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[+2]    #1 06/09/2015 00h38

Membre (2015)
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Bonjour à tous,

Comme promis dans ma fiche de présentation, voici ma toute première tentative d’analyse d’une société. Il s’agit du groupe Casino. Le lien avec les holdings détenant Casino a été discuté ici et sur ce forum. Néanmoins, je ne crois pas que Casino ait fait l’objet d’une analyse en tant que telle jusqu’à présent. L’analyse est disponible dans ce fichier PDF : analyse-casino.pdf

Je serais ravi d’échanger avec vous sur mon analyse, qui j’espère servira de base pour aller plus loin.

S’agissant de ma première analyse, les risques d’erreurs sont évidemment très importants. Cependant, j’ai essayé de détailler le plus possible mes hypothèses. N’hésitez donc pas à me faire vos retours, mon but étant autant d’essayer d’estimer une valorisation possible de cette société que de progresser en analyse.

Par ailleurs, j’ai encore une grande source d’incertitude dans ma manière de traiter les comptes consolidés lorsque des filiales détenues à seulement 50% du capital font l’objet d’une intégration globale dans les comptes et le bilan (c’est le cas ici). Je n’ai pas trouvé de réponse sur le forum. J’aimerais bien votre avis à ce sujet. Faites-vous un retraitement spécial pour réévaluer l’actif et les FCF en quote-part du groupe ? Cela paraît vraiment très compliqué à faire sans analyser en détail chaque filiale …

Bien à vous,

N.B : Je ne suis ni long ni short sur Casino.

Dernière modification par Evariste (06/09/2015 01h14)

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[+2]    #2 06/09/2015 07h56

Membre (2015)
Réputation :   133  

Bonjour sergio8000,

Merci beaucoup de votre retour.

A vrai dire, vu qu’il s’agit de ma première analyse, même si elle me paraissait compliqué, je ne pouvais pas savoir qu’elle était en fait plus complexe que d’autres entreprises. J’ai choisi Casino car son cours a fortement baissé cette année. Je ne fais pas d’analyse technique, mais il me paraît vain de trouver une marge de sécurité sur un cours qui a augmenté fortement en 2015. Ma stratégie serait plutôt de détecter là où le marché croit voir des problèmes, et analyser si cela est justifié ou non. Malheureusement qui dit simple dit souvent small cap, et qui dit small dit souvent actionnaire très majoritaire, aux intérêts pas forcément alignés avec les minoritaires. De toute façon il faut analyser beaucoup avant de trouver une décote intéressante wink

Vous confirmez donc que dans le cas de filiales détenues partiellement, il faut analyser par somme des parties et non analyser simplement les comptes consolidées comme j’ai fait ? Dans ce cas mon analyse n’apporte malheureusement pas grande valeur. C’est simplement une base de laquelle on peut difficilement tirer une valorisation fiable.

L’autre problème pour évaluer par somme des parties, c’est que je n’ai pas accès aux rapports des filiales non cotées. Si je prends l’exemple de "Distribution Casino France", détenu à 99% par Casino, je ne vois pas comment évaluer sa valeur. Je ne sais même pas si une filiale à 100 % a ses résultats qui apparaissent dans le résultat d’exploitation ou bien dans le résultat financier des comptes non consolidés de Casino. Est ce que les comptes non consolidés consolident tout de même les filiales détenues à 100% ? Parce que si ce n’est pas le cas, les comptes non consolidés ne sont vraiment pas utiles je trouve. Et dans les comptes consolidés on ne voit pas comment séparer les résultats de chaque entité …

Ce que j’ai aussi trouver vraiment compliqué dans cette analyse, c’est d’identifier quelle part de l’immobilier appartient à 100% au groupe, ou appartient à des filiales détenues partiellement (comme Mercialys). De plus, une partie des magasins sont tout de même loués lorsque les murs ne sont pas propriétés du groupe, et une partie des murs sont loués à d’autres enseignes (galeries commerciales). Le groupe est donc à la fois loueur et bailleur …

Hmm, c’est vrai que c’est effectivement bien plus difficile qu’il n’y paraît pour un premier essai. Et puis si un expert value ne comprend pas tout de Casino, ce n’est pas moi qui vais pouvoir tout comprendre big_smile

A bientôt sur ce forum j’espère, et merci pour votre blog IF (je ne suis pas encore abonné, capital malheureusement encore trop petit pour que cela soit intéressant, et j’essaye aussi de me former par moi-même avant de reprendre des analyses déjà faites), il est toujours très intéressant avec un style particulièrement agréable à lire, et surtout percutant.

Dernière modification par Evariste (06/09/2015 09h01)

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[+1]    #3 23/09/2015 13h48

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Les titres Casino étant des titres de participations, les règles comptables imposent l’utilisation de la valeur d’utilité.

Rapport Annuel 2014 a écrit :

Titres de participation
Les titres de participation figurent au bilan pour leur valeur d’acquisition ou d’apport et font l’objet d’une provision pour dépréciation lorsque la valeur d’utilité est inférieure à la valeur comptable.
La  société  Rallye  apprécie  la  valeur  d’utilité  des  titres  de  participation  en  fonction  de  plusieurs  éléments  d’appréciation,  tels  que  l’actif net comptable, l’actif net réévalué, l’actualisation des flux financiers nets de l’endettement, le cours de Bourse ou des évaluations externes.
Une dépréciation de l’éventuel compte courant ou une provision pour risques peuvent être constituées lorsque les capitaux propres de la filiale sont négatifs

Notez  la remarque sur l’avance en compte courant. Hors Rallye fonctionne pas mal par avance en compte courant sur des filiales (pour moitié de l’actif environ). Il manque l’info de savoir si c’est la même règle pour les comptes courants bloqués (participants aux capitaux propres).

On aura plus vite des problèmes sur le condition de l’EBITDA, pas cette année, mais l’année prochaine ce n’est pas impossible.

Sur les rubriques du site non mises à jour, c’est déjà dans le rapport annuel.

Dernière modification par JesterInvest (23/09/2015 13h51)

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[+2]    #4 18/12/2015 15h34

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@slayner,

Je partage tout à fait ce que vous dites ci-dessus sur Casino et Rallye, à tel point que dès le mois d’août, j’ai vendu tous mes Rallye (j’en avais, et beaucoup trop) considérant que c’est de la dynamite, trop risqué (ANR aujourd’hui probablement négatif, même si cela pourrait redevenir péniblement positif dans une conjoncture bien plus favorable, sauf qu’entre temps Rallye aura du mal à renouveller son endettement trop élevé), alors que j’ai conservé mes Casino, nettement moins risqué, pour parier sur un possible rebond de la conjoncture et des devises d’Amérique Latine + une possible amélioration en France.

Je pense donc comme vous SAUF lorsque vous dites:

slayner a écrit :

Pour tout ceux qui sont persuadé que le groupe est solide, ils peuvent se réjouir d’acheter Rallye à 25% moins cher qu’il y a deux jours (si c’était une bonne affaire à 16€, c’est une super affaire à 12…).

Car depuis que le rapport est sorti hier (et que j’aurais pu écrire à 80% moi-même dès août), le cours a chuté, rendant plus compliqué pour Casino:
- la vente d’actifs à bon prix, pour se désendetter
- et le renouvellement des dettes bancaires et obligataires, lorsqu’elles arriveront à échéance. Car si les banques prêtent, c’est parce qu’elles savent qu’au pire cas, la société peut les rembourser en faisant une AK. Mais si le cours flanche trop, l’AK devient quasi impossible.

Donc pour une société très endettée, la situation reste gérable tant que tout le monde ne s’en rend pas compte. Mais si tout le monde s’en rend compte (ventes à découvert massives par ex.), l’accès à de la dette et à des AK se ferme pratiquement et la prophétie négative devient auto-réalisatrice.
Alors que sans cette "prophétie", la société aurait pu attendre un retournement de conjoncture et une hausse des devises au Brésil et en Colombie pour régler doucement son problème.

Il faut savoir qu’en bas de cycle, la moitié des sociétés cycliques et très endettées feraient faillite et auraient un ANR < 0 si elles étaient obligées de vendre leurs actifs pour rembourser leurs dettes arrivées à échéance et devenues non renouvelables. Ou à tout le moins, seraient obligées de faire des AK très dilutives, destructrices de valeur.
Alors que si ces sociétés peuvent attendre le haut de cycle, quelques cessions d’actifs à ce moment-là suffiront à résoudre leurs problèmes.

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[+1]    #5 19/12/2015 18h41

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Oui si l’analyse et le wording n’avait pas été modifié par l’IF entre l’analyse initiale et maintenant. Par exemple le titre "complexe et opaque". Cela n’enlève rien à la qualité de leurs analyses.

PS =Auparavant je défendais l’IF mais je trouve qu’ils ont dépassé les bornes et ont fait preuve d’une certaine communication à géométrie variable. Surtout sur WpX, Era group et plein d’autres entreprises qu’ils "conseillaient" à l’achat mais qui ont subi une correction majeure (ERA / 2 et WpX /3,5)

Après ce n’est que mon avis très personnel sur le sujet.

Dernière modification par roudoudou (19/12/2015 18h52)

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[+1]    #6 19/12/2015 19h39

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@Roudoudou: vous signalez que l’IF modifie rétroactivement un texte quelques mois après sa publication, sans doute pour démontrer faussement à quel point ils avaient été prescients à la date de première rédaction.

J’avais déjà signalé ce travers en 2014.

De toute manière, que faut-il s’attendre d’autre de la part d’un groupe, dont le principal teneur de plume, le dénommé Thomz, a modifié sur ce site (devenir-rentier) beaucoup de ses interventions deux ans plus tard:
- pour montrer qu’il avait été plus intelligent qu’il ne l’est
- et pour gommer des critiques dures qu’il avait adressé à "Sergio", du temps d’avant la création de l’IF, et qui faisaient désordre après qu’il l’a rejoint.

PS: les points ci-dessus ne concernent que Thomz et Sergio, et nullement les autres rédacteurs de l’IF, qui - sans me prononcer sur leur talent - ont  à ma connaissance l’avantage d’être irréprochables en matière d’honnêteté intellectuelle.

Dernière modification par parisien (19/12/2015 19h47)

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[+1]    #7 20/12/2015 06h57

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Sauf que pour racheter des titres il devra lever de la dette, encore…
Le groupe a un problème de dette et il a le contrôle de l’ensemble du groupe, je pense que la meilleure stratégie est de se désendetter et de simplifier la structure avant tout. La valorisation viendra avec.

Pour faire de la sémantique : Rallye n’est pas en cessation de paiement : elle rembourse ses dettes avec des dividendes reçu suite à des cessions d’actifs des filiales mais elle est solvable uniquement car les banquiers pensent que l’actif de liquidation reste supérieur à l’ensemble des dettes.


Dans la tempête : cash is king

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[+2]    #8 26/01/2016 23h25

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Casino n’aura aucun problème a vendre Big C thailande et Big C Vietnam, malgré la décote par rapport au prix de l’action en bourse. Deux Tycoons thailandais sont intéressés par ces cash machines.
Si Casino arrive a vendre Big C, le leverage devrait être de l’ordre de 3x et être confortablement à des niveaux investment grade. Ca ne suffira sans doute pas a faire changer d’avis S&P. Ces derniers ont peur pour leur réputation un mois après avoir affirmé la note de Casino. Muddy Waters a encore une impressionnante capacité à crier au loup.
Pour ralentir la chute des obligations, Casino a racheté pour 12 et 8 millions respectivement de leurs obligations les plus longues, et les plus éloignées du pair. Vu la probabilité d’abaissement de la note par S&P, l’obligation perpétuelle hybride 4.87 n’est plus aussi intéressante, Casino pouvant conserver le bénéfice du décompte comme equity pour 5 années de plus en cas de downgrade. La perspective d’un call en 2019 s’éloigne donc. Rallye ne devrait pas avoir de problème de liquidité pour payer l’échéance 2016.
Les fans d’obligations françaises qui ont confiance en l’Etat se pencheront aussi sur le cas Areva.

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[+1]    #9 13/03/2016 18h27

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JesterInvest a écrit :

Ralye a donné un tableau simple de son équation financière. Si l’on fait la sommes des lignes en gras (le récurrent), on constate qu’il manque 70M€ par an. Rallye s’appauvrit donc année après année.

Je n’ai pas d’opinion récente sur Rallye, que je n’ai pas plus regardé , après avoir vendu ma ligne l’été 2015 (info déjà publiée sur ce forum).

Mais je trouve votre affirmation ci-dessus potentiellement trompeuse (car elle incite à penser: "oh mon Dieu, la société s’appauvrit année après année, il faut vendre avant qu’il ne soit trop tard!"), alors qu’elle est fausse, comme on peut s’en rendre compte rien qu’en analysant votre tableau.

Rallye dépense aujourd’hui davantage de cash qu’elle ne reçoit. Mais ce n’est pas dramatique, si la valeur de ses actifs, principalement ses actifs Casino, s’accroît sur le long terme plus vite que son cash flow négatif. Et justement, Rallye détient 48,4% de Casino, dont la capi boursière (actuellement déprimée et qui le restera d’ailleurs peut-être) est > 5 Mds€. Une hausse de seulement 2%/an après dividende de l’action Casino, signifie que les actifs de Rallye s’accroîtront de plus de 50 M€/an.

C’est la même problématique que celle du rentier ayant investi sa fortune sur des supports capitalisants (sicav de capitalisation, assurance-vie, etc.). Ses dépenses cash sont supérieures à ses ressources cash, puisque ces dernières sont nulles. Mais la situation du rentier n’a rien de dramatique si l’accroissement de son épargne est supérieure à ses dépenses. Il lui suffira tous les ans de vendre quelques rares parts de sicav, pour équilibrer son cash, exactement comme Rallye pourra vendre tous les ans quelques rares actions Casino si nécessaire, et en mettant des décennies avant de perdre le contrôle de sa filiale.

D’autant que Rallye:
- dispose encore un portefeuille d’actifs financiers en cours de cession, qu’elle va continuer à vendre au fil de l’eau, pour couvrir son déficit de cash pendant encore 4 à 5 ans
- a des frais de généraux élevés (21 M€/an), qui devraient baisser fortement d’ici quelques années. Ce sera en effet totalement excessif une fois que le portefeuille d’actifs financiers sera complètement vendu. Le staff de Rallye n’aura  alors plus rien à faire qu’à suivre Casino (et Go  Sport) pour le compte de Naouri et pourra alors être beaucoup moins nombreux et moins coûteux.
De plus, si Naouri est malin, et il l’est, il mutera ce staff résiduel chez Casino, pour que son coût soit supporté, non plus à 100% par Rallye, mais par Casino, donc indirectement à hauteur de 52% par les autres actionnaires de Casino.

Dernière modification par parisien (13/03/2016 18h29)

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[+2]    #10 07/05/2017 13h11

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Benjamin Franklin a écrit : « En ce monde rien n’est certain, à part la mort et les impôts. »
Or pour repousser l’heure de notre décès, il est certain qu’il nous faille nous nourrir.

1/ Présentation :
Casino
J.C. Naouri

Le CA de Casino sur 2016 est de 5670M€ pour la France + 3869M€ pour l’Amérique Latine.
Sur Le CV de JCN, on constatera des similitudes avec un ancien ministre de l’économie.

2/ Structure de contrôle :
Casino est une des plus anciennes LBO de la place parisienne.
La problématique de M. Naouri à ses début fut la même que chacun d’entre nous : Comment engranger un maximum de capital sur une vie. La réponse est l’utilisation du levier du crédit. Seulement, pour pouvoir contrôler un empire de 36 Mds de CA en étant parti de rien, il a utilisé le LBO sur 5 étages (6 si l’on compte GPA ou Mercialys), cela s’appelle les poupées russes, les poulies bretonnes de Bolloré, les holdings de Drahi…
Dans ces LBO, la dette à chaque niveau est roulée en permanence, Le cash-flow des dividendes ne permet pas le désendettement. Pour autant, il y a consolidation des participations entre Euris, finatis et Fonciere Euris. Sous une décennie, il est envisageable qu’il y ait une simplification de l’organigramme en tête.
Entre Rallye et Casino, le contrôle se fait aussi par le biais de multiples sociétés détenus à 100%, ce qui complexifie l’organigramme réel.
Cette structure assure une certaine garantie du dividende (relative tout de même puisque celui de Rallye a été abaissée cette année de 1,83€ à 1,40 €)

De façon allégorique, on peut se représenter la holding comme un érable. Le tronc est composé des structures de contrôle, les branchages support par Mercialys et les branches principales sont composés de Casino, Géant, Franprix, GPA, Exito, CDiscount, chaque feuille étant un magasin physique ou virtuel. Les racines enterrés et relativement opaques (Euris) retirent les minéraux du sol (financements) Les apportent via les vaisseaux qui irriguent chaque branche et chaque feuille. Ces feuilles par photosynthèse avec l’économie les transforment en nutriment (bénéfices) qui vient nourrir la structure et la consolider. 
Un robinet à sirop (dividendes et coupons) est présent sur plusieurs endroits du tronc pour récompenser l’investisseur.
Il arrive que des branches soient malades (Cnova Brésil), Qu’il faille se séparer de 10% du feuillage (Cession des Big C Thailandais et Vietnam) pour réduire le nombre de robinet (que certains jugeaient trop important) présent sur l’arbre (désendettement).

3/ Histoire récente :
- 2nd semestre 2014 : Le brent chute de 100$ à 50$ ; chute des matières premières minières.
- 2nd semestre 2015 : sur fond de crise économique (Brent, Pétrobas) et politique (Dilma Rousseff) en Amérique Latine, et de doute l’économie mondiale : la croissance des Pays émergés (Inde Chine) Les résultats, les perspectives et le cours déchantent. La structure, l’endettement de la holding est critiqué, Cdiscount Brésil est sous le coup d’une enquête pour malversation financière sur les stocks.
- Novembre 2015 : Casino annonce des Cessions asiatiques pour réduire sa dette.
- Décembre 2015 : Muddy waters, un fond activiste que je classerais dans les shorts & distord émet une note assassine sur la santé financière de la holding. Le titre, attaqué est à son paroxysme de pessimisme.
- T1 2016 : Cession effective de la branche Asie pour un bon prix, rachats de dettes obligataires dans la foulée.
- Année 2016 : Procédure de destitution de Mme. Dilma, Prise de pouvoir de M. Termer, stabilisation de l’économie. Remontée du Brent de 27$ à 50$ ; remontée des matières premières.
Eur-BRL
IBOVESPA
GPA
historique prix et stock métaux LME
Brent
- S2 2016 - T1 2017 : Les indicateurs avancés de l’économie sont favorables, Casino s’est fortement désendetté (dette réduite de 6Md€ à 3,3Md€ DDR p 90 ) le marché reprend peu à peu confiance en Casino-Rallye

Le CA de Casino provient de 40% de l’Amérique Latine et 60% de la France. Parlons donc de cette dernière.

4/ La distribution en France :
Les chiffres clefs
Nota : Les chiffres d’affaire indiqués dans le tableau « Analyse par groupes et par enseignes » sont ceux du groupe multinational entier donc non représentatif de la France. Voici la répartition du part de marché par Groupe qui permet de comparer les part de marché entre deux dates.
Le marché est mature, il y a très peu d’évolution entre les enseignes. De plus, chacun en tant que consommateur pourra se faire sa propre avis sur la qualité des produits, les prix, le service etc…
Bref, « nothing to add ».

5/ Les risques
Voici quelques sujets à surveiller :
a/ l’économie du Brésil
Le Brésil est dépendant des matières premières agricoles, métaux, du pétrole… S’il y a chute des prix sur ces produits, la crise économique pourra redonner lieu à une crise politique.
C’est toujours d’actualité car l’OPEP joue au poker menteur et Trump a réactivé la filière du pétrole de schiste.
b/ Amazon
Les services de livraison et le marché internet disruptent la distribution. Chacun se forgera son opinion. Mais l’on le voit dans les REITs abordés ici ; même M. Warren Buffett a réduit sa position dans Wallmart à cause de Amazon. Tous les denrées non périssable, les produits culturel, habillement et électroménager sont menacés. Par contre, l’alimentaire dispose d’une barrière à l’entrée que même Amazon prime aurait du mal à franchir. Les distributeurs l’ont compris et recentrent leur offre ou créent une parade avec les entrepôts/magasin drives. Pour ma part, je trouve ce risque surestimé. La livraison à domicile a existé au début du siècle ( Félix potin ) et a été détruite par la grande distribution à cause des couts de livraison. Je n’ai pas regardé dans les détails mais je pense qu’Amazon y est déficitaire. Quant aux drones, aux dirigeables-entrepôts, au self-service par IA, avec détection via RFID, disons que je n’y crois pas. Puis si je me trompe, un investissement dans Argan me sert de « couverture ».
c/ Hard discount
Je le liste pour mémoire, je n’arrive pas à le quantifier.

Décelez-vous d’autres sujets d’attention ?

6/ Analyse financière
Je n’ai pas la formation comptable pour m’exprimer sur le bilan et les résultats et préfère ne rien dire sur les ratios financiers et les méthodes d’évaluations de titre plutôt que de dire des âneries.
De surcroit, le dossier est complexe, JCN est friand des produits dérivés.

Un comparable pourrait être Carrefour. Mon sentiment est que les marges sont très faibles en France et qu’une guerre des prix fait rage. Beaucoup de producteur se plaignent des charges, des conditions. Une solution pourrait être (sans parler d’entente illicite) d’augmenter les prix. Les distributeurs, les fournisseurs y seraient gagnants.
De façon intéressante, l’IPC et l’inflation sont mesurés sur les biens de consommation. J’ai le sentiment que cette guerre des distributeurs a maintenue l’inflation plus bas qu’il ne devrait être en réalité. Mais en dehors d’une faillite d’un grand, ou d’une entente, je ne vois pas ce qui pourrait enclencher cette hausse des prix dont le consommateur sera la victime.

7/ Valorisation
@Isild
« Et vous, Mi345, quel est votre avis ? »

Tout ce pavé pour ne parler que maintenant du target price, vous allez dire que je m’épanche !
Mais c’est parce que similairement à vous, je n’ai débuté l’investissement boursier qu’en novembre 2015, mon avis vaut donc moins que le vôtre puisque vous êtes mon ainée et seule décisionnaire de vos actions, je m’abstiendrai donc de le formuler.
J’ai trouvé nécessaire de rappeler le contexte pour avoir les cartes en main et ne pas être surpris des arguments allant dans un sens ou dans l’autre.
Ceci étant dit, il y a une question plus intéressante : « A combien Casino Valorise-t-il ses propre titres ? »
Une réponse parcellaire peut être recherché dans lesOpérations sur action propre.

Il y a eu de nombreux rachat d’action en 2016 et des annulations en juin, juillet et octobre ramenant le capital social de 113,19 millions de titres à 110,99 millions de titres.
Ces rachats se sont fait sur le marché  d’abord autours de 42€ puis autours de 44,5€ en aout 2016.
L’argent utilisé provenait des cessions asiatiques.

« Vous croyez vraiment que Casino peut retourner taquiner les 45 euros ? »

Je crois que le marché peut être irrationnel mais que M. Naouri ne l’est absolument pas !

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[+2]    #11 14/08/2018 14h10

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J’attends avec impatience un message de Jean-Charles Naouri sur Twitter : "J’envisage de retirer Casino de la cote à 420 euros; le financement est assuré."

AMF : Je n’ai pas l’intention de lancer une OPA sur Casino dans les 6 mois qui viennent.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par delta (14/08/2018 14h19)

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[+2]    #12 29/08/2018 22h42

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C’est clair que cela devient répétitif.

En même temps, Naouri n’est pas très clair quand il répond aux questions des analystes (son anglais n’est pas au point). Dans le dernier call, il n’a convaincu personne avec sa croissance comparable (alors que ça semble se tenir) et sur l’effet sur la DFN des cessions (où là il a tord, quand on cède, on diminue la DFN, il a du parler des capitaux propres).
Et c’est toujours biaisé, si l’on additionne tous les gains Kantar des 10 dernières années, je suis sur que Casino a plus de 100% de parts de marché. Sauf que ça n’a pas bougé en réalité.



Les analystes vont aussi tiquer que l’amélioration de la DFN en France (et groupe) est du à une réduction du BFR (je n’ai pas encore vu cela dans les news), sauf que le BFR on ne peut pas le réduire ad vitam.
On rajoute la réduction de capital de Segisor pour complexifier, parce que sinon c’était trop simple (il y a quelques années c’était les TRS, puis l’activité de promotion, et en Août les JV des magasins en pertes, il n’y a pas de limites aux trucs atypiques qu’il fait?).
Tout ceci est compensé par un CAPEX et des autres charges opérationnelles très significatives. Dans le genre, pas de problème de financement, on se fait plaisir. Achetons Sarenza, testons des concepts, faisons de la Big Data, … ce serait peut-être plus rassurant de faire du cash non? Ou ne ne pas le brûler.

Sinon, il y a un vrai problème, c’est la devise BRL qui s’enfonce sérieusement depuis un moment et surtout depuis l’épisode de la lire Turque (-30% sur deux ans). Comme les activité LATAM valent quand même pas mal, ça devrait impacter "légitimement" le cours de Casino. On n’en entend pas trop parler.

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[+4]    #13 30/08/2018 12h37

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@JesterInvest
Intervention très intéressante (comme souvent) mais n’étant pas assez pointu sur le sujet il m’a fallu faire quelques recherches pour tout comprendre smile

DFN : Dette financière nette
Kantar : Fait référence à la source du graphe
PGC : Produit de grande consommation
FLS :  Frais Libre Service. Dans le domaine de la distribution, le sigle FLS est utilisé pour désigner les produits frais alimentaires qui sont proposés aux consommateurs en libre service. La catégorie FLS comprend donc notamment les produits laitiers et la viande / charcuterie vendue essentiellement sous emballage. 
TRS : Total return swap. Dérivé de crédit sur transfert de rendement, est un produit dérivé qui transfère l’intégralité de la performance d’un actif détenu en échange d’une référence variable.
JV : Joint-Venture avec les franchisés (edit : merci doubletrouble)

Les autres je connais mais au cas où :
Segisor : holding bresilienne
Call : conférence investisseurs
PDM : Part de marché
BFR : Besoin de fond de roulement
CAPEX : Dépenses d’investissement
BRL : Real brésilien (monnaie)
LATAM : Amérique latine

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par Tahure (06/09/2018 15h50)

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[+2]    #14 01/09/2018 11h13

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Bonjour !

Bergamote a écrit :

M07 a écrit :

Rallye est une structure de contrôle. C’est une arme anti-OPA qui coûte moins cher que de garder la majorité des actions.

Bonjour M07, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce point ?

Lorsqu’une entreprise veut prendre le contrôle d’une autre (la racheter), elle est (réglementairement) obligée d’engager une OPA (Offre Publique d’Achat) ; les actionnaires choisissent alors ou non d’apporte leurs actions à l’OPA. C’est une démarche "tout ou rien", si le nombre d’actions apportées n’atteint pas l’objectif, l’opération est complètement annulée.
Or RALLYE détient un peu plus de 51 % des actions Casino, et n’apportera pas ses parts. Toute OPA est vouée à l’échec.
Et il suffit de détenir plus de 50 % de Rallye pour maintenir la situation. Donc, on peut empêcher toute prise de contrôle en détenant 51 % de Rallye qui détient 51 % de Casino. Et 51 % x 51 % = 26 %.

Autrement dit, avec seulement 26 % on peut empêcher une OPA. C’est déjà une bonne économie.

Et la démarche a été poussée à un niveau supérieur : Foncière Euris détient 56 % de Rallye. Et ça continue bien plus loin : Foncière Euris est contrôlé par Finatis, elle-même contrôlée par Euris-SAS, etc. etc.

Au final, le groupe est contrôlé et verrouillé avec seulement quelques actions (le "quelques" étant quand même relatif et non négligeable).

.

@Gore, si vous regardez parmi les actionnaires des sociétés de la structure de contrôle de Casino (donc Rallye, Finatis, Euris-SAS et bien d’autres) vous verrez un certain nombre de banquiers et sociétés financières, ce qui pourrait expliquer le soutien très fort de certaines banques.

.

En fait, je ne pense pas que toutes ces turbulences autour du groupe Casino sortent du domaine de la spéculation. Bon an mal an, Casino gagne de l’argent, par des moyens divers (EBIT, plus-values…). Le reste, ce n’est que conjectures et tribulations.

Dernière modification par M07 (01/09/2018 11h50)


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[+5]    #15 03/09/2018 10h15

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Les CDS 5 ans de Casino et Rallye sur longue durée (source : DataGrapple) :



Le CDS 1 an de Rallye :


Le CDS (Credit Default Swap) est la "prime d’assurance" qu’on paye contre un défaut (credit event) d’un émetteur obligataire sur un horizon donné. Il dépend donc de 2 paramètres : (i) la probabilité de défaut perçue sur cet horizon, et (ii) le taux de recouvrement pour le prêteur obligataire en cas de liquidation. 5 ans est la maturité la plus courante pour les CDS, mais la courbe de maturité des CDS (1 an, 3 ans, 5 ans, 10 ans) reflète la distribution des probabilités de défaut perçues sur les années futures.

Quelques observations :

1) Ce n’est pas pas le premier épisode de stress traversé par Casino / Rallye, mais les précédents épisodes étaient soit dans le contexte général d’un stress de marché affectant particulièrement toutes les entreprises endettées (2009, 2011), soit reflétaient des craintes à plus long terme (voir la différence entre les CDS 1 an et 5 ans de Rallye début 2016 : maintenant le CDS 1 an est beaucoup plus haut, illustrant des craintes d’un défaut à assez brève échéance).

2) Le niveau du CDS 5 ans de Casino (588 points de base le 30 août) correspond à un niveau où le financement sur les marchés peut se compliquer. Pour donner un ordre d’idée, c’est aussi à ces niveaux que cotent les CDS 5 ans de Tesla et de la Turquie.

3) Le CDS 5 ans de Rallye  (2353 points de base le 30 août) correspond à un niveau où les marchés pricent avec une très forte probabilité un défaut à cet horizon de 5 ans. Pour donner un ordre d’idée, c’était le niveau du CDS 5 ans de la Grèce avant son Private Sector Involvement (PSI = restructuration de la dette obligataire) en 2012.

4) Comparer les CDS de Casino et de Rallye permet d’évaluer les probabilités conditionnelles de défaut, et les probabilités de différents scénarios : par exemple, il y a selon le marché une probabilité non négligeable d’un défaut de Rallye sans que Casino ne fasse défaut. Il faut toutefois noter que les taux de recouvrement attendus pour Rallye et Casino sont sans doute très différents :
- Si Casino fait défaut, le prêteur obligataire devrait pouvoir bénéficier de la liquidation des actifs réels de Casino.
- Si Rallye fait défaut, le prêteur obligataire risque de subir une perte quasi totale, car le principal actif de Rallye, les actions Casino, auront été mobilisées auprès des créditeurs bancaires (sur les 1.7 milliard € de lignes bancaires disponibles, 1.4 milliard correspond à des lignes collatéralisées). Cela explique en partie, à mon avis, la différence de CDS entre Rallye et Casino.

5) Plus le prix de l’action Casino baisse, plus les banques qui prêtent à Rallye de façon collatéralisée prendront d’actions Casino en garantie, donc plus le taux de recouvrement perçu pour Rallye baisse, donc plus le CDS de Rallye monte.

AMF : pas d’actions Casino / Rallye.

Dernière modification par Scipion8 (03/09/2018 10h16)

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[+2]    #16 15/10/2018 08h25

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Bonjour à tous,

https://www.groupe-casino.fr/wp-content … Yellow.pdf

Voici le communiqué de Casino à propos de l’augmentation de capital de sa filiale GreenYellow avec l’arrivé de BpiFrance et Tikehau Capital pour 24% du capital avec un prix d’entré de 150 M€.
Par conséquent, la filiale à été valorisée pour 625M€ (150/0.24).

Pour être transparent avec vous, j’avais vue cette filiale dans le rapport annuel mais sans l’évaluer (en prenant une valeur de 0) étant incapable de la valoriser avec les chiffres données. C’est une bonne nouvelle !
625M€ c’est quand même 15% de la capitalisation actuelle. Ce n’est pas rien.

Au plaisir d’échanger,

Rom1

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

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[+2]    #17 27/02/2019 09h50

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Bonjour !

Depuis le début de l’année (YTD) l’action Rallye a monté de presque 30 %, notamment grâce à un rallye (Ouarf ! Le jeu de mots pourri…) de ces derniers jours.

En dehors d’une satisfaction personnelle, et en l’absence de nouvelles informations publiées dans les médias financiers, je suppose que certains acheteurs seraient séduits par le haut rendement du titre, si le dividende distribué reste élevé. Or la présentation des revenus 2018 n’est prévu que pour le 14 mars.

De là à penser que certains acheteurs seraient déjà au courant de la distribution envisagée par la direction, il n’y a qu’un pas ; pas qui serait synonyme de délit d’initié ; et pas que j’ai tendance à franchir, même s’il a des relents d’une sorte de théorie complotiste.

À moins que ce ne soit qu’un biais de confirmation de plus…

Qu’en pensez-vous ?  Rallye va-t-il maintenir le dividende ? Va-t-il le baisser ? Va-t-il faire une distribution exceptionnelle ?   Rappel : en 2018, dividende à 1 € par action, à cause/grâce à une baisse de 40 %…

Dernière modification par M07 (27/02/2019 09h53)


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[+2]    #18 27/02/2019 10h58

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Il y a eu surtout un rattrapage.

Constatant que les cours n’évoluaient pas trop en phase, au moment du trou d’air lié à la VAD, j’avais arbitré mes Rallye pour Casino. Casino a repris près de 70% en 3/4 mois.

Quand Casino avait déjà repris 40/50%, Rallye n’avait presque pas bougé (+15%). Du coup j’ai racheté un paquet de Rallye.

Et Rallye a pris 30% de plus depuis.

Et maintenant c’est Foncière Euris qui bouge : +10% en une semaine, ça ne me surprendrait pas qu’on reprenne 5/10% de plus dans les deux semaines qui viennent.

Chaque fois qu’on monte d’un cran, la hausse est d’une ampleur un peu moindre, mais visiblement il y a un effet "à retardement", en tout cas c’est ce que j’ai joué et visiblement pas assez de monde ne l’a fait car sinon les cours auraient évolué en simultané.

Je pense que cet effet déclenchement à retardement est beaucoup dû à l’endettement massif de Rallye qui était encore à risque à l’automne.

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[+2]    #19 25/05/2019 09h18

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Il ne faut pas trop rêver sur un acquéreur potentiel d’un business retail en France en ce moment, c’est clairement un secteur en crise. Surtout que les interrogations restent forte sur la réelle generation de cash de Casino

Aujourd’hui, et sauf remontée miraculeuse de casino pendant la ou les périodes de sauvegarde, les banques créancières de Rallye dont les lignes ont une une garantie par un nantissement des titres Casino vont se retrouver propriétaire des titres Casino. Ca tombe bien, ca couvre assez juste en ce moment

Les obligataires qui sont subordonnés aux banques (qui ont les garanties) vont se retrouver proprietaires de Rallye. Sachant qu’il ne reste que Gosport dans Rallye une fois les titres Casino livrés aux banques, top, 1,4milliard pour se retrouver propriétaire d’une … bref ils recuperent 0. Ca cadre bien avec le prix des obligations autour de 10/20% ce jour

Les actionnaires actuels de Rallye, c’est 0. Donc en vendant à 3e, vous faites encore du cash et vous passez à autre chose. Après, c’est un ticket de loterie et voir un dog dans votre portefeuille tous les matins en vous levant

La dernière chose dont une banque a envie, à part le défaut, c’est de se retrouver avec des titres à la place d’une créance. C’est pas son métier, ca bouffe un capital fou. Donc les banques ne porteront pas, soit elles auront trouvées un acheteur du bloc, ce que Naouri doit chercher à faire aujourd’hui et qui ramène à ma première remarque, soit elles balancent tout sur le marché, de maniere ordonnée ou désordonnée, bref, il y aura du casino en solde pour un bon moment

Allez, prions pour une remontée miraculeuse de Casino hihihi

Et, et je finis par bravo Roudoudou !

Dernière modification par Tssm (25/05/2019 09h19)

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[+2]    #20 26/05/2019 04h13

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Bonjour a tous,

J’ai la Casino perpetuelle (achetee a 49) et effectivement pour les raisons evoquees (equity credit) le call en janvier 2024 est tres problable. En lien une analyse interessante en anglais d’aout 2018.
Long Casino 487 perpetual EUR bonds | Saxo Group

Je suis d’accord avec Roudoudou sur le fait que Casino va continuer a payer un dividende qui sera en forte baisse et les coupons d’obligations. Dans le contexte actuel il serait tres peu pertinent de mettre de l’huile sur le feu.

J’ai egalement les Rallye 2021 et 2023 toutes deux achetees avant la tempete (PRU environ 50) et des actions Casino. Donc pour moi c’est la douche froide.

J’ai encore espoir que JCN arrivera a sortir par le haut. N’oublions pas que la galaxie Casino s’est creee grace a lui et de la dette, et qu’il a plutot ete meilleur que la concurrence avec les magasins de proximite, l’e-commerce, le desengagement des hypers et la diversification (energies vertes).
Pour se faire sa meilleure chance est de vendre les actifs Casino "les moins" strategiques, je pense notamment au Bresil et a la Colombie (environ 2.5-3 milliards), pourquoi pas Leader Price, et de trouver une facon de remonter le cash vers Rallye sans flouer les minoritaires de Casino. La priorite est de rembourser les dettes bancaires avec la remontee de cash et de restructurer la dette obligataire(un reechelonnement pourrait suffir en complement de la remontee de cash) de facon a pouvoir la rembourser avec un moindre dividende de Casino.

J’ai du mal a imaginer un cours de l’action Casino revenir a 50-60 Euros pour le CT / MT et ca risque d’etre difficile d’attirer un partenaire "raisonnable" pendant la procedure de sauvegarde.
En fin stratege je pense que JCN savait que cette procedure pourrait etre necessaire a tout moment et qu’il a du commencer a travailler sur plusieurs options depuis 2018.

Le retail est sous pression mais Casino a des atouts. A suivre.
Pour le moment je conserve toutes mes obligations et j’espere vivement que JCN conservera la main pendant les 12-18 prochains mois. Mes interets ne sont pas alignes avec ceux des banques…

Dernière modification par Robdream2 (26/05/2019 04h17)

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[+3]    #21 30/05/2019 20h47

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Quelques réflexions :

1)    Les financements collatéralisés de Rallye sont nantis par des actions Casino à hauteur de 130% du notionnel. Au 31 décembre 2018, 38,2 millions actions Casino sur les 56,7 millions détenues par Rallye étaient ainsi nanties pour couvrir des prêts bancaires et lignes de crédit représentant 1070M€ de financement (sur une dette financière nette de 2899M€). Si on fait le calcul ça colle : 38,2 millions * 36,34€ (cours Casino au 31 décembre 2018) = 1388M€. On divise par 130% = 1067M€ de financement collatéralisé.

Le 23 mai 2019, Rallye annonce avoir nanti la quasi-totalité de ses actions. Si on prend le cours Casino du 22 mai : 56,7 millions * 29,85€ = 1692M€. On divise par 130% = 1302M€ de financement collatéralisé maximum. Cela laisse donc supposer que Rallye a tiré pour environ 200M€ sur ses lignes collatéralisées après le 31 décembre 2018.

C’est bien cela qui a conduit à la procédure de sauvegarde : en raison de la chute du cours de Casino, ils ont dû nantir toutes leurs actions Casino, puis ils ont dû tirer 202M€ sur leur ligne non collatéralisée de 500M€. Ce qui leur laisse une capacité de tirage non collatéralisée de 298M€.

2)    Sur la base de la structure actuelle du financement de Rallye, quel est le point de rupture « définitive » ? C’est le point où toutes leurs actions Casino sont nanties (c’est déjà le cas) ET où toute la ligne non collatéralisée est utilisée (il leur reste 298M€).

Donc l’équation pour trouver X (le cours Casino de rupture) c’est :

(56,2 millions * X)/130% + 500M€ = 1302M€ (financement collatéralisé actuel estimé) + 202M€ (financement non-collatéralisé actuel)

D’où : X = [(1302+202-500)*130%]/56,2 = 23,2€

On peut donc dire avec une quasi certitude que si le cours de Casino descend vers les 23€, ce serait définitivement la fin de partie pour Rallye / Naouri. C’est sans doute ce qu’avaient bien compris les VADeurs, et que Naouri a voulu/dû stopper par la procédure de sauvegarde.

A noter que le point de rupture s’agissant du cours Casino pourrait être plus haut que 23€, si par ailleurs Rallye fait face à une hausse de ses besoins de liquidité (ce que suggère ses tirages au premier trimestre 2019).

3)    Les cessions d’actifs par Casino sont évidemment une option intéressante mais :

a)    Le prix de cession des actifs de Casino est important car un covenant sur des lignes de crédit et prêts bancaires de Rallye définit un seuil de fonds propres pour Rallye de 1,2 milliard €. Compte tenu du niveau des fonds propres de Rallye au 31 décembre 2018 (1,8 milliard €), cela signifie qu’il ne faut pas que ces cessions entraînent une perte comptable de plus de 500-600M€ : cela dépendra essentiellement de la valorisation comptable de ces actifs et du rapport de force entre le vendeur et les acheteurs.

b)    Or, faire ces cessions d’actifs avec une limite de temps connue par tous (la durée maximale de 18 mois de la période de sauvegarde) met le vendeur (Rallye) en position de faiblesse face aux éventuels acheteurs. Du point de vue d’un actionnaire minoritaire Casino, mais aussi de celui des banques qui ont les titres Casino en garantie, il pourrait apparaître préférable d’effectuer ces cessions d’actifs après une éventuelle liquidation de Rallye.

c)    Les intérêts de (i) Naouri, (ii) des banques prêteuses collatéralisées de Rallye et (iii) des créditeurs obligataires de Rallye (sans parler des banques prêteuses de Casino et des créditeurs obligataires de Casino) ne semblent pas du tout convergents. L’intérêt de Naouri, c’est a priori de faire remonter une bonne partie du produit des cessions par un dividende exceptionnel. Pour les créditeurs obligataires de Rallye, il serait aussi très souhaitable que le produit des ventes d’actifs de Casino soit utilisé à la réduction de la dette de Rallye.

En revanche, les banques prêteuses de Rallye doivent sans doute penser à un scénario de liquidation de Rallye : elles ne peuvent plus compter sur davantage d’actions Casino en nantissement, donc leur intérêt c’est a priori (i) soit une liquidation de Rallye, (ii) soit une appréciation du cours de Casino, qui pourrait s’effectuer par l’utilisation du produit des cessions pour des rachats d’actions Casino.

Une autre approche, beaucoup plus graduelle, serait d’utiliser les produits de cession d’actifs pour désendetter Casino, donc augmenter son EBITDA et sa capacité de remonter du cash, donc d’aider au désendettement de Rallye. Je suis un peu sceptique sur la faisabilité de ce scénario.

4)    Aujourd’hui, c’est bien Naouri qui décide du sort de Casino, mais cela pourrait changer en cas de restructuration de la dette de Rallye. La dette de Rallye ne pourra pas être purement et simplement effacée, si restructuration il y a, à mon avis il y aura forcément une conversion partielle en actions, qui sera très dilutive pour les actionnaires actuels de Rallye, en premier lieu Naouri / Foncière Euris, qui devrait alors perdre le contrôle de Casino. Et donc le contrôle des produits de cession d’actifs de Casino.

Certes Naouri garde le contrôle pour le moment, mais je ne pense pas qu’il puisse s’en sortir sans un accord avec les banques, car ce sont elles, via le nantissement, qui contrôlent indirectement Casino et ses actifs. Donc si je devais faire une prévision, ce serait un scénario bank-friendly – peut-être des rachats d’actions Casino et un débouclage ordonné de la cascade de holdings. Un scénario a priori plutôt positif pour les actionnaires et créditeurs de Casino, et très négatif pour les actionnaires et créditeurs de Rallye. [En tout cas, je ne conseille à personne de s’embarquer dans cette galère, hein.]

2 points techniques dont je ne suis pas capable de dire s’ils sont pertinents ou pas pour la suite de l’histoire :

-    Les emprunts obligataires émis par Rallye prévoient une option de remboursement anticipé au gré des investisseurs en cas de changement de contrôle de la société Casino ainsi que de la société Rallye. Par ailleurs, en cas de changement d’actionnaire de contrôle de la société Casino, les contrats de prêt des lignes bancaires de Casino intègrent une clause de remboursement anticipé obligatoire. Cela signifierait-t-il qu’une restructuration de la dette de Rallye (avec conversion partielle en actions) ne serait envisageable qu’après un désendettement suffisant de Casino ?

-    Les covenants de Rallye et Casino ont une fréquence de test annuelle. Cela permettrait-il à Naouri d’effectuer des opérations de restructuration conduisant à des « breachs » temporaires, avant les prochains tests ?

AMF : ni actionnaire, ni créditeur de la galaxie Rallye/Casino.

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Favoris 1   [+1]    #22 13/09/2019 16h37

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Bonjour !

kuda a écrit :

le Plan de sauvegarde pourrait être , maintenant que les covenants sont respectés de fusionner la galaxie Rallye/Foncière Euris/Finatis avec Casino,en subordonnant les dettes actuelles.

Une telle fusion signifierait la perte du contrôle de Casino par Naouri ; car Rallye ne détient QU’un peu plus de 50 % des parts de Casino, et Naouri contrôle Rallye via les 61 % de Foncière Euris (voir Rallye | Structure du capital). C’est le principe des "poulies bretonnes".
Donc, je pense que cette fusion ne sera pas proposée par Naouri.

Mais il ne faut pas oublier que Naouri a pris un risque avec la Procédure de sauvegarde. Ce risque, c’est que les décisions ne lui appartiennent plus entièrement ; ce sont des magistrats qui auront le dernier mot.

J’ai rencontré, au cours de ma carrière un cas intéressant qui n’a pas tourné comme prévu. Une société de services, non cotée, pour laquelle j’étais sous-traitant, avait quelques difficultés. Elle s’était mise sous protection du Tribunal de Commerce (ce n’est pas tout à fait la même procédure, mais ça y ressemble). Dans les semaines qui ont suivi, un certain nombre d’employés et cadres sont partis, trouvant du boulot ailleurs. Du coup, la rentabilité était revenue, et les actionnaires ont déposé un "Plan de continuation", pensant être tirés d’affaire.
Mais, 48 h avant la date limite, un concurrent avait déposé un autre plan de continuation, qui prévoyait le rachat de la majorité des actions à la valeur comptable (au nominal donc), et l’injection de 500 k€ en trésorerie (en CCA). Du coup, les délais étaient trop courts pour que les actionnaires historiques puissent modifier leur plan, et le Tribunal a opté pour le plan qui présentait les meilleures chances de succès, celui du raider.  Les fondateurs se sont vus dépouillés de leur entreprise avant de comprendre la situation.

Je ne pense pas que Naouri tombe dans un piège similaire, mais le monde des affaires est sans pitié, et beaucoup plus sournois et complexe que ce que l’on croit habituellement.

Dernière modification par M07 (13/09/2019 16h38)


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[+2]    #23 20/03/2020 08h51

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Bonjour,

Et finalement 2 semaines après…
CASINO cède ses magasins et entrepôts Leader Price pour 735 millions d’euros

Casino a signé avec Aldi France une promesse unilatérale d’achat en vue de la cession de 3 entrepôts et de 567 magasins du périmètre Leader Price en France métropolitaine, pour une valeur d’entreprise de 735 millions d’euros (incluant un complément de prix de 35 millions, versé en cas de respect d’indicateurs opérationnels durant une période de transition). (…)

Casino restera propriétaire de la marque Leader Price pour continuer à l’exploiter selon certaines conditions convenues avec Aldi, en France et à l’International.


"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain

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[+2]    #24 05/12/2023 23h16

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Je me permets de vous partager cet article qui offre une rétrospective sur le parcours de J-C Naouri.

Jean-Charles Naouri et Casino, fin de partie | Vanity Fair

L’article est agréable à lire et je l’ai trouvé intéressant pour comprendre l’histoire de Casino.

Bonne soirée.

(Note: article a prendre avec un peu de recul j’ai l’impression qu’une erreur sur la date de naissance du personnage s’est glissé dedans)

Dernière modification par Manu314 (05/12/2023 23h33)

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[+1]    #25 05/01/2024 14h05

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elbobo a écrit :

En italien "casino" a une signification différente, proche de "bazar".
C’est l’origine du sens de la chaîne de magasin je pense. Pas les machines à sous.

Bonjour,

Plus simple, le 1er magasin créé par Perrachon l’a été dans un ancien casino lyrique à St Étienne.


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