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[+1]    #1 19/10/2013 16h17

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Bonjour,

Pour information, j’ai signé un compromis de vente pour l’acquisition de ce bien. La vente devrait intervenir d’ici fin novembre. Voici mon analyse critique personnelle, à prendre de qui elle vient: un débutant dans le domaine de l’immobilier.

Localisation

Etant originaire de Mulhouse, si vous m’aviez dit voilà 15 ans que j’investirais dans un bien immobilier à Mulhouse, je ne vous aurais pas cru (et aurais pensé que vous divaguiez). Mais après étude des chiffres, Mulhouse et ses environs me semblent être une "daubasse" de l’immobilier. La ville souffre d’un déficit évident d’image (qui voudrait acheter un bien immobilier à Mulhouse ?) mais les fondamentaux y sont globalement plutôt bons, par exemple:
* L’Alsace est une des régions les plus riches de France et économiquement dynamique
* Le prix de l’immobilier n’y est pas encore excessif
* Proximité de la Suisse et de l’Allemagne
* Proximité des Vosges
* Arrivée récente du TGV
* Climat apaisé
* Arrivée du tram / rénovation du centre Porte Jeune (bien qu’un échec commercial pour de nombreux commerces s’y étant installés)
* Usines Peugeot (c’est également un point faible, l’économie de la ville étant Peugeot dépendante)
* Mulhouse est une ville globalement équivalente à Metz, par exemple (à la différence que le pôle université de Metz y est bien plus important), en terme d’habitants, de répartition de propriétaires / locataires, de revenus… mais les prix de l’immobilier y sont significativement moins chers.

Constitution du bien

* Immeuble à deux niveaux (RDC surélevé) avec toit plat, des années 1970

* Lot de 14 appartements dans un immeuble en copropriété avec cabinets de kinés occupant 20 % de la surface

* Composition: 12 F2 et 2 F3

* Surface totale habitable cumulée des appartements (hors balcons): 560 m2

* Localisation: Ville assez bien cotée située dans la petite couronne de Mulhouse (Mulhouse est une ville atypique dans laquelle les prix de l’immobilier sont supérieurs, dans la petite couronne, à ceux de l’immobilier intramuros; à titre personnel, je n’investirais a priori à Mulhouse que dans 3 quartiers: Reeberg, Hypercentre et Salengro)

* Performance énergétique: E / F (mauvaise isolation thermique et chaudière gaz)

* 10 appartements loués et 4 appartements vacants à la signature du compromis. 4 appartements ont été libérés pour effectuer les visites, dans le cadre de la vente (2 des 4 appartements ont été loués en l’espace de 2 semaines; les autres devraient être loués d’ici la vente)

* Contrats GRL/GLI pour tous les locataires en place.

Volet financier

Prix de vente (frais d’agence inclus et hors frais de notaire): 515 000 euros (540 000 euros avant négociation)

Taxe foncière: 5 326 €

Prix au m2 des appartements dans la ville:
* Fourchette basse: 1 100 euros / m2
* Prix moyen: 1 580 euros / m2
* Fourchette haute: 2 100 euros / m2

Prix au m2 du bien: 920 euros / m2

Du point de vue des locataires, les loyers sont bien positionnés pour la ville, la surface et l’état du bien (une étude personnelle des loyers sur Mulhouse et villes alentour pour biens équivalents m’a amené à la conclusion que le prix est sous-évalué, ce qui permet de diminuer le taux de rotation et de sélectionner les locataires entrants).

Loyers: 360 euros + 100 euros de charges pour les F2
Loyers: 390 euros + 160 euros de charges pour les F3
Revenu brut mensuel total: 5 100 euros / mois (hors vacances locatives; impayés couverts par assurances GRL/GLI sans franchise)
Rentabilité brute: 12 %

Emprunt: 515 000 euros à 2,45 % à taux fixe sur 10 ans + assurance une tête à 0,25 %
Mensualités de l’emprunt: 4 950 euros / mois

Analyse critique

--- Nombre de biens à gérer et turnover probable sur ces types de biens (mitigé par un loyer en dessous du prix du marché).

-- Situé dans une rue passante (y compris trafic de camions) et avec une rue passante derrière en retrait (probablement le coin de la ville de plus bruyant mais ça reste une ville de 10 000 habitants).

-- Certaines salles de bain "années 1970" à carrelage jaune pâle.

-- L’électricité n’est pas séparée par appartement (eau/gaz/électricité dans les charges).

-- Les parties communes intérieures (excepté le sol) font vieillottes: faux-plafonds en damier jaune et bleu (!) et murs à repeindre.

-- L’immeuble avait mauvaise réputation (cas sociaux placés dans l’hôtel par la mairie), avant le ravalement de façade, il y a une quinzaine d’années.

-- Isolation thermique de la bâtisse.

- Cuisines basiques.

- Toit plat (bien qu’il n’y ait apparemment pas eu de problèmes d’étanchéité jusque là) intrinsèquement moins bon à mon avis vu les problèmes potentiels d’étanchéité (malgré l’avantage de ne pas avoir de chambres mansardées sous le toit), bien que je ne sois pas un expert en toiture.

- Copropriété avec des cabinets de kiné (qui possèdent 20 % de l’immeuble: le RDC à gauche entièrement séparé) => moins de latitude pour la gestion / d’autonomie. La chaudière, l’eau, le gaz et l’électricité des cabinets de kiné sont séparés de ceux du reste de l’immeuble.

- Pas de box en sous-sol: espaces à la cave globalement propres (hormis l’ancienne piscine de l’hôtel remplie de déchets de chantier) mais pas de box pour les locataires. Espaces éventuellement aménageables pour stockage entreprise voire appartements (moyennant d’importants travaux de rénovation).

+ Appartements dans un état correct sans plus (clairement pas moins bon que ceux de JR après rénovation).

+ Immeuble datant des années 1970. Devait initialement être une clinique (jamais achevée), ce qui explique la qualité intrinsèque de la bâtisse. La partie que j’achète a été transformée en hôtel puis en appartements.

+ Le règlement de copropriété permet la vente des appartements séparément.

+ Proximité bus / écoles / gare.

+ Chaudière commune gaz qui semble de bonne qualité.

+ 20 places de parking autour de l’immeuble / cour derrière à droite goudronnée.

+ 2 niveaux seulement (et le RDC est en demi-étage donc pas directement sur la rue).

+ Double-vitrage (bonne isolation phonique du bruit de la circulation pour les appartements donnant sur la rue) et volets roulants.

+ Carrelage bien posé au sol dans les appartements / peinture bien faite dans les appartements. Peu de risque de saccage par les locataires (pas de plancher en bois ni d’installations "fragiles").

+ Accès possible au toit par la cage d’escalier.

+ Concentration de l’investissement dans un bien unique et bien facile à gérer (bloc à l’horizontal) => économies dans la gestion par mutualisation (un toit unique, une chaudière, un système électrique, un extérieur, une porte d’entrée, un espace commun, etc…).

++ Le vendeur ne semble pas chercher à vendre en raison de problèmes spécifiques à ce bien (il vend en même temps un deuxième immeuble).

++ Qualité intrinsèque du bâtiment et des murs (qui ne sonnent pas creux quand on tape dedans). Pas de gros travaux (ravalement de façade, toit) à prévoir à court terme.

+++ Rapport qualité / prix / position géographique pour le propriétaire et pour les locataires.

+++ Rentabilité brute de 12 % avec un loyer pour les locataires inférieur au prix du marché dans la ville où est situé le bien, pour ces surfaces (avec 450 euros charges comprises le locataire a le logement + eau / gaz / électricité / chauffage payés).


Conclusion

L’immeuble me semble présenter une belle marge de sécurité (hors éventuelles surprises), pour un bien dans un état correct (travaux à moyen/long terme à prévoir). Je pense donc avoir acheté une belle "daubasse" de l’immobilier. Mais je peux me tromper complètement, étant débutant, auquel cas j’épongerai le gouffre financier avec mes réserves en actions. Sinon, les loyers et mon salaire financeront le bien.

Many, JR, il pourrait éventuellement être intéressant de nous rencontrer un jour pour échanger, si cette idée vous semble bonne, comme nous avons des intérêts communs au même endroit. Vous pouvez me contacter par mail perso, le cas échéant.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (03/06/2014 00h09)

Mots-clés : immeuble, investissement, locatif


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[+1]    #2 19/10/2013 19h27

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@vauban

Vous avez la foi ….smile

Mais vous semblez avoir une bonne auto critique.
Au moins vous pourrez pas dire , je savais pas , je n’y pas pensé !

Sur votre auto critique, voila mon avis

Peu de turn over du fait des surfaces mais le bruit , l’isolation , le look seront un frein locatif.

Gros problème pour l’électricité , énorme problème même car vous n’avez pas le droit de revendre de l’électricité sauf pour des petites surfaces sur des locations type saisonnière.
Gros problème car vous faites de l’eau et l’électricité 
Rien que sur ce point pour EDF , je n’aurais pas pris l’immeuble car une mise au norme va vous couter une fortune ( au minimum entre 5.000 et 8.000 par appartement avec passage du consuel )

Un toit plat dans l’Est de la France , c’est étonnant avec les risques de chute de neige.

Une copropriété dans un immeuble de rapport c’est pas top car le but c’est d’être maitre à bord.

Laissez tomber les caves pour le locataires car vous allez passer votre temps à vider ces lieux.
Vous fermez avec une clé les sous sol.

Votre immeuble a eu plusieurs vies ….clinique , hôtel , puis locatif , je comprends mieux pour EDF.

Le règlement de copropriété permet la vente des appartements séparément mais avec le problème d’EDF vous êtes marron …..

Chaudière commune gaz et c’est encore vous qui faites l’avance des charges…

C’est très chaud votre investissement car vous faites l’avance de l’eau , de l’électricité , du gaz , je vous souhaite de ne pas avoir de problème s avec vos locataires car sinon vous allez gouter à la joie de payer des charges sans avoir de loyer en retour et ça c’est TRES désagréable ….

Pas de plancher en bois ni d’installations "fragiles" , normal vu l’origine du bâtiment en tant que clinique , construction en dur 

"Je pense donc avoir acheté une belle "daubasse" de l’immobilier" , au moins vous êtes optimiste … !

"Mais je peux me tromper complètement, étant débutant, auquel cas j’épongerai le gouffre financier avec mes réserves en actions. "  , un peu chaud pour un débutant ….

"Sinon, les loyers et mon salaire financeront le bien." Optimiste et disposant d’un très bon salaire ….!

Je ne cherche pas à vous influencer mais je trouve très chaud cet achat pour les raisons évoqués plus haut , je peux me tromper mais vous ne semblez pas trop y croire vous même.

Un compromis peut ne pas déboucher sur la vente si la banque ne finance pas le bien …wink
Il suffit aussi de connaitre son banquier et de lui en parler ….

Prenez un peu de recul pour bien réfléchir sur votre projet

J’ajoute que les avis précédents vont dans le même sens que ce que je viens de dire , je ne les avais pas lu.
Un point évoqués par construire sa retraire concerne la fiscalité , en tant que débutant dans l’immobilier vous savez qu’il faut payer des impôts sur la part de capital remboursé chaque année.

Que cette fiscalité en fonction de votre montage peux atterrir directement dans votre IRPP , que vous allez ajouter xxxx € de revenus locatifs et précédemment  sur ces xxxx  € ( vous avez remarqué j’ai mis 4 xxxx ) vous aurez payé la CSG au taux de 15,5 %

Les autres commentaires indiquent une région avec beaucoup de vente d’immeubles , tout cela n’est pas bon signe. 

Un petit truc si vous voulez vous dépêtrez de cette situation , si vous passez par un courtier il lui suffit de faire un courrier indiquant qu’il n’a pas trouvé de financement pour votre bien , il est habilité à faire ce type de courrier ( j’y ai eu recours ) car de par son activité il a contacté plusieurs banques.

Si vous demandez à une banque , il vous faudra plusieurs refus pour pouvoir faire jouer la clause de non obtention d’un crédit , rassurez moi vous avez insérer cette clause car même si vous êtes optimiste il y a des limites.

Philippe

Dernière modification par Philippe30 (19/10/2013 19h37)


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[+1]    #3 20/10/2013 06h33

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@Vauban

Après avoir consulter votre présentation , vous n’avez pas le profil de celui qui va manger des fanes de radis pendant 20 ans …
Au vu de votre patrimoine et revenu , vous devriez pouvoir tenir la distance en cas de coup dur.

Cet achat est votre choix , je le trouve cher pour les problèmes de mise aux normes électriques , je vous conseille de remettre progressivement aux normes l’edf et de mettre des compteurs individuels EDF et même pour l’eau.

Le toit plat s’explique par l’origine du bien qui était une clinique  , le problème des toits plats c’est l’étanchéité avec des plaques de goudron qu’il faut coller avec un gros chalumeau et il faut trouver la fuite , pas toujours simple.

Vous avez été voir à quoi ressemble ce toit ?

Je vous avais pris pour un débutant mais vous avez suffisamment d’expérience pour mener à bien ce projet malgré certains points délicats.

Philippe


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[+1]    #4 20/10/2013 17h28

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vauban a écrit :

Bonjour Toits plats

Il est possible d’observer des multitudes d’immeubles aux toits plats dans l’Est. S’il s’agissait d’un vrai problème, ne pensez-vous pas que les immeubles dans l’Est auraient tous des toits pointus ? Comme indiqué, il s’agit pour moi d’un point négatif car un toit pointu me paraît a priori plus rationnel qu’un toit plat. Mais c’est là l’avis d’un non-spécialiste.

De votre côté, avez vous la certitude qu’un toit plat est nécessairement moins bon qu’un toit pointu ou est-ce simplement ce que vous pensez (comme je le pense sans en être sûr) ?

Cordialement,

Vauban

Philippe30 a écrit :

@Vauban

Le toit plat s’explique par l’origine du bien qui était une clinique  , le problème des toits plats c’est l’étanchéité avec des plaques de goudron qu’il faut coller avec un gros chalumeau et il faut trouver la fuite , pas toujours simple.

Vous avez été voir à quoi ressemble ce toit ?

Philippe

Bonjour,
Un toit "plat" n’est pas un problème en soit y compris pour l’etanchéité.
D’ailleurs coté réparation il vaut mieux qu’il soit "toit terrasse" que pentue à deux versans ou mieux deux croupes.

Mais il faut faire attention à ne pas monter comme un sauvage sur l’isolation.

Maintenant c’est moins beau, je vous l’accorde.

Vauban, penser à la mise en sécurité de votre site, sur les photos je ne vois pas de BAES (Bloc Autonome d’Eclairage de Sécurité) dans les circulations.

N’oubliez pas les détecteurs de fumées bientot obligatoire (avant le 8 Mars 2015) sinon vous allez vexer nos députés Morange et Meslot… initiateur de cette loi absurde. Mais au moins ils se sont données bonnes consciences.

Extincteurs, coupure vannes gaz dont les tuyaux doivent etre peint en Jaune doivent etre aux normes et révisés.

Par ailleurs vous citez une mauvaise performence Energetique du à l’isolation, normal pour un immeuble de 1970. En revanche pour le Gaz… Ce dernier est plutot recommandé.

1970, c’est l’époque tout amianté, colle, sous sol, conduit, joint de dilatation…  y prendre les précautuions d’usages.

Améliorer aussi la ventilation, ca ne coute pas cher et évite beaucoup beaucoup de problème. Je ne vois pas grand chose sur les photos, mais ca a l’air peu ventilé.

Pascal

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[+1]    #5 20/10/2013 22h56

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Bonjour,

Merci de votre intérêt pour le dossier, de vos messages et de vos recommandations qui me semblent maintenant aller dans la bonne direction. Les questions et conseils de personnes plus expérimentées que moi peuvent m’éclairer et sont appréciées pour cela.

Saut quantique dans l’immobilier

Boubouka, voyons dans 15 ans si vous pourrez me féliciter pour mon audace (mais merci de votre encouragement). Il s’agit en effet pour moi d’un saut quantique dans l’immobilier. J’ai déjà effectué des sauts quantiques dans d’autres domaines et l’expérience s’est généralement avérée enrichissante (et pas uniquement financièrement). Pour moi, n’ayant pas le tempérament de celui qui aime se dorer au soleil, je préfère utiliser mon temps libre à gérer 14 appartements. Je trouve cela plus intéressant et satisfaisant.

Je pense que l’objection principale de Philippe30 sur l’acquisition était liée au risque de faillite et non à mon incapacité à identifier/quantifier le risque. Je pense avoir montré par mon analyse critique que je suis capable d’identifier certains risques bien qu’étant incapable de quantifier précisément leur impact et votre conseil de m’adresser à un expert pour quantifier l’exposition au risque me semble pertinent. Mon problème avec un expert est qu’il peut être juge et partie. Si je demande par exemple à une entreprise du bâtiment d’expertiser et chiffrer les travaux, n’aura-t’elle pas naturellement tendance à exagérer son chiffrage ? Comment trouver un expert objectif ? En réfléchissant à cette question, j’étais arrivé à la conclusion qu’il faudrait que j’adhère à une association de propriétaires-bailleurs et que je trouve un mentor qui puisse me donner des conseils pertinents. Connaissez-vous de telles associations que vous recommanderiez ? Avez-vous d’autres idées ou recommandations pour trouver un expert indépendant et pertinent ?

Nous sommes d’accord, les 4 risques principaux sont l’électricité, la mise en sécurité, le toit plat et la façade, dans cet ordre. Je vais les passer en revue ci-dessous.

Electricité

C’est sur ce point qu’il me semble nécessaire d’agir en premier.

D’après l’estimation de Philippe (dont l’ordre de grandeur doit être grosso modo exact), l’installation de 14 compteurs électriques individuels coûterait entre 70 000 et 112 000 euros. La somme est rondelette et ferait baisser la rentabilité brute de l’investissement autour de 10 %.

Donc même en tenant compte de ce coût, l’immeuble ne me semble toujours pas très cher (par exemple par rapport à un investissement dans une résidence principale en région parisienne pour le même prix). Maintenant, je n’ai jamais prétendu que cet immeuble était financièrement le moins cher ou le plus rentable (mais persiste à penser que c’est une bonne daubasse de l’immobilier). Votre approche consistant à rénover complètement des appartements/immeubles me semble a priori financièrement plus intéressante, mais nécessite plus d’expérience. Mon achat correspond à une situation intermédiaire: état globalement correct, ne nécessitant pas une rénovation totale, et rentabilité intéressante. J’espère que cette acquisition me permettra à terme de passer d’un niveau débutant à un niveau intermédiaire, tout en étant financièrement un investissement globalement rationnel (même s’il n’est pas en tous points optimisé).

Mise en sécurité

Il faudra effectivement voir ce qu’il y a lieu de faire sur ce point dans le détail. Je confirme ne pas non plus avoir vu de BAES dans les parties communes.

Pour la ventilation, il y a des VMC dans tous les appartements. Je n’en ai pas vu dans les parties communes.

Toit plat - La suite

Le toit plat est en zinc et bitume recouvert d’une couche de gravier. Il est découpé en 3 parties avec des évacuations d’eau pour chacune.

Bascarol semble indiquer que ce n’est pas nécessairement un problème (ce qui me semble confirmé par l’existence fréquente des toits plats dans les bâtiments de l’est). D’un autre côté, d’un point de vue purement rationnel, les agressions du toit seront plus importantes sur un toit plat (l’eau ne s’écoulant que lentement) et les risques d’infiltration semblent donc plus probables que sur un toit en pente.

Pour moi, le point d’interrogation demeure à ce stade.

Au niveau esthétique, je trouve que ce bâtiment n’est pas une horreur (tout en restant une barrette à l’horizontal, entendons-nous bien) et rompt avec le monotone immeuble avec toilettes aux demi-étages, typique de Mulhouse. Le locataire potentiel peut être intéressé par cette différence par rapport au locatif standard (ce qui a été confirmé en pratique lors des visites).

Façade

De mon point de vue, même si le bâtiment est énergivore, ce n’est pas un problème majeur à court/moyen terme (couvert par les charges). Par contre, mon idée est d’évaluer le coût/bénéfice d’une isolation thermique par l’extérieur, lors du prochain ravalement de façade.

Compteurs individuels pour l’eau

Il existe des compteurs individuels pour l’eau.

Autres travaux

Mon plan à court/moyen terme est de ne pas rénover les appartements (salles de bain / cuisines) ni les parties communes. Ma stratégie est la suivante: dans une optique rendement, je ne rénove pas les biens et continue de les louer à un prix inférieur au prix du marché (jusqu’à remboursement de l’emprunt, probablement): le locataire et le propriétaire y trouvent leur compte.

Si je souhaite un jour revendre les appartements à l’unité (ou à long terme, si je continue la location), je rénoverai complètement a minima les cuisines et salles de bain (et parties communes) à ce moment-là. Cela me semble indispensable dans une optique de vente / plus-value. En attendant, j’effectuerai un rafraîchissement entre chaque passage de locataire (et ferai d’éventuels travaux dans les cuisines et salles de bain si nécessaire).

Amiante

Le diagnostic obligatoire n’a pas révélé d’amiante dans les appartements et les parties communes.

Localisation

JR, étant originaire de Mulhouse et y ayant vécu 18 ans, je connais la ville et ses spécificités et n’ai pas investi là par hasard. Lutterbach est également une bonne localisation de la couronne de Mulhouse et ne suis pas étonné que vous trouviez rapidement des locataires. Pour Mulhouse, tout dépend du quartier où se situe votre bien (s’il se situe au Rebberg, dans l’hypercentre ou quartier Salengro, il ne devrait pas y avoir trop de problème pour le louer, non ?).

JR, le contrat de vente n’étant pas encore signé, j’attendrai ce moment pour recevoir vos félicitations (tout en vous remerciant de vos encouragements). Comme indiqué dans mon précédent message, puisque nous avons des intérêts communs dans la même zone géographique et si vous êtes intéressé, peut-être pourrions-nous nous rencontrer pour échanger. Vous pouvez me contacter par mail perso dans ce cas.

Merci à tous les 4 de vos messages constructifs qui me permettent de progresser et du temps que vous avez bien voulu me consacrer pour m’aider.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (24/11/2013 22h50)


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[+1]    #6 05/04/2014 22h33

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Bonjour Philippe30,

Merci de vos encouragements et de votre intérêt. Venant de quelqu’un d’aussi expérimenté et pertinent que vous dans le domaine de l’immobilier, cela fait plaisir à un débutant tel que moi.

La signature de l’acte de vente s’est déroulée il y a 6 mois environ, à peu près au moment où j’avais posté mon message initial sur cette file. Les premiers mois ont été assez denses avec la gestion de la transition: mise en place de tous les contrats d’entretien (intérieur, extérieur, gaz, eau, électricité, ramonage, chaudière, etc…); information des locataires; mise à jour des assurances; rodage avec les locataires (bail, état des lieux, annonces, etc…); etc…

Bilan provisoire après 6 mois

-- Toit plat: Deux infiltrations d’eau se sont déclarées à deux endroits différents du toit plat. J’envisage de le refaire à court terme, ce qui permettra marginalement d’améliorer la performance énergétique du bâtiment (même si d’un point de vue strictement financier, l’opération ne sera clairement pas gagnante). Lors du prochain ravalement de façade (à long terme), j’effectuerai, en complément, une isolation par l’extérieur (idem lors du prochain remplacement de la chaudière).

- D’un point de vue strictement financier, je pense qu’un crédit in fine sur 20 ans aurait été plus avantageux (si ma performance historique en bourse se maintient à son niveau actuel, ce sur quoi je ne compte pas). Cependant, n’ayant aucune expérience jusque là dans le domaine de l’immobilier, mon idée était de pouvoir gérer la situation sur une période "courte" de 10 ans dans le cas où ce type d’investissement ne correspondrait pas à mes attentes, de bénéficier d’un taux d’intérêt plus bas (que pour un emprunt à échéance plus longue) et, finalement, me "forcer" à épargner. Si j’effectue une autre acquisition, j’essaierai probablement d’avoir un crédit in fine à taux fixe sur 20 ans (si les taux restent à leur niveau actuel).

- Petits problèmes mineurs: un joint d’un robinet à changer, deux prises à refixer, un joint d’étanchéité à refaire, un siphon à déboucher.

o Je n’ai toujours pas d’idées d’aménagement pour le grand espace au sous-sol. Une option rationnelle à un niveau opérationnel serait de faire des parkings intérieurs (mais cette option ne me semble pas intéressante d’un point de vue financier).

+ J’ai développé mon carnet d’adresses en entrant en relation avec un peu plus d’une vingtaine de professionnels, par anticipation, pour avoir des interlocuteurs pour l’ensemble des tâches en lien avec l’immeuble (petits travaux de bricolage, toit, chauffagiste, ramoneur, électricité, huissier, entretien extérieur, déneigement, entretien intérieur, porte, fenêtre, etc…).

+ La gestion à distance en direct se passe actuellement bien. Je n’ai pas à ce jour été dans une situation de blocage du fait de la distance (ce que je dois notamment à ma gestion proactive).

+ Les locataires me semblent globalement corrects. Ils paient notamment leurs loyers sauf un (qui devrait sortir prochainement de son appartement de son gré: je l’ai assigné au tribunal via mon huissier mais il devrait quitter son appartement avant l’audience, qui sera de toutes façons maintenue pour engager une procédure de recouvrement; je ne compte pas recouvrir les impayés, mais c’est pour le principe). J’ai découvert à cette occasion un effet parachute inattendu: le locataire étant allocataire de l’aide au logement de la CAF qui couvre 40 % de son loyer cc et qui m’est versée directement, le problème d’impayés est moins accentué. Un locataire ne représente que 7 % de mes revenus locatifs, ce qui adoucit également pour moi la problématique de l’impayé. Enfin, je peux absorber sans problèmes plusieurs impayés s’il le faut (avec mes revenus salariés et ma surface financière par ailleurs).

+ L’ancien propriétaire m’a bien aidé à différents niveaux (coordonnées des entreprises qui étaient intervenues sur le batiment, informations diverses sur le batiment et les locataires, etc…), ce qui a facilité la transition.

++ La localisation du bien permet de trouver facilement des locataires (malgré la forte rentabilité, le positionnement prix à la location permet de se placer dans une relation gagnant/gagnant avec les locataires). Tous les appartements sont maintenant loués sauf un et je n’ai pas eu jusque là de grandes difficultés à trouver des locataires pour les appartements vacants.

+++ La stratégie d’achat d’un immeuble me semble bonne: d’une part, elle permet de rationnaliser (un toit, une chaudière, une porte d’entrée, un lieu, etc…) et d’autre part, elle permet de gérer soi-même le bien (et de décider de l’allocation des bénéfices). Je ne pourrais clairement pas gérer 14 appartements dans des immeubles différents avec le même coût temps. L’immeuble me semble bien optimisé pour la location: tout est carrelé au sol (couloirs / pièces); il est difficile de dégrader les appartements/l’immeuble.

+++ Prix / Valeur: La divergence prix / valeur du bien me semble toujours intéressante.

Conclusions

Je pense avoir géré correctement la transition et suis à ce jour satisfait de mon acquisition, à la fois d’un point de vue financier et du point de vue de l’expérience acquise.

J’envisage éventuellement d’effectuer une seconde acquisition immobilière ayant globalement les mêmes caractéristiques que la première, ce qui me placerait dans une configuration où mon patrimoine net serait égal à mon endettement. J’ai fait quelques propositions en ce sens sur un nombre limité de biens correspondant à mes attentes d’un point de vue valeur mais le prix que j’ai proposé était trop en décalage par rapport aux attentes des vendeurs pour qu’une transaction puisse être envisagée.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (05/04/2014 22h59)


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[+1]    #7 13/06/2014 21h31

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Bonjour à vous tous,

Vauban, félicitations pour la gestion de votre immeuble. A priori tout roule (hormis les travaux a réaliser sur la toiture mais bon une fois que cela sera fait vous serez tranquille).

Je partage les propos de Philippe30 et Immo03 concernant les AL que la CAF vous verse en tant que propriétaire.A mon sens vous avez bien fait de ne rien cacher à la CAF.
Toutefois, comme le souligne Philippe30 :

Philippe30 a écrit :

Dernière option en cas de difficulté de paiement et si le locataire part rapidement alors il n’est peut être pas nécessaire de prévenir la CAF. - See more at: Info • Forums des investisseurs heureux
Je partage également son avis sur les GRL/GLI et bientôt la GUL (qui sera peut être obligatoire :-().

Mon expérience personnelle m’a fait remarquer que j’avais un problème de paiement partiel ou de non paiement des loyers, voir de départ prématuré du locataire, au moins 1 fois tous les 2 ans (sur un parc de 5 logements seulement). Je m’étais alors dis que la garantie des risques locatifs allait être la solution "miracle" car son coût est inférieur à la perte d’un ou plusieurs mois de loyer tous les 2 ans. En fin de compte vous pouvez être sûr que pour le cas où vous en auriez vraiment besoin l’assureur saura trouver un truc pour qu’aucune des garanties qu’il vous à fait miroiter ne fonctionne… Et cela même en respectant les règles strictes de délai pour l’envoi des différents courriers et mises en demeures imposés par le contrat.

Toutefois, le temps que vous vous rodiez avec la gestion en direct de votre douzaine de locataires il est peut être bien de maintenir les contrats en place quitte à ne pas les renouveler lors d’un changement de locataire. Et si vous ne "sentez" pas le locataire je suis sûr que vous ne lui remettrez pas les clés d’autant plus que la demande pour vos logements semble être forte. Cela dit ce n’est pas toujours les locataires qui "présentent" le mieux qui sont les meilleurs payeurs.

Je vous souhaite une très bonne continuation dans la gestion immobilière et locative.

Cordialement.

MP.

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[+2]    #8 14/06/2014 15h25

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Bonjour MP,

Merci de votre message, de vos encouragements et du partage de votre expérience.

Point sur la situation de mon investissement immobilier locatif mulhousien

* Les appartements sont désormais tous loués
* Le problème d’impayé est endigué: le locataire est sorti "en règle" en cours de procédure judiciaire (état des lieux de sortie; remise des clés), laissant l’appartement dans un état correct. Ma prise en main du problème dès le départ et ma détermination me semblent avoir contribué à ce résultat. Restent 800 € d’impayés (que je ne compte pas revoir un jour mais je continue la procédure jusqu’au bout par principe et pour l’expérience). J’ai loué l’appartement à un nouveau locataire qui m’a spontanément déclaré souhaiter y rester 10 ans. S’il paie son loyer et ses charges, jouit paisiblement des lieux et me rend l’appartement avec une usure normale, cela me convient.
* Tous les locataires paient leurs loyers et leurs charges.
* Pas de préavis en cours.
* Pas de problèmes avec les locataires ou entre locataires.
* Je n’envisage pas la gestion déléguée à une agence: la gestion en direct à distance me convient bien.

Bien évidemment, ce bilan globalement positif ne doit pas masquer, comme vous vous en doutez, les efforts permettant de parvenir à ce résultat. Le bilan doit également être confirmé dans la durée: je ne suis qu’un débutant, dans le domaine de l’immobilier (sans être débutant dans le domaine de l’investissement, où j’ai un niveau intermédiaire, sur marchés actions, par exemple).

Toit plat

Le toit plat sera refait à la rentrée pour un coût de 6 % du prix du bien.

J’en profiterai pour ajouter une couche d’isolant pour améliorer légèrement la performance énergétique du bâtiment. D’un point de vue financier, ce ne sera pas une opération gagnante, mais les réparations font parties de la gestion.

Gestion du risque

En réalité, je ne gère le risque sur le bien ni par mes GRL / GLI, ni par les AL, ni par le nombre de biens, ni par la sélection des locataires à l’entrée. Je le gère par ma surface financière par ailleurs. Imaginons le scénario du pire et un évènement hypothétique ayant les conséquences défavorables extrêmes suivantes:
* La valeur du bien devient nulle
* Plus aucune rentrée locative
* L’assurance PNO ne peut pas être activée

Le bien représente environ 30 % de mon patrimoine brut, 45 % de mon patrimoine net, 60 % de mes liquidités.

Dans le scénario du pire, je peux éteindre l’ "incendie" avec mes liquidités sans problème. Mon crédit étant amortissable, le risque et son ampleur diminuent avec le temps.

Chacun a sa perception du risque et je n’ai pas de mal à comprendre que certains peuvent trouver ma gestion cavalière (alors que je pense gérer en "bon père de famille actif"). Je suis par exemple très sensible au risque de surendettement, pour ma part, que je ne suis pas prêt à assumer.

Il faut bien avoir conscience qu’en partant d’un patrimoine nul et en enchaînant les opérations immobilières grâce au cash-flow positif et même si c’est autorisé par le banquier, certains s’exposent au surendettement, en cas de matérialisation de risques extrêmes à faible fréquence (explosion de la centrale nucléaire située à côté des biens).

Prendre ce risque pour une durée limitée (10 ans ?), le temps de se constituer un patrimoine ne me semble pas absurde, loin de là (bien que j’ai employé une autre technique que je lui préfère car elle correspond mieux à mon profil de risque: l’épargne personnelle agressive couplée à l’investissement en actions, à laquelle peut s’adjoindre un volet immobilier avec un endettement inférieur au patrimoine net, ce que je suis en train de réaliser en pratique actuellement). Mais il faut à mon sens savoir réduire la voilure, pour revenir dans une configuration plus sereine où l’endettement est inférieur au patrimoine net (si possible liquide), lorsqu’un patrimoine significatif est constitué.

Cela ne m’empêche pas non plus de respecter Philippe30 ou Siocnarf, par exemple, pour leurs compétences / expériences / expertise dans le domaine de l’immobilier (devant lesquelles je me sens petit). Ils sont également parfaitement conscients des risques qu’ils prennent, ce qui ne leur pose pas de problème car cela correspond à leur profil risque.

Je suis bien sûr beaucoup plus sceptique sur le risque pris par un couple, plaçant toutes ses économies dans un apport pour acheter sa résidence principale et dont le crédit amortissable sur 20 ans représente un tiers des revenus du ménage. En cas d’accident de la vie (par exemple un divorce), le surendettement n’est pas loin… J’ai déjà expliqué mon approche, en décalage avec la voie habituelle (études > mariage > enfants > achat de maison), qui n’a pas fait l’unanimité (ce que j’assume totalement): Achat d’une résidence principale vs investissement en actions et location

Quant à la capacité d’endettement, même si je n’ai consciemment pas visé un cash-flow positif pour ma première opération immobilière (d’un point de vue théorique, mon cash-flow est légèrement positif, en considérant le rendement brut mais mon cash-flow réel est négatif), les banquiers / courtiers en crédit que j’ai visités jusque là pour ma deuxième acquisition semblaient tous intéressés de m’accompagner dans ce projet. L’un d’eux m’a même spontanément indiqué que je pouvais lui proposer un projet à 10 M€ et qu’il n’y avait pas de limite sur le niveau d’endettement. Bien sûr, je ne vise pas de projet de cette taille, vu mon patrimoine et les risques que je suis prêt à assumer.

Chacun a sa perception du risque et n’est pas nécessairement prêt à assumer le même type de risques. Ce qui ne veut pas non plus dire qu’il n’y a qu’une voie.

Certains trouveront mes investissements très risqués (investissements immobiliers importants en "haut de cycle", sans expérience, sur une grande surface ou investissements en actions ou effet de levier sur l’immobilier) et je comprendrais sans difficulté leur scepticisme a priori, puisque je pourrais également être sceptique vis à vis d’une personne faisant ce type d’investissements avant d’avoir conclu qu’elle est globalement rationnelle. Cela ne m’empêche pas de bien dormir car les risques que je prends sont assumés et auraient, en cas de matérialisation, un impact nul sur mon niveau de vie. Dans le pire des cas, si mon patrimoine se retrouvait par un concours de circonstances défavorables à 0, la conséquence serait simplement de mettre une croix sur mon objectif d’indépendance financière. Mais d’un autre côté, si je n’investissais pas, je pourrais également mettre une croix sur cet objectif. J’investis simplement, parce que cette approche me semble optimiser mon épargne et l’espérance mathématique.

GRL / GLI / AL

Je ne suis pas naïf quant aux assurances. L’assuré a l’assurance de payer les primes sans avoir l’assurance d’être remboursé en cas de sinistre !

Donc je préfère m’assurer moi-même, généralement, lorsque le montant assuré n’est pas d’un ordre de grandeur significatif pour mon patrimoine ou obligatoire (j’ai par exemple une assurance au tiers plutôt que tous risques pour mes voitures, car en cas d’accident, je peux m’acheter immédiatement une nouvelle voiture sans que cela n’impacte significativement mon patrimoine; j’ai une assurance PNO pour l’immeuble car le risque couvert n’est pas neutre par rapport à mon patrimoine). Pour la GRL / GLI, je pensais que c’était a priori une option intéressante dans mon cas pour les raisons suivantes:
* Je suis débutant dans le domaine de l’immobilier
* Le coût de l’assurance est faible par rapport au risque qu’il couvre, théoriquement. Il me semble y avoir une divergence théorique prix / valeur intéressante.
* L’assurance est déductible des impôts.
* Si l’assureur ne paie pas, en cas de sinistre, il s’expose dans mon cas au risque de voir une dizaine de contrats annulés (et encore plus si j’achète un deuxième bien).
* Je souhaite par moi-même tester le mécanisme de remboursement.
* Il est possible d’arrêter l’assurance en cours de route, à tout moment.

Pour les aides au logement, j’ai déjà fait mon mea culpa quant à ma "théorie" erronée de l’effet parachute, puisque la CAF peut suspendre le paiement de l’aide au logement en cas d’impayés, comme l’a indiqué Philippe30 à raison. Il ne faut donc pas compter là-dessus. Cela dit, en pratique, bien qu’ayant été transparent sur la situation de mon locataire dès le départ (courrier et formulaire "bailleur"), la CAF m’a néanmoins versé les aides correspondantes. Bien sûr, je rembourserai ces montants à la CAF à sa demande, le cas échéant.

Mes choix

Mes choix n’ont pas valeur universelle. La situation, le tempérament, le profil risque et l’expérience de chacun est différente. Ils induisent des choix différents.

Je ne suis donc pas surpris que mon choix immobilier ait semblé cavalier à d’autres, n’ayant aucune expérience concrète dans le domaine de l’immobilier avant cette acquisition. Mais je crois avoir montré que l’investissement n’en était pas pour autant foncièrement aberrant et que j’étais prêt à assumer la situation, y compris financièrement, si le scénario du pire devait survenir, sans que cela n’implique une faillite personnelle ni même une quelconque incidence sur mon niveau de vie, en réalité. Par ailleurs, un investisseur débutant peut être préparé au saut quantique qu’il effectue et n’est pas non plus nécessairement un inconscient.

Je pense que le risque majeur aurait été pour moi de ne pas agir et de sous-utiliser mes "capitaux propres". Le montant de cet investissement permet de les utiliser un peu mieux de mon point de vue, ce que ne m’aurait pas permis une acquisition plus petite permettant de gagner en expérience, par exemple.

La concentration sur un bien immobilier présente certes un risque mais me permet de gérer moi-même à distance, de manière réaliste. Je ne pourrais matériellement pas gérer 14 appartements dans 14 copropriétés différentes à distance, par exemple. Gérer 2 ou 3 biens équivalents au premier me semble actuellement compatible avec mes engagements par ailleurs.

Par ailleurs, je trouve votre approche de rénovation d’un bien a priori plus rationnelle, d’un point de vue strictement financier. Mais pour une gestion à distance et vue mon inexpérience, cela ne me semblait pas envisageable, en étant pragmatique.

Locataire

Comme vous l’indiquez à juste titre, si un locataire ne correspond pas, globalement, à mes critères, je ne lui confie tout simplement pas le logement. Je n’ai pas le couteau sous la gorge d’un point de vue financier pour trouver un locataire et, d’autre part, comme les loyers que je pratique sont légèrement en-dessous du prix du marché par rapport aux biens que je propose et que la ville où se situe le bien est cotée, la demande ne manque pas (il m’arrive de refuser des locataires ayant un bon profil, simplement du fait que l’appartement a déjà été donné à une autre personne; je pense mettre en place un système de liste de réserve ou augmenter légèrement les loyers pour les nouveaux locataires entrants). Je n’imagine bien sûr pas que je n’aurai aucun problème ultérieur avec mes locataires, même s’ils ont passé ma sélection:
* Le nombre d’appartements atténue l’impact du risque d’impayés (un impayé sur 14 appartements ne représente que 7 % du revenu).
* J’ai des assurances GRL / GLI avec le vague espoir que l’assurance jouera le jeu, ne serait-ce que par intérêt, vu les autres contrats souscrits par ailleurs, sans non plus compter là-dessus d’un point de vue gestion du risque de l’investissement.
* Je suis prêt à réagir immédiatement et de manière déterminée, en utilisant les procédures légales existantes, comme je l’ai montré sur le premier cas d’impayés.

Conclusion

Le bien dont j’ai fait l’acquisition correspond globalement à mes attentes:
* Divergence prix / valeur intéressante: pas l’optimum idéal mais globalement rationnel
* Niveau de levier pas insignifiant (45 %) rapporté à mon patrimoine net
* Diversification de mon patrimoine entre immobilier et actions
* Acquisition de nouvelles compétences / expériences

Je ne prétends bien entendu pas, par ailleurs, qu’il s’agisse du "meilleur" investissement immobilier possible. Je voulais simplement partager une expérience et un projet.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (15/06/2014 05h13)


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[+2]    #9 14/06/2014 18h49

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Beau parcours et beau récit qui va probablement encourager certains à se lancer.

Pensez vous conserver votre règle "dette < patrimoine net" longtemps? Moi je vois ça comme un frein. C’est sur que si la ville entière où j’investis disparait dans un trou géant, je serai complètement ruiné et sans ressources, mais le risque est de combien? à peine plus qu’une attaque alien non? Je veux dire par là qu’il faut mesurer les risques et accepter un seuil avec lequel on est à l’aise. Si vous pouvez réellement emprunter 10M€ (hum hum)  j’ai envie de vous dire de foncer! Si vous vivez du cash flow (pas votre choix actuel apparemment) il faut aussi compter le remboursement du capital comme enrichissement personnel (en tant que diminution de la dette). Du coup, chaque mois, votre patrimoine net évolue. Il faudrait comparer cette évolution avec l’évolution des prix immos pour savoir dans quelle mesure une baisse des prix affecterait votre patrimoine, mais en n’oubliant pas que les loyers ne sont pas directement corrélésaux prix et que la latence est plus forte, bref… vous comprenez mon point de vue. (ma dette est environ de 2* mon patrimoine net)


Left the Rat Race in 2013

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[+1]    #10 14/06/2014 20h53

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Bonjour ZX-6R,

Welcome back ZX-6R !

Je fais partie de ceux qui appréciaient (et apprécient toujours) vos interventions sur le forum, notamment dans la tourmente "forumesque", et je regrette que vous n’interveniez plus aussi fréquemment qu’avant. Même si nos approches ne sont pas identiques (notamment du point de vue de la gestion du risque), cela ne m’empêche en rien d’apprécier votre parcours. Je pense que l’un de nos points communs est notre vision atypique couplée à une volonté concrète d’agir. Vous m’aviez mis l’eau à la bouche avec votre idée de "tutorial pour l’investisseur immobilier débutant". Avez-vous eu le temps de réaliser ce projet ? Si oui, j’ai dû rater un épisode: pourriez-vous m’envoyer un lien dans ce cas ? Sinon, remettez-vous au travail immédiatement ;-)

Règle "dette < patrimoine net"

L’avenir nous dira combien de temps je respecterai ma règle "dette < patrimoine net". Pourquoi ne pas la respecter après l’avoir énoncée ? Je n’exclue pas une remise en cause, à terme, si une meilleure alternative apparaît à mes yeux, par rapport à mon profil, ou si mon profil risque évolue. Dans le passé, j’étais purement et simplement contre le principe de l’endettement comme expliqué ici: Effet de levier et investissement immobilier… donc je n’exclue pas une remise en question, sur base d’éléments factuels. Cela ne m’a pas empêché d’avancer concrètement à ma manière. Certains me considèrent timorés, d’autres aventureux. Je trouve pour ma part que j’ai une gestion de "bon père de famille actif".

Je me rends compte que j’avais négligé le risque de l’attaque alien et celui du trou noir ! Il faudra donc que je sois plus restrictif quant à mon ratio d’endettement, à l’avenir… Blague à part, je pense vraiment que des risques majeurs à faible fréquence sont sous-estimés:
* Accident spécifique au bien
* Catastrophe naturelle
* Risque technologique (nucléaire, etc…)
* Dégradation des conditions économiques d’un endroit
* Evolution très défavorable de la fiscalité pour les propriétaires / la location
* Accident de la vie (divorce, handicap, perte d’emploi, etc…)
* Forte déflation
* Etc…

Je peux donner l’exemple d’une personne ayant atteint un patrimoine de plus de 2 M€ net, qui, suite à un incendie de l’un de ses immeubles, n’a pas pu faire face à la situation. J’ai également l’exemple d’une seconde personne avec un patrimoine net supérieur à 1 M€ qui se trouve maintenant dans une situation dans laquelle il doit brader son patrimoine… Voilà deux exemples qui permettent de voir que des situations défavorables critiques peuvent survenir en pratique, même chez des personnes qui ont réussi. Ce qui ne veut pas non plus dire qu’il ne faut pas investir en raison du risque, bien sûr. Le plus grand risque est sans aucun doute de ne rien risquer. La vie est un risque. Et le risque est souvent exagéré.

J’ai donné mon point de vue sur le niveau de risque que j’étais prêt à assumer et mes raisons sans en faire une règle absolue ayant une valeur universelle (au contraire, elle est relative au profil risque, et j’ai bien dit que dépasser ce ratio ne me semble pas nécessairement absurde en citant un exemple concret). Je ne prétends pas posséder la vérité révélée même si ma manière parfois trop stricte de m’exprimer peut parfois le laisser supposer: c’est simplement que j’ai des idées fortes (pas nécessairement les meilleures, d’ailleurs), que j’exprime avec un certain enthousiasme. Je comprends que vous voyiez "ma règle" comme un frein, sans adhérer à votre point de vue en la matière car le rendement est corrélé au risque (je ne vous apprends rien) et qu’un endettement de l’ordre de grandeur du patrimoine net me semble bien adapté à mon profil rentabilité / risque pour les raisons déjà évoquées.

Votre niveau de levier, sans strictement respecter "ma règle", ne me semble pas non plus pour autant aberrant et il correspond à votre profil risque: vous en avez conscience et vous l’acceptez, c’est l’essentiel.

Un autre élément à considérer dans l’équation est la liquidité du patrimoine net: si j’avais deux immeubles identiques comme seul patrimoine et avec un endettement égal à mon patrimoine net, vue la faible liquidité relative (par rapport à un placement en actions par exemple), un problème critique sur le premier bien ne pourrait pas immédiatement être éteint par le second.

En résumé, j’aime bien envisager le scénario du pire, même s’il est improbable, et que cette approche a pour conséquence de limiter un peu la vitesse d’augmentation de mon patrimoine.

Emprunt de 10 M€

Même si certains peuvent penser que j’affabule, quant au crédit proposé, je pense avoir montré mon sérieux par ailleurs, ce qui devrait donner une garantie raisonnable sur la véracité de mes propos. Bien sûr, tout dépendrait également des qualités intrinsèques du projet (et de la probabilité que je puisse rembourser le crédit du point de vue de la banque et garder la tête au-dessus de l’eau). De toutes façons, je ne suis pas prêt à m’engager sur un projet de cette envergure, pour ma part. Je citais cela simplement pour dire que le cash-flow positif (j’ai un cash-flow négatif sur mon premier investissement, en pratique, bien que théoriquement positif, avant impôts / travaux / assurances / prise en compte de l’impact des risques locatifs) n’est pas nécessairement un frein à un second investissement. Bien sûr, en partant d’un patrimoine nul, un premier investissement sans un cash-flow positif risque de bloquer des acquisitions ultérieures. Mais il faut se méfier des généralités, règle générale que je devrais moi-même appliquer à cette phrase et à moi-même ;-) Il ne sera pas dit que je n’ai pas un certain sens de l’autodérision !

Indépendance financière

Comme vous l’indiquez, je ne vis pas du cash-flow généré par mes investissements à ce stade bien que vous risquiez également de me trouver un peu timoré dans mon objectif d’indépendance financière car en acceptant une exposition au risque un peu plus grande, je pourrais déjà l’avoir atteint, en réalité. J’ai pour ma part un objectif à 10 ans, que je pense réaliste à la fois du point de vue du risque (avec mon profil) et du délai indiqué (du point de vue de la rentabilité de mes investissements, de mon patrimoine net actuel et de mon objectif en terme de patrimoine), comme expliqué dans les différents messages de ma présentation: Info • Forums des investisseurs heureux Voyons en pratique si j’y parviens.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (15/06/2014 08h15)


"Price is what you pay. Value is what you get.", Warren Buffett

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[+1]    #11 15/06/2014 21h56

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Bonjour,

Libérer une place pour un chômeur

Je n’avais pas envisagé la question de l’indépendance financière du point de vue social mais uniquement du point de vue purement égocentrique (ou plus exactement "familicentrique") jusque-là.

Cet élément nouveau ne change cependant pas le niveau de risque que je suis prêt à assumer donc mon objectif patrimonial reste inchangé. Il faudra donc que le chômeur attende encore quelques années avant de reprendre ma place, pour m’éviter de risquer de devenir chômeur à mon tour et peut-être de lui ravir sa place à nouveau ! Mais le poste en question vaut bien qu’on le désire.

Cash flow positif

@toutdoucement, je suis d’accord qu’une durée de 10 ans n’est pas "moins risquée" sur tous les plans, notamment du fait que les remboursements sont beaucoup plus élevés.

Je suis moins d’accord sur la question du cash-flow car il me semble, peut-être à tort, que vous négligez une dimension du problème: la durée relative des crédits et le motif/pattern dans la durée du cash-flow. Prenons les caractéristiques de mon crédit et celles d’un crédit hypothétique (pas trop éloigné de la réalité) sur 20 ans:
Crédit 1: Mensualités du crédit actuel (emprunt à 100 %; taux fixe sur 10 ans, TEG de 3,03 %, assurance comprise): 4 950,49 €
Crédit 2: Mensualités d’un hypothétique crédit (emprunt à 100 %; taux fixe de 3 % sur 20 ans avec une assurance à 0,36 %): 3 010,68 €
Rendement brut: 5 170 €

Cash flow brut théorique correspondant au crédit 1:
* 10 premières années: 219,51 €
* de la 11ème à la 20ème année: 5 170 €
* A partir de la 21ème année: 5 170 €

Cash flow brut théorique correspondant au crédit 2:
* 10 premières années: 2 159,32 €
* de la 11ème à la 20ème année: 2 159,32 €
* A partir de la 21ème année: 5 170 €

De la 1ère à la 10ème année, la différence de cash-flow entre le crédit 2 et le crédit 1 est de 1 939,81 €
De la 11ème à la 20ème, la différence de de cash-flow entre le crédit 2 et le crédit 1 est de - 3 010,68 €
A partir de la 21ème année, il n’y a plus de différence de cash-flow.

Tout dépend ensuite de la performance du placement par ailleurs pour l’arbitrage du coût d’opportunité entre un cash flow positif moindre reçu plus tôt et un cash flow plus conséquent venant plus tard… que je n’ai pas calculé… Mais c’était simplement pour montrer que le cash-flow n’est pas nécessairement plus blanc que blanc avec un crédit sur 20 ans, par rapport à un crédit sur 10 ans et qu’il faut considérer le motif/pattern, dans la durée, de la courbe du cash flow et non uniquement le cash-flow à court terme.

Cela dit, mon choix d’une période de 10 ans pour le crédit est aussi motivé par mon objectif d’indépendance financière:
* Mes placements en actions sont volatils: les revenus ne sont pas constants
* Mon investissement immobilier me permettra de stabiliser mes revenus en phase d’indépendance financière, avec une source de revenu net après impôts globalement constante de l’ordre de grandeur de 50 % de 5 170 € soit 2 585 € arrivant précisément à la date de mon objectif d’indépendance financière, ce qui me permettra de ne pas effectuer de vente forcée sur mon capital placé en actions, au "mauvais moment" simplement pour assurer le revenu. Ensuite, rien ne m’empêche de prendre des SIIC, des REITS ou des obligations pour stabiliser les flux de revenus, qui auraient le désavantage d’avoir une performance moindre par rapport aux actions.

Niveau de risque

@ZX-6R, je pense que la question du niveau de risque, est de savoir où et pourquoi placer le curseur rendement / risque en fonction de son profil risque et de la nature de ses investissements/objectifs/situation/etc…

La question "Quel est le niveau de levier maximum acceptable, pour moi, sur l’immobilier ? Pourquoi ?" aura des réponses multiples, ce qui est intéressant. Ma réponse actuelle (endettement = patrimoine) me semble un bon compromis entre sous-utilisation des capitaux d’un côté et minimisation du risque de surendettement de l’autre. C’est aussi un critère que j’utilise généralement pour mes investissements en actions (endettement < capitaux propres). Ma réponse historique (endettement = 0) ne me semble plus adaptée, dans un contexte de taux d’intérêts historiquement bas couplé à une possibilité d’acquérir des biens à plus de 10 % de rentabilité brute.

Il existe des méthodes pour mitiger le risque, comme vous l’indiquez justement:
* Diversification géographique
* Diversification des surfaces
* Diversification de la nature des biens
* Etc…

Mon profil présentant une aversion forte au risque de surendettement (avec le biais que cela induit) est plus frileux que d’autres sur ce point, ce qui a pour conséquence d’essayer d’éliminer ce risque en considérant des scenari peu probables, quitte à diminuer la rentabilité potentielle et la vitesse d’accroissement de mon patrimoine, ce dont je suis conscient et que j’assume.

J’expliquais simplement ma pratique, mes objectifs et mes raisons (dont on peut discuter le bien fondé), en réalité, sans vouloir l’imposer à d’autres. D’autres pratiques différentes, répondant à des prémisses différentes, peuvent également me sembler rationnelles (en fonction du contexte, des objectifs, du tempérament, du plan de mitigation des risques, etc…) et enrichissantes car elles apportent un autre éclairage sur la question.

En tous cas, je trouve toujours les discussions sur le risque intéressantes car la perception du risque est souvent assez variable, d’une personne à l’autre, comme la perception des statistiques, de manière plus générale. Une même personne peut avoir une peur panique de sauter en parachute et ne pas mettre sa ceinture au volant…

Votre approche a fait ses preuves et je ne vous considère pas comme un risque-tout. Je n’ai pas de règle à vous imposer. Mon but était de rendre attentif des personnes n’ayant pas votre parcours à la question du niveau de levier immobilier, qu’il me semble bon de se poser afin que chacun puisse y apporter sa réponse personnelle.

Tutorial

J’attends pour ma part votre tutorial avec impatience et suis sûr que sa lecture me sera profitable.

Gestion en direct à distance

@vieausoleil, vous avez raison de soulever la question de la gestion à distance, que je n’ai pas encore abordée dans le détail et qui mérite une explication détaillée. Je réside en effet à l’étranger à environ 350 km de l’immeuble.

Tout d’abord, toute chose égale par ailleurs, il me semble plus rationnel de ne pas gérer à distance que de gérer à distance. Dans mon cas, mon choix pour une gestion à distance s’explique essentiellement par des questions de rentabilité:
* Le ratio entre le prix de ma résidence principale (dont je suis locataire) et mon loyer est de 400
* Sur mon immeuble de rapport, j’ai un ratio théorique de 100 (avant travaux, impôts, assurances, etc…)
* Par ailleurs, j’ai un pied à terre proche de l’endroit où j’ai investi (étant originaire de la région), ce qui est une simplification du problème.
* Enfin, ma perception des distances est probablement moins accentuée que pour d’autres personnes, ayant l’habitude de parcourir fréquemment de longues distances par ailleurs.

La gestion d’un bien immobilier comprend en réalité plusieurs facettes et affirmer "que l’on gère à distance" comme je l’ai fait peut recouvrir à mon avis des réalités assez différentes. Je vais donc expliquer les différentes facettes de la gestion, de mon point de vue, et mon approche.

Gestion du montage du projet et de l’achat: Il me semble obligatoire de rencontrer banquiers, courtiers, notaires à proximité du bien (pour leur connaissance du terrain) et se déplacer pour visiter des biens, visiter des banquiers/courtiers sur le lieu de l’acquisition. Il est parfois possible de regrouper certaines visites.

Gestion comptable/fiscale: Toute la gestion et le suivi peuvent être faits à distance sans difficultés, au moins lorsque le locataire paye ses loyers / charges. Les courriers de rappel peuvent également être effectués à distance. En cas d’impayés, mieux vaut appeler le locataire ou le rencontrer. En cas de procédure d’impayés, il faut se rendre soi-même au tribunal (ce que j’ai fait pour l’expérience, avec mon problème d’impayés, et j’y ai appris des choses intéressantes, il faudrait que j’y revienne: ce sujet mériterait à lui seul un message) ou se faire représenter par un avocat.

Gestion des entrées / sorties de locataires: Je gère ces aspects directement en me déplaçant sur place et en regroupant les visites sur un jour de week-end, ce qui permet d’ailleurs d’annoncer aux locataires hésitants ayant un bon profil, en début de journée, que j’ai x visites le jour-même et que je confierai le logement au premier locataire qui correspondra à mes attentes et qui souhaitera prendre le logement. Je fais aussi des préfiltres en amont, par téléphone. J’ai aussi réalisé un site qui permet de faire une visite virtuelle des lieux (parties communes / appartements) correspondant à l’état du bien.

Gestion des problèmes courants sur l’immeuble: C’est l’un des points sur lesquels il faut anticiper. Il faut avoir identifié des prestataires en amont, capables d’intervenir sur les postes clés: quel prestataire peut intervenir s’il n’y a plus de chauffage, plus d’eau chaude, plus d’eau du tout, plus d’électricité ou s’il y a une réparation à effectuer… J’ai pour ma part identifié une vingtaine d’entreprises qui peuvent intervenir sur l’immeuble. J’ai confié les clés de l’immeuble aux entreprises qui pourraient être amenées à faire des interventions urgentes. Par ailleurs, j’ai installé un boîtier fermé par un code avec les clés permettant d’accéder à toutes les parties communes avec des plans de localisation des différents éléments (chaudière, compteur gaz, arrivée d’eau, compteurs individuels d’eau chaude, eau froide, par appartement, etc…). En cas de problème, s’il peut être résolu par le locataire qui n’a pas les clés ou un prestataire qui n’a pas les clés, je peux leur indiquer le code pour qu’ils aient accès aux clés et ensuite le changer à ma prochaine visite.

Un avantage (sans qu’il ne soit déterminant), de la gestion à distance, est qu’elle permet une certaine distance avec les locataires: ils n’appellent pas fréquemment et ne me prennent pas pour leur concierge, du fait de la distance; quand ils appellent, je me rends immédiatement disponible pour résoudre leur problème, avec l’aide de mes prestataires. D’après mon expérience limitée, les locataires appellent généralement fréquemment dans les deux semaines suivant leur entrée dans les lieux pour me signaler des points qui n’avaient pas été vus (de part et d’autre) lors de l’établissement du bail (je prends alors la résolution de ces problèmes à ma charge, d’un point de vue financier, en leur indiquant les coordonnées du prestataire correspondant avec lequel ils fixent un rendez-vous). Ils appellent beaucoup passé cette période d’arrivée dans le logement. Et charge à eux ensuite de régler les éventuels petites interventions sur le logement (je ne parle pas des travaux de fond sur le bien, évidemment, à la charge du propriétaire).

Gestion des problèmes apériodiques non urgents correspondants à des dépenses importantes: Faire établir plusieurs devis par des entreprises locales après les avoir rencontrées sur place.

Gestion de la rénovation d’un appartement: Je pense arbitrer entre la rénovation moi-même (si c’est réaliste, en fonction de mes disponibilités, de la nature et de l’ampleur des travaux et de mes compétences, notamment) et l’utilisation d’un prestataire.

Gestion du nettoyage des lieux: Etablir un contrat d’entretien avec un prestataire pour la location des bacs poubelles, le nettoyage intérieur, le nettoyage extérieur, le déneigement, le ramonage, l’entretien du toit plat, l’entretien des brûleurs de la chaudière, etc…

Il est indéniable que la gestion à distance est plus complexe et nécessite une meilleure organisation, par rapport à la gestion d’un bien à proximité. Elle présente également un coût et un risque (plus de délégation à des prestataires). Mais il est amusant de constater que dans certaines situations, cela peut jouer à votre avantage:
* Pour sélectionner un notaire sérieux, n’en ayant pas sur place avant ma première acquisition, j’avais prétexté la distance pour demander un rendez-vous un jour de pont en me disant qu’un notaire suffisamment motivé pour se déplacer un vendredi alors que le jeudi est férié aurait a minima un profil dynamique. Je n’ai pas été déçu !
* Les locataires ne m’appellent généralement pas pour un rien (mais je m’occupe immédiatement de leur problème lorsqu’ils m’appellent).

Je dirais que ce qui m’a semblé le plus délicat jusque-là était la gestion de la transition car elle concentre en une période de multiples activités critiques:
* Identification et rencontre d’une vingtaine de prestataires pour couvrir tous les postes
* Coordination avec les locataires
* Coordination avec l’ancien propriétaire
* Coordination avec les co-propriétaires
* Coordination avec la CAF
* Mise en place des contrats de maintenance / nettoyage
* Changement de contrats EDF / GDF / eau
* Souscriptions d’assurances PNO / GRL / GLI
* Découverte de la réalité du bien en pratique
* Mise en place de locataires, dans mon cas, puisque certains des appartements avaient été laissés vacants pour l’organisation des visites, dans le cadre de la vente
* Rodage sur les différents volets: entrée d’un locataire / sortie d’un locataire / perception de loyers / impôts / etc…

Personnellement, j’étais préparé au saut quantique et à la charge de travail associée. J’ai trouvé l’expérience de la transition suffisamment intéressante et enrichissante à tous les niveaux pour souhaiter maintenant acquérir un deuxième bien. Preuve de la diminution de la charge de travail post-transition, je sors de ma grotte pour poster sur le forum, entre deux acquisitions ! Par ailleurs, je ne pense pas déléguer la gestion du bien à une agence immobilière (ce qui demeure une option si mon temps est cannibalisé par la gestion du bien).

Location meublée vs nue

D’un point de vue strictement financier, la location en meublé me semble actuellement une meilleure option que la location nue (si le bien s’y prête et qu’il y a une demande), à la fois du point de vue fiscal, d’un point de vue financier (augmentation des loyers / possibilité de meubler (le minimum nécessaire) à bas coût sans sacrifier l’esthétique) mais le revers de la médaille sera le coût en temps plus élevé.

Ce qui me freine, dans le passage en meublé, est le coût en temps couplé à la gestion à distance:
* Potentiellement, plus d’appels de locataire pour des problèmes (puisque le service rendu a un périmètre étendu)
* Plus de turn-over
* Plus de travaux de remise en état

Cela dit, il est probable que je teste cette formule sur l’un ou l’autre appartement, à terme. Si le bien était à proximité, j’aurais probablement déjà testé cette formule.

Electricité - Remise aux normes

J’ai fait venir un électricien (indépendant d’EDF) sur ce point pour lui demander d’évaluer l’installation électrique et obtenir un ordre de grandeur du coût des travaux.

D’un point de vue strictement légal, il n’est en effet pas permis de revendre de l’électricité. Ma décision, pas forcément très sage et que je ne recommande pas à d’autres, est la suivante:
* Si EDF ou un locataire m’impose de manière active de placer des compteurs dans les appartements, je ferai cette action par réaction à ce moment-là.
* Par défaut, je pense régler ce problème lors de la prochaine rénovation des communs, que je prévois après la période d’amortissement du bien.
* Mon choix n’induit pas de risque pour la sécurité des locataires.
* Les normes électriques changent continuellement (historiquement, les compteurs pouvaient être situés dans un local technique, aujourd’hui il faut qu’ils se trouvent dans les appartements, etc…).
* La situation date de l’ancien propriétaire sans qu’elle n’ait apparemment posé de problème de gestion avec les locataires et EDF en pratique, jusque là.
* En attendant, j’ajoute dans le bail une clause "électricité commune" et je compte l’électricité dans les charges. Encore une fois, ce n’est pas légal et je ne recommande pas à d’autres cette pratique.

Voilà, jusque dans ses recoins obscurs, j’ai été transparent sur ma pratique, qui n’est pas toujours exemplaire.

Niveaux d’expertise

Si certains sourient doucement lorsque j’indique que j’ai un niveau débutant en immobilier et intermédiaire en actions, c’est mon opinion basée sur les éléments factuels suivants:
* Débutant non-informé: pas d’expérience pratique dans le domaine sans connaissances des bases du domaine
* Débutant informé: pas d’expérience pratique ou expérience pratique très limitée avec des connaissances de base du domaine et éventuellement des connaissances / expériences dans des domaines connexes
* Intermédiaire: bon niveau de connaissance général; expériences pratiques globalement réussies jusque-là sur une durée significative
* Expert: maîtrise la plupart des aspect du domaine; connaissances approfondies du domaine; a passé avec succès plusieurs crises majeures du domaine sans sombrer

Dans le domaine de l’immobilier, j’ai étudié certains aspects du domaine de manière théorique (financier, fiscal, juridique) uniquement dans le domaine de la location nue. J’ai des lacunes importantes par exemple, sur les points suivants:
* Location en meublé / saisonnier / Bureaux / Surface commerciale
* Marchand de biens
* Montage en SCI à l’IS (sur certains points)
* ISF
* Bail 3/6/9
* Bricolage
* Techniques du bâtiment
* Sécurité
* Construction
* Achat de terrain
* Viabilisation
* Permis de construire
* Etc…
Au niveau pratique, je n’ai qu’une expérience très limitée (6 mois). Je me considère donc "débutant informé". D’ici 5 à 10 ans, j’espère franchir le niveau d’expertise intermédiaire.

Dans le domaine de l’investissement en actions, je pense avoir un niveau intermédiaire: dans deux ou trois crises, si je n’ai pas coulé, je pourrai alors peut-être affirmer avoir un niveau "expert".

Désolé pour mes messages "fleuve" et merci aux lecteurs qui sont arrivés jusqu’ici pour leur tenacité, qui me semble une qualité dans le domaine de l’investissement en général et de l’investissement immobilier en particulier !

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (20/11/2017 16h46)


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