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Favoris 1   [+1]    #626 24/01/2022 18h32

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ÇA CHAUFFE POUR LES POMPES !


Comme diraient les shadoks : Et si pour produire de l’Energie, il suffisait de pomper… un fluide entre deux environnements ?



GA…… POMPER EN L’AIR


La pompe à chaleur (PAC) est un système capable de capter de la chaleur de l’environnement extérieur pour la restituer à l’intérieur d’un bâtiment (ou en été l’inverse pour le refroidir) et cela avec une efficacité théorique de l’ordre de x4 (Energie produite par rapport à Energie utilisée) et jusqu’à x7.
En théorie, la source extérieure peut être aussi bien l’air  (PAC aérothermiques), que la terre (plus ou moins profondement : (PAC géothermiques) ou une étendue d’eau  (rivière, lac ou nappe phréatique : PAC hydrothermiques), mais ces deux dernières solutions sont souvent plus couteuses et plus complexes à mettre en œuvre. En France, par exemple, elles ne représentent que 1 % du marché (2% dans le monde), bien qu’elles soient plus performantes.
Dans chaque cas la chaleur peut être distribuée sous forme d’air chaud ou d’eau chaude. Mais dans tous les cas, la PAC utilise un fluide frigorigène qui va servir à transporter la chaleur.



Ce n’est pas une solution miracle car son efficacité énergétique (et donc vis à vis du changement climatique) et financière dépends de nombreux facteurs : Isolation préalable de l’habitat, dimensionnement, positionnement géographique/climatique, aides gouvernementales, et qualité environnementale du gaz réfrigérant).

Mais bien réalisés, les PAC seront une partie essentielle de la transition énergétique, pour le chauffage domestique et collectif, dans le cadre d’une électrification générale de la fourniture énergétique :

Le parc mondial de PAC a augmenté de près de 10 % par an au cours des 5 dernières années pour atteindre 180 millions en 2020 (7% du chauffage domestique). Dans le scénario zéro émission nette d’ici 2050 (NZE) de l’IEA, le parc de pompes à chaleur installées devrait atteindre 600 millions d’ici 2030 (20% du chauffage), soit une accélération à 13 % l’an, et 1800 millions en 2050 (55% du chauffage domestique).



Un soutien politique et une innovation supplémentaires seront nécessaires pour réduire les coûts d’achat et d’installation initiaux, supprimer les obstacles du marché aux rénovations, améliorer les performances énergétiques et éliminer progressivement les réfrigérants avec potentiel de réchauffement global élevé.
Mais c’est une industrie mature et la progression semble réalisable, au grand profit des entreprises de fabrication et installation de PAC…

BU…… LES POMPEURS


Passons rapidement sur les industriels généralistes pour lesquels les PAC sont une activité très secondaire, comme :
Mitsubishi Electric Corporation (TYO:6503)
Toshiba corp. (TYO: 6502)
Ingersoll Rand Inc. (IR)


Pour en arriver aux spécialistes (le marché est très fragmenté, mais je crois avoir listé les principaux) :



NIBE Industrier AB (NIBE-B.ST) Belle entreprise suédoise qui travaille qui se déploie mondialement commercialement et par croissance externe (UK cet été). Performance boursière 2020 et surtout 2021 époustouflante, qui conduit actuellement à une correction 2022 de -37% ! Elle va peut être redevenir accessible.

Systemair AB (SYSR.ST) Petit suédois (le dixième du précédent) et pourtant international également. A réussi à augmenter ses bénéfices malgré des ventes en baisse. Manque d’agressivité, ou bien de cohérence (groupement de 90 entreprises) ?

Carrier Global Corporation (CARR) beau parcours pour l’entreprise, coté en pleine tempête de mars 2020 et qui, outre une belle croissance de clientèle, gagne rapidement en marge en systématisant les contrats de service à long terme lors de ses ventes. Présence internationale équilibrée. Encore du potentiel.

Modine Manufactoring Company (MOD) positionné à la fois sur le domestique et l’automobile, à la fois vénérable (1916, en bourse depuis 1984) et volatil, tout en ayant une croissance atone…

Johnson Controls International plc (JCI) Belle présence internationale et un (petit) pied dans le résidentiel. Croissance faible des revenus ces trois dernières années, mais ses forts efforts de R&D dans la digitalisation pourraient porter leurs fruits.

Trane Technologies plc (TT) A eu un petit coup de mou en milieu d’année qui a été durement sanctionné. S’il faisait les mêmes résultats cette année, je crois qu’il sera célébré…

Lennox International (LII) Année 2021 en demi-teinte par rappoort à ses concurents et guidance 2022 faiblarde.

Comfort Systems USA, Inc. (FIX) société d’installations et services de HVAC HVAC (’Heat, Air Ventilation, and Cooling’), plomberie et électricité pour les locaux professionnels aux USA qui a une forte croissance, et a fait plusieurs acquisitions encore ces derniers jours.

Daikin Industries,Ltd. (6367.T) Le japonais est numéro un mondial des PAC et a des chances de le rester par sa croissance interne comme externe, d’autant que le meilleur potentiel de croissance est asiatique.

Airwell (MLAIR) petite performance du français, qui avait gagné +17% après son IPO il y a 6 mois avant de les perdre progressivement.

Watsco, Inc. (WSO), Géant US de la climatisation qui enfile les bons résultats, mais uniquement présent en amérique du nord, marché le plus saturé.

AAON, Inc. (AAON) acquisition fin 2021 de BasX, un rentable fournisseur de climatisations pour l’industrie (data-centers et salles blanches). Espérons que cela pourra finalement justifier sa valorisation alors que ses résultats sont au mieux stationnaires.

Le marché est tel qu’il pourrait y en avoir pour tout le monde, mais surtout sur ceux qui auront su être présent à l’international (les marchés européen et asiatiques sont les plus porteurs), dans la digitalisation du contrôle thermique, et dans le résidentiel.


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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[+3]    #627 27/01/2022 16h20

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CREUSER POUR POMPER ?




Si la géo (hydro) thermie est très minoritairement utilisée pour le chauffage individuel, elle est par contre intéressante à plus grande échelle, pour produire de l’énergie avec des centrales géothermiques.

GA…… POMPER PARTOUT


Pour une production d’énergie efficace, l’idéal est  d’utiliser des sources dont la température dépasse 150°C, qui se situent, entre 1 500 et 3 000 mètres de profondeur, dans des zones tectoniques ou volcaniques.
Mais on peut utiliser les ressources de moyenne énergie (90 à 150°C), soit dans les mêmes zones mais à une profondeur moindre (inférieure à 1 000 m), soit dans les bassins sédimentaires à des profondeurs allant de 2 000 à 4 000 mètres.
La géothermie basse énergie (inférieure à 90°C) est quant à elle praticable dans les nombreux bassins artésiens (nappes d’eau sous pression) de par le monde.
Le domaine des pompes à chaleur géothermiques domestiques, en tout point du monde, est celui des très basses énergies, exploitant la chaleur emmagasinée dans les couches superficielles du sous sol.



Il s’agit donc d’une énergie inépuisable, présente partout sous une forme ou une autre, et qui plus est non intermitente, contrairement au solaire et à l’éolien…

BU…… ET POURTANT ÇA NE POMPE GUERE


Alors pourquoi son développement est-il si lent et si inégalement réparti ?



Même le marché européen, pourtant volontaire, est en panne.
En France : la centrale géothermique de Bouillante, en Guadeloupe, qui a 40 ans reste unique. Les réseaux de chaleur thermique du bassin parisien qui étaient un modèle pour l’Europe sont en train de se faire rattraper. Les subventions aux PAC géothermiques ont été réduites. En 2020, 7 TWh ont été produits en France, contre 35 prévus par la Programmation pluriannuelle de l’énergie.

La trajectoire actuelle est loin de pointer vers l’objectif, pourtant très modeste de 1 à 3% du mix mondial en 2050, que ce soit pour la production électrique ou celle de chaleur.



ZO…… LE RISQUE DE POMPER


Le problème c’est le coût et le risque :
* Il n’est pas facile d’évaluer les ressources disponibles dans les réservoirs sous-terrains. Il est nécessaire de faire des forages exploratoires.
* Les coûts d’investissement initiaux sont élevés et les périodes de récupération longues.
* Les centrales géothermiques doivent avoir une taille et une puissance minimale.



Que ce soit donc aux basses énergies (il est plus facile de prendre la chaleur dans l’air que de creuser un réseau sous-terrain, même à faible profondeur) ou aux hautes, le cout de l’énergie géothermique est plus élevé que celui de ses concurrents EnR, bien que ses couts d’exploitation et de maintenance soient faibles et malgré les facteurs de charge supérieurs à 80%.

Mais des solutions apparaissent :

ZO GA) Des mesures financières peuvent être prises pour réduire les conséquences financières du risque pour le développeur du projet en le répartissant.

ZO BU) La "Geovision" américaine montre qu’une volonté politique affirmée peut remettre le secteur sur la bonne voie (ils prévoient même que la géothermie puisse couvrir 8,5% de leur consommation électrique en 2050).

ZO ZO) Techniquement, la cartographie des ressources s’améliore. De nouvelles technologies peuvent diminuer les coûts (géothermie en boucle fermée, système géothermique amélioré EGS permettent de créer des réservoirs géothermiques, forage horizontal et fracturation à haute intensité empruntés aux exploitation de pétrole de schiste).
De plus, les centrales géothermiques peuvent être couplées avec de la production d’hydrogène, de la capture de Carbone, ou de l’extraction directe du lithium, qui permettent d’en augmenter la rentabilité.

ZO MEU) La proximité évidente des approches financières et technologiques entre la géothermie naissante et l’exploration / exploitation pétrolière conduit à des passerelles fructueuses et permettent aux majors pétrolières de recycler plus facilement non seulement leur savoir-faire et leur matériel, mais même aussi leurs puits déjà réalisés et non rentable du point de vue des hydrocarbures !

MEU……. LES GEO-POMPEURS


Comme indiqué ci-dessus, les majors pétrolières ont parfois une diversification dans la géothermie. Elles avaient fait un premier essai dans les années 80, mais les technologies n’étaient pas assez avancée, ce qui a conduit Unocal (le champion d’alors) a jeter l’éponge et Chevron et Texaco a revendre leurs actifs. Mais les nouvelles technologies et la tendances EnR changent la donne. On constate les prémisses :

Chevron (CVX) qui a investi dans Baseload Capital AB et Eavor Technologies (avec BP)

Shell participe à un projet géothermique aux Pays-Bas et expérimente des technologies de pompe à chaleur géothermique EGS.

Enel (Enel Green Energy) exploite des centrales géothermiques en Toscane et des centrales hybride solaire-géothermique aux USA. Il développe une centrale au chili mais s’est fait éjecter de projets au Salvador et en Indonésie pour des raisons politico-financières.

Cette activité représente toujours une part négligeable de leur budget et chiffre d’affaire, mais on s’attend à une explosion de ces investissements dans les années à venir. Mais ce ne sont pas les seuls :

Eversource Energy (ES) un producteur d’énergie américain dans le gaz et l’éolien qui va lancer une activité géothermique.

D’autres industriels ont une activité historique dans la géothermie et pourraient la reconsidérer à la hausse, comme le chimiste LSB Industries (LXU).

Il y a aussi des fonds d’infrastructure comme Berkshire Hathaway (BRK) dont 5% de la production EnR est géothermique. Plusieurs non cotés s’y sont spécialisés tant aux USA qu’en Islande.

Une curiosité : Deutsche Geothermische Immobilien AG (SZ5.DU) qui opère dans l’immobilier allemand et fournit de la chaleur géothermique pour ses immeubles.

Mais on trouve surtout des producteurs d’EnR :

Polaris Infrastructure Inc. (PIF.TO) Géothermie et hydro-électricité en Amérique du sud.

Mercury NZ Limited (MCY.NZ) Géothermie et hydro-électricité en Nouvelle Zélande.

Contact Energy Limited (CEN.NZ) Géothermie, éolien, etc. en Nouvelle Zélande.

Albioma (ABIO) Le français de la biomasse et du solaire outremer vient d’acquérir une centrale
géothermique turque.

On peut ajouter un fabricant d’équipements :
Climeon AB (CLIME-B.ST)

Et enfin, cerise sur le gâteau, un fabricant et opérateur vertical historique de l’énergie géothermique :
Ormat Technologies (ORA) qui construit et exploite des centrales thermiques et des centrales « à énergie de récupération de chaleur perdue » partout dans le monde. Plus récemment, Ormat s’est diversifié dans le stockage d’énergie et a ajouté le solaire à son mix de production. L’entreprise vend également sa technologie géothermique aux entrepreneurs et aux développeurs d’usines.
Ormat exploite des sites géothermiques, d’énergie récupérée et solaires dans le monde entier. Sa capacité de production totale est de 1 015 MW, dont 94 % sont géothermiques. Il opère aux États-Unis, mais aussi au Kenya, au Guatemala, au Honduras, en Indonésie et en Guadeloupe.


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#628 28/01/2022 17h19

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Elaguage en portefeuille G100


Incredule sur la soutenabilité de la hausse de Brainchip, comme je l’évoquais plus haut, j’ai assorti cette ligne d’un stoploss suiveur.  Cette hausse a encore été relancée quelques jours par la mise en place de la vente en ligne de leurs processeurs, puis s’est évidemment dégonflée. Cette ligne a donc été vendue, et je compte bien y revenir après stabilisation.
Cela m’a incité à examiner d’autres lignes qui dépassaient de la performance moyenne au risque de déséquilibrer l’ »harmonie» de la baisse en l’amplifiant !…

EXTRAPOLATION


J’avais remarqué que les champions (+100 % à +400%) du portefeuille en 2020 n’avais pas spécialement démérité en 2021. Par contre ce n’était pas le cas des super-champions de 2021 (plus de +400%) qui ont tous baissé en 2021 (à l’exception, justement, de Brainchip).

En proportion (+de +35%), les super champions de 2021 ont été :
VERTS : Aspen Aerogel, Metabolic Explorer, Evergreen, Fermentalg, Steico, Eurofins, Generac et Tesla.
TECHS : Nvidia, Freelance.com, Alphabet, AMD, Brainchip, Dassault System, LAM Research, Microsoft, Tie Kinetics, Teleperformance, Hipay
DIVERS : Inotiv, BioNTech, Moderna, Median Technologies, Blackstone, Fulgent, Odet, Dior, Brookfield Asset, Inmode, Estée Lauder, Telesat.

Il y aurait une logique, surtout dans l’environnement actuel, à ce que ces lignes baissent en (début) 2022.
Bien d’autres valeurs vertes auraient largement pu intégrer cette catégorie, si elle n’avait pas fortement déjà corrigé sur les deux derniers mois de 2021.

TIMER LE MARCHÉ


Je considère que G100 est un portefeuille plutôt solide par sa diversification et ses valeurs de qualité, même s’il est loin d’être exempt de biais (Growth), pas toujours favorable… Mais il n’a sur-performé le marché sur ces deux dernières années, que parce qu’il a bénéficié à chaque fois d’un mouvement particulier massif et hors règles :

+ En 2020, un fort renforcement au creux de la vague en mars/avril, grâce à des liquidités tombés à pic.

+ En 2021, la décision de liquider les valeurs vertes bullesques au début du dégonflement de février, pour les racheter ensuite en mai/juin.

A chaque fois, j’ai donc plus ou moins volontairement « timé le marché ». On sait bien ce que ce genre de tentative présente de risques…
Mais si c’était le seul moyen pour moi d’obtenir la sur-performance que je recherche ?
Sauf qu’il serait absurde de vouloir à tout pris faire ce genre d’opération à intervalle régulier.

INFLUENCES :


Il ne serait pas honnête de ma part de ne pas reconnaître l’influence qu’on pu exercer sur moi les analystes qui prévoient une forte correction en ce début d’année, même si j’ai fondamentalement envie d’être d’accord avec ceux qui la prévoit limitée, que ce soit par le doigté des banques centrales, l’inflation transitoire, le décalage européen, la croissance verte, qui sait ?

ACTION


Constatant donc que la chasse aux super-champions semblait ouverte en ce début 2022, j’ai mis toutes ces biais dans un chapeau et j’ai finalement décidé de répliquer la vente de Brainchip sur d’autres lignes.

Je considérais avoir manqué le coche sur le second dégonflement vert initié en novembre dernier, (ces derniers jours ont montré qu’il pouvait se poursuivre encore bien plus bas…).

Je me suis donc tourné vers les super-champions 2021 pas spécialement verts, mais en les examinant au cas par cas, essayant d’estimer celles qui étaient à risque de dégonflement idiosyncratique, que ce soit par leur absence de revenus (comme pour beaucoup de verts) ou une conjoncture moins favorable (covid), une confiance mitigée dans leur capacité de croissance supplémentaire, la profondeur de la baisse déjà réalisée, ou tout simplement pour leur poids important dans le portefeuille.

En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard, j’ai donc coupé les lignes suivantes il y a une semaine :

VERTS : Aspen Aerogel, Eurofins, Tesla.
TECHS : Nvidia, AMD, Brainchip, Dassault System, LAM Research, Teleperformance.
DIVERS : Inotiv, BioNTech, Moderna, Fulgent, Inmode, Estée Lauder, Telesat.

Le cash récupéré représentait (au moment de la clôture des ventes) environ 10% du portefeuille G100, qui vont s’ajouter aux 13 % déjà en cash. Il a pour destination le rachat de ces valeurs, que j’apprécie, lorsque j’estimerai la baisse de marché stabilisée (sans s’interdire de nouvelles lignes).

Et s’il ne descend guère, j’essaierai de les racheter au prix de vente et cela ne m’aura couté que les frais de transaction. Dans l’idéal…

Ce mouvement est bien tardif (un à deux mois de retard) mais d’une ampleur somme toute limitée, qui ne me parait pas très risquée.

J’en suivrai le résultat en comparant les lignes coupées et celles qui ne l’ont pas été.

STOP-LOSS


La période agitée a fait sauter des stop-loss dans les autres portefeuilles ce mois-ci (l’avantage mental d’un process automatique) :

SPECULATIF : McPhy (+16%), Nel (+27%) et Desert Control (+57%). Ne reste que l’insubmersible Evergreen, qui a eu un petit sursaut suite à une recommandation TV et un rehaussement de cible d’analyste mais qui retombera à 3 € tant que le rapport semestriel ne sortira pas, dans un mois. Je tenterai d’en ramasser un peu en attendant, pour occuper le cash, mais la liquidité est si faible….

M100 : 35 % des lignes du portefeuille M100 ont sauté sur stoploss.

J’ai ai été tenté de compléter le thème santé par un thème Dépendance et Immobilier de santé le jour même où a éclaté le scandale Orpéa, que j’ai acheté. Je me suis emballé sur le coup, sortant de mon domaine de compétence en plus d’essayer de rattraper un couteau tombant. Revendu sans perte grâce aux intervenants du forum. J’aimerais croire que mon esprit était brouillé par les traitements mais il y a quand même une différence entre des biais assumés et des erreurs de base. La réflexion.

Avec tout ça, le portefeuille global est lui aussi presque à 23 % liquide.
La patience n’est pas ma vertu première, mais ce coup-ci, je vais m’assoir sur mes mains.


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[+1]    #629 29/01/2022 08h12

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LES NOUVEAUX VERTS :


Hydrogen Utopia International plc (HUI.AQ) est coté depuis le 13 janvier sur le marché de croissance AQSE à Londres. La société basée à Londres, qui a un an d’existence, va développer dans les pays de l’Est la technologie de gazéification modulaire distribuée (DMG) de Powerhouse Energy Group plc (PHE.L) pour la transformation des déchets en énergie et hydrogène.

Verdant Earth Technologies (VDNT : NASDAQ) développeur de sites de production d’hydrogène vert australien le 28 janvier.

La récolte parait pauvre depuis le début de l’année, mais il ne faut pas s’y fier… Le monde des IPO vertes bruisse de rumeurs et annonces sans date !
Florilège :

Un couple germano - italien de poids :

Thyssenkrupp Uhde Chlorine Engineers, l’activité d’électrolyse de Thyssenkrupp (TKAG.DE) va entrer en bourse sous le nom de Nucera (CA 319 M€, EBIT 27 M€) et espère ainsi lever 600 M€ pour 25 % du capital. Il revendique un carnet de commandes de 900 M€.

Son partenaire (qui détient 34% de la co-entreprise) dans la fabrication d’électrodes (et par ailleurs opérateur dans le traitement des eaux), l’italien Industrie De Nora SpA (CA 500 M€ dont 60 % dans les électrodes), envisage de faire de même à la bourse de Milan, cherchant une valorisation de 2 G€. Le groupe gazier Snam (SRG.MI) a acquis l’an dernier 37 % de l’entreprise.

Clean Power Hydrogen (CPH2 : LSE) fabricant anglais d’électrolyseurs.

ecombustible Energy LLCC, fabricant d’électrolyseurs pour produire des carburants synthétiques, va fusionner avec  le  SPAC Benessere Capital Acquisition Corp.

H2X Global (H2X) fabricant de piles à combustibles et de véhicules à Hydrogène australien, prépare son IPO. Il est détenu par le fond de venture EnR Liberty Energy Capital, et par Pure Hydrogen (PH2 : ASX).

Titan Hydrogen, fabrique australien de piles à combustible PEM avec une technologie propriétaire.

Infinite Blue Energy (IBE) développeur de sites de production d’hydrogène vert australien.

Dans cette explosion de l’hydrogène, un petit français très spéculatif :

Haffner Energy, qui conçoit et commercialise des modules de production d’hydrogène vert par thermolyse de biomasse, prépare son IPO sur Euronext Growth pour le second semestre et vise 80 M€. La société aurait déjà reçu un engagement de souscription de HRS, concepteur et fabricant de stations de ravitaillement en hydrogène coté depuis 2021, à hauteur de 3 millions d’euros, et de Hassen Rachedi, PDG de HRS via sa holding HR Holding, à hauteur de 5 millions d’euros.
Après 30 ans d’activité dans les centrales de cogénération (40 centrales pour 573 MW installés) , l’entreprise a décidé de se ré-orienter sur le marché de l’hydrogène, après 11 de R&D et a réalisé une première installation de ses modules Hynoca de production d’hydrogène à Strasbourg, en 2021. La fabrication est pour l’instant sous-traitée.
L’entreprise vise un CA de 30 M€ en 2023 (en repartant de zéro aujourd’hui), 250 M€ en 2026 et un seuil de rentabilité en 2024 avec une marge d’EBITDA de plus de 25 %. Elle aurait un carnet de commandes de 33 M€ et un pipeline de 105 M€  Sans compter un sous produit, le biochar, pouvant servir de puit à carbone ou d’ intrant agricole.

Et un autre australien, plutôt vert de gris :

Synergen Met est une société australienne qui a développé des systèmes modulaires portables de…
* Production de cyanure de sodium (utilisé dans l’industrie minière pour extraire des métaux tels que l’or.
* Destruction de plastiques PFAS.
* Production d’hydrogène à partir de la pyrolyse de gaz naturel.
Elle prépare une IPO de 25 M$ avec la participation (pour 3 M$) de Tlou Energy Ltd (TOU.AX) avec qui elle va démarrer la production d’hydrogène vert (?) au Botswana.

Mais il n’y a pas que l’hydrogène :

DESRI Inc (DESR), producteur d’EnR va réaliser son IPO au Nasdaq, visant à lever jusqu’à 100 M$. La société est actuellement présente dans 25 États avec un portefeuille d’environ 6,5 GW sur  67 parcs solaires et éoliens et quelques installations de stockage de batteries.

REV Renewables Inc (RVR) qui regroupe les activités EnR de LS Power Development LLC, va faire une IPO. La société SK E&S Co Ltd, (filiale du sud-coréen SK Group qui a déjà investi 300 M$ l’an dernier) va participer à hauteur de 100 M$. La société possède environ 2,4 GW d’actifs aux États-Unis, dont 290 MW/725 MWh de stockage sur batterie, 1 642 MW de centrales hydroélectriques, 365 MW de solaire et un parc éolien de 132 MW, ainsi qu’un pipeline 10,5 GW de projets.

MW Solar, LLC développeur d’un réseau de recharge de véhicules électriques ARC EV ChargingTM, avec un partenaire de distribution de carburant établi ayant plus de 1 200 stations-service sur la côte est des États-Unis.

Sans oublier Jinko Solar qui a commencé une double cotation à Shangaï le 26 janvier, en levant 1,58 milliards de $, ou encore le fabricant de batteries coréen LG Energy Solution (LGES) qui en a levé $10.8 milliards !

LES CHAMPIONS VERTS


Avec beaucoup de mérite en cette semaine de baisse générale,  c’est l’Europe du nord qui truste le podium :

Accell Group +26 % vélos hollandais
Parans Solar Lighting AB +21 % éclairage naturel suédois
Eco Wave Power Global +21 % Energies marines suédoises
Skarta Group Oyj +16 % infrastructures d’EnR finlandaises.

LE FLOP VERT NATIONAL


Les statistiques européennes du renouvelable 2020 sont sorties :

Le seul pays qui n’a pas atteint ses objectifs 2020 de part de renouvelable dans sa consommation électrique est… la France. Le nucléaire n’excuse pas tout…



France qui se classe parmi les pays de l’Est dans la part de renouvelable non seulement pour la consommation électrique (ou le chauffage), mais aussi pour les transports (biocarburants, hydrogène, biométhane, électricité verte, etc…)  !




Je ne crois pas que 2021 va inverser la tendance…
Le prochain quinquennat peut-être ?


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#630 01/02/2022 11h45

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** REPORTING JANVIER  :
                 TROISIÈME MOIS DE RECUL  <<<


Les verts reculent encore, mais les autres aussi…



Le portefeuille global perd -7,4%, approchant le niveau d’il y a près d’un an…
De même pour le portefeuille principal G100 dont l’allègement bien tardif réalisé il y a 10 jours n’a permis d’éviter qu’environ 0,8 % de perte…



CV100 a effacé les 13 derniers mois (15 mois pour les EnR) !



La résistance de certains thèmes - et les stoploss sur les autres - ont permis à M100 de limiter les dégâts.
Mieux encore pour le portefeuille spéculatif qui gagne +2,1 %.

THEMES :


Les performances moyennes moyennes thématiques sont quasiment toutes négatives !
Les deux seules exceptions proviennent de deux performances individuelles exceptionnelles : Lucibel et Brainchip.



Les thèmes « résistants » sont donc ceux qui ont le moins baissé : La Gestion de l’eau en CV100, les Holdings en G100, Les Matériaux et la Finance en M100…

En M100, les performances réelles sont en fait meilleures que celles qui sont représentées ici (qui prennent en compte les performances mensuelles de toutes les lignes, y compris celles qui ont sauté en cours de mois). C’est surtout valable pour les trois thèmes verts, qui ont perdu plus des 3/4 de leurs lignes !



PODIUMS :


Malgré l’extrême volatilité et la baisse générale, le podium mensuel général est encore partagé sur les trois tendances et les trois portefeuilles !

Techs  (G100) : Brainchip (+144%)
Verts  (CV100): Lucibel (+111%)
Divers  (M100): Eramet (+30%)


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[+1]    #631 05/02/2022 06h42

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NOUVEAUX VERTS :


Zazz Energy of Sweden AB (ZAZZ : Nasdaq First North) Conversion des déchets en Energie, suédois, le 7 février.

Haffner Energy (ALHAF) hydrogène vert par thermolyse de biomasse français, dont j’ai parlé la semaine dernière, le 15 février.

CHAMPIONS VERTS :


Podium Norvégien cette semaine :

HydrogenPro +37% Electrolyseurs, qui a signé une joint-venture en Inde.
Hexagon Purus +22% Stockage d’hydrogène, accord avec BMW et Bosch.
Circa Group +20% Chimie bio-sourcée, bénéficie du plan Relance français.
Hexagon Composite +13% Maison mère d’Hexagon Purus.

Suivis de quelques performances individuelles :

Poujoulat +22% Chauffage bois français.
FuelCell Energy +16% Hydrogène américain.
Aurora Solar Technologies +16% Instrumentation solaire canadienne.
The Environmental Group +16% Gestion des gaz australiens.

WTIV DERNIERES :


Eneti (NETI) a annulé son projet de construction d’un WTIV américain pour se concentrer sur la valorisation de la flotte existante : 4 contrats entre 189 et 240 jours d’emploi pour les navires de classe NG2500 qui généreront entre environ 11,6 et 14,3 M$ de revenus en 2022, plus  un contrat avec Van Oord toujours en Europe en 2023 pour 60 M$. Espérons que ce recentrement sur les profits aidera à rattraper la chute du cours de ces 6 derniers mois…

D’autre part un autre acteur des WTIV : le norvégien Fred Olsen Windcarrier, vient d’annoncer qu’il prévoyait ce trimestre une introduction à la bourse d’Oslo de l’ordre de 150M€ lui permettant de faire construire un WTIV pour compléter les 3 qu’il possède déjà (et la mise à niveau de ces derniers). Cette IPO aussi pourrait permettre une re-évaluation d’Eneti (qui a plus de WTIV que Fred Olsen).

En amont de la chaine, signalons l’entreprise de dragage Royal Boskalis Westminster N.V. (BOKA.AS) qui a remporté un contrat pour le transport et l’installation des fondations monopieu et des sous-stations pour un développement de parc éolien offshore d’une valeur d’environ 450 millions d’euros. En passant, Boskalis est une des fortes convictions des fonds Moneta pour sa sous-valorisation actuelle.

L’ECOSSE DEPENSE VERT :


ScotWind, le premier tour de leasing éolien offshore écossais depuis plus d’une décennie a été attribué :



Les cours boursiers des gagnants pure players ont apprécié, comme :
BW Ideol AS (BWIDL.OL), développeur norvégien d’éolien flottant associé à BayWa r.e.. BW Ideol a également de beaux contrats en France.
Magnora ASA (MGN.OL)
Ørsted A/S (ORSTED.CO) associé à Falck Renewable.

Et c’est un bonus pour les gros généralistes :
Iberdrola (IBE.MC) propriétaire de Scottish Power.
Northland Power Inc. (NPI.TO) Après un autre contrat au large de l’Allemagne.
Falck Renewables S.p.A. (FKR.MI) En attendant que JPMorgan le retire de la cote.
TotalEnergies (TTE) via la joint venture Offshore Wind Power (avec Green Investment Group, filiale de Macquarie, et RIDG).
SSE.L, Shell (SHEL), BP (BP),…

Par contre, ceux qui n’ont pas été retenu comme Aker Offshore Wind (AOW.OL) font la tête.

Mais il y a bien d’autres projets dans le monde…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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Favoris 3   [+5]    #632 12/02/2022 10h20

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COMMENTAIRES SUR LA GUERRE DES ELECTROLYSEURS…


Les cours des acteurs de l’hydrogène ont beau corriger fortement depuis leurs plus haut d’il y a un an, les perspectives à moyen / long terme du secteur restent gigantesques. Par exemple les annonces 2020 de capacités d’électrolyses qui étaient prévues et qui pulvérisaient les échelles (et qui ont encore augmenté en 2021) :



L’explosion que nous avons connue était due à cette valorisation sectorielle globale, répartie de façon indifférenciée sur le faible nombre d’acteurs pré-existants en bourse.

Le temps est venu maintenant de la guerre, qui va permettre d’établir des valorisations différenciées.
Des guerres devrait-on dire, car même si l’on restreint l’étude aux électrolyseurs - en laissant de côté les aspects utilisation (piles à combustibles, transport, stockage, transformations…) - la bataille va se dérouler sur plusieurs fronts : les Technologies, les Couleurs, les Coûts, les Blocs et les Volumes, et c’est à l’issue de ces différentes batailles que s’imposeront les différents Acteurs.

FRONT DES TECHNOLOGIES :


Chacun sait maintenant, je crois, qu’un électrolyseur utilise de l’énergie (électrique) pour convertir de l’eau (H2O) en hydrogène et oxygène.
Les plus connues des technologies d’électrolyseurs sont, par ordre d’ancienneté : l’AEC alcaline, la PEM à échange d’ions, sa variante AEM, et la SOE à oxyde solide.



Chaque technologie a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple l’AEC, de par son ancienneté et sa simplicité, a des avantages de coût (pour l’instant) mais n’est pas très efficace, et peu flexible (pas très bien adaptée à des sources d’énergie intermittentes comme le solaire et l’éolien).



Pour qu’elles s’imposent, ces différentes techniques vont devoir être améliorées :



FRONT DES COULEURS :


Non seulement l’électrolyse peut être réalisée avec des énergies plus ou moins émettrices de CO2, mais l’électrolyse n’est pas le seul moyen d’obtenir de l’hydrogène. Cela donne lieu à une classification en arc en ciel :



Aujourd’hui, la quasi-totalité de l’hydrogène consommé dans le monde, pour le raffinage, et dans l’industrie chimique afin de fabriquer des engrais et de l’ammoniac, est "gris".

On retient souvent trois catégories d’hydrogène : renouvelable, bas-carbone et carboné, mais il est clair que seul l’hydrogène "vert" et le "rose" semblent compatible avec une décarbonation de l’atmosphère (les techniques par pyrolyse sont encore expérimentales et d’application restreinte).
Cela dit les producteurs potentiels d’hydrogène "bleu" prétendent pouvoir obtenir aussi de bons résultats, et cela donne lieu à une bataille fort vicieuse :

Une étude vient de montrer qu’en raison du lobbying de l’industrie tant au niveau national qu’européen, les géants du pétrole et du gaz figurent encore parmi les principaux bénéficiaires des fonds de relance en Europe grâce aux plans hydrogène et gaz renouvelables. Ils utilisent la faiblesse actuelle de l’industrie naissante de l’hydrogène vert pour la noyauter (ils sont présent dans 81 % des projets d’électrolyse européens) et promouvoir leur hydrogène bleu.

En réalité, il n’y a pour l’instant que 2 ou 3 grandes usines de production d’hydrogène « bleu » (fossile avec capture de carbone) dont celle de Shell au Canada. Une enquête révèle aujourd’hui que bien qu’elle prétende avoir capturé 5 Mt de CO2 en moins de cinq ans, elle a émis 7,5 Mt supplémentaires de gaz à effet de serre au cours de la même période ! Le taux de capture de carbone de 90 % promis serait de seulement 39 % si l’on inclut les autres émissions de gaz à effet de serre.
Des études scientifiques confirment que pour l’instant l’hydrogène bleu est toujours plus ou moins gris…
Et bien sur, pour illustrer le point précédent, sur le coût de 1000 M$ de cette usine, 654 M$ proviennent de subventions du gouvernement canadien…

Il n’en reste pas moins que la couverture verte des besoins actuels en hydrogène à l’échelle mondiale (70Mt/an) nécessiterait l’équivalent de 5 à 6 millions d’hectares de panneaux photo­voltaïques, soit plus de quatre fois la superficie de l’Ile-de-France, ou bien l’implantation d’un million de nouvelles éoliennes ou encore la construction 400 nouveaux réacteurs nucléaires de 1 GW…
Quant à la production future, même les annonces recensées par le très gris Hydrogen Council prédisent une accélération considérable des deux couleurs bleu et vert…



FRONT DES COUTS :


En fait, la bataille des couleurs est souvent transposée en bataille des coûts :



A de rares situations près, la production d’hydrogène carbonée est aujourd’hui nettement plus rentable que celle par électrolyse. Même si le coût de la première a toutes les chances d’augmenter avec le prix du carbone (il pourrait doubler d’ici 2050) et celui du gaz, pour que la seconde devienne compétitive il faudra non seulement les améliorations techniques citées précédemment, mais surtout des économies d’échelle, et une énergie électrique bon marché…



En fonction de ces progrès, la rentabilité adviendra tôt… ou tard :



FRONT DES BLOCS :


Chacun des blocs géopolitiques tente d’assurer au minimum son futur approvisionnement en hydrogène, et au mieux une suprématie mondiale.
Dans le domaine des électrolyseurs, l’Europe a démarré la course en tête, mais…

1- Des blocs et des handicaps :

J’avais déjà signalé l’étude de l’IRENA sur la géopolitique de l’hydrogène qui se met en place, où l’on voit que :

* Des pays arabes et l’Australie font de gros efforts pour prendre une place importante dans la production d’hydrogène, avec l’avantage de situations géographiques favorables aux EnR (indispensables pour alimenter les electrolyseurs de l’hydrogène vert) et des infrastructures de transport de gaz existantes.

* Des pays plus inattendus se positionnent également : Chili, Maroc ou Namibie.

* De futurs grands consommateurs comme les USA et la Chine sont également bien placés pour une production EnR efficace.

* Par contre deux régions primo-importatrice, l’Europe et l’Asie du Nord-Est (Japon, Corée) seront certainement incapables d’être auto-suffisantes. En leur sein, certains pays prennent de l’avance en signant d’ores et déjà des accords d’approvisionnement privilégiés : le Japon et l’Allemagne.



On peut citer le cas exemplaire de l’Allemagne qui, en plein conflit russo-ukrainien, refuse de livrer des armes à Kiev mais joue un coup à plusieurs bandes pour engager l’Ukraine dans la production d’hydrogène à son usage :
* En profitant de la production à 50 % nucléaire de l’électricité locale (l’Allemagne abandonnant hypocritement la sienne).
* En proposant un « fond vert » d’aide à l’installation d’EnR pour remplacer le charbon et le gaz (qui profite aux prestataires et fournisseurs allemands). Il s’agirait en particulier d’éoliennes, le pays étant moins densément peuplé et moins sensible à des réticences de la population…
* En transformant le gazoduc russe passant par l’Ukraine (qui serait en danger de désaffection par la mise en place de Nord-stream 2 par l’Allemagne) pour le transport d’hydrogène.

2- La menace chinoise sur les électrolyseurs :

L’inquiétude qui domine dans la guerre des électrolyseurs plus spécifiquement, c’est la volonté affichée de la Chine de renouveler dans ce domaine le coup des composants de panneaux solaires photovoltaïque dont elle s’est emparé.
Les analystes occidentaux, comme Bloomberg NEF crient donc au loup…



Certes, il est vrai que la Chine rattrape progressivement son retard sur l’Europeet se concentre sur la réduction des couts d’un facteur 3 par rapport aux occidentaux.

La capacité de fabrication d’électrolyseurs chinois pourrait atteindre 1,5 à 2,5 GW en 2022, emmené d’abord par  CJH, une joint-venture entre Suzhou Jingli Hydrogen Production Equipment Co. Ltd. et John Cockerill Group, utilisant la technologie alcaline.
Pour la technologie PEM (qui représente moins de 10 % du marché actuel), deux entreprises chinoises se sont lancé, mais leur avantage compétitif est encore faible : Shandong Saikesaisi Hydrogen Energy  et  Longi Hydrogen Energy Technology (gros fabricant de panneaux solaires photovoltaïques).

Elles sont évidemment soutenues par le gouvernement chinois, et aidées par les débouchés intérieurs que leur ouvrent les pétroliers et énergéticiens : Sinopec, qui détient environ 30 % de la capacité de raffinage de la Chine, a annoncé son intention d’investir 4,6 milliards de dollars dans le secteur de l’hydrogène jusqu’en 2025 et a commencé la construction de son méga-projet d’hydrogène solaire à Kuqa, Xinjiang,pour démarrer la production mi-2023. State Power Investment Corp ou SPIC, l’un des "5 grands" services publics de production d’électricité appartenant à l’État chinois, étend également les investissements dans l’hydrogène grâce à ses parcs éoliens.

Mais il faut pour l’instant relativiser la place de la Chine en termes de production d’électrolyseurs, qui reste en fait encore loin derrière d’autres pays asiatiques : Japon, Corée et Australie.



C’est d’autant plus vrai, on l’a dit, de la PEM et autres nouvelles technologies pour lesquelles l’Europe fait toujours la course en tête en termes de brevets et publications (cumul de 1996 à 2019, données FCH-JU).



Il convient néanmoins de rester vigilant, sur les fronts autres que scientifiques. Ainsi par exemple l’un des points faibles des PEM est leur dépendance aux platinoïdes, qui viennent pour la plupart d’Afrique, où la Chine pose ses pions. D’autre part, Bloomberg NEF prévoit que dans l’immédiat la technologie alcaline va affermir sa domination (75 à 78 % du marché) car moins chère et mieux adaptée aux projets à grande échelle.

3- Le frein administratif :

Le soutien universel des gouvernements au développement de l’Hydrogène vert prend des formes diverses selon les blocs et leurs idiosyncrasies administratives :

En Chine, XiJinPing a dit qu’il fallait de l’hydrogène vert donc le PCC transmet et les entreprises s’alignent coute que coute.

En Europe les projets importants d’intérêts européens communs (IPCEI) sont devenus l’alpha et l’oméga de la nouvelle ambition industrielle de l’Europe. Ils permettent de mobiliser des milliards d’euros d’investissements dans des usines, sans respecter les restrictions en matière d’aides d’Etat, à condition que plusieurs Etats se coordonnent. Ainsi l’IPCEI Hydrogène lancé en 2020 devait être attribué en 2021, puis a été repoussé à 2022. Malgré son volontarisme, l’Europe peine donc à accélérer sur ses grands projets industriels.
Or beaucoup de plans nationaux attendent le plan européen pour se déclencher…
Et les retards s’amplifient au niveau national français, en particulier :

Rapport du sénat sur la loi de finance 2022 a écrit :

Le plan de relance entendait consacrer 600 millions d’euros pour la mise en place, par appel d’offre, d’un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène décarboné par le mécanisme du complément de rémunération.
534 millions d’euros en autorisations d’engagement ont été annulés par la loi n° 2021-953 du 19 juillet 2021 de finances rectificative pour 2021 sur cette opération. Une pré-notification du dispositif a été réalisée auprès de la Commission européenne en 2021. L’approbation de l’institution européenne est attendue en 2022, année au cours de laquelle les premiers appels d’offres doivent être lancés. La consommation des premières autorisations d’engagement ne devrait intervenir qu’en fin d’année 2022 voire plutôt en 2023. Les premiers crédits de paiement ne seront pas exécutés avant 2023.

Aux USA, les obstructions républicaine ont réduit le plan d’infrastructure de Biden sauf… dans l’hydrogène ! Cela s’explique facilement par le fait des lobby gaziers puisque presque tout le financement de l’énergie dans le projet de loi ira à l’avancement de la production de H2 "bleu" (en fait "gris"comme on l’a vu) ainsi qu’un peu de "rose" (nucléaire)… A cela s’ajoute que le plan est quinquenal, d’où une mise en place très progressive (et ils partent de pas grand chose en ce qui concerne les électrolyseurs…).

C’est peut-être grâce à ces processus démocratiques que la Chine va gagner encore une fois…

FRONT DES VOLUMES :


On l’a dit, la rentabilité de l’hydrogène vert passe par des progrès technologiques, mais surtout par un changement d’échelle et les économies qui vont avec. De nombreuses Giga-factories sont annoncées :



Citons :

Enapter, fabricant allemand, a commencé la construction de la sienne (AEM), d’une valeur de 105 M€ (dont 9% de financement régionnal et 5% fédéral…), d’une capacité finale de 1000 électroliseurs/an, et prévoit les premières livraisons pour début 2023.

Plug Power (PLUG) va construire trois giga factory (electrolyseurs et piles à combustible) : Une de 1GW à New York, une de 2 GW dans le Queensland Australien avec Fortescue Future Industries, et une en Corée (1GW horizon 2024) avec le chaebol SK Group.

Cummins (CMI) (via sa filliale Hydrogenics acquise en 2019) va construire deux gigafactories qui devraient commencer chacune à 500MW en 2023 pour monter à 1GW en 2028 : Une en Chine (avec Sinopec),  l’autree en Espagne (avec Iberdrola).

Green Hydrogen Systems (GREENH) au Danemark prévoit également d’utiliser des partenariats avec des sociétés comme Orsted pour transformer son installation existante de 75 MW par an en une Gigafactory.

ITM Power (ITM), au Royaume-Uni, prévoit de développer jusqu’à 5 GW de capacité de production en ajoutant 1,5 GW supplémentaire à son installation existante de 1 GW par an à Bessemer Park, au Royaume-Uni, d’ici 2023. Cela espère jeter les bases de 2,5 GW supplémentaires. par an dans une installation internationale, qu’elle espère voir fonctionner d’ici la fin de 2024.

Nel (NEL) a annoncé son intention de réduire le coût de ses électrolyseurs de 75 % dans une nouvelle usine de 2 GW à partir de 2025 environ, après avoir achevé sa ligne de production alcaline de 500 MW à Heroya, en Norvège. Il ne semble pas vouloir pour l’instant augmenter sa capacité de 50 MW /an en électrolyseurs PEM ?

McPhy (MCPHY) a pour l’instant une capacité d’au maximum 300MW dans son usine italienne, et prévoit une giga factory à Belfort dont la production devrait démarrer en 2024.

Elogen, (ex-Areva H2Gen racheté par GTT (GTT) fin 2020) va démarrer cette année une chaine de production de 160 MW (PEM) et a déposé un dossier de financement européen IPCEI pour construire une giga-factory de 1 GW en 2025 ?

Air Liquide Normand’Hy, (ex H2V Normandy) prévoit une production de 200 MW (PEM) en 2025 et 3GW en 2030.

Les conglomérats japonais Asahi Kasei (alcalin), Hitachi Zosen (PEM) et Mitsubishi Kakoki ont déjà une forte activité historique qui monte en puissance.

Nucera (Thyssenkrupp Uhde Chlorine Engineers) bientôt coté, pourrait annoncer un projet de giga-factory.
De même que Siemens Energy .

Et dans le non coté :

Genvia (co-entreprise Schlumberger / CEA / Vicat / Vinci) prevoit des démonstrateurs (SOE) en 2024 et une gigafactory en 2031 à Béziers.

John Cockerill (20 % du marché mondial actuellement), le conglomérat d’ingénierie belge a également déposé des demandes pour développer une Gigafactory dans la région du Haut-Rhin en France d’ici 2030, avec une première étape de 200 MW qui devrait entrer en construction dans les prochains mois.

Cockerill Jingli Hydrogen, né en avril 2019 de la joint-venture entre Suzhou Jingli Hydrogen (SJH) et John Cockerill dispose de 350 MW de fabrication annuelle d’électrolyseurs et va monter au Giga.

PERIC, géneraliste chinois des équipements hydrogène, production annuelle atteignant 350 ensembles de systèmes de génération d’hydrogène.

Haldor Topsoe, le danois spécialiste de la technologie SOE investit également dans une usine de fabrication d’une capacité totale de 500 MW par an à partir de 2023, avec la possibilité d’étendre à 5 GW par an.

En Inde, Reliance Industries (du conglomerat indien Ambani) a fait appel au danois Stiesdal PtX Technologies pour développer ses électrolyseurs HydroGen alcalin bon marché dans une Gigafactory dans l’État de Gujurat.

Ohmium, startup américaine en a déjà construit une en Inde (PEM) d’une capacité de 0,5 GW/an qui va monter à 2GW, elle vient de livrer ses premiers électrolyseurs aux USA. De plus elle vient de signer un partenariat avec l’opérateur d’EnR Hero Future Energies (du groupe Hero de la famille Munjal) qui va en financer d’autres en Inde mais aussi en Europe.

LA GLORIEUSE INCERTITUDE DE LA GUERRE


On voit que le champ de bataille est vaste et le sort du combat bien incertain.

La bataille Technologique est dominée par l’Europe (les PEM et SOE ont de nombreux avantages, y compris une efficacité future de 90%), mais cette avance ne sera rentable qu’à la fin de la décennie, et d’ici là, les autres batailles auront peut-être déjà décidé de l’issue de la guerre.
Le sort de la bataille pourrait aussi basculer par la montée d’une disruption technologique (plasma, etc…) issue d’une des nombreuses startups, dont beaucoup viennent en bourse.

La bataille des Couleurs est clairement défavorable à tous les combattants des électrolyseurs - quels qu’ils soient - aux USA et elle est incertaine en Europe. La Chine, elle, va manger sans complexe à toutes les couleurs du râtelier.

Dans les prochains mois, la bataille des Coûts est en faveur de l’alcalin, et le pragmatisme chinois, là encore, s’est montré efficace en attirant Cockerill. Mais l’Inde ne l’est pas moins avec l’installation d’Ohmium et de Stiesdal PtX Technologies : le bloc (et le BRIC) vainqueur ne sera peut-être pas celui que l’on croit… (D’autant que Cockerill, avec d’autres activités, est implanté et coté en Inde).

Dans la bataille des volumes, Cockerill est en tête dans tous les blocs, mais Nel et Nucera (et ITM dans le marché réservé anglais) sont bien placés. Tout va dépendre de la vitesse de construction des giga-factories à venir, ce qui est pour l’instant difficile à juger. Ce facteur dépend bien sur de la bataille administrative, avec un handicap pour les européens…

Le cas McPhy est exemplaire : son cours a été réduit des deux tiers par rapport à ses plus hauts de fin 2020 avec des résultats trimestriels moins bons que prévu… Prévus par qui ? Il est bien évident que sa capacité limitée (et l’attentisme des ses clients qui attendent tous des subventions nationales et européennes et des évolutions de la règlementation) l’empêcheront d’augmenter ses ventes tant que sa giga-factory ne sera pas opérationnelle. Cette dernière, d’un coût de 30 à 40 M€, devrait s’installer à Belfort en bénéficiant de 10 M€ de subvention Maugis. McPhy avait 177 M€ de trésorerie fin 2021, mais attendait l’attribution de la subvention européenne ICPEI de 114 M€ qui vient de tomber cette semaine avant de confirmer le lancement de la construction… Sérieux ?! comme disent les jeunes …
L’allemand Enapter, lui, n’a pas attendu, et se place en bon outsider.

Le sort du bloc américain dépend, lui, de la capacité entrepreunariale de Plug Power et de Cummins, qui devront sans doute faire sans beaucoup d’aide fédérale.

Dernière modification par CroissanceVerte (12/02/2022 10h33)


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#633 12/02/2022 11h33

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Bonjour Croissance verte,

Merci pour ce retour très complet sur l’hydrogène et les perspectives à venir.
Voici un petit complément qui provient d’un communiqué de presse interne du CEA et qui concerne le PEPR hydrogène décarboné.

Bon week end

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#634 12/02/2022 12h10

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CroissanceVerte a écrit :

Il n’en reste pas moins que la couverture verte des besoins actuels en hydrogène à l’échelle mondiale (70Mt/an) nécessiterait l’équivalent de 5 à 6 millions d’hectares de panneaux photo­voltaïques, soit plus de quatre fois la superficie de l’Ile-de-France

Pas de problème !
Evidemment on ne va pas raser l’Ile-de-France pour mettre 5 à 6 millions d’hectares de panneaux photo­voltaïques.
Par contre, dans des déserts comme le Sahara, c’est possible.


Dif tor heh smusma

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#635 20/02/2022 16h52

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NOUVEAUX VERTS :


Glass to Power S.p.A. (MLGLA : Euronext) Fabricant italien de panneaux photovoltaïques transparents, le 16 février.

Move About Group AB (MOV : Nasdaq First North GM Stockholm) Flotte de véhicules électriques partagés en Suède, Norvège et Allemagne, le 15 février.

Majestic Corporation Plc ( ? : AQSE London) Recyclage de métaux précieux et non ferreux, le 28 février.

Invinity Energy Systems Plc (IES : AIM London) Fabriquant de batteries à flux au vanadium pour le stockage statique, le 9 mars.

Renewable Venture Nordic AB ( ? : Spotlight Bourse) Fonds suédois qui investit dans de petites entreprises de technologies environnementales innovantes non cotées et cotées.

CHAMPIONS VERTS :


Podium dispersé pour ces jeux verts hebdomadaires :

Isolit Insulating Products +24% Isolation japonaise

Alfen +21% Chargeurs EV neerlandais.

Pizzorno Environnement +16% Déchets français.

Hannon Armstrong +12% Immobilier pour EnR USA.

TEMPETE DANS LES EOLIENNES TERRESTRES


Les éoliennes, ça eût payé…


Non seulement les actions de l’éolien sont en chute depuis un an mais elles font partie des industries les plus touchées par l’inflation et les bouleversements de la chaîne d’approvisionnement.

Vestas Wind Systems A/S, Siemens Gamesa Renewable, et la branche énergies renouvelables de General Electric, les trois principaux constructeurs d’éoliennes terrestres (3/4 du marché, en dehors de la Chine où ils se batent contre les locaux Goldwind et Envision) sont déficitaires (où à l’équilibre pour Vestas). Et c’est pire pour les petits fabricants : Les fonds spéculatifs ont vendu à découvert les actions du petit fabricant allemand de turbines Nordex SE.

Selon BloombergNEF, près de 85 % de la masse d’une éolienne est constituée d’acier. Or, même après un récent repli, les prix de l’acier sont presque le double des niveaux d’avant la pandémie. Les prix du cuivre et de la résine ont également bondi. La logistique est un casse-tête encore plus important : En raison de la taille de ces machines et des règles locales, le processus d’assemblage des éoliennes est réparti dans le monde entier… Les délais de livraison de certains composants sont passés de 5 à 50 semaines. Les retards ajoutent des coûts supplémentaires et peuvent déclencher des clauses pénales pour les clients.

Comme leurs carnets de commandes proviennent d’une époque où les coûts des matières premières et de la logistique étaient beaucoup plus bas, ils ne peuvent pour l’instant répercuter les augmentations aux clients et il semble qu’ils n’aient pas été en mesure de se couvrir suffisamment.
Même lorsqu’ils vont pouvoir augmenter les prix - un changement brutal pour un monde habitué à des coûts d’équipement en baisse constante - cela pourrait faire reculer leurs clients en menaçant leur rentabilité (ils vendent souvent l’électricité à l’avance). Les exploitants de parcs éoliens européens ont également été touchés l’année dernière par des vitesses de vent inhabituellement faibles, et ils hésitent à passer de nouvelles commandes.

Les marges bénéficiaires des éoliennes étaient déjà sous pression avant la pandémie.


Le passage de subventions à prix fixe à des enchères éoliennes plus compétitives a exercé une pression à la baisse sur les prix. Les fabricants ont compensé en investissant dans des turbines plus grandes et plus puissantes, mais ils ont rencontré des problèmes de qualité : les coûts de garantie de Vestas ont augmenté en raison des réparations de pales, tandis que Siemens Gamesa a dû apporter des modifications à la conception de sa nouvelle grande turbine terrestre.

Ce marché - indispensable à la transition énergétique - finira par retrouver un équilibre, mais en attendant l’année va être difficile pour les fabricants.
D’autant que le NIMBY ne faiblit pas…

Progrès du NIMBYsme


Le NIMBYsme (Not In My BackYard : "Pas Dans Mon Jardin") et les subséquents problèmes de permis ralentissent fortement le développement de projets.
Les éoliennes font l’objet de nombreuses idées reçues, bien que celles-ci soient combattues par des organismes aussi peu soupçonnables de complicités industrielles que Greenpeace.

En France, après diverses contraintes supplémentaires imposées l’an dernier, le projet de loi 3DS (différenciation, décentralisation, déconcentration et simplification) qui vient d’être définitivement voté au Parlement acte un recadrage du développement des éoliennes, avec la possibilité pour les maires de définir des zones autorisant ou non leur implantation. Cette mesure risque de ne faciliter ni le développement de l’éolien, ni le travail des élus locaux.

A l’exception des verts, tous les candidats à la présidentielle proposent plus ou moins de stopper l’éolien terrestre.

Quand on met l’éolienne avant les grids…


Les parcs éoliens écossais ont été payés depuis dix ans pour s’abstenir de produire jusqu’à la moitié de l’électricité qu’ils sont capables de produire! Au total 649 M£ pour éviter d’injecter 8,7 térawattheures d’électricité (soit l’équivalent de 90%de la consommation de tous les ménages écossais pendant un an) que le National Grid n’aurait pas été capable d’absorber.
En effet, la forte concentration de parcs éoliens terrestres en Écosse contraste avec un réseau électrique national limité en capacité.

C’est d’autant plus paradoxal que même l’année dernière, qui a connu des vitesses de vent particulièrement faibles, il a fallu importer du gaz en Angleterre (en en faisant flamber le prix) tout en payant les éoliennes écossaises pour réduire leur capacité de 30%….

Dernière modification par CroissanceVerte (20/02/2022 18h56)


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[+4]    #636 27/02/2022 22h44

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NOUVEAUX VERTS :


Cette semaine : pas d’annonce d’introduction en bourse d’entreprises vertes.

CHAMPIONS VERTS :


En cette semaine si volatile, quelques belles hausses vertes…

La française de l’Energie +22 %
China Recycling Energy corp. +19 %
Vow +17 %
ITM Power +15 %
Arendals Fossekompani +14 %
SunOpta +14 %
Clean Energy Fuels +13%
Verbio +13 %

Mais la plupart ne sont justement que de la volatilité, des retraçages de chutes récentes sans guère de justification.

POUTINE VERT !


Le kleptocrate psychopathe du Kremlin a frappé.
Il a voilé cette semaine de noir et rendu l’avenir plus incertain et dangereux encore qu’il pouvait l’être.
Si dérisoire que cela puisse être par rapport à la tragédie humaine et politique, on peut tenter de jeter un œil par le petit bout de la lorgnette verte sur ce qui pourrait en résulter :

De nombreux pays européens, au premier rang desquels l’Allemagne, se sont mis à la merci de la production énergétique russe, malgré les avertissements de 2009 (interruption des flux de gaz russe à travers le territoire ukrainien plongeant l’Europe dans la pire crise gazière qu’elle ait jamais connue) et 2014/2015 (nouvelle crise ukrainienne, premières invasions, menaces de la Russie de coupure du gaz livré à l’Europe). Cette dépendance a eu le double effet de donner à Poutine tous les fonds nécessaires pour moderniser son armée en plus de les enrichir lui et son oligarchie.



La situation actuelle conduit, bon gré mal gré, vers une rupture de l’approvisionnement européen par la Russie.
Cette dernière ne le désire pas car les hydrocrabures représentent plus de 50% de ses exportations et la majeure partie de ses rentrées, et que l’éventuel client de substitution chinois :
* N’est pour l’instant connecté que par un gazoduc "Power of Siberia" d’une capacité encore faible.
* N’est pas alimenté par les importants champs de production nord sibériens qui alimentent l’Europe.
* Le futur gazoduc Power of Siberia 2 ne sera pas opérationnel avant 2030.



Mais c’est justement pour cela que les sanctions croissantes de l’UE envers la Russie trouvent une pleine efficacité s’ils aboutissent à cette rupture. Pour l’heure :
* Le gazoduc Nordstream 2 est suspendu sine die.
* Plusieurs banques russes sont exclues de la plateforme SWIFT, ce qui va les empêcher d’effectuer la plupart de leurs transactions financières mondiales, bloquant les importations et exportations russes.
* Les entreprises (BP, …) et fonds occidentaux (Fond souverain norvégien,…) retirent leurs billes du secteur petro-gazier russe. Les investissements en russie ne seront plus couverts (garantie Hermès pour l’Allemagne,…) et donc plus réalisés.

Cela a bien sur des conséquences importantes sur l’approvisionnement énergétique de l’Europe, dépendant du gaz - mais aussi du charbon - russe, même si les réserves actuelles permettront de passer cet hiver.

Quand bien même ces mesures seraient transitoires (on peut toujours rêver voir la Russie cesser son agression et donner des gages de bonne volonté !), cette alerte est certainement la goutte qui aura fait déborder le vase de la complaisance européenne vis-à-vis du secteur fossile russe.

Dans l’immédiat, malheureusement (la chaine du GNL produit deux fois plus de gaz à effet de serre que le gaz naturel), les Allemands et d’autres vont importer plus de gaz naturel liquéfié des USA, du Canada, du Qatar, et même d’Iran, et pour cela construire des terminaux méthaniers pour le regazifier.



Par contre, allié à l’augmentation du prix des hydrocarbures, tout cela ne peut qu’accélérer la production d’EnR et la mise à niveau des réseaux électriques, seuls moyens de limiter la dépendance énergétique du continent. Et ce sera "grâce" à Poutine… Bien sur on atteint ici la limite de l’ironie puisque, collatéralement à ses conséquences humaines, une guerre a une empreinte carbone désastreuse…

La stratégie Européenne d’indépendance énergétique devrait être dévoilée le 2 mars, et devrait entre autres :
* Appeler à une réduction de 40 % de l’utilisation des combustibles fossiles d’ici 2030.
* Faciliter l’octroi de subventions aux consommateurs et aux entreprises.
* Accélérer l’autorisation des projets d’énergie renouvelable, d’isolation, etc…

Bref, encore une accelération de la transition énergétique dont on sait que les objectifs actuels ne sont pas respectés ! Peut-on espérer que cette fois, la crise étant palpable et les energies fossiles disqualifiées pour des raisons plus seulement climatiques mais également géopolitiques, les efforts seront réellement entrepris ?
En tous cas, les incitations à ne plus financer les fossiles sont enfin respectés… vis à vis de la Russie ! C’est déjà ça.
Pour ce qui est d’accélérer la montée en puissance des EnR sur le sol européen, et au moins rattraper le retard sur le programme, cela va demander du temps. Le nouveau gouvernement allemand venait juste  de décider d’accélérer fortement et il n’a pas fini de déplorer l’inconséquence de ses prédecesseurs. Ils espéraient notament exploiter des resources éoliennes en ukraine pour y produire de l’hydrogène
En France, la programmation de nouvelles centrales nucléaires opérationelles dans 15 ans ne va pas suffire. Les réticences à l’égard de l’éolien terrestre (à l’opposé du nouveau volontarisme allemand) ne vont pas faciliter les choses.
Comme un nouveau rapport vient de mesurer que 96% des infrastructures gazières européennes sont adaptées au transport de l’hydrogène, c’est certainement à une nouvelle accélération de l’hydrogène vert que l’on va assister pour remplacer le gaz russe, et le goulet d’étranglement des électrolyseurs que j’étudiais récemment va être vital.

Cependant, à court terme, même si toutes les pistes transitoires envisagées pour remplacer le gaz russe par d’autres fournisseurs fonctionnaient à plein régime et que l’europe réussissait à remplir toutes ses réserves pendant l’été (ce que Poutine l’a empéché de faire l’été dernier en reduisant le débit !), il manquerait encore au moins 20% gaz pour l’hiver prochain et une totale indépendance à l’égard des hydrocarbures russes impliquerait quelques années de restrictions douloureuses pour les consommateurs européens.…

EDIT :

Pour être complet sur Poutine et le changement climatique :
La Russie est le 4ème plus gros émetteur mondial de CO2. Et le 2ème emeteur de méthane, bien plus dangereux…
La Russie n’a formellement rejoint l’accord de Paris qu’en 2019, a déposé ses objectifs NDC fin 2020 en repoussant pour 2030 des engagements précédents (baisse de 30% par rapport à 1990) qui visaient… 2020 ! Poutine prétend arriver à ce résultat en créant une industrie de recyclage des émissions de carbone… par des technologies qui n’existent pas encore.

Ce manque d’enthousiasme de Poutine a plusieurs aspects :
* Il a longtemps été climato-sceptique.
* Il est maintenant persuadé que le changement climatique sera bénéfique pour son pays.
* Il veut évidemment essayer de fourguer le plus possible de son pétrole, son gaz et son charbon avant que plus personne n’en ait besoin.
* Et après lui, le déluge…

Dernière modification par CroissanceVerte (28/02/2022 09h48)


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#637 04/03/2022 06h20

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** REPORTING FEVRIER :
                 PROFITEUR DE GUERRE ?  ***


C’est dur à dire, mais la guerre en Ukraine a profité à mes portefeuilles, contrairement aux indices…



Février était en ligne de baisse avec janvier jusqu’à ce qu’on entre dans la guerre et dans les sanctions. Les vents favorables de la forte hausse des prix de l’énergie fossile (allié à des craintes de pénurie) ont poussé les énergies renouvelables ces derniers jours comme cela ne leur était pas arrivé depuis octobre dernier.
D’où la remontée surprise de CV100 en 3 jours.



S’y ajoutent un possible (pour l’instant hypothétique) ralentissement de la hausse des taux par les banques centrales pour ne pas pénaliser une économie chahutée, ce qui pourrait profiter aux valeurs de croissance en général, même si elles repartent de bien bas, ce qu’illustre le NASDAQ100 à -4,6% après avoir touché les -10%
D’où la remontée de G100, surtout verte…
L’allègement de janvier a gardé sa pertinence, les valeurs vendues ayant perdu près de 15%, soit 9 point de plus que les valeurs gardées.



M100 aurait pu profiter de cette remontada sauf que la plupart des lignes vertes avaient été vendues (de toutes façons, peu aurait profité du regain des EnR). Les matériaux et certaines valeurs de cybersécurité et de santé ont néanmoins réalisé de belles performances, malheureusement compensées par le secteur bancaire (dont certaines souffrent fortement des restrictions et expositions à la Russie) qui avait été renforcé.. Décidément, cette boussole momentum ne sait plus où donner de l’aiguille !

Mais cela est compensé par le portefeuille spéculatif qui a particulièrement profité du rachat de mes deux traditionelles grosses lignes, McPhy et Nel, vendredi alors que s’amorçait la remontée après la liquidation de jeudi. Ma conviction sur ces valeurs s’étant encore renforcée avec la perspective de voir l’hydrogène remplacer à terme plus rapproché que prévu le gaz européen… Malgré une baisse de Evergreen, finalement atteint par la volatilité ambiante à l’annonce d’un nouveau financement (et dont j’ai profité pour renforcer encore) le portefeuille spéculatif, maintenant de 3 lignes, est en hausse de +5% sur le mois (en fait sur 2 jours !).

Cela renforce le portefeuille global, qui reste néanmoins perdant YTD de -5,1%…


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#638 05/03/2022 07h06

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NOUVEAUX VERTS :


Ocean GeoLoop AS (OCEAN : Euronext Growth Oslo) Technologies norvégiennes de capture de CO2, le 8 mars.

Bawat Water Technologies AB (BAWAT : Nasdaq First North GM Stockholm) Technologies suedoise de  gestion des eaux de ballast, le 17 mars.

Rumeur : en plus de l’IPO cette année de Porsche, VW/Porsche envisage une IPO de l’activité batteries du groupe.

CHAMPIONS VERTS :


De rares valeurs vertes surnagent en cette semaine dangereuse :

Neometals +19% minnerais et recyclage pour batteries australien.
Quantafuel +17% Recyclage de plastique norvégien.
Questor Technologies +16%, gestion des déchets gazeux canadien.
Everfuel +14%, stations hydrogène norvégiennes.

LA GUERRE SERA-T-ELLE PLUS VERTE QUE LA PAIX ?


Comme attendue, la politique énergétique européenne s’oriente certes vers une quête à court terme d’approvisionnement alternatif en gaz (pour remplacer les 155 Gm3 /an achetés à la Russie) mais surtout un renforcement à moyen terme des politiques de création d’énergie renouvelable et d’abandon des énergies fossiles, comme résumé par l’AIE :

* Accélérer le déploiement de nouveaux projets éoliens et solaires, pour réduire la consommation de gaz de 6 Gm3 en un an.
* Maximiser la production d’électricité à partir de la bioénergie et du nucléaire : 13 Gm3.
* Accélérer le remplacement des chaudières à gaz par des pompes à chaleur : 2 Gm3.
* Accélérer les améliorations de l’efficacité énergétique des batiments : 2 Gm3.
* Encourager les consommateurs à réduire temporairement leur thermostat de 1 °C : 10 Gm3.
* Et aussi adopter des mesures fiscales à court terme sur les bénéfices exceptionnels des énergéticiens afin de protéger les consommateurs d’électricité vulnérables contre les prix élevés ;

A commencer par l’Allemagne, bien sur, qui commence à regretter sa précipitation à arrêter ses centrales nucléaires et accélère encore ses objectifs EnR à 80% dans le mix énergétique d’ici 2030 (contre 65% jusqu’à présent) et 100% en 2035 (contre 2050). Le projet de loi, dit "paquet de Paques" qui sera présenté en avril devrait en particulier pulvériser les obstacles administratifs.



Ces politiques contrastent avec :

* L’analyse des plans de relance économique pandémique de 14 T$ du G20 révèle que les gouvernements ne dépensent pas pour réduire les émissions malgré les promesses de "reconstruire en mieux".



Dans les faits, la relance verte est même moins forte qu’après la crise de 2008 !
On s’y attendait pour l’Inde, la Chine ou l’Afrique du sud, mais peut-être moins pour les USA, le Japon, le Canada, ou la Grande Bretagne…



* La Cour suprême des États-Unis a entendu cette semaine des plaidoiries dans le cadre d’un procès controversé intenté par un groupe d’États dirigés par les républicains et de sociétés charbonnières contre l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Le résultat pourrait empêcher l’EPA de réglementer les futures émissions de gaz à effet de serre…

Tout cela dans le contexte d’une semaine chaotique qui a éclipsé le nouveau rapport du GIEC, pourtant passablement terrifiant : La moitié de la population mondiale est déjà exposée aux conséquences du changement climatique qui accélère. La montée des océans est maintenant irréversible et 1 milliard de personnes y seront exposées dans les 30 ans à venir. Même si tous le monde sera touché, les inégalités régionales sont croissantes et l’Afrique est une bombe à retardement. Les adaptations mises en place pour lutter contre le changement climatique se développent… mais restent largement insuffisantes et nous manquons embranchement sur embranchement vers un développement résilient…


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[+1]    #639 08/03/2022 08h53

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ACHATS DE GUERRE :


Après les renforcement sur les matières premières en M100 et le rachat de deux grosses lignes électrolyseurs en Spéculatif réalisés en février, j’ai débuté mars avec des achats/rachats opportunistes (bien qu’un peu tardifs) en matières premières et énergie, utilisant le cash de M100 (augmenté du fruit de quelques ventes par stoploss : Kalray, Wallix, Atos, Verimatrix, Société Générale, BNP….) :

Engrais :
    Nutrien (NTR) géant de la potasse.
    Verde Agritech (NPK) brésilien qui monte.
Production agricole :
    Adecoagro (ACD) emprunté à DoubleTrouble.
    Archer Daniels Midland Co (ADM) géant américain.
Palladium :
    Sibanye Stillwater (47V), double intérêt avec l’or.
    Anglo American Platinum (RPHA)

Energies en PEA :
Je ne suis pas allé jusqu’à acheter des pétroliers ! Mais j’ai flirté avec les énergies fossiles avec deux lignes :
GTT : pour l’augmentation du transport de GNL visant à pallier à la perte éventuelle du gaz russe, et pour son tournant vers l’hydrogène à plus long terme (transport et électrolyseurs).
Française de l’Energie : un pari sur l’accord de l’état pour l’exploitation de gaz de couche en Lorraine, qui représenterait quelques années d’autonomie française…

J’ai par ailleurs racheté deux lignes biogaz et hydrogène allemandes qui avaient sauté depuis le début de l’année mais que je pense bien placées dans l’accélération du gaz vert allemand Verbio et SFC Energy, et acheté un début de ligne Enapter dans les électrolyseurs.
J’ai aussi renforcé Assystem dans le nucléaire dont j’apprécie l’association avec la start-up française Naarea pour le développement de petits SMR à sels fondus.


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[+4]    #640 12/03/2022 10h05

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NOUVEAUX VERTS :


Juste quelques mouvements de SPACs cette semaine :

Fusion : Acquisition Corp. II (AMCI) fusionnera avec LanzaTech, fabricant de matériaux durables et de systèmes de capture de carbone.

Lancement : New Energy One Acquisition (NEOA : London) lancé par Eni et Livestream LLC à la Bourse de Londres afin de lever jusqu’à 175 millions de livres (230 millions de dollars) pour investir dans la transition énergétique. Eni s’est engagée à souscrire 10 à 20%, le 9 mars

Rumeur : Ecarx société de logiciel de véhicules autonomes soutenue par Geely et Baidu envisage une fusion SPAC à 4 G$.

CHAMPIONS VERTS :


Les EnR européennes dopées cette semaine par la hausse des fossiles :

…en Suède :
Clean Industry Solutions Holding Europe AB +86%
Eco Wave Power Global +60%
Cell Impact publ AB +51%
SolTech Energy Sweden AB +42%
Eolus Vind publ AB +34%

…en Norvège :
Ocean Sun +62%
Hexagon Purus    +55%
Nel ASA +34%
Hexagon Composites +34%
Aker Carbon +33%

…en Finlande :
Savo Solar Oy +45%
Valoe Corp    +31%   

…en Allemagne :
Solar World +43% solaire allemand
SMA Solar +34% solaire allemand

…en France :
McPhy +33% hydrogène français
Volatia +32% solaire français

… en Espagne :
Soltec Power +28%
Solaria Energia y Medio Ambiente +27%   

… et même aux USA, moins directement concernés :
Fuel Cell Energy +23% hydrogène USA
SunPower +22% solaire USA

BIOGAZ.. FORCE VERTE !


Résumé des derniers épisodes :


Lors de la constitution de la ligue des super-EnR européennes, on avait hésité à intégrer deux puissances ambigües : Atom et GazNat’. Un arbitrage avait été demandé à la grande Taxonomie, qui avait proposé d’intégrer les deux.

Mais à peine l’avait-on introduite dans le QG des EnR que GazNat’ avait oté son masque pour révéler… le super-vilain Poutine ! Affolement dans la ligue, car plusieurs zones de l’espace (européen) dépendaient entièrement de son pouvoir…
Pire encore : on pris conscience que le super-vilain dominait de fait l’un des membres du triumvirat à la tête de la ligue : Hydra, dont le pouvoir aurait pu se substituer à celui de GazNat’, mais qui tirait en réalité de lui l’essentiel de son pouvoir ! Les efforts de Solar et Wind-catcher, les deux autres puissances, pour réaliser la transmutation électrolytique d’Hydra ne faisaient que débuter et allaient prendre des années…

De nombreux espoirs se tournent alors vers une EnR ancestrale au pouvoir encore mineur mais directement substituable à celui de GazNat’ : BioGaz


Qui est BIOGAZ ?


La méthanisation est un procédé de dégradation naturel de la matière organique afin de produire du biogaz, qui est constitué de méthane (CH4, 55% à 70%), du gaz carbonique inerte (CO2, 20% à 50%), et du digestat, un résidu solide pouvant servir d’engrais. Après purification, le biogaz devient du biométhane, un gaz aux propriétés physico-chimiques similaires au gaz naturel injecté dans les réseaux.
La méthanation est une technologie Power2gaz permettant de produire du CH4 à partir d’électricité, potentiellement renouvelable. Par électrolyse, on produit de l’hydrogène puis du méthane par hydrogénisation du CO ou CO2. Ce CO2 pouvant lui-même être issu de l’épuration de biogaz et donc d’un procédé de méthanisation.



Les déchets organiques sont les déchets provenant de l’agriculture, les déchets issus des industries, les ordures et déchets ménagers, les ordures et déchets de restauration collective ou encore, les boues provenant des stations d’épuration.



Le consortium Gas for Climate a publié en décembre dernier une étude sur potentiel du biométhane en Europe. Il a compilé les estimations de tous les organismes et industriels concernés et conclu que non seulement un volume de production de 350 TWh/an à l’échéance de 2030 était accessible, mais que cela pourait créer des emplois et améliorer la biodiversité et la qualité des sols.



Il appelait à relever le niveau d’ambition des politiques tant au niveau national qu’au niveau de l’UE, sur le biométhane.

Cher BIOGAZ ?


Ce niveau restait mitigé devant les couts de la fillière qui, malgré les progrès de la technologie et de la montée en échelle, reste élevé. Une étude de l’Irena évoque 30 à 150 €/MWh en fonction des entrants (cultures énergétiques, fumiers ou déchets) et des capacités installées.
À titre de comparaison, le prix européen du gaz évoluait entre 15 et 30  €/MWh depuis 2014 jusqu’à l’été dernier…



Ce verrou vient clairement d’exploser.

Or, je le rappelais en janvier, l’industrie européenne du biométhane n’a pas attendu un soutien public renforcé pour atteindre des niveaux de production record en 2021. L’Europe compte désormais 1 023 usines de production, d’après l’Association européenne du biogaz (EBA), en augmentation de 40% en un an et demi, dont 87 % sont connectées au réseau de gaz.
La quantité combinée de biométhane et de biogaz (forme brute de biométhane) disponible aujourd’hui peut déjà couvrir l’ensemble de la consommation de gaz de la Belgique.

La commission Européenne a ébauché cette semaine son plan d’indépendance énergétique REPowerEU, et a annoncé un objectif de production de 35 milliards de mètres cubes (bcm) de biométhane au sein de l’UE d’ici 2030 (ce qui correspond au potentiel identifié par les études). L’objectif consistera à remplacer 20 % des importations de gaz naturel en provenance de Russie.
Le biométhane contribue également à réduire l’exposition à la volatilité des prix alimentaires car le digestat remplace les engrais synthétiques actuellement coûteux.
Par rapport à la production actuelle 3 bcm de l’Europe, cela représente un x12 (à commencer par un x2 en 2022), la construction de 5 000 nouvelles usines de biométhane, et quelque 80 milliards d’euros d’investissements. L’accélération devrait stimuler les acteurs en place…



Avatars boursiers de BIOGAZ…


Depuis ma première analyse du secteur du biogaz il y a deux ans, il y a bien eu :
* Stagnation des petits développeurs français Méthanor et AgriPower
* Montée en puissance (triplement du cours) des équipementiers allemands Envitec Biogas et 2G Energy.

En France, le secteur a connu des mouvements de concentration par le fait des énergéticiens et gestionnaires de déchets, mais la moitié des centrales restent indépendantes ou coopératives. Si l’on s’en tient aux principaux intervenants (et seuls cotés) :
* Pour la méthanisation issue de retraitement des eaux et des déchets :
Veolia (et des technologies Suez).
Seche Environnement
Waga Energy le petit équipementier nouveau.
* Pour celle issue des intrant agricoles :
Fonroche Biogaz (TotalEnergies)
BiOZ (Engie)
Dalkia (EDF)
Evergaz (détenu à 30% par Transition Evergreen) qui vient de racheter C4 en Allemagne.

Ailleurs en Europe on a vu apparaitre en bourse quelques scandinaves, pas encore très convaincants:
Scandinavian Biogas Fuels International AB
Cambi ASA
Cortus Energy AB


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[+1]    #641 21/03/2022 06h05

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NOUVEAUX VERTS :


Aucune nouvelle annonce d’IPO verte cette semaine.
La guerre en Ukraine et les subséquentes "conditions de marché" conduisent un certain nombre de SPACs a annuler les fusions prévues, comme pour les verts :

Pine Technology Acquisition (PTOC) et la plateforme de sécurité météorologique et climatique Tomorrow.io.

First Reserve Sustainable Growth (FRSG) avec la plateforme de recharge de véhicules électriques EO.

A contrario, d’autres SPACs finalisent leur fusion, comme Spartan Acquisition Corp. III (SPAQ) avec la société néerlandaise de recharge de véhicules électriques (EV) Allego (qui par ailleurs annoncé son extension en Italie avec les station Tamoil).

Certaines ont même augmenté leur capital en vue de cette fusion comme Zanite Acquisition (ZNTE) qui a ajouté 30 m$ pour sa combinaison avec le fabricant de véhicules électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL) Eve.

CHAMPIONS VERTS :


Un podium vert hétéroclite  cette semaine :

SolarWorld +38 % solaire allemand
Azelio +30 % stockage thermique suédois
Lucibel +22 % éclairage LED français
Volt Power +20% équipementier EnR australien
Metabolic Explorer +16 % chimie verte française
Albioma +15 % EnR françaises
H2O Innovation +15 % traitement de l’eau canadien
Agilyx +14 % recyclage de plastique norvégien

GREENFLATION et BCE …


A mesure que l’inflation et les craintes associées augmentaient ces derniers mois, l’implication des politiques de verdissement de l’énergie a de plus en plus été pointé du doigt, sous le nom de "greenflation". Mais ce terme semble souvent plus incantatoire que rationnel et est employé selon des perspectives fluctuantes :

1) Il est parfois employé par ceux qui imputent les hausses des prix de l’énergie au prix du carbone. C’est actuellement largement faux dans les faits. D’autant plus ces dernières semaines qui ont vu les prix du carbone baisser à mesure que pétrole et gaz montaient, même si c’était clairement pour des raisons spéculatives, les producteurs de carbone anticipant une baisse d’activité et donc pensant ne plus avoir besoin de crédits carbone… C’est faux également au niveau de la taxe carbone, puisque celle-ci est politiquement gelée depuis les gilets jaunes.


2) Plus matériel, il peut désigner le choc sur le prix de nombreuses matières premières du fait de la demande accrue par les technologies de la transition énergétique. Celui-ci ne fait guère de doute, on le voit actuellement, et les projections de besoins sont éloquentes.

Mais cette inflation sera contre-balancée dans la décennie à venir par la mise en service de nouvelles exploitations minières, le développement de technologies alternatives moins gourmandes en matières premières rares et la mise en place du recyclage et de l’économie circulaire.
Goldman Sachs a par exemple élaboré un modèle de prévision du prix des batteries pour VE (l’une composants les plus complexes et gourmands de la transition), qui montre que l’inflation due aux matières premières et à la pénurie actuelle ne durerai pas longtemps.


3) Plus global - et flou - il désigne pour certains la hausse d’inflation à venir qui serait issue des dépenses supplémentaires visant à atteindre des objectifs de neutralité carbone énergétique : la prime verte, ou "greenium" qui est la différence de coût entre un produit qui émet du carbone et un produit alternatif qui n’en émet pas. Certains estiment ces dépenses à 10 000 milliards par an.
Que la transition énergétique ait un coût important ne fait pas de doute. Par contre que ces investissements provoquent une inflation importante, généralisée et durable cela n’est pas tout à fait d’évident. Au delà des limitations citées plus haut, une limitation dans la durée de cet excès de demande de matières premières est bien sur le fait que la transition énergétique est comme son nom l’indique un phénomène transitoire.

4) Au pire, cette greenflation pourrait même prendre une autre acception sous l’aspect d’une rétroaction négative qui ralentirait la transition du fait d’un renchérissement des EnR et VE, leur faisant perdre l’avantage compétitif qu’ils sont juste en train d’acquérir !
Et au bout du compte, la balance ne devrait-elle pas être faite entre la greenflation et l’inflation induite par les coûts du dérèglement climatique ?


5) Lorsque l’on parle de lutte contre l’inflation (qu’elle soit Green ou pas) les autorités compétentes sont les banques centrales. J’avais évoqué les timides débuts de prise en compte de la transition énergétique par ces organismes. Il semble qu’elles (ou du moins la BCE) évoluent rapidement :
Prononcé jeudi par Isabel Schnabel, membre allemande du directoire de la BCE, un discours de mise au point important a évoqué la nécessité de distinguer entre la « climateflation » (coût du changement climatique lui-même), la « fossilflation » (coût hérité de la dépendance aux sources d’énergie fossiles) et la « greenflation » (coût des intrants de la transition énergétique) et de prendre en comptes les spécificités (choc négatif sur l’offre pour les deux premiers et choc de demande positif pour le troisième) et inter-relations de ces 3 inflations.
Concrètement, elle a avancé l’idée fondamentale que la source de l’inflation est importante pour l’élaboration de la politique monétaire et que le portefeuille de la BCE pourraient - à l’avenir - être spécifiquement "orienté" vers les achats d’obligations conformes à l’accord de Paris. En outre, le discours a ouvert la possibilité de donner à la BCE un rôle plus favorable au verdissement des marchés financiers, par exemple en modifiant les règles de garantie imposées, ce qui imposerait à terme des obstacles de refinancement plus élevés aux actifs non verts.

Dernière modification par CroissanceVerte (21/03/2022 06h10)


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#642 25/03/2022 16h57

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bonjour CV

Je viens de voir la française de l’Energie que je trouve très intéressante en termes de potentiel et d’impact.

La hausse importante depuis plusieurs mois valide mon intuition et je pense qu’elle en a encore sous le pied comme GTT.

Etes-vous acheteur ?

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[+2]    #643 28/03/2022 21h48

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NOUVEAUX VERTS :


Toujours pas d’IPO vertes (guère d’IPOs en général) en cette semaine frileuse.

CHAMPIONS VERTS :


Pourtant de belles performances vertes, dominées par la Norvège et particulièrement la galaxie Aker : Le conglomérat japonais Mitsui & co a acquis 27,5 % de Mainstream Renewable Power Limited à Aker (qui en garde 54,4%), développeur d’actifs éoliens et solaires en Amérique latine,  Afrique, Royaume-Uni (16,6 GW en exploitation ou en développement). Ils vont probablement l’introduire en bourse. Dans le même temps Aker Horizons a vendu toutes sa participation dans REC Silicon ASA  au coréen Hanwha Solutions Corp. qui comforte ainsi sa place de fabricant de cellules solaires made in USA.

Aker Horizons +31 % Holding verte norvégienne
Aker Clean Hydrogen + 28 % Spinoff hydrogène norvégien
CO2 Capsol +25 % Capture de CO2 chimique norvégien, entame une collaboration avec le fournisseur suédois de services énergétiques Oresundskraft AB en vue de passer à une industrialisation à grande échelle.
Vow +22% Recyclage déchets norvégien, a racheté CH Evensen Industriovner AS spécialiste du recyclage par pyrolyse (et une nouvelle activité batteries).
Norsk Solar +16 % Opérateur solaire norvégien
Aker Carbon Captur +14 % Spinoff capture de carbone norvégien

Parans Solar Lightning + 22 % Eclairage naturel suédois

Aton Green Storage Spa +29 % Solutions de stockage énergétique italiennes (CA 2021 x3, devient largement bénéficiaire et des dettes divises par 2).

Solar Alliance Energy +20 % Installateur photovoltaïque canadien
Burcon Nutrascience + 15 % Composants alimentaires naturels canadiens

Ecoslops +15 % Recyclage de déchets pétroliers français
La Française de l’Energie +14 % Récupération de gaz de mine français
(En passant @Peakykarl : J’ai indiqué 4 messages plus haut en avoir acquis une ligne, ainsi que GTT… )

RETOUR AUX ÂGES FOSSILES :


J’exposais il y a 2 semaines une vision ironiquement optimiste de la guerre en Ukraine du point de vue de la transition énergétique accélérée qu’elle allait induire en Europe…
Malheureusement, c’était irréaliste !

Parallèlement à une accélération de projets renouvelables, les pays européens accumulent les annonces de revirement de court terme vers les énergies fossiles les plus polluantes :
* Presque tous repoussent la date de fermeture de leurs centrales à charbon (à commencer par l’Allemagne et les pays de l’Est)
* La Grande-Bretagne prévoit d’augmenter la production de pétrole et de gaz de la mer du Nord en approuvant des gisements supplémentaires.
* De nouveaux terminaux méthaniers vont être construits (on parle de 26, soit un doublement).

Et pourtant, de nombreux experts considèrent que les EnR nous permettraient de cesser les importations de gaz russe dès 2025, sans passer par ces retours aux âges fossiles ! Même s’ils ne sont pas tous d’accord sur le mix d’EnR le plus rapide à mettre en place.

Hors de l’Europe, de nombreuses entreprises pétro-gazières profitent des prix très élevés des combustibles fossiles pour relancer explorations et exploitations, ayant trouvé dans le thème de la souveraineté ou de la diversification énergétique le biais pour relancer leurs actions de lobbying. De toutes façons, leur soutien par les grands acteurs financiers n’avait jamais cessé. Mais il semble que le charbon soit le grand gagnant de la course aux énergies alternatives, y compris en 2021, avant la guerre !

Faut-il rappeler qu’il y a moins d’un an, l’Agence Internationale de l’Energie indiquait qu’il ne fallait plus ouvrir de nouvelles exploitations pour pouvoir respecter les objectifs de l’accord de Paris ? Cette recommandation était faite aussi dans l’intérêt des compagnies pétrolières et de leurs actionnaires : pour éviter qu’elles se lancent dans des actifs "échoués". Mais la course en avant continue….

Résultat : en 2021, les émissions de gaz à effet de serre ont fortement augmenté, effaçant presque la diminution de 2020, et on s’attend à ce que l’augmentation se poursuive en 2022, alors la simple stabilisation au niveau actuel pourrait nous conduire à atteindre les +1,5°C dès 2028 d’après les dernières études.


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[+4]    #644 03/04/2022 19h36

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********  HEBDOMA-VERT  ********


NOUVEAUX VERTS :


Une seule nouvelle entreprise verte annoncée en bourse :

OX2 AB (OX2 : Nasdaq First North GM Stockholm) parcs éoliens et solaires suédois en Europe.

Plus quelques confirmations de fusions SPAC :

Poema Global (PPGH) avec le réseau de recharge de batteries EV à deux roues Gogoro.
Queen’s Gambit Growth Capital (GMBT) avec la société de technologie de mobilité Swvl.
Spring Valley Acquisition Corp. (SV) avec le fabricant de petits réacteurs nucléaires Nuscale.

CHAMPIONS VERTS :


Semaine étrange de sur-performance (ou de rattrapage selon les cas) d’une foule hétéroclite d’intéressantes entreprises vertes pas toujours bien connues.

Xebec Adsorption +32 % équipements pour le biogaz et le traitement des gaz canadien.
Azelio AB +28 % stockage thermique suédois.
Organoclick AB chimie biosourcée suédois.
Quantafuel +25 % recyclage du plastique norvégien.
Svenska Aerogel Holding +23% Isolants aerogels suédois.
BayWa AG +20 % EnR et équipements pour la construction et l’agriculture allemand.
Volt Power Group +20 % technologies EnR australien.
Scandinavian Enviro Systems AB +17 % gestion des déchets suédois.
Ekopak NV +17 % équipements pour le traitement de l’eau belge.
Kyoto Group +16 % stockage thermique norvégien.
Berkem Group +16 % chimie biosourcée française.
Ocean Sun +15 % solaire flottant norvégien
Desert Control +14 % fertilisation du désert norvégien.
Consolidated Water +14 % gestion de l’eau à Grand Caïman et USA.
Nordex +13 % équipementier éolien allemand
Everfuel +13 % hydrogène vert norvégien.

SOUVERAINETE SOLAIRE


Alors que l’Europe se débat dans une crise de souveraineté gazière d’arrière garde, les USA - auto-suffisants en énergies fossiles - se déchirent autour d’une crise de souveraineté dans le solaire photovoltaïque !

Cette semaine, plus de 100 fabricants et développeurs d’énergie propre ont adressé une lettre aux décideurs politiques aux États-Unis pour qu’ils mettent en place des incitations afin de stimuler la production nationale d’énergie propre, et en particulier des crédits d’impôt à l’investissement pour les fabricants de composants solaires aux États-Unis, de la production de polysilicium à l’assemblage des modules. Ces incitations (Solar Energy Manufacturing for America Act, ou SEMA ) sont sur la table depuis plus de neuf mois mais leur inclusion dans le Build Back Better Act du président Biden fait qu’elles sont en panne à cause de l’obstruction du lobby fossile au congrés.

Cette semaine a également vu la Maison Blanche inclure le financement d’un programme dirigé par le ministère de l’Énergie pour soutenir la fabrication solaire nationale aux États-Unis dans son projet de budget fédéral pour l’exercice 2023.

Et cette même semaine est lancée une enquête (dite pétition Auxin) sur le contournement présumé des droits antidumping sur les importations solaires aux États-Unis en provenance de pays d’Asie du Sud-Est, - Malaisie, Thaïlande, Vietnam et Cambodge - où la Chine a implanté de nombreuses sociétés de « production » d’équipement solaires.

Il faut rappeler que les USA ont pris plusieurs mesures pour mettre fin à l’importation de produits solaires photovoltaïques liés à des pratiques présumées de travail forcé dans la région chinoise du Xinjiang, en particulier l’ordonnance de 2021 interdisant l’importation de produits utilisant le silicium produit par Hoshine Silicon Metal. Bien d’autres sociétés d’équipement solaire sont soupçonnées d’utiliser directement ou indirectement la main d’œuvre ouïgour, mais l’interdiction ne semble pas devoir les toucher pour l’instant…
En particulier, les huit principaux fabricants de polysilicium, qui ont produit plus de 90 % de la production mondiale de polysilicium de qualité solaire en 2020, ont tous été mentionnés par Hoshine comme clients », dont 4  des cinq plus grands fabricants mondiaux de polysilicium solaire, sont implantés également dans la région, dont une filiale de Daqo New Energy Corp, un fournisseur de polysilicium de beaucoup des plus grands fabricants de modules solaires au monde.



Il faut dire aussi que cela n’était que la continuation (avec un vernis plus moral) des droits de douane imposés aux importations chinoises depuis des années dans le solaire sous le prétexte d’antidumping. Et il est vrai que ces quinze dernières années, en pratiquant comme dans bien d’autres domaines protectionnisme et  dumping éhontés, les prix des composants et panneaux chinois ont  chuté et de nombreux producteurs américains et allemands ont fait faillite. Même en Corée, les deux sociétés OCI et Hanwha solutions, ont déclaré en 2020 qu’elles fermeraient leurs installations de production de polysilicium dans leur pays et l’allemand Wacker est sous pression, tout comme dans le silicium pour semi-conducteurs.



Aujourd’hui les deux tiers du marché mondial du polysilicium sont contrôlés par 5 sociétés chinoises, et c’est pire sur le reste de la chaine de production.



Sur les 10 principaux fabricants de panneaux solaires dans le monde, 8 sont chinois, un est sud-coréen et un est américain (First Solar, le seul d’ailleurs à utiliser une technologie à base de tellurure de cadmium et non pas de polysillicium).



La Solar Energy Industries Association (SEIA) - dans laquelle les exportateurs chinois sont bien représentés - et les installateurs solaires ont lancé un intense lobbying qui semble porter ses fruits :
Les tarifs de l’article 201 de Trump ont expiré cette année et Biden a décidé de maintenir certains tarifs sur les panneaux et cellules solaires, mais en a réduit la portée en excluant les bifaces et doublant les quotas. La logique évidente est que pour passer de 3% aujourd’hui à 40% d’électricité solaire aux USA d’ici 2035, le seul moyen est d’importer.
Il faudrait en effet des années et des initiatives fortes pour recréer ailleurs une industrie du silicium polyscristalin, d’autant que pour le créer les matières premières doivent être purifiées à des températures extrêmement élevées, pour lesquelles les usines en Chine brûlent une énorme quantité de charbon subventionné… La production en occident se ferait donc a un coût bien plus élevé.

Or les coûts des composants solaires ont déjà commencé à fortement augmenter à cause des prix des matières premières, du transport, et de l’énergie. Ainsi le polysilicium a presque quadruplé en 2021 et a déjà pris 13% depuis le début de l’année.



Les plans d’extension de capacité (d’environ 30 %) des producteurs chinois (à commencer par Daqo et Tongwei) devraient se faire sentir dans le courant de l’année, ce qui devrait atténuer le resserrement actuel de l’offre de polysillicium, mais ce n’est pas le seul matériaux employé dans la chaine de valeur, et le produit final - les panneaux - a lui augmenté de 25 à 30% sur un an et cette inflation ne devrait pas faiblir de sitôt.



Une relocalisation forcée de la production aurait ainsi pour effet non seulement de faire prendre plusieurs années de retard à la filière aux USA, mais aussi d’en renchérir encore plus les coûts. Deux aspects peu favorables à la lutte contre le changement climatique… De quoi faire hésiter le gouvernement Biden. Et peut-il privilégier les emplois d’installateurs par rapport à ceux d’une nouvelle fillière de fabrication ?

Quoi qu’il en soit, les atermoiements des instances politiques américaines font que les acteurs potentiels d’une relocalisation de la production, mais aussi plus largement toutes les entreprises du secteur ne savent pas trop sur quel pied danser.

Le mois dernier, LG Electronics a annoncé qu’il abandonnait l’activité solaire aux USA pour cause de "contraintes d’approvisionnement" et de "coûts logistiques".
Le coréen Hanwha et sa filliale Q Cells qui sont en train de monter une chaine de production verticalement intégrée aux USA (ils viennent de monter d’ailleurs à plus de 20% dans le capital de REC Silicon) ont déclaré qu’ils ne poursuivraient leurs efforts qu’à la condition que la loi SEMA soit votée…

Quant à la pétition Auxin, elle pourrait entraîner une baisse de 19% à court terme des prévisions de déploiement solaire…

EDIT : Il ne faut pas croire que la Chine a désespérément besoin d’exporter ses composants solaires : le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information vient de signaler que les 110 000 tonnes de polysilicium fabriquées en Chine au cours des deux derniers mois n’étaient toujours pas suffisantes pour répondre à la demande intérieure. Les fabricants solaires du pays ont produit au moins 40 GW de plaquettes – dont seulement 5,1 GW ont été expédiés pour l’exportation.

Dernière modification par CroissanceVerte (04/04/2022 05h46)


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[+2]    #645 04/04/2022 19h13

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** CHANT DE MARS  ***


Du mois guerrier je craignais les funestes auspices
Par le passé mettant mes finances au supplice :
Quand par un virus qui nous fit confiner,
Quand par une bulle verte prestement dégonflée…
Mais tel est le paradoxe inique de l’investissement
Qui peut d’une guerre sanglante ressortir vert brillant !




PERFORMANCES DES PORTEFEUILLES :


L’entame sembla d’une volatilité banale
Mais les ides passées, la hausse fut impériale !






Le portefeuille global repasse en positif avec +4,1% YTD.

ANALYSE DES MOUVEMENTS


Pour ce qui est de mes quelques arbitrages,
N’en rien faire eut-il été plus sage ?


G100 :

A la mi-mars (entre le 13 et le 16), constatant un début de remontée sur ce que j’ai décidé être des plus bas de guerre (qui ne me semble pas pouvoir empirer du point de vue boursier, mais c’est un pari), j’ai commencé à racheter en G100 des lignes de croissance vendues deux mois plus tôt mais auxquelles je tenais :
VERTS : Aspen Aerogel, Eurofins, Tesla.
TECHS : Nvidia, Dassault System, Teleperformance.
DIVERS : Inotiv, BioNTech, Moderna, Fulgent, Bionano Genomics.
Ces valeurs ayant perdu en moyenne 15% sur la période alors que le reste du portefeuille G100 n’en avait perdu que 4%, il se confirme que c’était un bon choix, et c’est autant de gagné au rachat. Cela dit, l’influence sur la performance de G100 n’est que de l’ordre de 1%.
Il reste quelques valeurs qui ne semblent pas très impatientes de reprendre.

M100 :

Les "achats de guerre" momentum du début de mois ont été très juteux dans les engrais (Nutrien +23%, Verde Agritech +17%), la production agricole  (Adecoagro +29%, Archer Daniels Midland +18%), le gaz (GTT et Française de l’Energie +17%), les bio-carburants et l’hydrogène allemands (un beau +20% pour Enapter, mais des rachats peut-être un peu précoces pour les anciens Verbio 0% et SFC Energy +5%) et le nucléaire (Assystem renforcé, +8% )
L’exception est le palladium (Sibanye Stillwater et Anglo American Platinum : -15%) que j’ai acheté  trop tard alors qu’elles étaient déjà au plus haut. Le prix du palladium est retombé au niveau d’avant guerre quand la London Platinum and Palladium Association a déclaré qu’elle exclurait les raffineurs russes de sa liste interdite, et en plus les mineurs sud-africains de ces entreprises se sont mis en grève pour obtenir des hausses de salaires… J’ai liquidé ces lignes à -10%, la demande en palladium et platine étant condamné à stagner pour l’automobile avec la prolongation de la pénurie de semi-conducteurs  (néon ukrainien, etc…) et en attendant une demande pour les piles à combustible qui mettra du temps à grossir.
Les engrais, eux, me semblent dans une dynamique plus durable.


SPECULATIF :

Mes rachats fin février de deux grosses lignes McPhy et Nel ont été mitigées à cause d’une grande volatilité : +11% pour l’un et -1% pour l’autre sur le mois (heureusement, la hausse des derniers jours de février les garde en bonne plus value). J’arrête pour l’instant ces aller retours trop aléatoires et je garde ; comme Evergreen bien sur, en attente de l’ANR fin avril.

📗  PERFORMANCES INDIVIDUELLES DE CV100 :


Notre confort d’hiver pousse les verts dans le vert
Mieux que sauver de nos enfants l’univers !





ENERGIES RENOUVELABLES :

Presque toutes les lignes en forte hausse dans le contexte de la recherche d’indépendance énergétique qui vient redoubler la lutte contre le changement climatique.

       Producteurs / distributeurs :
Entièrement positif, dominé en France par Neoen (+12%, qui franchit les 6 GW en service ou en projet après avoir remporté 7 appels d’offres en France) et Albioma (+8% rumeurs de rachats par KKR) et à l’étranger par COPEL (+19% des résultats mitigés mais au dessus des attentes) et Brookfield Renewable (+12%, CA +17%).

       Eolien :
Dominé par Eolus Vind (+19% qui se reprend après la forte baisse induite par ses mauvais résultats annuel présentés le mois dernier) et PNE (+14% CA annuel +66%, EBITDA+24%)
Vestas (-8%) est toujours en difficultés financières malgré ses nombreuses ventes qui lui ont permis de retrouver la première place mondiale. Celle-ci devrait être confortée en 2022 car les installations chinoises vont baisser avec la fin d’un tarif de rachat d’électricité offshore et GE reste handicapé par les atermoiements américains.



        Solaire :
Les panneaux sont dominés par Maxeon (+31% malgré ses mauvais résultats, mais une guidance confiante) et First Solar (+12%), qui laissent derrière eux Daqo (-14 %) dont la production plafonne toujours en attendant les nouvelles lignes de fabrication.
Les onduleurs sont largement dominés par Enphase (+21%, CA+56%) qui écrase SolarEdge (0%) et Generac (-3%).
Les installateurs font un tir groupé : Beam Global (+31%), Sunnova Energy (+18%), SunPower (+17%) et SunRun (+12%) ! SunRun continue à perdre des parts de marché (d’où son rapprochement commercial avec le second : Titan Solar, fusion en vue ?), Tesla sous-traite progressivement son activité d’installation solaire et est donc descendu à la 4eme place, bientôt menacé par SunPower qui grimpe après son acquisition de Blue Raven.

        Hydrogène :
Les électrolyseurs sont emmenés par McPhy (+11%) et ITM (+7%). Nel marque le pas (-1%)
Les piles à combustible sont emmené par PlugPower (+15%) et AFC Power (+11%)

       BioEnergies :
La méthanisation en forme avec 2G Energy (+14%) et Envitec (+11%).
Les granulés bois itou avec Moulinvest (+18%) et EO2 (+9%).

        Efficacité :
La récupération d’énergie est emmenée par Ormat (+13%, qui a récupéré une dette de 23M$ de Kenya Power) et l’isolation par Aspen Aerogel (+20%, construction d’une usine triplant ses capacités)

GESTION DE L’ENVIRONNEMENT :


        Déchets :
Tir groupé avec Envipro Holding (+56%, mise en place de la plus grande usine japonaise de recyclage plastique en association avec TBM), Séché Environnement (+18%, CA annuel +15%, bénéfice net +106%), Clean Harbor (+17%), Waste Management (+11%) et Pizzorno (+11%, CA annuel +5%)

       Déchets spéciaux :
Seulement deux belles progressions : Ecoslops (+11% avec le cours du pétrole) et Tomra Systems (+11%, CA+12%, EBITDA+6%) qui devrait profiter de la généralisation en Allemagne de la consigne pour les bouteille en plastique. Les autres marquent un peu le pas, surtout Sharps Compliance (-5%) qui poursuit sa politique d’acquisitions à crédit (Midwest Medical Waste of Kansas )..

        Gestion des eaux :
Emmenée par le brésilien SABESP (+22% Revenus nets annuels +137%), Veolia (-7%) est à la traine malgré un CA +9,6% et un EBITDA +16% annuels.
Dans les équipements, Vow (+24%, une acquisition et des rachats d’actions) et Evoqua (+11%) menent la course.

        Conseil en environnement :
Mois calme : meilleure hausse AECOM +7 %, pire baisse : Sweco -4 %. bref RAS.

        Controle et Mesure de l’environnement :
Desert Control (+39%, lancement des essais en Arizona) et le volatil Groupe Tera (+22% gros contrat de capteurs de particules fines aux USA) ou Itron (+11%). Seule baisse sensible : Envirosuite (-25%) qui est sorti des indices de la bourse Australienne…

        Biomateriaux :
Metex gagne +11 % (CA important, progrès dans la nutrition animale et guidance 2022 maintenue malgré la hausse des matières premières) pendant que Carbios en perd -6 % par pure volatilité.
En traitement de l’air, Xebec (+32%, CA annuel +123%, marge brute en forte hausse, bénéficiaire)

CONSOMMATION :


        Emballages :
Thème en baisse de -5 % à -8 % due au renchérissement des matières premières, sauf Svenska Cellulosa (+18%), le plus gros propriétaire forrestier d’Europe, qui a doublé son EBITDA annuel et distribue un dividende spécial, bien sur !

        Alimentation :
Emmenée par Darling Ingredients (+13%, se renforce dans le recyclage des huiles de cuisson) et Mowi (+10%, CA annuel +12% et bénéfices quadruplés grace à la hausse des prix de vente).

        Véhicules :
Nikola (+35% mise en production du semi-remorque électrique Tre BEV) comme Tesla (+26%, ouverture de la giga factory allemande, augmentation des prix qui passe crème et annonce de split de l’action) s’envolent.

        Divers :
Lucibel (+22% toujours dans la dynamique des résultats de son masque de beauté à LED) suivi d’Avantium (+10%, accord avec LVMH pour du PEF recyclé et bouclage du financement de l’usine de FDCA).

📙  PERFORMANCES INDIVIDUELLES DE G100 :


A chacun de voir une croissance à sa porte
Mais diversité et patience seules importent





VERTS :

des quelques valeurs qui ne sont pas également dans CV100, on peut retenir : Bloom Energy (+11%) et ChargePoint (+37%, CA+65% en 2021 et prévision de +106% en 2022 !).

TECHS :


A part 3 belles hausses, il ne se passe pas grand-chose…
Izea Worldwide (+51%) donne un beau coup de talon au fond des cours avec des résultats trimestriels : CA+65%, et devient enfin bénéficiaire.
Lleidanetworks (+29%)
Freelance.com (+10%)

        Semi-conducteurs :
A part Nvidia (+14%) que j’avais racheté, le secteur est un peu en baisse, surtout pour AMD (-11%) qui semble pâtir le 30 mars de la dégradation par un analyste de Barclays. Ça tombe bien, j’attendais un signal de rachat !

        Consommation en ligne :
Amazon (+7%) et MercadoLibre (+6%) se reprennent un peu.

DIVERS :


        Holdings :
De Brookfield Asset Management (+5 %, envisage un spinoff de son activité de gestion d’actifs qui pourrait être très profitable au cours) à Odet (-4%, à nouveau en position d’attente des prochains mouvements de Bolloré).

        Espace :
Maxar (+21%) fournit toutes les photos satelitte de la guerre en Ukraine que vous pouvez voir dans la presse, une belle pub !

        Santé :
Median Technologies (+13%, avec l’annonce de performances remarquables du module de dépistage du cancer du poumon de sa plateforme iBiopsy), Moderna (+14%) et BioNTech (+13%) pour la quatrième dose ?
Rachat de Bionano Genomics ( +22%, CA 2021 +111%)

        Luxe et cosmétiques :
Thème en baisse générale avec les fermetures et embargos russes. Seule belle exception Natura &co (+23%), le groupe brésilien a triplé son bénéfice, redressé Avon et fait plus de 50% de ses ventes en ligne.

        Fintech :
Ma seule ligne survivante de fintech en G100 est Hipay, qui perd -10% sur le mois, ce qui n’est rien par rapport à la baisse de nombreuses autres valeurs du secteur, déjà mal en point depuis un an et qui a connu un nouveau soubresaut lorsque Bloomberg a révélé un projet d’Apple nommé "Breakout" de plateforme regroupant le traitement des paiements, l’évaluation des risques pour les prêts, l’analyse des fraudes, les vérifications de crédit et des fonctions supplémentaires de service à la clientèle telles que la gestion des litiges. Ces services s’ajouteraient à sa gamme qui comprend déjà carte de crédit, paiements peer-to-peer, application Wallet et mécanisme permettant aux commerçants d’accepter les cartes de crédit à partir d’un iPhone. Apple travaille également sur son propre service d’abonnement pour le matériel.

Lancé en 2014, Apple Pay est devenu un élément important de l’activité de services de l’entreprise, qui génère désormais près de 70 G$ par an. Ce service aide Apple a rendre sa clientèle captive, mais bien qu’Apple Pay soit disponible dans plus de 70 pays, des services tels que les paiements peer-to-peer, la carte Apple et la carte Apple Cash restent réservés pour l’instant aux États-Unis où sont concentrés ses partenaires dans ces domaines. Mais la semaine dernière, Apple a acquis la startup britannique Credit Kudos Ltd., qui utilise les données bancaires pour prendre des décisions de prêt et qui pourrait être la première pierre d’un service BNPL appelée « Apple Pay Later » en interne.
Apple deviendrait prêteur grâce à ses ressources financières (200G$ de liquidités et de titres négociables à la fin du dernier trimestre et a généré près de 95 milliards de dollars de bénéfices au cours du dernier exercice). Ainsi Apple concrétiserait sa métamorphose en un service financier totalement indépendant que l’on pouvait sentir venir depuis deux ans.


        Médias & Communication :
Ces nouvelles ont permis à Apple de gagner +7%, seul gagnant de sa thématique en G100.

📘  PERFORMANCES INDIVIDUELLES DE M100 :


On peut profiter d’une pincée de momentum
Plus difficile d’identifier un optimum.


Outre les "achats de guerre", j’ai racheté pas mal de lignes qui étaient sorties sur stop loss en janvier / février. Je crois dans leur potentiel et si elles doivent ressortir, que ce soit pour des raison idiosyncratiques ou macro/politiques, et bien tant pis, je préfère y perdre des dixièmes que de manquer leur réalisation.




        Environnement et Consommation :
TOP : Desert Control (+39%, lancement des essais en Arizona), Calix (+24% co-entreprise avec Pilbara pour la purification du Lithium, et projet de ciment décarbonné en Allemagne), Neometals (+20% sa co-entreprise Primobius a ouvert une usine commerciale de recyclage de batteries lithium-ion)
FLOP : BYD (-8% forte augmentation de prix de ses véhicules électriques ?), Hopium (-8%)

        EnR gaz :
Enapter (coopération avec Vinci), GTT (nouveaux réservoirs de GNL en Corée et transition d’aprovisionnement européen vers le GNL), Archaea (fusion en bon ordre, contrat avec Fortis), Française de l’Energie (toujours en espoir d’autorisation d’exploitation, Assystem (se renforce dans des projets de fusion aux UK), et SFC Energy (partenariat avec Wolftank pour l’alimentation verte d’infrastructures critiques et de recharge en Autriche et Italie) font un tir groupé de +21% à +9 %

        EnR électrique :
TOP : Aqualis Braemar (+16% CA 2021 doublé ainsi que EBIT), China Lonyuan (+12%), Solid Power (+10 % partenariat avec SK Innovation pour les tests, première ligne de fabrication pilote achevée).
), Eneti (+9%, nouveaux contrats)
FLOP : Flat Glass Group (-8%)

        Matériaux :
Minières : Les cours de matières premières poursuivent leur bond et les minières avec :
Eramet (+27%) CA 2021 +31%, EBITDA doublé. Le Nickel s’envole pour de bonnes raisons (besoins importants pour le changement énergétique, et 17% de la productions provenant de Russie) et de mauvaises (Un ex-milliardaire chinois a provoqué un short squeeze avec des positions à la baisse sur le cours, et dans une moindre mesure des rumeurs évoquant un bloquage des stocks par Elon Musk qui a passé des contrats d’approvisionnement longue durée pour Tesla)


Anglo Pacific Group (+25%) flux de redevances doublé,
Liontown Resources (+24%) forages Li encourageants et pas de dette,
Pilbara Minerals (+14%) co-entreprise avec Calix pour la purification du Lithium,
Metals X (+11%) CA x2 et résultat x4, l’étain s’envole.
Energy Fuels (+15%) engrange des bénéfices sur ses productions dont les prix augmentent (oxyde de néodyme-praséodyme NdPr+ 112 %, oxyde de vanadium V2O5 +62 %, mais garde toujours son uranium en réserve, en embuscade devant la spéculation sur l’uranium initiée en septembre dernier par des groupes financiers comme Sprott Physical Uranium Trust et qui redouble avec la guerre.

Agricoles : AdecoAgro (+29%, CA 2021 +33%, EBITDA +28%), Archer-Daniels-Midland (+15%), Nutrien (+20% La production de potasse devrait augmenter de 20 % en 2022 par rapport à 2020 et représenter plus de 70 % de la production mondiale ajoutée), Verde Agritech (+6%)

Métaux : Mes entreprises réussissent plus ou moins pour l’instant à répercuter la hausse des matières premières… De Freeport McMoran (+7%) à Constellium (-7%) en passant par Arcellor Mital (+4%) et Jacquet Metals (+1%).

        Santé mentale :
TOP : hausses (rebonds) spéculatives pour les biotechs :
Cortexyme (+42% petites avancées de phase 1, mais on est tombé si bas…),
Karuna Therapeutics (+22%, finances ok pour les phase3 qui devraient aboutir en 2022.
Par contre, vrais hausses continues pour les entreprises d’évaluation cognitive :
Cambridge Cognition (+27% a remporté un contrat d’1 M£ avec une société pharmaceutique "top 10" pour fournir des évaluations cognitives numériques pour un essai pivot de phase 3 sur les maladies auto-immunes),
Cogstate (+11%)

FLOP :
Les psychédéliques en baisse alors qu’elles mènent la consolidation du marché ! Trop d’endettement ?
Cresco Labs (-6%) devient un leader du marché du cannabinnoïde US avec l’acquisition de Columbia Care pour 2 milliard $.
Incannex Healthcare (-14%) la société australienne de développement de médicaments cannabinoïdes et psychédéliques a fait un x5 le jour où elle a annoncé qu’elle paierait 93 millions $ pour acquérir APIRx Pharmaceutical avec un beau pipeline. Retombés aussi sec.
ReliqHealth (-14%) malgré un CA Q4 +36% et la poursuite de l’expansion de son activité de télémédecine aux USA.

        Génomique Synthétique :
TOP : Illumina (+8% nombreux investissements dans des startups génomiques), Codexis (+5% CA en petite mais solide hausse)
FLOP : Codex DNA (-50% revenus en hausse mais bien moindre que les pertes…) je renforce, Genscript (-19%), GinkgoBioworks (-9%) rachats trop précoces ? Tant pis j’y crois.

        Finance :
Seule hausse : S&P Global (+11%)
FLOP : Signature Bank (-14% corrige de sa hausse de février, mais ses anticipations pour 2022 sont bonnes), Wells Fargo (-9%)

        Semi-conducteurs :
TOP : Shinko Electric (+15%), Kulicke and Soffa Industries (+7%)
Le reste est dans l’expectative (perturbations de matériaux comme le néon ukrainien, Taiwan méfiant)

        Cybersécurité :
Rachat de Crowdstrike au milieu de son mois à +18 %. Partenariat élargi avec Cloudflare et craintes sur des cyberattaques russes.

C’est ainsi que nous entrâmes dans le printemps
Tandis que le bouffon résistait au tyran.
Mais dans une guerre ne sont que des perdants
Tant l’enjeu en est plus cruel que d’argent. 

Dernière modification par CroissanceVerte (04/04/2022 19h28)


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Favoris 1   [+6]    #646 07/04/2022 20h52

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LA QUÊTE DU GRAAL OSMOTIQUE


Oyez, oyez, braves gens, oyez la merveille naturelle de l’osmose :
Si deux solutions aqueuses ayant une concentration saline différente sont séparées par une membrane semi-perméable, l’eau migre spontanément vers la solution la plus concentrée en sel. L’équilibre s’établit à la pression osmotique. Plus l’eau est chargée en sels, plus la pression osmotique est élevée.



La quête de l’OSMOSE INVERSE


Oyez la misère des sans eau :


ONU (résumé par moi) a écrit :

AUJOURD’HUI : Plus de 845 millions de personnes vivent actuellement dans une grave pénurie d’eau. Au cours des deux dernières décennies, la fonte des glaciers a dépassé 50 cm d’équivalent eau chaque année et le stockage des eaux souterraines a diminué dans de nombreuses régions du monde, en grande partie pour l’irrigation des cultures. Entre 1970 et 2019, 7 % de tous les « événements catastrophiques » étaient liés à la sécheresse, mais ils ont induits 34 % des décès dus aux catastrophes, en particulier en Afrique. Entre 1983 et 2009, les trois quarts de la superficie mondiale cultivée ont subi des pertes de rendement à cause de la sécheresse, pour un coût 166 milliard $.

GIEC (résumé par moi) a écrit :

DEMAIN : Le changement climatique va amplifier les pénuries d’eau par des sécheresses plus fréquentes et plus intenses, l’accélération de la fonte des glaciers, une diminution plus rapide des nappes phréatiques et la détérioration de la qualité de l’eau. Dans les décennies à venir, 3 milliards de personnes pourraient être confrontées à une pénurie d’eau. La sécheresse agricole extrême dans de vastes régions d’Amérique du Nord et du Sud, de la Méditerranée et de l’Eurasie va tripler par rapport aux conditions actuelles.

Oyez le miracle de l’osmose inverse !


Pour palier à ces pénuries, au-delà des économies d’eau, il y a deux moyens : le recyclage des eaux usées, et le déssalement. Historiquement les principales techniques pour rendre l’eau salée propre à la consommation humaine sont :
* Le dessalement thermique (dans ses variantes MSF et MED) qui consiste à distiller (évaporer et condenser l’eau par étapes) l’eau de mer.
* L’électrodialyse, qui utilise une alternance de membranes filtrantes sur le trajet des ions du sel dissous, déplacés par un champ électrique.
* L’osmose inverse: si on applique une pression sur l’eau de mer, la quantité d’eau transférée par osmose diminue. Au-delà de la pression osmotique, le flux d’eau s’inverse de la solution concentrée vers la solution diluée. Avec une forte pression (entre 50 et 80 bars), le sel et les impuretés sont piégés par la membrane (diamètre des pores de l’ordre du millième de micromètre) et seules les molécules d’eau peuvent la traverser, fournissant de l’eau douce.



Le dessalement est particulièrement important dans les climats arides et semi-arides, les villes côtières et les petits États insulaires. Il existe aujourd’hui déjà 16 000 usines de dessalement opérationnelles dans le monde, avec une production de 95 millions de m3  par jour en 2017. La moitié est pour l’instant concentrée dans la région arabe, mais elle va rapidement devoir s’étendre très largement pour notamment permettre l’alimentation en eau potable de 50 % (146) des grandes villes du monde, sans compter l’irrigation (dans l’île de Grande Canarie  30 % des la surface agricole est irriguée avec de l’eau dessalée). Le taux de croissance actuel de 9%/an de ce marché est donc appelé au minimum à se maintenir jusqu’en 2050…



Oyez les vils obstacles qui salissent la quête !


L’Energie :
Plus économe en énergie que les autres approches, l’osmose inverse est plus largement utilisée. Cependant, le pourcentage de l’approvisionnement mondial en eau par désalinisation utilise un pourcentage presque équivalent de la consommation mondiale d’électricité (et seulement 1 %  provient de sources renouvelables). La croissance attendue du dessalement, s’il reste alimenté par des énergies fossiles, va provoquer une augmentation de 180% des émissions de carbone d’ici 2040. A contrario, grâce à la diminution de leur coût, l’utilisation d’énergies renouvelables pourrait faire passer le coût actualisé moyen global de l’eau dessalée de 2,4 €/m3 en 2015 à environ 1,05€/m3 d’ici 2050.

La saumure :
Le dessalement laisse derrière lui du sel et d’autres impuretés et produits chimiques. La majeure partie est rejetée dans l’eau, soit environ 142 millions de mètres cubes de saumure chaque jour actuellement. En raison de sa concentration dense, la saumure coule et se répand le long du fond marin, où elle peut interférer avec des écosystèmes marins entiers. Il est particulièrement nocif dans les mers semi-fermées comme le golfe Persique.

Oyez la geste des chevaliers d’industrie qui se sont lancés dans la quête de l’osmose pour donner à boire au monde !


Ecuyers : Equipementiers en filtres
Aquaporin A/S (CPH:AQP) danois
Nitto Denko (TYO:6988)
Woongjin Co., Ltd. (016880.KS)
Toyobo (TYO:3101)
Toray Industries (TYO:3402)
LiqTech International, Inc. (LIQT)

Non cotés :
Koch Separation Solutions, Fluid Technology Solutions, Oasys Water, Porifera, Hydroxsys.

Chevaliers :



2 pure players…
Energy Recovery Inc. (ERII) Californie
Consolidated Water Co (CWCO) Caraïbes

… et de nombreux conglomérats actifs dans la gestion de l’eau, voire plus largement dans les infrastructures, qui rachètent à tour de bras les spécialistes de la désalinisation :
Veolia Environnement (VIE) premier desalinisateur du monde, qui vient en plus de racheter Suez, bien que la filliale Degrémont semble être restée dans le reliquat…
Doosan Heavy Industries (034020.KS)
GE (GE)
Acciona (ANA.MC)
Hitachi Zosen (7004.TYO) qui a racheté l’australien Osmoflo
VA Tech Wabag (WABAG.NS)
Webuild (WBD.MI) par sa filiale Fisia Italimpianti
FCC (FCC.MC) qui a racheté Aqualia
SafBon Water Service Inc. (300262.SZ)
Sacyr Vallehermoso (SCIR.MC) via sa filiale Sadyt
ACWA Power Co (TADAWUL : 2082)
Ecolab (ECL) qui a racheté Aquatech
H2O Innovation (ALHEO)
DeepVerge Plc (DVRG) qui a racheté Modern Water plc (MWG)
Brookfield Infrastructure Partners (BIP) qui a racheté Poseidon Water LLC
GS Engineering (006360.KS) par sa filiale GS Inima
Ferrovial SA (BME : FER.MC) via sa filliale Cadagua
Nomura Micro Science Co., Ltd. (6254.T)
Kurita Water Industries Ltd. (6370.T)
Tedagua vient d’être racheté par Vinci (DG) à ACS (ACS.MC), mais il semble que les usines de désalinisation existantes restent chez ACS…
IDE Technologies est une co-entreprise de Israel Chemical (ICL) et Delek Group Ltd. (DELKY)

Hyflux (HYFXF) Société singapourienne récemment déclarée en faillite.

Non cotés :
Abengoa(Espagne), Metito (UAE), Wetico (Arabie Saoudite), Technologies IDE (Israel), HWTT (Chine), Biwater (UK), AquaVenture Holdings (WAAS) a été rachetée par Culligan…

La quête de l’ENERGIE OSMOTIQUE


Oyez le miracle de l’énergie osmotique !


Le phénomène naturel d’osmose entre deux milieux aqueux de salinité différente à travers une membrane échangeuse d’ions pourrait aussi être exploité en récupérant l’énergie de ce transfert d’ions (électrodialyse inverse), ou en exploitant la pression osmotique pour faire tourner une turbine (osmose à pression retardée)…

On a calculé que potentiellement l’énergie dégagée par 1 m3 d’eau douce serait comparable à celle dégagée par le même 1 m3 tombant d’une hauteur de 260 m. Cette énergie a l’avantage de ne pas être intermittente comme le solaire et l’éolien. Le potentiel global pourrait atteindre 1650 Twh/an.

L’énergie produite augmente avec la différence de salinité de l’eau de mer, ce qui permet d’identifier les zones du globe les plus propices à l’installation d’usine osmotiques, à condition d’y trouver des embouchures de fleuve, bien entendu…


Oyez l’obstacle qui retarde la quête !


Dans l’état actuel de la technologie, l’efficacité des membranes atteint 3 W/m2 en laboratoire mais seulement 1 W/m2 en production, et il faudrait atteindre 5  W/m² pour les rendre compétitive avec d’autres sources d’énergie. La surface des membranes représente également un challenge, ainsi que leur résistance et au final leur coût. De nombreuses startups travaillent à améliorer les membranes, ainsi que des équipementiers cités plus haut, comme Aquaporin.

Oyez la geste des chevaliers d’industrie qui se sont lancés dans la quête de l’osmose pour donner de l’énergie propre au monde !


En 2009,  la compagnie publique norvégienne Statkraft a réalisé la première usine pilote de production d’énergie osmotique de 4 kilowatts, elle a tenté ensuite de construire une autre centrale plus grande pour alimenter tout un village. Mais en 2014, Statkraft a fermé l’usine et abandonné ces plans, invoquant un faible rapport coût-efficacité.

En 2014, une co-entreprise de Fujifilm (4901) et de la startup RedStack basée aux Pays-Bas a ouvert une usine osmotique de 50 kWsur une digue qui sépare la mer du Nord salée de la baie d’eau douce d’IJsselmeer. Elle envisage aujourd’hui de passer à l’échelle du 1 MW.

Au Danemark, une usine pilote est actuellement en construction par la société SaltPower.

La dernière annonce en date est celle de la startup française  Sweetch Energy qui va construire en 2023 un pilote industriel de centrale osmotique dans le delta du Rhône, avec une membrane innovante à mailles nano qui aurait, selon ses concepteurs, des performances vingt fois supérieures et un coût du matériau 100 % biosourcé, 5 à 10 fois moindre. La construction sera réalisée en partenariat avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR), premier producteur français d’énergie exclusivement renouvelable (15 TWh) et concessionnaire du Rhône (jusqu’en 2041) pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages agricoles. Elle est détenue par Engie (49,97 %)  et la Caisse des dépôts et consignations (33,20 %).
Les entreprises estiment le potentiel du delta du Rhône à 4 Twh/an…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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#647 07/04/2022 22h31

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Bonsoir,
Avez vous une étude sur  l’impact sur la faune et la flore de ce procédé?

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#648 08/04/2022 00h13

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INTP

Bonjour CroissanceVerte.

Merci pour vos messages particulièrement bien écrits, sourcés, et construits, ce qui les rend intéressants.

J’ai une question (une remarque) sur le coût énergétique de l’osmose inverse.

Vous indiquez un coût (en euros, on est bien d’accord) d’environ 2€ / M3 pouvant progressivement baisser vers 1€/M3.

S’agit-il du coût industriel total de désalinisation ? Ou de la seule part énergétique de ce coût ?

Parce qu’on peut lire ailleurs (par exemple sur Wiki), que l’énergie nécessaire pour dessaliniser 1 M3 d’eau ( de mer ?) est environ de 4 kWh.

Nous, particuliers français, on doit le payer 18 c€ notre kWh. (Moins cher que d’autres qui en auraient plus besoin : conséquence de nos choix politiques de sources énergétiques). Mais un industriel le paye lui environ 3 fois moins cher que ça ( toujours en France ). De sorte que le coût de l’énergie électrique  dans le coût de la désalinisation d’un M3 d’eau de mer doit être approx à 24 c€ / M3.

Du coup, ça fait pas beaucoup. ( Quand on sait qu’en tant que particulier, on me facture ma flotte 4 € / M3 ).

OK, c’est pas avec un coût comme ça qu’on arrose un champ de maïs, mais on peut essayer de donner à boire à des gens.

Merci de me corriger si mes ordres de grandeur sont déconnants.

PS / Edit : On dit dessaler ou dessaliniser ?

Dernière modification par Asinus (08/04/2022 19h44)


Asinus ad lapidem non bis offendit eundem

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[+3]    #649 08/04/2022 20h40

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INFJ

********  HEBDOMA-VERT  ********


NOUVEAUX VERTS :


RLF AgTech (RLF : ASX) Société australienne spécialisée dans la formulation de produits de nutrition végétale pour améliorer la qualité et le rendement des cultures, et sa filiale à 100% RLF Carbon dans les crédits carbone, le 12 avril.

CHAMPIONS VERTS :


Semaine de sur-performances variées, sauf en France et aux USA ….

HydrogenPro AS +43 % hydrogène vert norvégien
SolarWorld AG +30 % équipements solaires allemand
Simris Alg AB +27 % nutrition à base d’algues suédois
Invinity Energy Systems plc +23 % batteries anglaises
Volt Power Group +20 % équipementier EnR australien
AlgoWatt Spa +19 % services EnR italien
Eolus Vind +19 % éolien suédois
Evironmental Waste International +18 % recyclage canadien
Aeris Environmental +18 % traitement de l’air australien
Energia, Innovacion y Desarrollo Fotovoltaico +15 % solaire espagnol
Everfuel AS +15 % stations hydrogènes norvégiennes
Envitec Biogas +14 % équipementier biogaz allemand

CHAMPIONS DE LA CROISSANCE VERTE 2022 - LES ECHOS


Pour la sixième année consécutive, les Echos et Statista ont lancé une grande enquête visant à répertorier les 500 entreprises ayant réalisé les plus belles trajectoires de croissance entre 2017 et 2020.

Parmi elles, 6% relèvent de la Croissance Verte, dont seulement 3 cotées pour l’instant…

Fermentalg (+1.199% entre 2017 et 2020)
Les constructeurs du bois (+480%)
Agripower France (+208%)

     Conseil en transition Ecologique :
G-ON (+598%)
Eco CO2 (+365%)
Idetec Environnement (+77%)

     Traitement de l’air
Cogeclim Energies (+202%)
Conforthermic (+148%)

     Construction bois :
Ingenierie Bois Noroy (+177%)
Spécialiste Bois Matériaux (+115%)
Gallin Bois (+96%)
Elan bâtisseur (+61%)
Home Plus (+51%)

     Environnement :
Pro Hygiène Solution (+153%)
Aprotek (+80%)
HESUS (+71%)
Centre de Récupération du Libournais (+58%)
Trialp SA (+44%)

     Energie :
Acteam ENR (+1967%)
JL & P (+1587%)
Eqinov (+696%)
Prodeval (+525%)
Opéra Energie (+427%)
XL Energies (+315%)
Be Atex (+114%)
Eolia (+86%)
Terre et Lac (211%)
Selectra (+159%)
FlexFuel Energy Development (+158%)
Sepale (+58%)
Incub’Ethic (+50%)

COURRIER DES LECTEURS :


@toto27 :

Sur l’impact environnemental de la saumure, une petite synthèse pédagogique en français datant de 2014 rappelle que :
Lorsque la saumure est rejetée sans dilution, elle est composée des mêmes éléments que l’eau de mer à double concentration et induit donc une augmentation de la concentration en sel autour de la zone de rejet (de 5 à 10 g/l) et peut même aboutir à la formation d’un système stratifié de couches de plus en plus salées en allant vers le fond, ce qui peut provoquer anoxie et obscurcissement de l’eau.
Lorsque la saumure est rejetée sans traitement, elle inclut en plus aussi des antitartres, des coagulants et des produits agressifs de nettoyage (tensioactifs, produits acides ou basiques, agents chélatants des métaux).

Cependant, on manque encore souvent d’études scientifiques de terrain fouillées pour estimer les impacts sur la faune et la flore, et par exemple :
*Une étude rétrospective menée à Chypre - qui utilise depuis longtemps des désalinisateurs (et donc d’ancienne génération) - a montré une forte régression des herbier de Posidonies.
*Une étude fouillée sur Carlsbad la plus grande usine américaine, plus récente et bien intégrée a montré une sursalinité de 2,7 g/l sur les 33,2 g/l normales, mais aucun changement significatif dans les indicateurs biologiques évalués.

Des préconisations devraient être respectées, comme :
Eviter les écosystèmes marins fragiles comme les récifs coralliens et les mangroves.
Utiliser des technologies de rejet diffus comme des diffuseurs Venturi.
Associer les stations de dessalement à des stations d’épuration.


Mais la meilleure précaution serait d’exploiter cette saumure, au lieu de la rejeter !
On peut l’utiliser directement dans des applications spécifiques, telles que la biotechnologie des microalgues.
Mais surtout, contrairement à la croyance populaire, l’eau de mer est bien plus que de l’eau et du chlorure de sodium. Elle contient également en quantités non négligeables du magnésium ou du lithium, mais aussi des composés utiles à l’industrie comme les carbonates et sulfates de calcium, l’acide chlorhydrique,l’hydroxyde de sodium ou l’hypochlorite de sodium. Et même de l’uranium, du césium ou du rubidium…
De plus, la saumure peut également être utilisée pour capturer le CO2 en produisant des sous-produits tels que le bicarbonate de sodium.
De telles ré-utilisations ne sont encore qu’à l’échelle du laboratoire ou de l’usine pilote. Dans de nombreux cas, des avancées spécifiques sont nécessaires concernant les performances des membranes sélectives ou l’optimisation des procédés.

@Asinus :

On peut employer dessaler, dessaliniser ou désaliniser…
Mais il est vrai que ces derniers termes font plus techniques, et moins connotés morue ou kayak que le premier !

Pour ce qui est des 1€/m3, il s’agit d’un objectif de coût total de la désalinisation, et de nombreux paramètres interviennent qui peuvent conduire à des résultats assez différents. Par exemple :
* La grande variabilité du prix de l’énergie (entre une station alimentée au pétrole local en Arabie saoudite ou avec une électricité parfaitement décarbonnée dans une ile perdue).
* Des variantes technologiques importantes (Osmose Inverse à plus ou moins haute pression, osmotiquement assistée, ou en en cascade, distillation membranaire, membranes autonettoyantes, etc.).
* Un facteur d’échelle important.
* Un facteur régional, climatique, etc.




Selon les études que j’ai pu lire, l’énergie représenterait de 25 % à 45 % du coût de la désalinisation. Si l’on prend en compte tous les coûts financiers et de construction, sans même parler d’une gestion évoluée des déchets, je retiendrais plutôt le bas de la fourchette.

Votre calcul tombe donc assez juste à 1€/m3.

Mais tout est relatif. Ma flotte à moi est à 1€ et des poussières pour l’instant, sans dessalage  !


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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[+2]    #650 09/04/2022 09h23

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INFJ

CHERE EAU


Pour répondre à des interrogations suscitées par le prix de l’eau indiqué dans mon message précédent :

Le tarif de l’eau distribuée est très inégal : il dépend de nombreux facteurs locaux comme la qualité de l’eau brute prélevée, la densité de population, la taille de la collectivité, les équipements techniques, les décisions et objectifs locaux en matière de gestion et de qualité du service d’eau, etc… Cela conduit à un rapport de 1 à 5 selon les communes !

On peut évoquer bien sur à ce propos la relative opacité de la gestion triopolistique de l’eau dans notre pays (Veolia, Suez, Saur) dénoncée depuis bien longtemps par la défense des consommateurs, et encore l’an dernier par un rapport parlementaire. Mais on peut constater aussi que certaines communes l’affronte avec succès, que ce soit comme Antibes en forçant le bras de Veolia, ou bien en prenant de l’indépendance, comme de plus en plus de collectivités qui reprennent la gestion de l’eau en régie publique (40 % sur l’ensemble du pays en 2019 contre 28 % en 2000).
Du point de vue investisseurs, la baisse de facture des usagers ainsi obtenue se fait au détriment des bénéfices de Veolia et du dividende de ses actionnaires !

En passant, notons aussi que la facture d’eau n’est pas la seule composante du "prix de l’eau" (taxe de gestion des eaux pluviales urbaines, taxe Gemapi, taxe sur l’indemnisation des catastrophes naturelles,  taxe additionnelle à la taxe d’aménagement départementale, dépollution des rejets agricoles et industriels…)



Le tarif de nos factures se décompose en :
* Charges directes du service d’eau potable (30 à 40%)
* Charges directes du service d’assainissement collectif (40 à 50%)
* Taxes et redevances (+ ou - 21%)

Les coûts liés à l’assainissement des eaux usées dépendent aussi de la sensibilité du milieu récepteur (une rivière, un plan d’eau, une eau côtière, etc.) et des capacités d’auto-épuration du milieu. Ce sont eux qui ont tendance à augmenter le plus, comme l’illustre le cas du SEDIF (Ile de France).



Pour les quelques 20% des français qui ne peuvent être raccordés à un réseau d’assainissement publique mais doivent faire construire et entretenir une fosse septique, ils ne sont pas assujettis à ces charges, mais seulement à des contrôles par les SPANC, qui sont eux aussi très variables, pour des raisons encore plus obscures. Ces contraintes d’entretien et de contrôle n’apparaissent pas sur les factures d’eau, d’où un tarif affiché 40 à 50% plus faible.

Incidemment on peut remarquer une relation entre le prix de l’eau et le niveau de consommation (ce qui lisse le budget moyen en eau des consommateurs au niveau national), mais cela n’est pas seulement dû à une plus grande sobriété contrainte de la population qui paye le tarif le plus élevé mais aussi à des raisons climatiques.



Le changement climatique va renforcer des tensions sur l’approvisionnement en eau sur notre territoire. Le prix de l’eau en sera bien sur affecté.


Selon le rapport parlementaire de 2019 sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050, on doit s’attendre à :

- une baisse significative de la recharge des nappes. Les résultats sont assez différents selon les régions, mais ils ne sont bons quasiment nulle part. La baisse moyenne de la recharge pour la France dans son ensemble sera de 10 à 25 %. Elle sera particulièrement marquée pour le bassin de la Loire, où elle atteindra 25 à 30 %, et pour le Sud-Ouest (-30 à -50 %) ;



- une baisse du débit moyen annuel des cours d’eau sur toute la métropole. Pour une majorité de points de mesure, le débit moyen annuel pourrait baisser de l’ordre de 10 à 40 %. Les modèles projettent une diminution particulièrement marquée du débit moyen annuel pour les cours d’eau des contreforts pyrénéens et, dans une moindre mesure, de la majorité du district hydrographique Seine-Normandie, avec des diminutions simulées comprises entre -10 et -60 % ;



- les débits d’étiages seront par ailleurs plus sévères, plus longs et plus précoces, avec des débits estivaux réduits de 30 à 60 %. Ainsi, le Rhône à Beaucaire pourrait subir une baisse du débit minimum mensuel quinquennal jusqu’à -50%. Pour la Seine, on s’attend à une baisse du débit moyen annuel à Paris comprise entre -10 et -50 %, mais à un recul du débit minimum mensuel quinquennal pouvant atteindre jusqu’à -70%.

Cette raréfaction de « l’eau bleue », c’est-à-dire de l’eau sur laquelle il est possible d’opérer un prélèvement, trouve ses origines principales dans une diminution de la « pluie efficace », c’est-à-dire de la part des précipitations qui recharge les nappes par infiltration ou qui ruisselle jusqu’aux cours d’eau et aux lacs. Cela tient aux changements qui affectent les précipitations, mais surtout à l’intensification des phénomènes d’évapotranspiration aboutissant à retenir dans les sols superficiels une part plus importante des précipitations, au détriment de l’alimentation des nappes.

Dernière modification par CroissanceVerte (10/04/2022 03h59)


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