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Favoris 1   [+3]    #1 23/09/2017 19h53

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Le commun des mortels croit que l’avantage fiscal principal d’un PEA est le taux réduit d’imposition à la sortie.
En fait, il y a un avantage fiscal plus élevé encore, pour quelqu’un qui investit sur 10 à 20 ans, voire davantage.


C’est tout simplement qu’une enveloppe capitalisante:
- PEA
- assurance-vie
- FCP ou sicav ou ETF de capitalisation, même sur un simple CTO
constitue en soi un immense avantage fiscal, même si les gains sur l’enveloppe sont taxés à la sortie comme sur un CTO

(En notant que cet avantage est gâché dans le cas:
- de l’AV, par les frais de cette enveloppe
- et dans le cas d’un FCP et Sicav gérés activement sur un CTO, par les frais de gestion mais aussi parce qu’on reste rarement sur un de ces produits 10 à 20 ans, car même un excellent gérant devient généralement mauvais bien avant et l’investisseur est alors obligé de vendre)

Je vais illustrer par un cas très concret, mon PEA:
- ouvert le 13/03/2009 (excellent timing !)
- avec 132 K€ en cumul versés tout au long de 2009
- et 18 K€ versés début 2014, pour compléter à 150.000€, quand la loi a augmenté le plafond de versements

Hier soir, ce PEA valait presque 1.050 K€, en 8,5 ans. Cette excellente performance, aidée par un marché très porteur, sauf de mi 2011 à mi 2012, n’est pas unique en son genre:

- le PEA de ma femme, géré par moi selon les mêmes méthodes, a dépassé 1,1 M€

- de nombreux dirigeants de sociétés en LBO ou d’autres sociétés non cotées ont cu leurs PEA atteindre 2, 5, 10 voire 30 M€ sur des durées plus courtes, en trichant d’ailleurs: soit en acquérrant sur le PEA des titres non cotés allégrement sous évalués à ce moment-là et revendus plus tard sur le PEA à leur vrai prix, soit - plus fort encore - en souscrivant sur le PEA des BSA allègrement sous-évalués sur titres non cotés et en profitant en plus à la revente de l’effet de levier des BSA

Dans notre cas, aucune tricherie, aucun BSA, aucun titre non coté, mais une gestion active avec un turnover d’environ 100% par an et un gain annuel toujours à deux chiffres, sauf en 2011.

Je m’arrête là car le  but de ce post n’est pas d’exposer cette méthode de gestion (qui a bénéficié aussi d’un peu de chance, il en faut) mais d’expliquer que les performances de mon PEA ont été fortement augmentés par l’effet de capitalisation.

Pour simplifier les calculs, supposons que:
- le cumul de versements était de 1€
- et que le PEA vaut aujourd’hui 7€.

Avec ce mutiplicateur de 7 (1050/150) sur 8,5 ans, le rendement annualisé est de 7^(1/8,5)-1, soit 25,73%  (à noter que le TRI est encore plus élevé, car tout n’a pas été versé dès l’ouverture).
Si je clôture le PEA aujourd’hui et en supposant à 30% le taux d’imposition de la plus-value, on aurait en net:
7 - impôt sur la plus-value de 6 = 7 - 30% * 6 = 5,2  €

A l’inverse, si l’argent avait été investi sur le CTO, la totalité du gain brut annuel(25,73%) supposé constant d’une année sur l’autre aurait été imposé:
- le dividende est effectivement imposé
- mais aussi les plus-values latentes chaque année, car avec un turnover de 100%, les cessions font que les plus-values latentes sont réalisées une fois par an, et donc imposées.

Du coup, le gain annuel net après impôt n’est plus que (1-30%) x 25,73% = 18,0%
et on aurait eu au bout de 8,5 années sur le CTO 1€ x (1+18,0%)^8,5= 4,08€

En comparant les 5,2€ après imposition des gains sur PEA avec 4,08€ sur CTO, on voit qu’avec le PEA on a un gain supérieur de 27,3%.

Et ce gain déjà très significatif va augmenter:
- avec la durée de conservation du PEA: avec 25 ans, c’est beaucoup plus spectaculaire encore qu’avec 8,5 ans
- avec les taux d’imposition du CTO et du PEA, supposés ci-dessus égaux et à 30% (future flat tax). Avec une flat tax à 50% l’écart est encore plus grand. Et encore plus évidemment, en supposant une imposition à 50% sur le CTO et 15,5% (le vrai taux actuel) sur le PEA!
- avec le fait que mes gains les deux premières années du PEA (2009 et 2010) ont été très élevés, ainsi que le turnover. alors. Si j’avais étais sur CTO et dû payé IR+prélèvements sociaux alors la progression de mon épargne aurait été bien plus faible. Heureusement, aucun impôt n’a été payé, à cause du PEA.

A l’inverse, l’écart entre CTO et PEA est bien sûr moins grand si le gain brut annuel est de seulement 6% par ex. par an. Mais même ainsi, au bout de 25-30 ans, cet écart est bien visible.

Mots-clés : avantage fiscal, enveloppe de capitalisation, pea

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[+1]    #2 24/09/2017 14h28

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@Parisien,

Si je comprends bien, vous avez ouvert un PEA en 2001, que vous avez transformé en un nouveau PEA en 2009. Sur ce PEA, vous avez mis 132 k€ (plus ou moins progressivement), puis 52 k€. Pour arriver à 1050 k€ en 2017.
Si on raisonne sur la globalité de l’opération, on arrive plutôt à un rendement annuel de l’ordre de 13 %, au lieu de 25 %.  Notez que 13 % c’est déjà excellent, mais plus proche de la normalité (en nb d’écarts-types).

Tout cela n’enlève rien à la valeur de vos (autres) raisonnements, notamment sur le surplus de capitalisation gagné grâce au report de fiscalité.

Mais la présentation de vos chiffres m’a fait penser aux conseillers (bancaires), qui ne présentent que les fonds gagnants, uniquement sur les périodes intéressantes, en omettant un certain nombre d’autres informations.

Dernière modification par M07 (24/09/2017 14h34)


M07

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[+1]    #3 24/09/2017 21h41

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parisien a écrit :

roudoudou a écrit :

J’aurais pu faire la même chose sur une SCI IS mais il y a déjà plein de posts… pareil sur le PEA. Bref à priori je ne suis pas le seul à la penser ici

Désolé de devoir le dire, mais vous - et d’autres s’il y en a qui penseraient comme vous - n’ont pas lu attentivement les posts ci-dessus.

Ils auraient alors compris q’une SCI à l’IS ne permet pas une capitalisation efficace comme le PEA, car:

- le différé d’imposition n’est que partiel: les gains annuels, certes après déduction des amos (et en sachant que les amos ne sont pas éternels) sont soumis tous les ans à l’IS.

- Idem avec énorme ponction fiscale si on vend l’actif immobilier pour acheter un autre, alors que ce genre d’arbitrage (remplacement d’une action par une autre) se fait sans frottement fiscal sur le PEA

- enfin, avec le PEA le broker ne prélève généralement pas de frais de gestion annuels, ce qui rend plus efficace la capitalisation, alors qu’une SCI à l’IS a forcément des frais annuels non nuls (compta, télétransmission fiscale, frais du compte bancaire, …)

Une SCI IS permet d’utiliser le levier du crédit chose que ne permet pas un PEA. C’est un outil de capitalisation avec avantages et inconvénients. Bref… ne soyez pas désolé, vous devriez avoir un "ton" différent, cela donnerait plus de portée à vos propos.

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[+1]    #4 25/09/2017 00h57

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@Yonz: Je ne suis pas "fiscaliste", mais en effet lors d’une succession ou à l’occasion d’une donation, avoir un CTO avec de forte plus-values latentes, permet actuellement d’éluder l’imposition sur ces plus-values (et même, si je ne me trompe pas,  des PS sur ces plus-values, alors qu’avec un PEA il y aurait forcément eu clotûre du PEA et à cette occasion paiement des PS).

Donc, dans le cas, par exemple, de titres d’une start-up ne versant aucun dividende mais dont la valeur a multiplié par 1000 ou plus, si on prévoit une donation (avec paiement le cas échéant des droits qui iront avec), la détention sur un CTO peut présenter des avantages. De toute manière, si la famille en détient 25% ou plus, impossible de les mettre sur un PEA (mais possibilité de les détenir via un holding … capitalisant).


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[+2]    #5 25/09/2017 04h54

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Bonjour,

Mes remarques sur différents points abordés dans cette file :

Klaus a écrit :

Durun a écrit :

Pour toutes ces personnes s’expatriant, il y a perte des avantages du PEA.

Je n’ai malheureusement pas de PEA (obligation de le clôturer à la date de mon départ).  Cependant, il me semble qu’un non résident ne subi pas la retenue à la source française de  15% sur les dividendes.  C’est un avantage.

Pour moi c’est faux (la loi a changé en 2012), j’ai gardé mon PEA en étant à l’étranger. Si je me souviens bien, il y a un sujet sur l’intérêt de la clôture ou non d’un PEA pour un expat.

roudoudou a écrit :

J’aurais pu faire la même chose sur une SCI IS mais il y a déjà plein de posts… pareil sur le PEA.

C’est une idée proche, mais on ne peut pas comparer une case à cocher lors de l’ouverture d’un compte en ligne (le PEA) à une société. 5 min pour ouvrir un PEA, X heures pour une SCI etc ?

Hammurabi a écrit :

Quelle serait la fiscalité d’un tracker capitalisant investit dans un PEA d’une personne qui serait amenée à déménager quelques années à l’étranger pour son travail (avec retour en France ensuite) ?

Aucune fiscalité à priori. Par contre, c’est "interdit" de posséder ce genre d’ETFs aux USA par ex (dividendes forcés). C’est mon cas (OPCVM capitalisants, ETFs capitalisants détenus dans un PEA et des CTOs démembrés).
Perso, j’ai fait le choix de les garder, on verra ce que dira le fisc américain.

On peut comparer cela à une entreprise qui aurait vu la lumière et enfin compris qu’il faut faire uniquement du rachat d’actions et pas de dividendes : il n’y a aucun événement taxable pour le fisc.

Il y a un désavantage toutefois : je pense que si vous faites des transactions dans votre PEA, les PVs sont imposées par le fisc local, et quand vous cloturerez votre PEA en france, le fisc francais ne saura pas que vous avez payé des impôts déjà. je ne suis pas certain, mais dans le doute je ne fais que des achats et jamais de vente sur mon PEA tant que je suis à l’étranger.

Parisien a écrit :

Comment peut-on sérieusement évoquer une capitalisation sur un CTO, tellement les déperditions fiscales sur CTO vont être en cumul énormes sur le  long terme:

- tout d’abord, les dividendes sont imposés tous les ans. Pas moyen de différer leur imposition

- ensuite, pour les plus-values: le décès efface certes les plus-values latentes. MAIS pour arriver à ne pas voir ses plus-values imposées, il faut donc acheter des actions et les garder jusqu’à son décès, quelques décennies plus tard, sans jamais vendre ou arbitrer entre temps.

Est-ce bien réaliste? Dans 99% des cas, on se retrouve assez vite, au bout de 5 ans maximum, parfois bien moins,à devoir vendre une action qu’on a achetée: soit elle a très bien monté, on est content mais on vend car le potentiel s’est fortement réduit, soit on est déçu par son évolution et on vend. Je vous mets au défi d’identifier des actions dont vous savez dès maintenant à coup sûr que vous allez les garder plus de 30 ans, jusqu’à votre décès.

Je voudrais nuancer vos propos, qui effectivement ne s’appliquent pas à votre stratégie, mais personnellement je capitalise sur CTO :
- Dividendes: j’utilise uniquement des ETFs capitalisants/

- sur garder une action jusqu’au décès : j’ai par ex un OPCVM capitalisant actif depuis plus de 20 ans, et quand il a "fermé" il a été transformé sans impact fiscal dans un nouveau fonds. J’espère que la même chose se passera pour les ETFs que j’ai.

Je suis d’accord que si vous avez une gestion active, cela ne convient pas, mais si vous êtes passif comme moi, je ne vois pas de raison d’arbitrer, à part sortie de nouveaux ETFs à frais plus bas (comme le fait Ishares), au lieu d’avoir des frais qui baissent sur les ETFs existants.

A terme, je pense utiliser la structure suivante :
- CTO avec le fonds de portefeuille non destiné à changer, en ETFs passifs (actions/obligations)
- PEA, avec variable d’ajustement actions (surpondérer un pays/région par ex)
- AVs pour ajuster la part obligataire/actions sans fiscalité

parisien a écrit :

- je raisonne à très long terme et ne ferai pas de retrait de ce PEA de mon vivant, si j’y arrive.

Je serais intéressé par une présentation de votre stratégie de répartition d’actifs parmi les différentes enveloppes fiscales, dans le cas d’un patrimoine comprenant plusieurs millions d’euros d’actifs financiers. Personnellement, j’aurais dit que pour les dépenses d’un rentier il faudrait d’abord consommer les loyers et les dividendes de CTO, mais qu’ensuite il vaut mieux taper dans le PEA que dans les CTOs car :
- on ne peut pas le démembrer / donner à ses enfants, vs un CTO
- il n’y a pas d’avantages successoraux comme une AV

Qu’en pensez vous ?


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[+2]    #6 19/06/2020 11h34

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Le but est d’encourager les particuliers à financer les entreprises Européennes.

Et ce n’est pas totalement défiscalisé, il faut attendre un certain délai avant de retirer ses fonds et il faudra quand même payer les prélèvements sociaux ( 17,2% ).

Ce qui est absurde dans ce système est qu’on ne permet pas d’y loger des obligations ( qui servent essentiellement à financer les entreprises ) et qu’on y autorise certains produits financiers qui répliquent des indices étrangers hors UE.

Dernière modification par Oblible (19/06/2020 11h36)


Parrain Interactive Brokers ( par MP ) - Déclaration fiscale IBKR Degiro Trade Republic  - Parrain Qonto ( par MP ) -- La bible des obligations

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[+1]    #7 19/06/2020 12h14

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En effet. La fiscalité est de toute manière très changeante en France, et c’est la raison pour laquelle il ne faut jamais choisir un investissement uniquement pour des raisons fiscales. Cela doit rentrer en compte, mais pas comme critère n°1.

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[+1]    #8 19/06/2020 16h54

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L’Etat utilise depuis fort longtemps (et pas qu’en France…) la fiscalité pour orienter certains flux d’épargne, à priori pour défendre ce qu’il considère être l’intérêt général.
Pour certains, partisans d’un Etat minimal, la bonne question n’est pas "pourquoi le PEA est-il autant défiscalisé ?", mais "pourquoi les autres produits sont-ils autant fiscalisé ?"…

Pour revenir aux sources du PEA (google, comme d’autres moteurs de recherche, est votre ami) :

Plan d’épargne en actions ? Wikipédia

wikipedia a écrit :

Le PEA a été créé en 1992 afin d’encourager l’investissement en bourse des particuliers, notoirement bas en France.

Trois dispositifs ont précédé le PEA | Les Echos

Marie-Laure Cittanova le 13 mai 1992 a écrit :

La volonté d’encourager l’épargne en actions est en France aussi ancienne que le manque de capitaux propres des entreprises. Outre les dispositifs encourageant l’épargne salariale -en actions de l’entreprise ou en titres diversifiés-, trois dispositifs fiscaux se sont succédé depuis 1973 pour encourager la détention d’actions.
-Le CELT (compte d’épargne à long terme): créé le 1er octobre 1973, le CELT était un contrat par lequel l’épargnant s’engageait à effectuer des versements réguliers pour une période d’au moins cinq ans (devenue une période maximale de 5 ans le 1er juin 1978). Ceux-ci étaient investis en valeurs mobilières (50% de valeurs étrangères étaient autorisées) et totalement indisponibles ainsi que les produits capitalisés des placements. Les versements ne pouvaient être supérieurs à 20.000 francs par foyer, ou au quart de la moyenne des revenus imposables de l’épargnant au cours des trois années précédant l’engagement, la plus faible de ces limites étant retenue.
Le CELT était assorti d’un double avantage fiscal: d’une part, les revenus des placements étaient exonérés de tout impôt sur le revenu, d’autre part, le Trésor restituait les crédits d’impôt et avoirs fiscaux, qui étaient portés au crédit du compte. Le CELT, qui a été progressivement supprimé à partir de janvier 1982 (seuls quelques contrats conclus ou prorogés avant le 1er juin 1978 sont encore en cours) n’a semble­t­il pas remporté un grand succès auprès des épargnants.

-Détaxation du revenu investi en actions: la « détaxation Monory » a autorisé les contribuables à déduire de leur revenu imposable pendant quatre ans à compter de 1978 (et jusqu’en 1982) les sommes (excédents des achats sur les ventes) investies en actions françaises dans la limite de 5.000 francs (majorés en fonction du nombre d’enfants à charge). Ce régime supprimé en 1983 a toutefois été prolongé au bénéfice des personnes nées avant 1932 et non retraitées.

Le CEA (Compte d’épargne en actions): Instituée en janvier 1983 par Jacques Delors, le CEA prévoyait une réduction de l’impôt sur le revenu égale à 25% des achats nets d’actions françaises et titres assimilés effectués entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 1988. Cette réduction d’impôt s’appliquait dans la limite de 7.000 francs d’investissement nouveau par an pour une personne seule et 14.000 francs pour un couple, et à condition que l’investissement dure au moins cinq ans.

En outre, au cours des années quatre-vingt, ont été mis en place des abattements sur les revenus des placements en valeurs mobilières françaises (actions et obligations). Ils ont été progressivement unifiés et portés à 8.000 francs par an (16.000 francs pour un couple). En 1988, au moment où le dispositif du CEA a cessé d’exister, les 33 SICAV « MONORY-CEA » totalisaient une collecte de 120 milliards. S’y ajoutaient les comptes individuels et les Fonds communs de placement.

Résultat de cette politique: au cours de la décennie, les placements en titres ont augmenté dans l’épargne des ménages, notamment au moment des privatisations. Selon une étude de la Banque de France (1), la part des placements à long terme (valeurs mobilières et primes d’assurance-vie) dans l’épargne des ménages est passée de 30% à 51% de leurs encours de créances entre 1980 et 1986 puis elle a culminé à à 55% en 1989, avant de retomber à 50% en 1990. « Parmi les placements à long terme, on note une forte progression des placements en actions et autres participations (de 13% en 1980 à 36% en 1989) », souligne la Banque de France. Mais la croissance de l’épargne longue « s’est interrompue depuis 1986 -1987 », et la part du flux d’épargne consacrée à la détention d’actions est passée de 12,6% en 1988 à 2,6% en 1990. Deux raisons à cela: le succès des OPCVM monétaires de capitalisation comme des PEP et l’instabilité boursière (crise de 1987, puis de 1989…).

Monory, CEA, PER, PEA | Les Echos

Jean-Baptiste Bourrelier Jean-Baptiste Bourrelier a écrit :

Bien avant le Plan d’Épargne en Actions, le législateur avait largement usé du stimulus fiscal pour favoriser les placements en Bourse. Le PEA a, en effet, pris le relais de la détaxation Monory, du Compte d’Epargne en Actions (CEA) et du Plan d’Epargne Retraite (PER). Une multiplication des dispositifs qui ne simplifie pas la compréhension.

Si le principe de la détaxation Monory était bien, lui aussi, de diminuer l’impôt à payer sur ses gains boursiers, la gestion de l’avantage fiscal était ardue. La loi du 13 juillet 1978 était, certes, simple dans son principe. Elle prévoyait, en effet, la possibilité de déduire de son revenu global imposable les sommes consacrées à la création ou à l’accroissement d’un portefeuille de valeurs mobilières françaises (actions et obligations) dans la limite de 6.000 francs +500 francs par enfant à charge (1.000 francs à partir du troisième). Les sicav détenant moins de 25 % de leurs portefeuilles en actions étrangères rentraient dans le champ d’application de la loi. Sous certaines conditions, la déduction était alors égale à l’excédent net annuel des achats d’actions françaises sur les cessions de tels titres. Cette loi est encore en vigueur. La détaxation Monory est possible jusqu’au 31 décembre 1996. Pour les contribuables nés avant le 1er janvier 1932, qui n’étaient pas retraités au 1er janvier 1992 et qui ont pratiqué une première déduction entre le 1er juin 1978 et le 31 décembre 1981, la détaxation jouera jusqu’au départ à la retraite des deux époux ( pour un couple marié ).

Le placement en actions a ensuite été encadré par le Compte d’Epargne en Actions créé en 1983 par Jacques Delors alors ministre de l’Economie et des Finances. Le CEA ouvrait droit à une réduction d’impôt et non à une déduction du revenu imposable. La réduction s’élevait à 25 % des achats nets de valeurs mobilières françaises dans la limite de 7.000 francs pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés et de 14.000 francs pour les couples mariés. Pour que la réduction d’impôt soit définitivement acquise, il ne fallait pas enregistrer de désinvestissement net durant les cinq années suivant l’ouverture du compte.
C’est le Plan Epargne Retraite qui a ensuite pris le relais. Mais, entré en vigueur le 1er janvier 1988, le dispositif a été supprimé le 31 décembre 1989 (au profit du PEP, placement non boursier). Depuis cette date, il n’est plus possible d’ouvrir de nouveaux PER ou d’effectuer des versements sur des plans déjà souscrits. Comme pour le PEA, les produits et plus-values des placements financiers étaient exonérés d’impôt.


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[+1]    #9 22/06/2020 02h00

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Vibe, le 19/06/2020 a écrit :

Je pense surtout que c’est parce que les députés n’y comprennent strictement rien (c’est vrai que le mécanisme d’un ETF synthétique est assez tordu).

Je ne vais pas leur jeter la pierre ! smile

Merci GoodbyLenine pour ce topo historique qui aide à mieux comprendre la situtation actuelle.

Et un merci tout particulier à un certain TrahCoh qui me colle un -1 point de mauvaise réputation sous prétexte que par abus de langage j’ai écrit que l’Était réduisait la fiscalité des PEA (au lieu, je suppose, de "offrait une fiscalité réduite" ?). Pourquoi ne pas avoir relevé le problème en public, au lieu de passer par derrière ? Une manœuvre bien basse… Il y a des moyens plus sympas de souhaiter la bienvenue aux nouveaux arrivants qui débutent dans le domaine.

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