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[+3]    #1 29/10/2017 21h46

Membre (2016)
Réputation :   132  

Bonjour,

Je suis plutôt de nature pragmatique et pourtant, c’est en lisant le livre de Ben Carlson : Organizational Alpha que j’ai compris ce que certains appellent une philosophie d’investissement et pourquoi il était important de la formaliser avant de définir sa stratégie d’investissement;

Je propose dans ce post les 5 points suivants (possible ainsi de ne lire que le point qui vous intéresse)  :
1. Définition de philosophie et stratégie d’investissement,
2. Pourquoi est-ce si important d’établir les 2,
3. Critères d’une bonne philosophie d’investissements,
4. Ma philosophie,
5. Pourquoi cette philosophie,

Je donnerai ma strategie d’investissement dans un post suivant;

1.Definition (d’après Ben Carlson): Une philosophie d’investissement est simplement une liste de principes pour guider nos actions et décisions d’investissement au niveau à la fois macro et micro.
La philosophie serait la vision, là où la stratégie correspondrait au détail.

2. Pourquoi est-ce si important ? Charley Ellis, auteur de The Loser’s Game donne 3 moyens de réussir :
. Le premier épuisant physiquement est de travailler plus que les autres.
. Le second est épuisant mentalement, c’est d’être plus intelligent que les autres (Buffet, Sorros,…)
. Le troisième est épuisant émotionnellement, c’est de rester plus rationnel que les autres en ayant une approche long terme.

j’en rajouterais un quatrième, épuisant pour son amour propre, c’est de compter sur sa chance en investissant au hasard.  (Exemple de l’employé d’UPS qui n’a investi une partie de son salaire toute sa vie que dans les actions de sa propre entreprise et qui a fini multimillionnaire, sans avoir un gros salaire);

Après avoir essayé les 4 moyens à un moment ou à un autre de ma vie, j’en viens au troisième : avoir une approche long terme.
Le problème est : Comment mesurer sa performance et vérifier qu’on est sur le bon chemin, puisqu’on est sur le long terme. Mesurer sa performance au mois le mois ne fait pas sens, voire même à l’année. Si on ne peut pas vraiment utiliser la performance, le mieux est de s’assurer qu’on respecte le process qui correspond à nos convictions et décisions de long terme;
Le meilleur moyen est d’étudier comment ont évolué les différentes classes d’investissement sur une période très longue, d’en déduire ses propres convictions et de formaliser précisément son process d’investissement, et ce qui nous a amené à prendre celui-ci;
Le fait de le formaliser nous oblige à rester consistant dans le temps, et d’avoir des actes de gestion de portefeuille cohérents avec nos convictions en tous temps;
L’expérience prouve que très peu d’investisseurs particuliers, comme professionnels ne sont capables d’exprimer une philosophie d’investissement en un nombre limité de mots (une trentaine) en moins d’une minute;
Force de constater que j’étais dans ce cas là, et je pense que c’était une des raisons de mes changements non forcément pertinents.

3. Toujours d’après Ben Carlson, voici les principaux critères pour une bonne philosophie d’investissement, :
. Courte, simple et explicite
. Elle doit définir quelles sont nos croyances de base sur les différents investissements;
. On doit comprendre cette philosophie et pourquoi on croit en elle;
. Connait-on les risques potentiels à partir de cette philosophie,
. Est-ce qu’elle correspond à notre personnalité et à nos circonstances individuelles,
. Est ce que cette philosophie nous aidera dans le suivi de notre stratégie d’investissement,
. Est-ce qu’elle nous aidera à décider quand vendre ou acheter et quand faire un changement dans notre portefeuille dans le temps;
. Est ce qu’elle nous aide à connaitre les investissements ou stratégies à éviter.

4. Ma philosophie
Objectif recherché : - Performance à long terme
                                       - Prends peu de temps

Convictions : - Surpondérer fortement les émergents
                              - Chaque classe d’investissement finit par revenir à sa moyenne historique

Risques à intégrer : - Mon comportement
                                       - Rupture technologique, monnaie, entreprise, pays
                                       - Pas la volatilité

Exceptions : 10% de mon portefeuille

5. Les raisons derrière cette philosophie d’investissement :
Objectif recherché : Le moyen de réussir en misant sur le long terme est le plus sûr moyen pour un investisseur moyen comme moi, de surcroit je n’ai pas besoin de mon argent à court terme.
Prends peu de temps, parce que je veux garder ma philosophie d’investissement et sa stratégie associée dans le temps et que même si je suis prêt à y consacrer du temps en ce moment, je doute que je puisse le faire longtemps, donc je veux y passer peu de temps;
Convictions : Je considère que nous sommes face à un déséquilibre historiquement exceptionnel avec les émergents, ils connaissent leur révolution industrielle et vont directement au 4.0 avec une démographie qui les aide, des jeunes excellemment bien formés et plus travailleurs que dans nos pays occidentaux, des capitaux, une croissance qui me semble beaucoup plus certaine que dans le reste du monde; Ils représentent 60% de la croissance mondiale et la capitalisation boursière ne représente absolument pas cet état de fait ni le potentiel associé.
Chaque classe d’investissement revient à sa moyenne historique, c’est un fait, le tout est de définir la fenêtre d’observation. Les arbres ne montent pas au ciel.
Risques à intégrer : La volatilité n’est pas pour moi un indicateur de risque puisque je recherche une performance à long terme, par contre je souhaite me protéger contre les risques de rupture qui me paraissent beaucoup plus dangereux, même si avec un probabilité plus faible; Je souhaite me protéger contre le risque de banqueroute d’un pays (la majorité des pays ont connu une banqueroute dans leur histoire, à commencer par l’Allemagne…), contre le risque de dévaluation forte d’une monnaie ou d’hyper inflation, contre le risque d’une rupture technologique (cf Kodak), contre le risque de défaillance d’un acteur (entreprise, banque, assureur,…)
L’autre risque que je sais important est mon propre comportement, acheter au plus haut, vendre au plus bas, s’éloigner d’une classe d’investissement qui ne performe pas bien, faire du momentum sans avoir la rigueur,… il me faut écrire une stratégie d’investissement qui m’en protège.
Exceptions : Je suis humain, j’aime l’investissement, j’ai besoin de fun, alors je consacre 10% de mon portefeuille où je laisse libre cours à mon désir du moment indépendamment de ma philosophie; Ceci m’aide à respecter ma philosophie sur l’essentiel de mon portefeuille;

Vous aussi, partagez votre philosophie d’investissement et critiquez la mienne, avant qu’on ne passe à la stratégie;

Mots-clés : critères philosophie investissement, philosophie d'investissement, stratégie d'investissement

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#2 01/11/2017 16h28

Membre (2014)
Top 20 Portefeuille
Top 20 Entreprendre
Top 20 Finance/Économie
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Bonjour,

voici la mienne (gras) comparée à la votre :

Objectif recherché : - Optimiser le ratio Performance /volatilité à long terme
                                       - Prends peu de temps : OUI
Convictions : - Surpondérer fortement les émergents Pb volatilité probable.
                              - Chaque classe d’investissement finit par revenir à sa moyenne historique
Risques à intégrer : - Mon comportement : OUI
                                       - Rupture technologique, monnaie, entreprise, pays
                                       - Pas la volatilité
- risque éventuel de faillite des grands Etats.
Exceptions : 10% de mon portefeuille : oui une soupape permet de s’amuser.

Vous a écrit :

Mesurer sa performance au mois le mois ne fait pas sens, voire même à l’année

Pas d’accord. L’investissement est une discipline et si vous ne mesurez pas régulièrement où vous en etes vous risquez de vous égarer et de ne pas vous rendre compte de la réalité de l’évolution des placements. Ceux qui disent investissez et revenez 10 ans plus tard on peut être raison mais quand il s’agit de devenir financièrement autonome à terme (=quitter la rate race qui prend tout votre temps en semaine) je ne vois pas pourquoi on n’y passerait pas quelques minutes par mois au moins à la préparer…il faut être cohérent à un moment donné.

a+


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#3 03/11/2017 21h26

Membre (2016)
Réputation :   132  

Bonjour Skywalker,

J’ai effectivement une approche qui peut surprendre, je ne recherche pas à limiter la volatilité;

Pour moi, dès lors que je suis sur du long terme, la volatilité n’est pas un risque, c’est une donnée, un épiphénomène dont l’effet s’efface avec le temps par un retour à la moyenne;

Dès lors j’accepte d’avoir une performance excellente, ou exécrable sur le court terme, sans forcément penser que j’ai particulièrement bien fait ou mal fait; c’est pourquoi la mesure de ma performance au mois le mois ne me donne pas vraiment d’indication sur la pertinence de ma stratégie;
Je mesure ma performance à ma capacité à me tenir à ma stratégie, et à ma discipline à respecter mon process d’investissement. Je saurai si j’ai eu raison dans quelques années, bien que j’en ai déjà une petite idée au travers de mes années précédentes d’investissement.

Les vrais risques pour moi sont les risques de ruptures / fractures plus durables : Faillite d’un pays ou grand état comme vous le soulignez, d’un organisme bancaire ou société de gestion, d’une entreprise, voire une nouvelle technologie qui révolutionne un secteur; Et contre cela, ma réponse est la diversification, indépendamment de la volatilité;
Je ne serai donc pas investi sur des obligations par exemple;

Par ailleurs, je crains l’effet sur mon comportement par un suivi trop fréquent de la performance de mon portefeuille, cela pourrait me détourner de mon approche long terme, et me pousser vers une approche plus momentum dont je sais que je n’aurai ni la constance et ni la rigueur suffisante pour en garantir l’efficacité.

De surcroit, je suis un fervent adepte de l’adage, "ce n’est pas en pesant le cochon tous les jours qu’on le fait grossir", mais rassurez vous, je le pèse de temps en temps…

Cdlt

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[+1]    #4 04/11/2017 18h20

Membre (2016)
Réputation :   132  

Bonjour,

Voici ma stratégie d’investissement qui se décline de la philosophie décrite précédemment;

1. Utiliser les 3 Classes d’investissements suivants : Actions (plus performants à long terme), immobilier (bonne performance à long terme et surtout possibilité d’effet de levier), et Or (mauvaise performance à long terme mais garantie contre crash et dévaluation concomitante des monnaies); Ne pas utiliser les obligations, qui servent à amortir la volatilité d’un portefeuille mais donne une performance long terme moindre;

2. Actions 70 à 75%, Immobilier autour de 25%, Or < 5%.

3. Valeurs mobilières, répartir 40% émergents, 35% Europe, 25% Monde,
Les émergents sont surreprésentés pour raisons expliquées dans la philosophie (démographie, représente 60% de la croissance mondiale de façon durable, sous capitalisé dans l’ensemble, excellence technologique et envie combinée par formation des jeunes générations); Europe surreprésentée par rapport au monde pour rattrapage Europe sur USA;

4. Rebalancer tous les 18 mois pour profiter des retours à la moyenne;

5. Small Cap dans chaque région géographique, de l’ordre de 30%, pour diversifier avec Big Cap, et profiter d’un biais de croissance favorable aux small caps;

6. Pas d’ETF par secteur (sauf secteur l’eau que je pense problématique à long terme, donc à potentiel)

7. Pas d’ETF Smart Beta

8. Pas de sur optimisation par région, je reste global, sauf pour Asie que je sur pondère dans Emergents (bien que déjà sur pondérée par construction)

9. Enveloppes privilégiées pour réduire les frottements fiscaux : PEA d’abord, puis progressivement PEA PME (tout en gardant le ratio small 30%, donc dépend du portefeuille global), assurance vie, et finalement CTO. Pas d’aller retours sur CTO.

10. Contrats de capitalisation et Nue Propriété pour limiter l’ISF (devient obsolète pour l’ assurance vie.).

11. Pour l’immobilier, pour réduire la fiscalité des revenus prêt in Fine et Nue-propriété;

12 Immobilier papier privilégié pour mutualiser les risques et limiter les efforts : SCPI en direct + REITs US et Canada sur CTO en buy and hold.
Pas d’immobilier physique autre que RP le cas échéant.

13. Utilisation de prêt in fine pour effet de levier et pour protéger la famille sur la durée du prêt (via assurance sur montant global) et se protéger d’une hyperinflation via prêt à taux fixe;

14.  Réduction des frais : utilisations de brokers et assurance vie en ligne, privilégier systématiquement les ETFs sur les fonds, et les ETFs les moins chargés en frais (pas trop ciblés).

15. Réduction des risques : diversifier les sociétés de gestion, les brokers pour les comptes, les émetteurs et types d’ ETFs, les Assureurs pour les Avie (pas plus de 100k€ par assureur et personne : ma femme et moi), les secteurs pour les quelques actions détenues en direct;

16. Pas de market timing, privilégier le Buy & Hold; (sauf sur le PEA PME et petite part du PEA).

17. Poche liquidité réduite à zéro (possibilité de faire des avances sur Avie le cas échéant) pour profiter d’un marché historiquement plus souvent bull que bear.

18. Quelques valeurs extraordinaires exposées au marché mondial en nominatif pur pour réduire le risque bancaire et pays.

19. Quelques % du portefeuilles en Or physique en Suisse pour réduire risque pays et bancaire;

20. Très faible rotation, voire pas de rotation du portefeuille en dehors du rebalancing 18 mois, et du PEA PME.

21. Portefeuille d’un ensemble réduit d’entreprises extraordinaires buy & Hold sur 50% du PEA, pour limiter l’exposition aux trackers; Critères : entreprise extraordinaire de notre hôte + leader dans leur domaine + exposition mondiale sur les 3 continents; (L’Oreal, Danone, Legrand, LVMH, Safran,…)
Je suis en rain de revenir sur cette stratégie, car choix de trackers suffisamment diversifié dans le PEA, et mon choix de valeurs ne se révèle pas vraiment performant

22. Ouverture d’une petite poche d’assurance vie YOMONI, profil 10, pour me créer un benchmark et tester une recette à donner à ma femme pour gérer son patrimoine s’il m’arrivait quelque chose sans qu’elle ait à s’en occuper.

23. Sur le PEA PME, du fait de la difficulté, voire de l’impossibilité de faire de la gestion passive et vue la volatilité des actions supérieure aux big cap, je fais une exception à ma philosophie et le gère en Value Momentum.

24. Pour le fun, je choisis une ou 2 valeurs de conviction que je prends sur PEA ou PEA PME, et que je garde quelques mois. Actuellement : 50k€ sur IDI, 40 k€ sur Renault; Précédemment j’avais pris du LVMH quand on pensait que la Chine s’écrasait, et du Michelin quand le marché ne croyait plus à l’automobile, et malheureusement du SMPTC quand on pensait qu’elle s’assimilait à une obligation à 7% de rendement garanti +plus-value potentielle…

25. Je traite mon PEA PME +mes convictions et arbitre au moins un fois par mois, je regarde mes fonds et trackers tous les 3 à 6 mois, mais le plus souvent n’arbitre pas, je rebalance l’ensemble mobilier tous les 12/18 mois, et me questionne sur un investissement immobilier avec effet de levier tous les 3 à 5 ans.

Mes difficultés sont principalement sur :
- Quand vendre mes actions pea me en VALUE MOMENTUM (j’ai du mal à être clair),
- Deuxièmement comment mieux intégrer la valorisation "long terme" d’une classe d’assets pour être plus rationnel dans mon choix de répartition de classes d’assets (je ne suis pas clair sur comment utiliser le CAPE de SHILLER ou équivalent).
- Le dual Momentum rentrerait bien dans ma philosophie (retour à la moyenne), mais je ne sais pas trop comment la tester ou le mettre en place sur mes Assurance vie.

Cordialement,

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