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[+4]    #1 16/02/2014 21h46

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Voilà quelques années j’étais propriétaire indivis de vignes en Côtes du Rhône Sud. Selon mon expérience, l’indivision est la pire des situations pour faire fructifier un investissement. J’ai donc racheté leurs parts à mes co-indivisaires et suis devenu l’unique propriétaire de ces vignes. Il s’agit de vignes assez âgées, 30 ans au moins, leur état est moyen à mauvais et un programme de replantation s’impose.

Les vignes étaient en fermage. La situation du fermier est très protégée en France, celle du donneur à bail (le propriétaire des vignes) est défavorable. Mon fermier ne souhaitait pas replanter et m’a donc proposé de résilier le bail à fermage, ce que j’ai accepté en 2013.

Ne voulant plus donner mes vignes en fermage j’ai créé une exploitation viticole. Je me suis engagé dans un programme d’arrachage et replantation des vignes. Le prix moyen par hectare d’un tel programme est de 30k€. On peut cependant bénéficier d’aides de France Agrimer à hauteur de 10k€. Il faut après avoir planté prendre soin des vignes durant 4 ans avant de pouvoir les exploiter (coût supplémentaire d’entretien et de traitements).

Les Côtes du Rhône Sud, à quelques exceptions près (Châteauneuf du Pape, Gigondas …), n’ont pas une grande réputation. Il en résulte un prix du vin en vrac assez faible : il tourne autour de 1€ du litre, avec des variations selon qu’il s’agisse d’une appellation Village ou non.

La production par hectare est limitée dans le cadre de l’appellation : de 40 à 50 hectolitres par hectare. On peut donc espérer pour des vignes en pleine production 4 à 5k€ de chiffre d’affaire par hectare si l’on vend son raisin à une coopérative. Ce chiffre peut-être augmenté si l’on met en bouteille soi-même, mais cela nécessite des investissements assez considérables (cuves de vinification, de conservation, oenologue, unité de mise en bouteille, stockage, marketing…). Le bénéfice net - lorsqu’il y en a un - tourne autour de 5%. Ce chiffre se calcule souvent en "oubliant" de compter les lourds investissements en matériel, avec l’espoir qu’ils seront amortis en cas de vente des vignes.

Le prix actuel de l’hectare de vignes Côtes du Rhône Sud oscille autour de 20k€. Pour des parcelles à replanter ce sera plutôt la moitié, ou même moins de 10k€. C’est un prix qui baisse depuis plus de dix ans. Certaines sociétés, dans l’espoir qu’il a atteint un plancher, rachètent domaines et parcelles. Il est d’ailleurs vraisemblable que la viti-viniculture sera de plus en plus une affaire de sociétés et de moins en moins de viticulteurs individuels. Ceux qui arrivent à la retraite ont du mal à trouver des successeurs, même dans leur famille.

Dernière modification par sat (16/02/2014 21h57)

Mots-clés : vigne plantation viticulture

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[+1]    #2 17/02/2014 21h02

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Le titre de mon message a été modifié par un modérateur sans doute et ne correspond plus exactement à ce que j’ai écrit : il ne s’agit pas d’une méthode d’investissement dans la vigne (comment investir dans la vigne) mais bien d’un exemple d’investissement dans la vigne et des coûts qui peuvent en résulter :

"Investir dans la vigne, quelques repères"

était le titre original.

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[+7]    #3 05/04/2014 14h20

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Libéré provisoirement de mes activités viticoles, je veux compléter cette chronique intitulée : Investir dans la vigne, quelques repères (le titre choisi par la modération me semble déceptif).

On se rappelle que je suis propriétaire de 4 ha de Côtes du Rhône Village dont 2,5 en exploitation, le solde destiné à être replanté. Cette surface est insuffisante en Côtes du Rhône méridionales pour faire vivre une exploitation. Il existe en effet une surface minimum d’installation (SMI) déterminée par décret pour chaque appellation. En CdR Village le minimum est de 7 ha.

On m’avait signalé il y a quelques mois des parcelles en vente, d’un seul tenant et proches des miennes : 22 hectares dont 4 ha de vignes et le reste en bois pour un prix de 60.000 €. Moins de 3000 € l’hectare dans la région ce n’est pas très cher.

Un prix relativement modeste mais
1/ les 4 ha de vignes sont en piteux état, bons à arracher et replanter.
2/ les bois viennent de subir une coupe d’éclaircissement importante. Se trouvant selon le PLU local (ancien POS) en Espace Boisé Classé, toute nouvelle coupe avant 30 ans ne peut être envisagée sérieusement.
3/ les permis de construire en zone agricole sont de plus en plus difficiles à obtenir. Le moyen le moins aléatoire aujourd’hui est de demander d’abord l’autorisation de construire d’un hangar agricole ; si c’est accepté et après l’avoir construit on pourra demander à construire une cave ; c’est seulement grâce à cette cave – qui nécessite une proximité et une présence continue – que l’on pourra demander la permission de construire une habitation. Un viticulteur sans cave aura beaucoup de mal à se voir autoriser la construction d’une habitation sur ses terres. Il n’en va pas de même des éleveurs, pour des raisons évidentes de surveillance de leur cheptel.

A ce prix de 60k€ il faut en réalité ajouter
- les frais de transaction, 5 à 6k€.
- les coûts d’arrachage/replantation des vignes, 25.000 € par hectare soit x 4 = 100k€.
- la replantation en cours des hectares dont je suis déjà propriétaire, 50k€.
- le coût d’entretien d’une forêt de 18 ha, débroussaillage, matériel, au bas mot 5k€ par an.
- le coût des bâtiments si on arrive à obtenir l’autorisation de les construire, hangar 50k€, cave "d’occasion" 125k€ et habitation modeste 150k€, soit calculé vraiment au plus juste 325k€ pour le bâti.
- le matériel viticole de base que j’estime à 75k€.

Et puis il y a le coût administratif :
- être exploitant requiert l’inscription à la MSA (Mutalité sociale agricole). Actuellement, exploitant moins d’une demi SMI, je paye moins de 300 € par an sans avoir droit à une protection sociale (je rappelle que je réside hors de France). Si je dépasse le seuil d’une demi SMI, je vais devoir payer en fonction de mes revenus et au minimum 3k€ par an.
- être à nouveau imposé en France, au bas mot 12k€ par an.

Sur une durée de 5 ans, le temps de voir les bâtiments dressés et les vignes produire, j’arrive à un total que j’arrondis à 650.000€ pour avoir une exploitation viticole viable. On notera que c’est dix fois le prix des parcelles en vente.

Mettons ensuite que les vignes nouvellement plantées vont produire correctement durant les 30 prochaines années. Nous aurons donc 8 ha x 30 ans x 42 hectolitres / ha = 10080 hectolitres produits. Ou encore 1.344.000 cols (bouteilles).

Si je fais une analyse un peu plus financière des flux actualisés (VAN) avec l’hypothèse d’une bouteille vendue 5€, il me faut une vingtaine d’années pour atteindre le grand équilibre, c’est-à-dire retrouver mon investissement. Pour simplifier, je dois attendre 20 ans au moins pour doubler la mise. Le rendement est de 3,75%.

La variable du prix de la bouteille est évidemment essentielle. 3 € est insuffisant pour retrouver son investissement, 7,5€ permet d’accéder au grand équilibre 5 ans avant (et donc un rendement de 5,1%). Je rappelle qu’on peut trouver des bouteilles dans la même catégorie à partir de 2,5 ou 3 €.

Chacun pourra juger si de tels rendements peuvent l’intéresser, pour ma part j’ai choisi non sans regrets de ne pas acheter les parcelles offertes à la vente.

PS : J’ai découvert récemment que plusieurs forumeurs avaient accru ma réputation sur ce sujet, qu’ils en soient vivement remerciés.

Dernière modification par sat (05/04/2014 14h21)

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[+1]    #4 13/06/2015 18h32

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Mirage je peux me tromper mais, jusqu’à plus d’informations précises, ce type d’offre me fait l’impression d’être un attrape-gogo : il y a un moyen très simple de recevoir de bonnes bouteilles de vin, c’est d’en commander chez son négociant. Vous aurez une bonne idée de leur qualité soit par vous même soit grâce aux conseils de votre négociant.

Lorsque vous recevez un paiement en bouteilles, vous êtes obligé de recevoir les bonnes et les mauvaises récoltes, les bons et les mauvais millésimes et de surcroît rien ne vous dit qu’on vous réservera les vins issus des meilleures parcelles. L’intérêt commercial du domaine ne sera pas forcément de réserver ses meilleurs crus à ceux qui ont déjà payé et qui auront des difficultés à revendre leurs parts.

La première chose à faire serait de voir si le prix à payer pour rentrer dans un GFV est à la mesure de ce que vous recevrez : si par exemple on vous promet 12 bouteilles l’an contre 1200 euros (soit 100 euros la bouteille), vérifiez bien qu’il n’y a pas les mêmes à 30 euros dans le commerce.

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[+1]    #5 16/08/2019 18h21

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Robert83 a écrit :

Bonjour.
Que pensez-vous de l’achat de parts de vignobles ? Quel rendement et quelle fiscalité ?

Question trop générale pour susciter autres chose que des banalités en retour.

- Pour quel type d’investisseur (objectifs) ?
- Sous quelle forme juridique?
- Dans quel pays / quel vignoble?
- Avec quelle forme de financement?

J’imagine qu’avant de poser la question de but en blanc, vous avez pris la peine d’effectuer des recherches préliminaires sur le sujet (sur ce forum, sur le Web). Ce serait sympa de partager les résultats ici, pour enclencher des échanges qui enrichiront tout le monde.

Dernière modification par carignan99 (16/08/2019 18h21)

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[+1]    #6 14/04/2021 11h36

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Bonjour,

Le groupe SAFER propose un nouveau site gratuit :

https://www.le-prix-des-terres.fr/

Source Le Particulier :


Il permet de consulter le prix moyen des terres, des prés, des vignes ou encore des forêts.

Avantages : les particuliers et les professionnels qui s’intéressent aux actifs tangibles comme les terres, les forêts ou les vignes ont accès à des prix moyens et à des données assez fines par secteur et par marché.

Inconvénients
 : mises à jour annuelles.
il ne permet pas d’obtenir en ligne une évaluation précise d’un bien rural qui va dépendre de plusieurs critères comme son emplacement, son accessibilité, sa qualité ou encore son entretien. Pour ce service, il faut toujours contacter un conseiller foncier local Safer.


Ouf ça y est vacciné à l'Astrazeneca ( première fois que je trouve un avantage d'être plus ou moins gros ).

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