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#1 20/01/2018 12h00

Membre (2015)
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J’aurai mis environ 15 ans pour arriver à disposer de revenus passifs suffisants (équivalents de 3 smic nets).  Ce sera tout à fait le cas en mai prochain. On y touche donc de près.

J’ai raisonné depuis l’âge de 50 ans (j’en aurai 65 cette année) sur le fait que je ne toucherais aucune retraite légale ou statutaire et qu’il fallait que je construise mon autonomie matérielle, pour moi et ma famille (femme et trois enfants encore mineurs).

Je n’ai pas misé sur l’absence de toute retraite parce que je croyais que le système se serait effondré entretemps, mais parce que mon activité très diversifiée et peu réglementée ne me préparait pas de retraite véritable : écriture de livres, consultances diverses, séminaires donnés en fac, direction de collections, activité de storytelling, travail multiple exercé dans différents pays, petit héritage… Tout cela me permettait de vivre, mais ne donnait que rarement lieu à des cotisations, d’autant que tout n’était pas déclaré par mes « employeurs ».

Si ce mot n’était pas trop connoté « aventurier », je dirais que jusqu’à cinquante ans, j’ai vécu d’expédients. Le fait que c’était des expédients dans le domaine de la culture, avec pignon sur rue et même une certaine notoriété personnelle, n’empêche pas que mon statut était de n’en avoir pas vraiment. J’ai eu une sécu pour la première fois de ma vie passé cinquante ans.

Ce n’est qu’à la naissance de mon premier enfant – qui va avoir quinze ans – que j’ai décidé de reprendre tout en main, avec l’aide de ma femme, et de cesser de bâtir sur du sable.

(Tout ce qui précède est bien hétérodoxe au regard de l’immense majorité des participants de ce site. Par l’âge, par le statut, par la situation familiale, par l’activité, je suis peu représentatif, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais depuis des années que je viens régulièrement sur ce site, j’ai toujours hésité à y intervenir – sauf sur des éléments secondaires comme le prix du gaz ou la vie à Bruxelles – par une sorte de honte, parce que je me sentais trop en porte-à-faux.  Or, il y a peut-être des éléments dans mon expérience personnelle qui tôt ou tard, peuvent servir à d’autres qu’à moi).

Vivre sans statut clair m’a donné un grand sentiment de liberté et d’indépendance, d’autant qu’il s’accompagnait d’une certaine aisance matérielle, fragile mais durable. J’avais l’impression d’échapper aux contrôles. Quand j’ai décidé pour la première fois, de mon propre mouvement, de faire une déclaration d’impôts (en 1996), je me suis rendu au centre des impôts de mon arrondissement (le XVIIe) pour demander une déclaration vierge, et j’ai dû batailler un peu pour en obtenir une. Par là on voit que les temps ont changé en 20 ans, et surtout la traçabilité des citoyens.

Quand j’ai travaillé de manière récurrente à la Fac, j’avais une fonction de professeur associé, basé sur mon activité d’écrivain, et je devais signer une déclaration comme quoi j’avais des ressources par ailleurs et que je ne réclamerais jamais un CDI ni des cotisations pour la retraite.

Mon travail pour le gouvernement français impliquait donc légalement qu’il ne donne droit à aucun point retraite.  Une année pleine de prestations à la Sorbonne représentait quelque chose comme 20.000 euros, que je déclarais et sur lesquels je payais des impôts, mais qui ne validaient aucun trimestre de retraite.

Ainsi, jusqu’il y a deux ans, j’ignorais même que l’âge de 65 ans signifierait quelque chose pour moi en termes de retraite, puisque « je n’y aurais pas droit » et que, de toute façon, mon type d’activités n’était pas borné par une limite d’âge.

Depuis, il est apparu que pour deux pays au moins (France et Belgique), j’existais un peu en termes de retraite. Différents documents de bilan de carrière me font à présent percevoir qu’entre la fin de 2018 et le début 2019, en additionnant petits bouts de retraite légale française, Ircec, Ircantec, RAACD et j’en oublie, ainsi que plus petits bouts de retraite belge comme salarié, comme indépendant etc. l’addition de différentes sommes infimes pourrait faire, en brut, environ 1500 euros. Il semble aussi qu’étant depuis deux ans et demi résident fiscal belge, je sois dispensé de prélèvements en France.

Donc, d’ici un an, je pourrais me retrouver « retraité » pour un montant total de l’ordre d’1 SMIC, tout en disposant (loyers perçus plus rente planifiée sur fonds, selon les règles de la fiscalité belge) de 3 SMIC. Une proportion de ¼ contre 3/4.

J’ignore encore si cette situation va se vérifier et à quelle imposition (ou réduction de ma/mes pensions de retraite) cela va aboutir. Je ne manquerai pas de poster les nouveaux éléments que j’obtiendrai à ce sujet. En tous les cas, avis et conseils sont bienvenus.

En somme, si tout se passe comme prévu, mon smic de retraite va jouer comme une source de revenus parmi d’autres, sans modifier les autres paramètres de ma situation. Je resterai au début de 2019 un jeune père (jeune par l’âge de mes enfants, qui ont encore leurs études supérieures devant eux), un actif (publiant un livre par an, animant des séminaires, pratiquant des consultances diverses), un multi-statutaire, et un voyageur imprudent sur cette dangereuse planète.

Il me semble que c’est pour toutes ces raisons que je suis, ou suis en passe d’être, un rentier (ou demi-rentier) plutôt qu’un retraité, puisque je combine une désormais réelle autonomie avec la poursuite de mes activités, libéré de la dépendance directe aux résultats matériels, et disponible pour des activités de plaisir : y compris le travail volontaire.

Dernière modification par Volanges (20/01/2018 12h02)

Mots-clés : expatrié français à bruxelles, le travail comme plaisir, retraité actif


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#2 09/05/2018 21h53

Membre (2015)
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Bonjour Volanges,

J’ai vingt ans de moins que vous mais je me reconnais un peu dans la situation que vous décrivez.

Je suis sorti d’un emploi en CDI fin 2015 et je vis moi aussi depuis lors d’une somme de revenus très divers (droits d’auteur, enseignement dans le privé, indemnités Pole Emploi, etc…). Je travaille beaucoup, de façon assez désordonnée, contraint de faire parfois des choix éclectiques, mais cela me convient, si bien que je n’envisage pas un retour au salariat.

De fait, j’envisage la mince retraite légale à laquelle je pourrai probablement prétendre comme une sorte de petit « bonus » en supplément des revenus passifs que je suis en train d’essayer de me construire. Sans savoir d’ailleurs pour le moment si j’y parviendrai totalement…

Il m’interesserait de savoir comment vous vous êtes bâti les vôtres, jusqu’à obtenir 3 SMIC en 15 ans.

Au plaisir de vous lire.

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#3 13/05/2018 22h17

Membre (2015)
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Je trouve à l’instant votre message rooseveltien, grand me.rci. J’essaierai de faire une réponse non pas autobiographique, mais factuelle. A bientôt.


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#4 14/05/2018 09h24

Membre (2015)
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Merci, à très vite alors !

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#5 19/05/2018 09h00

Membre (2015)
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Je ne perds jamais de vue que sur ce site, il ne s’agit pas de raconter sa vie, mais de communiquer des éléments qui peuvent être utiles à tous, en matière financière, patrimoniale, fiscale, sociétale. Il faut donc se poser la question de savoir ce qui est exportable à autrui, dans son expérience personnelle.

Ma situation est celle d’un homme de 65 ans qui n’a jamais beaucoup travaillé professionnellement, sauf à des livres qui ne lui rapportent pas grand-chose : 8 pour cents sur un prix de vente à 16-18 euros moins la TVA, soit quelque chose comme 1,10 euros par exemplaire avant frais, taxes, impôts.  Quand on sait que vendre plus de 3000 exemplaires d’un livre de littérature est exceptionnel, et qu’on met parfois deux ans à en écrire un, on peut dire qu’il faut aimer ça, et surtout, qu’il faut trouver des ressources ailleurs.

Le paradoxe supplémentaire, dans mon cas au moins, c’est que l’écriture est un travail à plein temps, et que donc le temps utilisable pour rentrer de l’argent est pris sur les loisirs.
J’ai donc toujours fait flèche de tout bois, dans les limites de mes faibles talents (et d’un vieux fond d’honnêteté) : cours et séminaire, consultance et missions, achat-vente de mes résidences successives, opportunités boursières, travaux d’édition, rôle d’intermédiaire dans certaines transactions familiales, « beaux mariages », etc. L’un dans l’autre, j’ai survécu et j’ai presque toujours mangé à ma faim. J’ajoute que j’étais plus cigale que fourmi.

A quarante-cinq ans, j’ai rencontré mon âme sœur, nous nous sommes mariés et après cinq ans de vie en tête-tête, nous avons eu trois enfants. Ces quatre êtres sont la passion de ma vie. Pour cette raison, unique mais suffisante, j’ai décidé d’organiser ma vie autrement. Je suis peu à peu passé dans le camp des fourmis.

Ce qu’on peut obtenir en quinze ou seize ans, avec des revenus moyens supérieurs (ceux de ma femme et les miens) et compte-tenu des frais inhérents à une vie familiale, n’est pas exceptionnel, mais s’est révélé plus positif que ce que j’aurais pu croire de loin.

La barrière des 65 ans ne joue pas un rôle majeur dans la situation actuelle, d’abord parce que ma retraite ne porte pas sur mon activité littéraire principale et ne change pas un iota à mon style de vie, ensuite parce l’âge de ma femme et de mes enfants ne m’incite pas à lever-le-pied, enfin parce que, comme annoncé au début de ce fil, ma modeste retraite n’est qu’un élément parmi d’autres de mes revenus actuels.

Au fond, il m’a plus facile d’expliquer « à quoi » je suis arrivé - que comment. L’un n’empêche pas l’autre, bien sûr.

Le fait de m’être établi il y a trois ans en Belgique, dont les formes d’imposition sur les revenus mobiliers sont plus favorables qu’en France (alors que l’impôt sur les revenus du travail y est plus élevé) a pesé dans la balance. Et aussi, la possibilité de se loger à Bruxelles, dans un bon quartier, pour 4 fois moins cher que l’équivalent parisien (sauf que l’équivalent n’existe pas). 2600 euros le m2 tout compris (taxes, notaire et travaux) pour un appartement de 190 m2 à Uccle m’a permis d’avoir un toit et quatre chambres pour un peu moins de 500.000 euros.

Je ne suis pas un inconditionnel de Bruxelles mais outre l’avantage immobilier et fiscal, les bonnes ressources en termes de magasins, restaurants, librairies, espaces verts, ainsi que l’usage général du français et (accessoirement) Paris à 1h20 par la Thalys, en font un lieu d’exil pas trop exotique 😊

Il me semble que mes ressources rentières sont de quatre ordres :
1.    Le loyer de mon ancien appartement à Paris (confié à une agence) : 1250 euros net
2.    Droits d’auteurs, jetons de présence, répartition, bonus : 1200 euros
3.    Retraites cumulées diverses : 1440 (plus que ce que je n’imaginais)
4.    Rente prise sur des fonds placés en Belgique et pratiquement non taxés : 1250 (15000/an)

Total théorique : 5140/ mois

Remarques

Sur le point 2 : ce sont des revenus moyens réguliers, mais non pérennes.  Ils devraient s’user peu à peu.

Sur le point 3 : en additionnant Régime général, Ircec, Ircantec, Arrco, retraite belge salarié (des cours en Belgique), retraite belge indépendant (Inasti).

Sur le point 4 : le montant est calculé (à l’aide d’un comptable) sur base du rendement moyen, du système fiscal belge, et d’un retrait mixte intérêts/capital. Fonds et placement à la Belfius, à la Binck bank et chez un gestionnaire privé. Le capital actuel est de l’ordre de 400.000 euros. Mais il est à noter que ma rente est théorique. Je ne m’en sers pas actuellement :

A.    Parce qu’ainsi le capital continue à croître.
B.    Parce que ma famille devrait pouvoir en profiter après moi.
C.    Parce que je n’en ai pas vraiment besoin (reste 3890 pour les 3 autres sources)
D.    Parce que ma femme travaille aussi, comme indépendante
E.    Parce que j’ai moi-même d’autres petites rentrées ponctuelles.
Tout ceci, quand c’est écrit par la plume d’un autre, paraît toujours un peu inespéré.

L’épargne, la chance, le soutien conjugal, mêlés à l’imprévoyance et à l’improvisation, ont mystérieusement permis le résultat actuel.


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