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[+1]    #201 27/01/2022 14h01

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FXB67 a écrit :

Le privé lucratif n’est pas indispensable pour faire tourner les EHPAD. Pour info, c’est à peu près le seul compartiment du médico-social où le privé lucratif intervient. La prise en charge des personnes handicapées (MAS, FAM, FAS, etc.) à ma connaissance relève quasi totalement du non lucratif. Si vous regardez une MAS ou un FAM c’est quasi la même activité qu’un ehpad, et ils partagent d’ailleurs les mêmes difficultés.

Je n’ai pas d’idées tranchées sur la question, mais je pense que c’est une idée qui prend de l’ampleur et qui va devenir militante.

On en est à du -54% pour Orpea sur 5 jours, -31% pour Korian ce qui au final n’est pas beaucoup mieux. Je commence à être persuadé que ce n’est pas la perte de réputation qui est sanctionnée, ni une inquiétude sur la dette ou les revenus, mais bien un doute profond sur la nature même du business et sur sa place en bourse.

Il y aussi le maintien à domicile avec de grands groupes privés lucratifs (Adhap, Age D’Or… jusqu’à des Vitalliance, O2 etc.). Et des pratiques qui pour certains de ces groupes dernièrement cités, mériteraient aussi aussi un livre, même si cela semble plus dépendre du manager local que de la politique d’un groupe (quoique).
Le secteur du handicap est un monde à part, c’est bien connu wink


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#202 27/01/2022 14h11

Banni
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FXB67 a écrit :

Le privé lucratif n’est pas indispensable pour faire tourner les EHPAD. Pour info, c’est à peu près le seul compartiment du médico-social où le privé lucratif intervient. La prise en charge des personnes handicapées (MAS, FAM, FAS, etc.) à ma connaissance relève quasi totalement du non lucratif. Si vous regardez une MAS ou un FAM c’est quasi la même activité qu’un ehpad, et ils partagent d’ailleurs les mêmes difficultés.

Vous n’êtes évidemment pas le seul à le penser.
De là à estimer que les Korian, LNA et Orpea vont disparaître à terme parce que les Ehpad gérées à but lucratif n’existeront plus dans quelques années car interdites ou devenues non rentables, il y a quand même un grand pas.

Si les Ehpad à but lucratif n’ont pas d’avenir, comment se fait-il qu’il en existe beaucoup aujourd’hui, non seulement en France mais dans une douzaine de pays d’Europe, sans compter l’Amérique du Nord et certains pays d’Amérique Latine.

Je veux bien croire que la gestion à but lucratif ne marche pas et n’existe aujourd’hui que grâce à une aberration qui va bientôt cesser, si elle s’était limitée à un seul pays, la France. Mais 20 pays?

Cela me rappelle le secteur de l’enseignement supérieur (universitaire) aux Etats-Unis. Personne n’aime les universités ou instituts à but lucratif et tout le monde se moque de son niveau académique, de sa rapacité, de ses coûts, de ses scandales réguliers. Et il est patent que toutes les universités américaines réputées (MIT, Harvard, Stanford, etc.) sont à but NON lucratif (ce qui n’empêche pas d’ailleurs leurs frais de scolarité d’être très élevés).

Malgré tout, le secteur universitaire lucratif aux Etats-Unis s’est créé une forte niche, dans laquelle il prospère, hors années Covid où il a perdu beaucoup de clients étudiants. Intuitivement, je me dis que c’est également le cas pour les Ehpad. La niche se réduira, sans doute ou peut-être, en France mais elle existera toujours.
Donc à un moment donné, il faudra acheter Orpea et Korian. Mais quand?

Dernière modification par aleph1 (27/01/2022 14h13)

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#203 27/01/2022 14h20

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Jbpv a pourtant posté un lien du début de l’année qui parlait d’un scandale fiscal…la gestion financière pose donc question.
Il y a aussi un monceau de dette.
Je rejoins complètement l’avis de Maxlille: on fera semblant de réguler, on changera les têtes au management. La révolution anthropologique du soin, on en est loin, si on n’a pas ouvert les yeux après deux ans de crise covid, que dire ?
Le taux de remplissage des lits ? Ben si les gens ne peuvent aller ailleurs, ils iront là où ils pourront. Ce modèle a pu perdurer avec ses dérives justement parce que la demande est supérieure à l’offre. En cas inverse, ils devraient faire des efforts pour être les meilleurs. Mais quand il y a toujours une liste d’attente, pourquoi faire des efforts ? C’est un modèle concurrentiel singulier, car il est gagnant sur une base simplement démographique, et par défaut d’autres offres.

Concernant le secteur médico-social plutôt gèré en structures associatives, comme les MAS, FAM, j’ai officié dans plusieurs ces dernières années.
Il ne faut pas trop idéaliser concernant l’aspect non lucratif. Car ce n’est pas parce que ça fonctionne essentiellement sur de la subvention que la gestion n’est pas sujette à dérives non plus.
Déjà il faut savoir que comme pour les entreprises, le secteur se concentre, les grosses assos absorbent les plus petites et écrasent leurs spécificités.
C’est voulu depuis longtemps mais la problématique c’est que ça devient de la gestion de gestionnaires et non pas de professionnels de terrains. Avec une grande perte du sens de proximité.
Vous voyez se concentrer l’activité auprès de l’APAJH, UNAPEI, qui deviennent les gros acteurs dominants.

Le dernier groupe où j’ai travaillé, faisait de tout: ehpad, fam, iem (jeunes handicapés moteurs), ime, autistes à domicile… C’est un peu dispersé quand même.
Et il y avait eu un audit demandé par le CSE à cause de suspicions de malversations financières de la direction. J’avais été surpris de trouver une diatribe à ce sujet sur les ordres du jour de la réunion paramédicale. Ben oui, on parlait de paramédical, pas de la direction ou d’argent. La direction se plaignait que cet audit avait coûté 100000 euros de frais. Après avoir sondé de plus près, j’ai su qu’en fait c’était 27000 euros en vrai. Cette communication trop bruyante m’a paru suspecte.
Le fait est qu’une direction peut un peu travestir les comptes.

Une chose est sûre : les salariés ne sont pas augmentés et payés au ras du plancher, souvent. Par contre il y avait des sous pour refaire les bureaux intégralement. Et j’ai été surpris par la proximité quasi incestueuse de tous les dirigeants et acteurs de ce milieu, où tout le monde s’échange les places entre établissements, dans un certain entresoi. Dont je doute qu’il soit propice à la réforme de certains fonctionnements.

Le fait est que les managements de ces milieux qui étaient encore assez préservés de la folie de la rentabilité, commencent à en être atteints.

C’est un changement de vision qui est nécessaire, pas seulement de managers, ou de gestion.

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[+3]    #204 27/01/2022 14h41

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C’est intéressant de voir l’impact d’un livre - à charge avant même d’être écrit par un journaliste au pédigré woke honorable- sur une industrie entière ! Evidemment, les EHPAD c’est pas la joie. S’il y a sans aucun doute des problèmes (comme à l’hôpital et de manière générale toutes les structures de soins…), j’ai quand même du mal à croire à un système organisé de maltraitance et un plan d’économies sur les biscottes. En tous cas, j’ai du mal à croire que les économies de biscottes puissent se voir sur l’EBIT d’Orpéa à la fin de l’année…

Soyons clair, il n’y a pas beaucoup de familles qui ont décidé hier soir de reprendre grand-père grabataire à la maison. Le besoin est toujours là. Pas moins qu’hier. Et l’EHPAD reste une solution de référence.

Sauf que du jour au lendemain, la dépendance est devenue un enjeu de politique nationale. Attendons nous à une régulation poussée et comme à son habitude peu encourageante pour les investisseurs, peut être une taxe spéciale EHPAD, sans aucun doute des inspections aux frais des opérateurs et des certifications obligatoires.

D’ailleurs, si l’on peut m’expliquer pourquoi Orpéa et Korian ont prospéré alors qu’il existe des alternatives publiques, je suis preneur. J’imagine qu’elles sont moins onéreuses, plus qualitatives, et qu’il y a open-biscotte tous les samedis. L’Etat va s’acharner sur les odieux capitalistes "fossoyeurs", et dans 10 ans on se souviendra que pendant ce temps, on fermait des lits à l’hôpital et on vaccinait plus les ados que les >75 ans.

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#205 27/01/2022 14h44

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Mon anal-yse short de l’été 2020:

Outre l’aspect retour sur capital, depuis, Orpea a vu ses dirigeants vendre massivement leurs stock options.
Et les taux sont à la hausse.
Ne m’opposez pas la couverture des taux puisque la valorisation est l’actualisation des flux futurs à un taux d’actualisation, qui lui prend en compte le taux sans risque, qui monte.

Donc fondamentalement, cela reste un titre peu intéressant. Mais, il faudrait maintenant refaire un DCF avec la nouvelle valo, moins de croissance, des marges plus basses. Et comparer avec le cours.

Dernière modification par kiwijuice (27/01/2022 14h45)


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#206 27/01/2022 14h44

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Lausm a écrit :

Une chose est sûre : les salariés ne sont pas augmentés et payés au ras du plancher, souvent. Par contre il y avait des sous pour refaire les bureaux intégralement. Et j’ai été surpris par la proximité quasi incestueuse de tous les dirigeants et acteurs de ce milieu, où tout le monde s’échange les places entre établissements, dans un certain entresoi. Dont je doute qu’il soit propice à la réforme de certains fonctionnements.

Au risque de me répéter (mais certes sans rien apporter de plus), le milieu du handicap est un milieu à part, dans l’entresoi, assez d’accord. Ceci dit, heureusement que les associations font ce travail.
Quant à la rentabilité, si l’on ne devait pas en permanence se battre pour trouver de l’argent, on n’aurait pas besoin d’être "rentable"…

Dernière modification par Geoges (27/01/2022 14h49)


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#207 27/01/2022 16h06

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Ce serait intéressant de voir quel cours vaudrait la valeur du patrimoine immobilier indiqué par le groupe (Orpéa est aussi une foncière de santé) décotée de 25% de marge de sécurité moins la dette financière nette.

Pas actionnaire.

EDIT : le calcul n’est pas pertinent car donnerait une capitalisation boursière négative smile

Patrimoine immo de 7,4 milliards - 25% de décote - 6 milliards de dette financière nette immobilière = -0,4 milliards.

Dernière modification par levovitch1988 (27/01/2022 16h18)

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#208 27/01/2022 16h53

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piwai a écrit :

Soyons clair, il n’y a pas beaucoup de familles qui ont décidé hier soir de reprendre grand-père grabataire à la maison. Le besoin est toujours là. Pas moins qu’hier. Et l’EHPAD reste une solution de référence.

Sauf que du jour au lendemain, la dépendance est devenue un enjeu de politique nationale. Attendons nous à une régulation poussée et comme à son habitude peu encourageante pour les investisseurs, peut être une taxe spéciale EHPAD, sans aucun doute des inspections aux frais des opérateurs et des certifications obligatoires.

D’ailleurs, si l’on peut m’expliquer pourquoi Orpéa et Korian ont prospéré alors qu’il existe des alternatives publiques, je suis preneur. J’imagine qu’elles sont moins onéreuses, plus qualitatives, et qu’il y a open-biscotte tous les samedis. L’Etat va s’acharner sur les odieux capitalistes "fossoyeurs", et dans 10 ans on se souviendra que pendant ce temps, on fermait des lits à l’hôpital et on vaccinait plus les ados que les >75 ans.

Les ehpad privés ont prospéré parce que la demande dépasse l’offre et que le secteur public ne peut la contenir.
Le public est moins onéreux, la qualité est environ la même, juste le décor est largement moins cher que dans le privé.

Sinon tous les établissements sont soumis à des systèmes d’évaluations internes et externes, legiférés depuis 2002 et 2007 respectivement.
Cf ce mémoire d’une étude d’une élève de sciences po sur le sujet, qui est très bien documenté..

L’ehpad reste une solution de référence car il n’y a aucune autre alternative.
Le soin à domicile pourrait l’être mais il a été peu investi, alors que ce serait une source d’emplois locaux, et qu’il est connu que c’est souvent moins coûteux que l’ehpad.

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#209 27/01/2022 17h16

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Semirentier a écrit :

J’ai lu aussi que le fournisseur de couche faisait en fin d’année une rétrocession au siège. J’ai vu la même chose dans un groupe d’EHPAD mutualiste et ça ne choquait à peu près que moi, et seulement un peu. Et en plus le fournisseur était une filiale du groupe.

Pour l’histoire des rétrocessions du fournisseur, ce que l’auteur pointe, c’est qu’il y aurait eu un financement fléché par les pouvoirs publics pour acheter des protections, qu’Orpea les aurait achetées à tel prix unité et présenté la facture aux autorités pour justifier l’usage des fonds, puis aurait encaissé au niveau du siège des rétrocommissions convenues d’avance - autrement dit le coût unitaire sur la facture initiale était fictif et c’est un montage pour détourner un financement…

Piwai a écrit :

D’ailleurs, si l’on peut m’expliquer pourquoi Orpéa et Korian ont prospéré alors qu’il existe des alternatives publiques, je suis preneur. J’imagine qu’elles sont moins onéreuses, plus qualitatives, et qu’il y a open-biscotte tous les samedis. L’Etat va s’acharner sur les odieux capitalistes "fossoyeurs", et dans 10 ans on se souviendra que pendant ce temps, on fermait des lits à l’hôpital et on vaccinait plus les ados que les >75 ans.

Ils ont enrichi l’offre en lits à une époque où la France avait un gros retard
A leur décharge, leur surcoût est  grandement explicable par le foncier : ils ont du bâti récent, propre, aux normes, souvent à des emplacements "premium", là où les public et le privé non lucratif ont eu terrains voire bâtiments à l’oeil, et souvent le bâti est resté sans travaux depuis les années 1990, voire est totalement vétuste. A tel point que près de chez moi, un ehpad public a été privatisé (et concédé à du lucratif!) car la commune aurait été incapable de financer les travaux.

C’est là où à titre perso je ne suis pas en phase avec le bashing pur et dur sur le privé lucratif : pour bien connaître le privé non lucratif, certes les salariés y sont moins "pressurés" par la rentabilité, mais ils finissent quand-même en arrêt de travail ou inaptes à 55 ans du fait du manque d’équipements et de locaux totalement inadéquats, conçus à une époque où leurs ehpads fonctionnaient autrement.

levovitch1988 a écrit :

Ce serait intéressant de voir quel cours vaudrait la valeur du patrimoine immobilier indiqué par le groupe (Orpéa est aussi une foncière de santé) décotée de 25% de marge de sécurité moins la dette financière nette.

Pas actionnaire.

EDIT : le calcul n’est pas pertinent car donnerait une capitalisation boursière négative smile

Patrimoine immo de 7,4 milliards - 25% de décote - 6 milliards de dette financière nette immobilière = -0,4 milliards.

Pas étonnant, leurs fonds propres incluent la valorisation des autorisations d’activité. Le foncier lui même ne sert pas à grand chose s’il n’y a pas l’autorisation réglementaire pour fonctionner.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par FXB67 (27/01/2022 17h34)

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[+1]    #210 27/01/2022 17h43

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Pour l’histoire des rétrocessions du fournisseur, ce que l’auteur pointe, c’est qu’il y aurait eu un financement fléché par les pouvoirs publics pour acheter des protections, qu’Orpea les auraient achetées à tel prix unité et présenté la facture aux autorités pour justifier l’usage des fonds, puis aurait encaissé au niveau du siège des rétrocommissions convenues d’avance - autrement dit le coût unitaire sur la facture initiale était fictif et c’est un montage pour détourner un financement…

Même système dans un groupe mutualiste, j’avais bien compris et je confirme.

Je viens aussi de lire un article dans Midi Libre
Midi Libre

A la lecture de cet article, aucun reproche de l’aide soignante n’est vraiment pertinent. En fait, l’aide soignante ne sait manifestement pas à quoi servent les gants en latex, confond colonisation et infection urinaire, regrette que quelquefois il n’y ait qu’une douche par semaine (c’est la norme), ne connait pas le rôle du médecin coordonnateur (qui n’est pas de prescrire), regrette qu’il n’y ait que rarement un infirmier la nuit (alors que ce n’est effectivement pas la norme). Et que des résidents se baladent la nuit, que veut-elle ? Qu’on les attache au lit ?
Donc, non pertinent et pas du tout spécifique à ORPEA.

Ce que je veux dire, c’est que j’ai de plus en plus l’impression que les révélations de ce livre vont faire pschitt. Probablement des tas d’anecdotes recueillies auprès d’insatisfaits, décrivant ce qu’on voit souvent dans les EHPAD, qui sont choquants quand non contextualisés.

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#211 27/01/2022 22h09

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Ce qu’elle dit sur les gants est fondé, il n’est pas normal d’être rationné au point d’utiliser les mêmes pour le bionettoyage et les toilettes.
Et certains ehpad ont des médecins coordinateurs/prescripteurs, la fonction étant parfois disjointe, parfois réunie. Les médecins libéraux souhaitant de moins en moins intervenir en ehpad, les établissements sont obligés d’organiser cet aspect-là aussi.

J’entend bien que le livre n’apporterait peut-être rien de nouveau, mais le banal peut être de l’inacceptable auquel on s’est habitué à tort. On ne parle pas d’une petite chute mais d’un -54%, 4 séances de baisse >10% consécutives , et quasiment 3 mds de capitalisation partis en fumée. Le cours affiche désormais une décote sur l’actif net! Et malgré tout ça, toujours pas d’achats sur repli.

Orpea elle-même n’étant a priori pas menacée sur le plan financier à court terme, c’est bien que les investisseurs redoutent des conséquences durables, pour la société ou pour le secteur entier.

Autre info "significative" : le bouquin est un phénomène de librairie. Les gens se sont jetés dessus. Ca augure quand même une opinion réceptive à la critique. Et si on pense à un risque "réglementaire" sur le secteur (encadrement accru, voire restrictions), ça laisse augurer un terrain propice sur le plan politique.

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#212 27/01/2022 23h32

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Semirentier a écrit :

Je viens aussi de lire un article dans Midi Libre
Midi Libre
A la lecture de cet article, aucun reproche de l’aide soignante n’est vraiment pertinent.

Je me demande si vous êtes encore objectif sur la situation compte-tenu de votre position d’investisseur sur Orpéa. N’y voyez aucune animosité, simplement, il ne faudrait pas se voiler la face.

Cette phrase, par exemple, parmi d’autres, est tout à fait juste. Tous ceux qui ont été en Ehpad (et notamment côté personnel soignant le savent).
"Selon elle, les résidents de familles très présentes seraient d’ailleurs identifiés et plus soignés que les autres pour éviter tout soupçon".

En tant que médecin, ce système me fait honte.
Il est évident que le manque de personnel ne peut permettre une prise en charge optimale de nos aînés.
Il est évident que le manque de personnel ne peut permettre une surveillance para-médicale de qualité, en particulier la nuit.

Il y a tellement de choses à dire que les gestionnaires de fond bien informés ont liquidé leur position, à raison. Jusqu’à présent, ils tenaient car l’omerta régnait, maintenant que cela fait la une et que le gouvernement s’en mêle à 3 mois d’une échéance cruciale, il faut sortir.


"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.

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#213 28/01/2022 00h31

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En tant qu’il n’y a pas si longtemps infirmier, le témoignage de cette aide soignante ne me paraît pas si peu pertinent.
Je confirme le rationnement du matériel. Une aide soignante me confiait un jour que sa directrice (d’un autre établissement privé non côté) leur demandait de n’utiliser qu’une protection par nuit. Cela dit ça se fait aussi dans le secteur public.
Comme disait FXB67, l’inacceptable s’étant banalisé, c’est exactement cela. Tout le monde crie au scandale mais ce n’est pas nouveau du tout.
Les gouvernements successifs n’ont fait que créer de la régulation de papier. Dans les faits, si rien n’est fait sur le terrain, rien n’ira mieux.
Concernant les coordinateurs et rôle de chacun, en fait chacun fait ce qu’il peut. Le coordinateur n’est pas censé faire les ordonnances mais quand personne d’autre ne le fait, et bien il le fait !
Quant à l’absence d’infirmières la nuit, si c’est un problème pour intervenir sur un problème urgent d’un point de vue et technique et légal. Mais tout est prévu, tout se gère par astreintes et téléphone. Et sinon c’est le 15.
Mais cela a ses limites.

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[+3]    #214 28/01/2022 10h08

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Au-delà de l’émotion légitime, et légitimé par le fait que chacun d’entre nous a ou aura affaire plus ou moins directement à ce type d’établissement, il me semble :

- ce livre que je n’ai pas lu, jette en pâture, comme c’est devenu une habitude sur tous les sujets de société, une entreprise. Parfois c’est une personnalité qui coupable ou innocente de s’en remettra jamais.

- contrairement à des investigations complètes, qui ont donné lieu à des révélations importantes… "panama papers" par exemple, on aurait là si j’ai bien compris une compilation de témoignages, dont je ne mets en aucune façon en doute la véracité.
Sauf que, ayant travaillé dans une grande boîte, je me sens capable de citer plus de 500 anecdotes pour prouver que c’était l’enfer… et d’en citer autant pour prouver que c’était une boite humaine.
C’est un peu comme ces témoignages soit-disant pour "savoir ce qu’en pensent les français" et où deux ou trois personnes livrent leurs opinions. Valeur individuelle forte, véracité et image de la réalité collective à peu près nulle.

- l’auteur sous couvert de révélations chocs, a créé un buzz. Les gens qui sont directement touchés (soit via un proche) résidents ou y travaillant, reconnaissent à l’évidence certains travers. Et c’est normal. Cela en fait-il un système qui rançonne et broie aveuglément résidents et soignants ?

- comme l’a noté IH, l’opinion publique n’accepte pas que le B to C gagne de l’argent, et c’est plus sensible dans ce domaine.

On en touche ce qui pour moi sont les deux problématiques de fond :
- Immédiate d’abord : l’argent… qui finance ? Jusqu’où ? Je veux bien qu’Orpéa et consorts se fassent "un pognon de dingue" mais une fois l’idéologie derrière nous ces questions demeurent.
- Plus profonde et intime ensuite : la mort et la période moyennement sympa qui la précède souvent, et comment on les ré intègre psychologiquement d’abord puis concrètement dans nos vies. Je sais que Macron a dit qu’il en ferait une loi ou je ne sais quoi… et on peut se faire plaisir en tombant sur lui et son inaction, mais objectivement sommes-nous prêts à mener ces réflexions ?
Je le rappelle que ce soit le public ou le privé qui finance, in fine ce sont nos poches qui seront sollicitées.


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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#215 28/01/2022 15h42

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En fait, le titre de cette file pose la question : l’économie est-elle au service des personnes âgées ?
Ou plutôt la finance est-elle au service des personnes âgées, plus précisément.

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[+1]    #216 28/01/2022 18h11

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Je n’ai pas lu ce livre et ne l’achèterai pas.
D’après les extraits disponibles il semble que le livre soit un recueil de témoignages négatifs destinés à casser une entreprise privée.
Lire ce livre à charge c’est comme regarder une émission d’Elise Lucet.

Mes deux parents sont passés par Korian pour l’une et Orpea pour l’autre.
Heureusement que ces deux entreprises étaient là.
Le service était globalement à la hauteur des attentes. Oui on sentait parfois que les coûts étaient contrôlés comme dans toute entreprise bien gérée, mais le personnel et la direction étaient toujours ouverts aux remarques.
Jamais témoins de quelconque acte de maltraitance.
C’est d’ailleurs à cette époque que j’ai acheté des actions Korian et Orpea.

La qualité des soins n’est pas incompatible avec entreprise profitable, au contraire.
La meilleure clinique de ma région appartient au groupe privé Ramsay Santé.
Les soins sont au top, remboursés par une mutuelle qui est une des moins chères du marché et le groupe Ramsay est profitable justement grâce à la qualité du service.

Le problème de la dépendance devient de plus en plus important.
Il devra mobiliser des ressources, du savoir-faire et des entreprises compétentes (assurances, services).
Ce n’est pas en détruisant une des entreprises les plus compétentes du secteur que l’on résoudra le problème.

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Dernière modification par Harricana (28/01/2022 18h18)

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#217 28/01/2022 18h31

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Harricana a écrit :

Je n’ai pas lu ce livre et ne l’achèterai pas.
D’après les extraits disponibles il semble que le livre soit un recueil de témoignages négatifs destinés à casser une entreprise privée.
Lire ce livre à charge c’est comme regarder une émission d’Elise Lucet.

Ce n’est pas en détruisant une des entreprises les plus compétentes du secteur que l’on résoudra le problème.

Critiquer un livre sans le lire… pas mal. Quant à dire que l’entreprise est économiquement compétente, en quoi cela change-t-il l’éventuel problème d’une maltraitance localisée ou structurelle ?


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[+2]    #218 28/01/2022 18h38

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C’est le secteur entier de la dépendance qui devrait interroger et certainement pas uniquement les epahd.
On va à nouveau avoir des témoignages touchants, écoeurants, scandaleux (si vous vouliez le mien, il est édifiant mais ne ménage pas les soignants et autres éducateurs ou psychologues…) puis les professions de foi larmoyantes des uns et des autres sur la bientraitance.
C’est vrai à l’hôpital, dans des établissements d’accueil de personnes handicapées, dans des epahd.
L’humain semble sélectionner ses priorités en fonction des risques de rétorsion.

Que va -t-il se passer ?
Rien, ou presque, comme les fois précédentes, si ce n’est des incantations puis probablement de nouvelles règles et procédures, des évaluations coûteuses, nouvelles dépenses en administratif pour gérer le contrôle et anticiper les conclusions et la communication, mais toujours pas plus de formations  (des vraies, techniques hein, pas l’éternel blabla dont on se gargarise dans ces secteurs ni grand messes où vont les cadres et les favoris, toujours plus nombreux, il faut bien les occuper et loin du cambouis), ni d’effectifs plus formés techniquement à des réponses pour des troubles précis donc pas plus de qualifiés en première ligne.
Encore du fric foutu en l’air en colloques et audits qui, sitôt faits, seront oubliés après la réunion de débrief qui dira que tout a été génial à part un truc insignifiant.

EN fait, je ne décolère pas sur ces sujets et suis agacé de ces re-découvertes scandaleuses au fil de l’actu qui seront aussi vite oubliées.

Dernière modification par Range19 (28/01/2022 18h40)

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[+1]    #219 28/01/2022 19h30

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Il y a quelques avantages à vivre en zone rurale : dans mon département, tous les EHPAD sont publics et je risque donc pas d’ici quelques années de me voir transformé en "or gris" pour les actionnaires de Korian ou d’Orpea, perspective à laquelle les habitants de Neuilly sur Seine devraient être attentifs….

Le plus malin dans cette affaire est sans aucun doute le désormais célèbre docteur Jean-Claude Marian qui a cédé sa participation juste avant l’épidémie de Covid au prix de 112€ par action ; possédant des établissements en Chine il était bien placé pour savoir ce qui allait survenir ; en quelque sorte il était initié sans que cela constitue pour autant un délit.

Orpea: le fondateur a cédé sa participation de 6,3% au capital, avec une décote de 4,6%, Actualité des sociétés - Investir-Les Echos Bourse

Au demeurant octogénaire, le bon docteur Marian peut ainsi se payer une kyrielle d’aides à domicile sans craindre de devoir un jour devenir pensionnaire des établissements qu’il a fondés !

Au plan purement boursier, l’investissement dans l’or gris d’Orpea se révèle simplement calamiteux : nous cotons ce jour 42€ soit le niveau de 2007 !

On peut bien sûr comprendre que les petits actionnaires rincés, n’ayant pas su faire preuve de la même sagacité que le docteur Marian, nourrissent rancune et courroux contre un ouvrage qui leur a fait perdre la moitié de leur ligne en même pas une semaine. Peut-être l’auteur a-t-il manqué de rigueur ; peut-être même est-il coupable de "wokisme" (le "woke" c’est un gauchiste ?) ; tout cela soulagera ceux qui sont moins avisés que le Dr Marian, mais bon la seule question qui vaille est : est-il opportun de se placer à bon compte sur la valeur ?

Je confesse avoir un peu réfléchi à la question et rester à tout le moins circonspect : nous sommes là sur une thématique éminemment politique qui touche essentiellement les personnes âgées, au coeur de l’électorat de M. Macron et Mme Pécresse. Le calvaire subi par Mme Dorian montre en outre que l’on peut être membre de la "jet set", des ’happy few", des "winners" de la mondialisation sans pour autant être à l’abri de la maltraitance. Il me semble donc difficile que les choses puissent rester en l’état, surtout en année électorale.

J’entrevois donc 2 risques :

- une inflation de mesures coercitives qui amélioreront la situation des personnes âgées résidentes, mais plomberont durablement la rentabilité des EHPAD privés,

- une loi de nationalisation/expropriation des établissements français à un prix fixé par l’Etat, par exemple le cours de bourse de ce jour, avant transfert vers les conseils départementaux.

Le marché me donne tort puisque le titre reprend ce jour 6%, mais je reste peureusement à l’écart.

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[+1]    #220 28/01/2022 19h50

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Bon, je vais choquer, c’est juste mon style, sans nuance pour mieux faire comprendre.

La maltraitance n’est pas un problème en EHPAD. Le pervers finit par être repéré assez rapidement, il quitte l’établissement (pour un autre, mais bon…). Les autres soignants ne veulent pas être maltraitants. Un soignant de nuit paresseux qui ne fait pas les changes, une prise en soins inadaptée par manque de compétence, cela arrivera toujours, c’est de l’humain. Mais cela finit par être repris par l’encadrement.
Hiérarchie fonctionnelle aide-soignant, infirmier, cadre de santé, médecin coordonnateur, directeur médical du groupe d’établissements. Il y a forcément réaction à l’un de ces niveaux en cas de maltraitance constatée.
A domicile, la maltraitance peut être beaucoup plus fréquente et grave. Personne pour savoir ce qui se passe derrière la porte.

Evaluation externe, évaluation interne, traçabilité de tous les soins, traçabilité de toutes les observations, protocoles, projets de vie personnalisés, signalement à l’ARS des évènements indésirables graves, des cas d’infections groupés, Conseil de la vie sociale, Comité de liaison nutrition, circuit du médicament, démarche qualité…Vous n’imaginez pas le poids des règles et des normes. En rajouter serait contre-productif, plus personne n’aurait le temps de voir les résidents.

Alors, après, il ne faut pas confondre maltraitance avec une insuffisance de bientraitance. On peut toujours faire mieux. Que les aide-soignants soient mieux formés, qu’ils soient tous diplômés et auxiliaires de soins en gérontologie, que tous les médecins traitants soient formés en gériatrie, que le ratio soignants/résident soit augmenté (après une bonne organisation des soins, sinon c’est jeter de l’eau sur du sable).

Méfiez-vous des anecdotes que vous lisez, ce métier est complexe, juger en croyant être supérieur aux professionnels qui y travaillent doit se faire avec prudence. Ceux qui plus haut m’ont repris, sur l’usage des gants ou autre n’avaient pas raison, illustration que les soins en EHPAD c’est un métier très spécialisé.

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#221 29/01/2022 11h21

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J’apporte un peu d’eau à votre moulin mais après ceci sur le problème de la maltraitance/bientraitance qui est ultra complexe et donc trop souvent abordé sur le terrain par le petit bout de la lorgnette. Il ne faut pas heurter…
Le terme bientraitance est trop souvent utilisé pour rendre le discours plus positif. Je me souviens de l’interdiction d’utiliser le terme maltraitance dans ces milieux et chez les profs du médico social.
Le grand progrès en bientraitance était d’ailleurs le vouvoiement absurde, des colloques, séminaires et réunions à profusion pour expliquer qu’on n’appelle pas Pascal Martin, enfant lourdement handicapé de 10 ans par son prénom Pascal mais Monsieur Martin… et en le vouvoyant…

Bref…
cela dit, un rapport du Sénat de 2003 sur la maltraitance des personnes handicapées mettait clairement en évidence qu’elles étaient autrement fréquentes et graves en famille qu’en établissement.

Souvenons nous au sujet des Epahd : Jean Marie Delarue -alors contrôleur général des lieux de privation de liberté- souhaitait en 2012 voir ce qu’il se passait derrière les murs des maisons de retraite. Quel tollé…

Les Ehpad, des prisons ? Non mais… - EHPAD MAGAZINE
Jean-Marie Delarue, persona non grata en Ehpad ? | EHPA - Conseil - Formation
https://www.lequotidiendumedecin.fr/arc … -controler

Dernière modification par Range19 (29/01/2022 11h26)

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[+2]    #222 29/01/2022 13h45

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Ah la fameuse bientraitance! Il y a un marché de la bientraitance par les organismes de formation. Ca a l’air de rapporter gros quand on voit toutes les formations proposées. Ce sont d’ailleurs des formations à la mode imposées aux salariés par les directions. Pour dire que tout se passe bien dans les EHPAD, et autres établissements de santé. Du maquillage cette bientraitance.

Pourtant, la bientraitance est inhérente au métier de soignant. C’est déjà intégré dans les formations initiales. Pourquoi donc rajouter cette formation chez un soignant déjà formé et compétent?

Mais la première bientraitance, c’est l’organisation du travail. Un soignant qui n’a pas le temps ou les moyens de faire son métier sera maltraitant malgré lui.

Quand j’entends les directions ou managements d’établissements prononcer ce mot, il y a alerte rouge dans ma tête.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.


L'investissement, c'est ce que l'on fait de son temps et de son énergie

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#223 29/01/2022 13h59

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Je viens de feuilleter en diagonale ce fameux bouquin "Les Fossoyeurs". Je ne l’ai pas acheté.
Difficile de dire si, dans ce fatras que je n’ai pas envie de lire à fond, il y a des témoignages rapportant des faits qui peuvent avoir des conséquences pénales ou vraiment inadmissibles.

Il y a surtout des insinuations extrapolant certaines paroles d’interviewés.

Le plus gros du livre donne surtout l’impression d’un naïf qui découvre (1) qu’une entreprise doit gérer un budget quand ce budget est contraint  et (2) qu’il survient dans les établissement des faits ponctuels regrettables.
Evidemment qu’il survient dans la vie d’un EHPAD des évènements regrettables, on leur a même donné un nom: événement indésirable grave. Je pourrais en citer un paquet que j’ai constaté moi-même. Ils sont inévitables. Ce qui compte, c’est qu’il y ait une organisation et une ambiance qui en limite le nombre et que des mesures soient prises pour en limiter les conséquences et la probabilité de récidive. La vie n’est pas un long fleuve tranquille dans un EHPAD. En moyenne deux décès par mois, des centaines de chutes par an. Des hospitalisations en urgence à tout bout de champ. Des "troubles du comportement perturbateurs", c’est à dire des violences de résidents. Des contentions qui ne sont pas réévaluées en temps utile par manque de compétence. Une mauvaise prise en charge médicale. Des mois de formation des soignants sur l’importance de l’hygiène buccodentaire et des brosses à dents sèches après le départ en avance des soignants le soir quand la direction n’est plus là. C’est difficile, cela demande de la persévérance de la part de tous. On ne travaille pas en EHPAD si on n’a pas une empathie envers les résidents. Et un cynisme pour y survivre.
Sur les 120 000 lits que gère ORPEA, qui pourrait prétendre qu’on ne peut pas trouver quelques évènements regrettables ?

Mais là où j’ai vraiment été choqué dans ce livre de donneur de leçon, c’est le chapitre intitulé ’DES FOUS EN EHPAD". L’auteur trouve scandaleux que des handicapés vieillissants soient accueillis dans les établissements. Ou des déments agressifs. Mais ils devraient aller où? Le candidat Zemmour en a pris plein la figure pour beaucoup moins que cela et pourtant il ne les appelait pas "des fous". Et quand un établissement est bon, qu’il procure un environnement stable, accueillir des "fous" fait partie du métier.

Encore une fois, je ne nie pas qu’ORPEA et KORIAN ont un comportement de rats concernant la rentabilité financière, c’est notoire.

Par contre, et pour que cette prose ne soit pas hors sujet, je ne regrette pas d’avoir acheté mes actions ORPEA à 38,12 euros hier. Le cours d’ICADE n’a pas bougé, donc il n’y a pas lieu de faire un abattement de 25% sur l’immobilier, comme suggéré plus haut.

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[+4 / -2]    #224 29/01/2022 14h25

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Semirentier a écrit :

Evidemment qu’il survient dans la vie d’un EHPAD des évènements regrettables, on leur a même donné un nom: événement indésirable grave. Je pourrais en citer un paquet que j’ai constaté moi-même. Ils sont inévitables. Ce qui compte, c’est qu’il y ait une organisation et une ambiance qui en limite le nombre et que des mesures soient prises pour en limiter les conséquences et la probabilité de récidive.

Je reviens sur les évenements indésirables geaves comme vous les appelez que j’ai connu à de multiples reprises durant mon activité en EHPAD (pourtant limitée à un passage par semaine durant moins de trois ans).

Je me cite (message 140) : J’ai presque envie de vous répondre que peu importe qui prépare les piluliers quand c’est pour les donner à des patients qui sucrent les fraises sans s’assurer de la bonne compliance, et quand ces fameuses pilules se retrouvent perdues sous la table ou sous le lit, avec le biologiste extérieur (bibi en l’occurence) qui vient juste faire une prise de sang et qui se retrouve à chercher à quatre pattes la dite pilule !

Quand à l’AVK de mamie, 45 kilos toute mouillée, mais ingurgité par son mari de 90 kilos, et vice versa, peu importe aussi qui a préparé le pilulier, l’important, c’est que mamie ne fasse pas d’hémorragie cérébrale !

Bel euphémisme qu’évenement regrettable quand on parle de médicaments de type anticoagulants ou anti-arythmiques non pris par les patients ou intervertis entre deux patients…

Ils sont inévitables dites vous ? Bonne nouvelle, j’ai trouvé un moyen de les éviter ! Que la personne qui distribue les médicaments s’assure de visu que ceux çi ont bien été avalés plutôt que de les déposer sur le plateau du petit déjeuner puis de passer à la chambre suivante. Mais cela prend du temps en effet. Et le temps, c’est de l’argent…

Quelle organisation a été mise en place suite à mon coup de gueule auprès du médécin coordinateur afin que cela ne se reproduise plus ? Aucune. Un mois plus tard cela se reproduisait.

Une question me taraude : avez vous un conflit d’intérêt particulier pour défendre bec et ongles ces mouroirs qui puent la pisse et ceux qui les dirigent ? (hormis le fait d’être actionnaire Orpéa)

Message édité par l’équipe de modération (29/01/2022 23h51) :
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Team Faux Pas 0+0

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#225 29/01/2022 14h54

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Pour que les médicaments soient réellement administrés, il faut que l’infirmier veille lui-même à leur administration. Ou la délègue à un aide-soignant présent à cet instant et à cet endroit à condition que l’infirmier ait confiance en cet aide-soignant. Ou s’il connait bien le résident et qu’il soit certain de sa compliance, qu’il lui laisse à disposition mais seulement dans ce cas.
C’est donc la règle.
Lorsqu’on remarque que cette règle n’est pas suivi, on la répète. Puis on la répète. Puis on la répète. Puis on la répète. Puis on la répète. Comme dit dans mon message précédent, il faut être persévérant.
Mais je ne doute pas que vous ayez une solution miracle.
Et le temps, ce n’est pas de l’argent. Encore une fois, le budget soins ne procure pas de bénéfices à l’EHPAD.

Et vous me lisez vraiment mal si vous croyez que dire que ce sont des rats me fait soupçonner de défendre ORPEA.

Une dernière chose, décrire le lieu de vie de personnes âgées comme un mouroir qui pue la pisse me fait penser que vous employer dans un de ces établissements ne résoudrait pas ses problèmes.

Edit. Si l’établissement en est réduit à faire venir un biologiste pour faire les prélèvement sanguins au lieu de les faire par l’infirmier de l’établissement, c’est probablement qu’ils ont un sérieux problème de recrutement d’infirmier. Ce qui explique ses difficultés.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par Semirentier (29/01/2022 15h13)

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