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[+4]    #51 31/01/2023 21h40

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GoodbyLenine a écrit :

Ainsi on est passé d’une retraite à 60 ans de 1981 (c’était 65 ans avant) à 2010, à une retraite à 62 ans de 2010 à 2023, et peut-être une retraite à 64 ans après 2023. Et c’est similaire assez quand on considère ne nombre de trimestres.

En 20 à 40 ans, on aura reculé (si la réforme reste en l’état) l’âge de la retraite de 4 ans. D’où  le résultat que l’âge de la retraite recule 5 à  10 fois moins vite que votre âge n’augmente : 20/4=5, et 40/4=10.  (Et encore : le retraite à 64 ans, ce n’est que vers 2030 que ça devrait être une réalité, si la réforme est maintenue…)

Je sais bien que les gens en ont marre que les règles changent (et qu’ils voudraient gagner plus, travailler dans des conditions plus agréables, moins d’heures et de jours, pour un patron bienveillant (qui souvent  lui aussi se plaint de ne pas y arriver, et sait bien qu’un salarié qui se plaît au travail sera beaucoup plus efficace) dans les domaines de leurs études supérieures mêmes s’il n’y a pas de débouchées, etc.)… mais toute personne correctement informée, (par ex ayant lu le livre blanc sur les retraite de Rocard de 1991) sait bien que le passage de la retraite de 65 à 60 ans en 1981 était largement un chèque en blanc sur l’avenir, non financé, et donc que ses règles allaient forcément devoir changer (et le moins pénible, c’est sans doute de les faire changer progressivement, en décidant assez tôt pour donner des années de visibilité aux personnes concernées).

Je sais bien qu’on a beaucoup dépensé lors de la crise sanitaire (sans doute parfois pas de la manière la plus efficace, mais c’est facile de refaire le match a posteriori : va-t-on reprocher aux pompiers d’avoir cassé toutes les portes pour évacuer un immeuble en feu sous prétexte que l’analyse à posteriori indique qu’il était inutile d’en casser certaines,  voire la plupart ? On a reproché à R.Bachelot d’avoir acheté trop de vaccins, et à d’autres d’avoir stocké trop peu de masques, etc. prendre des décisions en face d’une potentielle crise, avec plein d’inconnues, c’est rarement agir parfaitement et à l’optimum) , et que pour beaucoup il est difficile d’accepter qu’on ne peut pas faire ceci (dépenser sans compter, emprunter de plus en plus) éternellement. Mais on ne peut pas mettre sur le même plan une gestion de crise, à chaud, avec plein d’inconnues, et le pilotage à long terme d’un système pour lequel les évolutions, en particulier démographiques, sont largement anticipables, et indiquent la certitude d’un besoin d’adaptation du système (qui sinon ne perdurera pas).

Je sais bien que c’est frustrant de ne pas avoir comme "leader" un "Dieu" (ou un homme providentiel, ou parfait, ou même le génie de la lampe d’Aladin) qui ferait des miracles, en contournant les contraintes de la réalité, de la nature, des mathématiques, etc. et arriverait à exaucer tous les souhaits de tout un chacun, et que ça conduit parfois à remettre en question, voire même à haïr, les élites qui ne réaliseraient pas de tels miracles. Mais les réalités sont, hélas, têtues…
Je sais aussi que nos dirigeants sont perfectibles, et font des erreurs : vous n’en faites jamais ? moi j’en fait régulièrement…

Certains questionnent l’urgence de la réforme, indiquent que "ce n’est pas le bon moment pour réformer".
Mais ce serait quand le "bon moment", hormis "jamais" ? On peut juste estimer que ce n’est pas au milieu d’une crise sanitaire…. La réforme concerne de toute manière des évolutions qui seront échelonnées dans les N prochaines années. Le mieux est sans doute donc de réformer au plus vite, pour donner de la visibilité (sans oublier que ça pourrait inciter à certaines évolutions, comme les précédentes réformes en ont générées, par ex sur l’emploi des seniors, ou l’adaptation des fins de carrière).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#52 31/01/2023 22h25

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Bonjour GBL,

Et pourquoi il n’y aurait qu’une seule façon de réformer les retraites, c’est à dire d’allonger l’âge de départ à la retraite et les annuités ?

Par ailleurs sur les 4 scénarios du COR, seulement 1 parle de déficit et encore de façon temporaire avant un rééquilibre. Ce même COR indique qu’il n’y a pas d’urgence à faire une réforme des retraites.

Quand au moment effectivement, il est très mal choisi. Avec l’inflation, la crise de l’hôpital, de l’énergie, de l’enseignement, etc. il y a clairement d’autres urgences à traiter.

Et la démographie est un biais car même si il y a moins d’actifs pour un retraité aujourd’hui qu’avant, il faut aussi noter que la productivité d’un actif a considérablement augmentée, donc compense le supposé problème démographique.

On peut comprendre que les gens soient dans la rue.

Pour revenir au sujet de cette discussion, je pense qu’il ne faut pas opposer les deux systèmes (répartition / capitalisation).
La répartition doit garantir à tous une fin de vie digne et rien empêche à ceux qui le peuvent d’investir pour plus de confort et / ou anticiper sa retraite.

Dernière modification par Stouby (31/01/2023 22h26)

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#53 31/01/2023 23h21

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La retraite par répartition est un serpent de mer. On peut le blamer, ou le défendre, mais comme en bourse il faut savoir diversifier.  Ceux qui comptent à 100% sur leur retraite francaise font un all-in, on sait tous ce que cela signifie en terme de strategie et de risque.

Pour ma part même quand j’étais encore en France, ma stratégie (objectif) était: résidence principale payée, immobilier de rapport, actions. La retraite, je l’ai toujours considéré comme le bonus de mon salaire, on sait que ca va tomber mais quand et combien… c’est jamais sur.

Il faut se detacher de ce qu’on ne maitrise pas. Chacun aura sa propre stratégie, moi j’ai choisi l’expatriation (ca n’est pas pour tout le monde), mais maintenant ma retraite FR ca sera juste une toute petite cerise sur un bon gros gateau. Au doigt mouillé, Je m’attends a environ 1000 euro de retraite FR mensuelle pour 15+ ans de cotisations (y compris AGIRC-ARCO A, B, C). Ma retraite securité sociale US sera superieure (c’est amusant beaucoup en France ne savent meme pas qu’elle existe alors qu’elle est souvent superieur a la retraite francaise), avec environ $2000 si je la prend a 62 ans, $3000 a 65 ans, ou $4000 a 67 ans.  Mais le principal proviendra de l’immobilier, du 401K et des compte-titres.

Dernière modification par TyrionLannister (31/01/2023 23h22)


A Lannister always pays his debt.

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[+3]    #54 31/01/2023 23h58

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Oui, encore un sujet potentiellement clivant!
Personnellement, depuis la crise de 2008, j’ai pronostiqué qu’on amènera l’âge de la retraite à 70 ans pour ma génération (suis de 70).
Ayant commencé à travailler vraiment en 1998, c’est à dire à 28 ans, les simulations que j’ai faites m’ont montré une pension de 1000 euros si je stoppe à 62 ans et 1400 si je stoppe à 67 ans.
Sachant que les simulations que j’aie pu faire sur la CAF ou Pole emploi sont toujours très en deça de la réalité effective, je ne me fais aucune illusion.
Après, en ce qui me concerne, j’ai toujours dit que bosser jusqu’à la mort, ok…mais juste pas dans les conditions que j’ai toujours pu connaître de pénibilité (c’est à dire faire le boulot de 2 en 1, courir à fond sans moyens, s’occuper de situations de soins donc à enjeux parfois vitaux sans moyens-le stress au boulot répété, c’est aussi une pénibilité qui use).
On pourrait très bien réfléchir à une réduction progressive de l’activité, à transférer la pénibilité physique vers des fonctions de formation et d’encadrement, bref, de transmission de l’expérience, en laissant la pénibilité physique aux plus jeunes, ou à donner des petits boulots simples aux personnes plus âgées (comme cela se fait beaucoup au Japon par exemple).
Mais en France on est tellement vérolés par les rigidités administratives, les cloisonnements divers et variés, du dinosaure administratif et de visions de gestion hyper verticales, que c’est bien cette révolution d’une vraie simplification qu’on attend toujours et encore, qui serait à faire. Bon, je m’autorise à rêver tout haut.

Après, je suis assez stupéfait de constater que la seule pédagogie consiste à ne parler que de chiffres et d’équilibre budgétaire.
Si pour le coup, il s’agit d’avoir une vraie vision d’ensemble, il me semble que les facteurs liés au vieillissement, à la pénibilité, ne sont pas pris en compte.
Les inégalités sociales explosent, les problèmes de santé afférents aussi, ce n’est pas parce que la moyenne d’âge recule que les problèmes liés à la paupérisation n’explosent pas pour autant: de plus en plus de personnes meurent jeunes dans les catégories les moins riches. Et rien de cela n’est traité à la base.

J’étais la semaine passée à une formation de Pole Emploi: il y avait là un professionnel du bâtiment, très impliqué dans son boulot (qui était obligé de passer une VAE pour avoir un diplôme d’équivalence pour une activité qu’il a pratiqué au quotidien sans les certifications, mais les diplômes prîment toujours sur l’expérience même si elle est avérée, mais passons), il avait 43 ans mais en faisait autant que moi, et dans son discours, il avait intégré avec une totale fatalité le fait que mourir au début de la soixantaine était presque inéluctable. Déjà il se plaignait du dos, que dire dans 20 ans?
Entendre cela m’a profondément attristé, et je crois que ça arrange un peu tout le monde qu’on laisse perdurer une telle culture de la fatalité.
Non, il n’est pas normal de mourir à 62 ans…mais cela est-il pris en compte dans les fameux chiffres d’estimation?

En 2019 j’avais travaillé dans un centre de bilan de santé, j’avais été frappé par l’incroyable unanimité de tous les usagers de me faire état d’une souffrance au travail, quasi tout le monde. Dans toutes les catégories.
J’ai d’ailleurs appris que le médecin y travaillant en avait marre aussi.
Cela devrait faire profondément réfléchir, bien plus que la budgétisation des retraites, car si l’on n’a plus aucun contributeur actuel, il n’y aura juste plus de système de retraites.
Car peut-on supporter un monde de travailleurs qui souffrent au travail de plus en plus? Ca ne pourra pas durer.
Personnellement, mon intuition ancienne me dit que le système obligera forcément à un réaménagement qui fera exploser toutes les conceptions de gestion sur lequel il est basé.

Donc je suis allé défiler aujourd’hui, alors qu’en plus je ne suis pas un militant dans l’âme.
Et non pas contre la réforme des retraites, mais car derrière c’est une vision de la société, du travail, du rapport à la répartition de la richesse, et de la santé, qui se jouent en même temps. Et qu’il semble qu’il soit nécessaire de voir de façon plus globale et multifactorielle. Et il me semble que sur ce plan, on est loin du compte (et j’ai du mal à donner des excuses à un gouvernement qui a signé tant de chèques en blanc alors que lui-même a coupé les moyens-cf la gestion des masques/épidémies respiratoires-d’une gestion que lui-même avait décidé pour un terme soit disant long).

Bref je rêve d’un monde où le ministère du travail, des finances, et de la santé, travaillent ensemble de façon coordonnée et concertée…Oui, on peut rêver.

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#55 01/02/2023 08h19

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TyrionLannister, le 31/01/2023 a écrit :

Ma retraite securité sociale US sera superieure (c’est amusant beaucoup en France ne savent meme pas qu’elle existe alors qu’elle est souvent superieur a la retraite francaise)

Pour une partie de la population Française, retraite américaine = retraite de méchants fonds de pension = les employés d’Enron qui ont tout perdu ( comme si dans une retraite par capitalisation on faisait un all-in sur une seule action ).

Dernière modification par Oblible (01/02/2023 09h41)


Parrain Interactive Brokers ( par MP ) - Déclaration fiscale IBKR Degiro Trade Republic  - Parrain Qonto ( par MP ) -- La bible des obligations

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#56 01/02/2023 09h26

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Je découvre ce fil.

Pour moi la retraite par répartition est une erreur fondamentale dans la mesure où les paramètres financiers qui les déterminent sont pour le cotisant totalement hors de son champ de connaissance (rapport cotisant / bénéficiaire, allongement durée de vie…)
Elle induit également un comportement déresponsabilisant qui traduit le manque de connaissance sur son principe "j’ai cotisé toute ma vie donc j’ai le droit de toucher tel montant de retraite à tel âge…". Non, je ne toucherai une retraite que si les prochaines générations sont assez nombreuses et cotisent.
Et cette illusion engendre des réflexions du style "ce n’est pas juste"

Pour moi devraient coexister :
- une retraite par capitalisation (pas la peine de revenir à Enron et consorts) par forcément dans sa boite qui permettrait à chacun de se constituer un pécule et qui lui permettrait de choisir aussi l’âge auquel il partira (à partir d’une durée minimale de blocage des fonds). Ce pécule pourrait être alimenté par la majeure partie des prélèvement actuels (salarié et entreprise) et serait a priori reversé uniquement en rente.
- une retraite minimale variable (rapport cotisants . bénéficiaires) financée par le reste des prélèvements actuels

Le passage de l’un à l’autre se ferait en ayant recours à l’endettement (je préfère une dette certaine et gérable à une fuite en avant et le blocage systématique du pays) pour payer les actuelles retraites et la part due à ceux qui ont commencé à cotiser
Ce passage implique d’abord de réintroduire une notion de "responsabilité individuelle" et une vraie éducation financière.

Fin de l’utopie smile

Dernière modification par bajb (01/02/2023 09h28)


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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#57 01/02/2023 09h37

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C’est ce qui semble émerger non avec les PER et consorts ? Après, comme le PER n’a pas de versement "obligatoire", ca n’en fera pas un outil bien intéressant au final. Avec l’incitation fiscale, ca en fait un outil pour les plus aisés.
Personnellement, j’aimerais mieux avoir genre 2/3 sur le régime par répartition et 1/3 sur un PER par exemple pour avoir la main sur une partie de ma retraite par exemple.

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[+1]    #58 01/02/2023 10h50

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GoodbyLenine, le 31/01/2023 a écrit :

mais toute personne correctement informée[/b], (par ex ayant lu le livre blanc sur les retraite de Rocard de 1991) sait bien que le passage de la retraite de 65 à 60 ans en 1981 était largement un chèque en blanc sur l’avenir, non financé, et donc que ses règles allaient forcément devoir changer (et le moins pénible, c’est sans doute de les faire changer progressivement, en décidant assez tôt pour donner des années de visibilité aux personnes concernées).

C’était une promesse de campagne et réalisée en 1983
Mitterrand a voulu par ce geste lourd de conséquences ultérieures, compenser pour sa génération, les épreuves subies lors de la guerre
Comment est née la retraite à 60 ans


Ericsson…!  Qu'il entre !

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#59 01/02/2023 13h09

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Je me permets une réflexion à mi-chemin entre les avis de GBL et de IH.

Je reconnais que pour des raisons démographiques évidentes, un équilibrage du système est nécessaire. En revanche je ne comprends pas pourquoi il faudrait absolument fixer UN âge de départ à la retraite. La seule nécessité dans un système par répartition, c’est d’équilibrer les cotisations et les prestations. Cela est possible même si les gens liquident leur retraite à des âges différents.

Le système actuel incite très fortement à aller jusqu’au bout… Mais pourquoi est-ce que cet âge de départ ne pourrait pas davantage être un choix ? Je comprends que l’on incite le travail senior dans une certaine mesure, mais la pénalisation actuelle (système du taux plein) me semble complètement démesurée.

Par ailleurs, je remarque que le système du taux plein n’a pas le même impact pour tout le monde. Certains peuvent se passer de leur salaire pendant plusieurs années. Ils n’hésitent pas à diminuer leur activité salariée ou à exercer une activité secondaire moins rémunératrice à la fin de leur carrière. Pour eux, c’est tout bénéf : ils cotisent moins (car gagnent moins), mais ils obtiennent tous leurs trimestres et ne modifient même pas le montant de leurs 25 meilleures années !

A l’inverse, ceux qui ont besoin d’un salaire tous les mois n’ont que deux choix possibles : soit ils liquident tout de suite et réduisent considérablement leur retraite, soit ils doivent travailler jusqu’au bout.

Alors oui, permettre à chacun de choisir quand partir en retraite peut aussi avoir des effets pervers : les gens risquent de partir plus tôt, il y aura une moins grosse masse de cotisants, et donc le montant de la retraite par répartition devra probablement être plus faible. Mais le système reste équilibré, donc il n’y a pas de raison que ce soit perdant au global : on cotise moins, on perçoit moins. Selon moi, si laisser le choix conduit à ce que les gens partent plus tôt, cela veut tout dire. Le système de retraite n’est-il pas avant tout supposé être un service plutôt qu’une contrainte ?

En conclusion, selon moi le système par répartition parfait :
1) Permet de partir n’importe quand, avec une incitation faible au travail senior. C’est un système où le citoyen a le choix
2) Est utilisé en complément de régimes par capitalisation, qui eux sont moins sensibles aux évolutions démographiques. Je ne vois pas comment on pourrait faire "disparaître" le régime par répartition, mais on peut prévoir une transition lente vers un système mixte répartition/capitalisation
3) Permet très peu de sorties anticipées mais avec quelques exceptions, notamment l’achat de la résidence principale (car cet investissement permet de réduire le coût de la vie une fois en retraite)
4) Protège les moins aisés en leur garantissant un montant de retraite minimal qui est fonction de la durée de leur carrière et des montants cotisés

Au final ce sont les montants fixés dans ce point 4) qui déterminent majoritairement si le système favorise plus ou moins les classes aisées (par exemple, le montant minimal est-il suffisant pour vivre une vie décente, en partant à 60 ans, si l’on est propriétaire de sa RP et que l’on a une carrière de smicard ?)

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[+1]    #60 01/02/2023 16h12

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Lausm, le 31/01/2023 a écrit :

Cela devrait faire profondément réfléchir, bien plus que la budgétisation des retraites, car si l’on n’a plus aucun contributeur actuel, il n’y aura juste plus de système de retraites.

Je vous suis à 100% Lausm.  C’est même la question fondamentale que cette dernière réforme n’évoque même pas : quelle potentialité d’efficacité de la réforme peut-on envisager dans un contexte ou les contributeurs cherchent par tout moyen à ne plus l’être ou sont simplement moins nombreux ?
Qui parmi nous se projette à emballer les courses de sa jeune voisine au supermarché pour améliorer une maigre pension ? D’ailleurs, est-ce vendeur ?

Une fois de plus le pays s’enfonce dans un débat  éloigné de ces réalités toute simples et discute en s’affranchissant des évolutions entre autres sociologiques :

- la pénibilité n’est plus du tout spécifique aux métiers physique
- on entend partout ou presque un vrai ras le bol du travail, des contraintes, chez les employeurs, chez les cadres, chez les salariés, privé, public !
- on observe sur ce forum et, surtout dans la vraie vie que le tabou associé au mot rentier disparaît, que beaucoup de salariés y compris cadres dans des métiers considérés à tort comme peu pénibles et intéressants cherchent des plans B pour arrêter le plus tôt possible ou pour pouvoir le faire si envie/besoin.

La question du rapport au travail et pourquoi il a évolué ainsi, personne (chez les politiques) ne la pose.
Tout comme personne ne se pose la question de savoir comment on peut former des gens à bac + 10 ou 12 pour qu’ils renoncent et ouvrent une crêperie (pas si rare).

Enfin, les gesticulations sur les métiers pénibles finissent par m’agacer, en distinguant les veinards qui ont fait des études et les autres.
Mais aussi les métiers manuels et les autres.
Je crois que se coltiner le public moderne quelque soit le métier est aujourd’hui très souvent pénible.

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#61 01/02/2023 16h36

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Le "ras le bol du travail" c’est le luxe que nous apporte les evolutions de notre société qui nous permet cela.

Ce texte dont je ne connais la source exacte tourne sur les réseaux sociaux. Je le trouve intéressant. Certes, c’était pire avant ne devrait pas être une excuse pour ne pas vouloir mieux/meilleurs, mais cela permet de mettre les choses en perspective.

auteur inconnu a écrit :

Imaginez que vous êtes né en 1900.
Quand vous avez 14 ans
La Première Guerre mondiale commence
et ça se termine quand vous avez 18 ans
Avec 22 millions de morts.

Peu après, une pandémie mondiale
Une grippe appelée ′′ espagnole ",
tue 50 millions de personnes.
Vous vous en sortez vivant et libre,
Vous avez 20 ans.

Puis à 29 ans, vous survivez la crise économique mondiale qui a commencé avec l’effondrement de la bourse de New York, provoquant l’inflation, le chômage et la faim

À 33 ans, les nazis arrivent au pouvoir.

Vous avez 39 ans quand la Seconde Guerre mondiale commence et se termine quand vous avez 45 ans pendant l’Holocauste (Shoah) 6 millions de Juifs meurent.

Il y aura plus de 60 millions de morts au total

Quand vous avez 52 ans, la guerre de Corée commence.

Quand vous avez 64 ans, la guerre du Vietnam commence et se termine quand vous avez 75 ans.

Un bébé né après 1985 pense que ses grands-parents n’ont aucune idée à quel point la vie est difficile, et ont survécu à diverses guerres et catastrophes.

Un garçon né en 1995 et aujourd’hui âgé de 25 ans pense que c’est la fin du monde quand son colis Amazon met plus de trois jours à arriver ou quand il n’obtient pas plus de 15 ′′ likes ′′ pour sa photo publiée sur Facebook ou Instagram…

En 2020, beaucoup d’entre nous vivent dans le confort, ont accès à différentes sources de divertissement à la maison et nous avons souvent plus que nécessaire.

Mais les gens se plaignent de tout.

Cependant, ils ont de l’électricité, du téléphone, de la nourriture, de l’eau chaude et du toit sur la tête

Rien de tout cela n’existait avant.

Mais l’humanité a survécu à des circonstances beaucoup plus graves et ne perd jamais la joie de vivre.

Peut-être est-il temps d’être moins égoïste, d’arrêter de se plaindre et de pleurer.

J’ajouterai qu’il est peut-être temps d’arreter de se plaindre et revendiquer (j’y ai droit, j’y ai droit). Il est peut-etre plutot temps de se bouger un peu les meninges ou le derrère pour améliorer sa situation par soi-même plutôt que d’attendre des autres ou de l’état que tout soit pris en main.
Ce qui est interessant ce que beaucoup de gens qui s’en donnent vraiment la peine s’en sortent plutot pas mal, regardez IH et bien d’autre partis de peu et qui partagent leur experience sur ce forum.

Pour les commentaires de type "encore un sujet clivant", cela devient le terme a la mode pour éviter tout débat.

Dernière modification par TyrionLannister (01/02/2023 16h38)


A Lannister always pays his debt.

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#62 01/02/2023 16h48

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Tout cela ressemble aux sursauts d’agonie d’un système arrivé en fin de course. Tout indique qu’il n’existe plus de solidarité ni de contrat social mais que chacun, préférant éviter de tirer les conclusions difficiles qui s’imposent, fait semblant de ne pas le voir et perpétue des habitudes devenues vides de sens, voire préjudiciables, avec l’espoir que le déluge soit vraiment après eux. Même cette grève est une sorte de routine. Franchement, il y en a ici qui croient sérieusement que le système français actuel existera encore en 2040 ? L’idéal serait une vraie remise à plat avant que la déliquescence devienne incontrollable, mais vu que la majorité préfère se bercer d’illusion, on va boire le calice jusqu’à la lie.


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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[+2]    #63 01/02/2023 17h00

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C’est tellement vrai TyrionLannister.

Mais ce n’est pas dans le tempérament de tout le monde. Je veux dire de se bouger, de s’expatrier, de fonder une entreprise, cela nécessite du courage, de la volonté, du travail. Quand on travaille au quotidien dans une entreprise, on sait que le plus gros du mouvement c’est vers la machine à café ou la salle de pause. Ceux qui vont aller plus loin que se plaindre pour claquer la porte se comptent sur les doigts d’une main.

Et enfin, le gars né en 1900, il a échappé à la Nupes, au FN, et aux écolos au parlement et dans les médias, c’est pas rien quand même. Donc qu’il arrête de se plaindre avec ses guerres svp. Si il y en a un encore vivant, je vais lui faire un test covid et un DPE dans son EHPAD. Il fera moins le malin quand il verra la facture de l’isolation par l’extérieur.

Plus sérieusement, je serai fier de travailler jusqu’à 67 ans pour nourrir mes parents. Chacun son tour. C’est plutôt bien conçu le système français de ce point de vue. Mais je suis trop fainéant. Trop individualiste aussi.

Dernière modification par Trahcoh (02/02/2023 11h39)

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[+1 / -1]    #64 01/02/2023 17h19

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Quand on travaille au quotidien dans une entreprise, on sait que le plus gros du mouvement c’est vers la machine à café ou la salle de pause. Ceux qui vont aller plus loin que se plaindre pour claquer la porte se comptent sur les doigts d’une main. a écrit :

N’hésitez pas à venir dans un établissement de santé ou dans la restauration. Parce que la porte elle se claque facilement en ce moment.

Personnellement, je pense que cette réforme de la retraite est mal réflechie. Il faudrait d’abord réformer le travail (conditions, QDV, conventions, médecine, prévention etc.) pour que les travailleurs en ait une vision plus positive. Avec plus de travailleurs et de cotisants (notamment les +55 ans), une telle réforme permettrait ensuite de réflechir de façon plus pertinente et apaisée sur la retraite.

Là on met la charrue avant les bœufs. Et visiblement, ça ne roule pas bien!

Dernière modification par ColombC (01/02/2023 17h20)


L'investissement, c'est ce que l'on fait de son temps et de son énergie

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#65 01/02/2023 17h42

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Je n’entends pas assez, dans le peu médias (masse medias) que je lis, les opinions qui sont contents de cette réforme. Pourtant, ils doivent bien exister et être étayés… ?

🌲🌲🌲🌲

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[+1]    #66 01/02/2023 18h08

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bajb a écrit :

Pour moi la retraite par répartition est une erreur fondamentale dans la mesure où les paramètres financiers qui les déterminent sont pour le cotisant totalement hors de son champ de connaissance (rapport cotisant / bénéficiaire, allongement durée de vie…)
Elle induit également un comportement déresponsabilisant qui traduit le manque de connaissance sur son principe "j’ai cotisé toute ma vie donc j’ai le droit de toucher tel montant de retraite à tel âge…". Non, je ne toucherai une retraite que si les prochaines générations sont assez nombreuses et cotisent.
Et cette illusion engendre des réflexions du style "ce n’est pas juste"

Je ne suis pas d’accord sur le "erreur fondamentale". Il faut se souvenir que la retraite par capitalisation en France, ça existait … avant 39/45 et la confiscation des fonds en question par le gouvernement de Vichy, et que c’est aussi pour éviter que ceci ne se reproduise un jour que le système actuel a été créé. N’oublions pas que tout régime de retraite repose sur le fait que la valeur ajoutée par les générations actives bénéficie aux retraités, qu’il soit par répartition ou par capitalisation; ce sont juste les modalités détaillées, et le degré de solidarité ou d’individualisme qui varient entre les régimes…

Je suis d’accord sur le fait que le système actuel, et surtout la manière dont certains communiquent dessus (par facilité et pour plaire au peuple), et dont une partie de la population le perçoit (un dû/acquis, dont tous les paramètres seraient supposés intangibles … alors que ça n’a jamais été ceci), ou fait mine de le percevoir (car il y a aussi des gens lucides, mêmes dans ceux qui s’opposent la la présente réforme, et d’ailleurs à toute réforme sans doute) est infantilisant, déresponsabilisant et illusoire.

Mais il faut quand même éviter de jeter le bébé avec l’eau du bain… Et de toute façon, quiconque proposerait de supprimer ou réduire le système par répartition susciterait une réaction encore bien plus vive que les protestations contre la réforme des retraites actuellement proposée.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#67 01/02/2023 18h18

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Bien d’accord (hélas) avec vos deux derniers paragraphes smile

Pour le premier je suis plus circonspect… le fait qu’il y ait eu spoliation à un moment de notre histoire ne me semble pas s’opposer au fait que ce système soit une erreur économique… et que le remède que vous citez a finalement été mortifère.


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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[+1]    #68 01/02/2023 21h22

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TyrionLannister a écrit :

Le "ras le bol du travail" c’est le luxe que nous apporte les evolutions de notre société qui nous permet cela.


Pour les commentaires de type "encore un sujet clivant", cela devient le terme a la mode pour éviter tout débat.

Cher TyrionLannister, puisque j’ai utilisé cette formule à titre de précaution oratoire, je me permettrai juste de préciser que si je l’ai utilisée, c’est bien parce que dans bien d’autres discussions, j’ai pu constater combien les sujets sensibles de l’actualité ont été traités assez souvent de façon clivante.
En ce qui me concerne, je suis ouvert au débat, et je ne crois pas le clore…l’attitude clivante relève de la responsabilité de chacun…personnellement, quand j’entends quelqu’un du pouvoir parler et de dialogue (alors qu’il n’a pas vraiment été ouvert encore au parlement), puis d’objectifs non négociables, déjà en terme de communication paradoxale, on est servis, et en terme d’attitude clivante aussi. Ensuite, si les ressorts du 47-1 néanmoins inscrits à la constitution qui permettent de passer par dessus les voix du parlement, mais en les laissant bosser pour rien quand même, sont utilisés, d’aucun diront que la démocratie est utilisée, mais le ressenti sera celui d’une forme de mépris absolu de la parole et de la représentation du peuple…je ne suis pas sûr que cela permet de cimenter une société ni que ça n’ait pas de conséquences à court moyen et long terme.
Et là, il ne s’agit pas de mode, mais d’engager l’avenir de tout un peuple et de plusieurs générations (les votants majoritaires du pouvoir actuel ne sont en fait pas concernés, par contre leurs enfants et petits-enfants oui).

Le texte que vous proposez est intéressant, mais plutôt au titre de la réaction qu’il exprime, plutôt que dans son contenu.

Car cela aurait été intéressant d’avoir au moins deux récits: celui d’un paysan ou d’un ouvrier (plutôt un ouvrier d’ailleurs), et celui d’un notable ou d’un riche bourgeois…ça donnerait je pense une texture différente au texte en question.
Et je suis à peu près persuadé qu’on pourrait faire le même exercice avec le même résultat aujourd’hui.
Car ma grand-mère née en Pologne en 1912 (qui n’existait pas d’ailleurs, c’était la Russie, et elle me racontait apprendre à lire en clandestin en gardant les oies avec son frère), qui a connu la guerre de 1914 jusqu’en 21, les allemands puis les russes, née sans electricité, sans eau courante, sans grand-chose dans une famille de paysans avec 10 enfants, a tout quitté pour émigrer en France en 38, s’est retrouvée seule avec ma mère bébé pendant les 5 ans de la guerre où son mari était absent, a économisé toute sa vie et était la banque de la famille alors qu’elle avait une retraite de 592 euros d’ouvrière agricole. Elle est morte à 98 ans et ne se plaignait pas.
Alors que mon autre grand-mère, née en 1901, de famille bourgeoise, bien née, bon patrimoine, bon héritage, se plaignait tout le temps alors qu’elle était autrement pourvue.
Mes deux grands-pères, par contre, du coté polonais, invalide à 51 ans suite à une blessure au travail. Il a eu la chance de bénéficier du régime d’invalidité. Mais est-ce une chance de perdre l’usage de la motricité de ses bras?
Mon autre grand-père, est mort à 71 ans en 1971. Il n’a pas profité très longtemps.
Je n’ai entendu aucun des deux se plaindre.

Après, je suis un peu dérangé par ces quelques phrases:

Mais les gens se plaignent de tout.

Cependant, ils ont de l’électricité, du téléphone, de la nourriture, de l’eau chaude et du toit sur la tête

Rien de tout cela n’existait avant.

Mais l’humanité a survécu à des circonstances beaucoup plus graves et ne perd jamais la joie de vivre.

Peut-être est-il temps d’être moins égoïste, d’arrêter de se plaindre et de pleurer

Je ne crois pas que d’être moins égoïste c’est de faire comme si aucun progrès n’avait été fait.
Aujourd’hui, si je veux faire l’expérience de vivre sans électricité, sans eau chaude, sans confort, c’est parce que j’en ai le choix. On ne peut plus faire comme si ce n’était pas possible.
La crise covid a démontré que dans une situation de crise, quand on voulait on pouvait mettre en oeuvre des mesures très rapidement, réadapter les façons de travailler, et ça a été fait.
Comment pouvoir expliquer aux gens maintenant, qu’ils doivent remettre un costard dont ils se sont rendus compte qu’il était bien trop serré, alors qu’ils ont pu en essayer un autre bien plus grand?
Tout le monde a vu qu’on pouvait changer, quand c’était nécessaire, ce qui pouvait l’être, et vite, et l’on ne pourra plus jamais faire comme si ce n’était pas possible. C’est trop tard. D’où les souffrances qui se manifestent, sans parler des facteurs directement liés au vécu de la crise covid, car ça a été un stress majeur généralisé. Ne pas le prendre en compte, c’est nier les limites de l’organisme humain. Un homme, n’est pas une machine. Et même les machines, on les entretient.

Comme d’autres contributeurs ont écrit plus haut, il y a une souffrance systémique au travail, liée au fait qu’on arrive dans des impasses largement prévisibles. Qu’aucune mesure de façade de prévention des risques psycho-sociaux ne peut endiguer, car elle est trop systémique et disséminée dans des cultures de management et de gouvernance qui ont oublié que l’humain reste un être sensible avec des limites.
Cela fait des années que des plaintes, justement, sont émises, et qu’elles sont en général éconduites au nom d’intérêts plus importants, ou sont minimisées ou niées…mais elles finissent par revenir par la fenètre, un problème non règlé revenant forcément à la surface un jour. En mode aggravé.
Des recherches sont faites aussi par des médecins, des sociologues, etc…et qui ont aussi énoncé des alarmes.

Ce n’est pas être un dangereux militant ultragauchiste que de dire cela: c’est simplement la réalité de beaucoup de gens, et ces gens-là, pour une bonne partie, ne peuvent pas modifier des paramêtres de leur vie aussi facilement que celles et ceux qui ont eu des ressources jeunes et /ou développé des moyens plus importants par la suite. Beaucoup de facteurs peuvent être en jeu, s’occuper de parents, de ses enfants, plein de choses, on ne peut juger du fait que certaines personnes n’accèdent pas à la liberté que vous avez réussi à conquérir. Et tout le monde n’est pas appelé à réussir bien ses études, ou à avoir des qualifications élevées…est-ce pour autant une raison de mal vieillir ou d’être usé par le boulot?
Tout n’est pas qu’affaire de volonté, la réalité est bien plus complexe que cela.
Et à l’opposé, je suis maintenant dans une région où, comme me disait quelqu’un, "on n’a jamais eu autant de maraîchers surdiplômés"…cette évolution pourrait poser question sur le rapport au travail!

Pour moi la réforme des retraites symbolise tout le rapport au travail, la résistance à ce projet de loi catalyse des choses bien plus profondes, et justement le fait de ne plus supporter de s’entendre répondre que c’est de la plainte pour la plainte.
Derrière chaque plainte, il y a quelque chose à entendre. Quand on l’entend, vraiment, on arrive à quelque chose, mais faut-il la volonté de dialogue, et d’arriver à être d’accord. En tant que soignant, j’ai toujours fait cela, et ça a toujours marché. Les gens qui se plaignent pour se plaindre sont assez rares.

Pour répondre à l’objet du post, je rejoins parfaitement le post de Mopp: avoir plusieurs étages de cotisation, mais un noyau dur qui permette de protéger les catégories sociales les plus basses.
Et plus on a de revenus, plus on peut cotiser à des systèmes par capitalisation.
Et pour faire actuellement l’expérience du RSA, je pense être assez bien placé pour dire que ça ne crée pas forcément un socle sécurisant très solide.
Et que ne pas penser un modèle social où on éconduira les seniors de plus de 55 ans hors du travail, pour qu’ils finissent au RSA et doivent tenir jusqu’à 64 ans ainsi, ça va juste être dévastateur sur un plan sanitaire: dépressions, addictions, et je ne sais quels autres troubles plus somatiques, voire suicides. Ce que j’ai pu voir dans mon métier d’infirmier me laisse à penser que ces évolutions sont le plus grand risque, et l’on ne parle pas des femmes aux carrières hachées par les maternités, et tant d’autres…
Je ne suis pour ma part pas du tout opposé à une évolution (réforme) des règles en place…mais pas à la hussarde, pas sans règlage fin, pas sans une réelle prise en compte de l’écosystème travail, et donc des impacts sanitaires et sociaux du travail. Une vision uniquement budgétaire nie la réalité humaine, et la réalité humaine s’exprimera plus bruyamment si elle n’est pas entendue…à mon très humble avis.

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#69 01/02/2023 21h43

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Flower a écrit :

Je n’entends pas assez, dans le peu médias (masse medias) que je lis, les opinions qui sont contents de cette réforme. Pourtant, ils doivent bien exister et être étayés… ?

🌲🌲🌲🌲

Bonsoir,

Une infirmière avec qui je travaille m’a confié plus tôt s’être arrêtée de travailler 5ans pour élever ses enfants.
A ce jour son taux plein serait à 67ans, avec la réforme il passerait à 64ans.
Elle y est donc favorable.

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#70 07/03/2023 15h30

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France Bleu a écrit :

Le minimum de pension pour les carrières complètes sera relevé à 85% du Smic net, soit 1.200 euros brut actuellement, a également annoncé Elisabeth Borne. Cela représente une augmentation d’environ 100 euros par mois. Une mesure qui sera étendue aux actuels retraités. "Près de deux millions de petites retraites vont être augmentées", a fait valoir la Première ministre.

Cette mesure sera discutée avec les parlementaires, "en particulier" le groupe LR, a précisé Elisabeth Borne dont l’"objectif" est de la voir figurer dans le projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier.

source

Si le lis correctement ce passage, c’est une bonne nouvelle pour les personnes dans ma situation. Expatrié n’est peut etre plus le bon terme dans la mesure ou je n’envisage pas de retour et que je suis maintenant bi-national. Bref, si je lis correctement, et en application de la convention bilatérale avec les USA je vais disposer de 45 années de cotisations pour mes 64 ans. Certes 30 de ces 45 années compterons comme trimestres sans montant, car la convention bilaterale prevoit une validation des trimestres mais avec une cotisation a zero pour mes années de travail aux USA.  Cela signifie donc que ma retraite francaise minimum sera de 85% du smic soit 1200 euros bruts ce qui n’est pas si mal pour 15 ans sur 45 réellement cotisés. Je me demande si c’est pour la pension de base avant les complémentaires ou tout compris. 

D’autre personnes dans mon cas lisent-elle la réforme de la même façon?

Stokes/Emilienlar arretez la grêve tout de suite, ca me convient cette proposition! ;-)

Dernière modification par TyrionLannister (07/03/2023 15h31)


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#71 07/03/2023 15h45

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@TyrionLannister

Ce qui je comprends, dans votre cas c’est que grâce à la convention vous aurez 45 années de durée d’assurance totale qui vous permettra de ne pas subir de décote.

Toujours dans ma compréhension actuelle, la pension à laquelle vous pourrez prétendre au titre de vos 15 ans de cotisations elle sera de 15/43èmes de ces 1.200 euros bruts.

Et encore ceci est une vision optimiste des choses, vous n’avez pas une carrière complète au sens des pensions françaises, peut être que ce minimum de 1.200 euros bruts ne vous concernera pas.

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[+1]    #72 07/03/2023 15h48

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@TyrionLannister

L?accord de sécurité sociale entre la France et les Etats-Unis - French Morning US

Un Français qui a travaillé en France et aux Etats-Unis va toucher sa retraite française et sa retraite américaine séparément, le montant de la retraite étant calculé par chaque administration au prorata des années cotisées dans le pays concerné.

Si vous avez acquis un nombre suffisant de trimestres en France pour ouvrir le droit à la retraite au taux plein, la comptabilisation des trimestres acquis aux Etats-Unis sera inutile. De même si vous avez suffisamment de crédits pour toucher la pension américaine, la Social Security ne prendra pas en compte les trimestres français.

Un exemple pratique : vous prenez votre retraite et avez travaillé 15 ans en France et 25 ans aux Etats-Unis. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) calculera votre taux sur la base de 40 ans. La France vous versera les 15/40èmes de ce que vous auriez touché si vous aviez contribué pendant 40 ans au système français. Les Etats-Unis vous verseront les 25/40èmes de ce que vous auriez touché si vous aviez contribué pendant 40 ans au système américain.

«L’erreur des Français est de croire que cet accord leur garantit une retraite française comme s’ils travaillaient en France. Bien sûr que non!» remarque Stéphanie Druelles. Il faut en effet garder à l’esprit que l’accord concerne uniquement la retraite de base, qui est le socle le plus important car cela permet ne pas être pénalisé par une durée de carrière incomplète. Les personnes qui ne s’affilient pas aux régimes de retraite complémentaire CRE et IRCAFEX pendant leurs périodes d’activité à l’étranger cessent d’acquérir des points à la retraite complémentaire. Par ailleurs l’accord permet de prendre en compte la totalité de la carrière en France et aux Etats-Unis pour déterminer le taux applicable mais le montant de la retraite française versée sera déterminé en fonction des années cotisées en France.

De plus, dans le cas où une personne remplit les conditions pour toucher une retraite française et une retraite américaine, la Social Security américaine peut réduire le montant de la pension américaine selon un mécanisme appelé « windfall elimination provision ». « Sont concernés les gens qui ont moins de 30 ans de « substantial earnings » (ndr: montants fixés par la sécurité sociale américaine) aux Etats-Unis et qui ont des retraites étrangères », explique Bruno Renardier.

Dernière modification par Oblible (07/03/2023 15h54)


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[+1]    #73 07/03/2023 16h07

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doubletrouble, le 01/02/2023 a écrit :

Franchement, il y en a ici qui croient sérieusement que le système français actuel existera encore en 2040 ?.

Je me souviens lorsque je suis parti travailler en Chine en 1988-1989, c’est ce que me disais mon employeur (entreprise française) de l’époque pour m’inciter à économiser mes cotisations (et les siennes) je ne regrette pas aujourd’hui d’avoir quand même cotisé.

Je suis persuadé que le système va perdurer même s’il va être profondément remanié et même tendre vers un minimum vieillesse en répartition et le reste en capitalisation. Et encore pour les militaires, profs etc… dont la retraite est directement adossée à l’impôt ce n’est même pas évident.

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#74 07/03/2023 17h35

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Quand je regarde sur le site de la securite sociale americaine je vois en une page mes cotisations et mon estimation de retraite a 62, 67 et 70 ans en fonction de ma situation

Sur la base d’un salaire superieur au plafond social security (je suis bien au dela), voici ce que je toucherai a 62 (early), 67 (normal) ou 70 ans (delayed). A noter que early, normal, ou delayed est un choix personel.



Du coté francais M@rel me donne:



Dans les 2 cas c’est assez généreux (meme si un pays decide de reduire en fonction de l’autre meme si je doute de leur capacite a echanger ces donnees). Pour le calculateur Francais je suis meme etonne que les chiffres soient aussi eleves et les decotes aussi faibles.

Donc meme avec la retraite a 64 ans au lieu de 62, ces chiffres ne sont pas vraiment inquietants.

A noter que je n’aime pas compter sur les autres (un systeme par repartition c’est les autres), donc j’ai prevu une retraite a 100% par capitalisation, ce que j’obtiendrais des security sociales US et FR financera mes voyages.

Dernière modification par TyrionLannister (07/03/2023 17h35)


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Sens interdit 2    #75 08/11/2023 10h53

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Quant aux retraites à lire cet article paru cette semaine cela semble tout bonnement incroyable ce que le gouvernement souhaitait faire: « Ces dernières semaines pourtant, il semblait très attaché à cette idée. Le gouvernement soutenait qu’une partie des excédents prévisibles de l’Agirc-Arrco lui revient, puisqu’ils ont été générés par la réforme des retraites qu’il a mis en œuvre. Il affirmait vouloir transférer jusqu’à 1 milliard d’euros des caisses de retraite du privé vers les caisses du régime général ». Cela démontre bien que l’objectif de la réforme des retraites était surtout de garantir les retraites publiques et non celles du privé…Voir https://www.latribune.fr/economie/franc … 82599.html.
C’est grâce au groupe indépendant Liot que cette décision n’a pas été mise en place. Tous les salariés du privé qui ont fortement cotisé sur leurs derniers peuvent le remercier. Sous des airs libéraux cette retraite telle qu’elle a été menée en France va surtout permettre de sauver les retraites du secteur public.

Dernière modification par al2020 (08/11/2023 11h07)

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