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Favoris 1   [+4]    #1 07/09/2019 11h08

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ESTP

Après plusieurs décennies d’investissement actif en actions, j’ai, depuis 3 bonnes années, réorienté ma politique d’investissement vers une approche un peu plus passive et, en tout cas, moins chronophage. 

A présent, j’investis dans des holdings, des conglomérats, des fonds fermés et des trackers. 

Parmi ceux-ci, les holdings ont ma préférence. 

Ce sont souvent des entreprises dirigées et gérées par leurs actionnaires majoritaires ou importants.  Ces derniers siègent souvent dans les conseils d’administration des entreprises dans lesquelles leur holding investit. Ils sont donc dans la position « d’insiders.

La liberté de gestion est grande au regard du prospectus et de la législation qu’un gérant de fonds doit respecter et souvent, les frais de fonctionnement du holding sont proportionnellement inférieurs aux frais de gestion des fonds de placement.

Enfin, je constate qu’historiquement, le rendement obtenu par un holding est souvent un peu  supérieur à celui obtenu par son marché de référence.

Par souci de diversification du portefeuille (absolument nécessaire dans le cadre d’une approche peu active), lorsque je ne trouve pas de holdings pour des secteurs ou des zones géographiques déterminées, j’opte alors pour des fonds fermés ou des trackers.

Après ce blabla, voici donc mon portefeuille actuel :

Holdings, conglomérats et fonds fermés

Berkshire Hataway 7,22 %
Brookfield Asset Management 6,34 %
Investor 6,03 %
Luxempart 5,59 %
Jardin Strategic 4,68 %
Aberdeen Global Premier 2,88 %
Solvac 1,94 %
Asa Limited 1,90 %
Bonheur 1,65 %
Estnine 1,52 %
Symphony International 1,51 %
Herald Investment 1,47 %
Pershing Square 1,47 %
Bure 1,46 %
Third Point Offshore 1,45 %
Swiss Helvetia Fund 1,43 %
Viel 1,40 %
Africa Opportunity Fund 1,35 %
Bailie Gifford Japan Trust 1,28 %
Blackrock Latin America Trust 1,18 %
Aker 1,17 %

Trackers investis en obligations

EDV et US10 (US Treasory) : 13,02 %
IBGL (obligations publiques zone euro) 2,39 %
KCNY (obligations chinoises en RMB) 1,09 %
IGAA (obligations Asie du sud-est) 0,28 %

Liquidités destinées à être investies : 28,3 %

Dernière modification par Louis Pirson (07/09/2019 11h10)

Mots-clés : approche passive, holdings, portefeuille


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 1   [+4]    #2 07/05/2022 19h20

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Retour un peu plus actif en bourse pour moi.  Depuis 2016 et mon départ de l’équipe des daubasses, les marchés se sont montrés soporifiques au possible, bien téléguidés par les banques centrales (mis à part la petite agitation covidienne de février-avril 2020).

Depuis une petite année cependant, il me semble pourtant percevoir des frémissements.  Je me prépare à une période inflatoire assez longue mais aussi à des coups de bambous réguliers du marché.

Bref, mon optique actuelle, c’est  :

1. protéger au maximum des effets de l’inflation un patrimoine durement gagné et épargné
2. profiter des "coups de mou" du marché que je pense un peu plus fréquents dans le futur

J’ai tiré une petite cartouche au cours de la semaine écoulé.  Mes investissements s’orientent sur 2 pôles : des daubasses (encore rares) comme investissement à moyen terme ou des sociétés technos fortement massacrées (elles commencent à apparaître) comme investissement à très long terme.

Mais, la base de mon portefeuille d’actions restera ce qu’elle est depuis 2016 : des holdings que je conserve et auquel je jette un coup d’oeil une ou deux fois par an.

A. Patrimoine global hors habitation familiale


Appartements mis en location    42,4%
Actions    24,3%
Liquidités en devises étrangères    12,6%
Liquidités en euro    6,3%
Métaux précieux physiques    5,2%
Parcelles forestières exploité en direct    4,4%
Obligations chinoises (ETF)     2,0%
US Tresory (ETF)    1,9%
Crypto Monnaies    0,9%

Pour protéger mes liquidités contre l’inflation, j’ai contracté un prêt sur le dernier achat immobilier pour rembourser mes dettes "en monnaie de singe".  Cette dette représente 11 % du patrimoine total.

B. Portefeuille actions

1. Buy and hold

Berkshire Hataway    Conglomerat    12,7%
Brookfield Asset Management    Conglomerat    11,8%
Pershing Square    hedge fund    11,1%
Investor AB    holding    10,7%
Third Point Offshore    hedge fund    10,0%
Jardine Matheson    holding    9,6%
Aberdeen Global Premier    Immobilier    5,9%
Sofina    holding    5,3%
Bonheur    Energie    4,2%
Aker    Energie    3,6%
ASA Limited    Mines d’or    2,8%
Herald Investment Trust    Tic    2,4%

2. Investissements de la semaine écoulée       
       
Alset EHome    Immobilier et investissements    2,3%
Teladoc    Télémédecine    2,2%
Zoom    Visionconférence    2,1%
Carlotz    Véhicules d’occasion    1,7%
Mammoth Energy    service pétrolier    1,6%

InvestisseurHeureux, le 31/12/2020 a écrit :

Une mise à jour, Louis, pour voir comment votre portefeuille a passé l’année 2020 ?

L’année ne s’est pas trop mal déroulée grâce, notamment, à la crise covidienne qui m’a permis de faire ce que je fais le mieux : acheter de la daubasse.  Ce n’est donc pas exactement le rendement du portefeuille que j’avais présenté en tête de cette file puisque j’ai pu acheter massivement en février-mars 2020 le genre de société que j’apprécie particulièrement.

Historique des rendements de mon portefeuille personnel d’actions depuis que j’ai commencé à le calculer :

2006    4,70%
2007    -1,44%
2008    -43,46%
2009    100,94%
2010    23,91%
2011    -8,33%
2012    13,92%
2013    11,33%
2014    9,81%
2015    4,01%
2016    20,43%
2017    13,76%
2018    -1,08%
2019    17,35%
2020    27,04%
2021    30,67%
2022    -6,52%

Dernière modification par Louis Pirson (08/05/2022 20h30)


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 7   [+13]    #3 18/06/2022 12h21

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Malgré les secousses sur les marchés en cette fin de semaine, je n’ai pas pu trouver de nouveaux points d’entrée pour procéder à des achats.  Il faudrait que ça secoue un peu plus pour cela.

Je ne vais pas jouer au devin (on peut pas faire ça ici :-) ) mais j’ai quand même l’impression que, pour ce qui est de secouer, ça va encore devoir secouer un peu. 

Pour ma part, je pense qu’il y a 2 éléments qui guident l’évolution des indices boursiers : la valorisation  des actions qui les composent et le sentiment des investisseurs.

Sur la valorisation :

1. le price to book (s&p500)

J’ai repris ci-dessous la valorisation les plus basses atteintes au cours des derniers "bear market" .

Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (septembre 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

ça nous donne un "faible" P/B moyen de 2,25.  Aujourd’hui, le P/B moyen du s&p500 est de 3,65, ce qui laisserait un potentiel de baisse de 38 % pour rejoindre la moyenne des "creux"

2. le per de Shiller (per basé sur la moyenne des 10 dernières années ajustée de l’inflation)

J’ai repris ci-dessous la valorisation les plus basses atteintes au cours des derniers "bear market".

Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (septembre 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96
Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

Ca nous donne comme plus bas "moyen" une valorisation de 15,65.  Aujourd’hui, le per de Shiller moyen du s&p500 est de 28,39, ce qui laisserait un potentiel de baisse de 44,9 %

3. Le "Buffett Indicator" qui mesure le rapport entre la capitalisation boursière totale US et le PIB US

En gros, le marché actions est achetable quand la capitalisation boursière totale est inférieure au PIB (comme ce fut le cas jusqu’en 1997 puis juste après l’éclatement de la bulle internet et la crise des subprimes).  Aujourd’hui, la capitalisation boursière US devrait baisser d’au moins 30 % pour rejoindre le niveau du PIB.

Ces 3 indicateurs indiquent donc que pour atteindre un fond en terme de valorisation, une correction supplémentaire du S&P500 d’au moins 30 % est nécessaire, sans doute même un peu plus.

Sur le sentiment des investisseurs

La théorie, c’est que, lorsque les investisseurs sont au summum de la peur, qu’ils ont tout vendu ou se sont intégralement couverts … et bien, les marchés ne peuvent que remonter.

1. l’EPCR 5 jours mesure le rapport entre les options put et les options call

Aujourd’hui, ce ratio se situe à 0,8.  A plus fort des corrections de 2008-2009 et 2020, il est monté au delà de 1.  Lors de la crise de l’euro, il s’était établi à 0,93.

2. le vix qui est censé mesurer la volatilité des marchés d’actions en fonction des spreads dans les marchés d’options

Aujourd’hui, il s’établit à 33.  Ci-dessous, les plus haut atteints lors des derniers bear market

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66
Plus haut 1ere guerre du Golf (octobre 1990) : 33,93

3. le pourcentage d’actions dont le cours se situe au dessus de sa moyenne mobile à 200 jours.

L’idée étant que, lorsque la baisse est suffisamment forte, tous les "dégoutés" sont sortis du marché et qu’il ne reste que ceux qui gardent contre vents et marées (et aussi, sans doute, la "smart money")

Aujourd’hui, nous en sommes à 15,73 % alors que lors des corrections 2008-2009 et mars 2020, il y avait moins de 5 % des actions cotant au dessus de leur MM200 et à 8,58 au moment de la crise de l’euro.

Il ressort de ces 6 indices que j’utilise régulièrement, qu’aujourd’hui, le marché n’est pas sous-évalué et que les investisseurs ne sont pas encore passés par la phase "d’abandon". Compte tenu des circonstances, je trouve même les marchés financiers particulièrement "zen".

Enfin, un dernier indice : le rapport entre les taux à 10 ans et les taux à 2 ans, fournit pas la Fed de Saint-Louis, nous montrent que les taux 2 ans sont devenus supérieurs aux taux 10 ans début avril 2022.  Or, dans l’histoire de cet indice, chaque fois que ce phénomène s’est produit, il fut suivi d’une récession aux USA dans les 6 à 18 mois. 

Si on part du principe que l’indice est fiable et qu’une récession aura lieu, l’examen des 6 périodes de récession qu’ont connu les US depuis 1980 montrent que le plus bas du S&P500 fut chaque fois atteint APRES le début de la récession.  Or, ce jour, nous ne sommes pas en récession.

Bref, même si je pense que le plus bas n’est pas encore atteint, je n’ai aucune certitude non plus sur ce fait.  C’est la raison pour laquelle, nonobstant ce constat, je continue personnellement à acheter des mini-louchettes à chaque coup de mou sur les marchés pour les parties "disruption" et "daubasses" de mon portefeuille attendant les conditions optimales pour renforcer massivement mon portefeuille "buy and hold".

Dernière modification par Louis Pirson (18/06/2022 13h07)


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 1   [+4]    #4 25/06/2022 13h20

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Comme votre approche semble intéresser beaucoup de monde. Je complète avec la mienne. Ça tombe bien, je n’ai jamais trouvé l’énergie de faire une publication sur ce sujet.

En ce qui me concerne, j’utilise la (US) Market Fair Value de Morning Star que chacun peut librement consulter.



Sans annoter le graphique, chacun pourra aisément repérer les creux qui correspondent aux crises de 2008, du COVID, etc. On y voit bien que les crises les plus graves nous mènent rarement en dessous de 0.70.

Comme vous, je trouve que les « soldes » sont déjà bien engagés… et qu’à être trop gourmand, on risque de rater le tir.

Dernière modification par Gog (25/06/2022 13h21)

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[+4]    #5 03/07/2022 19h05

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Pour déterminer le point à partir duquel je pourrais me "lâcher" sur le marché, j’ai tenté de déterminer à quel moment, en terme de valorisation, le marché "actions" serait achetable.  J’ai donc affiné un peu les critères de valorisation tels que je les avais présentés dans mon message du 18/06. A toutes fins utiles et afin de confronter mes propres élucubrations, je vous partage le fruit de mes réflexions.

Tout d’abord, j’ai observé le ratio S&P500/WTI.  Au cours des 23 dernières années, ce ratio a été, en moyenne, de 35,14.  Aujourd’hui, il est de 35,30, soit très légèrement au-dessus de la moyenne. Quand on observe le graphique de ce ratio (graphiques joints), on constate que le marché était souvent, plutôt achetable quand le S&P500 se trouvait en-dessous d’un demi écart-type à cette moyenne (sauf si on excepte la période "étrange" covidienne concernant les prix du baril). 

Si on suppose que le prix du WTI se stabilise à 110 USD, il faudrait que le S&P500 tombe à 2 800 pour que le ratio s’établisse à 1/2 écart-type sous ce prix.

Ensuite le ratio S&P500/gold : Au cours des 23 dernières années, ce ratio a été, en moyenne, de 2,19.  Aujourd’hui, il est de 2,12, soit légèrement inférieur à la moyenne.  Tout comme pour le ratio précédent, quand on observe le graphique de ce ratio (graphiques joints), on constate que le marché était souvent, plutôt achetable quand le S&P500 se trouvait en-dessous d’un demi écart-type à cette moyenne (sauf lors de l’éclatement de la bulle internet). 

Si on suppose que le prix de l’or se stabilise à 1 800 USD, il faudrait que le S&P500 tombe à 2 900 pour que le ratio s’établisse à 1/2 écart-type sous ce prix.

Je reviens sur le price to book du S&P500.  Comme signalé dans mon post du 18/06, il a été en moyenne de 2,25 au plus bas des 4 grosses corrections du 21e siècle (bulle internet, subprime, crise de l’euro et covid).  Aujourd’hui, il est de 3,79.  Il faudrait donc que le S&P500 corrige de 40,6 % pour toucher une valorisation équivalente à la moyenne des 4 marchés baissiers, ce qui l’amènerait à 2 270.

Le Per de Shiller s’est établi, en moyenne, à 19,95 au plus bas des 4 grosses corrections du 21e siècle.  Aujourd’hui, il est de 29,55.  Il faudrait donc que le S&P500 corrige de 32,5 % pour toucher une valorisation équivalente à la moyenne des 4 marchés baissiers, ce qui l’amènerait à 2 582.

J’ai un peu amendé le "Buffet Indicator".  J’ai relevé, pour les 4 grandes corrections du 21e siècle, le rapport entre la capitalisation boursière totale d’une part et, d’autre part, le PIB américain augmenté du total de bilan de la Fed (les injections de liquidités dans le marché jouant un rôle presqu’aussi important que la richesse créée).  En moyenne, au plus bas des 4 baisses de marché qui servent de référence, la capitalisation boursière était descendue à 68,5 % du total "PIB+bilan Fed".  Aujourd’hui, il s’établit à 114 %.  Il faudrait donc que le S&P500 corrige de 40 % pour toucher une valorisation équivalente à la moyenne des 4 marchés baissiers, ce qui l’amènerait à 2 298.

La prime de risque procuré par le per de Shiller par rapport aux taux des T-bonds à 10 ans.  J’ai inversé les per de Shiller atteint lors des 4 corrections de référence et j’ai comparé la prime de risque qu’il offrait par rapport aux emprunts LT sans risque.  En moyenne, j’ai obtenu une prime de risque de 2,56 %.  Aujourd’hui, la prime de risque par rapport aux T-bonds 10 ans est de 0,5 %.  Pour qu’elle s’élève à 2,56 %, il faudrait que le S&P500 descende à 2 379.

En moyennant les 6 niveaux de S&P500 calculé sur base des 4 "grosses" corrections du 21e siècle, j’obtiendrais donc un objectif pour le S&P500 de  2 538.  Si on pense que la situation économico-financière actuelle est du même acabit que l’éclatement de la bulle internet, la crise des subprime, la crise de l’euro ou les lock-down "covidiens", je pense que cet objectif de 2 538 est réaliste.  C’est en tous cas celui que je vais attendre pour être full invest en continuant à acheter les opportunités qui se présentent d’ici là par "petites louches".


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[+4]    #6 07/07/2022 13h17

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Je ne suis sûr de rien.  Dans l’affirmative, je vends l’intégralité de mon portefeuille et suis bien plus exposé sur les shorts que je ne le suis pour le moment  :-)  Hors, pour le moment, je suis investi à +/- 60 % (seulement 55 % tout au long de 2021) et je suis repassé à l’achat depuis près de 3 mois.

J’essaie juste de raisonner avec logique et de regarder la passé pour déterminer l’avenir. Je ne prétend pas que nous allons forcément vivre la même chose, je ne conseille d’ailleurs à personne de faire comme moi.  Je pense juste que les arguments statistiques que j’ai avancés lors de mes derniers posts  me donnent plus d’arguments pour une poursuite de la baisse qu’une reprise du bull market mais c’est juste statistique et les statistiques ne se confirment pas toujours.

J’ai aussi l’impression qu’il y a à présent sur le marché un très grand nombre d’investisseurs qui n’ont connu que les marchés haussiers (l’épisode de 2020 ayant été trop court pour faire véritablement "mal").  Il me semble que très peu ont connu comme investisseur 2000-2002 et 2008-2009.

Un marché baissier peut être très long (17 mois pour 2008-2009  et 18 mois pour 2000-2002).  Nous en sommes à 7 mois.

Un marché baissier est émaillé de nombreux rebonds qui "donnent de l’espoir" : 6 rebonds en 2000-2002 en moyenne de 8,5 % (avec un max de 22 %) et 6 rebonds en 2008-2009 en moyenne de 8,9 % (avec un max de 16 %).  Pour le moment, nous avons connu 4 rebonds  en moyenne de 5,9 %.

Dernière modification par Louis Pirson (07/07/2022 13h18)


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[+4]    #7 16/07/2022 20h19

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Louis Pirson a écrit :

J’ai pris un peu de temps pour réfléchir à votre question parce qu’intuitivement, le raisonnement est logique et on peut penser qu’un investissement dans des sociétés cotées permet de préserver le pouvoir d’achat de son épargne quelles que soient les conditions d’inflation.

Or, on constate plutôt que les bourses stagnent en période d’inflation.  Est-ce à dire que le marché se trompe ?  (ce qui lui arrive effectivement de temps à autres).

En trifouillant dans toutes mes bases de données, j’ai constaté que les périodes de fortes inflations entrainaient presque systématiquement des récessions et que les récessions entrainaient des tassements des profits des entreprises.

Je vous soumets donc le petit tableau ci-dessous.  J’y ai repris, depuis 1950, toutes les années au cours desquelles l’inflation US a été supérieure à 7 % et, en parallèle, le taux de croissance des profits des entreprises du S&P500 durant les 2 années qui suivaient ces périodes d’inflation.

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … rofits.png

Et là, bingo !   Chaque fois que l’inflation a été supérieure à 7 %, les profits des entreprises cotées se sont tassés dans les années qui ont suivi.

Voilà pourquoi, en toute logique, les cours de bourse diminuent en période de forte inflation : parce que la performance réelle des entreprises, qu’elle soit retenue après  mais aussi avant inflation a, jusqu’à ce jour, été à chaque fois médiocre.

Bonjour,
Il me semble que vos chiffres d’earnings sont justement ajustés de l’inflation. Les earnings sont loin d’afficher ces baisses si on ne corrige pas l’inflation :
S&P 500 Earnings by Year
S&P 500 Earnings Per Share | Finance Reference

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Favoris 1   [+11]    #8 22/07/2022 14h44

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Revue du S&P500 22/07/2022


PREAMBULE

Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas définir l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que l’indécrottable bull que je suis depuis toujours pourrait avoir.

I.    TENDANCE DU MARCHE


Marché baissier : le seul outil que j’utilise pour déterminer si nous sommes en marché haussier ou baisier sont les placements des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours.  Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  CA ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Aujourd’hui, la MM50 se situe sur la MM200.  De mon point de vue, nous sommes toujours en marché baissier.

II.    RECESSION ?


1. Courbe des taux : l’inversion de la courbe des taux 2 ans et 10 ans a toujours été annonciatrice d’une récession dans les 6 à 18 mois (oui, je sais, c’est vague :-) ).

Ce phénomène a eu lieu 2 fois en 2022, une première fois, brièvement, le 1er avril et durablement depuis le 5 juillet.  Ca situerait un début de récession entre le 1er octobre 2022 et le 5 janvier 2024 (oui, je sais, c’est encore plus vague 😊 )

2. Demandes initiales de chômage : les débuts de récession sont indiquées au travers des flèches rouges.  Si on excepte la récession et le chômage de mars 2020 volontairement créés par les pouvoirs publics, on constate que les récessions commencent toujours APRES que les demandes initiales de chômage aient commencé à augmenter.  Elles ont commencé à augmenter…



3. Total des heures travaillées : chaque récession depuis 60 ans a débuté avec une diminution des heures totales travaillées aux US.  On constate que la courbe ne s’est pas encore infléchie.  Cet indicateur ne nous annonce donc pas de récession imminente.



Conclusion : sur base des 3 indicateurs susmentionnés, on peut penser qu’une récession se prépare aux USA.  Si le total des heures travaillées semblent indiquer qu’elle n’est pas imminente, on peut penser, à la lecture des annonces de plusieurs grosses sociétés américaines, que la courbe pourrait s’infléchir dans les mois qui viennent.

III.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 3,97

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller : 30

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : 0,42 %

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %

4. "Buffet Indicator"
(capitalisation boursière US / (PIB+bilan Fed) : 119,9 %

Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 96,6 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 69,7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 45,8 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 66,6 %

Conclusions : les marchés me semblent aujourd’hui surévalués non seulement par rapport à leur moyenne à long terme et, à fortiori, en anticipation d’une hypothétique récession.

IV.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/WTI : 62,64

L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique

Moyenne 2000-2022 : 34,47
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22

2. Ratio S&P500/Gold : 2,33

Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité.  Le marché n’est alors pas trop euphorique.

Repères

Moyenne 2000-2022 : 2,11
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98

3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,50

Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17

4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 1,23

Repères :
Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73

5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call)

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (16/06) : 0,82

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.05

Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

6. Vix

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 23,48 %

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

Conclusions : même au pire moment de ce marché baissier, on n’a manifestement pas atteint les phases de "désespoir" et de "capitulation".  Peut-être ne serons-nous pas obligés de passer par ces phases … ?   En tout état de cause, le marché semble même assez "zen" à l’heure actuel n’envisageant clairement pas un futur à court terme "tourmenté".

V.    Optimisme des analystes et normalité des résulats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)

Si les prévisions de bénéfice sont revues à la baisse, on peut voir qu’elles n’anticipent pas vraiment une récession et qu’elles se situent plutôt dans la moyenne historique haute.



2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à l’exponentielle de régression

Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022 et 2023.  Manifestement, depuis 2021, ils prennent un courbe qui s’écarte de manière exponentiel de leur courbe de régression.  Ces projections ne me semblent pas réaliste.



VI.    BILAN DE LA FED


Le fed n’injecte plus de liquidité depuis le 16 février mais il semble bien qu’elle n’en retire pas beaucoup.  Le QT annoncé est, pour l’heure, assez léger.


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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[+4]    #9 11/08/2022 10h06

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Quelle journée de folie hier !

Le CPI est moins mauvais qu’attendu … et c’était attendu compte tenu de la baisse des cours des énergies et des matières premières smile

Par contre, le core CPI est aussi meilleur qu’attendu … et je ne m’y attendais pas : je pensais que les tensions sur le marché du travail allait forcément propulser cette indice vers le haut, ce qui n’est pas arrivé.

Bref, le marché est parti plein pot en mode "risk on".  Perso, je continue à anticiper une récession et reste excessivement prudent face à cette envolée qui, même sans inflation et sans récession, ne justifie pas les valorisations qu’on atteint pour le moment.

Grosse activité donc pour moi hier soir.

1. D’abord, j’ai coupé ma position short sur l’eurostoxx avec une MV de 59 %  : sauf cygne noir, je ne vois pas la tendance actuelle se retourner à très court terme.  Le risque de perte totale était trop important.

2. Ensuite, j’ai soldé l’entièreté de mon portefeuille "disruption".  Celui-ci a été constitué progressivement depuis début mai de cette année et j’avais profité de chaque "coup de mou" sur les marchés pour acquérir des "louchettes" supplémentaires.  Je pensais conserver tout ça au chaud de longues années mais l’hystérie de Mr Market m’incite à créer des liquidités supplémentaires.  Bref, l’entièreté de cette partie de mes investissements a été soldée hier soir et aujourd’hui matin pour les ETF avec une plus-value globale de 34,86 %.

Dans le détail :

Block : + 30,4 %
Invitae : + 297,7 % !
Digital Ocean : + 56,38 %
Draftking : + 58,35 %
ETC Group Global Metaverse : +13,12 %
Lyxor MSCI Disruptive technology : +11,96 %
Roku : +7,31 %
Solaredge : +52,77 %
Teladoc : +17,94 %
Tesla : +33,01 %
Trade Desk : +68,30 %
Zoom : +23,95 %
Zscaler : +31,08 %

3. Afin de profiter d’un potentiel retour à la croissance de la Chine, j’ai acheté une petite ligne d’Alcoa.

Mon raisonnement :

1. La Chine est en phase de croissance économique contrairement aux USA et à la zone euro : indice PMI composite chinois de 54 vs 47,3 et 49,9 pour les USA et la zone euro

2. La Banque Populaire de Chine est une des rares au monde à être "dovish" pour le moment :  les taux ont baissé de 20 points de base depuis le début de l’année quand ils ont augmenté de 225 points de base aux US et 50 points en zone euro.

3. L’inflation augmente en Chine mais reste, pour l’heure, raisonnable à 2,7 % par rapport aux autres régions du monde.

Et j’ai choisi Alcoa pour miser sur la croissance chinoise parce que la Chine est le plus gros consommateur d’aluminium au monde : 35 % de l’aluminium produit est consommé en Chine.  Normalement, cette ligne n’est pas destinée à rester plus que quelques semaines ou mois en portefeuille : la société n’est, objectivement, pas bon marché … mais comme rien n’est bon marché pour le moment …

Dernière modification par Louis Pirson (11/08/2022 10h07)


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[+6]    #10 15/08/2022 13h29

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REVUE DU S&P500 15/08/2022 (en principe, je rédige cette revue toutes les 3 semaines)


PREAMBULE


Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas définir l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que l’indécrottable bull que je suis depuis toujours pourrait avoir.

I.    TENDANCE DU MARCHE


Marché baissier  : le seul outil que j’utilise pour déterminer si nous sommes en marché haussier ou baisier sont les placements des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours.  Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Aujourd’hui, la MM50 se situe sur la MM200.  De mon point de vue, nous sommes toujours en marché baissier. (inchangé par rapport au 22/07/2022)

II.    RECESSION ?


1. Courbe des taux : l’inversion de la courbe des taux 2 ans et 10 ans a toujours été annonciatrice d’une récession dans les 6 à 18 mois (oui, je sais, c’est vague :-) ).

Ce phénomène a eu lieu 2 fois en 2022, une première fois, brièvement, le 1er avril et durablement depuis le 5 juillet.  Ca situerait un début de récession entre le 1er octobre 2022 et le 5 janvier 2024 (oui, je sais, c’est encore plus vague 😊 ) (inchangé par rapport au 22/07/2022)

2. Demandes initiales de chômage :  Si on excepte la récession et le chômage de mars 2020 volontairement créés par les pouvoirs publics, on constate que les récessions commencent toujours APRES que les demandes initiales de chômage aient commencé à augmenter.(cfr graphique du 22/07

Elles continuent à  augmenter depuis le point bas du 19/03 …



3. Total des heures travaillées : chaque récession depuis 60 ans a débuté avec une diminution des heures totales travaillées aux US.  On constate une légère inflexion dans la courbe mais elle reste ascendante.  Cet indicateur ne nous annonce donc pas de récession imminente.

4. Heures prestées en travail intérimaire

La courbe tend à s’aplanir ces dernières semaines mais, chiffres arrêtés au 01/07, elle est toujours en hausse.



III.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 4,26

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller : 32,07

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : 0,42 %

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %



4. "Buffet Indicator" (capitalisation boursière US / (PIB+bilan Fed) : 127,1 %

Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 96,6 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 69,7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 45,8 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 66,6 %

Conclusions : les marchés sont aujourd’hui significativement surévalués par rapport à leur moyenne à long terme et ce, même en faisant fi d’une quelconque anticipation récessioniste ou inflationniste.

IV.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/WTI : 46,48

L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique

Moyenne 2000-2022 : 34,47
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22



2. Ratio S&P500/Gold : 2,36

Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité.  Le marché n’est alors pas trop euphorique.

Repères

Moyenne 2000-2022 : 2,11
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98

3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,67

Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17



4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,84

Repères :
Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73



5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,57

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (16/06) : 0,82

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.05

Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

6. Vix : 20,85

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 41,16 %

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

Conclusions : même au pire moment de ce marché baissier, on n’a manifestement pas atteint les phases de "désespoir" et de "capitulation".  Peut-être ne serons-nous pas obligés de passer par ces phases … ?   En tout état de cause, le marché semble même assez "zen" à l’heure actuel n’envisageant clairement pas un futur à court  et moyen terme "tourmenté" mais bien un avenir prospère plein de licornes gentilles et de miel coulant à flot.

V.    Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)

Si les prévisions de bénéfice continuent à être revues à la baisse depuis le dernier point.  Si elles continuent à se situer dans une moyenne haute, les analystes tendent, petit-à-petit, à revenir les pieds sur terre.



2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à l’exponentielle de régression

Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022 et 2023.  Manifestement, depuis 2021, ils prennent un courbe qui s’écarte de manière exponentiel de leur courbe de régression.  Ces projections ne me semblent pas réalistes même si elles se sont légèrement tassées depuis le dernier point.



VI.    LIQUIDITES


Le fed n’injecte plus de liquidité depuis le 16 février mais il semble bien qu’elle n’en retire pas beaucoup.  Le QT annoncé est, pour l’heure, assez léger.



VII. SMART MONEY


Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers.  On constate que, pour l’heure, ils ont tendance à réduire les achats des actions des sociétés qu’ils détiennent.



EN RESUME


Tendance de marché LT : bearish
Récession : neutre
Valorisation du marché : bearish
Sentiment du marché : neutre
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Bilan de la Fed : légèrement bearish
Smart Money : légèrement bearish

Dernière modification par Louis Pirson (08/09/2022 19h35)


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 3   [+7]    #11 24/09/2022 17h29

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un indicateur intéressant pour déterminer le "point bas" ?  Chaque fois que les insiders ont acheté (beaucoup) plus qu’ils n’ont vendu, c’était un bon moment pour entrer sur le marché (novembre 2008, mars 2009, crise de l’euro en août 2011 et flash crash covidien en mars 2020).

Dernière modification par Louis Pirson (24/09/2022 17h30)


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Favoris 1   [+7]    #12 01/10/2022 16h35

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REVUE DU S&P500 30/09/2022


(EN PRINCIPE, JE RÉDIGE CETTE REVUE TOUTES LES 3 SEMAINES)

PREAMBULE

Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas définir l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que l’indécrottable bull que je suis depuis toujours pourrait avoir.

Enfin, je rappelle que je suis un investisseur "value" qui, s’il trouve des opportunités, les achètera quelles que soient les conditions de marché.  Je ne peux plus pratiquer le DCA car l’épargne sur mes revenus professionnelles est devenue symbolique par rapport à la taille de mon patrimoine.  Des investissements réguliers n’ont plus beaucoup d’impact pour permettre de "moyenner".  De là découle mon obligation de tenter de "timer" un tant soit peu le marché.

Je commence par les conclusions afin de faciliter la lecture, le détail et les explications se trouvent à la suite.

EN RESUME

Tendance de marché LT : bearish
Récession : neutre
Valorisation du marché : neutre (anciennement : bearish)
Sentiment du marché : légèrement bull (anciennement : neutre)
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Bilan de la Fed : bearish (anciennement : légèrement bearish)
Smart Money : neutre (anciennement : légèrement bearish)

D’une manière générale, le mois de septembre aura généré un certain stress sur les marchés et ramené, enfin, les valorisations générales à des niveaux plus "normaux. Je remarque aussi une certaine peur dans le marché, peur que je n’avais pas encore perçu depuis le début de cette année. 

I.    TENDANCE DU MARCHE


Marché baissier  : le seul outil que j’utilise pour déterminer si nous sommes en marché haussier ou baisier sont les placements des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours.  Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Aujourd’hui, la MM50 se situe sur la MM200.  De mon point de vue, nous sommes toujours en marché baissier. (inchangé par rapport au 08/09/2022)

II.    RECESSION ?


1. Courbe des taux : l’inversion de la courbe des taux 2 ans et 10 ans a toujours été annonciatrice d’une récession dans les 6 à 18 mois (oui, je sais, c’est vague :-) ).

Ce phénomène a eu lieu 2 fois en 2022, une première fois, brièvement, le 1er avril et durablement depuis le 5 juillet.  La courbe se redresse depuis un mois mais est toujours en zone négative.  Ca situerait un début de récession entre le 1er octobre 2022 et le 5 janvier 2024 (oui, je sais, c’est encore plus vague 😊 ) (inchangé par rapport au 08/09/2022)

2. Demandes initiales de chômage :  Si on excepte la récession et le chômage de mars 2020 volontairement créés par les pouvoirs publics, on constate que les récessions commencent toujours APRES que les demandes initiales de chômage aient commencé à augmenter.

Après une hausse relativement importante le 2Q2022, elles ont commencé à décroître le 16/07.  La décroissance se poursuit et même de manière assez vigoureuse.  Je dois avouer que je ne m’y attendais pas : le marché du travail me semblait tellement tendu qu’il me semblait qu’une augmentation du taux de chômage était la seul suite logique. 



3. Total des heures travaillées : chaque récession depuis 60 ans a débuté avec une diminution des heures totales travaillées aux US.  Les chiffres T3 ne sont pas encore dispo.

4. Heures prestées en travail intérimaire

Lors des derniers marchés baissiers, la courbe des heures prestées en intérim prenait une tendance baissière quand le marché était toujours haussier et elle a permis d’anticiper les bears markets.  Les chiffres du mois de septembre ne sont pas encore disponibles.

III.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 3,57

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller : 26,84

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : -0,10 %

Elle vient de passer négative.  Le marché n’a donc pas corrigé dans la même proportion que les taux sont montés (ce qui n’est pas nécessairement anormal). 



Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %

4. "Buffet Indicator" (capitalisation boursière US / (PIB+bilan Fed) : 106,3 %



Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 96,6 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 69,7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 45,8 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 66,6 %

Conclusions : De mon point de vue, les marchés ne sont plus significativement surévalués.  Ce ne sont pas encore des prix d’aubaine, une période de longue récession/stagflation ne me semble pas encore pricée mais l’exubérance irrationnelle de 2021 semble, enfin, gommée.

IV.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/WTI : 44,99

L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher (la courbe brune vers le bas) par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique.  Pour le moment, le niveau du ratio est relativement élevé mais il se trouve depuis presque 2 ans dans un canal descendant.



Moyenne 2000-2022 : 34,47
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22

2. Ratio S&P500/Gold : 2,13

Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité.  Le marché n’est alors pas trop euphorique. Petit-à-petit, le ratio se rapproche de sa moyenne historique même si nous sommes encore loin de ses valorisations "de panique".

Repères

Moyenne 2000-2022 : 2,11
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98

3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,25



Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17

4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,85

Repères :
Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73

5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,80

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (29/09) : 0,85

Un nouveau plus haut en YTD a été atteint cette semaine.  Si ce plus haut n’est pas encore tout-à-fait de ce qui a été atteint en période de "gros stress", il traduit malgré tout une anxiété certaine sur le marché. 

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.05

Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

6. Vix : 31,62

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Le plus haut atteint cette semaine a été de 34.88, toujours sous le plus haut YTD.  Le marché est certes volatil mais il se situe toujours significativement sous les niveaux de "panique totale".

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 16,60 %

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

Conclusions : même au pire moment de ce marché baissier, on n’a manifestement pas atteint les phases de "désespoir" et de "capitulation".  Peut-être ne serons-nous pas obligés de passer par ces phases … ?   Néanmoins, mes indicateurs semblent montrer un sentiment de peur d’un niveau jamais atteint depuis le début de ce bear market.

V.    Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)

Les prévisions des analystes conservent leur trend baissier même si elles semblent toujours optimistes



2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à l’exponentielle de régression



Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022 et 2023.  Manifestement, depuis 2021, ils prennent un courbe qui s’écarte de manière exponentiel de leur courbe de régression.  Néanmoins, comme je l’avais exprimé lors des revues précédentes, ces prévisions ne me semblaient pas réaliste et, au cours de ce mois de septembre, elles ont ont été revues à la baisse, ce qui a mécaniquement réduit l’écart par rapport à la moyenne et les projections commencent à devenir un peu moins déraisonnables.   Pour tenir compte de remarques dans une autre file, j’utilise à présent une échelle logarithmique  même si, dans le cas présent, ça ne change rien aux conclusions.

VI.    LIQUIDITES


Le QT se poursuit. 




VII. SMART MONEY


Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers.  Légère hausse des achats d’insiders par rapport aux ventes mais ils ne semblent pas encore considérer que les sociétés qu’ils gèrent soient actuellement proposées à prix d’aubaine.

Dernière modification par Louis Pirson (01/10/2022 16h39)


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 1   [+5]    #13 20/10/2022 17h24

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ESTP

Je reposte le graphique ci-dessous avec les dernières données disponibles. 

2 enseignements à mon avis :

1. Comme déjà relevé, le graphique nous démontre que l’année 2021 fut bien une année "bullesque" en bourse puisque l’indice S&P500 a marqué une grosse divergence haussière par rapport au volume transporté par camion aux USA (la divergence précédente avait eu lieu en 2000 en pleine "exubérance irrationnelle).  La correction actuelle n’a pas encore permis à l’indice boursier de rejoindre l’indice "Truck Tonnage". Un retour sur 3000 pts (bizarrement, l’objectif de baisse supplémentaire que je me suis fixé) marquerait un retour à la normale.

2. Pour le moment, l’indice "Truck Tonnage" ne semble pas "se tasser" et donc, à ce jour, comme d’autres indicateurs, n’annonce, de mon point de vue, pas de récession imminente.

Dernière modification par Louis Pirson (20/10/2022 17h27)


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[+5]    #14 11/11/2022 10h45

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ESTP

REVUE DU S&P500 10/11/2022


(EN PRINCIPE, JE RÉDIGE CETTE REVUE TOUTES LES 3 SEMAINES)

PREAMBULE


Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas définir l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que l’indécrottable bull que je suis depuis toujours pourrait avoir.

Enfin, je rappelle que je suis un investisseur "value" qui, s’il trouve des opportunités, les achètera quelles que soient les conditions de marché.  Je ne peux plus pratiquer le DCA car l’épargne sur mes revenus professionnelles est devenue symbolique par rapport à la taille de mon patrimoine.  Des investissements réguliers n’ont plus beaucoup d’impact pour permettre de "moyenner".  De là découle mon obligation de tenter de "timer" un tant soit peu le marché.

Je commence par les conclusions afin de faciliter la lecture, le détail et les explications se trouvent à la suite.

EN RESUME


Tendance de marché LT : bearish
Récession : très légèrement bearish (anciennement neutre)
Valorisation du marché : bearish
Sentiment du marché : neutre (anciennement, légèrement bull)
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Bilan de la Fed : bearish
Smart Money : légèrement bearish (anciennement neutre)

Comme je l’avais indiqué dans ce message, le marché semble avoir, pour l’instant du moins, pricé les futurs hausses de taux de la Fed.  (même si la journée d’hier semble avoir convaincu le marché que Jérome Powell ne s’en tiendra pas à son plan de route).

Par contre, les valorisations générales me semblent toujours élevées, malgré la chute des cours entamées fin 2021. Il est un élément que le marché ne price pas de mon point de vue, c’est la récession dont j’ai la conviction qu’elle va se produire au plus tard fin 2023 et qui entrainera un "reset" sur l’exubérance irrationnelle dont le marché a "bénéficié" depuis au moins 3 ans.  C’est donc sur les signes avant-coureurs de récession que je me concentrai dans les semaines/mois qui viennent (en plus, évidemment, de la valorisation des sociétés).

I.    TENDANCE DU MARCHE


Marché baissier  : le seul outil que j’utilise pour déterminer si nous sommes en marché haussier ou baisier sont les placements des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours.  Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Aujourd’hui, la MM50 se situe sous la MM200.  De mon point de vue, nous sommes toujours en marché baissier. (inchangé par rapport au 21/10/2022)

II.    RECESSION ? 


1. Courbe des taux : l’inversion de la courbe des taux 2 ans et 10 ans a toujours été annonciatrice d’une récession dans les 6 à 18 mois (oui, je sais, c’est vague :-) ).

Ce phénomène a eu lieu 2 fois en 2022, une première fois, brièvement, le 1er avril et durablement depuis le 5 juillet.  La courbe se redresse depuis un mois mais est toujours en zone négative.  Ca situerait un début de récession entre le 1er octobre 2022 et le 5 janvier 2024 (oui, je sais, c’est encore plus vague 😊 ) (inchangé par rapport au 30/09/2022)

Je renvois aussi à ce message posté cette semaine reprenant la chronologie des dernières récessions et, notamment, le fait que l’inversion de la courbe sur le 3mois vs 10 ans vient également d’avoir lieu.

2. Demandes initiales de chômage :  Si on excepte la récession et le chômage de mars 2020 volontairement créés par les pouvoirs publics, on constate que les récessions commencent toujours APRES que les demandes initiales de chômage aient commencé à augmenter.

Après une hausse relativement importante le 2Q2022, elles ont commencé à décroître le 16/07.  La décroissance s’est poursuivi tout au long de l’été et, depuis fin septembre, la courbe s’est stabilisée à un niveau très bas. 



3. Total des heures travaillées : chaque récession depuis 60 ans a débuté avec une diminution des heures totales travaillées aux US.  Si la courbe tend à ralentir sa hausse, elle n’en demeure pas moins en hausse à des niveaux très élevés.



4. Heures prestées en travail intérimaire

Lors des derniers marchés baissiers, la courbe des heures prestées en intérim prenait une tendance baissière quand le marché était toujours haussier et elle a permis d’anticiper les bears markets.  Je note une légère décroissance des heures prestées en intérim pour le mois de septembre.



5. Truck Tonnage Index : j’ajoute cet indicateur en raison de sa corrélation passée avec le S&P500.  Aujourd’hui, la divergence entre l’indice boursier et l’indice "camions" reste importante.  Mais l’indice "camions", à fin septembre, est toujours en hausse et n’annonce pas de ralentissement économique.



6. ISM "New Orders" : un nouvel indicateur que j’inclus dans ma liste de suivi : l’ISM Nouvelles commandes.  Il s’agit d’une des composantes du célèbre ISM Manufacturier.

Si l’ISM manufacturier représente, en lui-même, un indicateur avancé de l’activité économique permettant, souvent, d’anticiper les récessions, l’ISM "new orders" est, quant à lui, un indicateur avancé … de l’indicateur avancé.  Il permet d’anticiper la tendance de l’ISM Manufacturier.

Sur le graphique ci-dessous, j’ai repris la moyenne à 4 mois de l’ISM new orders (pour éviter les faux signaux qu’un indicateur passant brièvement sous les 50 pourrait envoyer).

Et c’est assez troublant : chaque fois que la moyenne à 4 mois est passée sous le seuil des 50, ce fut un bon timing pour vendre.



III.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 3,95

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller : 29,11

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : -0,38 %

La prime de risque est négative au plus bas depuis octobre 2007.  Le marché donne l’impression de penser que la hausse des taux longs n’est pas durable. Ce qui est possible si les US devaient rentrer en récession dans les 12 mois qui viennent.

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %

4. "Buffet Indicator" ( corrigé pour tenir compte des remarques de Fallout)
(capitalisation boursière US - bilan Fed / PIB) : 120 %

Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 95.8 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 57.7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 37.5 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 64.5 %
Début du grand bull market 1982-2000 (août 1982) : 31,16 %

Conclusions : Les valorisations générales sont reparties à la hausse depuis le dernier pointage.  Nous nous trouvons largement au-dessus des moyennes et l’indice ne price certainement pas une récession mais, au contraire, envisage une belle croissance économique combinée à une période de taux bas.  Ce qui est contradictoire avec le marché des TIPS à 10 ans qui, quant à lui, anticipe une croissance économique de 1,41 % et une inflation  moyenne de 2,4 % pour les 10 prochaines années.  Il semble qu’un des 2 marchés se trompe …

IV.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/WTI : 45.75

L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher (la courbe brune vers le bas) par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique.  Pour le moment, le niveau du ratio est relativement élevé mais il se trouve depuis presque 2 ans dans un canal descendant.

Moyenne 2000-2022 : 34,47
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22



2. Ratio S&P500/Gold : 2,26

Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité.  Le marché n’est alors pas trop euphorique. Le ratio reste proche de sa moyenne historique n’indiquant ni crainte de l’avenir, ni confiance aveugle pour le futur.

Repères

Moyenne 2000-2022 : 2,11
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98



3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,36

Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17



4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,92

Repères :

Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73



5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,82

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (08/11) : 0,89

Un "pic" enfin digne de ce nom a été atteint le 08/11 indiquant une inquiétude certaine du marché.  Depuis, la courbe de la peur a repris un canal descendant.  Un seul pic est-il suffisant pour repartir à la hausse ?  Ou, comme en 2008-2009, il faudra une série de "crise de panique" pour décourager définitivement les investisseurs ?

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.05

Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

6. Vix : 23,83

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Retour du marché dans la zone "zen" …

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 42,29 %
Plus bas atteint au cours de ce marché baissier : 15,57 % (le 16/06)

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

Conclusions : en ce début novembre, le marché semble relativement serein.  On constate très peu de signes de stress …

V.    Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)

Les prévisions des analystes conservent leur trend baissier même si elles n’anticipent toujours pas une baisse des profits



2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à la moyenne

Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022 et 2023.  Manifestement, depuis
2021, ils prennent un courbe qui s’écarte de manière exponentiel de leur moyenne.

Néanmoins, comme je l’avais exprimé lors des revues précédentes, ces prévisions ne me semblaient pas réalistes et, au cours de ces 2 derniers mois, elles ont ont été revues à la baisse, ce qui a mécaniquement réduit l’écart par rapport à la moyenne et les projections commencent à devenir un peu moins déraisonnables.



VI.    LIQUIDITES


Le QT se poursuit.



VII. SMART MONEY


Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers.  Ils ne passent toujours pas à l’achat …


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[+5]    #15 05/12/2022 09h18

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ESTP

Moufles, le 04/12/2022 a écrit :

Comme une bonne partie de vos analyses, je trouve aussi celle concernant Solvac médiocre.

… dit le gars qui ne produit quasi aucun contenu sur ce forum.  smile

Vous pensez que je propose une lettre financière gratuite ou quoi ?

J’ai posté 4 analyses de sociétés qui n’ont pas eu l’air d’intéresser grand monde alors vous voudrez bien me pardonner de ne pas consacrer bénévolement 1 ou 2 heures à vous exposer une analyse complète et détaillée pour une société qui ne m’intéresse plus … d’autant que j’attends votre propre analyse de Solvac : le fait de d’investir dans une société en fonction des attributs sexuels de que son/sa dirigeant.e ne constitue pas une analyse se selon moi.


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 1   [+4]    #16 10/12/2022 10h36

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ESTP

De plus en plus, je projette une surperformance des pays émergents (et plus particulièrement la Chine)  dans les années qui viennent par rapport aux USA et à l’Europe.

Il y a d’abord les valorisations des marchés respectifs :

Quand je compare les per de shiller des différents marchés :

Chine : 11,04 ==> plus bas depuis 2004
Singapour : 13,82 ==> plus bas depuis mars 2009
Brésil : 13,68 ==> niveau du "flash krash" covidien
Hong Kong : 15 après avoir touché 12, un plus bas jamais atteint au cours de ce siècle

Seule l’Inde est un peu chère parmi les grands marchés émergents (et je ne compte, pour le moment, pas la Russie dont la valorisation me semble impossible à établir).

Tous ces ratios sont à comparer avec

USA : 29,17 (plus bas covid 24,29 et plus bas subprime 12,43)
Europe : 19,84 (plus bas covid 17,09 et plus bas subprime 10,75)

Il y a la démographie de la Chine : le pays est vieillissant.  Or, dans l’histoire récente, lorsque la démographie d’un pays s’est retournée, les taux d’intérêt ont, à chaque fois eu tendance à baisser. (c’est une des raisons pour lesquels je détiens en portefeuille une bonne portion d’obligations chinoises)



A présent que Xi Jinping a été réélu, je pense que la Chine va, enfin, commencer à libérer un peu sa population et ses entreprises pour pouvoir tourner "à plein régime" au printemps 2023.

Malgré tout, en tant qu’investisseur, j’ai quelques craintes sur le respect du droit des actionnaires qui est à géométrie variable dans ce genre de pays et peut être bafoué au gré des lubies étatiques.

Ainsi, si je détiens en portefeuille une importante position en Jardine Matheson et si je commence à constituer une position en Templeton Emerging Market, je ne souhaite pas m’exposer outre mesure aux  actions chinoises … mais je souhaite profiter de l’éventuel envol de son économie.

Au cours de mes péréginations, je suis tombé sur ce graphique qui me semble assez riche en enseignements :



Hormis le soja, le boeuf et le pétrole, la Chine consomme plus que les USA dans la majorité des matières premières : acier, nickel, cuivre, charbon, plomb, aluminium, …

Pour quelqu’un qui, comme moi, est tenaillé entre deux convictions qui s’opposent pour l’année 2023 (un décollage de la Chine et une récession des USA), je me dis qu’il y a, au niveau des matières premières, peut-être un début de piste.

Si on pense que les USA ne seront pas en récession en 2023, on "mise" sur le pétrole.
Si on pense que la Chine redécollera en 2023, on "mise" sur les métaux (et, éventuellement, le charbon).

Il semble que, depuis 2 semaines, le marché nous envoie précisément le message annonciateur d’une récession US (baisse du pétrole) et d’une reprise chinoise (hausse des principaux métaux)



Afin d’être rationnel avec mon intuition, j’ai commencé à analyser le marché des métaux.

J’ai présélectionné 5 grosses sociétés minières qui, si mon raisonnement est correct, pourraient profiter de la reprise en Chine.  A elles 5, elles couvrent l’essentiel des métaux utilisés en Chine.  Je ne suis pas encore passé à l’achat (il me faut encore donner une valeur approximative à ces sociétés afin de ne pas payer ma "conviction" trop chèrement).

Dernière modification par Louis Pirson (10/12/2022 10h40)


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[+6]    #17 29/12/2022 08h47

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Bilan que je tire de mon année d’investisseur 2022


Les points +

- le fait d’avoir fortement allégé mon exposition aux actions durant l’année 2021 m’a permis de limiter un peu  la casse
- le fait d’avoir à peu près correctement décrypté l’environnement macro économique
- le fait de m’être opportunément endetté à taux fixe et long terme début 2022

Les points -

- le fait de ne pas avoir suffisamment allégé ma poche obligations début 2022 alors que j’avais la conviction que nous entrions dans une période d’inflation
- la plus mauvaise performance de mon patrimoine mobilier depuis la crise de 2008
- quelques tâtonnements durant cette année avec des "entrées-sorties" sur les technos puis sur des "daubasses" 

historique des rendements du patrimoine mobilier (actions, obligations, métaux précieux, crypto, liquidités)

2006    4,70%
2007    -1,44%
2008    -43,46%
2009    100,94%
2010    23,91%
2011    -8,33%
2012    13,92%
2013    11,33%
2014    9,81%
2015    4,01%
2016    20,43%
2017    13,76%
2018    -1,08%
2019    17,35%
2020    27,04%
2021    30,67%
2022    -14,52%

soit 9,6 % annualisé sur 16 ans, une performance correcte tout au plus compte tenu du temps passé durant certaines périodes (de 2006 à 2016, en mars-avril 2020 et depuis début 2022)

Le détail de notre portefeuille au 28/12/2022



edit : rajout de Synthomer que j’avais oublié dans mon inventaire
edit 2 08/12/2023 : j’ai modifié le tableau, ne souhaitant plus présenter que la partie mobilière de mon patrimoine

Dernière modification par Louis Pirson (08/12/2023 09h22)


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[+4]    #18 28/01/2023 15h33

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Point au 28/01/2023


Au vu de la solidité du marché de l’emploi US, je modifie légèrement ma stratégie.  Si je persiste à anticiper une récession avant la fin de cette année aux Etats-Unis, je pense que les taux d’intérêt pourraient rester à un niveau élevé plus longtemps que je ne le pensais précédemment.  C’est la raison pour laquelle je ne renforce pas ma poche obligataire pour le moment.

Je rappelle donc mes postulats :

- Récession avant fin 2023 aux USA
- Niveau de taux en 2023 sensiblement plus élevé que ne l’attend le marché
- Investissement en actions de préférence hors USA
- long sur les métaux et matières premières
- début d’un cycle "value" plutôt que "growth"

Performance YTD de la partie "mobilière" du portefeuille (actions, obligations, crypto, métaux précieux et liquidités) : + 3,27 %

Mouvements du mois écoulé

- Vente de la moitié de la position en Third Point Investment (allègement de l’exposition aux USA + gestion décevante)
- Emissions d’options put sur Amazon  à un prix d’exercice de 73 USD, échéance janvier 2024
- Achat de Yellow  Cake (exposition sur l’uranium)
- Achat Compagnie du Bois Sauvage (profil défensif, exposition hors USA)
- Achat GBL (décote, profil défensif, exposition hors USA)
- Achat Migo Opportunities Trust (stratégie long/short)
- Achat Rio Tinto (cycle long matières premières)
- Achat Blackrock Throgmorton Trust (historique de surperformance, exposition hors USA)

Hors opération de bourse, j’ai aussi encaissé ma quote-part de la subvention pour le reboisement de la parcelle de Burnon.



edit 08/12/2023 : j’ai modifié le tableau, ne souhaitant faire apparaître que la partie mobilière de mon patrimoine.

Dernière modification par Louis Pirson (08/12/2023 09h25)


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[+5]    #19 06/03/2023 10h37

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J’ai mentionné la source un peu plus haut dans la discussion.

Louis Pirson, le 05/03/2023 a écrit :

Je suppose que c’est la variation, la Fred ne le précise pas

Phaeton, vous dépensez beaucoup d’énergie pour tenter, en vain, de démontrer que j’ai tort. 

Personnellement, je ne compte pas en dépenser pour démontrer que j’ai raison parce que je n’ai rien à vendre, je n’ai pas d’intérêt à convaincre de ce que je partage et je n’ai pas besoin de me réaliser sur un forum, l’irl me suffisant amplement.  C’est donc ma dernière intervention sur ce sujet.

J’en déduis que votre graphique ne permet pas de prévoir l’évolution de l’indice représenté,

Je n’ai jamais prétendu qu’il permettait de prévoir l’évolution de quelque indice que ce soit. 

Je vais vous confier un secret mais surtout ne le répéter à personne : l’indicateur qui vous donnera à coup sûr l’évolution des marchés, je l’ai chercher pendant 35 ans mais je ne l’ai pas trouvé.

De plus, si je présente dans ce fil plus de 30 indicateurs différents, je l’ai déjà écrit aussi à de multiple reprises que ce n’est pas pour faire joli mais bien parce que j’ai besoin de ces multiples indicateurs pour tenter d’orienter ma stratégie d’investissement.  Pas un mais tous !

Si l’on considère la marque des 40% (donc légèrement en-dessous de votre trait rouge), on observe bien 4 franchissements à la hausse de ce seuil, le dernier survenant fin 2022 (il est plus visible sur mon graphique).

C’est bien parce qu’il y a ce 4e franchissement après les 3 précédents qui ont "fonctionné" que j’ai posé cet indicateur qui, pour moi, n’est pas dénué d’intérêt.  Là, j’ai vraiment l’impression que vous jouez sur les mots.    Ou vous ne savez pas lire ou votre volonté de prouver que j’ai tort vous aveugle au point de ne pas comprendre des éléments aussi élémentaires.

Je penche pour la dernière possibilité : vous présentez un graphique qui élude les périodes où précisément l’indicateur précédait une correction boursière, vous faites semblant de ne pas comprendre  que le 4e franchissement ne fait pas partie de la statistique mais, au contraire, l’élément déclencheur, vous traduisez des choses alors que j’ai  répété le contraire à de multiple reprises sur ce fil.  Vous avez peut-être du temps à tuer et du plaisir à déclencher des polémiques stériles mais pas moi.  Dorénavant, je ne réagirai plus à vos interventions.


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[+4]    #20 10/03/2023 16h57

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REVUE DU S&P500 10/03/2023


PREAMBULE


Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas déterminer l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que pourrait avoir l’indécrottable bull que je suis depuis toujours.

Enfin, je rappelle que je suis un investisseur "value" qui, s’il trouve des opportunités, les achètera quelles que soient les conditions de marché.  Je ne peux plus pratiquer le DCA car l’épargne sur mes revenus professionnelles est devenue symbolique par rapport à la taille de mon patrimoine.  Des investissements réguliers n’ont plus beaucoup d’impact pour permettre de "moyenner".  De là découle mon obligation de tenter de "timer" un tant soit peu le marché.


CONTEXTE, STRATEGIE ET REFLEXION PERSONNELLE


Ces dernières semaines, ma vision a légèrement évolué.  Je suis moins certain d’une récession dès 2023 en voyant comme les banques centrales du monde réimpriment du PQ à tour de bras …  mais je suis moins convaincu que l’inflation se situe derrière nous pour exactement la même raison. 

En voyant les valorisations des actions américaines, je ne peux que constater que le marché continue de tabler sur une inflation modérée et une croissance économique robuste sur un horizon de moyen terme, voire de court terme.

Perso, je pense que nous aurons l’inflation OU la récession mais qu’éviter l’un ET l’autre ne sera pas possible.

RESUME DE LA REVUE DES INDICATEURS


Tendance de marché  : légèrement bull (anciennement "bull")
Récession : légèrement bearish (anciennement "bearish")
Marché de l’emploi : toujours expansionniste
Valorisation du marché : très bearish
Sentiment du marché : légèrement bearish (anciennement "bearish")
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Liquidités : neutre
Smart Money : bearish

Le scénario "récessionniste" a perdu un peu de sa force … compensé par un scénario "inflationniste" ou "stagflationniste" en raison de la reprise des augmentations des bilans des banques centrales asiatiques et de la solidité du marché de l’emploi US.

I.    TENDANCE DU MARCHE


1. le placement des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours

Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Après la "golden cross" du mois dernier, la MM50 se maintient toujours vaillamment au dessus de la MM200 malgré les turbulences de ces derniers jours.

2. L’indicateur On Balance Volume

L’OBV reflète le volume des transactions et l’influence qu’exerce le volume sur les prix, à la hausse à la baisse.  Il permet donc de vérifier si la tendance des cours est confirmée par des volumes ou non.

On peut voir que la correction depuis le plus haut de début février est bien confirmée par les volumes (ligne jaune).  Par contre, le coup de mou de ces derniers jours ne l’est pas (ligne bleue)



II.    RECESSION ?


1. Courbe des taux 2 ans et 10 ans :

Le spread entre les taux continue de se creuser.  Nous sommes sur des niveaux plus vus depuis le choc Volcker.  Comme abordé précédemment, cet évènement qui me fait anticiper une récession dont j’avais "timé" le début dans une fourchette allant du 01/10/2022 au 05/01/2024.

2. Courbe des taux 3 mois et 10 ans :

Ici l’inversion a eu lieu brièvement le 18/10 et durablement depuis le 25/10.  Historiquement, j’ai constaté qu’une récession se produisait entre 8 et 14 mois après ce phénomène.  Ce qui ferait théoriquement démarrer la récession entre le 18 juin 2023 et le 25 mars 2024.
Le spread sur trouve sur des niveaux jamais connus mais il a commencé à se stabiliser.  Par le passé, les récession ont toujours débuté APRES que la courbe se soit retournée.



==> la période possible de récession, si récession il y a, se situerait donc dans la fourchette commune aux 2 périodes d’inversion des taux, soit entre le 18/06/2023 et le 05/01/2024.

3. Truck Tonnage Index :

Par le passé, cet indicateur était presque parfaitement corrélé avec le S&P500.   Aujourd’hui, la divergence entre l’indice boursier et l’indice "camions" reste importante.  Après avoir connu une hausse presqu’ininterrompue depuis août 2021, le "TTI" a entamé une tendance baissière depuis octobre et se décorrèle encore un peu plus du S&P500.  Au mois de janvier, l’indice s’est redressé apportant ainsi une certaine caution aux bons chiffres de vente au détail publié en janvier ainsi qu’au redressement boursier que nous avons connu.  Il lui reste à confirmer car, comme on le sait, une seule hirondelle ne fait pas le printemps.



4. ISM "New Orders" :

Il s’agit d’une des composantes du célèbre ISM Manufacturier. Si l’ISM manufacturier représente, en lui-même, un indicateur avancé de l’activité économique permettant, souvent, d’anticiper les récessions, l’ISM "new orders" est, quant à lui, un indicateur avancé … de l’indicateur avancé.  Il permet d’anticiper la tendance de l’ISM Manufacturier.

Sur le graphique ci-dessous, j’ai repris la moyenne à 4 mois de l’ISM new orders (pour éviter les faux signaux qu’un indicateur passant brièvement sous les 50 pourrait envoyer).

Et c’est assez troublant : chaque fois que la moyenne à 4 mois est passée sous le seuil des 50, ce fut un bon timing pour vendre.

Malgré le rebond du mois de février, je ne peux que constater que la moyenne à 4 mois de l’indice poursuit sa descente.



5. ISM Manufacturier :

C’est l’indicateur avancé de la santé économique.  Un ISM sous 50 traduit une contraction économique.  Si la chute s’est enraillée au mois de février, l’indice n’en reste pas moins sous le seuil des 50 pour le 4e mois consécutif.

6. Baltic Dry Index :

Il mesure le coût de transport par bateau dans le monde entier.  On constate qu’il est en tendance baissière depuis une bonne année mais qu’au cours du mois de février, il a connu un violent rebond depuis ses plus bas historique.  Ce qui n’est pas anormal, cet indice étant très volatil.




7. Confiance du consommateur :


On constate que chaque récession a été précédée d’une perte de confiance du consommateur américain.  Cet indicateur est en tendance baissière depuis la période "pré covid" (ce qui démontre, une fois de plus, le caractère "bullesque" de la hausse de 2021).

Malgré l’inflation, le démarrage de la crise immobilière et les problèmes de plus en plus croissants de coût du crédit, le moral du consommateur rebondit fortement depuis son plus bas historique. 


8. Case shiller index :


L’économie américaine est dépendante du consommateur mais aussi de son marché immobilier (lui aussi en situation bullesque en 2021).  Les prix confirment leur courbe descendante (données arrêtées à fin décembre)


9. Pouvoir d’achat immobilier des ménages américains :


Logiquement, avec la détente sur les taux fin 2022, l’index s’est légèrement redressé … mais il se situe toujours près de 30 % sous son niveau fin 2021. En toute logique, les prix immobiliers devraient, eux aussi, baisser dans la même proportion (pas de mise à jour disponible depuis le dernier point, nous disposons toujours uniquement des données arrêtées au 31/12/2022)



   


III. MARCHE DE L’EMPLOI


1.  La reprise dans le marché du travail intérimaire entamée en janvier s’est poursuivie en février.



2. Les inscriptions au chômage

Léger rebond depuis quelques semaines mais la tendance reste baissière



3. Les temps partiels pour raison économique

Ils sont stabilisés à des niveaux équivalents à ceux du début de ce siècle



4. L’emploi chez les camionneurs


Un peu en contradiction avec le rebond du  Truck Tonnage Index, l’emploi chez les camionneurs poursuit sa baisse.



IV.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 3,93

Le Price to book actuel correspond à celui de fin 2000.

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller
 : 28,46



Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : -0,42 %

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %

4. "Buffet Indicator corrigé"
(capitalisation boursière US - bilan Fed / PIB) : 117,30 %

Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 95.8 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 57.7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 37.5 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 64.5 %
Début du grand bull market 1982-2000 (août 1982) : 31,16 %

V.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/WTI : 51.74

L’économie est de l’énergie transformée, quand le pétrole est cher (la courbe brune vers le bas) par rapport aux actions, on anticipe un ralentissement futur et donc le marché n’est pas trop euphorique.  Pour le moment, le niveau du ratio est relativement élevé et il confirme la rupture de son canal descendant. Le prix du baril ne semble donc toujours pas poser de problème au marché.



Moyenne 2000-2022 : 35,43
Plus bas crise covid (mars 2020) : 86,95
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 14,90
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 17,57
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 26,77
Plus bas marché baissier actuel (28/06): 34,22

2. Ratio S&P500/Gold : 2,135

Quand l’or est chère, les investisseurs ont peur et privilégie la sécurité.  Le marché n’est alors pas trop euphorique. Le ratio reste proche de sa moyenne historique n’indiquant ni crainte de l’avenir, ni confiance aveugle pour le futur.

Repères

Moyenne 2000-2022 : 2,19
Plus bas crise covid (mars 2020) : 1,62
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,68
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2,52
Plus bas marché baissier actuel (16/06) : 1,98

3. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,48

La tendance baissière commencée début 2022 s’est arrêtée et le ratio est reparti plein nord.  Le marché est complètement zen et ne voit qu’un avenir rose et sans accroc.



Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (16/05) : 5,17

4. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,88

Comme pour le ratio spy/xlp, l’attrait du risque reste élevé.



Repères :

Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73

5. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,71

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (22/12) : 1,20

Un 4e"pic" a été atteint le 22/12 qui marque à nouveau un plus haut jamais atteint sur cet indicateur même aux pires moments de paniques de la crise de 2008-2009.  Un tel niveau aurait dû indiquer une période de capitulation finale dans un marché baissier violent … ce qui, manifestement n’est pas le cas.

Aujourd’hui, cet indicateur …n’indique plus rien du tout.   Je continue à le suivre malgré tout pour tenter de trouver des points d’entrée notamment lorsqu’un ratio élevé coïncidera avec un vix élevé (ce qui n’est pas le cas pour le moment)

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.48

Marché baissier 2008-2009 :
Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

6. Vix : 23,40

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Le marché se maintien en zone "zen" …

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

7. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 44,38 %
Plus bas atteint au cours de ce marché baissier : 15,57 % (le 16/06 et le 29/09)

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

VI.    Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)

Enfin ! Petit-à-petit, les analystes reviennent les pieds sur terre et anticipent, enfin (mieux vaut tard que jamais) une baisse des bénéfices pour 2023.  A noter que c’est évènement est arrivé 7 fois précédemment et que, à 4 occasions, il y eut une récession juste après.



2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à la moyenne

Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022, 2023 et 2024.  Depuis 2021, ils se situent largement au-dessus de leur moyenne + 31 %.  Par le passé, on peut constater que cette situation ne dure jamais longtemps. Pour le moment, malgré les révisions à la baisse, les bénéfices attendus 2023 et 2024 restent "hors norme"



VII.    LIQUIDITES

La Fed continue à retirer, méthodiquement, des liquidités du marché …



… mais, en raison d’une impression massive en Asie (Chine et Japon), le total général des principales banques centrales à continuer d’augmenter soutenant l’inflation au niveau mondial



VIII. SMART MONEY


Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers.  Ils sont passés à l’achat (ligne bleue) lors des crises de 2008-2009, lors de la crise de l’euro et lors de la crise du covid mais aujourd’hui, ils sont toujours nettement vendeurs.


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[+5]    #21 05/04/2023 11h29

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Ces quelques graphiques semblent bien confirmer que le problème de l’inflation est, au moins provisoirement, derrière nous … mais que le problème de la récession, du moins aux US,  se profile devant nous …



Après un rebond en février, l’iSM new order (lead indicator de l’ism manuficaturier)  repart au sud



L’ISM manufacturier continue sa descente sous les 50



ces dernières années, l’or cher par rapport au gaz naturel a toujours été un signe de "crise aiguë"



Le nombre d’emplois vacants reste élevé mais la décrue semble, cette fois, entamée (nous sommes revenus au niveau de mai 2021)



Le resserrement des conditions de crédit aux entreprises a anticipé les principales récessions du 21e siècle



L’indice des conditions financières de la Fed de Chicago suggèrent également un resserrement du crédit (l’indice est toujours, de justesse, négatif à l’heure actuel à -0.06.  un indice au-dessus de 0 indique des conditions financières particulièrement dures pour les acteurs économiques



Ca a l’odeur d’un bankrun , ça a le goût d’un bank run mais on n’appelle pas ça un bankrun



Quand la Fed pivotera, les banques commerciales devraient continuer à restreindre le crédit pendant un certain temps



L’indicateur avancé du Conference Board continue de s’enfoncer et d’anticiper la récession



En moins de 3 semaines, les "z’experts" de la Fed d’Atlanta ont divisé par 2 leurs anticipations de croissance pour le 1Q2023, le faisant passer de 3,5 à 1,7 %



Il semble que mes soupçons sur le fait que les "discount windows" de la Fed ne mettent pas fin au QT se confirme.  Powell veut continuer à assécher le marché et lui retirer des liquidités.



L’OPEP anticipe une croissance de la demande de pétrole nulle ou quasi nulle pour les USA et l’Europe

Bref, pour ma part, j’ai définitivement mis le concept "TINA" derrière moi pour adopter le concept "BAAA" (bonds are an alternative).

Dernière modification par Louis Pirson (05/04/2023 12h36)


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Favoris 1   [+6]    #22 06/05/2023 16h06

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ESTP

Avant la traditionnelle revue du S&P500, le non moins traditionnel update des résultats 1Q2023 des sociétés du S&P500. 

Les résultats sont, globalement et à ce stade, toujours moins mauvais que je ne le craignais.  Mieux même : les entreprises du S&P 500 enregistrent leur meilleure performance par rapport aux attentes des analystes depuis le quatrième trimestre 2021.

- A ce jour, 85% des sociétés ont publié leurs résultats pour le 1er trimestre 2023

- 79 % d’entre elles ont publié un résultat supérieur aux attentes (ce qui est légèrement supérieur aux moyennes historiques des 5 et 10 dernières années, respectivement 77 % et 73 %)

- Dans l’ensemble, les entreprises déclarent des bénéfices supérieurs de 7 % aux estimations, inférieurs à la moyenne sur 5 ans de 8,4 % et légèrement supérieurs à la moyenne sur 10 ans de 6,4 %

- La baisse mixte des bénéfices (combinant les résultats réels pour les entreprises qui ont communiqué et les résultats estimés pour les sociétés qui n’ont pas encore communiqué) pour le premier trimestre est de 2,2 % contre une baisse des bénéfices estimée de 6,7 % fin mars.

- Pour le deuxième trimestre 2023, les analystes prévoient une baisse des bénéfices de 5,7 %. Pour le troisième trimestre 2023 et le quatrième trimestre 2023, les analystes prévoient une croissance des bénéfices de 1,2 % et 8,5 %, respectivement. Pour l’ensemble de 2023, les analystes prévoient une croissance des bénéfices de 1,2 %.

Mouvements en portefeuille


Le week-end du 1er mai, j’ai passé énormément de temps à analyser une série de small/mid caps de la quote française.  J’ai finalement trouvé 2 sociétés qui répondent à mes critères : Clasquin et Bastide.  J’ai acheté une première position de ces deux sociétés.

J’ai également commencé la constitution d’un "portefeuille" de prêts en crowdfunding par l’intermédiaire de la plateforme Lookandfin. J’investis uniquement dans des prêts A+ ou A (ce qui signifie qu’outre la solidité de l’emprunteur, nous disposons soit de la couverture d’une assurance crédit (A+), soit d’une hypothèque en 1er rang (A) )  Pour le moment, j’ai effectué 3 investissements pour des rendements bruts variant entre 4,25 % à 7,50 % pour des durées variants de 2 à 3 ans.

REVUE DU S&P500 05/05/2023


PREAMBULE

Ce qui est exposé ci-après représente une "mise à plat" de mes réflexions concernant le marché boursier US.  Je ne prétends absolument pas déterminer l’orientation du marché et, d’ailleurs, pour mes propres opérations boursières, je peux parfois prendre le contrepied de ce qui est présenté ci-dessous.

La principale utilité de ce travail est de poser des garde-fous qui m’éviteraient de prendre des décisions trop radicales en nuançant la vision que pourrait avoir l’indécrottable bull que je suis depuis toujours.

Enfin, je rappelle que je suis un investisseur "value" qui, s’il trouve des opportunités, les achètera quelles que soient les conditions de marché.  Je ne peux plus pratiquer le DCA car l’épargne sur mes revenus professionnelles est devenue symbolique par rapport à la taille de mon patrimoine.  Des investissements réguliers n’ont plus beaucoup d’impact pour permettre de "moyenner".  De là découle mon obligation de tenter de "timer" un tant soit peu le marché.


CONTEXTE, STRATEGIE ET REFLEXION PERSONNELLE


Rien de nouveau à signaler.  Je reste sur les mêmes postulats :

1. Les USA ne pourront mettre fin durablement à l’inflation élevée sans passer par une récession
2. Toutes les récessions entraînent des corrections boursières

RESUME DE LA REVUE DES INDICATEURS


Tendance de marché  : bull
Récession : bearish
Marché de l’emploi : début de ralentissement
Valorisation du marché : très bearish
Sentiment du marché : légèrement bearish
Sentiment des analystes : légèrement bearish
Liquidités : légèrement bearish (anciennement "neutre")
Smart Money : légèrement bearish (anciennement "bearish")

I.    TENDANCE DU MARCHE


1. le placement des moyennes mobiles à 50 et à 200 jours

Quand la MM50 se situe au-dessus de la MM200, nous sommes en marché haussier.  Quand elle se situe en dessous, nous sommes en marché baissier.  Ca ne signifie pas que j’achète ou je vends en fonction de ce critère, ça signifie juste qu’il faut éviter de prendre des positions franches contre la tendance.  Ce qui n’empêche pas de se montrer raisonnablement contrarian comme en mars 2002 ou en novembre 2008.

Après la "golden cross" de janvier, la MM50 se maintient toujours vaillamment au dessus de la MM200 et augmente même son avance sur la MM200.

2. L’indicateur On Balance Volume



L’OBV reflète le volume des transactions et l’influence qu’exerce le volume sur les prix, à la hausse à la baisse.  Il permet donc de vérifier si la tendance des cours est confirmée par des volumes ou non.

Je constate que la dernière jambe de hausse d’avril n’a pas été confirmée par les volumes.

II.    RECESSION ?


1. et 2. Les courbes des taux 2 ans et 10 ans  et 3 mois et 10 ans 

Elles ont déjà été largement traitées. Le spread s’élargit toujours entre le 3 mois et le 10 ans (conséquence de la crise du plafond de la dette ?).  Par contre, le spread entre le 2 ans et le 10 ans a commencé à se rétrécir depuis début mars.  Je rappelle à toutes fins utiles que les 4 dernières récessions ont commencé APRES que les courbes se soient "désinversées".

3. Truck Tonnage Index :



Par le passé, cet indicateur était presque parfaitement corrélé avec le S&P500.   Aujourd’hui, la divergence entre l’indice boursier et l’indice "camions" reste importante.  Après avoir connu une hausse presqu’ininterrompue depuis août 2021, le "TTI" a entamé une tendance baissière depuis octobre et se décorrèle encore un peu plus du S&P500.  Au mois de mars, on assiste à une chute importante de l’indice, d’un niveau plus vu depuis la mise à l’arrêt de l’économie en mars 2020.

4. ISM "New Orders" :

Il s’agit d’une des composantes du célèbre ISM Manufacturier. Si l’ISM manufacturier représente, en lui-même, un indicateur avancé de l’activité économique permettant, souvent, d’anticiper les récessions, l’ISM "new orders" est, quant à lui, un indicateur avancé … de l’indicateur avancé.  Il permet d’anticiper la tendance de l’ISM Manufacturier.

Sur le graphique ci-dessous, j’ai repris la moyenne à 4 mois de l’ISM new orders (pour éviter les faux signaux qu’un indicateur passant brièvement sous les 50 pourrait envoyer).

Et c’est assez troublant : chaque fois que la moyenne à 4 mois est passée sous le seuil des 50, ce fut un bon timing pour vendre.



Stabilisation de la moyenne à  4 mois de l’indice pour le moment …

5. ISM Manufacturier

C’est l’indicateur avancé de la santé économique.  Un ISM sous 50 traduit une contraction économique.

Léger rebond en avril de l’indice mais il reste largement sous le seuil de 50 et ce, pour le e rebond s’est poursuivi en mars Après le léger rebond de février, l’indice est à nouveau en baisse et sous le seuil des 50 pour le 6e mois consécutif.

6. Baltic Dry Index :

Il mesure le coût de transport par bateau dans le monde entier.



Après un rebond de quelques semaines, l’indice semble se stabiliser à un niveau historiquement plutôt faible.

7. Confiance du consommateur :

On constate que chaque récession a été précédée d’une perte de confiance du consommateur américain.  Cet indicateur est en tendance baissière depuis la période "pré covid" (ce qui démontre, une fois de plus, le caractère "bullesque" de la hausse de 2021).



La tendance de fond reste baissière.

8. Case shiller index :

L’économie américaine est dépendante du consommateur mais aussi de son marché immobilier (lui aussi en situation bullesque en 2021).



Contre toute attente, l’indice a procédé à un léger rebond en avril … 

9. Pouvoir d’achat immobilier des ménages américains :



… bien que le pouvoir d’achat immobilier des ménages se soit légèrement tassé …

III. MARCHE DE L’EMPLOI


1.  La reprise dans le marché du travail intérimaire entamée depuis janvier s’est arrêtée en mars et la décrue s’est poursuivie en avril.



2. Les inscriptions au chômage



Il semble qu’un début de tendance à la hausse tende  à se dessiner.  Sa lenteur pourrait-elle suggérer un "soft landing" ?  Possible mais, comme on peut le voir ci-dessous, en 2007-2008, le début de la hausse s’est faite aussi tout en douceur … juste avant que la récession ne se déclare et que l’accélération à la hausse se fasse plus brutale.



3. Les temps partiels pour raison économique



Ils sont stabilisés à des niveaux équivalents à ceux du début de ce siècle

4. L’emploi chez les camionneurs



Après plusieurs mois de baisse, l’emploi chez les camionneurs s’est stabilisé en mars puis reparti à la hausse en avril.


IV.    VALORISATION DU MARCHE AMERICAIN


1. Price to book : 4,04

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 2,95
Plus bas crise covid (mars 2020) : 2,92
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 1,85
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 2.43

2. PER de Shiller : 29,14



Repères :

Moyenne 2000-2022 : 26,99
Plus bas crise covid (mars 2020) : 24,82
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 19,70
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 13,32
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 21,96

Plus bas 1ere guerre du golf (octobre 1990) : 14,82
Plus bas « choc Volker » (aout 1982): 6,64
Plus bas stagflation année 70 et choc pétrolier (décembre 1974) : 8,29

3. Prime de risque (per de Shiller inversé – taux des t-bond 10 y) : - 0,01 %

Repères :

Moyenne 2000-2022 : 0,70 %
Plus bas crise covid (mars 2020) : 3,20 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 2,12 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 1,78 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 0,61 %

4. "Buffet Indicator corrigé"
(capitalisation boursière US - bilan Fed / PIB) : 121,7 %

Repères :

Plus bas crise covid (mars 2020) : 95.8 %
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 57.7 %
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 37.5 %
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 64.5 %
Début du grand bull market 1982-2000 (août 1982) : 31,16 %

V.    PSYCHOLOGIE DES INVESTISSEURS


1. Ratio S&P500/consummer staples (comparaison de l’évolution du S&P500 avec le secteur le plus défensif de la quote, le secteur des produits de consommation de base (parmi les poids lourds de ce secteur, on trouve Procter and Gamble, Coca Cola, Pepsico, Walmart, Costco, Philip Morris, …) : 5,35

Repères

Moyenne 1998-2022 : 4,78
Plus bas crise covid (mars 2020) : 5,06
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 4,03
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 3,54
Plus bas éclatement bulle internet (septembre 2002) : 4,13
Plus bas marché baissier actuel (27/12/22) : 5,05

2. Ratio junk bonds/obligations sans risque (attrait du risque) : 0,846



Repères :

Moyenne 2007-2022 : 0,97
Plus bas crise covid (mars 2020) : 0,51
Plus bas crise de l’euro (août 2011) : 0,86
Plus bas crise des subprimes (mars 2009) : 0,75
Plus bas marché baissier actuel (04/03) : 0,73

3. EPCR 5 jours (mesure le rapport entre les options put et les options call) : 0,73

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (22/12) : 1,20

Un 4e"pic" a été atteint le 22/12 qui marque à nouveau un plus haut jamais atteint sur cet indicateur même aux pires moments de paniques de la crise de 2008-2009.  Un tel niveau aurait dû indiquer une période de capitulation finale dans un marché baissier violent … ce qui, manifestement n’est pas le cas.

Aujourd’hui, cet indicateur …n’indique plus rien du tout.   Je continue à le suivre malgré tout pour tenter de trouver des points d’entrée notamment lorsqu’un ratio élevé coïncidera avec un vix élevé (ce qui n’est pas le cas pour le moment)

Repères :

Plus haut crise de l’euro : 0.93
Plus haut crise du covid : 1.48

Marché baissier 2008-2009 :

Pic le 22/01/08 : 0,93
Pic 17/03/09 : 1.01
Pic 16/07/08 : 0.91
Pic 17/09/08 : 0.97
Pic 10/10/08 : 0.98
Pic 21/11/08 : 1.01
Pic 16/01/09 : 0.95
Pic 23/02/09 : 0.88
Pic 06/03/09 : 0.84

4. VIX : 17,19

Plus haut atteint depuis le début de ce marché baissier (07/03)  : 36,45

Le marché se maintien en zone "zen" …

Repères :

Plus haut crise covid (mars 2020) : 66,04
Plus haut crise de l’euro (août 2011) : 43,05
Plus haut crise des subprimes (novembre 2008) : 79,13
Plus haut éclatement bulle internet (septembre 2002) : 42,66

5. VIX1D

Comme je l’ai expliqué plus haut dans cette file, les 2 indicateurs de sentiments traditionnels ci-dessus  (le Vix et l’EPCR) ne "fonctionnent" pas depuis le début de ce marché baissier.   La raison de cette "non efficacité" est due  à l’utilisation croissantes des options dites "à expiration zéro".  Le Vix étant basé sur les options à 30 jours, le poids croissants des options "0 jour" sur le marché l’a rendu plus obsolète en termes d’indicateur.

Les options "0 jour" initient une position en début de séance et la clôture en fin de séance.  Aujourd’hui, elles représenteraient 40 % du total du marché d’options.

Le CBOE (marché des options de Chicago, "inventeur du Vix") vient de lancer un nouvel indicateur basé sur la volatilité des  options "0 jour", le CBOE 1-Day Volatility Index (VIX1D). 

En voici le graphique ci-dessous depuis sa création.  On constate que 3 des 4 "pics" de l’indicateur ont coïncidé avec un "creux" de marché qui s’est avéré être une opportunité de trade à moyen terme.   A contrario, les 2 "creux" ont coïncidé ou presque, avec des "pics" de marché.  Un nouvel indicateur à suivre selon moi que j’intègre dans ma liste d’outils d’aide à la décision.



6. Pourcentage d’actions dont le cours se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 200 jours : 39,68 %

Plus bas atteint au cours de ce marché baissier : 15,57 % (le 16/06 et le 29/09)

Repères :

Plus bas crise du covid : 10,2 %
Plus bas crise de l’euro : 14,9 %
Plus bas crise des subprimes : 7,1 %
Plus bas éclatement bulle internet : 25,2 %
Plus bas atteint depuis le début de ce marché baissier : 18 %

VI.    Optimisme des analystes et normalité des résultats des entreprises


1.    Prévision des bénéfices (yardeni.com)



Les anticipations de Yardenin n’ont pas été mises à jour depuis janvier.

2. Bénéfices prévus et réalisés, écart par rapport à la moyenne



Les bénéfices du S&P500 réalisés jusque 2021 et prévus en 2022, 2023 et 2024.  Depuis 2021, ils se situent largement au-dessus de leur moyenne + 31 %.  Par le passé, on peut constater que cette situation ne dure jamais longtemps. Depuis plusieurs mois, le consensus des prévisions (ainsi que le réalisé 2022) baissent de quelques "pouillèmes" à chaque point mensuel.  Cependant, pour le moment, malgré ces révisions à la baisse, les bénéfices attendus 2023 et 2024 restent "hors norme".

VII.    LIQUIDITES




Après avoir assuré la liquidité des banques qui le demandaient, la Fed continue à retirer, méthodiquement, des liquidités du marché …


VIII. SMART MONEY




Les insiders (CEO, CFO et actionnaires de + de 10 % de sociétés cotées) sont réputés anticiper les cycles boursiers.  Ils sont passés à l’achat (ligne bleue) lors des crises de 2008-2009, lors de la crise de l’euro et lors de la crise du covid mais aujourd’hui, ils sont toujours nettement vendeurs.


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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Favoris 1   [+6]    #23 20/05/2023 11h13

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ESTP

Je me suis livré à un petit "jeu" intellectuel, je ne suis pas certain qu’il me sera réellement utile pour ma stratégie d’investissement (d’autant qu’il confirme pas mal de choses que je pressens déjà).

L’idée consiste à tenter de déterminer le per normal que devrait présenter les marchés d’actions de différents pays représentatif.

Pour ce faire, je fais entrer en ligne de compte 3 variables :

1. la prime de risque par pays : c’est Aswath Damodaran  qui a fait le travail.  Il calcule la prime de risque en partant de la prime de risque moyenne des USA qu’il considère comme un pays sans risque et il l’augmente pays par pays sur base de 3 critères : spread des CDS souverains, notation des agences de notation et appréciation du risque "pays" par le PRS Group. 

2. le taux actuel des obligations d’état à 10 ans de chacun des pays

3. le taux de croissance prévu pour chaque pays au cours des 5 prochaines années.

J’obtiens le per "normal" en divisant 1 par l’addition la prime de risque pays et le taux des obligations d’état de laquelle on soustrait le taux de croissance. 

Ce qui donne le tableau ci-dessous … qui confirme généralement ce que je soupçonnais déjà : les USA, l’Inde et la Belgique seraient surévalués, la Chine, l’Allemagne, le Japon, la Pologne et les Royaume-Uni seraient sous-évalués.  Seules surprises de mon point de vue : le Brésil que  je pensais aussi sous-évalués mais c’était sans tenir compte d’un risque "pays" relativement élevé et la France que je trouve pourtant chère après le "boost du luxe" mais qui semble en fait "à son prix".


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Favoris 3   [+2]    #24 06/07/2023 19h20

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ESTP

JeromeLMNP, le 05/07/2023 a écrit :

Merci beaucoup Louis pour tout se partage de vos reflexions, un peu comme vous, j’attend la correction pour transferrer une partie de mes actifs sur les actions, ou sur des actions presentant un profil plus risquees.

Pour info regardez vous chaque indice ou avez vous un tableau de board qui vous deternine un "score" final et vous decidez de votre allocation uniquement en fonction de ce score?

Je n’ai pas de méthode particulière.  En fait, je suis plutôt généralement "full invest" actions avec quelques pouillèmes de liquidités ou d’obligations pour diversifier à minima. Mais depuis mi 2021, je suis "mal à l’aise" avec les valorisations générales du marché, essentiellement US mais aussi dans la plupart des pays d’Europe.  Ajouté au fait que j’ai la conviction qu’une récession est inévitablement comme porte de sortie de l’inflation, je  tente juste de contenir mes "pulsions" acheteuses. 

Selden a écrit :

En quoi trouvez vous que les canadiennes Richelieu et Enghouse sont sous-valorisées?

Certes les fondamentaux sont corrects mais en terme de sous-valorisation j’ai connu meilleures affaires smile.

Il y a sûrement des meilleures affaires, juste que je ne les ai pas trouvées ;-)  Etant donné que le temps que je consacre à l’investissement financier s’est fortement réduit ces dernières années, je suis certainement passé à côté de nombreuses opportunités et cette liste est très loin d’être exhaustive.

Pour évaluer une société, j’ai choisi 2 canaux.  Le premier, c’est de voir si, par rapport à ses valorisations passées, la société est cotée chèrement ou non.  Le 2e, c’est de tenter d’actualiser ses free cash flow en tenant compte d’un potentiel de croissance ou non.

Je vais prendre l’exemple de Richelieu qui semble vous interpeler.

1er canal : pour déterminer comment une société est valorisée par rapport à ses valorisations historiques, je travaille avec le price to book.  Les bénéfices peuvent varier dans le temps et une bonne ou une mauvaise année peut influencer les valorisations que le marché peut donner.  Avec le price to book, on a une valeur qui est stable dans le temps (citation de Walter Schloss, un des investisseurs qui m’a la plus inspiré).

Je constate que ces 10 dernières années, Richelieu a coté, en moyenne, à 3,26 fois ses fonds propres.  Aujourd’hui, elle ne cote que 2,88 fois ses fonds propres.  Pour revenir à sa moyenne, la société devrait donc coter à 47,28 CAD.

2e canal : l’actualisation des free cash flow en tenant compte de la croissance.

Pour calculer les free cash flow, je pars du résultat d’exploitation duquel je retranche les investissements de maintien et un impôt "conventionnel" (je prends 30 % d’impôt pour simplifier les choses).  Je déduis un intérêt conventionnel sur les dettes financières (quand la société en supporte).  Aujourd’hui, j’applique 6 % d’intérêt.  J’ajoute les charges non décaissés mais ne tient pas compte des variation du besoin en fonds de roulement qui pénaliserait les sociétés en croissance.  Pour les investissement de maintien, je les calcule de manière automatique.  Je regarde quelle a été la croissance du chiffre d’affaires ces 10 dernières années puis l’évolution des actifs fixes bruts (non amortis) sur la même période.  Je considère la partie de la croissance des actifs qui excède la croissance du chiffre d’affaires comme des investissements de maintien, le reste consistant en investissements de croissance.

Pour Richelieu, en appliquant ces différents calcul, j’obtiens les free cash flow par action suivant :

2022 : 3,45
2021    : 2,86
2020    : 1,92
2019    : 1,31
2018    : 1,27
2017    : 1,14
2016    : 1,10
2015    : 1,03
2014    : 0,89
2013    : 0,79
2012    : 0,80

Ensuite je calcule le rendement des capitaux investi en divisant le FCF par les fonds propres augmentés des dettes financières et diminués des liquidités et placements de trésorerie.

Pour Richelieu, j’obtiens les rendements sur capitaux investis suivant :

2022    : 20,90%
2021    : 26,29%
2020    : 22,54%
2019    : 15,49%
2018    : 15,87%
2017    : 16,27%
2016    : 18,08%
2015    : 18,22%
2014    : 15,68%
2013    : 14,92%
2012    : 15,16%

Ensuite, je détermine "d’instinct" le taux de croissance futur du FCF et  le rendement sur capitaux investis futur.

Pour Richelieu, j’ai choisi un taux de croissance de 8 % (ces 10 dernières années, le chiffre d’affaires a progressé de 13,5 % et le FCF de 15 %) et un rendement sur capital investi de 18 % (= à la moyenne des 10 dernières années).

Je détermine aussi un rendement exigé pour les capitaux à risque, rendement que j’ai fixé à l’heure actuelle à 10 %.

J’applique ensuite la formule reprise du livre de Bruce Greenwald (investir dans la valeur) qui est :

capital investi X (rendement des capitaux investi - taux de croissance)/(rendement exigé - taux de croissance). ce qui donne pour Richelieu : 16,51 X (18-8)/(10-8) soit 82,55.  A ce montant, j’ajoute les liquidités et placement de trésorerie et je retire les dettes financières pour obtenir une valo finale de 80,55 CAD.

Je prends la moyenne des 2 valorisations pour déterminer mon "juste prix", soit 63,91 CAD.

Voilà, j’espère avoir répondu à votre question quant à savoir pourquoi je trouve Richelieu sous-évaluée :-)


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[+10]    #25 27/12/2023 12h14

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Petit SAV macro économique de fin d’année


Depuis environ 18 mois, j’investis en fonction des convictions macro-économiques suivantes :

1. Déclenchement d’une récession au cours du 2e semestre 2023
2. Fin du cycle haussier long sur les actions  pour les segments "big cap-US-Techno-growth"
3. Début d’un cycle haussier long pour les actions des segments "small cap-émergent-commodities-value"
4. A long terme, niveau général des taux longs supérieurs au niveau que nous connaissons depuis une dizaine d’années

Où en sommes-nous ?

1. La récession


Force est de reconnaître qu’elle n’a pas eu lieu.  Est-ce à dire qu’elle ne surviendra pas ?  Je reprends divers indicateurs.

Le marché de l’intérim continue de montrer des signes de ralentissement



Mais la tendance à la hausse des demandes initiales de chômage reste timide



Par contre, les temps partiels pour raisons économiques poursuivent leur phase ascendante



Néanmoins l’emploi chez les transporteurs reste stable



Le nombre total d’heures travaillées reste dans une tendance baissière



On constate une divergence entre l’évolution du S&P500 et les ouvertures de jobs



Entre stabilisation et décroissance, le marché du travail US hésite sur les signaux à envoyer : soft landing ou récession ?

Entre temps, l’inversion de la courbe des taux reste sur des niveaux inédits



et la masse monétaire en circulation s’effondre à une vitesse plus vue depuis la 2e guerre mondiale



Depuis le 1er avril 2022,  la Fed a réduit le total de son bilan de 1 213 mia de dollar



et le compte courant du gouvernement fédéral a augmenté, après plusieurs soubresauts,  de 157 mia



cette double opération aurait donc, en principe, dû retirer 1 370 millards de dollars de liquidités disponibles.  Or, il n’en a rien été, le repo (c’est-à-dire les liquidités excédentaires déposées par les banques à la Fed) ont, dans le même temps, diminué de près de 1 000 millards, neutralisant par là même les effets du tightening de la Fed.  Quid lorsque les banques auront retiré l’entièreté de leurs excédents de liquidités ?



Je rappelle, à toutes fins utiles, que chaque fin de cycle de taux aux USA, s’est terminé par une "bonne" crise



2. Commodities


Les entreprises de matières premières et d’énergie reprennent leurs investissements, anticipant donc une période favorables pour elles.



Alors que, dans le même temps, les gestionnaires de fonds sous pondèrent le secteur dans leur portefeuille.



Les progrès technologiques continus permettent par ailleurs les sociétés pétrolières d’améliorer leur productivité et leurs marges comme en témoigne la hausse de la production américaine concomitante à la baisse du nombre de puits.



On anticipe une diminution de l’offre de cuivre à partir de 2027



3. Emergents


Les investissements étrangers en Chine diminuent (pour la première fois depuis … le début du siècle)



et la guerre commerciale avec les USA produit des effets dévastateurs avec une baisse de 18 % des exportations vers les USA



Néanmoins, la croissance reste forte dans les émergents et l’inflation généralement sous contrôle



Sur base du per de Shiller, les émergents restent moins chers que les pays développés et l’Europe moins chère que les USA



Conclusions


Même si ma conviction est un peu ébranlée, je continue de penser que les USA vont devoir passer par la case "récession" pour sortir définitivement de l’inflation. Certes la récession n’a finalement pas eu lieu en 2023 … elle a simplement été reportée à 2024 ;-)

Quant à mes autres convictions, elles demeurent intactes.  Je pense que dans les années qui viennent :

les small caps vont surperformer les big caps
le value va surperformer le growth
les actions mondiales vont surperformer les actions américaines
les commodities vont surperformer la techno

Je poste à nouveau ce graphique qui nous montre qu’historiquement, les pivots de la Fed ont été plus favorables aux obligations qu’aux actions.



Quand on voit que les ménages américains sont investis en actions comme jamais, on se demande quel pourrait encore être le carburant poursuivre la hausse ?


"Il faut être cupide quand les autres sont craintifs, et craintif quand les autres sont cupides." W. Buffett

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