PlanèteMembres  |  Mission   xlsAsset xlsAsset
Cherchez dans nos forums :

Communauté des investisseurs heureux (depuis 2010)

Echanges courtois, réfléchis, sans jugement moral, sur l’investissement patrimonial pour devenir rentier, s'enrichir et l’optimisation de patrimoine

Invitation Vous n'êtes pas identifié : inscrivez-vous pour échanger et participer aux discussions de notre communauté !

Information Nouveau venu dans cette longue discussion ?
Flèche Consultez une sélection des messages les plus réputés en cliquant ici.

Flèche Découvrez les actions favorites des meilleurs gérants en cliquant ici.

Sondage 

Résultat du sondage :

Encore un krach sur les marchés actions…


L'occasion de renforcer sur les valeurs de qualité

65% - 1097
J'attends le rebond, je revends tt et fini la bourse

2% - 35
Je suis liquide, je suis serein

12% - 202
BX4 depuis les 3800 sur le CAC, je suis riche

2% - 42
Je suis en vacances, je ne vois pas le crack

3% - 65
A fond sur les valeurs de Rdt, miam, miam

14% - 242

[+10]    #4451 20/08/2018 01h16

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

@Elessor : votre question est très pertinente. Effectivement, une mesure de marché du risque comme un CDS peut être affectée par un sentiment général de sous-estimation du risque. C’était le cas par exemple pour les banques US et européennes avant 2007 : leurs CDS 5 ans étaient tombés à 8-9 points de base - avant de monter à 200-400 points de base pendant la crise (maintenant : autour 30 points de base pour les meilleures banques).

Cela dit, il faut nuancer ce risque par l’hétérogénéité des marchés financiers :

1) Hétérogénéité du pricing des différents risques : à un même instant, certains risques peuvent être beaucoup mieux pricés que d’autres. Je fais l’hypothèse que les risques bancaires sont mieux connus, donc mieux pricés, depuis la dernière crise. Un même marché peut comprendre des "poches" d’optimisme (par exemple sur le secteur techno, en ce moment, à mon avis) et des secteurs où les risques sont mieux pricés (par exemple, secteurs cycliques, REIT et banques, en ce moment ?). Ce qui caractérise une bulle, c’est une sous-estimation généralisée (ou même une ignorance) des risques ; je ne pense pas qu’on soit en bulle actuellement, mais qu’il y a des poches, des secteurs où les prévisions sont trop optimistes et les risques sous-estimés.

2) Hétérogénéité des segments et des instruments de marché : Un même risque peut être pricé différemment sur le marché actions, sur le marché obligataire, et sur le marché des CDS. D’une part, parce que ces instruments financiers sont différents les uns des autres (ils reflètent les risques de façon plus ou moins "pure"), et d’autre part parce que ces segments de marché, bien que liés (arbitrages etc.), sont différents, et ne reflètent pas l’information à la même vitesse. Pendant une crise comme 2007-2008, on a pu voir le sentiment de risque se propager progressivement à travers tous les segments de marché : ce n’était pas immédiat, mais progressif. (J’avais construit pour mon employeur un "baromètre" de marché montrant la propagation du risque au fil du temps ; j’essaierai d’en refaire un pour la prochaine crise, même si je n’ai plus accès à Bloomberg pour les mises à jour automatiques.)

3) Hétérogénéité des participants de marché : le marché actions, le marché obligataire et le marché des CDS sont dominés par des participants de marché différents, dont la réactivité et la compétence pour évaluer les risques est variable :

- Le marché actions est sans doute le plus enclin à des mouvements grégaires, pas simplement à cause des petits porteurs (minoritaires) mais aussi des institutionnels (pseudo gestion active, peur de se distinguer des concurrents, effets de mode etc.).

- Le marché obligataire est davantage dominé par des institutionnels buy and hold pépères (du type assureurs) mais est occasionnellement sujet à des mouvements de panique.

- Le marché des CDS est dominé par des professionnels de la couverture des risques : leur métier est de couvrir des risques, pas de battre des benchmarks. Ils sont donc généralement compétents pour apprécier les risques, et très réactifs (un nouveau risque apparaît souvent d’abord sur les CDS, puis sur les actions / obligations). Sur les banques, mon expérience est que le marché des CDS est à peu près aussi compétent pour évaluer les risques que les superviseurs (alors que ces derniers ont beaucoup d’informations confidentielles). C’est donc mon marché préféré pour évaluer les risques de crédit sur un souverain ou une entreprise - même s’il n’est pas immune à des phases de sous-évaluation des risques comme tous les autres segments de marchés.

@Bergamote :

1) Un CDS, assurance contre le défaut d’un émetteur d’obligations, est un produit beaucoup plus "pur" qu’une action ou une obligation, qui sont pour moi des produits "complexes". Une multitude de facteurs endogènes et exogènes à l’entreprise influent sur le cours de son action ou d’une de ses obligations :

- Le pricing de l’action dépend (en partant de l’approche des DCF comme cadre conceptuel) des perspectives de profit de l’entreprise, du taux sans risque (variable exogène), de la prime de risque sectorielle (exogène), de la prime de risque spécifique à l’entreprise (endogène). On pourrait ajouter la composition de l’actionnariat, les risques de dilution par recapitalisation, les opportunités spéculatives (OPA)…

- Le pricing de l’obligation dépend non seulement du risque de crédit de l’entreprise (probabilité de défaut + taux de recouvrement en cas de liquidation), mais aussi du coupon, du taux sans risque, du profil de maturité de la dette, de la possibilité que de nouvelles obligations venant à maturité avant celle qu’on considère soient émises etc.

- Le pricing d’un CDS est beaucoup plus simple, car il s’agit d’un produit "pur" : on élimine notamment l’impact des variables exogènes. Le CDS ne dépend que de 2 paramètres : (i) la probabilité d’un défaut (credit event) sur l’horizon du CDS (5 ans, par exemple), et (ii) le taux de recouvrement attendu en cas de liquidation. Contrairement aux obligations, pas de coupon, pas de dates de maturité différentes, donc on peut directement comparer les CDS de même maturité de différentes entreprises, à tout moment.

2) La prime de CDS et le cours de l’action fournissent 2 signaux différents et complémentaires :

- Le cours de l’action reflète l’intérêt (risques et opportunités) des actionnaires.

- La prime de CDS reflète le risque pour les détenteurs d’obligations.

Si je simplifie un peu pour expliquer cela avec 2 exemples :

- Tesla a une action bien valorisée mais un CDS 5 ans élevé (autour de 600 points de base) : cela signifie que le marché price un scénario où les prêteurs obligataires de Tesla font face à des risques de défaut, mais où dans le même temps les actionnaires devraient bénéficier du potentiel commercial de long-terme de l’entreprise (est-ce cohérent ? pas sûr, à mon avis). Ou alors le marché actions n’a pas encore totalement intégré les risques sur la liquidité de Tesla…

- Deutsche Bank voit son action chuter à un niveau faible de capitalisation, tout en ayant un CDS 5 ans relativement modéré (150 points de base) : cela signifie que le marché anticipe une possible insuffisance de fonds propres, rendant nécessaire une recapitalisation dilutive pour les actionnaires actuels. Mais dans le même temps, le marché pense que les prêteurs obligataires de Deutsche Bank ne devraient pas faire face à un défaut - peut-être en raison du soutien implicite d’un Etat fort, l’Allemagne, qui considère peut-être cette banque comme "too big to fail".

Donc il faut avoir dans la tête une "matrice" à 4 cadrans (CDS bas / action faible, CDS bas / action forte, CDS élevé / action forte, CDS élevé / action faible). Toutes les configurations sont possibles, même si la plupart du temps il y a une forte corrélation entre le cours de l’action et le CDS. Si cette corrélation s’affaiblit, c’est que le marché commence à envisager des scénarios où les intérêts des actionnaires et ceux des prêteurs obligataires sont divergents.

Je pense que les CDS peuvent aider à éviter de grosses bêtises du genre Sears, car souvent les petits porteurs se focalisent sur les problématiques industrielles, la croissance et la profitabilité, en ignorant la liquidité, qui peut tuer une entreprise même profitable, même en croissance. Perso je n’achèterais pas une action dont le CDS 5 ans dépasse 300 points de base.

3) Quand on compare des CDS, il faut garder à l’esprit que les taux de recouvrement en cas de liquidation peuvent varier fortement d’un secteur à l’autre :

- Pour des secteurs industriels à forte intensité capitalistique, faire l’hypothèse d’un taux de recouvrement de 40% est raisonnable.

- Pour des secteurs à faible intensité capitalistique, 20% est raisonnable.

- Pour des banques, ça dépend s’il y a eu ELA (Emergency Liquidity Assistance) ou pas : en cas d’ELA, le taux de recouvrement peut être faible car la plupart des bons actifs auront été pris en garantie par la banque centrale. Mais en fait, le taux de recouvrement est quasi "politique" : en général les autorités publiques font attention à ne pas trop "brûler" les détenteurs d’obligations senior.

- Pour des souverains, le taux de recouvrement est une décision politique. On peut supposer 30% mais ça peut varier énormément : le taux de recouvrement va être plus élevé pour un pays sous programme FMI que pour un pays qui fait de son défaut un geste politique contre les marchés (du type Venezuela).

Une fois qu’on a fait l’hypothèse d’un taux de recouvrement, on peut déduire des primes de CDS une probabilité de défaut sur l’horizon du CDS.

4) Mes repères perso pour des CDS 5 ans (je simplifie beaucoup) :

- 500 points de base = perte d’accès au marché (Tesla, la Turquie sont à environ 600 points de base actuellement)

- Pour mes dépôts bancaires : 50 points de base max pour la banque en temps normal, 100 points de base max en temps de crise (idéalement…)

- Pour une entreprise industrielle (investissement boursier) : de préférence moins de 200 points de base, jamais au-dessus de 300 points de base

Pour les banques, plus que le niveau absolu, ce qui compte c’est le spread entre le CDS de la banque et le CDS du souverain : si les 2 restent assez proches, cela veut dire que le marché considère que l’Etat (même en difficulté) va continuer à soutenir la banque en cas de besoin. Si ça s’écarte beaucoup, il faut s’inquiéter pour la banque (particulièrement si elle diverge de ses consoeurs du même pays).

5) L’article des Echos n’est pas très pertinent : la grosse différence entre aujourd’hui et 2007, c’est qu’aujourd’hui l’essentiel du financement interbancaire se fait de façon sécurisée, par pension livrée (repo), et non plus en blanc (pas de collatéral). Cela diminue beaucoup les risques de perte sur des transactions interbancaires (le prêteur a propriété légale du collatéral en cas de défaut de l’emprunteur).

En fait, le graphique est même un peu trompeur, car pour une banque comme Deutsche Bank le risque n’est pas du tout sur le financement interbancaire, mais sur tout le reste… Le financement interbancaire de Deutsche Bank est proportionnellement minuscule précisément parce qu’elle a un bilan énorme et complexe, difficile à appréhender (et c’est cela, le risque principal). Je suis actionnaire Deutsche Bank dans un pari contrarian et spéculatif, mais je préfère des banques de détail davantage plain vanilla (Nordea, Skandinaviska Enskilda Banken) ou très diversifiées géographiquement (HSBC).

Sur les risques pour le système financier, la presse française me semble à côté de la plaque, je vous conseille plutôt les rapports de stabilité financière de la BCE et (moins bien) de la Banque de France. Si vous lisez l’anglais, Reuters et Bloomberg ont de bons journalistes spécialisés qui font de la bonne vulgarisation et résument les analyses intéressantes des secteurs public (banques centrales) et privé (analystes).

Dernière modification par Scipion8 (20/08/2018 01h26)

Hors ligne Hors ligne

 

#4452 20/08/2018 06h06

Membre (2015)
Réputation :   5  

Bonjour Scipion intéressant tous les détails que vous apportez , je suis moins confiant que vous sur la partie Italienne et pour moi le risque de faillites de certaines banques est important , l’avenir nous le dira , mais malgré le soutient de la BCE, le 10 ans Italien repasse au dessus de 3 avec les événements récents ( Turquie, budget Italien en septembre.. )

Et je reste persuadé que si l’Italie explose économiquement, l’UE telle qu’on la connaît aujourd’hui ne sera plus demain.

Totalement en phase avec vous sur les GAFAM et leurs poids dans la perf des indices, surtout avec des ETF remplis de GAFAM, une mauvaise news ou un problème sur l’un d’eux et la volatilité si basse explose et peut entraîner les indices.

En phase avec Gaspode sur Apple notamment qui me paraît bien moins risquée que les autres.

Hors ligne Hors ligne

 

#4453 20/08/2018 10h27

Membre (2011)
Réputation :   22  

Bonjour Scipion,

Vos remarques sont pleines de pertinences et obligent à la réflexion +1

J’aurais juste une question pratique, ou trouvez vous les graphiques en temps réels des cds?

Une mise à jour Firefox m’a mangé mes marques pages mais je suis quasiment sur de ne pas avoir trouvé ce type d’information

En vous rem.ciant

Bonne journée à tous

Hors ligne Hors ligne

 

#4454 20/08/2018 10h32

Membre (2014)
Réputation :   43  

@Scipion8 : merci pour votre éclairage très complet et pour votre temps, à vrai dire, je pensais que les CDS étaient des indicateurs beaucoup moins «purs».

A tout hasard , savez-vous ce que représente la donnée «X Over» qui semble-t- il se compare à l’itraxx ?

Par ailleurs , peut on considérer que le CDS du Japon est un «floor» ?

Quand le CDX Invest Grade aux US passe au-dessus de l’Itraxx , que pouvons-nous exactement en déduire ?

Merci encore

Hors ligne Hors ligne

 

[+2]    #4455 20/08/2018 16h08

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

@Zendoi : L’accès aux données sur les CDS pour le grand public est assez compliqué, ce que je trouve très regrettable. Je pense que les lobbys ont eu raison de la volonté de transparence des autorités publiques… Markit, notamment, commercialise ces données, les rendant accessibles aux professionnels par exemple via Bloomberg.

Depuis que j’ai rejoint le grand public, voici les sources que j’utilise pour suivre les CDS :

- DataGrapple fournit des données historiques, avec mises à jour quotidiennes, de CDS sur un panier représentatif d’émetteurs de différents secteurs et régions. Il suffit de créer un identifiant avec email, l’accès est gratuit. La sélection d’émetteurs est loin d’être exhaustive, mais ça donne déjà une bonne idée des tendances.

- La DTCC (Depository Trust & Clearing Corporation) fournit régulièrement des données sur les 1000 premiers émetteurs sur lesquels il y a le plus de transactions de CDS. Quand on voit un nouveau nom dans cette liste, c’est souvent un bon signal d’alerte avancée (on l’a vu récemment avec Tesla).

- Reuters rapporte parfois sur l’évolution des CDS d’un émetteur particulier.

Tout ça n’est pas vraiment suffisant pour un suivi « pro » des CDS, j’espère qu’à la prochaine crise les régulateurs casseront le quasi-monopole commercial actuel sur le contrôle de ces données utiles pour les investisseurs…

@Bergamote :

1) X Over signifie Crossover : l’iTraxx Crossover est l’équivalent européen du CDX High Yield pour l’Amérique du Nord : un indice de CDS sur des émetteurs à haut rendement / haut risque.

Dans une crise « normale », on doit voir un élargissement du spread entre l’iTraxx Crossover et l’iTraxx Europe, puisque le repricing du risque affecte normalement davantage les émetteurs « risqués ». Si ce n’est pas le cas, c’est un indice que la crise touche le cœur du système (par exemple les banques).

2) Si le CDX Investment Grade passe au-dessus de l’iTraxx Europe, c’est que le risque de crédit moyen perçu sur les grands émetteurs US devient supérieur au risque de crédit moyen perçu sur les grands émetteurs européens. Mais ce ne sont pas de très bons indices, hein, ils sont à pondérations uniformes.

Dans le secteur bancaire (une composante importante de ces indices), le risque de crédit perçu sur les banques US est souvent supérieur à celui sur les banques européennes, pour des raisons d’approches différentes du soutien public aux banques : le soutien implicite des Etats aux banques est plus fort en Europe qu’aux USA (en Europe, les autorités n’auraient peut-être pas laissé tomber Lehman).

D’autres facteurs importants dans la comparaison iTraxx / CDX est le niveau relatif de protection juridique des créditeurs obligataires en cas de liquidation, et la composition sectorielle des indices (poids relatif des émetteurs à haute intensité capitalistique), puisque ces facteurs jouent beaucoup sur le taux de recouvrement attendu en cas de liquidation.

Pour toutes ces raisons, il faut être prudent avec les comparaisons iTraxx / CDX, je préfère faire des comparaisons sectorielles et nationales.

3) Le Japon est un Etat fortement endetté, mais très faiblement dépendant de l’étranger pour financer sa dette publique. Et le QE de la Banque du Japon représente un acheteur quasi-permanent pour la dette publique japonaise. La conséquence est un CDS bas, déconnecté d’un niveau élevé du ratio dette / PIB et d’un rating modeste (A+ pour S&P, par exemple).

Cela dit, je pense qu’on peut trouver des émetteurs souverains plus solides (notés AAA), moins risqués, du type Suisse, Suède, Pays-Bas, Norvège, Danemark, qui représentent peut-être de meilleures références souveraines quasi « sans risque ». Cela dit, certains peuvent faire face à des risques sur leur système bancaire (Suisse), d’autres à d’éventuels engagements résultant de leur appartenance à la zone euro (Pays-Bas), d’autres sont exposés aux prix des matières premières (Norvège). Difficile de trouver un pays vraiment « sans risque », sans même évoquer les risques géopolitiques / militaires (car historiquement les petits pays riches ont toujours attiré des gros Etats prédateurs).

Sous cette dernière perspective, une meilleure référence souveraine « sans risque » est peut-être les USA, certes endettés et dépendants des financements extérieurs, mais surtout première puissance militaire mondiale. Ils sont notés AA+ par S&P.

Mais le CDS sur les USA est très illiquide pour une raison amusante : quand on achète un CDS, on achète une protection sur le défaut d’un émetteur (en l’occurrence les USA) à un vendeur de protection. Mais cette stratégie n’est pertinente que si le vendeur de protection ne fait pas défaut ! Or, les USA sont jugés tellement systémiques que le marché juge qu’aucune banque vendeuse de protection ne pourrait résister à un défaut souverain US. C’est pourquoi le CDS sur les USA est peu tradé et très illiquide.

Si un jour les USA perdent un peu leur rôle systémique au profit de puissances émergences (Chine etc.), on devrait voir leur CDS devenir un peu plus liquide ;-)

Dernière modification par Scipion8 (20/08/2018 16h24)

Hors ligne Hors ligne

 

#4456 01/09/2018 22h46

Membre (2016)
Top 20 Année 2023
Top 20 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 SIIC/REIT
Top 10 SCPI/OPCI
Réputation :   959  

Attention, mois de septembre !
Même s’il a moins mauvaise réputation que mai, statistiquement c’est le plus mauvais mois de l’année, en France comme aux USA.
Par exemple 09/2008 (chute de Lehman Brothers), 09/2001 (attentats aux USA), 09/1990 (invasion du Koweit).

En plus contexte actuel à risques, en particulier :
. escalade des droits de douane entre USA et Chine
. chute de certaines devises émergentes (Turquie, Argentine, etc.)
. tensions politiques en Italie
. BrExit "dur".
Un de ces risques, ou une autre mauvaise surprise, va bien se concrétiser tôt au tard.
Après quoi on pourra réinvestir.

Mais comme on disait avec humour :

Mark Twain a écrit :

Octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en Bourse. Mais il y en a d’autres: juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.


Dif tor heh smusma

Hors ligne Hors ligne

 

#4457 02/09/2018 09h21

Membre (2018)
Réputation :   37  

ArnvaldIngofson a écrit :

Attention, mois de septembre !
Même s’il a moins mauvaise réputation que mai, statistiquement c’est le plus mauvais mois de l’année, en France comme aux USA.
Par exemple 09/2008 (chute de Lehman Brothers), 09/2001 (attentats aux USA), 09/1990 (invasion du Koweit).

En plus contexte actuel à risques, en particulier :
. escalade des droits de douane entre USA et Chine
. chute de certaines devises émergentes (Turquie, Argentine, etc.)
. tensions politiques en Italie
. BrExit "dur".
Un de ces risques, ou une autre mauvaise surprise, va bien se concrétiser tôt au tard.
Après quoi on pourra réinvestir.

Mais comme on disait avec humour :

Mark Twain a écrit :

Octobre est un mois particulièrement dangereux pour spéculer en Bourse. Mais il y en a d’autres: juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.

Si vous étiez toulousain vous auriez  rajouté azf en septembre 2001 !

Hors ligne Hors ligne

 

#4458 02/09/2018 12h52

Membre (2016)
Réputation :   19  

Concernant le Brexit, un accord (ou pas d’accord du tout) préparatoire pour mars prochain est attendu plutôt en octobre…

Par ailleurs, à partir de novembre, Téhéran sera soumis aux sanctions américaines et pourrait avoir du mal à exporter son pétrole, d’où ses menaces (mais est-ce réellement envisagé ?) de bloquer le détroit d’Ormuz.

Donc, je suis d’accord avec Mark Twain : le mois de novembre sera épouvantable.


C'est la diversification qui assurera la stabilité.

Hors ligne Hors ligne

 

#4459 02/09/2018 16h00

Membre (2016)
Réputation :   6  

Investir nous a gratifié de son opinion sur le mois de septembre en bourse (version oracle puis historique).

Investir, le 29/08/18 a écrit :

Le mois de septembre n’est jamais bon en Bourse, et cette année ce pourrait être pire

Les mois de septembre sont traditionnellement baissiers à Wall Street, et plus encore les années d’élection de mi-mandat. A Paris, c’est en moyenne le mois le plus négatif. Et, cette fois, il faut y ajouter le risque commercial entre les Etats-Unis et la Chine, avec une escalade possible dès mercredi. Warning.
Wall Street est en plein forme. Les indices américains achèvent la période estivale sur de nouveaux records, tout du moins le S&P 500 et le Nasdaq Composite, tandis que le Dow Jones n’est plus qu’à une dizaine de points de son dernier pic du 26 janvier. Autant de raisons de se montrer prudent alors que se profile en Bourse un mois traditionnellement défavorable aux marchés d’actions.
Selon des données relayées par CNBC, le Dow Jones plie de 0,7% en moyenne au mois de septembre, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq Composite perdent, eux, chacun 0,5%. Aux Etats-Unis, la véritable rentrée est prévue pour le 4 septembre, au lendemain de Labor Day, férié outre-Atlantique. « Au fur et à mesure que la nouvelle année scolaire avance, les gestionnaires de fonds ont tendance à faire le ménage à la fin du troisième trimestre, provoquant des ventes désastreuses vers la fin du mois », explique Jeffrey Hirsch, de Stock Trader’s Almanach, dans une note publiée la semaine dernière.

Le choc des « 200 milliards »
Et cette année, la rentrée pourrait ne pas se faire en douceur. C’est en effet le 5 septembre que s’achèvent les consultations sur des droits de douane supplémentaires portant sur un montant de 200 milliards de dollars de produits chinois importés. Avec une annonce potentielle dans la foulée de la part de Washington, pour JP Morgan peut-être dès cette date du 5.
Attention aussi à cette année 2018 au cours de laquelle se déroulent, à la mi-novembre, les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Et à chaque fois, les pertes mensuelles du Dow Jones et du Nasdaq Composite s’en trouvent accrues. En moyenne, le repli est alors de 1% pour le premier indice et de 0,8% pour le second. En revanche, le S&P 500 limite généralement son repli à 0,4%.

Les cinq « septembre noir » de la Bourse de Paris
A la Bourse de Paris aussi, le mois de septembre se révèle très compliqué. C’est même le mois le plus « rouge » de l’année : -1,52% en moyenne pour le Cac 40 depuis sa création fin 1987. Avec cinq années terribles et des chutes de plus de 10% à la clé : -10,05% en 2008, -11,74% en 1990, -12,43% en 1998, -13,02% en 2001 et -17,49% un an plus tard.

En 1990, la chute de l’indice fait suite à une dégringolade de plus de 14% durant le mois d’août précédent. La Bourse est sous le choc. En s’emparant par la force du Koweït, le dictateur irakien Saddam Hussein provoque un bouleversement complet du fragile équilibre politique au Moyen-Orient. Les indices boursiers chutent, le pétrole flambe, le dollar joue peu son rôle de valeur refuge, ne profitant qu’une seule séance de l’événement géopolitique.
En 1998, la chute de septembre fait là aussi suite à un plongeon de 12% en août. En cause, des inquiétudes venues d’Asie mais aussi sur l’atterrissage brutal de l’économie américaine après plusieurs années de forte croissance. Intronisation ratée du Premier ministre japonais Keizo Obuchi, craintes de dévaluation du yuan chinois, voire du dollar de Hong Kong, plan d’urgence en Russie pour tenter de sauver le rouble, le pays se retrouve proche d’une situation de défaut de paiement. Les craintes se propagent ensuite aux autres pays émergents d’Amérique latine.
2001 : C’est bien évidemment l’année du 11 septembre et des attentats perpétrés sur les Etats-Unis par le réseau djihadiste Al-Qaïda. Les quatre attaques-suicide (deux visant le World Trade Center, une le Pentagone, la dernière ayant échoué, l’avion en direction de Washington s’étant écrasé en rase campagne en Pennsylvanie). Mais ce sont avant tout les craintes de récession de la première économie mondiale qui entraînent les marchés, sur fond d’éclatement de la bulle internet. Vers la fin du mois, le Cac 40 a quasiment abandonné près de 40% depuis le début de l’année.
2002 : C’est sur fond de bruits de bottes entre les Etats-Unis et l’Irak que s’installent des inquiétudes sur le plan économique, en particulier aux Etats-Unis. La « non-action » d’Alan Greenspan sur les taux directeurs déçoit les investisseurs. Les profit warnings se multiplient en France à l’occasion de la publication des comptes semestriels. Le Cac 40 perd 20% en neuf séances avant un rebond technique.
2008 : la faillite de Lehman Brothers matérialise les craintes de faillite au sein des établissements bancaires. Le Dow Jones chute de plus de 4% le 15 du mois. Le premier assureur américain, AIG, est nationalisé. La Fed et le Trésor annoncent la création d’un superfonds d’au moins 500 milliards de dollars destiné à racheter les actifs illiquides afin de nettoyer les bilans. Merrill Lynch est racheté par Bank of America. Mais les rumeurs se multiplient autour de Morgan Stanley notamment.

Ce qui est bien avec ce genre d’article, c’est qu’on peut le recycler tous les mois, que ce soit en positif, comme en négatif (à la Marc Twain du 21eme siècle).
Bonne rentrée à tous (boursière ou pas).


"Quand on tire, on raconte pas sa vie."

Hors ligne Hors ligne

 

[+2]    #4460 07/09/2018 09h30

Admin (2009)
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 Dvpt perso.
Top 20 Expatriation
Top 5 Vivre rentier
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 10 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 20 SCPI/OPCI
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   3852  

INTJ

Récemment, on a souvent entendu que les marchés européens étaient moins chers que les marchés américains sur la base du PER. Je ne trouvais pas ça si flagrant quand on comparait société par société (par exemple L’Oréal vs Colgate) et non au niveau des indices, qui ont des compositions sectorielles différentes.

Voilà que JP Morgan dit exactement la même chose :

Barrons a écrit :

While euro-zone stocks do not appear all that pricey by some conventional metrics, Matejka recommends looking at the state of affairs in a different way.

In terms of typical measures, the Euro Stoxx 50 is trading at 14 times forward-year estimated earnings, below the Dow Jones Industrial Average’s multiple of 17. So it’s no wonder that some investors see a bargain. Callum Thomas, founder of research firm Topdown Charts, for example, recently wrote about a “compelling relative value case” for European stocks.

But JPMorgan’s strategist zeroes in on what he calls a “sector neutral” price/earnings ratio. “If Europe were to have the same sector composition as the U.S., this is what its P/E would be,” he says. And that metric isn’t encouraging, showing that the euro zone is trading at a premium to its historical average, though it has pulled back from what the bank dubs “outright expensive” territory.

Source : European Stocks Aren?t That Cheap After All - Barron’s

D’ailleurs, même aux USA, vu le poids des GAFA, regarder la performance indicielle n’a plus grand intérêt. Par exemple, les GAFA + Microsoft, c’est 47% du Nasdaq (source).

En ligne En ligne

 

#4461 08/09/2018 16h55

Membre (2015)
Réputation :   155  

Fervent lecteur des analyses de GMO Research, Research Affiliates ou Star Capital, lecteur assidu du blog de Meban Faber, j’ai depuis des années trouvé les actions américaines chères par rapport à leurs homologues d’autres pays (et notamment européennes).

Au niveau global, je me suis souvent posé la question de l’effet secteur sur l’écart des valorisations entre Europe et Etats-Unis. Je pense en effet que le marché n’est pas totalement inefficient et que l’écart de valorisation entre Etats-Unis et Europe est grandement du à deux facteurs : les valeurs technologiques US et le pricing par le marché d’un meilleur tendanciel de taux de profit US.

Je pense en effet que si on retire la high-tech, l’écart de valorisation n’est pas si élevé. Mais qu’il reste. Après le marché price probablement le fait que les entreprises US resteront plus rentables dans les prochaines années.

Au niveau individuel, j’ai rarement trouvé une action américaine qui me semblait une affaire comparée à son homologue européenne. Cela fait des années que je trouve Total comme bradée par rapport à Exxon (même si au fil des ans cela devient moins vrai, l’action Total rattrapant son retard).

Je vais prendre 3 exemples de secteurs : santé, énergie, biens de consommation.
Regardez P/E et P/B.

Santé :



Energie :



Biens de consommation :



Il faut faire attention aux composants des indices. Sur la santé, plus de pharma en Europe, et plus de gestionnaires de santé aux US. Mais les oligopoles de gestion de santé sont sous le feu d’Amazon et Buffet… Pas sûr que leur taux de profit se maintienne…

Toujours compliqué de comparer. Je pense en effet que la valorisation US n’est pas abherrante.

Après entre L’Oréal et Colgate, c’est aussi une affaire de tracking record qui explique l’écart de valorisation.




Beauty of L’Oreal stock


A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.

Hors ligne Hors ligne

 

#4462 08/09/2018 20h33

Membre (2014)
Réputation :   212  

Attention vous comparez des dividendes (L’Oréal) à des EPS (Colgate), sur ce dernier segment de votre message, l’analyse est donc fausse ;-)


Bien à vous, Dooffy

Hors ligne Hors ligne

 

#4463 08/09/2018 22h13

Membre (2015)
Réputation :   155  

Vous avez raison Dooffy.
Et le taux de distribution de l’Oréal augmentant avec le temps, cela fausse l’analyse, mais voici la courbe des EPS :


Pour ajouter sur la valorisation US versus Europe.
Les "earnings" aux Etats Unis sont à un "all time high", flattés par les "Trump tax breaks". Il ne faut pas beaucoup pour un "rerating" des US. Qui entrainera l’Europe dans sa chute… mais Europe (marchés actions) qui pourrait baisser moins bas si l’économie se maintient. L’Europe a des finances plus saines, une majorité de ces états en excédents primaires, une balance commerciale en excédent, n’est pas entrée dans une guerre commerciale, devrait pouvoir maintenir plus simplement un environnement de taux bas. Les actions d’entreprises européennes pourraient mieux se comporter.

Ceci dit plus intéressant peut-être est la Chine et notamment les A shares qui ont pas mal souffert (et le yuan n’est pas très cher). La même chose vaut pour les pays émergents d’ailleurs.

Je sens une période un peu de fin des années 90 avec des troubles chez les émergents, un pseudo flight to quality aux US, et alors peut-être (comme le titre de ce fil)…

… encore un krach sur le marché actions…

:-)

Dernière modification par misteronline (08/09/2018 22h27)


A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.

Hors ligne Hors ligne

 

[+2]    #4464 15/09/2018 10h08

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

Un autre signe révélateur d’un haut de cycle : les attentes irréalistes des jeunes investisseurs en termes de profitabilité de leurs investissements en bourse, beaucoup n’ayant jamais connu de krach ni même de correction notable et considérant les hausses de ces dernières années comme "normales". Cette étude sur des investisseurs US jeunes et moins jeunes date d’avril 2017 (la mini-correction de février 2018 et le début d’éclatement de la bulle des cryptos a peut-être assagi certains, mais pas sûr au vu de la performance des actions technologiques US cette année).

L’article est en anglais, je résume les principales conclusions :

- Etude réalisée sur 1000 investisseurs avec plus de 250k$ d’actifs "investissables".

- Les investisseurs millennials (= nés après 1980) allouent 30% en moyenne aux actions, contre 46% pour les générations plus âgées. En revanche, les millennials allouent une part 3 fois plus importante aux investissements alternatifs (17%) que les investisseurs plus âgés (6%).

- Les millennials s’attendent à gagner annuellement 13,7% en moyenne (j’imagine qu’il s’agit du total return = croissance du cours + dividendes), nettement plus que les 7,7% attendus par les baby-boomers. Les millennials gardent par ailleurs une allocation en cash nettement plus importante que les baby-boomers (25% contre 17%). Afin de concrétiser les attentes des millennials et de surmonter la réduction de profitabilité due à la part de liquidité plus importante, le reste de leur portefeuille devrait générer une performance moyen annualisée de 18,3%, nettement plus que la performance moyenne annualisée du S&P500 ces 15 dernières années (9,8%).

- Les millennials sont 2 fois plus enclins à se considérer comme "extrêmement" ou "très" compétents (knowledgeable) en matière de bourse que les 36-51 ans, et 4 fois plus que les baby-boomers (>52 ans).

- Environ deux tiers des millennials définissent le "long terme" comme une période de moins de 5 ans, alors que seulement 21% des investisseurs plus âgés partagent cette opinion.

Mon interprétation : c’est pour cela que les krachs appartiennent à la respiration naturelle des marchés boursiers : il sont essentiels à l’éducation des investisseurs. Chaque génération doit apprendre : pas par les livres sur des krachs passés, mais en réel, dans la douleur. En l’absence de krachs, la psychologie humaine conduit naturellement à l’excès de confiance, à des biais d’auto-confirmation, et à une prise de risques excessive.

Dernière modification par Scipion8 (15/09/2018 14h57)

Hors ligne Hors ligne

 

#4465 15/09/2018 11h03

Membre (2017)
Top 20 Dvpt perso.
Réputation :   148  

Scipion8 a écrit :

Chaque génération doit apprendre : pas par les livres sur des krachs passés, mais en réel, dans la douleur. En l’absence de krachs, la psychologie humaine conduit naturellement à l’excès de confiance, à des biais d’auto-confirmation, et à une prise de risques excessive.

Quelle douce musique pour les bears…

Dernière modification par Ours (15/09/2018 11h15)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #4466 22/09/2018 10h41

Admin (2009)
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 Dvpt perso.
Top 20 Expatriation
Top 5 Vivre rentier
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 10 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 20 SCPI/OPCI
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   3852  

INTJ

Un indicateur peut-être de la fin du cycle, avec le dernier LBO de Blackstone sur une partie de l’activité de Thomson Reuters :

Barrons a écrit :

The $17 billion buyout of Thomson Reuters’ financial data business—soon to be called “Refinitiv”—by a Blackstone-led group of investors is the biggest leveraged buyout this year and among the biggest since the financial crisis.

Pour mémoire, un des plus gros LBO de l’histoire avant la crise financière de 2008 était Blackstone qui avait racheté Equity Office en février 2017 2007 :

Les Echos a écrit :

Il fallait un gagnant pour ce nouveau record du monde : ce sera Blackstone. Hier, ce fonds d’investissement spécialisé dans le non-coté a remporté le bras de fer l’opposant depuis le début de l’année à son concurrent Vornado Reality Trust, qui souhaitait comme lui mettre la main sur le groupe d’immobilier de bureau Equity Office. Pour 39 milliards de dollars (30 milliards d’euros), dont 16 milliards de dollars de reprise de dette, Blackstone va s’emparer d’un groupe contrôlant plus de 500 immeubles dans les centres-villes et banlieues des grandes agglomérations américaines.

Source : Blackstone boucle le plus gros LBO de l’histoire

Mais un peu plus tard cette même année 2007, c’est KKR qui prenait la tête du plus gros LBO de l’histoire :

Source : TXU : KKR, TPG et Goldman Sachs signent le plus gros LBO au monde

EDIT : correction d’une coquille sur l’année

En ligne En ligne

 

#4467 24/09/2018 12h54

Membre (2014)
Réputation :   197  

Un article alarmiste du New York Post (journal conservateur) qui annonce la prochaine crise comme imminente. En première ligne, la dette américaine. En second plan : la dette des ménages américains, les prêts étudiants et les crédits à la consommation (voiture) en augmentation constante depuis la crise des subprimes. Une vague d’optimisme liée à un taux de chômage historiquement bas et une politique Trump favorable aux entreprises (réduction des taxes) qui masquerait la fébrilité du système en cas de récession.

A noter, le NY Post n’est pas particulièrement reconnu pour ses analyses économiques.

Source : Next crash will be ‘worse than the Great Depression’: experts


Who’s the more foolish, the fool or the fool who follows him?

Hors ligne Hors ligne

 

#4468 24/09/2018 13h10

Admin (2009)
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 Dvpt perso.
Top 20 Expatriation
Top 5 Vivre rentier
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 10 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 20 SCPI/OPCI
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   3852  

INTJ

De toutes les analyses économiques que je lis, je n’en ai vu aucune qui soit favorable à la politique de Trump.

Tout le monde converge vers le fait que cela stimule à court terme l’économie et que le marché haussier a peut-être encore du potentiel.

Mais également, qu’une telle stimulation n’était pas du tout nécessaire alors que l’économie américaine avait déjà une bonne dynamique et que l’on gaspille des cartouches en cas de récession.

En attendant, la dette US continue à augmenter à toute vitesse, les banques US n’ont jamais été aussi grosses…

En ligne En ligne

 

#4469 24/09/2018 14h14

Membre (2014)
Réputation :   170  

InvestisseurHeureux a écrit :

De toutes les analyses économiques que je lis, je n’en ai vu aucune qui soit favorable à la politique de Trump.

J’en ai trouvé une smile
Politique économique de Trump : « ça marche »

Mathilde Lemoine, Edmond de Rothschild a écrit :

En regardant froidement les chiffres économiques publiés récemment par la Réserve fédérale, on constate un effet réel sur l’économie américaine des baisses d’impôts initiées par Donald Trump. « La réforme fiscale a eu pour objectif d’accroître la capacité de production de l’économie américaine » explique Mathilde Lemoine, chef économiste du groupe Edmond de Rotschild, « et ça marche !

Dernière modification par Tahure (24/09/2018 14h15)

Hors ligne Hors ligne

 

#4470 24/09/2018 16h31

Membre (2016)
Top 20 Année 2023
Top 10 Dvpt perso.
Top 20 Vivre rentier
Top 5 Entreprendre
Top 20 Finance/Économie
Top 10 Banque/Fiscalité
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   583  

InvestisseurHeureux a écrit :

De toutes les analyses économiques que je lis, je n’en ai vu aucune qui soit favorable à la politique de Trump.

Apparemment, les économistes interrogés par le Wall st Journal ont des opinions bien plus nuancées que ceux que vous avez lu. Cf. ici : wsj economist survey June 2018
Note : je n’ai pas lu les résultats de l’enquête et ne connais pas s’il s’agit d’un truc ’sérieux’ ou non.

Hors ligne Hors ligne

 

#4471 24/09/2018 16h45

Admin (2009)
Top 5 Année 2023
Top 5 Année 2022
Top 10 Portefeuille
Top 5 Dvpt perso.
Top 20 Expatriation
Top 5 Vivre rentier
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 5 Invest. Exotiques
Top 10 Crypto-actifs
Top 5 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 5 Banque/Fiscalité
Top 5 SIIC/REIT
Top 20 SCPI/OPCI
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   3852  

INTJ

@Tahure et @carignan99

Il n’y a aucune contradiction avec mon message…

A COURT TERME, il y a un stimulus sur une économie qui n’avait pas spécialement besoin d’être stimulée.

A MOYEN et LONG TERME, il faut gérer plus de dettes et une marge de manœuvre plus réduite en cas de retournement conjoncturel.

En ligne En ligne

 

#4472 24/09/2018 17h29

Membre (2016)
Top 20 Année 2023
Top 10 Dvpt perso.
Top 20 Vivre rentier
Top 5 Entreprendre
Top 20 Finance/Économie
Top 10 Banque/Fiscalité
Top 20 Immobilier locatif
Réputation :   583  

Je ne disais pas qu’il y avait une contradiction.
Juste qu’il existe apparemment de nombreux économistes qui ont une analyse favorable de la politique de M. Mrump à court terme et quelques uns à moyen/long terme. Mais ayant arrêté mes études d’économie il y a fort longtemps (pas assez matheux pour ça), je ne saurai me prononcer sur la fiabilité des uns ou des autres.

Quand à savoir si c’est bon à long terme, je dirai (en paraphrasant un célèbre économiste) que, à long terme, nous serons tous morts…

Hors ligne Hors ligne

 

#4473 25/09/2018 08h56

Membre (2013)
Réputation :   8  

Bonjour

Voici un article qui n’est pas des plus optimiste sur le futur de l’économie mondiale :
http://www.lepoint.fr/economie/risque-d … 624_28.php

Hors ligne Hors ligne

 

#4474 25/09/2018 10h02

Banni
Réputation :   12  

- Le marché des CDS est dominé par des professionnels de la couverture des risques : leur métier est de couvrir des risques, pas de battre des benchmarks. Ils sont donc généralement compétents pour apprécier les risques, et très réactifs (un nouveau risque apparaît souvent d’abord sur les CDS, puis sur les actions / obligations). Sur les banques, mon expérience est que le marché des CDS est à peu près aussi compétent pour évaluer les risques que les superviseurs (alors que ces derniers ont beaucoup d’informations confidentielles). C’est donc mon marché préféré pour évaluer les risques de crédit sur un souverain ou une entreprise - même s’il n’est pas immune à des phases de sous-évaluation des risques comme tous les autres segments de marchés.

Passionnant.

Est-ce à dire que, lors de la précédente crise (subprime), la mesure de l’évolution de  ces CDS a donné des signes rapides et francs sur le retournement des marchés ?

Si oui, existe-t-il une courbe graphique historique des CDS ?

Hors ligne Hors ligne

 

[+8]    #4475 27/09/2018 19h27

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

Bonjour Lolaclark78,

A moins que vous n’ayez accès professionnellement (par Bloomberg ou Reuters) aux données de CDS, je vous conseille de jeter un oeil à DataGrapple. Il faut donner une adresse email pour s’inscrire et l’interface du site est un peu aride, mais l’accès aux données est gratuit, la sélection de valeurs est assez large (mais bien sûr très incomplète), et surtout les données remontent à 2006.

Le graphique ci-dessous extrait de ce site montre les primes de CDS (en points de base / bps) pour les valeurs financières US depuis 2006.


On y voit que les primes de CDS sur les banques US, déjà extrêmement basses en 2006, ont continué à baisser au premier trimestre 2007. Je replace le contexte : à partir de fin 2006, on a commencé à voir une baisse des prix des subprime ABS et des CDO, dans un contexte d’augmentation rapide des défauts sur les emprunts immobiliers subprime. Les primes de CDS sur ABS (ceux que Michael Burry achètait dès 2005-2006 dans le film "The Big Short"… et dans la vraie vie) augmentaient, elles, dès fin 2006.

Que cela signifiait-il ? Que le marché des CDS, dès début 2007 (voire un peu avant), anticipait qu’il y avait un problème dans le segment subprime US. Mais que le marché considérait que le coeur du système, les grandes banques US, n’étaient pas menacées (leurs primes de CDS continuaient à baisser, jusqu’à atteindre 5-6 bps pour les meilleures).

A l’époque (début de ma carrière), j’étais l’expert CDS de la BCE (pour les banques centrales à l’époque, c’était assez nouveau de s’y intéresser) et j’étais chargé de faire remonter l’information à Trichet et aux autres chefs. Vers avril-mai 2017, quand il devenait clair qu’il y avait un problème sérieux avec le subprime US, tout le monde se demandait quelles étaient les implications pour les banques US. J’ai regardé les CDS, j’ai épluché les analyses des banques : toutes étaient unanimes : le segment subprime était beaucoup trop petit, à l’échelle du système financier US, pour le menacer sérieusement. J’ai fait remonter l’information, chiffres à l’appui… (Depuis, je suis comme Carrie Mathison avec le 11 septembre : le fait de ne pas avoir vu venir le choc à l’époque me rend très prudent et quasi parano quand il s’agit des risques systémiques - un biais psychologique utile dans mon job, moins pour l’investissement.)

Donc le marché des CDS a bien identifié le problème sur le subprime dès début 2007, mais, comme tout le monde (sauf Michael Burry, Steve Eisman et quelques autres), s’est complètement planté sur le caractère systémique du choc.

Les CDS (dont la prime est proportionnelle à la probabilité de défaut d’un émetteur) sont très pratiques car ils permettent de construire des arbres de probabilités binaires de défaut (PD) :

On peut calculer PD(ABS subprime), PD(Bear Stearns), PD(Lehman), PD(Citigroup) etc. puis, en faisant des hypothèses sur les scénarios les plus réalistes, évaluer PD(ABS subprime & Bear Stearns), PD(ABS subprime & Bear Stearns & Lehman) etc., ainsi que les probabilités conditionnelles de défaut : PD(Citigroup) si Lehman fait défaut etc. Début 2007, alors que PD(ABS subprime) augmentait, PD(Citigroup) (et celles des autres banques) baissait - manifestant simultanément l’identification d’un risque particulier (le subprime) et le déni du risque systémique.

[En passant : Plus tard pendant la crise j’ai construit pour mon employeur un arbre de probabilités binaires similaires, basé sur les CDS souverains, pour relier le risque d’un défaut souverain grec à un scénario de défauts souverains en série dans la zone euro / éclatement de la zone euro. On pouvait ainsi voir l’impact de nos mesures sur les probabilités absolues et conditionnelles de défaut, et donc mieux cibler les "maillons faibles".]

A partir de l’été 2007, le marché des CDS a commencé à prendre meilleure mesure du risque systémique que représentait le subprime (et surtout, la diffusion incontrôlée de ce risque via les ABS et CDO). Mais le marché n’a commencé à comprendre le véritable risque systémique qu’avec les épisodes Bear Stearns (mars 2008) et Lehman Brothers (septembre 2008).

Les ordres de grandeur des primes de CDS des meilleures banques US :
- autour de 6-8 bps début 2007
- 400-500 bps juste après l’épisode Lehman en septembre 2008 : à ce niveau là des primes de CDS, il devient compliqué pour les banques de trouver des financements (ce qui a conduit les banques centrales à injecter massivement de la liquidité)
- autour de 30-50 bps actuellement

Les différents segments de marché ont différents niveaux d’intelligence et de compréhension des risques systémiques, et des façons différentes de réagir au risque :

- Il faut rappeler que les marchés boursiers avaient commencé à intégrer le risque subprime en juillet 2007 (première correction), mais la mentalité de déni du risque, gravée dans la psychologie collective par les années passées de hausse des marchés, a conduit les marchés boursiers à ignorer une seconde fois le risque systémique, puisque les marchés ont rejoint leurs plus hauts en novembre 2007, avant de corriger une 2e fois…

- Le marché monétaire a tendance à fonctionner en mode binaire : soit tout va bien, soit il cesse d’exister. C’est ce qui est arrivé en Europe le 8 août 2007 : on a vu nos écrans dans la salle de marché BCE clignoter tout d’un coup, toutes les banques retirer d’un coup leurs cotations sur le marché monétaire, et les téléphones se mettre à sonner. Une heure après la BCE lançait sa première opération exceptionnelle d’injection de liquidité pour permettre aux banques de continuer à fonctionner. Pour moi, c’est cette date qui marque le début de "ma" crise… bien après Michael Burry ;-)

Mes conclusions pour l’investissement :

- Garder constamment un oeil sur les banques : expansion du bilan, communication agressive sur l’octroi "facile" de prêts, taux de créances en souffrance… Les banques sont à l’économie ce que le foie est au corps humain : si une prise de risque excessive a lieu quelque part dans l’économie, les banques sont nécessairement impactées (ce raisonnement ne marche pas avec les cryptos, certes).

- Surveiller le marché monétaire : Avant un tremblement de terre, les oiseaux s’envolent, les chiens se terrent. Avant une crise systémique, les trésoriers des banques se figent.

- Surveiller le marché CDS : Après sa phase initiale de sous-estimation du risque début 2007, le marché CDS a ensuite fait à mon sens du bon travail pour évaluer et "classer" les risques. Mon appréciation des risques relatifs sur les banques européennes (en ayant accès à des informations privilégiées) pendant la crise était très proche du "classement" effectué par le marché CDS. Mais il faut garder à l’esprit que le marché CDS et les marchés, de façon générale, sont bien meilleurs pour évaluer les risques relatifs (par exemple au sein du secteur bancaire) que le risque systémique absolu.

Dernière modification par Scipion8 (27/09/2018 19h34)

Hors ligne Hors ligne

 

Flèche Découvrez les actions favorites des meilleurs gérants en cliquant ici.

Information Nouveau venu dans cette longue discussion ?
Flèche Consultez une sélection des messages les plus réputés en cliquant ici.


Discussions peut-être similaires à "encore un krach sur le marché actions…"

Pied de page des forums