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[+2]    #1 02/12/2014 21h46

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L’OPEP va sauver Esso ! ou presque

Le contexte maco est vraiment pourri. Surcapacités en Europe, mais depuis 3-5 ans je pense qu’on aa perdu 15-20% des capacités de raffinage en France.

Les coûts en énergie représente 30% du total des coûts pour raffiner. Avec un pétrole 30% moins cher, on a un peu plus de "marge" (mais les concurrents aussi).

Avec un prix du pétrole "bas" les raffineurs s’en sortent un peu mieux qu’avec un prix haut.

La marge est bien remontrée, depuis 3-6 mois ) 20-30€/T. Le point mort est vers 25€/T.

Si on maintient un pétrole à 70$ et un marge à ce niveau (voir un poil plus), on pourrait être rentable dans deux semestres.
Le premier semestre sera plombé par la variation du prix du pétrole dans les stocks. Ordre de grandeur stock 1,5 milliards => 30% sur la valeur, -500 millions…

Les gros arrêts sont déjà passé (donc au bon moment). J’espérais plus de fermetures de concurrents pour aider à la reprise, mais c’est limité malheureusement…

J’ai une micro-ligne, si le pétrole reste à ce niveau, je me tâte à en prendre un peu. J’ai un peu peur d’être trop contrariant et trop en avance sur le bon timing… Il faut surtout que le 70$ ne soit pas juste du court terme, mais sur un à deux ans…

Dernière modification par Super_Pognon (02/12/2014 21h46)

Mots-clés : esso, pétrole

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[+3]    #2 15/09/2015 13h35

Banni
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3 raffineries? Plutot 2 je crois! En France en plus…Effectivement c’est pas énorme est c’est passé sous mon radar désolé.
A mon avis, miser sur Esso s’apparente plus à de la spéculation qu’à de l’investissement car il suffit que la plus grosse raffinerie ait un long moment d’indisponibilité (celle qui fait plus de 50% de la capacité d’Esso: celle située à Notre Dame de Gravenchon j’imagine), sans parler du CAPEX de maintien qui peut exploser en cas de casse sur une unité de fabrication (pas rare du tout dans l’industrie du raffinage) ou que le prix du baril grimpe à la hausse pour que toute la thèse s’effondre.

Ceci dit le marché est irrationnel et vous pouvez peut être gagner si vous avez de la chance. Vous visez une PV mini de combien?

PS: je bosse dans une raffinerie (hors de la France)

Dernière modification par sheiko (15/09/2015 16h12)

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[+1]    #3 19/12/2015 12h38

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Un peu comme WpX ;-) il suffit que le baril chute pour que toute la thèse s’effondre.

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[+1]    #4 20/12/2015 03h30

Banni
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Bonjour Superpognon.
Ce que vous dites est intéressant. D’un côté vous ne comprenez pas pourquoi tout le monde se jette sur les producteurs alors que la marge est passée chez les raffineurs. De l’autre vous estimez qu’il faut essayer d’avoir un temps d’avance (l’industrie plastique).
(1) Justement avoir un temps d’avance sur la future remontée du cours du baril de brut consiste à s’intéresser aux producteurs aujourd’hui.
(2) Le sujet ici n’est pas de comparer producteurs et raffineurs mais plutôt de comparer Esso aux autres raffineurs. Le problème d’Esso est que 50% de la capacité de production dépend d’une seule raffinerie. En revanche Phillips 66, par exemple, est un pur raffineur bien plus diversifié (plus d’usines et un mix produit plus important). Pour info, l’unité de distillation atmosphérique dans une raffinerie est la toute première dans tout schéma de raffinage (https://commons.m.wikimedia.org/wiki/Fi … simple.jpg). Vous imaginez bien qu’un arrêt de cette unité signifie l’arrêt de toutes les autres situées en avale (qui ont vocation à traiter les flux issus de la distillation atmosphérique)…heureusement la raffinerie de Notre Dame de Gravenchon possède 2 trains de distillation (donc il reste 25% de capacité de raffinage…le reste sera certainement complèté par import/export de produits finis et donc plus chers à l’achat)
(3) L’industrie plastique est avale à l’industrie pétrochimique (elle même avale à l’industrie du raffinage)…donc attention à ne pas aller trop vite dans vos anticipations.
(4) Le PER ne me paraît pas être l’indicateur idoine pour analyser une raffinerie…peut être que le ratio VE/(EBITDA - Capex) serait plus adapté vu le caractère capitalistique du business.
Slts

Dernière modification par sheiko (20/12/2015 03h48)

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[+1]    #5 20/12/2015 14h57

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Malheureusement, vous ne faites pas la différence entre deux choses qui me paraissent fondamentales.

1) Le prix du pétrole est le fruit de plein de choses, dont personne ne sait comment ça finit. C’est prouvé, et pour ceux qui avaient un doute, ça l’a été il y a un an encore, à grand fracas. Je ne sais pas ce qu’ils vont devenir. Il faut juste le reconnaître. Pour le moment la situation géopolitique fait que la résultante est un prix bas et stable. Ca peut durer 3 jours ou 5 ans.

Miser sur les producteurs de bruts, c’est croîre que la dynamique va changer assez vite pour que la balance soit à nouveau en leur faveur.

Malheureusement, je n’ai ni accès au Kremlin, encore moins à Téhéran et pas du tout à Ryad. Je ne joue pas sur ce terrain.

=> très incertain et aléatoire. Pas vraiment le terrain pour un investissement ? Plutôt pour de la spéculation ?

2) Par contre, vous avez bien remarqué que la baisse des prix se propage, lentement, au travers de toute la chaîne. C’est une question de temps et de concurrence à environnement économique équivalent.
Sauf changement du prix du brut, cette propagation va se faire, il faut juste être patient.

Je me sens plus investisseur que spéculateur sur ce terrain.

Si on met la géopolitique de côté, oui le prix du baril mérite d’être élevé et maintenant. Mais ce n’est pas le cas, et est-ce que vos paris (ou investissements ?) tiendront plus longtemps que les jeux de géopolitiques ? Je n’en sais rien, et je ne m’y risque pas trop.

On est sur un mall, pas une big, donc oui, l’impact d’un éventement est plus important. Ça a un prix, et je le trouve faible. Les deux capi ont un ratio de 1/100.

Pour PSX, je vois EV/EBIRDA 8 (repris sur yahoo finance)
Sur ES, je trouve 2

Je n’ai pas touché aux CAPEX, etc… Même en retraitant, on a un ratio bas.

Ça donne une bonne idée de l’ordre de grandeur : une raffinerie explose, l’autre est toujours à -50% (j’exagère, un peu, on aura des frais de pollution, procès, etc…).

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[+1]    #6 21/12/2015 18h27

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@SuperP
Je pense que nous spéculons tous les deux en fait. Moi en croyant à un retour à la tendance structurelle du marché pétrole: hausse demande vs ressource naturelle limitée (hors hausse conjoncturelle de l’offre sur décision de l’Arabie Saoudite de monter le niveau de ses stocks de pétrole) et vous en prolongeant la tendance actuelle.
Ce qu’il faut retenir de mon intervention c’est qu’investir dans Esso comprend un gros risque du fait de la concentration de sa production. C’est comme si vous investissiez dans 2 boutiques chinoises d’Etam au lieu d’investir dans la chaîne de magasin mondialement implantée…

Dernière modification par sheiko (22/12/2015 04h13)

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[+4]    #7 19/02/2016 00h07

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Suite à l’engouement communicatif sur cette valeur de la part de Super-Pognon, avec qui je partage un grand nombre de lignes et de convictions (Signaux Girod, Total, CRCAs, oblig perpétuelles…), je me suis penché sur le dernier rapport annuel d’Esso.

Mon approche est résolument value, et je cherche à connaître la valeur patrimoniale de l’entreprise sans vraiment m’intéresser à la dynamique et à la rentabilité, et encore moins aux perspectives du secteur, avouant volontiers mon incapacité à deviner le futur du marché du raffinage/marketing européen.

Qu’avons-nous donc dans le bilan d’Esso qui cote ce soir 41.44 €/action ?

- Un petit peu de cash : 1.15 €/action
- Beaucoup de stocks. Valeur comptable de près de 80 €/action ! En plus, il s’agit de produits pétroliers, très fongibles et probablement liquides et faciles à écouler. On ne leur appliquera donc qu’une mini-décote de 5 %. En revanche, ils étaient évalués au cours du 31/12/2014 et le pétrole a encore baissé depuis. La valeur de ces stocks est donc de nouveau plus faible aujourd’hui. En utilisant le cours du Brent pour les dévaloriser (il faudrait aussi prendre le cours des produits dérivés pour valoriser les produits finis, mais la corrélation est énorme, donc le Brent est un bon proxy), on obtient des stocks pour 46.54 €/action.
- Des créances clients pour 34.97 €/action. Au lieu de mes 20% habituels, je ne les ai décoté que de 5 % pour les créances intra-groupe Exxon (c’est quand même du solide) et 10 % pour les autres.
Le volume des créances (6 jours de CA) et des stocks (12 jours) démontrant une rotation très rapide et des paiements quasi-systématiques à la livraison [ou plus probablement des escomptes de receivables] et n’appelant pas de vigilance particulière.
- D’autres créances (fiscales, prêts intra-groupe, etc.) de 12.54 €/action après petite décote de marge de précaution.

Soit un total d’actif net brut de 95.21 € par action

- Les dettes financières et fournisseurs représentent 105.78 €/action
- A cela s’ajoutent des provisions importantes, notamment pour engagement de retraite, dont je débats sur ce fil, et qui m’ont fait me poser pas mal de questions. On en a en effet pour près de 115 €/action au bilan ! Cela représente la bagatelle de 30 années de primes de départ au rythme actuel. Étant donné que mon horizon de valorisation est à disons 10 ans et qu’on ne raisonne pas vraiment dans une optique liquidative mais plus de valorisation pour une OPR, j’ai plafonné ces provisions à 10 ans de dépenses au rythme actuel, soit tout de même 41.01 €/action. N’hésitez pas à donner votre avis dans le fil dédié si cela vous interpelle, je serais ravi de revoir ma position sur ce point.

On a donc un actif net courant (le fameux net-net) bien négatif de -50.77 €/action !

- Peu d’immobilisations incorporelles qu’on comptabilise à zéro dans notre approche (même si les marques Esso / Mobil Oil doivent bien valoir un petit quelque chose, mais on le prendrait comme un bonus)
- Et dans les corporelles on avait encore des stations services et les deux raffineries. On connait le prix de vente des stations-services (125.6 MEUR pour une comptabilisation à 182.5 MEUR dans le bilan). Ces actifs ont été vendus à ce prix, cela rapporte donc 9.77 €/action
Les raffineries sont évaluées à 67.03 €/action dans le bilan et une note nous dit qu’elles sont revalorisées au dessus de leur juste valeur par une méthode d’actualisation des flux futurs, même en considérant un taux de croissance à l’infini nul (ce qui est l’approche la plus conservatrice possible). Cependant, deux éléments viennent mitiger ce constat : en cas de vente, les acheteurs potentiels se comptent sur les doigts d’une main et on se souvient avec quelle difficulté Petroplus a par exemple tenté de céder Petit-Couronne… J’appliquerais donc une décote de 40 %. Deuxième point : la vente des stations-services ont fait apparaître une sérieuse décote par rapport à une valorisation qui était censé être également au marché. Hors, les stations-services me semblent plus facile à écouler que les raffineries. Autre décote d’environ 40 % (l’écart entre la valeur comptable et la valeur réalisées de la branche distribution cédée). Ouf. Au total, je valorise les raffineries à 27.68 €/action.
- Enfin, tout un tas de participations plus modestes pour lesquelles on a pas mal de détails qui permettent de valoriser précisément. Je vous passe les calculs et hypothèses que j’ai utilisées. Tout comme des crédits d’impôts déjà dévalorisés par le groupe que je reprends à 50 %. Soit encore 22.61 €/action.

Avec tous ces ajustements, j’arrive à une valeur d’actifs nets de 4.31 € par action, bien trop basse pour envisager de rentrer sur Esso avec mes critères (très conservateurs j’en conviens, mais j’aime être très strict avec les comptes et que mon tableur finisse par me dire qu’il y a toujours une décote même en prenant le pire des scénarios)

Par ailleurs, les derniers exercices montrent une activité qui crame du cash (surtout en 2013 avec de forts Capex et un auto-financement négatifs et certes un retour à l’équilibre en 2014 sur la tréso)

Cependant, il est à noter l’extrême sensibilité de mon modèle aux hypothèses. Il suffit de valoriser plus agressivement les raffineries ou de considérer 100 % des crédits d’impôts (bref, d’être bullish sur le marché du raffinage en France) pour percevoir une décote importante. De même, il est tout à fait possible que les cash-flows de 2015 soient très bons (les rapports trimestriels pointant du doigt de très fortes marges de raffinage, des résultats opérationnels de 102 MEUR au premier semestre (8€/action), un baisse de l’endettement de 58 MEUR (4.51€/action) rien que sur le troisième trimestre, une baisse importante de nos fameuses provisions pour retraites mais malheureusement aussi des arrêts ne permettant pas de bénéficier pleinement de l’environnement et un programme de Capex plus important que l’année dernière) et servent de catalyseur au marché.

La thèse est donc très belle pour quiconque anticipe le maintien de marge de raffinage importantes, mais Esso ne me semble pas présenter de marge de sécurité suffisante pour que je m’y sente confortable en tant qu’actionnaire pour le moment.

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[+1]    #8 08/08/2016 12h00

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Ce genre de courbe peut paraître naïf mais je pense au contraire que ça peut être un bon indicateur de départ. J’avais fait ça pour Heliad, et cela avait été mon argument d’achat majeur à l’époque.
Un détail, cela aurait été plus clair d’ajouter 2016 et de voir la courbe bleu rejoindre le trait rouge, sinon on passe quelques secondes à se demander pourquoi la décote actuelle n’est pas sur la courbe.
Deux remarques me viennent :
- un premier graphe avec une courbe des fonds propres, avec une du cours de bourse, me paraitrait utile pour voir à quelle vitesse les fonds propres diminuent (ou augmentent ?),
- question beaucoup plus difficile, que vaut une raffinerie ? Pour le savoir, y’en a t’il qui se vendent ?

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[+1]    #9 08/08/2016 23h56

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Je suppose que c’est l’indice de complexité de ce tableau de wikipedia.
Esso (ExxonMobil) a deux raffineries en France, sur les 10 que compte le pays. Ses indices sont 6,3 et 9,4.

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[+3]    #10 06/04/2017 13h12

Banni
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En reprenant les mêmes arguments que précédemment, à savoir : la décote sur les fonds propres, avec la publication récente des résultats 2016, l’action Esso me paraît être un bon candidat pour mon PEA.

Au cours actuel de 40,00 EUR nous avons :

966 M EUR de fonds propres (chiffres du 31/12/2016) pour 12 854 578 d’actions en circulation. Soit 75,15 EUR de fonds propres par action => la décote actuelle sur les fonds propres est donc de 47%.

Historiquement, l’action a coté jusqu’à accorder une prime de +51% sur les fonds propres (en 2006). Sans aller jusqu’à cet extrême, dans un retour de cycle, il peut sembler raisonnable de tabler sur une prime de 20% sur les fonds propres à moyen terme. Ce qui donnerait un cours cible de 75,15 x 120% = 90,18 EUR.

Ce qui représente un potentiel sur le cours actuel de +125%.

En ce qui concerne les multiples de résultats, hors effet de stocks, à 94 M EUR de bénéfice, il ressort à 5,5x pour une capitalisation de 514,2 M EUR (action à 40,00 EUR). Pour les puristes, cela signifie un PER = 5,5x. Dans un contexte tendu de marges faibles. Donc, plutôt en bas de cycle.

Dans une situation de statut quo, avec un bénéfice qui stagnerait à env. 90 M EUR, payer une société 6x ses bénéfices, avec une décote proche de 50% sur les fonds propres (!), rassure quelque peu. Le tout éligible au PEA.

Surtout que la société n’a aucune dette financière :

Communiqué Esso (Résultats 2016) a écrit :

Les capitaux propres du groupe s’élèvent à 966 M€ et la position financière nette est positive de 191 M€.

source : Résultats annuels 2016
.
Et, nous avons en cerises sur le gâteau ces potentiels catalyseurs offerts (gratos ! wink ) :

- l’arrêt de raffineries de concurrents en France qui jugeraient l’activité non rentables ou des arrêts dus à des maintenances techniques = augmentation possible des marges pour Esso ;

- un potentiel de gain si les cours du pétrole repartent significativement et durablement à la hausse, car il y aurait alors une revalorisation significative des stocks (attention ! Le corollaire est aussi vrai : ce peut être aussi un point très négatif à la baisse, si les cours du pétrole tombent à des niveau abyssaux…) ;

- l’annonce du retour au versement d’un dividende pourrait attirer l’œil de la communauté financière sur le titre. Et la position financière le permet largement avec un excédent de 191 M EUR (= 37% de la valorisation boursière actuelle) ;

- et pour terminer : une possible sortie de la cote (de préférence, avec une prime…) initiée par la maison mère Exxon Mobil qui détient aujourd’hui plus de 80% du capital.

.
.
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[+3]    #11 13/05/2017 12h49

Banni
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Esso a publié un chiffre d’affaires en croissance de +44% sur le premier trimestre 2017 vs. T1 2016.

Cette hausse s’explique par la hausse des prix de l’énergie, ce qui signifie hausse des prix de ventes… mais aussi des prix d’achats ! Mais il y a quand même une nette amélioration de la marge qui passe de 26 € / tonne au T1 2016 à 30 €/ tonne au T1 2017.

Mieux, la marge d’avril 2017 est de 37 € / tonne vs. 22 € / tonne en avril 2016. Une hausse de +68% !

Enfin, on notera des investissements lourds qui vont atteindre 107 M EUR en 2017 alors qu’ils n’étaient que de 56 M EUR en 2016. Mais ils devraient à terme permettre des économies en améliorant les process et donc de continuer à porter la marge vers le haut.

Surtout que la situation financière le permet avec, pour rappel, un trésorerie nette qui reste largement excédentaire au 31 mars à 96 M EUR.

Dans ce contexte de clignotants au vert, on attend avec impatience le retour au dividende ! wink

Source : Communiqué de la société T1 2017

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[+1]    #12 07/06/2017 22h20

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Il y a une forte pression acheteuse sur le titre depuis fin avril  : Le cours a augmenté de 47% (38 € --> 56 €) accompagnée d’une augmentation forte des volumes. De 2000 titres/jour, nous sommes ces derniers jours entre 5000 et 12000 titres /jour.
j’avoue ne pas connaître qui court derrière ces volumes
Le Per est exceptionnellement bas mais ceci est lié à la variation de la valorisation des stocks due à la remontée du pétrole entre 2015 et 2016.
les marges brutes de raffinage remontent un peu : marge brute raffinage

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Dernière modification par stef (07/06/2017 23h01)

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[+3 / -1]    #13 13/06/2017 16h32

Banni
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Je viens de céder à 61,90 EUR toute ma ligne Esso pour profiter du bond de +4% ce jour.

Cette ligne avait été initiée il y a 2 mois et 1 semaine à 40,00 EUR suite à la publication des résultats annuels.

Certes, il reste du potentiel sur ce titre.
Nous sommes encore à 14 EUR des fonds propres de 75,15 EUR par action au 31.12.2016 et à un niveau PER de 8,5x (avec les 94 M EUR de bénéfices hors exceptionnels 2016) : c’est encore peu cher ! Surtout avec la cerise sur le gâteau du potentiel retrait de la cote par la maison mère Exxon.

Si je coupe cette position, c’est pour acter ma plus-value de +54,7% en 2 mois et quelques jours et pour récupérer du cash en PEA en cette période de marché "cher" (PER historique + abondance de liquidités avec de l’argent bon marche, merci la BCE).

Peut être que la vente est trop rapide. Possible.
Mais rationnellement, cette ligne représente le potentiel le plus faible de mon portefeuille. Il y a donc matière à arbitrer pour aller augmenter le potentiel moyen de mon portefeuille.

Ou bien, il y a aussi matière à augmenter ma part de cash. Ce n’est pas évident de ne pas être investi quand tout le monde achète. Mais attention au "faux coût d’opportunité", je préfère sousperformer sur les prochains mois et dormir tranquille. Et surtout… pouvoir me gaver en cas de retournement des marchés. wink

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[+2]    #14 01/07/2017 17h01

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aurelientrrigs a écrit :

Pourrais-je savoir quelle a été votre analyse et quels sont vos objectifs de cours sur Esso ? Comment expliquez-vous par ailleurs la surperformance de cette dernière depuis mai malgré un pétrole à la baisse ?

Début mai, j’ai acquis 3400 actions Esso au cours moyen de 43 euros. J’ai eu la chance de compléter mes achats avant la forte hausse du titre.

Le cours actuel est de 58 euros. la valeur d’actif net tangible est de 71 euros, le PER est de 8, le ratio CB/MBA est de 3.4 et le ratio CB/ANC est de 0.77.

Je conserve donc mes titres avec un objectif ambitieux de 95€ (soit +65%).

Cet objectif est établi ainsi, moyenne des 3 objectifs de cours suivants:
PER de 15, CB/MBA de 6, et une fois l’Actif Net Comptable.

Esso, en tant que raffineur, n’est pas négativement impacté par la baisse des cours du pétrole. Il est à la fois acheteur de brut et vendeur de produits pétroliers raffinés. La baisse des cours du brut n’engendre que des provisions exceptionnelles sur les stocks.

Pour juger de l’environnement de la société l’indicateur à suivre est la marge brute de raffinage publiée journalièrement sur le site de l’UFIP (quand ça marche).

Esso est une société qui a un chiffre d’affaire très important, de l’ordre de 600€ par action (VE/CA=0.1) mais une marge nette très faible de 0.8%. C’est le secteur du raffinage en Europe qui veut ça. On peut donc, d’une année sur l’autre, passer d’un gros bénéfice à une forte perte si l’environnement du raffinage n’est pas bon.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par Larbinator (01/07/2017 17h45)

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[+1]    #15 21/03/2018 10h26

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Juste pour info, on est à un plus bas au niveau de la marge brute de raffinage, voire même on approche les plus bas sur 4 ans. Si quelqu’un sait m’expliquer, je suis preneur…

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[+5]    #16 22/03/2018 20h56

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Je veux bien tenter une explication, veuillez par avance excusez ma méconnaissance profonde du sujet, je n’ai fait que le survoler, et ne suis de loin pas le plus doué pour les travaux de synthèse !
Je me doute également que vous avez déjà effectué des recherches de votre côté, ma réponse pourrait donc ne rien apporter !

Pour commencer, il convient de définir l’engagement de retraite, on peut pour cela se rattacher à la définition de l’ANC : avantages postérieurs à l’emploi payables après la cessation de l’emploi, autre que les indemnités de rupture du contrat et avantages sur capitaux propres.

On distingue deux régimes :
A cotisations définies (CD) : l’entreprise verse des cotisations d’un montant défini à un organisme externe, se détachant de toutes obligations juridiques. (SS, ARRCO, …)
Régimes à prestations définies (PD) : tous les régimes n’entrant pas dans la définition du premier ; dans ce cas, l’entreprise s’engage personnellement sur les montants à verser suite à la rupture du contrat. On peut penser en premier lieu aux retraites chapeaux dont on entend souvent parler, mais s’applique en fait à tous les salariés : les montants individuels sont moins importants, le cumul pas nécessairement.

Au niveau du traitement comptable, les CD seront enregistrées en charges lors de l’exercice du versement, et n’impactent donc le bilan que via le résultat de l’exercice.

Par contre, les PD répondent à la définition du passif
- L’existence d’une obligation envers un tiers : les salariés
- La probabilité de sortie de ressources : les prestations qui seront encore en vie et dans l’entreprise au moment de leur départ/mise à la retraite
- L’absence de contrepartie : peu probable que le salarié vienne retravailler, puisqu’il est à la retraite !

En ce qui concerne le montant comptabilisé
Il faut se référer aux règles d’évaluation des passifs : il doit être évalué via l’utilisation de méthodes fiables permettant d’estimer au mieux les ressources que devra sortir l’entreprise pour éteindre son obligation.
La méthode d’évaluation PD est la méthode actuarielle, que toutes les entreprises ne peuvent réaliser d’elles-mêmes, faisant le bonheur de spécialistes.
Pour faire simple, cette évaluation se base sur trois piliers essentiels :
* La prestation que s’engage à verser l’entreprise
Il faut donc définir les modalités de calcul de celle-ci, en fonction des salaires, de l’ancienneté, d’éventuelles réévaluations futures prévues, de la durée de la prestations, sa périodicité, …
* probabilité de présence du salarié lors de son départ/mise à la retraite
Si le salarié quitte l’entreprise avant cette date, l’allocation ne lui sera pas due : il convient donc d’être en mesure d’étudier la rotation du personnel, les taux de départ avant cette date, …
Idem en cas de décès prématuré, à calculer donc selon des tables de mortalités
* actualiser la dette future
La valeur de la dette future doit être comptabilisée à la valeur du jour de clôture. Là encore, il faut faire face à la difficulté du choix du/des taux d’actualisation, pour des durées qui peuvent s’étendre sur plusieurs décennies…

Concernant la comptabilisation
Cette comptabilisation obligatoire en normes IFRS ne l’est pas nécessairement sous tous les systèmes comptables ; c’est le cas du plan comptable français, qui permet de ne les indiquer qu’en annexe. (forcer toutes les entreprises à les comptabiliser d’un seul coup entraînerait une année sanglante en terme de résultat, d’où cette indulgence. Pour combien de temps ?)

On distinguera encore deux cas :
Si les salariés sont encore en poste, ces montant seront enregistrés sous forme de provision.
Pour les engagements envers des salariés ayant déjà quitté l’entreprise, il conviendra de les transférer vers un compte de charges à payer.
Il peut donc être intéressant, dans le cadre d’une analyse, de distinguer ces deux cas.

Lors de chaque clôture, et en présence d’un indice de changement de valeur, il conviendra d’évaluer ce que l’on appelle l’écart actuariel, et de le comptabiliser s’il est d’un montant d’une importance relative. Cette comptabilisation passe généralement par l’enregistrement d’une charge d’exploitation, tout en dotant le compte de provision/charge à payer correspondant. Ces écarts peuvent provenir du fait de changement d’hypothèses actuarielles ou de données ayant servie à estimer la valeur des engagements. (augmentation de la durée de vie, baisse des départs de l’entreprise avant la retraite, …)

A noter que ces engagements peuvent se traduire par l’allocation de ressources dans des actifs spécifiquement dédiés (police d’assurance par exemple), le montant à comptabiliser ne sera alors que l’écart entre le montant actualisé des prestations promises et la valeur de ces dits actifs. Je n’en suis pas certain, mais il me semble probable que les montant ainsi "sortis" de l’entreprise devraient être indiqués en annexe.

En somme, qu’il s’agisse de provisions ou de charges à payer, les montants comptabilisés sont des dettes que l’entreprise devra [edit : plus que] probablement régler à l’avenir, bien que l’échéance n’en soit pas certaine, et devraient donc être pris en compte comme tels, à mon humble avis, et du haut de ma compréhension limitée.

En espérant vous avoir apporté des éléments de réponses,

Dernière modification par wulfram (31/03/2018 20h22)

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[+1]    #17 22/03/2018 21h48

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ISTJ

Wulfram : je ne suis pas expert non plus puisque mes connaissances se limitent à ma lecture du livre Le Gestionnaire et les Etats Financiers présenté ici mais je trouve votre explication très bien.

Esso a écrit :

Le groupe n’a pas préfinancé ses engagements de retraite qui s’élèvent à 1 153 M€ à fin 2017.

Ce terme signifie qu’Esso n’a pas externalisé ses engagements de retraite à prestations définies en souscrivant à une police d’assurance par exemple. En gros, si je comprends bien le principe, elle a des engagements qu’elle assurera elle même dans le futur et au jour le jour. Au lieu d’avoir capitalisés ces engagements chez un organisme externe.

En 2016 elle a payé 48.9M€ et prévoyait de verser 51.8M€ en 2017.

Source : Annexe 4.1 du RA 2016 l’annexe est pas mal détaillée notamment sur les hypothèses de l’actuaire.

Sinon en complément :

RA 2016 Annexe 4.1.3 a écrit :

L’ordonnance du 9 juillet 2015 fait obligation aux entreprises de sécuriser une fraction augmentant progressivement de 10% à 50% des droits à la retraite liquidés au titre des régimes de retraite L137-11 (prestations définies) selon un calendrier étalé jusqu’en 2030.

La sécurisation peut se faire au moyen d’un ou plusieurs des dispositifs prévus par l’ordonnance, y compris le préfinancement à travers des contrats souscrits auprès d’organismes régis par le code des assurances, et des suretés réelles ou personnelles de type cautionnement.
Au 31 décembre 2016 les engagements des régimes de retraite à prestation définies L137-11 du groupe portant sur les droits à retraite liquidées s’élèvent à environ 588 millions d’euros. En application de cette ordonnance, le groupe devra sécuriser en 2017 au moins 10% des dits engagements pour les droits à retraite liquidés mesurés à la fin de l’exercice 2017.

RA 2016 Annexe 4.1.4 a écrit :

4.1.4 Paiements des retraites effectués en 2016 et montants prévisionnels 2017
Les paiements effectués au titre des prestations définies se sont élevés en 2016 à 48,9 millions d’euros. Les versements à effectuer en 2017 sont estimés à 51,8 millions d’euros.
Les montants versés pour le régime à cotisations définies ainsi que pour l’abondement prévu dans le cadre du plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) se sont élevés en 2016 à 5,6 millions d’euros. Pour 2015, les versements à effectuer sont évalués à un montant de 5,7 millions d’euros.


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[+1]    #18 31/03/2018 09h27

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Ma contribution pourrait apparaître simpliste, mais est-il vraiment pertinent d’effectuer tous ces calculs alors qu’il n’y a pas d’avenir pour le raffinage en France ?

Il y a certes des arguments pour miser sur un retrait de la cote, mais n’est-ce pas purement spéculatif ?

(Notez bien que, par pure spéculation, justement, je détiens quelques titres Esso acquis vers 44 euros.)

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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[+1]    #19 25/04/2018 22h41

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J’ai un souci sur les comptes 2017 de Esso.

Esso - Rapport financier annuel 2017

Pour calculer la marge brute d’autofinancement, je rajoute amortissements et provisions au résultat net.

Le compte de résultat page 29 nous donne:
Dotation aux amortissements: 109,7
Dotation aux provisions: 10,2

Le tableau des flux de trésorerie page 32 nous donne:
Amortissements et provisions: 163,7

Pourquoi cette différence, et quel chiffre retenir ?

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[+2]    #20 20/09/2018 15h45

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Le rapport financier semestriel est disponible sur le site de la société.

Deux informations intéressantes, la forte diminution de trésorerie est due à l’augmentation du BFR (et plus particulièrement à la constitution de stocks). Je ne suis pas sur de tout comprendre mais je crois que c’est dû notamment à l’arrêt de Gravenchon.

On notera également …

La société Esso S.A.F. a fait l’objet d’un contrôle fiscal sur les exercices 2013-2014-2015 et une proposition de
rectification a été notifiée par l’administration fiscale le 13 juillet 2018. La proposition de rectification porte sur la
rémunération versée à la société du groupe ExxonMobil Sales and Supply dans le cadre du contrat
d’approvisionnement en pétrole brut des deux raffineries de la société. La société est en désaccord avec la
proposition. Elle a formulé ses observations et se réserve le droit d’engager une procédure de recours contentieux
si l’administration confirme sa proposition. Le redressement éventuel d’impôt courant et différé résultant de la
proposition de rectification est estimé à environ 10 millions d’euros pour la période.

Autrement dit, l’administration fiscale considère que ESSO S.A.F a surpayé des biens/services auprès d’ExxonMobil Sales and Supply et remet ainsi en cause la déduction d’une partie des montants versés. Un redressement éventuel de 10m€ ça signifie un redressement en base d’environ 30m€ (avec un taux d’impôt de 33,1/3%).

Cela peut révèler une chose, nous ne sommes pas les seuls à penser que les relations entre Exxon et Esso ne sont pas à l’avantage des actionnaires minoritaires …

Ne serait-il pas venu le moment de nous fédérer à l’image de ce qui avait été fait pour Graine Voltz il y a quelques temps ?

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[+2]    #21 20/11/2018 23h00

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bonel a écrit :

Juste pour info, on est à un plus bas au niveau de la marge brute de raffinage, voire même on approche les plus bas sur 4 ans. Si quelqu’un sait m’expliquer, je suis preneur…

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … _titre.png

Les marges de raffinage sont en premier lieu impactées par le prix du brut : plus il est élevé, plus les marges sont basses et inversement ! Les autres facteurs de premier  (ou deuxième ordre) sont : la demande en carburants (1er ordre), l’état des stocks de produits raffinés, le pourcentage d’utilisation des raffineries (les raffineries ont besoin de "grands arrêts" et il arrive que les trimestres de grands arrêts de raffineries concurrentes coïncident : les marges vont alors augmenter sur une sous-région) et le prix d’électricité.

Et puis parfois une dose "d’effet parachute"…


Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)

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Favoris 1   [+4]    #22 01/05/2022 13h28

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Bonjour,

Je souhaite mettre en valeur certains éléments qui ouvrent à Esso (et le secteur du raffinage) la voie d’un "Game Changer" dont la durée semble importante et le levier (ne serait ce que mensuel) considérable.

Certains sur le site en ont parlé, le secteur est en plein boom, entre fermetures de raffineries les années passées en France pour faute de rentabilité, puis les tensions avec la Russie, mais aussi la décision de la Chine de réduire ses exportations de diesel. (le diesel représente autour de 45% des ventes d’ESSO)

Les deux raffineries d’ESSO représentent 30% des capacités de raffinages français.

La clef de tout ce sont les marges de raffinage. Nous avons la publication indicative quotidienne des marges de raffinage françaises de la veille sur le site de l’Ufip.

Si le premier lien est momentanément en hors ligne vous pouvez sortir le data brut avec des options sur le second:
https://www.ufip.fr/valeurs/datas/getcurrent
https://www.ufip.fr/valeurs/datas/custom

Le deuxième point important ce sont les stocks, la valorisation ce fait sur le dernier cours du brut (et des produits pétroliers) en fin de période (semestriel ou annuel, selon la publication).

Pour limiter l’influence des stocks la société publie un résultat opérationnel ajusté



Alors que la marge brute monte spectaculairement (marge de raffinage), les charges d’exploitations devraient rester stable le volume de raffinage devant être assez similaire.

Poursuite de la dynamique haussière des marges de raffinages en 2022:

Marge moyenne de janvier 30€/t
Marge moyenne de fevrier 28€/t
Marge moyenne de mars 84€/t
Marge moyenne de avril 157€/t


Pour revenir au S2 2021 vs S1 2021:







Concernant la trésorerie:



Au-delà de la hausse du BFR sur le S1 (principalement au T1 où je l’estime à 153M€) 2022, la génération de trésorerie est potentiellement si importante que je pose également cette observation:



Maintenant un petit focus sur les résultats du T1 d’Exxonmobil incluant ESSO SAF:

Avant tout, voici la capacité de raffinage d’EXXON en Europe et position d’ESSO SAF ici


Exxon a fait des pertes gigantesques sur les instruments de dérivés dans le raffinage (downstream) au T1, mais publie une forte hausse des marges de raffinage, il est important de rappeler qu’ESSO n’utilise pas de dérivés







Concernant l’impact des maintenances d’EXXON en Europe au T1, le trimestre de plus faible demande, la raffinerie d’ESSO de Gravenchon a fait des maintenances de certaines unités en mars, la raffinerie Belge d’EXXON (et non d’ESSO SAF) la plus grosse en Europe est en maintenance depuis mars, mais j’ignore si elle est totalement fermée ou non, une raffinerie d’EXXON en Italie doit fermer deux mois au S1 2022, mais je n’ai pas vu de date officielle.

On observera que lors de la maintenance tout le mois de janvier, l’an dernier, pour la deuxième raffinerie d’ESSO, le volume en CM3 a été peu impacté.



En reprenant la capacité de raffinage en Europe, je vous laisse observer ceci, ma conclusion c’est que l’impact est très limité  concernant le volume d’EXXON en Europe malgré les deux plus grosses raffineries ayant des unités en maintenance en mars (et toujours en maintenance concernant la raffinerie Belge)









Concernant les perspectives au T2 dans le raffinage EXXON nous dit ceci:



Ma conclusion c’est que le secteur du raffinage voit sa rentabilité exploser, les questions seront pour combien de temps ? Jusqu’à quel niveau ? Quelle sera la nouvelle moyenne de marge de raffinage dans ce climat de tensions sur les MP ?
La tendance de hausse des marges semblent MT, elles devraient rester élevés en 2022 à minima, chaque mois qui passe avec de tels niveaux de marges apporte des bénéfices gigantesques pour ESSO.

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Dernière modification par rallye (08/05/2022 11h26)

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[+2]    #23 25/05/2022 19h46

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INFJ

Bonjour AleaJactaEst,

Il est difficile de se prononcer précisément pour la rentabilité de cet exercice 2022 vu les informations faméliques que la société nous donne à chaque publication trimestrielle. On aura le fin mot de l’histoire lors de la publication semestrielle de Septembre.

Ce qui est sûr c’est que la marge de raffinage est actuellement de 88 euros par tonne selon l’UFIP pour l’année 2022 contre 14 euros par tonne en 2021. Mais la marge a fortement augmenté depuis la misérable guerre en Ukraine, avec une marge à 157 euros en Avril et 142 euros en Mai.

Depuis 2011, la meilleure année était 2015 avec une marge de raffinage de 45 euros par tonne. Sur cet exercice là, la société avait réalisé un résultat net hors effet stock de 204 millions d’euros.

Mais depuis la société a beaucoup travaillé sur ses coûts fixes. Il faut bien se rendre compte que les 10 années qui viennent de s’écouler ont été catastrophiques pour le raffinage en Europe et les sociétés ont dû s’adapter pour survivre. La preuve en est qu’en 2021, avec une marge de raffinage de seulement 14 euros, ils ont dégagé un résultat net de 181 millions d’euros hors effet stock, soit un résultat net équivalent à 2015 mais avec une marge trois fois plus faible (14 en 2021 versus 45 en 2015).

On peut donc s’attendre à une forte augmentation de ce résultat au titre de l’exercice 2022. A noter qu’avec sa valorisation actuelle, et sur la base des résultats 2021, Esso a un PER de 3,7. Par contre, l’augmentation du coût de l’énergie (gaz naturel) va également avoir un impact (difficile à estimer) sur la rentabilité des raffineries.

Le gain potentiel de l’effet stock est un artifice comptable qui n’a pas trop de valeur à mes yeux, même si il promet d’être également en hausse. Le rapport 2021 précise que les stocks au 31 Décembre s’élevait à 705 millions d’euros pour le pétrole et 763 millions d’euros pour les produits intermédiaires et finis. Sachant que le prix d’un barril de brent a bondi de 30-40% et que le prix des produits intermédiaires a augmenté de 30%, ça nous donne à la louche un effet stock de 400 millions d’euros mais tout ce qui va se passer jusqu’à la fin de l’exercice invalidera totalement ce calcul. Bref, là n’est pas l’essentiel.

Enfin, l’histoire des retraites est un non-sujet pour moi. Cela représente une provision d’environ 50 millions par an pour la respecter, ce qui, au niveau de l’échelle de rentabilité présentée ci-avant, est assez anecdotique. Cette provision, lissée sur les prochaines années, permettra d’atteindre le montant souhaité et de donner cette somme aux salariés lors de leur départ à la retraite. Cette somme de 1071 millions d’euros est la somme de toutes les indemnités que l’ensemble des salariés éligibles toucheront au moment du départ à la retraite. Ca n’est pas une dette immédiate, tous les salariés ne prenant pas leur retraite demain. D’ailleurs, dans son rapport 2019, ESSO précisait que 13% des salariés avaient moins de 30 ans, 50% avaient entre 30 et 50 ans et 37% plus de 50 ans.

Le rapport annuel 2021 présente les hypothèses de calcul sur les provisions à réaliser. La société prévoit de provisionner 50% de cette somme d’ici à 2030, 20% étant déjà sécurisé aujourd’hui. Enfin, il faut bien comprendre que cet engagement de retraite n’est valable que pour le personnel embauché avant le 1 Janvier 2020. Depuis cette date, les nouveaux employés n’y ont plus droit.

Bref, c’est une information mise en avant de façon importante dans la communication financière de la société et qui peut aisément faire peur, alors que dans les faits, c’est un non événement que la société gère selon les dispositions légales.

Par contre, il faut bien avertir sur la volatilité de cette action. Une armée de traders à la petite semaine passent leurs temps à entrer et sortir de l’action de façon journalière, instaurant de facto une volatilité qui peut faire peur vu le faible flottant de l’action. Rester attentif uniquement aux fondamentaux est une bonne façon de se défaire de ce bruit ambiant.

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Favoris 1   [+1]    #24 14/03/2024 12h54

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merci pour la correction, j’ai pris ce matin les chiffres de zonebourse de manière trop hâtive .. qui n’étaient pas à jour.
La situation reste toujours favorable :
La valorisation me semble toujours très basse dans l’absolu à 0,5x la book value alors que l’environnement macro des raffineurs est au baux fixe.
Les marges de raffinage sont encore très élevés .. avec de multiples sources de disruptions (pb raffineries, pb logistiques, pb géoponiques..) qui peuvent booster les marges de manière temporaire … alors que les capacités sont limitées (nombreuses fermetures en Europe pendant la derniere décennie, sous investissement mondial depuis contre choc pétrolier de 2015).

Le business des commodités est ultra cyclique déterminé par une faible élasticité du rapport offre / demande :
- lorsqu’il y a pénuries, les prix peuvent atteindre des niveaux quasi inenvisageable lors des période normales,
- lorsqu’il y a un excès d’offre, les producteurs produisent à perte et une course contre la montre s’engage pour la faillite des acteurs les plus faibles.

Les cycles sont sur le temps long étant donné le temps qu’il faut pour construire de nouvelles capacités de production.
Les raffineries sont aussi anti ESG .. impliquant moins de financements .. donc moins d’investissement … donc moins de capacité de production … impliquant à terme une pénurie d’offre … et in-fine un choc sur les prix.

Considérant cet environnement macro qui semble globalement favorable à MT, je pense que les raffineurs devraient côter à minima le niveau de fonds propres et ce, en dépit de l’ESG bashing sur les multiples de ces sociétés.

Je n’ai pas la réponse au bon niveau de décôte que le marché peut attribuer à ESSO. Je pense néanmoins que la forte génération de cash en 2023 devrait in fine être reversée aux actionnaires.
En chiffres :
- dividende 2023 : 26M€
- bénéfice net retraités des variations stocks et cours brut sur 2022 et 2023 : 1000M€ (publié 2022 : 512M€ + S1 2023 : 260M€ + estimation S2 2023 : 228M€)
On a potentiellement 975M€ de génération de trésorerie normative excédentaire. Même apres quelques capex green, capex dans l’extension du réseau de distribution ou reconstitution d’un niveau de cash de sécurité de cash au bilan, provision pour l’ancien généreux plan de retraite etc … il devrait rester largement de quoi faire un gros dividende !

Le dividende de l’année dernière avait fortement déçu à cause de l’importance du BFR qui avait explosé à fin 2022. Ce BFR devrait revenir à la normale à fin 2023.. et mettre en évidence les profits générés sur les deux dernieres années.

2024 est incertain … mais il semble qu’il y ai encore un déficit structurel de production. Pour preuve, les stocks américains de produits raffinés sont à un niveau anormalement bas à cette saison .. de quoi maintenir les marges à de raffinage encore à un très bon niveau .. A titre d’illustration,  Valero, plus gros producteur US est au plus haut historique !


"Espérez le meilleur, préparez le pire et attendez vous à être surpris" @StockPick_fr

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[+1]    #25 20/03/2024 22h40

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"Esso resulats a écrit :

Le résultat opérationnel du groupe Esso S.A.F. est un gain de 668 M€. Les effets stocks sont négatifs pour 169 M€. En 2022, le résultat opérationnel était un gain de 992 M€ et les effets stocks étaient positifs pour 313 M€.
Hors effets stocks et autres éléments d’ajustement, le résultat opérationnel ajusté de l’exercice est un gain de 884 M€ (contre un gain de 700 M€ en 2022) incluant des effets de change opérationnels positifs pour 21 M€ (négatifs pour 39 M€ en 2022). L’EBITDA ajusté (hors effets stocks et autres éléments d’ajustement) ressort à 964 M€ contre 782 M€ en 2022. Ce résultat reflète l’excellente performance opérationnelle et commerciale du groupe qui a su tirer parti de la force de ses marques et de l’environnement de marché dans un contexte de repli des marges de raffinage par rapport à 2022.
Le résultat financier est positif de 37 M€ (12 M€ en 2022) et comprend 19 M€ de dividendes reçus de sociétés non consolidées (15 M€ en 2022).
Après prise en compte des impôts courants et différés, le résultat net du groupe est un profit de 677 M€ contre un profit de 719 M€ en 2022.
Au 31 décembre 2023, les capitaux propres du groupe s’élèvent à 2 344 M€ en hausse de 568 M€, et la position financière nette est positive de 1 015 M€. Au 31 décembre 2022, les capitaux propres du groupe s’élevaient à 1 776 M€ et la position financière nette était négative de 751 M€. Les engagements de retraite non préfinancés s’élèvent à 450 M€ au 31 décembre 2023, après un versement de 190 M€ auprès d’un Organisme de Fonds de Pension au second semestre.

Excellents résultats même si on s’en doutait

Dividende à 15 euros et augmentation du cours depuis plusieurs semaines

Le renouveau de la belle endormie ?

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