PlanèteMembres  |  Mission   xlsAsset xlsAsset
Cherchez dans nos forums :

Communauté des investisseurs heureux (depuis 2010)

Echanges courtois, réfléchis, sans jugement moral, sur l’investissement patrimonial pour devenir rentier, s'enrichir et l’optimisation de patrimoine

Invitation Vous n'êtes pas identifié : inscrivez-vous pour échanger et participer aux discussions de notre communauté !

Attention Cette page affiche seulement les messages les plus réputés de la discussion.
Flèche Pour voir tous les messages et participer à la discussion, cliquez ici.

Flèche Prosper Conseil (partenariat) : optimisation patrimoniale et fiscale sans rétro-commission en cliquant ici.

[+7]    #1 29/07/2018 21h23

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

Mes réflexions sur l’impact d’une crise systémique sur les ETF. Je commence par expliquer ce que signifie une crise systémique pour les banques avant d’en arriver aux ETF, physiques et synthétiques.

1) Une crise systémique se traduit par un manque généralisé de collatéral pour les banques

Une crise systémique survient lorsqu’émergent des craintes généralisées sur la qualité des actifs des banques, mettant en doute leur solvabilité. Une crise de ce genre peut survenir de façon plus ou moins soudaine : parfois, une récession conduit à une forte augmentation des taux de défaut sur les prêts bancaires aux entreprises et/ou aux ménages ; quelquefois, le véritable risque des actifs bancaires se révèle d’un coup, par exemple lorsque le souverain perd tout d’un coup son accès aux marchés de capitaux (risque de défaut sur les obligations souveraines, massivement détenues par les banques du pays), ou lorsqu’un produit financier détenu massivement par les banques apparaît comme risqué (par exemple crise du subprime, entraînant la chute des ABS / CDO).

Confrontées à des craintes sur la solvabilité de leur consoeurs (les bilans bancaires étant par essence très opaques et complexes), les banques cessent de se prêter entre elles, entraînant un gel soudain du marché interbancaire (c’est ce qui s’est passé en Europe le 8 août 2007).

Par ailleurs, les banques font face à la défiance de leurs créditeurs et déposants, se traduisant par des fuites de dépôts hors du système bancaire et par l’impossibilité de lever des fonds sur les marchés de capitaux (titres de créances négociables, obligations etc.). Tout cela conduit à une forte incertitude sur la position de trésorerie de chaque banque - même parfaitement saine par ailleurs.

Pour ne pas s’effondrer soudainement en raison d’un manque de liquidité, les banques prennent des mesures drastiques :
- elles limitent leur activité de prêt ;
- sur le marché monétaire, si elles continuent à prêter, elles vont demander des actifs d’excellente qualité en garantie (collatéral), avec des décotes (haircuts) nettement rehaussées ;
- elles gardent précieusement leurs actifs éligibles aux opérations de la banque centrale (qui n’accepte que des actifs de bonne qualité comme collatéral) = la seule contrepartie qui continuera à leur prêter quoi qu’il arrive, (i) si elles sont solvables et (ii) si elles ont du collatéral éligible ;
- elles procèdent à des ventes d’actifs, même à perte (fire sales), en privilégiant évidemment la vente d’actifs non éligibles aux opérations de la banque centrale.

Que fait la banque centrale ? La banque centrale ne peut pas sauver une banque insolvable (c’est le rôle d’un Etat) ; en revanche la banque centrale peut prêter à des banques solvables en crise de liquidité :

- la banque centrale modifie les termes de ses opérations de politique monétaire pour faciliter l’accès des banques à sa liquidité : par exemple elle peut passer ses opérations en fixed rate / full allotment (ce qu’a fait la BCE en septembre 2008 après la chute de Lehman) : les banques solvables reçoivent autant de liquidité qu’elles veulent - dans la limite de leur collatéral éligible (c’est donc absolument crucial pour la survie d’une banque d’avoir autant d’actifs éligibles que possible).

- pour les banques solvables et systémiques qui n’ont pas assez de collatéral éligible, la banque centrale peut fournir des prêts en dernier ressort (Lender-of-Last Ressort), sous la forme d’Apport de Liquidité d’Urgence (Emergency Liquidity Assistance, ELA), contre des actifs normalement non éligibles en garantie, mais avec de très fortes décotes. La banque centrale prend plus ou moins le contrôle des actifs de la banque : elle choisit de façon discrétionnaire les actifs qu’elle prend en garantie pour l’ELA, en ciblant évidemment les meilleurs actifs. Cela signifie que ces actifs deviennent inaccessibles aux autres créditeurs et déposants de la banque en cas de défaut(C’est une de mes spécialités professionnelles : sauver des banques d’une crise de liquidité tout en protégeant la banque centrale, dans tous les scénarios.)

Il faut bien comprendre qu’une banque centrale, que ce soit pour la politique monétaire ou pour l’ELA, ne prête jamais sans collatéral (ce serait contraire à son statut, et ça finit toujours mal). La disponibilité de collatéral de bonne (ou assez bonne) qualité est donc le critère #1 qui va décider si une banque va survivre ou non à la crise systémique.

Les régulateurs et les départements de gestion des risques des banques vérifient en permanence la capacité d’une banque à avoir suffisamment d’actifs disponibles pour survivre à une crise de liquidité. C’est le sens de nouvelles régulations comme le LCR (Liquidity Coverage Ratio), et de l’attention des régulateurs et banquiers sur les risques d’assèchement du collatéral (collateral scarcity).

Pendant une crise systémique, la "valeur de liquidité" de la plupart des actifs chute brutalement, en raison (i) de la baisse généralisée des prix des actifs, (ii) de la hausse généralisée des décotes (haircuts) appliquées par les banques, voire celles de la banque centrale, et (iii) de l’exclusion soudaine par les prêteurs de certains actifs, voire des pans entiers des marchés financiers (pendant la dernière crise : ABS, certaines obligations souveraines de la zone euro etc.).

L’assèchement soudain du collatéral disponible a un impact majeur sur les banques, donc potentiellement sur les ETF, auxquels elles sont liées de façon multiple.

Il faut bien comprendre que ces effets n’arrivent pas seulement lorsqu’une banque fait défaut, mais bien avant, lorsqu’il y a un risque qu’une banque fasse défaut - les banques prenant les mesures décrites plus haut dès que les risques apparaissent.

Mon message est déjà bien long, je continuerai plus tard.

2) Effets potentiels d’une crise systémique sur les ETF physiques

3) Effets potentiels d’une crise systémique sur les ETF synthétiques

Mots-clés : crise systémique, etf (exchange traded funds), tracker

Hors ligne Hors ligne

 

[+3]    #2 31/07/2018 07h11

Membre (2014)
Top 20 Entreprendre
Réputation :   98  

delta a écrit :

Très intéressant ! Pourriez-vous nous donner brièvement quelques exemples "d’actifs éligibles aux opérations de la banque centrale" (dans la zone euro) ? _Merci_

La liste des actifs éligibles est publique et mise à jour en ligne. Ci dessous vous pouvoir ce qui est utilisé par les banques par type d’actifs :
Eurosystem Collateral Data

Grosso modo, obligations d’état, de banque, de société, actifs titrisés…

Dernière modification par Nek (31/07/2018 07h13)


Parrainage Bourse Direct et Fortuneo (code 12583139)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #3 31/07/2018 14h51

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

Lopazz, vous m’avez mal compris : les risques dont je parle (retraits des participants autorisés, risques de contrepartie sur les swaps, dégradation du pool de collatéral liée aux contraintes de liquidité de la banque mère, aspiration du collatéral éligible des ETF physiques par pension livrée, surconcentration des actions  bancaires dans les pools des ETF synthétiques, etc.) n’ont rien à voir avec un risque de défaut de BlackRock, Vanguard, ou un autre émetteur d’ETF. Ces risques peuvent se matérialiser bien avant qu’il y ait un quelconque risque de défaut sur ces émetteurs d’ETF.

Je vous invite à visiter en profondeur, comme je l’ai fait, les sites de BlackRock, Lyxor et autres importants émetteurs d’ETF : ils soulignent tous ces risques (en y apportant évidemment des réponses qu’il convient d’étudier), et expliquent bien qu’un investisseur doit les analyser. Il y a des mécanismes qui limitent ces risques ; il convient de réfléchir à leur efficacité en cas de crise systémique. Nier ces risques et ne considérer les ETF que sous l’angle des bénéfices, bien réels, qu’ils apportent à l’investisseur en termes de diversification, c’est ne voir que la moitié du sujet.

Comme dit, je prépare une présentation plus détaillée des risques, des mécanismes de mitigation et de leur efficacité en cas de crise systémique, qui sera j’espère utile pour qui veut avoir une approche raisonnée des ETF, et de l’investissement en général. Je mentionnerai aussi les initiatives en cours au niveau réglementaire.

Dernière modification par Scipion8 (31/07/2018 14h52)

Hors ligne Hors ligne

 

[+5]    #4 31/07/2018 22h49

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

@Fructif : 2007-2009 (aux USA) / 2007-2013 (en Europe) était clairement une crise systémique, et même une crise systémique carabinée ! Avec un mélange de prise de risque excessive par les banques et leurs clients (ça c’est l’ingrédient habituel) + de l’innovation financière pour distribuer les risques de façon opaque et incontrôlable (ABS, CDO) + du risque politique (menace d’éclatement de la zone euro).

Si la confiance dans le système bancaire (dans sa pérennité) est en jeu, c’est une crise systémique. Il y a plusieurs niveaux de confiance : celle des banques entre elles (quand elle disparaît, le marché monétaire gèle, ce qui peut arriver littéralement en une minute - je l’ai vécu), celle des investisseurs (acheteurs d’obligations, actions bancaires, certificats de dépôts), celle des déposants. En général, les banques réagissent en premier, puis les investisseurs, et enfin les déposants (et là en général c’est game over).

Les banques sont extrêmement leveragées : même parfaitement saine, aucune banque ne peut survivre à la perte (prolongée) de confiance de ses créditeurs et déposants. Les peurs d’un effondrement du système sont auto-réalisatrices : c’est la peur généralisée de l’apocalypse qui la déclenche, via la fuite des créditeurs et déposants (d’ailleurs je me dis que l’avènement des rumeurs via les réseaux sociaux crée de nouveaux risques pour la stabilité financière).

Evidemment, la banque centrale intervient très vite - et c’est uniquement parce que la banque centrale intervient que le système n’explose pas. C’est pour ça que vous avez le sentiment que le "cygne noir" ne se présente jamais ; en fait, le cygne noir vient de temps en temps, mais la banque centrale s’en occupe !

La banque centrale a des moyens d’action très puissants (cf. la "puissance de feu" de la BCE mentionnée ci-dessus), mais elle a 2 limites essentielles à son action : (i) elle ne peut pas prêter à des banques insolvables, et (ii) elle ne peut pas prêter sans collatéral.

Quand ces limites sont atteintes (heureusement c’est très rare), l’action de la banque centrale seule ne peut suffire : il faut d’autres mesures notamment pour rétablir la solvabilité des banques : c’était le cas du bail-in des dépôts à Chypre en 2013 (la crise systémique par excellence : liquidité + solvabilité).

Dans l’action de la banque centrale face à une crise systémique, le nerf de la guerre c’est le collatéral. La banque centrale s’assure le contrôle des actifs des banques qu’elle doit sauver comme prêteur en dernier ressort. Au besoin la banque centrale prend en garantie tous les actifs de la banque (c’est ce qu’on a fait à Chypre). Cela signifie qu’en cas de faillite / liquidation de la banque, la perte pour les autres créditeurs et déposants serait totale. (Heureusement, même à Chypre, même après le bail-in, la confiance est revenue peu à peu.)

C’est pour cela que pour le cas particulier d’une banque mère d’un émetteur d’ETF, j’essaie de réfléchir en termes de disponibilité (juridique) du collatéral : si les actifs sous-jacents de l’ETF ne sont pas rendus indisponibles (juridiquement) pour la banque mère - donc potentiellement pour la banque centrale en cas de crise de liquidité - cela signifie qu’il y a un risque pour l’investisseur en ETF (en situation de crise, c’est mon boulot comme banquier central d’aller chercher tout actif de bonne qualité en d’en prendre le contrôle pour sécuriser le prêt en dernier ressort = ELA = sauver la banque tout en protégeant la banque centrale).

Quand la banque centrale fournit des prêts en dernier ressort (ELA) et les sécurise par des actifs pris en garantie de façon plus ou moins forcée, au détriment (en cas de faillite) des autres créditeurs et déposants, évidemment elle ne le crie pas sur les toits ! Car cela pourrait accélérer la fuite des déposants et créditeurs, à rebours des objectifs de la banque centrale. C’est pourquoi les opérations d’ELA sont secrètes et les banques centrales communiquent au minimum.

Sous cette perspective :
1) un ETF émis par la filiale d’une banque est plus risqué qu’un ETF émis par une entité indépendante du système bancaire
2) un ETF physique sans prêt de collatéral est moins risqué qu’un ETF physique avec prêt de collatéral ou un ETF synthétique (avec lesquels la "remontée" du collatéral vers la banque / la banque centrale est possible)
3) un ETF physique où le prêt de collatéral se fait par nantissement (compte bloqué) est moins risqué qu’un ETF physique où le prêt de collatéral se fait par pension livrée (transfert de propriété = cela signifie que l’actif peut remonter jusqu’à la banque centrale)


Les situations d’ELA ne sont pas exceptionnelles : j’ai eu à en connaître une cinquantaine dans la zone euro, et j’en traite régulièrement dans les pays où on m’envoie (ça représente en gros un tiers de mon travail, mais c’est ma spécialité).

L’ELA permet juste de gagner du temps et de compenser la fuite des dépôts et créditeurs ; la banque centrale accompagne la banque pour prendre des mesures visant à rétablir la confiance.

En gros (sur la base de mon expérience) :
- dans 40% des cas, la banque sous ELA finit par revenir à la normale ;
- dans 50% des cas, l’ELA permet juste de gagner du temps pour une résolution de la banque sans trop de dégâts (rachat de la banque par une autre pour 1€, séparation good bank / bad bank, nationalisation…)
- dans 10% des cas, ça finit par une liquidation (ordonnée, si possible) : dans la zone euro pendant la crise, le cas le plus connu d’une liquidation de banque systémique (pour un pays) est l’IBRC : ça s’est bien passé, grâce à l’ELA

Une crise systémique correspond à une situation où toutes les banques sont touchées (toutes passent sous ELA) et où la perte de confiance se prolonge : la banque centrale touche aux limites de son pouvoir dans cette situation.

Il y a effectivement peu de crises systémiques "parfaites" - la plupart du temps elles sont avortées par la banque centrale (et aussi par l’Etat, parfois). Pour moi, des exemples parfaits sont l’Allemagne en 1931, la Grèce en 2011-2015 et Chypre en 2013. Un krach boursier "normal" (1987, 2000), une récession économique, ne sont normalement pas accompagnés par une crise systémique.

La fondation du système bancaire et de la démocratie est la même : la confiance (des déposants et électeurs). Donc les crises systémiques sont plus probables dans un contexte de déstabilisation politique : crise des années 1930, craintes d’explosion de la zone euro à partir de 2011.

J’ignore évidemment si la prochaine crise systémique aura lieu dans 1, 5, 10 ou 20 ans. Je sais simplement que les ingrédients nécessaires sont là : (i) prise de risque excessive (ça c’est inévitable), (ii) innovation financière mal maîtrisée / lobbying pour la dérégulation, et (iii) faiblesse budgétaire et politique des Etats. Il est possible que 2007 -2013, comme 1929, ne soit que la première étape d’une période longue de crises à répétition.

On peut sans trop d’imagination élaborer des scénarios de crise systémique pour la France :
- scénario de sortie de l’Italie de la zone euro
- scénario de changement politique radical (d’un côté ou de l’autre) en France en 2022

Ces 2 scénarios (improbables) auraient tous 2 des impacts systémiques en France, à mon avis.

Si vous me dites que les ETF, aux USA, ont bien traversé la crise systémique de 2008 : c’est vrai ; difficile d’émettre un jugement définitif, c’est peut-être dû (i) à la prédominance des ETF physiques aux USA, (ii) à la prédominance des ETF émis par des non-banques aux USA, (iii) à la (relativement) faible taille globale des ETF à l’époque, et/ou (iv) au fait qu’après Lehman, la Fed a réglé très efficacement les problèmes de liquidité en USD. Aucune certitude.

OK, j’essaierai de faire une comparaison dans un scénario de crise entre ETF (de différents types) et autres actifs.

A mon avis, il faut toujours raisonner en termes de propriété juridique des actifs sous-jacents :
- un titre vif que j’ai acheté par ma banque est ma propriété légale : il ne peut être saisi ni utilisé comme garantie par quiconque sans mon autorisation (sauf fraude, auquel cas la garantie de 70k€ est activée) ; en cas de faillite de la banque je le récupère directement
- un OPCVM (ETF ou autre) ne me donne droit à aucun droit de propriété sur les actifs sous-jacents ; la garantie de 70k€ fonctionne aussi pour les parts d’OPCVM mais elle n’est efficace qu’en cas de fraude. Ma crainte pour les ETF est une dislocation du prix sans lien avec les actifs sous-jacents si les risques divers se matérialisent (conflit d’intérêt, remontée des bons actifs à la banque mère, retrait des participants autorisés etc.)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #5 01/08/2018 08h54

Membre (2011)
Top 20 Actions/Bourse
Top 20 Obligs/Fonds EUR
Top 20 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Réputation :   651  

Scipion8 a écrit :

@Fructif : 2007-2009 (aux USA) / 2007-2013 (en Europe) était clairement une crise systémique, et même une crise systémique carabinée !
(…)
Si vous me dites que les ETF, aux USA, ont bien traversé la crise systémique de 2008 : c’est vrai ; difficile d’émettre un jugement définitif, c’est peut-être dû (i) à la prédominance des ETF physiques aux USA, (ii) à la prédominance des ETF émis par des non-banques aux USA, (iii) à la (relativement) faible taille globale des ETF à l’époque, et/ou (iv) au fait qu’après Lehman, la Fed a réglé très efficacement les problèmes de liquidité en USD. Aucune certitude.

Les ETF existent depuis 1993 aux États-Unis, 2003 en France. Ils ont passé un certain nombre de crises, et donc apparemment des crises "systémiques carabinées". En 2008 les ETF étaient beaucoup moins répandus, mais bien présents. Il y avait plus entre 1500 et 2000 ETF à cette époque dans le monde (5000 maintenant) (pour les puristes, je compte les ETP et non purement les ETF). D’ailleurs, le nombre des ETF a été en forte augmentation durant ces années de crises systémiques. Ils ont dû plutôt bien s’en tirer.

En Europe, il y avait 419 ETF (pas ETP ici) en 2007, 614 en 2008 et 817 en 2009 (1600 aujourd’hui). En 2008, la moitié des ETF européens étaient à réplication synthétique. Et suite à la crise la part du synthétique a augmenté pour arriver à un maximum de 2/3 en 2012.

Ainsi, on peut observer que l’ensemble des ETF du monde, physiques, physiques avec prêt de titre, à réplication indirecte, etc. ont largement survécu au krach. Tellement bien, que l’ensemble des professionnels mondiaux en ont redemandé ; ils ont même demandé plus de synthétique en Europe.

Alors je ne dis pas que ce soit bien passé "seulement" pendant les crises de 2000, 2008 et 2011, prouve que ça se passera bien à l’avenir. Cela étant c’est quand même un signe.

J’ai l’impression qu’on est à la recherche de quelque chose qui n’a encore jamais existé. Pourquoi pas, c’est un exercice intellectuel comme un autre.

J’ai aussi l’impression que c’est faire le choix de sous-performer toute sa vie d’investisseur hors crise systémique (car oui, je pense que faire le choix de ne pas investir mondialement dans un PEA fait perdre beaucoup de points - par exemple), pour mieux s’en sortir pendant LA crise systémique (que l’on a pas encore vu). Ça peut être un choix. Il y a des gens qui construisent des abris nucléaires dans leur jardin, alors pourquoi pas.

Dernière modification par Fructif (01/08/2018 09h09)

En ligne En ligne

 

[+1]    #6 01/08/2018 15h09

Membre (2014)
Réputation :   99  

Bonjour Scipion,

Je crois qu’il ne faut pas oublier plusieurs éléments dans votre analyse. Ma réponse est basée sur la réglementation française, mais les réglementations sont assez homogènes en Europe.

- La société de gestion est indépendante de sa société mère, si la banque fait faillite, il n’y a aucune raison qu’il en soit de même pour la société de gestion.

- les ETF sont avant tout des fonds, à ce titre, leur gestion n’est pas de la seule responsabilité de la société de gestion, mais une responsabilité conjointe de la société de gestion et du dépositaire.

- En ce qui concerne la propriété des actifs, il faudrait plutôt analyser les ETF comme une copropriété entre chaque porteurs de parts. Il est d’ailleurs possible dans certains réglement de demander le rachat en part au prorata des actifs disponibles. C’est en particulier très différents par exemple des warrants.

Ce qui est prévu par le régulateur en cas de faillite d’une société de gestion:
reprise de la gestion par un autre prestataire, le dépositaire reste le même, cela peut aller très vite surtout si la gestion comptable est elle-mêm déléguée à une autre entité. Au pire il y a blocage des souscription rachat sur la période, mais les actifs représentant la valeur du fonds sont toujours là => la performance du fonds continue à suivre celle de l’indice.

Pour un ETF synthétique c’est à peine plus compliqué, il faut que la société de gestion qui reprend la gestion ait signé les contrats types avec la contrepartie en place, sinon, elle devra faire une novation pour transférer la contrepartie de l’ETF. La encore c’est assez simple, les indices étant très liquides, les coûts de novation sont particulièrement faibles.

Autre points à noter en ce qui concerne les ETF synthétiques (en particulier s’ils ont une taille significative), il n’y a bien souvent aucun collatéral: chaque jour le swap est amendé pour prendre en compte la nouvelle taille du fonds, et les échanges de cash sont réalisés pour le réinitialiser. 

Le sujet des prêt/emprunts de titres concerne surtout les ETF physiques, avec un objectif d’optimiser la fiscalité des dividendes ou d’apporter un peu de rémunération supplémentaire. Sur ce sujet, je vous invite à vous interroger aussi sur vos titres détenus en direct: bien souvent vous autorisez également votre banque à utiliser ces titres pour des opérations de pret/emprunt de titres, à leur seul profit.

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #7 01/08/2018 15h49

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

@Skywalker31, FunnyDjo : Comme dit par FunnyDjo, il vaut mieux attendre la fin de discussion pour que j’exprime une opinion sur des ETF particuliers, car ma propre vue peut changer selon les arguments échangés (notamment s’il apparaît que j’exagère certains risques).

En l’état actuel de ma compréhension, j’aurais les préférences suivantes :

1) mix d’ETF et de titres vifs (très diversifiés) - c’est ce que je fais avec mon portefeuille, même si pour l’instant la proportion d’ETF est très faible chez moi ;

2) diversification des ETF par émetteurs (pour moi c’est un principe de base : plus le produit me semble complexe ou risqué, plus il faut diversifier) ;

3) préférence pour les émetteurs non-bancaires (BlackRock, Vanguard, par exemple, effectivement) ;

4) pour les émetteurs bancaires, forte préférence pour les ETF physiques sans prêt de titres (comme les "Core" ETF de Lyxor) ;

5) utilisation limitée d’ETF synthétiques (et en tout cas avec diversification des émetteurs), après vérification du pool de l’ETF (cf. site des émetteurs : vérifier notamment la part des actions bancaires, notamment de petites banques), et surtout pour des marchés peu liquides pour lesquels les ETF synthétiques sont plus performants que les ETF physiques.

Bon, tout ça peut changer, et d’ici la fin de la discussion je devrais avoir des vues plus précises.

Je prévois de présenter ici une analyse des pools de quelques ETF synthétiques d’émetteurs français, en ciblant les plus gros et ceux éligibles au PEA.

@FunnyDjo : les ETF SPDR sont émis par State Street Global Advisors (SSGA), division de State Street Corporation, qui est un prestataire de services financiers (pas vraiment une banque) très réputé. Rien à avoir donc avec Standard & Poor’s :heureusement, il y aurait un sacré conflit d’intérêts ! ;-)

@Mevo :

1) Oui, il faut que je me méfie d’une construction téléologique - visant à valider mon intuition de départ, même si bien sûr celle-ci est correcte ;-) C’est un débat contradictoire, il y a suffisamment de connaisseurs (et partisans) des ETF ici pour qu’il y ait un débat contradictoire instructif pour tous. A chacun ensuite de se faire son idée. En tout cas j’essaierai d’être rigoureux et d’étayer mes arguments lorsque je discuterai chaque risque (j’essaie de bien comprendre les points de vue des émetteurs d’ETF : BlackRock notamment a publié plusieurs notes très instructives). (Je n’ai pas encore commencé la discussion technique sur chaque risque, hein, je posais juste certains éléments en préambule, comme le comportement des banques lors d’une crise, l’ELA, etc. car je les utiliserai plus tard.)

2) Les divers risques sont bien réels, hein, ce n’est pas un scoop : ils ont été maintes fois soulevés par des régulateurs, par des gestionnaires (peut-être biaisés), et surtout par les émetteurs d’ETF eux-mêmes ! Le débat est juste sur la quantification des risques et les pare-feu éventuels.

3) L’Apport de Liquidité d’Urgence (ELA) correspond à une situation où la banque n’a pas le choix : elle doit demander l’aide du "prêteur en dernier ressort" (la banque centrale), sinon elle coule immédiatement (elle n’a plus de cash, ne peut plus emprunter sur le marché et fait face à des demandes de retraits de cash).

Dans ces conditions, la banque centrale vérifie d’abord si le management de la banque est coopératif (= obéissant). Si ce n’est pas le cas, on le change immédiatement (c’est le superviseur qui fait ça). Ensuite on fait signer à la banque un document juridique (Accord Cadre / Master Agreement d’ELA) qui définit toutes les obligations de la banque vis-à-vis de la banque centrale : supervision renforcée, reportings réguliers, mesures correctrices (ventes d’actifs, suppression des dividendes, réduction des frais etc.). Et surtout qui donne à la banque centrale toute latitude pour demander à la banque de mobiliser ses actifs (désignés par la banque centrale) comme collatéral pour l’ELA. Evidemment, on opère dans un cadre légal : on se contente de mobiliser les actifs de la banque, on ne touche pas à ceux de ses clients.

L’actif de la banque qui correspond à un dépôt bancaire, c’est le cash : dans cette situation, il n’est plus là, hein. En revanche, les titres appartenant aux clients sont sur des comptes bloqués et pas mobilisables en garantie par la banque sans l’accord préalable explicite des clients (sauf fraude). Donc ils ne sont pas accessibles à la banque centrale.

4) En investissant dans un OPCVM, on achète une part d’OPCVM (qui est couverte par la garantie des titres et un cadre réglementaire protecteur), mais on n’a pas directement un titre de propriété sur des actifs réels comme une action. Le risque, à mon sens, est sur le prix de la part de l’OPCVM, qui peut être décorrélé du prix des actifs réels sous-jacents si certains risques se matérialisent.

Si ma compréhension est correcte, pour un ETF, seuls les participants autorisés peuvent demander un repaiement en titres (in kind) des parts d’ETF (sur le marché primaire des ETF). Je serais très favorable à ce que cette possibilité soit étendue aux investisseurs finaux (sur le marché secondaire des ETF), mais à ma connaissance ce n’est pas le cas.

Cela dit, sur ce point particulier, le débat pour moi n’est pas ETF vs. OPCVM, mais plutôt OPCVM vs. titres vifs - les ETF des émetteurs européens (pour la plupart) posant juste en plus des problèmes particuliers en raison de leurs liens avec leurs banques mères.

5) Pour un ETF synthétique, je ne vois pas ce qui empêche juridiquement la banque de mettre dans le pool de l’ETF des actifs qui n’ont rien à voir avec ce que ciblait l’investisseur final. Moi, perso, si j’achète un ETF S&P500 je serais modérément heureux de me retrouver massivement exposé à des actions de petites banques ibériques plus ou moins fiables (et j’en ai trouvé en regardant les pools, hein).

Idem pour des ETF physiques, si le prêt de titres se fait par pension livrée (= transfert de propriété) et que certaines décisions sont prises (par la banque elle-même ou par la banque centrale) pour conserver les bons actifs avec la banque, il pourrait y avoir des surprises pour l’investisseur final.

Ces risques ne sont pas théoriques, ou alors il faudra me montrer ce qui empêche juridiquement leur matérialisation. S’ils l’étaient, tout le monde adorerait les ETF synthétiques (supérieurs aux physiques dans la réplication) ou le prêt de titres des ETF physiques, et Lyxor ne lancerait pas des ETF "Core".

Pour moi, le risque essentiel pour les ETF n’est pas un risque lié à un défaut bancaire (même si ce risque existe aussi, bien sûr), mais le risque que les banques mères abusent de la flexibilité, aujourd’hui très grande, que leur donne le cadre juridique et réglementaire actuel de la plupart des ETF. Si la probabilité de tels abus est faible en temps normal, il en est autrement en cas de crise systémique où la survie des banques est en jeu.

Dernière modification par Scipion8 (01/08/2018 15h51)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #8 01/08/2018 17h15

Membre (2013)
Top 20 Actions/Bourse
Top 20 Obligs/Fonds EUR
Top 10 Invest. Exotiques
Top 20 Crypto-actifs
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 10 SIIC/REIT
Réputation :   538  

Scipion8 a écrit :

3) on se contente de mobiliser les actifs de la banque, on ne touche pas à ceux de ses clients.

les titres appartenant aux clients sont sur des comptes bloqués et pas mobilisables en garantie par la banque sans l’accord préalable explicite des clients (sauf fraude). Donc ils ne sont pas accessibles à la banque centrale.

Les titres des ETFs ne sont visiblement pas plus accessibles à la banque.

Scipion8 a écrit :

4) En investissant dans un OPCVM, on achète une part d’OPCVM (qui est couverte par la garantie des titres et un cadre réglementaire protecteur), mais on n’a pas directement un titre de propriété sur des actifs réels comme une action. Le risque, à mon sens, est sur le prix de la part de l’OPCVM, qui peut être décorrélé du prix des actifs réels sous-jacents si certains risques se matérialisent.

Sur la décorrélation du prix, j’ai déjà répondu: Et alors ? C’est quelque chose qui durera une période et qui se résoudra ensuite. Le prix des titres vifs peuvent aussi devenir assez fantaisistes pendant une période plus ou moins longue. Tout cela n’est important que si on veut absolument sortir à ce moment là.

Et si une décorrélation se mettait à exister, ce qui me parait improbable, c’est arbitrable (idéalement par les participants autorisés, mais tout le monde peut le faire en attendant un retour à la normale, qui arrivera tôt ou tard, hors fin du monde [financier], d’une manière ou d’une autre [peut-être par le biais d’une liquidation de l’OPCVM]). Même sans arbitrer, ça créé des opportunités d’achat ou de vente en fonction de si l’ETF se met à coter avec une prime ou une décote par rapport à ses actifs.

On n’a pas directement de titre de propriété sur les actifs, pareil: Et alors ? Si un investisseur immobilier créé une SCI, disons à l’IS, et que la SCI détient son bien immobilier, il n’a pas non plus "directement" de titre de propriété sur le bien immobilier. Et encore, ça, c’est dans le cadre d’une SICAV, dans le cadre d’un ETF, si ! Les détenteurs de parts ont un titre de propriété sur les actifs, ils sont copropriétaires. Ce serait équivalent à une indivision en immobilier. Ils ne peuvent certes pas décider de prendre leur portion de titres, ou de déclencher une liquidation, mais ils ont bien un titre de propriété. C’était bien l’objet du message précédent.

L’important dans OPCVM est sans doute le "C": Collectif. Si tout le point est de dire "je veux faire ce que je veux, comme je le veux, disposer des titres vifs à ma guise, être libre de prendre toute décision les concernant, etc." alors il ne faut pas aller sur du collectif, ça semble couler de source. C’est comme un appartement dans une copropriété vs une maison, oui vous ne déciderez pas tout seul de repeindre la façade.

Scipion8 a écrit :

5) Pour un ETF synthétique, je ne vois pas ce qui empêche juridiquement la banque de mettre dans le pool de l’ETF des actifs qui n’ont rien à voir avec ce que ciblait l’investisseur final. Moi, perso, si j’achète un ETF S&P500 je serais modérément heureux de me retrouver massivement exposé à des actions de petites banques ibériques plus ou moins fiables (et j’en ai trouvé en regardant les pools, hein).

Alors là, j’ai une mauvaise nouvelle pour vous: C’est tout le principe de fonctionnement des ETFs synthétiques que d’avoir des actifs qui n’ont rien à voir avec votre cible. Par exemple, justement pour rendre l’ETF éligible au PEA.

Reste des principes de diversification et de répartition du risque à ce niveau là, de la part de l’émetteur.

Ensuite, vous n’êtes PAS exposé aux actifs réellement détenus par l’ETF synthétique, vu qu’il y a les swaps qui font que vous êtes réellement exposé à la cible voulue. C’est là qu’il faut alors éventuellement démontrer pourquoi ça peut merder au niveau des swaps si vous voulez "gagner" cette démonstration. Bonne chance.

Scipion8 a écrit :

Idem pour des ETF physiques, si le prêt de titres se fait par pension livrée (=  transfert de propriété) et que certaines décisions sont prises (par la banque elle-même ou par la banque centrale) pour conserver les bons actifs avec la banque, il pourrait y avoir des surprises pour l’investisseur final.

Cf mon dernier message.
De plus les swaps vous donnent toujours in fine votre exposition à la cible voulue et définie dans le prospectus (pour un ETF synthétique). Pour un ETF physique, la cible définie a à être respecté. Vous croyez quoi, que tout à coup, l’émetteur de l’ETF peut vous exposer à n’importe quoi ? Qu’il va prendre les actifs les plus pourris qu’il a sous la main et les mettre dans l’ETF (physique) à la place de ce qui est supposé y être ? wink Ca c’est de la bonne grosse fraude alors. Il serait sans doute mieux d’aller carrément au niveau "Madoff" dans ce cas. Au passage, en plus ce sont les participants autorisés qui créent et liquident généralement les parts, en fonction du panier défini.

Scipion8 a écrit :

Ces risques ne sont pas théoriques, ou alors il faudra me montrer ce qui empêche juridiquement leur matérialisation. S’ils l’étaient, tout le monde adorerait les ETF synthétiques (supérieurs aux physiques dans la réplication) ou le prêt de titres des ETF physiques, et Lyxor ne lancerait pas des ETF "Core".

Juridiquement, un swap est un CONTRAT, et un contrat a à être respecté. Tout ce qui est défini dans le propectus de l’ETF a également à être respecté.

S’il y a une demande, une offre sera là pour y répondre. Le fait que la demande repose éventuellement sur quelque chose d’illogique n’est pas le problème (ça, ça doit sans doute être sacrément déclinable à un tas de sujets)
Là, j’avoue que je ne sais pas, mais en quoi la réplication serait-elle "meilleure" en synthétique qu’en physique ? A premier abord, ça me parait bizarre comme hypothèse, hors cas particuliers. Pour un panier d’actions relativement liquides, je ne vois pas. Eventuellement pour des histoires de retenues à la source sur des actions étrangères, ok. Perso, J’ADORE le prêt de titres, y compris au niveau d’un ETF si j’en détenais un, ça permet de gagner du pognon supplémentaire. Le risque est limité par du collatéral (du cash en général !) versé en échange des titres.

Scipion8 a écrit :

Pour moi, le risque essentiel pour les ETF n’est pas un risque lié à un défaut bancaire (même si ce risque existe aussi, bien sûr), mais le risque que les banques mères abusent de la flexibilité, aujourd’hui très grande, que leur donne le cadre juridique et réglementaire actuel de la plupart des ETF. Si la probabilité de tels abus est faible en temps normal, il en est autrement en cas de crise systémique où la survie des banques est en jeu.

Si votre point est qu’on ne peut pas forcément faire confiance aux banques, surtout dans certaines situations, fair enough. En plus, si c’est vous qui le dites, on va vous croire sur parole. Hors fraude, je ne vois pas où se trouve cette supposée "flexibilité".

Dernière modification par Mevo (01/08/2018 17h22)

Hors ligne Hors ligne

 

[+5]    #9 01/08/2018 18h38

Membre (2014)
Réputation :   99  

Scipion8 a écrit :

En investissant dans un OPCVM, on achète une part d’OPCVM (qui est couverte par la garantie des titres et un cadre réglementaire protecteur), mais on n’a pas directement un titre de propriété sur des actifs réels comme une action. Le risque, à mon sens, est sur le prix de la part de l’OPCVM, qui peut être décorrélé du prix des actifs réels sous-jacents si certains risques se matérialisent.

Un fonds est différent d’une assurance vie, pour laquelle effectivement l’assureur met des titres en garantie. Dans le cas d’un fonds, les porteurs sont copropriétaires des titres avec les autres porteurs

Pour un ETF, on peut identifier un écart entre la valeur liquidative calculée par le gestionnaire comptable et la cotation sur le marché. C’est pour cela qu’il est donné accès à une valeur liquidative instantanée qui n’est autre que la dernière valeur de marché ajustée de la variation de l’indice de référence.

Pour un fonds, la valeur est calculée quotidiennement par le gestionnaire comptable, validée par la société de gestion et contrôlée par le dépositaire. Pour un fonds indiciel, le résultat correspond à l’indice de référence au centime près. Un contrôle plus approfondi est par ailleurs réalisé par les CAC et les dépositaires pour les arrêtés annuels.

5) Pour un ETF synthétique, je ne vois pas ce qui empêche juridiquement la banque de mettre dans le pool de l’ETF des actifs qui n’ont rien à voir avec ce que ciblait l’investisseur final. Moi, perso, si j’achète un ETF S&P500 je serais modérément heureux de me retrouver massivement exposé à des actions de petites banques ibériques plus ou moins fiables (et j’en ai trouvé en regardant les pools, hein).

Dans la réalité, pour un ETF synthétique, la société de gestion demande aux contreparties les conditions qu’elles proposent pour le swap de performance (les actions composant le panier en fait partie).  dans le respect de l’objectif du fonds: typiquement pour un fonds PEAbles, il faut 75% de titres européens. La société de gestion va juste s’assurer que les titres sont suffisament liquides, mais fondamentalement elle n’est pas réellement exposé dessus, le swap venant couvrir les variations sur les titres sous-jacent, y compris les cas de défaut.
Le principal risque est donc bien le défaut de la contrepartie: ne plus être couvert par le swap à partir du jour de défaut et se retrouver à devoir renégocier avec une nouvelle contrepartie et un nouveau panier. Le problème arrive si le panier baisse beaucoup plus vite que le marché d’exposition pendant la période de remplacement (ex. crise en zone euro pour un fonds indiciel exposé au Japon).
Pour limiter ce risque, la société de gestion doit:
- vérifier la liquidité du collatéral
- limiter au maximum le risque de contrepartie 
Par ailleurs, en tant qu’investisseur, il vaut mieux choisir des sociétés qui ne réalisent pas leurs opérations avec d’autres sociétés du même groupe

Idem pour des ETF physiques, si le prêt de titres se fait par pension livrée (= transfert de propriété) et que certaines décisions sont prises (par la banque elle-même ou par la banque centrale) pour conserver les bons actifs avec la banque, il pourrait y avoir des surprises pour l’investisseur final.

Les OPCVM physiques ne sont pas à l’origine du prêt de titres: ils n’ont pas besoin de liquidité, (ce serait sinon particulièrement dangereux) il répondent à la demande du marché. Par ailleurs le gérant reste entièrement libre de la gestion de son fonds, et peut à tout moment vendre un titre prêté, il est alors immédiatement rappelé auprès de la contrepartie .

Réponse complétée pour répondre à yihk sur le droit de propriété du porteur de parts:

[url=https://www.amf-france.org/Formulaires-et-declarations/OPCVM-et-fonds-d-investissement/OPCVM/Reglement-type a écrit :

"Règlement type d’un fonds"[/url]]
Article 1 - Parts de copropriété

Les droits des copropriétaires sont exprimés en parts, chaque part correspondant à une même fraction de l’actif du fonds (ou le cas échéant, du compartiment). Chaque porteur de parts dispose d’un droit de copropriété sur les actifs du fonds proportionnel au nombre de parts possédées.

[…]

Mention optionnelle
Compartiments : chaque compartiment émet des parts en représentation des actifs du FCP qui lui sont attribués. Dans ce cas, les dispositions du présent règlement applicables aux parts du FCP sont applicables aux parts émises en représentation des actifs du compartiment.
Mention de la solidarité entre les compartiments, le cas échéant (pas de mention dans la mesure où les compartiments ne sont pas solidaires).

Dernière modification par RX (01/08/2018 18h59)

Hors ligne Hors ligne

 

[+2]    #10 15/11/2018 18h38

Membre (2017)
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Dvpt perso.
Top 5 Actions/Bourse
Top 5 Monétaire
Top 10 Invest. Exotiques
Top 5 Crypto-actifs
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   2534  

Bon, ben voilà : la BCE est sur le sujet (finalement, je ne suis pas le seul à délirer…). Discours intéressant du nouveau Vice-Président de la BCE, Luis de Guindos, sur le rôle croissant des fonds d’investissement pour la stabilité financière dans la zone euro, avec quelques passages intéressants sur les ETF et leurs connexions aux banques. Promis, ce n’est pas moi qui ai écrit ce discours ;-)

A court-terme, l’industrie risque de ne pas trop aimer le renforcement probable de la supervision des ETF (hausse des coûts possible ?). A plus long terme, c’est une bonne nouvelle pour les investisseurs en ETF que la BCE, comme les autres grandes banques centrales et superviseurs, considère ce segment comme éventuellement "systémique" et veuille y limiter les risques.

Luis de Guindos (BCE) a écrit :

Now that the banking sector is shrinking and becoming more resilient, our radar is shifting to the non-bank financial sector, which is more lightly regulated. In particular, we need a better understanding of the role of asset managers and of the broader vulnerabilities inherent to investment funds. The asset management sector now plays a much larger role in financial markets than it did ten years ago. It may harbour leverage and liquidity risks that could amplify any potential shock from a reassessment of risks in financial markets. (…)

In 2008, total assets held by investment funds were only 15% of banking sector assets. In 2017, euro area investment fund assets had grown to 42% of total banking sector assets, amounting to EUR 12 trillion. This major growth in relative size is likely to have far-reaching implications for the ability of the financial system to absorb shocks and for the financing of the economy more broadly. (…)

The asset management sector is highly connected with other parts of the financial system through ownership links, common asset exposures and the provision of wholesale funding to banks. Investment funds are not only important depositors in banks; they also provide longer-term funding through the purchase of bank-issued debt securities. Euro area investment funds hold about EUR 400 billion or approximately 10% in outstanding debt securities issued by euro area banks. Banks, on the other hand, lend to funds mainly through repo transactions. So any potential shock to the investment fund sector may quickly spill over to other parts of the financial system. (…)

The asset management industry keeps reminding us that vulnerabilities in funds cannot be presumed to resemble those of banks. And it is true that investment funds do not issue deposits and that potential losses in a fund are borne by end-investors. But there is a fundamental difference between the equity in banks and the equity in funds. Investors in an open-end fund can run by redeeming their units, whereas equity holders in a bank can only run by selling their shares to other market participants. A run by investment fund unitholders can therefore resemble a run by bank depositors. In both cases, the institution is, in principle, forced to sell assets in a fires sale in order to meet its short-dated liabilities. (…)

From our market contacts we also hear that investors are increasingly using exchange-traded fund (ETF) shares to gain exposure to less-liquid markets. ETFs have been growing extremely fast thanks to their comparably low cost and high liquidity. ETFs are traded at higher frequencies and are sometimes more liquid than the underlying instruments. But can we be sure that liquidity in ETFs, in particular in bond ETFs, would remain stable if a sudden repricing in the markets occurred? This is a concern in particular for bond ETFs – a small but rapidly expanding market – which has not yet been tested in a larger distress event. Alongside liquidity risks, the ETF sector is also subject to counterparty risks because of connections to banks through ownership links and derivatives. Again, the fast-growing ETF segment deserves further attention from a risk and policy perspective. (…)

We also need to work on the different layers of interconnectedness between ETFs and their counterparties. In our view, the rapid growth of ETFs, coupled with their potential to transmit and amplify risks to financial stability, warrants further evaluation of regulatory action. (…) This may include enhanced rules to limit counterparty risk exposure of ETF investors, and measures that provide more transparency around ETF liquidity provision.

Selon une note en bas de ce discours, la prochaine Revue de Stabilité Financière de la BCE (publiée ce mois-ci) comprendra une "special feature" (un article détaillé et a priori assez technique) sur les risques de contrepartie et de liquidité des ETF. Ce sera à lire, car peut-être annonciateur de prochaines régulations pour limiter ces risques. Comme quoi, je ne suis pas le seul à écrire des "romans" sur le sujet ;-)

Dernière modification par Scipion8 (15/11/2018 18h46)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #11 29/11/2018 19h03

Membre (2015)
Top 10 Dvpt perso.
Top 20 Vivre rentier
Top 10 Obligs/Fonds EUR
Top 20 Finance/Économie
Top 10 Banque/Fiscalité
Réputation :   501  

Bonsoir !

Mon cher Mevo, je rend hommage à votre intelligence supérieure. En vous lisant, je réalise mon déplorable niveau intellectuel, surtout comparé à votre flamboyant génie !

Car j’ai eu beau lire et relire votre message, je n’ai absolument rien compris à ce que vous vouliez exprimer. Certes, il me semble avoir bien détecté votre cynisme coutumier, mais sur le fond, je reste ébaubi par votre capacité à écrire des choses que je suis lamentablement incapable d’appréhender.

Au final, je me suis rabattu sur le message de Scipion8, qui, bien qu’essentiellement en anglais, était plus à ma portée.


M07

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #12 29/11/2018 19h21

Membre (2014)
Top 20 Vivre rentier
Top 20 Monétaire
Top 20 SIIC/REIT
Réputation :   196  

Je ne cherche pas à défendre Mevo, mais je pense avoir compris de son message que

- les produits financiers et le monde de la finance en général sont trop complexes
- seuls les "insiders" peuvent / croient comprendre le "système"
- les superviseurs ne peuvent espérer superviser qq chose qu’en étant eux-même des insiders
- les insiders (banquiers, superviseurs, ..), si ils se regardaient de l’extérieur, réaliseraient peut-être qu’il faut rester humble et que tout cela commence à ressembler à un immense chateau de carte un peu prétentieux.
- tout cela est inquiétant si vous vous placez du point de vue de la sobriété heureuse des colibris (bon çà c’est moi qui l’ajoute ;-)

Mon avis personnel est qu’effectivement, tout cela est affreusement complexe et qu’il paraît bien difficile de prévoir ce qui peut se passer. Quand je vois qu’aux Etats-Unis ils sont incapables d’assurer la bonne maintenance de leurs barrages et que cela fait des inondations incroyables…je ne vois pas comment un système oh combien plus complexe qu’un simple barrage peut être "planifié".

Dernière modification par tikou (29/11/2018 19h25)

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #13 02/12/2018 23h30

Membre (2012)
Top 10 Année 2023
Top 10 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Top 20 Actions/Bourse
Top 20 Invest. Exotiques
Top 20 Finance/Économie
Top 10 SIIC/REIT
Réputation :   1082  

INTJ

Alors, voici le produit des interventions alarmistes auxquelles nous avons droit sur le forum depuis quelques semaines maintenant. Des néophytes qui souhaitent "recréer un ETF mondial" afin de "réduire les risques des ETF". C’est à croire que les lanceurs d’alerte ont été contre-productifs…

Gandolfi, pour répondre à votre question, il est de mon point de vue bien plus risqué de vous improviser gérant de portefeuille d’actions, plutôt que d’investir régulièrement sur un ETF physique ou synthétique de premier choix, détenu dans les livres d’un établissement bancaire de qualité.

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #14 03/12/2018 08h08

Membre (2016)
Top 20 Finance/Économie
Réputation :   152  

Je ne sais pas votre situation globale, mais en supposant que:
- vous êtes en dessous de 150k (plafond pea)
- vous n’avez pas particulièrement de contraintes d’horizon etc

Il faut que vous balanciez:
A d’un côté le gain fiscal lié à être 100% PEA sur un seul ETF world.
B le risque supplémentaire annualisé lié au fait d’être sur un seul ETF synthétique. Les risques évoqués par Scipion et la BCE sont de deux types:
   o B1 liquidité :si jamais il arrive une perte de liquidité sur les ETFs, ca sera certainement passager. Historiquement on a pas vu plus d’une heure (et c’était à l’ouverture du 24 aout 2015 aux USA). Je pense que ce risque est négligeable pour un particulier vu les montants en jeu et l’horizon d’investissement.
   o B2 Contrepartie: risque qui existe mais faible.

Pour A à vue de nez ca doit être entre 0.5% et 1% de gain par an lié au passage de 30% à 18% de la fiscalité, et au fait que l’enveloppe est capitalisante (pas forcément énorme si on compare à un ETF capitalisant sur CTO, mais quand même on sait jamais). Disons 0,5%

Pour B2, j’avais estimé dans une autre file à 0,045% par an ce risque. C’est mon estimation, vous pouvez faire la votre, ou d’autres participants peuvent proposer la leur, mais je pense à minima que c’est une base de réflexion.

Donc
A+B= 0,5 - 0,045 = 0,455%.
Vous êtes gagnants à aller à 100% sur un seul etf synthétique.

Sinon, pour le papier de la BCE personellement je ne vois rien de très inquiétant:
- sur la partie liquidité, en gros le problème c’est que si tout le monde croit les ETFs super-liquides en toute situation, ils se trompent probablement. Bon je ne pense pas que ce soit dangereux comme des subprimess notées ensemble AAA alors que les crédits étaient hyper corrélés.

- Sur la partie risque de contrepartie, certes c’est assez concentré, mais je retiens quand même aussi que la BCE dit que 1) le marché est petit, 2) le synthétique perd des parts de marché face au phyisque

Sinon, et si on veut avancer sur ce sujet, je pense qu’il faudrait quantifier le risque, comme j’avais essayé de le faire précedemment (voir ci dessus le lien).
Je pense qu’une grande partie du désaccord vient du fait qu’on utilise des mots au lieu de nombres pour exprimer des probabilités et des impacts, au lieu de nombres.
Lire à ce sujet If You Say Something Is “Likely,” How Likely Do People Think It Is?
En particulier le mot "real possibility" (possibilité réelle) peut dire 20% ou 80% de chance selon les gens.

Qui pour se lancer ?

Bien sûr, avec cette méthode, on en fait qu’évaluer les risque connus (mais dont la probablité est inconnue, d’où l’évaluation). Les risques qui sont inconnus, difficile de les évaluer. Mais ca serait déjà un départ smile

Dernière modification par Treffon (03/12/2018 08h09)


Markets are not perfect, but everybody else is worse

Hors ligne Hors ligne

 

[+1]    #15 03/12/2018 21h02

Membre (2011)
Top 20 Actions/Bourse
Top 20 Obligs/Fonds EUR
Top 20 Entreprendre
Top 5 Finance/Économie
Top 20 Banque/Fiscalité
Réputation :   651  

Je ne trouve pas l’analyse de la BCE particulièrement alarmante, loin de là. Elle est aussi sans surprise (sauf sa qualité assez passable, surtout comparée avec l’étude de l’AMF je trouve)

Je notais que dans un message précédent la publication de l’article, qu’on apprenait toujours dans ce genre d’article que "les ETF sont hyper liquides, et parfois même plus liquides que le sous-jacent, par exemple pour des marchés actions très petits (Égypte, Grèce, etc.) et certaines obligations. Mais, attention, en cas de crise, l’ETF pourrait être seulement uniquement aussi liquide que le sous-jacent !" Çà ne me semble pas être un gros problème de liquidité …

Après, encore une fois, il y a sûrement des choses à améliorer, comme dans tout.

Je rejoins aussi Treffon sur le besoin de quantifier ce risque. À titre personnel je ne sais pas faire, mais j’ai une idée sur le classement des problèmes de liquidité en cas de crise.
Liquidité ETF >= son sous jacent > fonds en euros > assurance vie > immobilier > SCPI

(Pour le risque de contrepartie d’un ETF, il est largement inférieur à celui d’un fonds en euros/assurance vie)

On pourra argumenter sur le classement exact, mais cela donne une idée. Un investisseur devrait plutôt se préoccuper des autres endroits où il a mis son argent à mon sens.

Je rejoins aussi les réflexions sur le manque à gagner significatif à ne pas utiliser le PEA, notamment si l’on a des titres vifs e/ou si l’on est allergique à la réplication indirecte.

Pour la capacité à répliquer un indice "à la main", je n’y crois pas trop. Pour des raisons que j’ai expliquées plusieurs fois sur ce forum (notamment sur la discussion concentration versus diversification):
- Peu d’actions délivrent une performance exceptionnelle et font la performance de l’indice
- Il faut répliquer un indice large, regardez combien il y a de lignes dans les ETF à réplication partielle …

Ces arguments sont d’ailleurs ceux repris dans cet article tout récent sur Morningstar : Why diversification beats conviction ?

Si on prend l’exemple du Stoxx 50, en fait la performance ne vient pas des titres initiaux, mais parce qu’il y a un tout petit peu de rotation qui fait le boulot (6,2% de turnover tout de même). Donc suivre cet indice c’est le suivre et pas investir dans 50 valeurs et ne rien faire. Je pense qu’un portefeuille qui aurait investi dans les 50 premières valeurs de la zone euro (actuelle) il y a 20 ans n’aurait pas eu une performance très intéressante.

Mais prenons même le Stoxx 50. Il a eu une performance de 5 ans de 4,5% par an tandis que le Stoxx 600 a eu une performance de 5,8%. Et la volatilité ? 17,9% pour le Stoxx 50 et 15,4% contre le Stoxx 600. La différence n’est pas anodine.

On peut toujours dire que ce n’est pas grave de ne pas traquer un indice, de sous-performer, d’être plus volatile … mais il faut juste le savoir.

Si on est concentré, et même seulement un tout petit peu plus concentré qu’un indice, il faut savoir (vraiment) ce que l’on fait. Par exemple, à titre personnel, je ne suis pas contre la sélection quantitative sur la base de facteurs reconnus … mais il ne faut pas avoir peur de dévier et de sous performer (le cas cette année, par exemple).

Dernière modification par Fructif (03/12/2018 21h34)

En ligne En ligne

 

Attention Cette page affiche seulement les messages les plus réputés de la discussion.
Flèche Pour voir tous les messages et participer à la discussion, cliquez ici.


Discussions peut-être similaires à “effets potentiels d'une crise systémique sur les etf/trackers”

Pied de page des forums