Situation économique et avenir économique de la France

C’est bien triste pour la France …

Derriere le discours officiel de justification de cette annulation …je soupçonne l’impact du Brexit … Les alliances de longue date de l’Angleterre vont raffermir leurs liens a tous les niveaux - surtout les anciens pays du Commonwealth . Rien de surprenant .

le Premier ministre australien a expliqué à la presse, jeudi, évoquant «non pas un changement d’avis, mais un changement de besoin». Il a donc opté pour une propulsion nucléaire des sous-marins, mais il élargit surtout considérablement le champ du programme d’armement. «Aukus» couvrira d’autres domaines, telle que la coopération dans l’intelligence artificielle et les missiles.

C’est aussi un retour aux fondamentaux pour l’Australie, membre de la très stratégique alliance des Five Eyes regroupant les plus proches alliés de Washington (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni). En 2018, les Britanniques avaient remporté une pharaonique commande australienne de neuf frégates, pour un montant de 24 milliards d’euros.

Contrat de sous-marins annulé entre l?Australie et la France : 56 milliards de mille sabords ? Libération

Apres recherches l’explication la plus logique est que le premier des sous-marins commandes ne sera livre qu’en 2035. Or la menace de la Chine est perçue en Australie comme très proche - et leurs vieux sous-marins devaient être retires en 2026.

Australia urgently needed new subs to replace its six aging Collins-class submarines, which were slated for retirement in 2026. Without subs, Australia would be left vulnerable at a time of increasing tensions with China. But the first Barracuda couldn’t be delivered until 2035 or later, with construction extending into the 2050s.

To avoid a gap, the Australian government announced earlier this year that it would completely rebuild all six of its Collins-class submarines, at a cost of billions.

Why Australia wanted out of its French submarine deal – POLITICO

D’ailleurs les UK ont de l’expertise dans ce genre de sous-marin nucléaire depuis 60 ans rappelle le gouvernement anglais le 15 septembre 2021.

The UK has built and operated world-class nuclear powered submarines for over 60 years,” reads a Sept. 15 British government statement. “We will therefore bring deep expertise and experience to the project through, for example, the work carried out by Rolls Royce near Derby and BAE Systems in Barrow.”

New pact with the US and UK is set to sink Australia?s historic submarine buy from France

Dernière modification par sissi (17/09/2021 13h15)

Ouais ok. Mais là, on est sur une autre dimension. On n’annule pas un contrat de cette envergure comme ça. Ça se joue à un niveau politique très très élevé et géo-stratégique. Pas sur la longueur de la pause-déj.

Maintenant, je comprends les australiens.

Ils sont perdus au fin fond de l’hémisphère sud, avec un voisin qui est récemment devenu super menaçant (la Chine, pour ne pas la citer). Ils ont déjà vécu ça il y a 80 ans. A ce sujet, cf. ici une petite note d’un australien : China threatens Australia with missile attack. Le titre est un peu trompeur (la menace ne venait pas du gouvernement chinois) et peut être un peu parano mais ça pose l’ambiance. Ambiance qui s’est par ailleurs très fortement dégradée au plan économique. Les hausses punitives infligées par la Chine à l’Australie sur les taxes à l’importation ont plombé des pans importants de leur économie (exemple : Australia’s losses from China tariffs in the billions - and counting).

Si j’étais dans leurs pompes et dans ce contexte, avec qui est-ce que je voudrais établir d’étroites relations dans le domaine militaire (notamment le maritime) et devenir super copain, pour les prochaines décennies (au travers d’un pacte de sécurité)? Les États-Unis ou la France? Il n’y a pas photo…

Dernière modification par carignan99 (17/09/2021 19h36)

Je suis étonné que la dette ne soit même pas un sujet de débat politique pour les Présidentielles.

Sans doute un effet collatéral du "quoiqu’il en coûte".

Il est loin le temps (2007) où François Fillon disait : "Je suis à la tête d’un État en faillite, sur le plan financier. Je suis à la tête d’un État qui est, depuis quinze ans, en déficit chronique. Je suis à la tête d’un État, qui n’a jamais voté un budget, en équilibre depuis vingt-cinq ans."

Voilà où on en est :

France a écrit :

À la fin du deuxième trimestre 2021, la dette publique au sens de Maastricht s’établit à 2 762,0 Md€, soit 114,9 % du PIB (118,1 % à la fin du trimestre précédent, la baisse étant principalement due au rebond du PIB lié à la reprise économique). Elle augmente de 23,7 Md€, après +89,0 Md€ au premier trimestre.

En comparaison avec l’Allemagne :

Allemagne a écrit :

Or, en deux ans de crise sanitaire, le pays a contracté 370 milliards d’euros de nouvelles dettes, dont 240 en 2021, et l’endettement public est passé de 59,7% à 75,5% de son PIB.

Un écart abyssal.

Comparaison des pays de l’UE début 2021 :



Les économistes de gauche nous disent que ce n’est pas un pb, puisque les taux sont bas. Mais est-on sûr que les taux resteront bas forever ?

Quand l’épidémie sera définitivement derrière nous, toutes ces disparités redeviendront un pb pour l’UE et surtout pour ajuster la politique monétaire de la BCE : sur quels pays il va falloir se caler ?

On voit dans de nombreux pays des yield curves qui s’envolent (Australie, UK, Canada…) à la première parole hawkish des responsables.
Dès que les banques centrales arrêtent le déluge de liquidités, les taux remontent très vite.

Ca fait bien trop longtemps qu’on laisse Macron faire n’importe quoi avec les finances publiques. Il n’a jamais su gérer son budget personnel, il ne va pas commencer avec l’argent de l’Etat !
Ses réformes sont des pansements là où l’amputation est urgente.
Le manque d’opposition politique économique est flagrant. On est passé d’il n’existe pas d’argent magique à 8 milliards de dépensés rien qu’en tests covid ! Tout cela dans le silence assourdissant des politiciens.

La bonne nouvelle c’est que pour l’instant nous vivons aux crochets de la BCE et qu’avec les PIGS nous formons un ensemble too big to fail.
La contrepartie de ces taux négatifs c’est la fuite en avant : des prix des actifs délirants et ceux qui n’ont pas d’actifs qui s’appauvrissent à vitesse grand V (des jeunes qui souvent n’en ont même pas conscience).

@ProfesseurShadoko : Ils ne font pas n’importe quoi, bien au contraire. Si Dickens était vivant, il écrirait peut-être une suite à ses Great expectations : The great debasement ?

On conditionne activement la nouvelle génération à revoir toutes leurs aspirations à la baisse, que ce soit au niveau du confort matériel et alimentaire (c’est pour la planèèète - dont on pourrait oublier le nom vu qu’il n’est plus jamais mentionné), de l’habitat (toujours loué, fréquemment partagé, et souvent étriqué car dans un centre urbain "densifié"), aspiration professionnelles (gig economy), amoureuses (swipe left, "de toute façon 50% des mariages finissent en divorce", GPA). Même leur façon de mourir ("dans la dignité", c’est à dire exécuté par injection dans un EHPAD sordide).

Ce n’est même plus l’avenir de ces jeunes qu’on vole, mais leur âme.

A la lecture des derniers messages, on semble reparti dans le bal des Cassandres, sur la base d’un passé rêvé mais qui n’a jamais vraiment existé, et sans réelle prise de distance.

Pour contre-balancer un peu (et ne pas regarder que la partie vide de la bouteille à moitié pleine) :
    - la situation actuelle n’est pas idéale, et  présente des aspects inquiétants, mais il n’y a guère de raison de les sur-estimer, ou de considérer comme acquis une catastrophe imminente; de tout temps, il y a eu des risques, y compris systémiques, et un équilibre à la plupart du temps pu être maintenu, même s’il y a parfois eu de grosses secousses/crises.
    - je n’appellerais pas un "abysse" la différence entre 75% et 118% (dette/PIB Allemagne vs France) : ce n’est pas 25% comparé à 1000%…
    - l’habitat des jeunes générations est plus petit que celui auquel aspiraient leurs aînés, mais … souvent bien plus confortable (qui se souvient depuis quand presque tout le monde a une salle de bains, des WC privés, chauffage, etc, jusqu’à des accès réseau à 100mbps ?), idem pour les conditions de travail (rien à voir avec le temps de Germinal, ou même il y a quelques décennies), le confort matériel et alimentaire (et même amoureux) des jeunes générations n’est pas vraiment pire qu’avant (mais leur niveau d’attente, voire d’exigence, a évolué).
    - les conditions de vie de nos anciens : comparez celles d’un(e) nonagénaire en EHPAD avec celle d’un autre logé chez lui … dans les 2 cas la vieillesse est rarement une partie de plaisir, presque tous s’ennuient, et sont nostalgiques de leurs années d’avant, etc.  … mais je ne crois pas que "c’était tellement mieux dans la société d’avant".
    - imaginez-vous vivre (sans faire partie des <1% rentiers ou privilégiés ou aristocrates) en 1950, ou en 1900 ou 1800, ou avant ou à d’autres dates : c’était vraiment tellement mieux, sur tous les points ?

Pour les thèmes de campagne électorale, la dettes n’en est pas un majeur, car elle génère peu d’émotion, impacte peu chaque individu, ne fait pas assez peur, et les moyens d’agir dessus sont difficiles à trouver et peu populaires, quand d’autres thèmes répondent bien mieux à des critères similaires.

@GoodbyLenine : Si je suis Cassandre, seriez-vous Pangloss ?

Je pense qu’il serait stérile de se jeter toutes sortes d’études ou d’articles de presse à la tête. Bien sûr que globalement, cela n’a jamais été facile. En ce moment comme je m’ennuie sur mon rameur je "relis" en version audio Voyage au bout de la nuit et certaines critiques hilarantes de la société de 1914 que j’avais oublié n’ont rien perdu de leur fraîcheur*. Mais il vous suffit d’utiliser votre mémoire, ou de vous aider en regardant des anciens programmes, revues ou films des années 1960 - 1990 pour voir que la zeitgeist n’était pas si maussade et coincée qu’aujourd’hui :

Baromètre de la confiance : les Français toujours méfiants envers leurs institutions - ladepeche.fr

* Ecoutez le futile Princhard, dont le monologue résonne encore étrangement à notre époque où l’on justifie les confinements par : “And if everything we do saves just one life, I’ll be happy.” (Andrew Cuomo)

Princhard a écrit :

“L’attendrissement sur le sort, sur la condition du miteux…” Je vous le dis, petits bonshommes, couillons de la vie, battus, rançonnés, transpirants de toujours, je vous préviens, quand les grands de ce monde se mettent à vous aimer, c’est qu’ils vont vous tourner en saucissons de bataille… C’est le signe… Il est infaillible. C’est par l’affection que ça commence.

Louis XIV lui au moins, qu’on se souvienne, s’en foutait à tout rompre du bon peuple. Quant à Louis XV, du même. Il s’en barbouillait le pourtour anal. On ne vivait pas bien en ce temps-là, certes, les pauvres n’ont jamais bien vécu, mais on ne mettait pas à les étriper l’entêtement et l’acharnement qu’on trouve à nos tyrans d’aujourd’hui. Il n’y a de repos, vous dis-je, pour les petits, que dans le mépris des grands qui ne peuvent penser au peuple que par intérêt ou sadisme…

Dernière modification par doubletrouble (28/10/2021 19h05)