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#1 25/09/2013 13h36

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Bonjour je me permets de lancer un sujet sur Nassim Nicholas Taleb, pas pour parler de la biographie de cet auteur, mais pour essayer de décortiquer la stratégie qu’il a utilisée sur les marchés financiers. Je n’ai lu aucun de ses livres, mais des résumés assez complet et je vois où il veut en venir. Les marchés à l’heure actuelle me paraissent trop élevés et il devient difficile de trouver de bonnes entreprises fortement sous évaluer, les autres stratégies boursières m’intéressent peu, donc je me suis dit, pourquoi ne pas tenter de reproduire sa stratégie.

D’après ce que j’ai pu trouver sur internet 90% de son portefeuille serait en cash et 10% en put hors de la monnaie, sans plus de détails. Avez-vous déjà testé sa stratégie ? Avez-vous plus d’information ?

Mots-clés : stratégie, taleb

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[+1]    #2 25/09/2013 13h44

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INTJ

J’ai lu son livre Le cygne noir, dont j’ai trouvé le caractère novateur un peu usurpé.

Mon avis est que peu de gens l’ont vraiment lu.

Il dit pour l’essentiel, en 500 pages plutôt confuses, que les marchés financiers n’évoluent pas selon de pures modèles gaussiens.

Dans son livre, il évoque effectivement 90% en cash (pour palier les cygnes noirs) et 10% en actif risqué à haut potentiel (pour espérer un cygne blanc), du type private equity.

Il ne dit pas ce qui se passe si le cygne noir en question est une hyper inflation…

Enfin cela dit on peut remplacer les 90% de cash, par 90% sur les TIPS. Mais si le cygne noir est une déflation prolongée ?

Le permanent portfolio me semble plus robuste pour l’objectif fixé.

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[+3]    #3 25/09/2013 13h47

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En théorie, cette stratégie permet de gagner gros une fois par siècle. Je pense que tout est dit smile
Le réel risque est de ne pas être vivant lorsque le cygne noir apparaît, et de s’être fait grignoter à petit feu pendant des années dans cette attente. Autant jouer au loto avec une infime partie de son capital, je trouve.
Même si "en espérance", du fait de la leptokurticité, cette stratégie pourrait gagner mieux que son opposé (ce dont je ne suis pas certain…), sa variance est trop forte pour qu’elle soit utilisable par un humain.

A l’opposé, Warren Buffett vend des puts sur le S&P 500 (sans doute à Nassim Taleb). Autrement dit, il monnaye sa confiance dans le capitalisme et se créé un levier peu cher, comme il l’a toujours fait.

Pour un investisseur particulier, se pose également la question de l’implémentation : les marges mangent intégralement l’éventuel intérêt que pourrait avoir une telle stratégie. En outre, je pense que les desks de banques qui ont à couvrir ces options sont désormais bien plus frileux, et donc font payer assez cher cette volatilité.

Les "queues" de distribution sont un sujet d’étude et d’investissement passionnant.

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#4 25/09/2013 14h20

Membre (2013)
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@InvestisseurHeureux

Effectivement je n’avais pas pensé à l’inflation/déflation, pour contourner ce problème ont peut envisager d’être diversifié dans plusieurs produits obligataires, dans différentes zone monétaires.

Pour le permanent portfolio, je préfère grandement mon approche value, ce qui m’intéresserais est plutôt d’avoir une stratégie qui soit stable dans des situations ordinaires et qui engrange des profits importants dans des situations peu ordinaires.

Pour le livre je pense la même choses que vous, d’où, le fait que je préfère les résumés wink

@Nikki

Les évènements profitables sont plus réguliers que ça, je regardais le cac 40 sur 5 ans ; il y a eu pas mal de périodes intéressantes, acheter des put 3 mois très en dehors de la monnaie à des périodes de basses volatilités (ou régulièrement) peut potentiellement s’avérer intéressant. Et on peut structuré le portefeuille, comme un fond à capital garantie, en essayant de générer suffisamment avec les oblig pour couvrir les pertes des puts. Je n’ai pas de chiffre, mais il serait intéressant de voir ça, et peut-être même faire la stratégie sur actions en cherchant volontairement des actions fragiles et bien cyclique.

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[+1]    #5 25/09/2013 14h43

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Je suis entièrement d’accord avec IH. Le Le cygne noir est extrêmement confus et mal écrit (comme la plupart des ouvrages sur la finance) même si le contenu est intéressant (mais aurait pu tenir en 10 pages).

Concernant les valorisations des marchés j’ai l’impression que les deux derniers crach faussent le jugement.
Si on ne trouve plus les opportunités de 2008 et 2011, les valorisations actuelles n’ont strictement rien à voir avec celles de 2007 sans parler des délires de la bulle internet.
Total a un pe de 8, Vinci a 12 franchement on est pas en plein délire. Les belles valeurs francaises se paient entre 16 et 20. Les valeurs US sont un peu plus chères mais Microsoft ou Apple sont à des années lumières de ce qu’on a pu connaitre lors de la bulle internet. Crise ou pas les bénéfices des entreprises résistent.

Disons que les valorisations actuelles ne pricent plus une catastrophe généralisée Delamarchienne. Pour peu que l’économie reparte (je suis assez agnostique en macro) et les indices peuvent très bien s’envoler (il y a beaucoup de monde actuellement au bord du chemin qui prendront le train en route et avec toutes les liquidités car peut se détendre)…

Franchement s’il me semble prodent d’avoir du cash il me semble délirant de shorter le marché actuellement.


Qui n’a pas vécu dans les années voisines de 1780 n’a pas connu le plaisir de vivre

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#6 25/09/2013 16h11

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Cette stratégie est complètement c** et Nikki en a bien résumé l’inconvénient: vous ne faites rien pendant X années en espérant un événement qui part nature est plutôt improbable et pourrait ne pas arriver durant votre période d’investissement.

A l’inverse; et Warren Buffet l’a bien compris; il y a une prime dans le marché à être perpétuellement vendeur d’assurance (vendeur de put) plutôt qu’acheteur. Et d’ailleurs une stratégie consistant au contraire à vendre des puts hors de la monnaie en les rollant tous les mois permettrait à mon avis d’accumuler pas mal "d’avance" en cas de réalisation d’un cygne noir, minimisant ainsi son impact.

@ UnLiberal: si vous considérez qu’en cas de krack ne pas perdre d’argent c’est en gagner, alors je peux vous proposez de vous intéresser au Dual Momentum de Gary Antonacci. Vous trouverez des liens vers son papier sur le forum.

@ Nikki: effectivement l’étude des fat-tail risk est un sujet intéressant.

Dernière modification par Xan (25/09/2013 16h12)

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#7 25/09/2013 17h20

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Bonjour à tous,

J’ai lu The Black Swan et Fooled by randomness de Taleb qui sont très similaires et longs. Taleb ne parle pas vraiment de sa stratégie d’investissement dedans si je me souviens bien.

L’objectif de ces deux livres à mon avis est plutôt d’attirer l’attention sur le fait que la plupart des modèles utilisés pour gérer le risque oublient fâcheusement les "événements extraordinaires". Et au final, ces événements extraordinaires se produisent plus souvent qu’on veut bien le penser.

Taleb s’était d’ailleurs vanté d’avoir été un des rares à avoir prédit la crise financière de 2008.

Taleb explique aussi que la réussite de certains est attribuée à leurs compétences alors que bien souvent la chance en est la véritable raison. Peut-on lui retourner son succès et celui de ses livres de la même manière? :-)

Ben

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#8 25/09/2013 17h35

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Taleb s’était d’ailleurs vanté d’avoir été un des rares à avoir prédit la crise financière de 2008.

Delamarche aussi … Comme tous les gens qui sont adeptes de la théorie du complot et sont des permabear. En attendant si quelqu’un prévoyait réellement ce genre d’événements, il en tirerait profit (cf George Soros avec la banque d’Angleterre, je sais plus qui avec le phénomène subprime, etc).

Je l’ai déjà dit dans la discussion Delamarche, mais je vais le redire: si je dis tous les jours que le marche va baisser, j’aurai forcément raison à un moment ou un autre. Est ce que cela fait de moi un devin génial? Pas sur du tout …

Peut-on lui retourner son succès et celui de ses livres de la même manière? :-)

Absolument …

Je le rejoins en revanche totalement sur le fait que la plupart des théories et des modélisations utilisées sont basées sur des distributions log-normale, ce dont on sait pertinemment que c’est faux et que cela sous estime les risques extrêmes. Ceci étant dit, s’il était si facile d’y remédier, cela fait longtemps qu’on l’aurait fait. Se défaire de cette hypothèse est malheureusement plutôt difficile pour des tas de choses en finance.

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[+2]    #9 26/09/2013 07h44

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Je trouve quand même curieux le crédit que l’on peut apporter à des "théoriciens" et les porter ainsi au panthéon des investisseurs.

Buffet n’a pas mis 1 cent dans les techno pré bulle dotcom (ni après d’ailleurs) et sentait quelque chose ne tournait pas rond.
Il a annoncé bien avant la crise que les produits dérivés étaient des armes de destruction massives.
Mais de cela personne n’en fait fit, on préfère écouter des oracles ou des prophètes en tout genre qui n’ont rien prouvé.

Chacun se fera son opinion mais, me concernant, j’aurais plutôt tendance à écouter un vieux briscard qui a une expérience du business et des marchés que peu de personnes vivantes sur Terre ont actuellement.

Je pense que Buffett adore les cygnes noirs car ce sont eux qui lui ont permis de s’enrichir et de développer Berkshire-Hattaway à ce niveau.

J’ai prix l’exemple de Buffet car c’est celui que je connais le mieux et qui est peut-être le plus parlant mais on pourrait tout aussi bien envisager la chose avec d’autres personnes du même acabit.

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#10 29/09/2013 14h56

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Un site que je trouve de qualité.
Est-ce la meilleure file pour poster ce lien, je ne sais.

Forum Monétaire de Genève  » Blog Archive   » Crimes et châtiments

Voir notamment la biographie de son auteur:
Forum Monétaire de Genève   » Qui est son Président-fondateur?

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#11 09/11/2013 00h14

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En achetant des sociétés de réassurance (qui assurent les assurances contre les risques extrêmes, notamment climatiques), Warren Buffet prend également le parti opposé vis-à-vis des cygnes noirs. Il faut préciser qu’il n’était pas trop à l’aise lorsqu’une tornade approchait des USA quand même.

Le point de Taleb qui consiste à dire que "les marchés financiers sont plus erratiques que les modèles gaussiens permettent de le modéliser" est désormais (depuis 15 ou 20 ans en fait) bien connu par tous les intervenants.

Les traders sur option utilisent tous des modèles impliquant des fat-tails, il n’y a qu’à voir les courbes de volatilité implicite (cf. le "smile" de volatilité)… maintenant c’est vraiment une correction de base. Aussi, il faut rajouter que ceux qui veulent appliquer ce genre de stratégie sont souvent confrontés au manque de volume (spreads énormes) des options fortement en dehors de la monnaie.

Pour aller plus loin, il y a un grand mathématicien franco-américain que j’apprécie énormément: Benoît Mandelbrot (malheureusement décédé en 2010, ce qui m’a fait un choc car je rêvais de pouvoir le rencontrer) qui a réalisé pas mal d’études à ce sujet. Il modélise les marchés financiers par des fractales. J’ai lu plusieurs de ses livres et je recommande notamment "the (mis)behavior of financial markets". Ouvrage passionnant ! Pour l’anecdote, il avait commencé en étudiant l’évolution du cours du coton.

Nassim Nicholas Taleb est un de ses disciples en fait…

Je vous laisse apprécier : Benoit Mandelbrot: Fractals and the art of roughness (vidéo) (court passage sur les marchés financiers à partir de 11’40, mais c’est l’ensemble qui est intéressant).

Bon week-end à tous !

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#12 09/11/2013 12h33

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BenDeBourseEnsemble a écrit :

L’objectif de ces deux livres à mon avis est plutôt d’attirer l’attention sur le fait que la plupart des modèles utilisés pour gérer le risque oublient fâcheusement les "événements extraordinaires". Et au final, ces événements extraordinaires se produisent plus souvent qu’on veut bien le penser.

Intéressant. Je reste un profane, mais dans l’esprit de ce que vous décrivez, l’une des meilleures alternatives ne serait-elle pas d’adapter l’échelle de ces événements extraordinaires, quitte à les requalifier d’anomalies ou d’incidents de marché exploitables sur une échelle de temps relativement courte ? Et quelque part de profiter de soubresauts réguliers de valeurs soumises aux aléas des comportements des acteurs et des sous/sur réactions des acteurs du marché… Je m’intéresse beaucoup à la finance comportementale et à la neuroéconomie, il y a matière à réflexion et pourquoi pas, à bâtir ou peaufiner une stratégie… de quoi expérimenter en tout cas, et de ce que j’en teste jusqu’ici, avec un bon money management il y a quelques enseignements positifs à tirer de tout cela.

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