif (en faisant passer des Créances clients en Disponibilités).

Merci pour vos réponses.

PS : ma réponse fait suite à la publication du rapport semestriel de Cofidur, où la variation négative du BFR est pour partie due à des considérations de cet ordre.

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