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Communauté des investisseurs heureux (depuis 2010)

Echanges courtois, réfléchis, sans jugement moral, sur l’investissement patrimonial pour devenir rentier, s'enrichir et l’optimisation de patrimoine

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[+2]    #1 13/01/2022 07h46

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Bonjour,
Je lance cette discussion car j’ai eu cette idée de devenir producteur de petite hydroélectricité au fil de l’eau. Puisque la transition énergétique se fera avec plus d’électricité , de plus décarbonée.

Avez vous envisagé cela?
Avez vous entamé des démarches?

Quelles sont les difficultés, les risques?

Si dans la communauté, certains ont des informations à partager, merci pour vos contributions.

Un document de 2018 indique les difficultés croissantes de ce secteur à se rentabiliser.

mais qu’en est il en 2022?

brochure petite hydro-2018

Dernière modification par lamante (13/01/2022 08h45)

Mots-clés : au fil de l'eau, hydroélectricité, production vente electricité

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Favoris 1   [+1]    #2 13/01/2022 08h34

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ENTJ

Bonjour Lamanthe,

Oui j’y ai réfléchis en long en large et en travers. D’une part pour l’aspect financier, d’autre part pour la possible qualité de vie : il est parfois possible d’habiter sur place donc en bord de rivière avec des activités nautiques (et des gîtes…).
Ce qui m’a rebuté :
- les aspects réglementaires ; et pourtant c’est un peu ma partie, j’ai des contacts coté administration (justement ?) tant en DREAL (ma conjointe travaille en maigre partie dans ce domaine) que DDT ou ONF et consorts ; je me demande si quelqu’un à une vision globale sur la question de la petite hydroélectricité et des droits qui vont avec coté administration. J’en doute.
- Il vaut mieux être formé à l’hydroélectricité et à un mnimum de maintenance ; cela me semble "jouable" ;
- le changement climatique réduit beaucoup les périodes de turbinage est donc baisse la rentabilité ;
- si vous avez des connaissances techniques et comptables suffisantes pour apprécier la rentabilité de ce genre d’affaire je suis mille fois preneur wink ! La seule fois où j’ai eu un dossier en main ce fût dans le cadre d’un contentieux ou l’exploitant voulait démontrer à l’administration que sa rentablité à 25 ans était mise à mal par la décision de l’administration (je n’ai rien fait : pas compétent) : gloups !


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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[+1]    #3 13/01/2022 08h49

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J’ai travaillé un peu sur ce sujet il y a une vingtaine d’années. Je peux vous dire quelques infos :
-je confirme la complexité technique et administrativo-juridique.
- il y a un petit monde de passionnés, souvent fortunés, qui connaît la micro-hydraulique comme sa poche. Mais alors vraiment passionnés. Qui connaissent vraiment comme leur poche. Si vous n’en faites pas partie, vous avez beaucoup de retard sur eux. Mais alors vraiment beaucoup de retard.
- Voici l’anecdote que m’a rapporté un bureau d’études spécialisé en micro-hydraulique :

Le responsable du bureau d’études a écrit :

Je connais M. Dupont depuis 20 ans. C’est un client et quasiment un ami. Je savais qu’il avait en projet d’acheter une centrale micro-hydraulique (une de plus). Comme tout fuite de confidentialité aurait pu faire échouer les négociations ou augmenter le prix, il restait extrêmement discret sur ses démarches. Pour autant, d’après une ou deux indications qu’il avait laissé échappé, je pensais qu’il voulait acheter la centrale de Trifouillis. Naturellement, même en pensant avoir deviné, je n’en parlais à personne.
Un peu plus tard, il m’a annoncé avoir acheté la centrale de Tramoulin. C’est alors que j’ai compris qu’il avait volontairement laissé échappé des informations erronées, pour m’induire en erreur sur la centrale qu’il voulait acheter. Même moi, son bureau d’études et ami fidèle, il fallait que j’ignore tout tant que ce n’était pas signé !

Voici donc un domaine d’affaires où le silence est d’or. Du coup, en parler sur un forum…

Dernière modification par Bernard2K (13/01/2022 08h58)


Ce qu'il y a de bien avec les vacances, c'est que ça donne du temps pour travailler.

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[+1]    #4 13/01/2022 10h23

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Sans oublier les recours des écologistes et des pêcheurs du coin, parce que tout le monde veut de l’énergie renouvelable … mais pas près de chez lui ( NIMBY : Not In My Back Yard ).

Allier : 550 citoyens en guerre contre un projet de micro-centrale hydroélectrique à Ébreuil

SAINT-CHAPTES Une microcentrale hydroélectrique sur le Gardon ? L’opposition dit non - Objectif Gard

https://alpesdusud.alpes1.com/news/haut … etit-tabuc

https://www.truites-et-cie.fr/article/e … e-la-lecon

Dernière modification par Oblible (13/01/2022 11h04)


Parrain Interactive Brokers ( par MP ) - Déclaration fiscale IBKR Degiro Trade Republic  - Parrain Qonto ( par MP ) -- La bible des obligations

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[+7]    #5 13/01/2022 21h39

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J’ai assisté pendant une dizaine d’années à tous les conseils d’administration d’un regroupement de petites entreprises de l’énergie visant à développer une société dans l’hydro.

Cela a commencé par le rachat de petites installations (aussi bas que 300 kW) pour finir à la 10eme année par un gros rachat qui en a fait le 4eme hydroélectricien français (certes très loin derrière les 3 premiers).

Ce que j’en ai retenu :

- Même si on peut avoir des obligations d’achats comme en photovoltaique ou éolien, l’hydro c’est un métier beaucoup moins passif. Le gardien d’un barrage, même petit a du boulot : embacles, branches qui arrivent, à nettoyer sans arret pour ne pas perdre de production.
Cela reste des machines tournantes qui peuvent par ailleurs être un peu capricieuses, d’autant plus qu’elles ne sont pas toujours de 1ère jeunesse.

- Il faut aimer dialoguer avec des administrations, et c’est fatigant. Même si ça peut permettre de faire des bonnes affaires : un des barrages racheté au meilleur prix l’avait été parce que le précédent propriétaire ne voulait (ou n’avait pas les moyens) de construire une passe à poissons, alors que les délais que lui avaient laissé les services publics pour se mettre aux normes expiraient.

- L’embauche d’un gardien ou d’une presta est rentable à partir de 500 kW. Et c’est indispensable pour ne pas perdre de productions aux moments critiques.
Seul alternative plusieurs installations plus petites dans un périmètre réduit.

- Même avec les moyens d’une entreprise, on a parfois du laisser des installations arrêtées pendant 2 mois (le temps d’avoir la pièce, etc.) avant de pouvoir les redémarrer. Quand ça tombe sur les mois d’hiver où l’électricité se vend le plus cher, c’est ballot et le résultat de l’année pour l’installation en question est foutu. Si on se projette dans la situation d’un particulier qui lui ne foisonnerait pas sur plusieurs installations mais n’en aurait qu’une seule avec ses charges fixes…

  - Mais à partir de 500 kW, les gros sont aussi dessus les installations. Et il y en a pas mal qui ne font pas ça pour la renta, donc ils surpayent… Oui, il y avait beaucoup de gros énergéticiens étrangers qui achetaient quelques petits barrages au cas où… Le au cas où étant, si, sur un malentendu, les concessions hydroelectriques françaises finissent pas être ouvertes à la concurrence un jour (ça aurait du être dejà il y a qqs années en "théorie européenne"), ils pourront alors clamer " on a de l’hydro en France, donc on a de l’expérience" pour améliorer leur dossier.

- Cela a fait comme la bourse et l’immo, plus les taux baissaient, plus les valos en multiple de CA ont augmenté entre 2010 et 2020.

- Monde de bouche à oreille pour avoir les affaires. Sauf à traiter avec un cabinet spécialisé dans les reventes d’installations hydro, mais il faut déjà avoir les poches pleines car on est pas sur du 100 kW..

- Les risques sur les installations/barrages etc, car ce sont pas des installations toutes jeunes et on ne sait pas trop ce qu’on achète… J’ai vu quelques trucs pas jolis. Et je ne suis plus 100% sûr, mais je crois même me souvenir que c’est arrivé alors qu’on avait pourtant pris la précaution de faire venir des plongeurs inspecter les installations immergées à l’achat.

- Quand on ne rachète pas de l’existant, mais qu’on veut équiper un nouveau seuil, beaucoup d’embuches (ONEMA, etc.). cela peut prendre 5 ans pour avoir une autorisation avec un taux d’échec élevé

- Pour rebondir sur les propos de Bernard2K, au tout début, notre ingénieur chargé de trouver les affaires avait réussi à se fondre parfaitement dans ce monde fermé de la micro-hydro en 1 ou 2 ans. Mais en y passant 100% de son temps, et il n’était pas avare en discussions (un introverti comme moi n’aurait pas sur faire) et ne se refusaient jamais à faire des expéditions sur le terrain de plusieurs jours plusieurs fois par mois, avec parfois même l’arrêt au bar PMU local pour glaner tout ce qu’il pouvait quand il avait eu vent que le barrage du coin était à vendre…

Apres, des gens ont fait fortune dans le domaine. Mais ils n’y allaient pas sur des petites installations, et c’était un métier de chef d’entreprise loin d’etre passif…

Après, reste le loisir de la petite de 50 kW à cote de chez soi si on a l’opportunité : ce sera peut-être bien pour le montrer un jour à ses petits enfants, mais en ratio gain financier/temps passé que multiplie emm**** techniques (et coût associé), ce ne sera pas terrible.

Dernière modification par julien (13/01/2022 22h25)

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#6 15/02/2022 18h55

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Merci à tous.
Sur plusieurs exemples vus sur internet ou sur place, je me rends compte de la faible rentabilité sur la base des tarifs habituels (40€ le Mwh).
A ce tarif on en prends pour 50 ans avant de rembourser les investissements de rénovation.
Donc on ne compte pas l’investissement dans la pierre.
Avec les tarifs d’aujourd’hui c’est plus envisageable, actuellement le prix du Mwh se négocie entre 150 et 200 €. Mais ça ne devrait pas durer mais peut-être pas baisser jusqu’à 40.
Il est essentiel d’investir là dedans mais c’est plus adapté pour les sociétés qui peuvent aller chercher des investisseurs qui cherchent du capital à faible risque sur du long terme, ou les syndicats départementaux d’énergie, les communautés de communes…

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