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[+1]    #26 08/12/2021 21h05

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carignan99 a écrit :

Où avez-vous lu que la somme placé sur le PEA correspondait (supposément) à un prêt?

Nulle part … ou plutot en réponse à GBL qui parle justement de prêt à déclarer fiscalement.

Mais c’est la défense la plus logique pour éviter une qualification plus gênante. Par défaut, l’utilisation de fonds d’une personne morale par une personne physique sur ses propres comptes ……..

J’intervenais sur le qualificatif "fraudeur fiscal" qui me semble inapproprié ici.

L’utilisation de fonds sur un PEA, c’est permis, légal, et fiscalement non discutable. L’origine des fonds ? Ce ne sont pas des revenus non déclarés, donc aucune anomalie fiscale. A mon sens, et après un certain nombre de joutes avec nos amis de Bercy, l’emprunteur particulier n’a pas à déclarer les prêts dont il est redevable, donc à nouveau, il ne me semble pas qu’il y ait fraude fiscale.

Reste le cas de l’utilisation du PEA pour le compte du cnams …. c’est alors le cnams qui fraude, fiscalement, en utilisant un mécanisme d’optimisation auquel il n’a pas droit.

Sur le fond du dossier, mon sentiment reste qu’à la base, c’est avant tout une prise de controle à titre personnel de fonds, et cela mériterait une qualification plus sévère, et un qualificatif plus sévère au final que fraudeur fiscal, qui ici, ne me semble pas adapté.

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#27 08/12/2021 23h39

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Je vois.

Je ne crois pas que GBL ai produit une source pour étayer cette notion de prêt qui (je peux me tromper) n’est pas évoquée par l’intéressé lui-même (notre Ministre donc). Je ne sais pas d’où cette idée d’emprunt sort (mais je ne me suis pas particulièrement intéressé à cette histoire ; GBL étayera sans doute ses assertions).

A la suite de votre post, j’ai cherché sur cette histoire d’origine des fonds qu’on pourrait (ou ne pourrait pas) investir sur un PEA. Et ai fait chou blanc.

Cela étant, j’ai toujours eu dans l’idée que l’esprit du législateur est clair : un PEA = une enveloppe strictement personnelle, pour des fonds issus de ressources personnelles.

De là, investir sur un PEA les sous d’une personne morale, ça relèverait d’un abus de droit, non?

Dernière modification par carignan99 (08/12/2021 23h43)

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#28 09/12/2021 00h25

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Rien ne vous interdit d’ouvrir un PEA personnel puis de l’alimenter sur la base de fonds que l’on vous a prêtés. En conséquence, si vous obtenez un prêt bancaire, familiale ou d’une entreprise pour alimenter votre PEA … ca ne concerne le prêteur que si le prêt n’autorise pas cette utilisation, que ce soit formel ou consensuel.

Ex : normalement, on ne doit pas utiliser un prêt étudiant pour financer un compte titre, ce n’est pas la raison d’être de ce prêt. Le fisc ne viendra pas vous chercher des poux si vous le faites, votre teneur de PEA non plus, la banque … pourrait selon le contrat ou en jouant sur la notion informe de prêt pour les études, mais quel intérêt ?

Pour revenir à la notion même de fraude fiscale, elle implique une décision face à la juridiction dédiée à ces fraudes. Ce qui n’est pas le cas ici.

Pour ce qui est de "placer pour le compte de" … c’est encore pire, il me semble. L’abus de droit repose avant tout sur l’utilisation d’un dispositif fiscal prévu et utilisé en apparence de facon légal. Mais en dévoyant le dispositif.

L’un des exemples qui me vient à l’esprit, c’est le cumul entre le girardin industriel et le développement photovoltaique dans les dom-tom. Deux dispositifs de défiscalisation. Chacun "légitime". Mais a priori, pour les utiliser, vous devriez faire 2 placements, un pour chacun. Or certains fiscalistes ont initialement trouvé une faille juridique : un dispositif photovoltaique pouvant, sous certaines conditions, répondre aux deux dispositifs fiscaux, il devenait, en application stricte des textes, possibles de cumuler les avantages. Certains montages sont passés, le fisc a rectifié le tir, et certains montages ont été retoqués en abus de droit, avec annulation de la partie girardin sur ces montages.

Mais ici, si on se met dans la position "le cnams voulait placer sur un PEA", ce n’est pas prévu initialement. On dépasse l’abus de droit.  Dans ce cas, on a un organisme qui fraude complètement, et pas seulement en abusant d’un texte prévu.

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#29 09/12/2021 01h20

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carignan99, le 08/12/2021 a écrit :

Je ne crois pas que GBL ai produit une source pour étayer cette notion de prêt qui (je peux me tromper) n’est pas évoquée par l’intéressé lui-même (notre Ministre donc). Je ne sais pas d’où cette idée d’emprunt sort (mais je ne me suis pas particulièrement intéressé à cette histoire ; GBL étayera sans doute ses assertions).

Si j’utilise de l’argent venant de X pour alimenter un PEA (ou tout type de compte) à mon nom, il me semble n’y avoir que 2 possibilités : soit X m’a prêté cet argent, soit X m’a donné cet argent (j’ignore la possibilité "j’ai volé cet argent à X"), avec éventuellement des clauses accessoires (du genre "si je fais un profit ou une perte sur cet argent, X en bénéficie ou assume la totalité ou une partie). Mais tout ceci doit être explicité par un contrat, ou un autre type de document, formalisant mon accord avec X sur la nature de la chose (en encore plus si je suis un "décideur" au sein de X, donc susceptible de définir cette nature à posteriori).

A défaut, ni X ni moi ne pourra justifier de la chose. Et le fisc requalifiera le transfert de fonds comme il le voudra. Et, si X est une personne morale qui tient une comptabilité, il manquera une pièce comptable pour justifier ce transfert de fonds, avec de potentielles conséquences.  Tout le reste ressemble fort à un écran de fumée pour tromper son monde…

Par ailleurs, investir de l’argent pour le compte d’un tiers, ça ne se fait pas non plus sans respecter un certain formalisme, et tout le monde n’est pas habilité à le faire (et comme dirigeant d’une entité, donc quelque part décideur, je m’interdirais d’investir de l’argent pour le compte de cette entité sur un compte à mon nom) : j’avais cru comprendre que pour ça, il fallait être un prestataire de services d’investissement (PSI) agréé par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ou l’Autorité des marchés financiers (AMF), mais je me trompe peut-être.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#30 09/12/2021 06h57

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xazh, le 08/12/2021 a écrit :

Sur le fond du dossier, mon sentiment reste qu’à la base, c’est avant tout une prise de controle à titre personnel de fonds, et cela mériterait une qualification plus sévère, et un qualificatif plus sévère au final que fraudeur fiscal, qui ici, ne me semble pas adapté.

La HATVP a transmis au Parquet de Lille ses soupçons d’"abus de confiance" en sus de ses soupçons de manquements aux obligations déclaratives, transmis eux au Parquet de Paris. Il semble que le dossier d’abus de confiance fasse l’objet d’une enquête préliminaire ni achevée ni classée à ce jour. Voir par exemple ce compte rendu d’audience, où nous apprenons que le prévenu a pris prétexte de cette enquête préliminaire pour demander (en vain) le sursis à statuer sur la question de la déclaration mensongère.

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#31 09/12/2021 07h09

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Par contre, quand c’est un ministre, c’est une "légère" faute déontologique… Comme avec Alain Griset (actuellement ministre des PME française sous Macron) qui investi le pognon des chambres d’artisanat sur son PEA personnel et principalement sur FDJ.

J’espère qu’il y aura une jurisprudence.

Sources :
https://www.europe1.fr/politique/declar … is-4081365

Dernière modification par wolfgang (09/12/2021 07h10)

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#32 09/12/2021 08h02

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xazh, le 08/12/2021 a écrit :

C’est surement pour cela que la page s’appelle "Obligations des intermédiaires financiers - Déclaration des contrats de prêts"

Je suis très déçu. Vous nous avez habitué à davantage de rigueur.. Je suis très déçu que :
- vous preniez prétexte du titre de la page pour ne pas lire, alors même que je vous désignais le point à lire, le  180. Eh oui, malgré le titre de la page, elle traite aussi des cas sans intermédiaires.
- vous ne cherchiez pas l’origine de cette obligation. Car le bofip ne crée pas les obligations, il les commente. Donc, on s’en fout du bofip : soit la loi a crée cette obligation, soit non.

Or, la loi contient bien cette obligation à l’article 49 B de l’annexe 3 du CGI.

Le cas sans intermédiaire est prévu par le 3. de cet article :

article 49 B de l’annexe 3 du CGI a écrit :

3. La déclaration est souscrite par l’intermédiaire ou, en l’absence d’intermédiaire, par le débiteur

M. Griset, qui a de facto emprunté cette somme à une personne morale, sans intermédiaire, en est le débiteur et était donc tenu de déclarer ce prêt par le Cerfa n° 10142 en même temps que sa déclaration de revenus de l’année du début du prêt.

C’est quand même malheureux que GBL et moi-même soyons obligés de longuement expliquer et justifier, alors qu’il a donné le lien à l’appui de ce qu’il disait, il y a déjà 14 messages de cela.

Concernant la façon dont M. Griset justifie la présence de cette somme d’argent :

Devant le tribunal, Alain Griset avait soutenu en septembre qu’il avait reçu en août 2019 « mandat » de la Cnams pour « faire fructifier cette somme sur une courte durée afin d’acheter un bien immobilier ».

Il s’était au passage félicité de la plus-value de 19 000 euros réalisée en onze mois.

« Mon mandat, c’était de gérer cet argent en tant que président de la Cnams. N’étant plus président, ce mandat s’arrêtait. Cet argent ne m’appartenait pas. Il ne m’a jamais appartenu avant d’être ministre et encore moins après », avait-il souligné.

Alain Griset, le ministre des PME démissionne après une condamnation | Public Senat

Se voir remettre une somme pour une courte durée, étant clair qu’elle ne vous appartient pas et que vous devrez la rendre, ça s’appelle un emprunt.

Quant à la qualification exacte des faits (abus de droit, abus de confiance ou autre), je propose de laisser la justice en décider.

Dernière modification par Bernard2K (09/12/2021 08h20)


Les vacances sont finies, au travail !

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#33 09/12/2021 10h46

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INTJ

Une personne morale ne peut pas prêter de l’argent à un particulier, même si c’est son président ou son actionnaire principal, ça relève de l’abus de bien social et de l’exercice illégal de la profession de banquier.

Sinon la défense du ministre me semble bancale :

Condamné pour déclaration incomplète de son patrimoine, le ministre Alain Griset démissionne

« J’ai été mal conseillé », a expliqué M. Griset à l’audience, rejetant « la maladresse » sur son banquier, les comptables et autres « sachants qui ne me disaient rien »

Dernière modification par Oblible (09/12/2021 10h47)


Parrain Interactive Brokers ( par MP ) - Déclaration fiscale IBKR Degiro Trade Republic  - Parrain Qonto ( par MP ) -- La bible des obligations

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#34 09/12/2021 11h11

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Bernard2K a écrit :

Je suis très déçu.

Désolé de vous décevoir. Aucun des controleurs que j’ai subi n’a relevé cette anomalie. Selon votre définition, je suis un fraudeur, mais selon le fisc et le TA non. C’est un peu perturbant pour moi.

Mais ravi d’apprendre quelque chose.

@Gilles

Ca me semble nettement plus cohérent. Le sursis demandé … hum … peu importe la qualification de l’origine des fonds. Il n’a pas rempli sa déclaration de patrimoine correctement, puisqu’il a omis ce PEA.

@Wolfgang

Jurisprudence ? Sur la condamnation pour défaut de déclaration ? sur l’abus ?

Pour la déclaration de patrimoine, l’obligation n’est pas si vieille, et les controles sont certainement encore en cours de rodage (la lenteur habituelle). Même si la déclaration peut paraitre un peu intrusive, c’est une déclaration obligatoire. Il parait donc logique qu’une déclaration mensongère par un ministre induise une condamnation.

Sur l’abus potentiel (que je pense probable, mais seule la justice pour confirmer la qualification), la jurisprudence est plutôt gentille avec nos élus, bien plus qu’avec nos chefs d’entreprise. Pourtant, ce sont en général nos élus qui nous donnent des lecçons de probité. Je me demande s’ils ne devraient pas un peu mieux donner l’exemple.

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[+1]    #35 09/12/2021 16h53

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GoodbyLenine a écrit :

carignan99, le 08/12/2021 a écrit :

Je ne crois pas que GBL ai produit une source pour étayer cette notion de prêt qui (je peux me tromper) n’est pas évoquée par l’intéressé lui-même (notre Ministre donc). Je ne sais pas d’où cette idée d’emprunt sort (mais je ne me suis pas particulièrement intéressé à cette histoire ; GBL étayera sans doute ses assertions).

Si j’utilise de l’argent venant de X pour alimenter un PEA (ou tout type de compte) à mon nom, il me semble n’y avoir que 2 possibilités : soit X m’a prêté cet argent, soit X m’a donné cet argent (j’ignore la possibilité "j’ai volé cet argent à X"), avec éventuellement des clauses accessoires (du genre "si je fais un profit ou une perte sur cet argent, X en bénéficie ou assume la totalité ou une partie). Mais tout ceci doit être explicité par un contrat, ou un autre type de document, formalisant mon accord avec X sur la nature de la chose (en encore plus si je suis un "décideur" au sein de X, donc susceptible de définir cette nature à posteriori).

etc.

[Edit : suppression de ’noeuds au cerveau’, inutile] Il y a une troisième possibilité, énoncée par M. Griset (qui sait à priori de quoi il parle) - cet argent ne lui a pas été donné ni prêté (ce qui supposerait me semble t-il que les fruits du placement lui reviennent à titre personnel). Il lui a été confié en vue de le faire fructifier pour le compte du CNAMS :

M. Griset, déclaration devant le juge : « Mon mandat, c’était de gérer cet argent en tant que président du Cnams. N’étant plus président, ce mandat s’arrêtait. Cet argent ne m’appartenait pas. Il ne m’a jamais appartenu avant d’être ministre, et encore moins après », a-t-il soutenu. (source : cf. page précédente, ça vient du journal Le Monde).

Aucune notion de prêt là dedans.

Bernard2K a écrit :

Se voir remettre une somme pour une courte durée, étant clair qu’elle ne vous appartient pas et que vous devrez la rendre, ça s’appelle un emprunt.

J’avais pourtant dans l’idée qu’un prêt suppose qu’on remette un bien ou une somme d’argent à quelqu’un pour son usage personnel. L’usage d’une somme d’argent est en général d’acheter quelque chose pour en tirer un bénéfice personnel (par exemple et dans le cas qui nous occupe des actions sur un PEA, pour réaliser des plus-values) . Il me semble que M. Griset n’a pas utilisé cette somme à des fins personnelles (je lui accorde volontiers le bénéfice du doute) : il n’envisageait pas de conserver les plus-values. L’usage à titre personnel ne semble pas exister. De là, la notion de prêt ne me semble pas être appropriée.

Mais en toute franchise, je n’ai pas d’arguments particulièrement savants pour étayer cette thèse.

Quoique et si je comprends bien le passage suivant du Code Civil:

art 1895 code civil a écrit :

L’obligation qui résulte d’un prêt en argent n’est toujours que de la somme énoncée au contrat.

S’il y a eu augmentation ou diminution d’espèces avant l’époque du paiement, le débiteur doit rendre la somme prêtée, et ne doit rendre que cette somme dans les espèces ayant cours au moment du paiement.

Le ’que’ a été mis en gras par moi. Dans le cas de M. Griset et pour qu’il y ai prêt, il eu donc fallut que seule la somme prêtée ai été rendue (avec éventuellement des intérêts mais ce n’était pas le cas). Et pas les plus-values. Or il avait (dit-il) l’intention de rendre aussi les plus-values.

J’enfonce le clou :

art 1893 code civil a écrit :

Par l’effet de ce prêt, l’emprunteur devient le propriétaire de la chose prêtée

Or Monsieur griset déclare (ci-dessus) qu’i n’était pas propriétaire de cet argent. Comment pourrait-il s’agir d’un prêt?

Mais je le répète : eut-être que j’interprète la notion de prêt de travers et que vous et GBL ayez raison.

@xazh, pour votre réponse ci-dessous : je comprends. Vous partez du principe qu’il souhaitait conserver les plus-values. Auquel cas, la notion de prêt se tient. Mon coté "enfant de cœur" (ou naïf) fait que je lui donne le bénéfice du doute (il n’a pas l’air d’être un mauvais bougre) : il n’envisageait pas de conserver les plus-values. Auquel cas la notion de prêt ne tient pas. On ne saura sans doute jamais mais au moins, ça m’aura fait réfléchir sur la notion de prêt (finalement pas si évidente que ça).

Dernière modification par carignan99 (09/12/2021 17h39)

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[+1]    #36 09/12/2021 17h18

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carignan99 a écrit :

Il lui a été confié en vue de le faire fructifier pour le compte du CNAMS

Ce n’est pas une histoire de noeuds au cerveau, c’est une histoire de justification légale du passage de fonds du cnams à une personne physique qui a priori n’est pas capable, juridiquement, de remplir le rôle d’un mandataire de gestion de fonds. Il ne peut donc pas agir en mandataire, et même dans ce cas, il ne le ferait pas sur un PEA personnel !

La défense "je le faisais gentillement pour aider", c’est une défense, pour moi, typique d’un individu qui a tenté de profiter de fonds "libres" dans son emploi, de les faire fructifier dans son intérêt personnel, quitte à restituer plus tard (ou pas d’ailleurs) ces fonds, et qui se fait prendre le bras entier dans le pot de confiture.

L’idée du prêt (au sens générique transfert temporaire de A à B, pas au sens CMF) vient nécessairement comme la seule manière plus ou moins légale de justifier que cet argent n’est pas le produit d’un détournement de fonds.

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#37 09/12/2021 19h17

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"Vous partez du principe qu’il souhaitait conserver les plus-values. Auquel cas, la notion de prêt se tient. Mon coté "enfant de cœur" (ou naïf) fait que je lui donne le bénéfice du doute (il n’a pas l’air d’être un mauvais bougre) : il n’envisageait pas de conserver les plus-values. "

Je pars du principe que sa volonté initiale dans ce montage est un enrichissement personnel, oui … comme justification qu’il ne déclare pas le PEA, ce qui l’obligeait à déclarer la dette ou justifier des fonds personnels sans justification, donc faire apparaitre ce qui, à mon avis, est au départ un détournement qu’on tente de faire passer pour "une opération naive".

Mais ce n’est pas ce qui justifie l’existence d’un prêt. Ce qui justifie l’existence d’un prêt, même non écrit, c’est qu’on ne peut pas placer "pour le compte de" sur son propre compte, c’est interdit. De fait, Griset en placant cet argent sur son compte caractérise un transfert, temporaire ou non, de la "propriété" de ces fonds et de fait un prêt tacite.

La défense naive ne peut tenir que pour une personne qui ne comprend rien aux fonctionnements de l’économie, des banques, des entreprises ou organismes publics. Mme Michou nous sort cette excuse, on peut considérer qu’elle est naive. Griset nepeut pas être considéré comme un naif juridique, il a été nommé ministre et n’était pas "un ramasseur de feuille" auparavant.

Mais soit. Considérons qu’il est naif. Il est alors urgent de considérer 1) qu’il ne peut pas être de nouveau élu, vu qu’il n’est pas capable de comprendre qu’il dérive juridiquement 2) qu’il ne peut pas non plus être cadre dans quelque activité que ce soit pour exactement les mêmes raisons.

EDIT COMPLEMENT

Pour reprendre votre "j’enfonce le clou", le raisonnement s’inverse. Pour pouvoir placer sur son PEA personnel, quelles que soient ses intentions naives, il faut que cet argent lui appartienne. Ce qui caractérise de fait un prêt : cet argent lui a été remis temporairement, il le considère comme sien, c’est la définition d’un prêt consommable.

L’article 1895 signifie que le contrat de prêt impose de fait le remboursement du capital prêté initialement, en monnaie courante. Si une dévaluation passe par là, on rembourse de toute facon le capital inscrit au contrat de prêt. Pour élargir, le remboursement non discutable d’un prêt se fait sur la base de la somme prêtée initialement.

Dernière modification par xazh (09/12/2021 19h25)

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#38 10/12/2021 07h50

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xazh, le 09/12/2021 a écrit :

Bernard2K a écrit :

Je suis très déçu.

Désolé de vous décevoir. Aucun des controleurs que j’ai subi n’a relevé cette anomalie. Selon votre définition, je suis un fraudeur, mais selon le fisc et le TA non. C’est un peu perturbant pour moi.

Mais ravi d’apprendre quelque chose.

J’avais déjà entendu que cette obligation est peu suivie et peu contrôlée. Vous le confirmez. Il n’empêche que cette obligation légale existe bien.

Je n’ai pas dit que vous êtes un fraudeur. Je peux seulement dire que vous n’appliquez pas l’obligation de déclaration qui vous est faite par l’article suscité du CGI.

Un correspondant local d’un grand média étranger faisait cette observation : "Les Français adorent faire des lois, pour ensuite ne pas les respecter".

Dernière modification par Bernard2K (10/12/2021 07h52)


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