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[+2]    #4051 09/12/2022 13h41

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ENTJ

Débat très intéressant mais biaisé ; beaucoup de politiques de l’Etat (habitat, logement, mobilité) vont dans le sens souhaitable à mon avis qu’évoque Rasmussen et votre réaction DT - respectable en tant qu’opinion - risque de se confronter à de nouveaux schéma ruraux.

Vous trouverez ainsi des idées au travers des SCoT : ils tissent une ruralité qui s’appuient sur des bourgs centres, des villes relais. Cela se recoupe avec la revitalisation des centres anciens des Petites Villes de Demain (avec des secteurs ORT qu’en tant qu’investisseurs nous connaissons par le Denormandie). Les PLUiH et les OPAH (ANAH) sans oublier les outils opérationnels que sont par ex les ORI (je fais l’effort de rester sur des mots utilisés dans le forum).

Bref, vos idées, on les aimes ou pas mais l’Etat s’en est saisi ce qui est en soi un "signe", cela ne date pas forcément d’hier avec Macron, Sarko and Co. intervenait déjà puis Hollande (c’est un tort de ne pas voir de continuité dans ce genre d’action, ce qui est encore un signe de quelque chose, hum).
Il reste à voir le résultat dans quelques années (mais j’ai des exemples ou la sauce à pris, en tant qu’ex maître d’oeuvre aménageur et urba.) en attendant  critiquer de loin en ne connaissant que le tiers du quart de la problématique et des démarches outils en place me semble peu efficace.

Un ex de SCoT et de réflexions en termes d’armature, habitat, mobilité (on en prend, on en laisse mais on s’informe) : https://se9da3902968e07ac.jimcontent.co … -3-pap.pdf
https://www.portailpatrimoine.fr/resour … -de-demain
https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/pr … -de-ville/


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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[+1]    #4052 09/12/2022 13h46

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ENTJ

Oblible a écrit :

Discours escrologiste, culpabilisateur et limite dictatorial , les pseudo études citées viennent des rentiers de l’écologie punitive.

Je souhaite décourager ce type de messages (hors charte) sur nos forums

Une jolie perle en message de réputation :
- Encore une jolie figure du déshonneur par association
- "pseudo études" = il s’agit d’une thèse, que vous n’aimiez pas le thème abordé ne diminue pas la qualité de l’étude en question
- "rentier de l’écologie punitive" = on parle d’un chercheur, donc qqn qui travaille, je ne vois pas le rapport avec un rentier, surtout que je ne pense pas qu’il ait un salaire mirobolant. Et pour le "punitif", je ne pense pas que vous ayez lu cette thèse ou assister à une de ses conféférence, car il n’y a rien de punitif dans ses recherche

J’ai plutôt l’impression que c’est votre point de réputation qui est hors charte, comparé au message de rassmussen qui lui est sourcé, en plus de proposer une analyse intéressante, le tout sur un t.on bien plus cordial que le votre.

TripleM a écrit :

De façon étonnante, Aurélien Bigo, qui perçoit un salaire grâce à la transition écologique, a fait un thèse expliquant que celle-ci est nécessaire ?

Je pense que tout comme Oblible, vous n’avez absolument pas lu la thèse en question si vous pensez que celle-ci sert à justifier la transition. Aurélien Bigo est pour la sobriété, mais aussi pour d’important progrès technologique. Il ne propose d’ailleurs pas que de retourner au vélo ou à la marche, mais d’utiliser les véhicules les plus adaptés selon les besoins (notamment des micro-voiture électriques, peu onéreuses, tout aussi confortables et permettant une forte réduction des émissions ainsi que de l’utilisation des ressources)

TripleM a écrit :

Pendant ce temps-là, les autres pays, aidés par nos meilleurs ingénieurs qui sont contraints à l’exil étant donné que la France a pris la décision de récompenser financièrement des Aurélien Bigo sà la place, tenteront de trouver des solutions pour que le déplacement individuel et l’aviation (car je pense que vous n’en pensez pas moins) deviennent de plus en plus propre.

Aurélien Bigo est très certainement moins bien payé pour ses travaux de recherches que la majorité des ingénieurs.
De plus croire qu’on peut garder une mobilité à l’échelle 1:1 dans un mode décarboné, c’est mettre toute notion de limites physique de côté :
- la voiture doit être au maximum allégée et partout où c’est possible (notez bien que je suis conscient que ça ne peut pas l’être partout) il faudra lui trouver des alternatives (vélo électrique, transports en commun…)
- la décarbonation de l’avion c’est trois principaux points chez les constructeurs actuellement :
     - l’efficacité : c’est ce qui a permis d’énormes économies ces dernières décennies, malheureusement on va atteindre les limites de la physique et de la thermodynamique
     - l’hydrogène : cf. mes autres postes sur ce sujet, mais la production d’hydrogène par électrolyse nécessite d’énormes quantités d’électricité et se fait avec un très mauvais rendement, il vaut mieux donc le privilégier pour d’autres utilisation plus efficaces (métallurgie notamment)
     - les SAF ("sustainable aviation fuel"), c’est à dire des carburants fait à base de plantes, un peu comme le bioéthanol de notre E85. Je ne retrouve plus la source, mais si on voulait remplacer l’intégralité du kérosène par des biocarburants pour le trafic aérien en France, cela nécessiterait de dédier la majeur partie de notre agriculture à la production de ces biocarburants… Pas si "sustainable" que ça les SAF au final smile

DT a écrit :

* comment pensez-vous être minoritaire alors que votre camp a l’appui de tout l’appareil gouvernemental et des plus grandes entreprises ?

Je sais que cela va dans le sens de votre analyse du monde, mais ouvrez un peu les yeux. La transition n’a pas du tout démarré, les dirigeants (politiques et d’entreprise) ne font quasiment que du green washing. Un seul pays dans le monde respecte actuellement une trajectoire compatible avec les accord de Paris. A peu près aucun pays ou grande entreprise n’est sortie du modèle du productivisme en se rendant compte de la finitude des ressources. Toutes les limites planétaires sont déjà dépassées ou en passe de l’être, et on continue à chercher toujours plus de croissance. Il y a des discours officiels, mais qui ne sont pas suivi d’effets (cf. la convention citoyenne pour le climat par exemple)

Dernière modification par Kromoz0hm (09/12/2022 13h53)

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[+1]    #4053 09/12/2022 14h06

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Kromoz0hm a écrit :

Un seul pays dans le monde respecte actuellement une trajectoire compatible avec les accord de Paris. A peu près aucun pays ou grande entreprise n’est sortie du modèle du productivisme en se rendant compte de la finitude des ressources. Toutes les limites planétaires sont déjà dépassées ou en passe de l’être, et on continue à chercher toujours plus de croissance.

L’essentiel c’est que tous sont d’accord qu’une "transition" est nécessaire et tous bien décidés à en faire porter la "responsabilité" et surtout les coûts (financiers, matériels, humains) au pékin lambda. Vu leur insouciance qui vous choque visiblement autant que moi, le résultat semble moins important que le processus, un peu comme lorsque Mao faisait fondre des casseroles dans les campagnes pour produire des quantités colossales de fer inutilisable.

Personnellement je préfère éviter de participer à un exercice vain, quand c’est possible.

Je finirais avec un conseil : "Enrichissez-vous", pour faire écho à Deng Xiaoping (et non pas François Guizot : l’épargne risque de fondre et le travail de devenir rare), car les années qui viennent me paraissent particulièrement dangereuses pour les pauvres (= non millionnaire, je m’inclus dedans).

Dernière modification par doubletrouble (09/12/2022 14h13)


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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[+1]    #4054 09/12/2022 15h36

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rasmussen a écrit :

On s’inquiète de ce que "beaucoup de gens ne pourront bientôt plus utiliser de voitures car il n’en ont plus les moyens." Eh bien ma grand-mère et presque toutes les femmes de sa génération dans le rural ne peuvent pas utiliser de voiture car elles n’ont pas le permis, : cela n’a jamais inquiété personne et ne les dérange pas elles-mêmes.

Oui et ma grand-mère allait chez le boucher dans la grande rue, puis à la boulangerie (quelques mètres plus loin) puis allait chercher le journal chez le pompiste (à l’entrée du village).

Dans ce bled : il n’y a plus d’école communale depuis belle lurette. Le boucher a fermé il y a au moins 20 ans, le boulanger aussi. Le camion itinérant (boucherie, fromagerie, boulangerie) qui les avait remplacé a cessé de venir (pas assez rentable).

Et sans la voiture, tous les vieux qui y vivent encore … mourraient tout simplement de faim (à un moment donné, tous abandonnent leur potager, à cause du grand âge).

rasmussen a écrit :

Jusqu’en 1960 personne n’avait de voiture hormis les CSP+, et là non plus cela ne dérangeait personne. En 1995 j’allais à pied à l’école comme tous les gosses du coin : aujourd’hui ils se font conduire en voiture, ils ne me semblent pas plus épanouis pour autant.

Mes grands-parents ont eu l’eau courante (adduction d’eau) en 1972 (ou 71, je ne suis pas certain). Faut-il revenir à cet état parce que c’était comme ça avant? Si vous deviez aller à l’école dans leur bled, il vous faudrait marcher au moins 20 kms aller (et autant retour). Good luck with that.

Il n’y a pas si longtemps (1 siècle), l’espérance de vie en France devait tourner autour de 40-50 ans. Personne ne s’en plaignait (c’était la vie). Faudrait-il revenir vers ces standards parce que c’était comme ça avant et que les gens ne s’en plaignaient pas?

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Sur le reste de votre message : je suis assez sensible à l’élément de frugalité. Mais je ne me place pas sous l’angle moralisateur que vous semblez affectionner. Plutôt sous l’angle de la lecture d’ingénieur qu’en fait par exemple M. Jancovici (lecture à laquelle je suis sensible même si elle est sans doute - comme toute analyse- perfectible).

Un discours d’ingénieur (factuel : les quantités d’énergie fossiles baissent et ne vont pas se remettre à augmenter comme par magie ; l’énergie va devenir plus rare -sans compter que 2-3 degrés de plus serait catastrophique- il va donc falloir ’maigrir’, ne serait-ce que par la force des choses) est plus intéressant parce que ça permet de débattable calmement.

Déverser des tombereaux de moraline (les bons, les méchants ; les abrutis bas du front/les éclairés comme vous) ou faire des parallèles historiques douteux est amha contre-productif.

Dernière modification par carignan99 (09/12/2022 15h41)

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[+6]    #4055 10/12/2022 21h48

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carignan99, le 09/12/2022 a écrit :

Et sans la voiture, tous les vieux qui y vivent encore … mourraient tout simplement de faim

Ma grand-mère n’est toujours pas morte de faim, pourtant il y a 0 commerce dans son village et cela fait 5 ans qu’elle ne peut plus jardiner.
Il y a des voisins qui jardinent, de la famille pas loin (heureusement la frugalité n’exclut pas la solidarité).

Autre solution possible :
- un livreur pourrait passer livrer tous les vieux du village une fois par semaine, par n’importe quel moyen qui serait décidé : j’ai indiqué (avec trop peu d’insistance) séparer la problématique de la mobilité des personnes de celle de la mobilité des marchandises. La sobriété énergétique pour le volet marchandises est plus embêtante en termes de pertes pour l’économie, mais si on le fait par vélo-cargo cela crée des emplois (à faible valeur ajoutée cependant).

- Si l’abandon de la voiture individuelle est massif, tous les commerces qui ont fermé par manque de rentabilité après la généralisation de l’automobile retrouveront un marché. Cela peut être chaotique si l’abandon de la voiture arrive en premier : la chose peut être anticipée en subventionnant d’abord des magasins non rentables pour qu’ils soient dans les villages au moment voulu.

J’aime bien cette phrase tirée d’une étude belge, s’agissant des supermarchés :
"Dire que ces formes de commerce obligent à avoir une voiture est un non-sens : ils ont été développés pour une clientèle motorisée dans un contexte de faible densité de bâti et de commerces. C’est la faible densité de population, alliée à l’éloignement des lieux de travail, qui a rendu la voiture indispensable."
Autrement dit, les commerces se sont adaptés aux mobilités.
Les causes de la disparition des petits commerces (1945-2015) | Cairn.info

carignan99, le 09/12/2022 a écrit :

Si vous deviez aller à l’école dans leur bled, il vous faudrait marcher au moins 20 kms aller (et autant retour). Good luck with that.

Il m’est arrivé de courir 20km pour aller au taf.
Mais nul besoin d’en arriver à cette extrémité. Les regroupements pédagogiques ont été faits à partir du moment où c’était facile d’acheminer les élèves. Rien n’empêche de dégrouper avant de restreindre le transport. Et encore, vu l’importance de la chose et le peu d’énergie que ça consomme dans un circuit optimisé, on peut maintenir les cars scolaires.
Avec 17 000 fermetures d?écoles en France en quarante ans, pourquoi plus d?un quart des établissements ont été touchés ?

carignan99, le 09/12/2022 a écrit :

Il n’y a pas si longtemps (1 siècle), l’espérance de vie en France devait tourner autour de 40-50 ans.
Mes grands-parents ont eu l’eau courante (adduction d’eau) en 1972 (ou 71, je ne suis pas certain). Faut-il revenir à cet état parce que c’était comme ça avant?

Non. Car l’eau courante a certainement un effet positif sur l’espérance de vie. La voiture, c’est beaucoup moins sûr : on parle plutôt de 40 000 morts prématurées chaque année à cause de la pollution de l’air, dans laquelle la voiture joue un rôle difficilement mesurable à part, mais au moins égal à 7000 puisque le dioxyde d’azote provient principalement de la circulation routière. Et encore, ici on ne parle ni des accidents de la route, ni des maladies liées au manque d’activité physique :
Plus de 40.000 morts imputables chaque année à la pollution de l’air en France

carignan99, le 09/12/2022 a écrit :

Un discours d’ingénieur (factuel : les quantités d’énergie fossiles baissent et ne vont pas se remettre à augmenter comme par magie ; l’énergie va devenir plus rare -sans compter que 2-3 degrés de plus serait catastrophique- il va donc falloir ’maigrir’, ne serait-ce que par la force des choses) est plus intéressant parce que ça permet de débattable calmement.

Ce n’est pas un discours d’ingénieur, mais de conférencier. Jancovici est très bon dans les 2 domaines. Pour ma part je n’ai été qu’ingénieur, préférerait écrire des équations et reconnais des maladresses fréquentes en matière de débat, mais allons-y dans le style Janco si vous voulez.

Comment faites-vous pour maigrir ? Vous supprimez les protéines le gras ou le sucre ? Et ce n’est pas une petite cure d’amincissement d’un mois qui est prescrite. Partant de 100 kg, il faut perdre 5,8 kg la première année, puis 5,8 % du reste chaque année qui suit pendant 27 ans ; et ne pas reprendre les 5,8 % de l’année d’avant ! en 2050, il restera 20 kg. Bon vous n’avez pas besoin de supprimer 80 % de votre alimentation, vous pouvez vous mettre au sport (efficacité énergétique + augmentation de la part des énergies décarbonées), mais n’y comptez pas trop, car d’une part le sport donne faim(effet rebond), et d’autre part votre corps n’en supporte que quelques heures par jour (1 % de gain annuel par efficacité énergétique et 1 % par les nouvelles énergies décarbonées, si les ingénieurs et investisseurs font bien leur job).
Il vous reste presque 4 % à maigrir chaque année, comment vous faites ?
Et personne n’a réussi avant vous. Le Covid a fait le boulot 1 an, mais l’année suivante il en aurait fallu un 2e. Non seulement il n’y a pas eu de 2e, mais le premier a arrêté son effet. Sinon il y a eu la 2e guerre mondiale comme début de recette, ou la crise des années 30, guère plus sympathique.

Alors, qu’est-ce qu’on enlève d’abord ? C’est là que la question devient politique, et que l’ingénieur ne peut rien pour vous. à la limite il peut vous indiquer ce qui sera le moins douloureux (plan de transformation de l’économie française du Shift Project).
Ah, et j’oubliais : il y a des gens dans la population qui ne pèsent déjà que 20 kg, (très rares) d’autres 60 (assez nombreux et irritables), d’autres 200 (assez nombreux et influents) d’autres 500 (rares mais très influents). Alors comment on répartit l’effort pour que ça fasse 4 % en moyenne ? Qu’est-ce qui est le plus juste, le plus efficace ?
La 1re année, vous pouvez enlever l’avion (hors usages médicaux et diplomatiques) ; la 2e, la bobologie ; la 3e, la junk food ; la 4e, Netflix et Youtube ; la 5e, les animaux de compagnie carnivores ; Jusque-là même pas mal.
Après, hum, ça devient plus compliqué. Il va bien falloir s’attaquer aux gros morceaux. La voiture individuelle, la viande, le chauffage. ça va occuper un moment tout ça. à la fin, s’il n’y a pas encore eu une rébellion (tel le sevré d’héroïne qui pt1cable), on va devoir faire de l’orfèvrerie : agriculture en circuit court, textile durable, chasse aux emballages…
Moi je dis ça, je dis rien. Je schématise, tous les chemins sont possibles. Maintenant que 70 millions de personnes se mettent d’accord… et choisissent entre volontaria, contrainte normative ou éviction par les prix.

carignan99, le 09/12/2022 a écrit :

Déverser des tombereaux de moraline (les bons, les méchants ; les abrutis bas du front/les éclairés comme vous)

Jancovici affirme également une préférence pour un mécanisme normatif plutôt qu’un mécanisme par les prix ou le volontariat. Je n’ai pas voulu dire autre chose : la majorité déciderait, puis contraindrait la minorité, de même manière qu’elle le fait actuellement pour imposer les nuisances automobiles à ceux qui n’ont pas de voiture ; détruire la voiture de mon voisin n’est pas mal, c’est interdit point barre ; de même, dans mon scénario 3, posséder une voiture individuelle ne serait pas mal, ce serait interdit point barre.

Attendre des individus qu’ils soient "exemplaires" dans un système où rien ne l’est, c’est absurde. Miser sur les "efforts individuels" avec des considérations morales, je n’y crois pas plus que vous. Il est normal qu’un individu optimise ses intérêts à sa manière dans le cadre qu’on lui donne (je fais la même chose : mon intérêt est d’éviter la catastrophe, car je suis insensible à l’aisance matérielle à court terme ; et ce n’est ni mieux, ni moins bien que d’y être sensible).
Ma morale ne va pas au-delà, et mea culpa si je me suis mal fait comprendre.

Ma principale différence avec Jancovici est que je n’y crois plus vraiment. J’ai déjà fait un exposé sur le sujet quand j’étais au collège en 1998. Depuis, on en parle davantage (en témoignent le nombre de vues des vidéos de Janco), mais on n’en fait pas beaucoup plus. Pour cause, la vie démocratique consiste à promettre le père Noël pour 5 ans, et il vaut mieux de temps en temps avoir quelque chose dans la hotte si on ne veut pas être remplacé par un autre père Noël à la fin du mandat. Une cure d’amaigrissement, c’est pas très sexy comme cadeau, et elle doit durer des décennies au lieu de 5 ans. à moins de la faire à un rythme beaucoup, beaucoup plus violent (25 %/an) pour boucler l’affaire en un mandat : selon moi le sevrage brutal fonctionne mieux, pour avoir eu à le faire pour raisons de santé avec certains aliments.

Je pense donc que la transition sera faite seulement au sens efficacité et remplacement (2 % par an), ça évite la décroissance économique, mais en termes climat+gestion de la fin de certaines ressources, c’est inopérant.

doubletrouble, le 09/12/2022 a écrit :

rasmussen a écrit :

La position des territoires ruraux ne serait pas si catastrophique non plus : en l’absence de voitures, les épiceries et services de proximité fleuriraient à nouveau. Dans la France sans voiture, les dirigeants étaient majoritairement issus du rural, alors qu’aujourd’hui ils sont citadins bureaucrates.

Ah, si c’était plausible je serais de tout cœur avec vous, mais le plus probable c’est que l’on incitera fortement tous ces citoyens à mobilité volontairement réduite à s’entasser dans des "smart cities". Comment arrivez-vous à croire que les campagnes recueillent des investissements (autre que défigurer le paysage avec des éoliennes) alors que toute la politique de l’habitat et de l’urbanisme vise à "densifier l’habitat" ?

Je ne crois rien, je n’ai pas étudié les investissements récents dans les campagnes. Dans un modèle frugal les investissement sont orientés par la loi vers ce qui est décrété comme essentiel, donc il n’y a pas de sujet d’attractivité. J’expliquais seulement en quoi mon scénario 3 ne serait pas catastrophique pour les territoires ruraux, mais sa proba de survenance est de 0 presque sûrement.

J’ai toutefois quelques petits motifs d’espoir. L’idée qu’il est possible de densifier le très peu dense à la campagne, plutôt que de densifier ce qui est déjà très dense en ville, fait son chemin. J’ai consulté le PLU de ma commune et il y figurent "remplir les dents creuses", "favoriser les logements collectifs". J’habite déjà dans un collectif récent de 15 appartements avec jardins, et ça ne donne pas une impression d’immeuble.
Il est vrai que la tendance séculaire était à l’augmentation du nombre de constructions relativement au nombre d’habitants, mais je crois qu’on commence à s’apercevoir que ce n’est pas désirable, car le résultat est l’isolement des personnes âgées. Vivre à plusieurs générations sous le même toit lorsque la place le permet (et elle le permet souvent à la campagne) est une de ces pratiques du passé que l’on pourrait redécouvrir en diminuant le CO2 tout en améliorant la qualité de vie.

Ma commune a moins d’habitants qu’en 1850 ; une surface forestière énorme ; un excédent d’eau de source injecté dans le réseau ; des jardins cultivés et d’autres pas ; des usines fermées qui seraient relocalisées dans un monde bas carbone ; des montagnes que les citadins viennent admirer et couvrir de détritus le weekend. D’autres ont des terres cultivées, des carrières, des mines, des centrales électriques, de belles habitations abandonnées ou occupées 5 jours par an… alors que les métropoles ont du béton à peine vivable que leurs habitants fuient à la moindre demi-journée de libre, des entrepôts, des panneaux publicitaires et les produits qui vont avec (presque jamais fabriqués sur place). Elles produisent de l’abstrait : des décisions, des données, des contenus numériques.
Les ressources concrètes sont dans le rural. Plus une ville est grande, plus elle doit chercher loin son alimentation et son énergie, voire sa main-d’oeuvre (autrement dit son foncier), et l’espace vital pour dégourdir ses habitants.

De plus, avec 5 degrés de plus en été, en bordure de forêt ou de prairie on est encore bien, alors que dans du béton entouré de bitume qui restitue la chaleur la nuit, bonjour la clim ou les malaises.
Le frugalisme implique une plus grande part de ruraliste et moins de métropoliste dans le total. C’est le seul point sur lequel j’admets avoir une accointance avec Mao. Mettre tous les cadres au travail de la terre pendant quelques mois leur donnerait sûrement un meilleur sens des réalités (au passage cela éviterait qu’ils s’habillent en col roulé en plein été indien pour expliquer des enjeux énergétiques).

doubletrouble, le 09/12/2022 a écrit :

François Guizot : l’épargne risque de fondre et le travail de devenir rare)

C’est peut-être le chemin pris, mais pas celui induit par le modèle que je prône.
Avec moins d’énergie consommée, la force de travail humaine n’en serait que davantage mise à contribution. Un modèle d’agriculture durable et saine nécessite de multiplier la main-d’oeuvre par plusieurs ; si on éteint l’éclairage public, on remet des veilleurs de nuit ; La livraison en vélo-cargo nécessite plus de chauffeurs que la livraison par camion ; une épicerie par village c’est davantage d’emplois qu’un supermarché par zone commerciale ; une école élémentaire par village, c’est davantage d’emplois qu’un pôle scolaire optimisant les effectifs par classe ; . Le théorème selon lequel la création d’emploi a besoin de la croissance économique n’est vrai qu’à ressources énergétiques croissantes.

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Ce qui vous décrivez est le principe de la démocratie, la majorité l’emporte. A titre personnel, ça m’agace aussi par moment

Vous pouvez enlever le "aussi" : je ne suis pas agacé, je fais juste le constat que je suis minoritaire. Devenir majoritaire ne me réjouirait pas en tant que tel : je vois seulement mon intérêt à horizon plusieurs décennies.

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Quant à votre grand-mère, mes respect pour elle. Néanmoins, pas certains qu’elle serait heureuse de vous voir militer pour que les femmes retrouvent les mêmes vies qu’à son époque.

Perdu ! de source sûre (elle est encore vivante, 96 ans), ma grand-mère serait très heureuse de me voir militer pour que "les femmes retrouvent les mêmes vies qu’à son époque, et elle est déçue que je ne le fasse pas.
Elle a travaillé dur toute sa vie à la ferme jusqu’à 85 ans. Elle a passé la plus grande partie des 11 années suivantes à  dire que "c’était mieux avant". Normal, avant elle était plus jeune…
Pour ma part je ne dis pas que "c’était mieux avant" car je n’y étais pas. Mais je trouve de l’inspiration dans l’avant pour certains domaines, notamment quand j’ai affaire à une personne qui n’a jamais vu un médecin avant l’âge de 91 ans, ne se plaignait jamais de rien malgré ses conditions spartiates…
En cas de maladie grave, ou d’accident, j’aurai la chance d’être mieux soigné que ne l’aurait été ma grand-mère au même âge. Pourtant j’ai peu de chance de vivre aussi longtemps qu’elle, car j’ai respiré un moins bon air, avalé plus de chimie et passé moins de temps dehors (malgré mes déplacements à pied+vélo).

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Permettez moi d’être heureux de voir qu’on est encore libre de choisir son métier et que le fait d’habiter dans votre bourg ne contraint pas sa population à se reconvertir en ouvrier d’usine.

Mon propos n’est pas de ne pas pouvoir choisir son métier, mais d’habiter plus près de là où on travaille. Les distances domicile-travail se sont rallongées à mesure que le taux de motorisation des ménages augmentait : concentration des emplois pour gagner quelques points de rentabilité, et impossibilité d’habiter à côté à cause de la pression foncière. Libre à vous de considérer cela comme un progrès.

Les habitants du bourg en question n’auraient pas besoin d’être ouvriers : les 2 usines (pharmacie et électronique) offrent une grande variété de métiers, des bureaux également. Je n’ai l’information que pour une partie d’entre eux, mais probabilistiquement je peux affirmer que les travailleurs "exportés" vers la métropole exercent des métiers assez similaires aux travailleurs "importés" vers le bourg. Avec quelques mois de formation, des mécanismes incitatifs pour les entreprises et salariés concernés, on pourrait assez facilement "échanger les postes" et tous y gagneraient en qualité de vie.

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Visiter d’autres pays et continents, vous aurez donné l’occasion de comprendre qu’un monde sans voiture est tout simplement impossible.

Nous vivons donc dans un monde impossible. La majorité des terriens n’ont pas de voiture, et presque la moitié des Français sont nés dans des familles qui n’en avaient pas encore.

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Pour conclure, cher @rasmussen, je pense que votre manque de mobilité vous a malheureusement empêché de faire des voyages

Encore perdu ! éviter de deviner la vie de quelqu’un que vous ne connaissez pas (c’est un prérequis pour spéculer avec succès en bourse).
Une voiture en France roule 12 000 km par an en moyenne, et je n’ai aucun mal à dépasser cette distance par mes moyens rudimentaires, moyens qui m’ont déjà emmenés sur d’autres continents en me montrant davantage qu’une vue d’avion. Ils m’ont notamment montré tout un tas de gens qui ne veulent même pas de voiture en photo. Sauf à la limite si vous venez casser leur montagne pour y mettre des parkings et des centres commerciaux…

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

Personnellement, lors de mes voyages, je n’ai jamais eu le courage d’expliquer à un habitant de l’un de ses pays pauvres que pour le bien de l’humanité il ferait mieux de continuer à marcher pour aller se chercher de l’eau.

En pareille situation je l’aide à porter son eau, j’échange quelques mots quand j’ai des rudiments de la langue : personne ne m’a encore supplié de lui procurer du confort. Le "hasard" fait qu’on ne rencontre pas les mêmes profils. Et en revenant je verse un peu de mon superflu à une association qui aide à l’installation de réseaux d’eau potable.

En matière de CO2, il n’y a aucun sujet avec les pays pauvres. C’est sans effet de réduire chez ceux qui n’émettent rien ou presque, à part du CO2 lié aux produits qu’ils nous exportent pour notre bon plaisir et sont comptés injustement dans le bilan de leur pays.

Si j’avais le "courage d’expliquer" des choses, ce serait plutôt à certains touristes qui s’empilent dans de luxueux hôtels pendant que la population environnante manque d’eau et de nourriture ; ce serait à beaucoup de mes concitoyens au-dessus de 1500€/mois qui économisent quelques euros en achetant des produits fabriqués par des travailleurs payés 1€/jour… et qui viennent m’asséner comme une vérité implacable que les habitants des pays pauvres aspirent à ce confort superficiel dont il leur est fait publicité. Je leur dirais : "préférez ce modèle si vous le voulez, mais il n’a rien de fatal ni de figé".

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

nous ne sommes rien, que ce soit en tant qu’être humain ou en tant que pays.

les autres pays, aidés par nos meilleurs ingénieurs

Vous dites que la France est insignifiante, mais vantez nos ingénieurs qui s’exportent : c’est un premier signe de significativité. J’ai un ami qui travaille à l’AFP : des dépêches concernant l’actualité française sont fréquemment reprises dans des dizaines de pays. Le monde est connecté : 6,6 milliards d’utilisateurs de smartphones, ce serait étonnant qu’ils ne tombent pas de temps en temps sur des informations parlant de la France. J’ai étudié en France avec des Marocains, des Chinois, des Viêt-namiens, des Péruviens… ne retiendraient-ils rien de leur passage ? Et en matière d’art, de style, de gastronomie, de science, de culture, de sport, de diplomatie, rien non plus ?

Pour en avoir le coeur net, j’ai demandé au moteur de recherche le plus influent quelle est l’influence de la France à l’étranger, et franchement c’est plutôt flatteur. Hormis les Etats-Unis, personne ne nous distance en matière de soft power, puisqu’on parle de diffuser des idées. Je suis souvent critique de notre tendance à nous laisser vassaliser par les USA, mais être dans l’auto-flagellation ne fait que la servir, et ce doit être le but recherché par ceux qui écument les plateaux à dire que la France ne représente plus rien.
Il y a même un classement américain qui met la France en tête :
Home - Soft Power

TripleM, le 09/12/2022 a écrit :

nos meilleurs ingénieurs (…)
tenteront de trouver des solutions pour que le déplacement individuel et l’aviation (car je pense que vous n’en pensez pas moins) deviennent de plus en plus propre.

Concernant l’aviation : comme pour toute chose, dans une optique de frugalité il serait nécessaire de faire le tri. Il y a des usages très bénéfiques à notre survie dans de bonnes conditions (diplomatiques, médicaux, scientifiques, ravitaillement des zones reculées, voyages pour cursus d’études…) et d’autres plus superficiels (oisiveté des retraités et vacanciers).
Les usages utiles représentent tellement peu en quantité qu’il n’y a pas besoin de les décarboner: les meilleurs ingénieurs ont mieux à faire. L’avion est le hobby d’une minorité tellement infime à l’échelle planétaire, que c’est bien le seul sujet sur lequel je suis certain que "la pensée unique" sera de mon côté avant une décennie. Si vous avez des actions dans le domaine, vous serez bien inspirés de les vendre. Même le président d’ADP est plus ou moins de cet avis. Pour compléter son propos, je vous garantis que je serai mort (même plus vieux que ma grand-mère) avant qu’on ait assez d’électricité "verte" pour ne pas lui trouver des usages plus prioritaires.
Augustin de Romanet (Aéroports de Paris ) : "Il faudra inviter les gens à être plus raisonnables dans le voyage aérien"


« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »

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#4056 13/02/2023 13h16

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La Commission européenne relève sa prévision de croissance pour 2023

ZoneBourse a écrit :

La Commission européenne (CE) a relevé lundi sa prévision de croissance pour 2023 et prévoit un ralentissement de l’inflation plus marqué vers la fin de l’année.

Dans ses prévisions d’hiver, l’exécutif communautaire a déclaré que la croissance économique dans la zone euro devrait atteindre 0,9% en 2023, ce qui représente une nette révision par rapport au taux de 0,3% prévu en novembre.

La zone euro évitera de justesse la récession technique que la Commission prévoyait encore il y a trois mois, la croissance sur les trois derniers mois de 2022 s’étant établi à 0,1% d’un trimestre sur l’autre et Bruxelles anticipe une stagnation du PIB sur la période janvier-mars.

La Commission a déclaré que l’incertitude entourant les prévisions était élevée mais que les risques pour la croissance étaient globalement équilibrés.

"La demande intérieure pourrait s’avérer plus élevée que prévu si les récentes baisses des prix du gaz se répercutent plus fortement sur les prix à la consommation et si la consommation s’avère plus solide", a-t-elle déclaré, en ajoutant qu’une remontée des prix n’était pas à exclure dans le contexte géopolitique actuel.

Grâce à la réouverture de la Chine, la demande extérieure pourrait également s’avérer plus dynamique, ce qui pourrait toutefois alimenter l’inflation mondiale.

L’inflation dans la zone euro, qui a atteint un record à 10,6% en octobre, devrait revenir à 5,6% en 2023 et à 2,5% en 2024.

Le Commission tablait auparavant sur une hausse des prix de 6,1% pour cette année et de 2,6% pour l’année prochaine.

"Cette prévision repose essentiellement sur l’hypothèse purement technique selon laquelle l’agression de l’Ukraine par la Russie ne s’intensifiera pas mais se poursuivra tout au long de l’horizon de prévision", a-t-elle ajouté.

Source

Quelques jours plutôt, c’est le FMI qui révisait à la hausse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale.

Les Echos a écrit :

En ce début d’année, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé pour la première fois depuis l’été 2021 ses prévisions de croissance mondiale.

Pour l’économiste en chef de l’institution multilatérale, Pierre-Olivier Gourinchas, le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de 2,9 % cette année, et non plus de 2,7 % comme estimé en octobre dernier.

Pour l’année 2024, en revanche, il a de nouveau réduit (-0,1 %) son pronostic à 3,1 %. « Les perspectives sont moins sombres que dans nos prévisions d’octobre et pourraient représenter un tournant, avec un creux de croissance et une baisse de l’inflation ».

Source


𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K) 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜

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[+4]    #4057 05/03/2023 21h23

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Bonsoir à tous,
Je remonte cette file afin de partager mon sentiment sur l’état réel de l’economie française.

Dans mon activité professionnelle (chef d’entreprise équipements de l’habitat, fermetures extérieures principalement), je sens venir depuis plusieurs mois des difficultés à venir. A titre personnel, je l’ai anticipé en mettant le plus tôt possible en place diverses mesures (prises de congés, activité partielle, réduction des dépenses etc…).

Forcément, au début, le premier réflexe est de se remettre en question : "suis-je devenu mauvais subitement, suis-je trop cher etc…?"

Sortant de 2 années "euphoriques", il était cependant normal de revenir un peu à la normale, d’autant plus avec des augmentations de tarif a 2 chiffres pour les années 2021 et 2022 dans le bâtiment (pour moi au moins partiellement injustifiées). Les revenus n’augmentant pas dans les mêmes proportions, une baisse de l’activité est somme toute logique.

Parallèlement, je cherche depuis quelques mois/semaines à prendre la température auprès d’autres chefs d’entreprise, comptables, banquiers, professionnels de justice (en lien avec des mandataires judiciaires), et tous partagent relativement le même pessimisme que moi, qui tranche avec les fausses bonnes informations et prévisions de nos gouvernants et institutions officielles.

Le PGE est une bombe à retardement qui n’arrive que maintenant (pour rappel, les reports successifs possibles font que beaucoup d’entreprises n’ont commencé à amortir qu’en milieu 2022, avec un contexte beaucoup plus dégradé qu’avant), l’accès au financement bancaire s’est extrêmement durci ces derniers mois (je l’ai expérimenté a titre perso, et à titre pro ou beaucoup de clients ont annulé leurs projets faute d’accès au financement), l’inflation officielle de 6%, qui pour moi est une vaste mascarade ( j’aimerais qu’on la calcule réellement pour le français moyen avec un salaire d’environ 2000 euros par mois en pondérant les dépenses réelles principales que sont le logement, l’alimentation, l’énergie et le transport).

Je trouve que la communication officielle a tendance à complètement occulter ce mur qui s’annonce face à nous, mais les récentes nouvelles de défaillance d’entreprises significatives ( habillement principalement pour l’instant) tendent a me conforter dans mes anticipations.

Encore récemment, j’entends parler de PSE chez Bosch, de plan de départ volontaire chez GRT gaz, et autres joyeusetés a venir. J’ai bien peur également que nombre de bilans de TPE et PME soient rouges vifs en 2022 (augmentations de prix pas toujours maîtrisés ou répercutables), là aussi étayer par mon entourage.

Bien sûr, l’ensemble de ces observations ne sont pas sourcées pour l’instant car d’une part, les chiffres officiels en cours ne tomberont que dans 3 à 6 mois, l’INSEE ayant toujours un gros train de retard, et que d’autre part, j’ai le sentiment qu’il y a une certaine omerta sur ce sujet pour l’instant.

Enfin, pour finir ce tableau un peu morose, la qualité de nos gouvernants actuels, dont notre éminent ministre de l’économie est un parfait exemple, ne me poussent pas vers un optimisme béat.

Je suis néanmoins preneur de vos propres conclusions observations ou experiences, qui pourraient peut être m’apporter un nouvel éclairage.

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[+2]    #4058 06/03/2023 11h51

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ESTJ

Ex chef d’entreprise venant de céder toutes ses affaires (la dernière le mois dernier..), je plussoie votre vision plutôt sombre de la suite :

Un de mes acquéreurs (groupe national leader sur son marché FR) avec qui le process a duré plus d’un an, a vu son open bar initial au crédit se transformer en chemin de croix. Pour une des entités qu’il m’a rachetée, aucune de ses 4 partenaires bancaires n’a finalement souhaité le financer : il a du payer cash pour honorer la LOI…
pour l’immobilier, la banque prêteuse s’est déplacée chez le notaire pour être présente à l’acte de cautionnement hypothèque précédent la vente, (j’étais scotché de la démarche) en imposant la présence physique du dirigeant emprunteur, alors que j’étais en visio chez mon notaire pour la suite. Taux négocié 4.58% sur 15 ans alors que son prévisionnel initial était à 2.1%.

Mon actualité chamboule tout m’amène à passer du temps régulièrement avec mon conseiller bancaire qui s’épanche un peu sur leur situation : (Garantie actif passif, placements, etc…) : sa direction leur explique que le robinet du crédit immo est en gros fermé, pas de dérogation, d’ailleurs sans enjeu puisque l’agence perdrait de l’argent sur ce type de produit… consigne en pro : pas de nouveaux clients inconnus et providentiels (qu’ils aillent se faire financer ailleurs..). Dans son ptf clients pro, 2 types se dégagent : ceux plein de cash en attente des bonnes affaires à reprendre quand la situation éco va encore se tendre, et ceux aux abois ..qui cherchent du crédit. Il confirme l’analyse du post au dessus sur le PGE qui a permis l’accès au crédit à des boites déjà bien malades avant…et qui n’ont aucune chance plausible d’arriver au terme du remboursement.

pour un petit patron, le printemps est toujours le cap difficile en tréso avec ses échéances (médecine du travail, formation…) et cette année, cela risque effectivement de coincer encore plus fortement que les années passées…

autre exemple sans signification nationale, mais qui me sert d’échelle de crise : j’ai fait un tour attentif semaine dernière d’une galerie marchande Carmila d’un hyper que je connais très bien depuis 25 ans : 6 boutiques à louer … même en 2008, jamais vu cela ! A cette époque, 2 galeries actuelles proches et concurrentes n’existaient pas, ce qui me laisse penser alors que la puissance de consommation de la zone de chalandise (bassin de population et revenu par habitant) n’a pas vraiment évolué entre temps, que la liste des fermetures (dans ce coin du moins) va s’allonger encore significativement….

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#4059 06/03/2023 11h55

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ENTJ

Bonjour,

La situation se dégrade et cela fait quelques temps que cela est signalé : Logement : les permis de construire en baisse ces trois derniers mois
Il y a quantité de sujet sur la toile qui le confirme.

Ce n’est pas du ressenti, c’est issue pour partie des remontées Sitadel2 : La base de données Sitadel2 : méthodologie | Données et études statistiques

Une analyse plus fine montre que non seulement baisse il y a sur les constructions de Maisons Individuelles, bureaux etc mais qu’une illusion d’activitè est entretenue par dépôt d’un grand nombre de demandes ayant trait à des "bricoles" comme les panneaux photovoltaïques (très en pointe)…

Même si l’adage "quand le BTP va tout va" tend à s’estomper au fil des ans, il n’empêche que cela ne sent pas très bon.
D’autant que le plan France relance s’essouffle (fin de l’hélicoptère money).


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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#4060 06/03/2023 12h41

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Et donc quelles sont vos stratégies actuelles au regard de ce pessimisme ambiant ?
Je ne partage pas forcément le pessimisme au titre des conclusions, même si de nombreuses difficultés existent. Tant que l’emploi est tendu…


Portefeuille : >12% de TRI sur 10ans | "Je peux être rentier à vie, à condition de mourir l'année prochaine :)"

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#4061 06/03/2023 13h07

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INTP

CNEWS 05/03/2023 a écrit :

A titre d’exemple, les hausses prévues devraient être de 18 % pour les conserves, 15 % pour les huiles, 11 % pour les féculents et jusqu’à 40 % pour la nourriture pour animaux. Sur certains produits, comme les raviolis en boîte, des augmentations de 60 % ont pu être enregistrées dans les grandes surfaces.

La messe est dite, clairement il ne va pas faire bon vivre d’être un Français des classes moyennes et inférieures dans les prochains mois et ce n’est certainement que le début. Nul ne doute que l’Etat-Providence (véritable signature du gouvernement actuel) ne sortira très bientôt le chéquier avec une prime inflammation alimentaire pour calmer inquiétude et colère montante du petit peuple au mépris total de endettement du pays. La paix sociale c’est très bien mais à quel prix pour le contribuable reste-elle acceptable ?

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#4062 06/03/2023 13h26

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Bonjour,

Comme je l’ai exposé dans mon message précédent, j’ai d’ores et déjà mis en place quelques actions en anticipant à l’automne dernier les difficultés à venir (baisse de mon carnet de commandes) : Mise en place d’activité partielle, réduction de certains coûts, communication supplémentaire pour acquérir de nouveaux clients.

Parallèlement, je pense que l’emploi, en tout cas dans mon domaine d’activité est beaucoup moins tendu qu’il ne l’était ne serait-ce qu’il y a quelques mois : j’en veux pour preuve le nombre d’affiches de recrutement "sauvages" que j’ai vu se multiplier l’année dernière au bord de la route, et qui ont quasiment toutes disparues.

Je précise que j’interviens plutôt en rénovation, et pas en construction neuve. Les carnets de commande et donc la lisibilité dans mon domaine d’activité représente de 1 à 4 mois selon la saisonnalité. Les constructions neuves ou appels d’offres se situent plutot à une visibilité d’un an, ce qui explique certains décalages. Nous sommes généralement les premiers touchés par un ralentissement mais en discutant avec des architectes, ils sentent le ralentissement arriver plutot au milieu de cette année (ce qui veut dire, que là aussi le second semestre 2022 a été beaucoup moins dynamique puisque les projets signés mi 2022 se retrouvent en réalisation souvent environ 1 an plus tard.)

En effet Iqce, les projets de construction neuves (en tout cas de maisons individuelles) sont en chute libre depuis quelques mois (cf liquidation maisons phénix, et difficultés de nombre de CMIstes, constructeurs de maisons individuelles).

Dernier signe révélateur également à mon sens : les délais d’approvisionnement de nombre de mes produits (volets, fenêtres, motorisation etc…) se sont drastiquement réduits, alors même que mes fournisseurs sont des acteurs nationaux et européens : on est passé de délais d’environ 6 à 26 semaines (aux extrêmes) pour des produits fabriqués sur mesure à environ 1(!) à 12 semaines actuellement, ce qui en fait des délais historiquement courts (de mes 15 années d’expérience).

Enfin, je partage également les observations de serenitis au sujet des locaux vacants, dans mon secteur, ils sont également de plus en plus nombreux.

Une petite source au passage, même si je crains qu’elle ne soit trop "optimiste" :

Défaillances d?entreprises en France : que faut-il espérer ou craindre en 2023 ? | EY - France

Par ailleurs, l’Etat a décidé récemment d’allonger encore (!) la possibilité de remboursement du PGE de 2 à 4 années supplémentaires…

Tout ceci me fait penser que le mal (en tout cas à court terme) est plus profond qu’on ne le dit.

Bien entendu, j’espère fortement me tromper mais je crains que l’année 2023 ne "swingue" sérieusement (socialement et économiquement tout au moins).

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#4063 06/03/2023 13h54

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Munich a écrit :

CNEWS 05/03/2023 a écrit :

… Sur certains produits, comme les raviolis en boîte, des augmentations de 60 % ont pu être enregistrées dans les grandes surfaces.

La messe est dite, clairement il ne va pas faire bon vivre d’être un Français des classes moyennes et inférieures dans les prochains mois et ce n’est certainement que le début.

J’observe aussi la hausse du prix de l’essence, par rapport au prix du baril. Et l’autoroute blindée, toutes les semaines, du jeudi au samedi dans le sens Paris-province, et vice-versa du dimanche au lundi.
Et je ne comprends pas : où sont les mouvements de contestation, de type Gilets Jaunes ?
Je n’avais pas compris le mouvement des Gilets Jaunes à  l’époque  (à part peut être une jubilation à  "faire groupe", à  faire du lien entre les personnes… Ce qui me semble effectivement assez fondamental dans la nature humaine.)
Pourtant les Gilets Jaunes sont toujours présents dans la ville près de laquelle je vis : un piquet de 4-5 personnes tous les samedis matins. Mais rien à  voir avec les 50-100 personnes qui étaient mobilisées fin 2018 presque chaque jour. Où sont passées ces personnes ? Où  sont passés leurs idéaux ? N’était-ce qu’émotionnel ? Mais dans ce cas, qu’est ce qui anime le cœur des Français actuellement ? Sont-ils anesthésiés ?  Si oui, par quoi ?
J’observe et je ne comprends pas. Mais je voudrais bien comprendre.

🌲🌲🌲🌲

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#4064 06/03/2023 14h04

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Quelques points saillants que je ressens (et constate) :

Dans mon industrie :

- La baisse de la consommation finale s’est accélérée au cours des 6-12 derniers mois
- Cette année, les stocks de la campagne en cours s’écoulent mais plus lentement que d’habitude
- A l’export, le Brexit a engendré un foutoir (administratif, logistique) terrible
- La hausse des matières premières (verre etc.) plombe les profitabilités. Les délais d’approvisionnement sur certains articles sont devenus délirants (6 mois+ parfois vs 3-4 mois max il y a 1-2 ans).

En France :

- Les enseignants (et fonctionnaires) ne sont pas contents parce qu’ils n’ont "que" 3,5% de revalorisation.
- Le public comme le privé (dans sa grande majorité si j’en crois les sondages) ne veut pas travailler plus longtemps et ne veux bien entendu pas de baisse des pensions. L’argent magique n’existant pas, j’imagine que cette majorité souhaite donc plus de taxes et d’impôts.
- En février, le PMI manufacturier demeure sur la pente descendante (quoique celui des services reprend un peu de poil de la bête). source

Je vois tout de même des points positifs (pas nécessairement dans le bon ordre) :

- Travail : on revient à plus de "présentiel" mais les coûts de déplacement étant ce qu’ils sont, les réunions à distance (qui étaient devenues "normales") deviennent la norme. Ça fait moins de déplacements, plus de temps à la maison.
- Le coût de l’alimentation est en hausse. Ce qui personnellement me conduit doucement à faire des arbitrages finalement pas mauvais pour la santé (un peu moins de viande, repas plus structurés/moins d’à cotés type charcuterie etc.).
- Content d’être sur des emprunts immobiliers à taux fixe. Le meilleur rempart contre l’inflation que je connaisse.
- Mon bistro local ouvre toujours à 06h00 le matin et ferme à 20h00. Jamais en grève, toujours sur le pont.
- Mon paquet de cigarettes a augmenté de 1€. Je finirai peut être un jour par stopper.
- Mes enfants et mon épouse sont en bonne santé et épanouis. Mon entourage amical ne geint pas et continue son petit bonhomme de chemin. Ça rend optimiste.

Dernière modification par carignan99 (06/03/2023 14h26)

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#4065 06/03/2023 14h36

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Munich a écrit :

CNEWS 05/03/2023 a écrit :

A titre d’exemple, les hausses prévues devraient être de 18 % pour les conserves, 15 % pour les huiles, 11 % pour les féculents et jusqu’à 40 % pour la nourriture pour animaux. Sur certains produits, comme les raviolis en boîte, des augmentations de 60 % ont pu être enregistrées dans les grandes surfaces.

La messe est dite, clairement il ne va pas faire bon vivre d’être un Français des classes moyennes et inférieures dans les prochains mois et ce n’est certainement que le début. Nul ne doute que l’Etat-Providence (véritable signature du gouvernement actuel) ne sortira très bientôt le chéquier avec une prime inflammation alimentaire pour calmer inquiétude et colère montante du petit peuple au mépris total de endettement du pays. La paix sociale c’est très bien mais à quel prix pour le contribuable reste-elle acceptable ?

Pour la boutade, pendant le Covid, les raviolis en boite étaient le produit de pénurie pour les Suisses, quand chez nous c’était le papier toilette. Les premiers sont quand même plus prévoyant comme provisions de guerre. Effet de rattrapage ?

C’est vrai qu’autour de moi beaucoup de galerie marchande se vident. La plus grande souffre aussi,  c’est une Carrefour mais appartient à Eurocommercial (Pays Bas). Les fermetures des enseignes vestimentaires font mal, les emplacement de grandes superficies ont du mal à trouver repreneur.

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#4066 06/03/2023 14h41

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La situation me paraît un peu explosive même si on ne sait jamais si et quand la cassure peut se matérialiser.

Je faisais hier réviser son cours d’histoire à ma fille en 4ième et j’étais frappé par la description dans son cours de la situation au moment de la révolution française :
- société découpée en ordres avec d’un côté les privilégiés et de l’autre ceux qui croulent sous les charges et les impôts
- crise économique et financière ; dette financière trop importante ; augmentation du prix du pain ; augmentation du chômage

çà m’a frappé de voir à quel point ce résumé en quelques mots de la situation de la France au moment de la révolution française était proche de la situation actuelle. Alors certes on a plus la noblesse et le tiers-état, mais on a clairement selon moi un schisme grandissant entre ceux qui vivent sous le niveau de pauvreté et ceux qui ne sont pas impactés, de part leurs revenus importants, par l’inflation actuelle.

On voit d’ailleurs j’ai l’impression la même tendance dans la distribution :
- d’un côté l’augmentation de prix et la premiumisation pour ceux qui peuvent se le payer
- de l’autre l’ultra-low-cost ou les banques alimentaires pour ceux qui n’ont plus de quoi finir leurs fins de mois

Dernière modification par tikou (06/03/2023 14h44)

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[+1]    #4067 06/03/2023 15h12

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Flower a écrit :

Je n’avais pas compris le mouvement des Gilets Jaunes à  l’époque  (à part peut être une jubilation à  "faire groupe", à  faire du lien entre les personnes… Ce qui me semble effectivement assez fondamental dans la nature humaine.)

ça me rassure un peu de voir que je nuis pas le seul à ne pas avoir cerné ce mouvement. Pour moi (et pourtant étant étudiant je suis loin de faire partie des personnes aisées donc contrairement à ce qu’on aurait pu penser ce n’est le fait d’être à l’abri de la précarité qui me fait me sentir "totalement déconnecté" de mouvement), ce n’était ni plus ni moins qu’un Facebook des ronds points rassemblant des pseudo-révolutionnaires temporairement auto-proclamés pour suivre la tendance actuelle et être "bien vu" en société. Finalement ces ronds points matérialisaient plus un lieu de vie et de rencontre pour s’occuper le samedi qu’autre chose de plus sérieux mon point de vue.

Au final : de la casse en nombre, des dégradations du patrimoine et des pertes financières énormes pour les commerçants déjà en difficultés tandis que les prix des carburants (c’est l’exemple le plus fragrant mais il y en a tant d’autres) ont quasiment doublés depuis la fin du mouvement et il n’y a pas plus de gronde que ça donc bon chacun tirera les conclusions de l’intérêt apporté à la société Française de ce mouvement.

Dernière modification par Munich (06/03/2023 15h14)

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#4068 06/03/2023 15h20

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@tikou : Vous faites une erreur cruciale de lecture, la révolution française a été avant tout une révolte de la puissante bourgeoisie franc-maçonne qui convoitait les privilèges et les prébendes d’une noblesse et d’un clergé qui n’avaient plus la conviction de les défendre. C’est essentiellement parce qu’elle était fomentée et soutenue par la bourgeoisie et une partie de la noblesse "convertie" qu’elle a pu aboutir.

Les jacqueries (révoltes paysannes) n’ont jamais donné lieu à quelque changement que ce soit, et elles étaient autrement plus violentes et audacieuses que les défilés du Samedi.

La Macronie, digne héritière de la Révolution, est solidement installée et n’a rien à craindre des gueux (il suffit de leur donner des conditions à respecter pour continuer d’accéder "aux aides"). Ce que vous percevez comme du désordre et de la faiblesse, ce sont les conditions requises pour déposséder les classes moyennes potentiellement rétives et renforcer l’emprise des classes dirigeantes. Songez à tous ces actifs qui vont devoir être bradés pour faire face à la "fin de l’abondance"…

EDIT : @TyrionLannister : Bien d’accord, j’attends aussi la grande braderie en m’en léchant les babines.

Dernière modification par doubletrouble (06/03/2023 15h56)


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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#4069 06/03/2023 15h51

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Les 20 derniers messages sont interessants, et maintenant que j’ai quitté la France depuis plus de 10 ans, j’en ai une compression differentes.

On parle en permanence de révolution, pas étonnant quand même un parti politique peut se nommer "insoumis" sans que cela ne choque personne. En réalité c’est juste l’histoire qui se repète. En France, en tout cas depuis que je suis gamin, j’entendais "c’est la crise", une sorte de crise continue qui est sans doute la perception de ceux comme mes parents qui ont vécu les 30 glorieuses. Oui les 2 prochaines années vont être difficiles, en France comme ailleurs, la principale difference est qu’ailleurs on se remonte les manches, alors qu’en France certains, la minorité bruyante, fait grêve et manifestent rendant la situation encore plus difficile pour ceux qui veulent se remonter les manches. Ce comportement au lieu de regler les problèmes enfonce à chaque fois un peu plus la France qui met plus de temps que bien d’autres pays à remonter la pente après chaque crise économique.

Ceux qui comparent avec la révolution francaise devraient juste comparer avec le debut du siècle dernier. Beaucoup de francais sont dopés aux aides de toute sorte, et manger à sa faim bien que cela soit toujours un challenge pour des cas souvent bien triste, n’a jamais été un aussi petit problème. Les populations les plus pauvres souffrent d’avantage d’obésité que de sous-nutrition, un problême de pays riche.

De mon coté, c’est la premiere fois que j’attends une crise avec impatience, c’est pendant les crises que l’on se positionne le succès du rebond. J’ai raté 2002-2007 et 2008-2022, je ne veux pas rater le prochain train. Je suis pret pour acheter foreclosure et actions a bon compte et en l’attente je maximise mon revenu salarié et tente de gerer au mieux mes actifs.


A Lannister always pays his debt.

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[+2 / -2]    #4070 06/03/2023 16h00

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On dit souvent que les Français râlent en permanence, se plaignent etc.

Regardez l’évolution de qqs données :
- PIB / habitant, en € réel => 20 ans sans croissance
- PIB / habitant France hors Ile de France vs Ile de France => rapport de 1 à 2
- PO / PIB
- Dépenses publiques sur PIB
- Dette publique
- Inflation

La conclusion c’est que ça fait concrètement bien 25 ans que le Français moyen hors de Paris vit avec un smic et des cacahuètes et que ses marges de manœuvre se réduisent comme peau de chagrin.

Désormais, chaque hausse de prix alimentaire ou de l’énergie c’est potentiellement des gens qu’on envoie à la soupe populaire.

Avec le quoiqu’il en coûte et les chèques ceci ou cela, on ne se rend pas bien compte du véritable niveau de vie des Français hors Paris/RP et qui devient vraiment préoccupant. Et tout ça à découvert.

Edit puisque GBL a un petit souci avec le réel :
https://ec.europa.eu/eurostat/databrows … le?lang=fr

PIB réel France 2000 : 28 930
PIB réel France 2020 : 30 550      => taux de croissance annuel 0,27% (3x moins que l’UE à 27)
PIB réel France 2021 : 32 530 (e) => taux de croissance annuel 0,56%
PIB réel France 2022 : 33 230 (e) => taux de croissance annuel 0,63%

Donc pour les derniers chiffres qui sont les chiffres réels, on est à 0,27% arrondi à l’entier le plus proche ça reste 0. Pour les chiffres 2021-2022, j’attendrais que l’inflation soit correctement prise en compte avant de m’avancer sur les 0,56% ou 0,63%. Mais même si on atteignait ça, c’est nul.

Statista pour le ratio de 1 à 2 sur le pib par habitant. Chiffre qui prend 2 secondes à trouver.

Dernière modification par Igorgonzola (06/03/2023 17h56)

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#4071 06/03/2023 16h29

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INTP

Je partage largement l’avis de TyronLannister sur tous les points, il y en a plus qu’assez de cette minorité écrasante qui paralyse littéralement la France à tout va et nous empêche d’avancer. Quand on revendique la revalorisation d’un SMIC à 2000€ minimum en travaillant 32h par semaine et jusqu’à 60 ans grand maximum ça en dit long sur la vision du travail de ces personnes.

Les populations les plus pauvres souffrent d’avantage d’obésité que de sous-nutrition, un problême de pays riche.

En revanche je bondis un peu dans mon siège en lisant cette remarque surtout en tant qu’étudiant en santé, cette corrélation est particulièrement fausse, c’est même totalement l’inverse, l’obésité témoignant bien plus de la conséquence d’une consommation d’aliments aux qualités nutritionnelles mauvaises typiquement des aliments ultratransformés avec graisses saturées et beaucoup trop sucrés (qui elle est par contre étroitement corrélé avec la pauvreté) que d’aliments de qualité nutritionnelle élevés consommé en abondance.

Peut-être que 2023 sera une année difficile pour nous en tant que citoyen lambda mais il est fort probable que ce soit une année particulièrement prolifique en terme de perspectives d’investissements.

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#4072 06/03/2023 16h32

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Spike54, le 05/03/2023 a écrit :

l’inflation officielle de 6%, qui pour moi est une vaste mascarade ( j’aimerais qu’on la calcule réellement pour le français moyen avec un salaire d’environ 2000 euros par mois en pondérant les dépenses réelles principales que sont le logement, l’alimentation, l’énergie et le transport)

Si cela peut être utile : l’INSEE mets à disposition   ici un calculateur d’inflation personnalisable, pour mieux refléter son propre panier de consommation, et rendre le résultat plus proche de chaque contexte individuel.

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#4073 06/03/2023 16h44

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INFP

Que dire, si ce n’est soutenir ce constat d’une société qui se clive de plus en plus ?
L’an passé j’ai retrouvé une fiche de salaire de 2002, j’étais plus payé horairement que lors de mon dernier poste en 2021.
Au RSA depuis quelques mois, je viens de trouver un petit boulot dans un accueil social de jour. Je suis payé au smic dans une boîte qui a un taux de cdd de 84 pour cent. Des précaires qui s’occupent des précaires ? Expérience sociologique intéressante, et je remplace quelqu’un car il a trouvé un cdd…
Heureusement que nous avons trouvé quelqu’un qui nous a proposé l’hébergement gratuit car il est saisonnier jusqu’à mi avril. Il est retraité mais continue à bosser à 70 ans car il n’a pas assez.
Concernant les gilets jaunes, peut-être effectivement que "faire peuple" et le besoin de se rassembler a un sens.
Concernant le fait que des citoyens soient "aidés", peut-on considérer comme émancipateur un modèle social où l’aide consiste à proposer une survie et l’impossibilité de devenir autonome?
Pour faire l’expérience de Pole Emploi, les prestations proposées c’est d’apprendre à se vendre sur le net en faisant de super CVs avec ses compétences, car les diplômes maintenant on s’en tape, puisque ça veut plus rien dire: en tenir compte voudrait dire payer les gens plus cher, c’est mieux de les convaincre d’être multitaches et que bosser pour 9 euros de l’heure est une incroyable chance dans la vie. J’ai donc fait une belle liste de compétences et su qu’on arrivait au CV vidéo.
Dans le poste que je viens de trouver, ils n’en ont pas eu grand chose à faire de mon cv.
Par contre, ils sont passés de 500000 à 1000000 d’euros de budget: on a du fric pour les pauvres, et de plus en plus de malades psys lourds non traités car quand on connaît l’état financier de la psychiatrie, que dire ?

Donc voila l’état de la France d’en bas: elle s’entraide et c’est la deuxième personne qui nous propose un accueil sans loyer. Dans une région où le taux de rsa est le plus élevé de France.

Après, quant à se demander pourquoi les français sont anesthésiés, peut-être que la succession de situations de crises depuis 2018, à savoir Gilets Jaunes, Covid, puis guerre en Ukraine, puis angoisse d’un monde sans essence, puis sans pain, puis sans retraite, ben quand on traverse plusieurs années d’angoisse croissante, avec un climax de la fin du monde plus moults mesures où on tripote les libertés individuelles puis s’en va, il peut s’ensuivre une espèce d’épuisement et d’emoussement émotionnel : les gens se replient sur eux et pensent à leur survie propre, ils ne pensent plus en terme de vie. Sauf ceux qui en ont les moyens.
Je le vois avec mon frère entrepreneur en transport local, que je crois vraiment bon gestionnaire : à chaque fois qu’il se dit qu’il a réussi à sécuriser un pan d’activité et à sortir d’une ornière, un truc nous tombe sur la tête.
Et clairement parlant quand je le vois, pour moi le ratio à mesurer n’est même pas la balance effort-bénéfice, mais celui de sa santé à long terme par rapport aux efforts déployés. Ça m’inquiète réellement pour lui, car je crois qu’il impacte sa santé.
Mais j’ai peut-être une vision trop sociale.

Concernant la malbouffe: oui, les personnes les plus pauvres ont le plus de facteurs de risques hygiéno-diététiques et souffrent d’obésité car ces personnes mangent très mal. L’obésité n’est pas que question de quantité mais aussi de qualité, et de manque d’éducation.
Je suis d’ailleurs frappé quand mon fils m’informe que son coloc, qui étudie en biologie et veut travailler sur les maladies métaboliques dont le diabète, pour trouver des molécules miracles pour sauver l’humanité, mange extrêmement mal sur un plan qualitatif. Ça m’interpelle sur certaines visions de la santé où l’on croit que la technologie va nous sauver alors que l’éducation semble plus à revoir ainsi que les habitudes de vie.
Je pense d’ailleurs que ces symptômes sont des marqueurs fort de l’état général d’une population, mais ça ne semble pas préoccuper plus que ça.

Dernière modification par Lausm (06/03/2023 16h53)

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#4074 06/03/2023 16h47

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TyrionLannister a écrit :

De mon coté, c’est la premiere fois que j’attends une crise avec impatience, c’est pendant les crises que l’on se positionne le succès du rebond. J’ai raté 2002-2007 et 2008-2022, je ne veux pas rater le prochain train. Je suis pret pour acheter foreclosure et actions a bon compte et en l’attente je maximise mon revenu salarié et tente de gerer au mieux mes actifs.

Est-ce à dire que vous êtes redevenu liquide sur la Bourse ?


Portefeuille : >12% de TRI sur 10ans | "Je peux être rentier à vie, à condition de mourir l'année prochaine :)"

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[+3 / -2]    #4075 06/03/2023 17h24

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Igorgonzola a écrit :

- PIB / habitant, en € réel => 20 ans sans croissance

Regardez l’évolution du PIB/habitant en France en PPA (en € ou $ corrigé de l’inflation) (source Eurostat et la Banque Mondiale, citées dans ce document, ou encore sur ce site) : il a augmenté sur les 20 dernières années, d’au moins 10% (mais fort peu de 2007 à 2018, et il y a eu un "trou" en 2020).

Il serait plus pertinent que vous citiez des sources précises, plutôt que de faire des affirmations, un peu gratuites.
Et en plus, je constate que vous récoltez des ’+1’ avec de telles affirmations….

Prenons votre seconde affirmation :

Igorgonzola a écrit :

PIB / habitant France hors Ile de France vs Ile de France => rapport de 1 à 2

Certes, c’est factuellement exact. Mais qu’est-ce que ça signifie, et est-ce nouveau (ou structurel depuis des années) ?  L’analyse de la banque des territoire (ici) indique que ça vient notamment d’une surreprésentation en IdF des secteurs à forte valeur ajoutée, du fait que l’IdF attire des travailleurs qui résident dans les régions voisines (ils  contribuent au PIB IdF, mais habitent hors de IdF), et d’une plus faible proportion de retraités en IdF…

J’arrête là…

Il y a sans aucun doute des raisons de se préoccuper. Mais encore faut-il les analyser avec des arguments factuels cohérents. Sinon (et quelle que soit la situation réelle) on arrivera toujours à la conclusion qui confirmera sa première impression ou son idéologie.

EDIT : Correction de mon erreur de frappe (lapsus ?) : j’avais écrit par erreur "vous récoltez des ’-1’" alors que je voulais bien entendu écrire "+1", et que ce sont évidemment ces "+1" qui me choquent pour un message si peu conforme à notre charte.


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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