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#376 02/08/2021 13h18

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Pour résumer ma lecture, qui rejoint celle de Kabal.
Si j’ai besoin d’une voiture pour aller au travail, "me transporter au travail" est un service que je souhaite acheter. Une petite citadine à 10K€ remplit ce service, donc ce service peut en quelque sorte être évalué à 10K€.

1 ) Si j’achète une petite citadine, dans la partie actif au sens purement comptable du terme, je devrais mettre "petite citadine" et dans la partie passif, 10.000€
2 ) Si j’achète une voiture de sport, dans la partie actif au sens purement comptable du terme, je devrais mettre "voiture de sport" et dans la partie passif, 50.000€

Mais, dans ma compréhension de son livre, Kiyosaki propose de mettre en actif le service rendu, plutôt que l’objet en lui-même. Ainsi les points précédents deviennent:
1 ) actif = "moyen de transport pour le travail", passif = 10.000€
2 ) actif = "moyen de transport pour le travail", passif = 50.000€
Voilà pourquoi, à mon sens, on peut parler de "passif" dans le cas de la voiture de sport: l’actif est le même, le passif en regard, non.

Le raisonnement est le même pour la maison: une résidence rend le service "logement". Une villa avec piscine aussi, mais pour beaucoup plus cher.
Bien évidemment, ce n’est pas aussi simple: la villa rend à la foi le service "logement", mais aussi une partie de "loisirs" avec la piscine, etc. Cette prise en compte des services rendus est complexe car un bien est très souvent réparti parmi plusieurs services "actifs".

Alors certes, ça ne respecte pas les canons de l’équilibre comptable (et encore, Mopp a émis des réserves à ce sujet), mais le raisonnement est intéressant à garder à l’esprit.
Rappelons que ce livre est un livre destiné aux personnes totalement dans la rat race, ce n’est pas un livre de comptabilité personnelle.

Dernière modification par Faith (02/08/2021 13h25)


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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#377 02/08/2021 13h22

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Bonjour à tous,

Si je risque une simplification extrême ca serait : le TRI d’une RP est généralement plus faible que le TRI d’un investissement (financier ou physique)

Pourquoi ? Car dans une RP au moment du choix le critere TRI n’est généralement meme pas prevu dand le cahier des charges.

Apres pas de doute de mon cote je considére bien ma RP comme un actif.

Et le TRI d’une RP en région parisienne est quand même completement dingue depuis quelques temps donc ca peut meme etre un tres bon actif.

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#378 02/08/2021 13h29

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ESTJ

Tout à fait d’accord ! Et si au TRI de l’investissement financier on retire le cout de la loc pour comparer ce qui est comaprable, je pense que dans l’ensemble, le TRI d’une RP est loin d’etre mauvais. En tout cas, mieux qu’un fond euros à 2% ou d’un livret A à 0.5 %…

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[+1]    #379 02/08/2021 13h43

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QMcorp a écrit :

Dans ce cas il y a deux débats.

Premier débat : en terme comptable, la RP est elle un actif ou un passif. La réponse est actif.

Deuxième débat : la RP est elle un investissement qui rapporte de l’argent (NPV > 0) ou pour élargir la NPV d’un projet d’achat de RP est elle plus grande ou plus faible qu’un autre projet d’investissement. Et la la réponse est : ça dépend de la RP, de son propriétaire, de la conjoncture, bref… le débat n’existe pas car la réponse n’existe pas. Et cela dépendra de chacun.

Un débat peut avoir plusieurs réponses vraies ou aucune. Le but n’est pas d’avoir une réponse juste sur votre deuxième débat mais d’avoir une réponse et de l’expliquer. Après, chacun se fera son opinion. Mais surtout dans ce débat en particulier, ce qui est intéressant c’est comment les gens considèrent leur RP et pourquoi. Car derrière actif/passif, on a une notion d’investissement ou de charges qui peuvent être expliqués. Le topic est intéressant car il ouvre d’autres manières de penser.

@Yumeria : je confirme que parfois les ventes de biens en IdF sont complétement dingues et peuvent en faire des actifs excellents (même pour les nuls comme moi). C’était un grand bonheur pour moi cette folie !

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#380 02/08/2021 13h46

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ENTP

La valeur du marché bouge, surtout sur de longue période.
Et il n’est pas impossible que d’ici là, l’inflation viennent pointer le bout de son nez sur nos produits de conso, comment pourrait évoluer les loyers dans ces configurations ?

Est ce que l’immobilier est plus ou moins risqué qu’un fond en € ? (risqué dans le sens grosse correction qui met 5 ans+ à revenir à son niveau initial)

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[+1]    #381 02/08/2021 14h04

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Je considère la RP comme un actif à rentabilité différée.

Idéalement, il s’agit de planifier la revente dès l’achat. Notamment à Paris et en 1ère couronne parisienne dans les endroits réputés, la RP est une réserve de valeur.

L’exonération de PV à la revente est un argument de poids en France en faveur de l’achat de sa RP.

Au moment de la retraite, le cas idéal est la revente avec forte PV pour racheter une RP (moins volumineuse car plus d’enfants à charge) dans un endroit moins réputé et moins cher et de placer le différentiel pour que ce patrimoine financier soit productif.

La richesse se construit lentement.

A force de ne vouloir détenir que des actifs "immédiatement productifs", on peut perdre de vue l’objectif final et la "big picture" tellement importants en matière de gestion patrimoniale globale.

Dernière modification par RadioInvest (02/08/2021 14h05)


"Il faut de la mesure en toutes choses" Horace.

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[+2]    #382 02/08/2021 14h42

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Bernard2K a écrit :

Bonjour,

ayant enfin lu Père riche père pauvre, je viens mettre mon grain de sel dans la discussion.



Il me semble que tout cela pourrait être expliqué aux lecteurs, plutôt que de les prendre pour des débiles en leur disant : maison = passif = c’est mal, ce qui leur inculque des notions de comptabilité complètement fausses, qu’il faudra qu’ils désapprennent ensuite, s’ils font vraiment l’effort, comme le recommande Kiyosaki, de développer leur intelligence financière, dont le premier item est la comptabilité !

Rétrospectivement, je trouve aussi que ce livre est de bien mauvais conseils.

C’est en partie à cause de cette manière de penser que j’ai reculé encore et encore l’achat d’un pied à terre, alors que n’importe quel imbécile avait compris que vu le niveau des taux, de l’inflation, et du prix de l’immobilier (selon la ville considérée), c’était une opportunité.

1) Compte tenu de la fiscalité en France, pour gagner après impôt de quoi compenser un loyer, il faut un capital placé très élevé !

2) Quand une entreprise paye un loyer, c’est une charge déductible de son résultat imposable. Quand un particulier paye un loyer, il est imposé dessus, puisque ce n’est pas déduit de son revenu fiscal de référence. Du coup, c’est la double-peine pour le locataire : il doit gagner bcp, payer bcp d’impôts, pour "effacer" son loyer.

En comparaison, le propriétaire de sa résidence principale perd seulement la taxe foncière et les intérêts d’emprunt immobilier quand il rembourse son bien immobilier, et seulement la taxe foncière post-remboursement (+ l’entretien du bien évidemment, mais le locataire doit aussi entretenir le bien s’il ne veut pas vivre dans un taudis).

3) Je passe également sur le fait que la vente de la Résidence Principale est exonérée d’impôts en France, quand les autres placements ne le sont pas.

-

Bref, quelques bonnes idées dans le livre, mais si je me base sur mon histoire, le bilan final de sa lecture est négatif, spécialement dans l’environnement français.

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#383 02/08/2021 15h00

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Le difference majeure c’est clairement l’imposition.

Édit je n’avais pas le temps:
- fiscalité à la revente sur plus value éventuelle.
- et surtout fiscalité en cours : loyer payé avec revenus taxés : taxés à fonds perdus. / maison payée = économie des loyers = économie d’impôt sur les revenus / moins value revente : amortie en barème sur l’économie d’imposition des revenus qui payaient le crédit.

Le seul bémol c’est acheter au meilleur prix en intégrant les frais de notaire et de ne pas avoir une TF qui annule l’économie d’impôt (Tranche IR fois loyer équivalent divisé par 100 et multiplié par 12 doit rester inférieur à TF)

Dernière modification par Double6 (02/08/2021 17h31)

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#384 02/08/2021 15h46

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Je n’ai jamais compris pourquoi une RP ne serait pas un actif.

Si on a pas de RP, on doit donc être locataire, à vie.

Si on a une RP, le jour ou elle est payée, beh c’est à nous et on ne doit plus payer de mensualité.

Je connais un tas de gens qui ne sont pas propriétaire, ni leurs parents et grands parents.

Ils ont tous des grosses difficultés.

Moi j’ai ma RP, au dessus de ma tête, la RP de mes parents, encore au dessus la RP de ma grand mère maternelle ainsi que sa maison dans le sud de la France, ainsi que la RP de ma grand mère paternelle.

Il y a donc au dessus de ma tête tout un tas de RP.

Les personnes dont la "RP" n’est pas dans les habitudes familiales n’ont rien de tangible au dessus de la tête.

Cela ne concerne évidemment pas le faible %age de gens qui ont des modes de vie inhabituels (changements de pays/régions fréquents par exemple).

Les défauts de la RP ont été largement discutés et pas mal d’arguments sont tout à fait vrais, mais sur le long terme, je pense que c’est une très bonne chose.

Et dans un cas de coup dur, comme cela est arrivé avec les inondations en Belgique, je peux trouver refuge dans l’une des RP évoquée plus haut.

Il y a donc l’aspect financier, mais également l’aspect sécurisant de faire partie d’une famille ou pratiquement tout le monde a sa RP (90% dans mon cercle familial élargit, et plus de la moitié sont entièrement payées)

-> j’ai même encore l’appartement de mon épouse en Russie au cas ou :-)

Dernière modification par koldoun (02/08/2021 15h52)

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#385 02/08/2021 15h58

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Pour être plus exact il peut effectivement être utile de regarder le rendement net de tout (impôts, charges, etc.) pour comparer l’intérêt de l’acquisition de la RP à d’autres options. Il ne faut pas oublier non plus à quelle assiette ce rendement s’applique (un rendement plus faible peut rapporter plus d’argent s’il s’applique à une assiette plus grande : c’est l’effet de levier). Il est souvent possible de s’endetter plus pour acquérir une RP que pour d’autres investissements.

Pour aller plus loin il est possible d’envisager plusieurs scénarios et d’évaluer les conséquences qu’ils peuvent avoir (chute de l’immobilier de -20% ? Aucune plus ou moins value ? 4% par an ? etc.)
Il y a également des critères moins financiers à jauger : le temps de gestion (la RP est tout de même même un des seuls investissements à crédit ne nécessitant quasiment aucune gestion), le confort de vie à être chez soi, etc.

On est tous d’accord que la décision finale est subjective et dépend des critères et de la situation de chacun smile

@Kabal : par curiosité je suis allé voir la définition de "charge" selon Larousse : il y en a 34 ! Du coup elle n’est pas super explicite leur définition de "passif"… En tout cas je dirais plutôt qu’une RP est un actif qui génère aussi des charges (ou même des passifs, selon si l’on pense plus large grâce à Larousse) mais pas qu’elle est une charge elle-même. Pour le reste je pense que l’on est globalement d’accord en le formulant différemment smile

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#386 02/08/2021 16h01

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Personnellement je compte vivre jusqu’à ma mort à l’endroit où je vie. Je n’ai pas pour projet de déménager dans le sud une fois à la retraite ou de partir en EPAD. Je n’ai pas non plus pour projet d’avoir des enfants donc je compte également garder la surface actuelle. Donc si je revends ce sera obligatoirement pour racheter ou louer un bien équivalent.

En conséquence dans mon cas je pense que pour savoir si je dois vendre ou si j’ai eu raison d’acheter, il ne faut pas que je prenne en compte une éventuelle plus ou moins-value, car si le prix de mon bien change, il y a de forte chances que le prix des autres bien comparables change dans le même sens et dans les mêmes proportions. Je ne pourrais donc à aucun moment récupérer la plus ou moins-values.

Etant donné que pour des raison extra-financière je ne souhaite pas emprunter pour ma RP, les seuls critères à prendre en compte sont :
  _Combien je paierais en loyer et divers frais par an en tant que locataire : L
  _Combien je paierais en divers frais par an en tant que propriétaire : F
  _Qu’elle est le prix total d’un appartement (taxe et frais de notaire inclus) : C
  _Qu’elle est rendement net d’impôt annuelle que je pourrais tirer de ce capital si je restais locataire : R

Avec ses définition et hypothèse le rendement de l’achat d’une RP = (L-F)/C
si R< (L-F)/C , alors il est rentable d’acheter, sinon il faut que je m’abstienne.

En ce qui me concerne en comptant les frais de notaire et les travaux j’ai dépensé moins de 90 000 euros pour ma RP. Depuis 3 ans, je dépense un peu moins de 120 euros par mois pour ma RP (taxe frontière+ assurance + charge de copro) et je provisionne 50 euros par mois pour les inévitable travaux qui surviendront au fil du temps. Donc au total les frais de ma RP sont de 170 euros par mois. Avant je payais un peu plus de 520 euros par mois de loyer.
Donc le rendement minimal de l’achat de ma RP est de 4,6% par an.
De plus j’estime que le rendement net d’impôt maximal que je pourrais espérer d’un investissement avec ce niveau de risque est de 3%.
Je considère donc avoir bien fait d’acheté ma RP (d’un point de vue financier aussi bien que personnelle).

Dernière modification par DecroissanceNoire (02/08/2021 16h13)

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#387 02/08/2021 16h11

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koldoun a écrit :

Je n’ai jamais compris pourquoi une RP ne serait pas un actif.

InvestisseurHeureux a écrit :

C’est en partie à cause de cette manière de penser que j’ai reculé encore et encore l’achat d’un pied à terre

J’insiste, mais je n’ai jamais compris dans "Père riche, père pauvre" qu’il ne fallait pas acheter une résidence principale !
Il insiste bien sur le fait que son père pauvre achète des biens surdimensionnés (villa, jetski, etc), et que c’est ça qui l’appauvrit, malgré son bon revenu.

Si tant de gens passent à coté de ce point, c’est sans doute que le livre n’est pas assez précis, mais personnellement, je n’ai jamais interprété ses propos de cette manière.


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[+1]    #388 02/08/2021 16h12

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DecroissanceNoire a écrit :

Donc si je revends ce sera obligatoirement pour racheter ou louer un bien équivalent.[…]
Je ne pourrais donc à aucun moment récupérer la plus ou moins-values.

Avez-vous pensé au viager ? C’’est un moyen qui vous permet le moment venu (j’allais dire "à terme" mais mieux vaut réaliser l’opération avant terme dans le cas présent lol ) de récupérer une partie de l’éventuelle hausse de prix de votre RP tout en continuant à vivre dans les lieux.

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[+1]    #389 02/08/2021 17h42

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Faith a écrit :

Il insiste bien sur le fait que son père pauvre achète des biens surdimensionnés (villa, jetski, etc), et que c’est ça qui l’appauvrit, malgré son bon revenu.

Shiller dit la même chose : il recommande de ne pas immobiliser plus de 3 années de revenus du ménage dans l’acquisition de la RP. C’est un repère intéressant je trouve, et auquel peu de gens font attention aujourd’hui.


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#390 02/08/2021 17h50

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Le problème est qu’avec cette règle, en fonction de la région où vous vivez, on peut vite se sentir à l’ étroit…, nous serions à 5 dans un F3 (et je n’habite pas Paris)…. donc il faudrait soit déménager, soit vendre des enfants…

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#391 02/08/2021 18h10

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INTJ

My 2 cents: toute personne qui s’est donnée la peine de calculer le "rendement" de sa RP, en considérant des hypothèses réalistes de frais / travaux etc, et de comparer avec une location équivalente et d’autres investissements, est déjà dans la bonne démarche et dans l’esprit du livre, dans la mesure où elle a pris en main la gestion de ses finances et rationalise la chose.

Si, après calcul, on considère comme "plus rentable" d’acheter, alors pourquoi pas ? On pourrait même pousser la logique jusqu’à considérer du goodwill pour la partie "incorporelle" de cet actif (sentiment de sécurité, extra confort etc etc) ;-)

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[+2]    #392 03/08/2021 07h33

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Aux personnes qui disent, d’une façon ou d’une autre, qu’il faut donner des définitions différentes aux mots actif et passif pour le particulier, voici ce que je peux répondre :

1) En utilisant les tableaux Revenus/Dépenses et Actif/Passif, Kiyosaki s’inscrit clairement dans les principes de la comptabilité en partie double. Dans la comptabilité en partie double, tout ce que j’ai écrit est correct (actif = passif, et des choses très favorables peuvent être inscrites au passif comme de grosses réserves financières, donc aucune raison de diaboliser le passif), donc Kiyosaki fait vraiment une simplification outrancière au point d’être fausse.

2) Si, Kiyosaki utilise les mêmes termes en anglais : Asset = actif, Liability = passif. D’ailleurs, je viens de faire le test de taper dans Google "kiyosaki Liability" et le premier résultat de recherche est une page qui s’intitule : Robert Kiyosaki’s Definition Of Assets And Liabilities Are Wrong. Manifestement, et même si je n’ai pas lu cette page en question, je constate juste qu’il y a quelques personnes qui pensent comme moi et qui l’écrivent !

3) Vous dites que, pour le particulier, on peut très bien raisonner en patrimoine total - dettes = patrimoine net. C’est très juste, et c’est aussi ce que fait l’INSEE, et c’est aussi ce que je fais ! Donc, oui, c’est une très bonne façon de réfléchir. Mais ce n’est pas de la comptabilité en partie double. Or, c’est Kiyosaki qui fait le choix d’utiliser la comptabilité en partie double. A partir de là, utiliser la comptabilité en partie double, mais en tordre les termes au point d’inculquer aux gens des notions fausses, ça me semble un très mauvais service à rendre à ses lecteurs.

4) Le particulier de Kiyosaki n’est pas un "particulier", mais un homme d’affaires, vu les conseils qu’il donne. A partir de là, c’est plutôt un commerçant, ou une entreprise, ou une holding à lui tout seul, qu’un particulier. Donc, il n’a pas tort d’utiliser la comptabilité en partie double. Mais il a tord de l’utiliser de façon déformée.

5) Je rappelle que la comptabilité en partie double a été développée au XVe siècle dans l’entourage des marchands vénitiens. Depuis, elle s’est répandue dans le monde entier comme moyen efficace de comptabiliser les mouvements d’argent des commerçants, des entreprises, des professionnels au sens large. Elle est même devenue obligatoire, de par la loi, dans la plupart des pays, pour la comptabilité des professionnels. Tous les comptes d’entreprise que les gens analysent sur le présent forum pour choisir leurs actions, sont réalisés avec la comptabilité en partie double. Cette méthode de comptabilité, inventée à la fin du moyen-âge, a traversé les siècles et est devenue l’outil universel de comptabilité. La révolution industrielle puis la révolution informatique n’ont pas réussi à la rendre obsolète. Depuis 500 ans, les gens qui s’enrichissent utilisent la comptabilité en partie double. Ca vaut peut-être la peine de vraiment chercher à comprendre ce système plutôt que de l’utiliser comme le fait Kiyosaki, dans une version tronquée et trompeuse ?

6) Le principe de base de la comptabilité en partie double, c’est que toute inscription d’un montant au débit est compensé par une ou plusieurs écritures, de même montant total, au crédit. A partir de là, c’est assez simple. Par exemple, pour inscrire une charge : "bon, une charge augmente au débit. J’inscris donc ma charge au compte 6 adéquat, au débit. Maintenant, quelle est l’écriture au crédit qui l’équilibre ? Un compte fournisseur bien sûr !". Et vous avez réussi votre écriture de votre charge. (bon, dans la plupart des cas il faudra aussi un compte TVA, mais ne compliquons pas).
Le passif augmente au crédit et l’actif augmente au débit. Donc, dans le cas qui nous occupe, si vous inscrivez la valeur d’un actif au débit de la colonne actif, vous inscrivez forcément le même montant au crédit de la colonne passif. De quelle sorte de passif s’agit-il ? Réserve, Dette bancaire ? Il suffit juste de trouver la bonne case. Aucune de ces deux écritures n’est ni bonne ni mauvaise en soi, et l’actif n’est pas mieux que le passif en soi. Vouloir de l’actif sans le passif est aussi impossible que de vouloir seulement la partie "face" des pièces de monnaie.

J’insiste : c’est Kiyosaki qui choisit d’utiliser les termes de la comptabilité en partie double pour montrer le fonctionnement d’un particulier-investisseur-homme d’affaires. Si vous trouvez que c’est inadapté pour le particulier, ça veut dire que vous n’êtes pas d’accord avec Kiyosaki. Et si vous ne voulez pas apprendre la comptabilité pour comprendre pourquoi son utilisation des termes actifs et passifs est fausse, ça veut dire aussi que vous n’êtes pas non plus d’accord avec Kiyosaki, puisqu’il le met en item n°1 des 4 domaines d’expertise de l’"intelligence financière". wink

@ IH :
Son conseil sur la RP est cohérent avec ce qu’il préconise : acheter des actifs, dont beaucoup sous la forme de coups spéculatifs, et très souvent sans même avoir les fonds propres, vu les exemples qu’il donne : acheter une maison 20000 $ en ne dépensant que le dépôt de garantie de 2000 $ (qu’il a emprunté à un ami au taux 40 %), puis la revendre aussitôt 60000 $. Acheter 100 000 actions à 0,25 $ d’une entreprise sur le point d’entrer en bourse, puis les revendre 6 mois plus tard à 3 $ pièce. De ce point de vue, chaque dollar détenu en fonds propres doit être utilisé pour ces coups spéculatifs, et même mieux, comme acompte, apport ou dépôt de garantie pour avoir un effet de levier et faire ce coup sur 10 à 100 $ pour chaque dollar détenu en propre. De ce point de vue, acheter sa RP empêche d’avoir ces dollars en fonds propres qui vont ensuite être multipliés comme les pains dans le miracle.

Vous êtes dans une optique bien différente : constituer un portefeuille diversifié et équilibré qui génère une rente. D’après lui, c’est la bonne solution pour les gens qui ont une aversion au risque et qui ne seront donc jamais riches. wink

Personnellement, j’ai bien aimé la lecture de Kiyosaki. J’en retire beaucoup de bonnes choses. Je retiens comme principale leçon : toujours apprendre pour développer son intelligence financière, selon les 4 axes : 1) comptabilité 2) investissement 3) fonctionnement des marchés 4) juridique. (Ca tombe bien, ça fait quelques années que je le fais et c’est en grande partie grâce à vous, Monsieur IH. je le dis pour rendre à César ce qui est à César). Je retiens aussi comme principale leçon : "utiliser l’argent pour produire de l’argent".
La principale critique que je lui fais, c’est cette version erronée de l’utilisation des actifs/passifs. Heureusement que j’ai appris la compta avant de lire Kiyosaki, ça m’a évité d’embrasser sa version erronée et de devoir ensuite passer du temps et des efforts à la corriger.
L’autre critique que je fais, c’est quand même qu’il y a peu de matière et beaucoup de délayage. Les principaux messages du livre tiennent sur deux pages. Mais bon, c’est très américain de raconter plein d’histoires pour faire passer les messages.
Personnellement, je ne prends pas ses "conseils" au pied de la lettre. Au contraire, je trouve que c’est une excellente occasion d’exercer son esprit critique. En particulier, spéculer sur de l’argent emprunté, euh, je dois avoir un peu trop d’aversion au risque. Peut-être que je ne serai jamais riche ? mad
En tout cas, je ne dirais pas que le bilan de sa lecture est largement négatif : pour moi, il est largement positif, à condition d’avoir un cadre de connaissances et une bonne dose d’esprit critique.
Est-ce que c’est une bonne idée de le mettre entre toutes les mains et de penser qu’avec cette lecture, le pékin moyen peut devenir un investisseur à succès ? Euh, c’est une autre question, à laquelle je ne répondrai pas. wink
Pour ceux qui voudraient approfondir "pour ou contre Kiyosaki", voici une page très critique :
John T. Reed’s analysis of Robert T. Kiyosaki’s book Rich Dad, Poor Da (et les parties 2, 3 et 4, en suivant)
et voici la réponse de Kiyosaki à ses détracteurs : For All You Kiyosaki Detractors
PS : l’identité du Rich Dad est longtemps resté secrète. En 2009, le décès de Richard Wassman Kimi, homme d’affaires à Hawaï, principalement constructeur et gérant d’hôtels, a révélé qu’il s’agissait de lui et que son fils "Mike" avait pour vrai prénom Alan. Kiyosaki l’aurait confirmé lui-même en 2016, en interviewant Alan Kimi en tant que le "Mike" du livre. Le Rich Dad du livre, bien que basé sur cette personne réelle, est probablement très largement romancé. Plus d’infos sur cette page : Robert Kiyosaki’s Real Life Rich Dad | Freedom Mentor

Dernière modification par Bernard2K (04/08/2021 16h39)


Les vacances sont finies, au travail !

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[+1]    #393 03/08/2021 08h58

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@Bernard2k, si vous ne l’avez pas encore lu, "mon voisin millionnaire" donne une autre perspective au discours de Kiyosaki.

En dehors du débat sur les notions d’actifs/passifs, où l’utilisation courante ne correspond pas à l’utilisation professionnelle (ce qui est le cas d’un certains nombres d’expression pro d’ailleurs), il y a surtout le contexte.
Le livre est très américain et s’insère donc dans une vision ultra consumériste, également pour l’acquisition de la RP.

D’ailleurs ce qui ressort du livre que je cite, c’est que les patrimoniaux américains, ont tendance à posséder leurs RP depuis longtemps et dans un quartier sous évalué par rapport à leur patrimoine.

Donc ce que dénonce ces auteurs (certains maladroitement, d’autres plus précisément), c’est l’habitude du surclassage social par l’achat d’une RP trop couteuse;
C’est un phénomène qui semble très courant outre Altantique, mais qui existe également par chez nous (du genre 2 voisins qui sont en galère avec le remplacement/réparation du chauffage…) !

Bernard2K a écrit :

L’autre critique que je fais, c’est quand même qu’il y a peu de matière et beaucoup de délayage. Les principaux messages du livre tiennent sur deux pages. Mais bon, c’est très américain de raconter plein d’histoires pour faire passer les messages.

C’est effectivement très américain, ça a tout de même un avantage si vous lisez en anglais et que vous n’êtes pas très à l’aise sur cette langue.
Sur les 5 redites de chaque idées, vous en comprendrez bien 1! wink

Dernière modification par gunday (03/08/2021 09h00)

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[+1]    #394 03/08/2021 12h20

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Il y a le jeu en ligne gratuit sur l’investissement CASH FLOW , de Robert Kiyosaky , pour mettre a l’épreuve ses propres idées et les conseils de l’auteur .
Personnellement j’ai Très apprécié ce jeu , de plus il fait passer du bon temps utile .

On y voit entre autres qu’il y a de bonnes dettes qui développent des actifs , et des mauvaises dettes qui font perdre de l’argent .

Comme défaut du jeu gratuit je dirais :  Pour y avoir accès il faut donner son adresse mail , et ensuite on reçoit très régulièrement des mails de la team de Kiyosaky  avec des conseils au final plus ou moins de base et des offres commerciales , personnellement au bout d’un moment j’ai arrêté de les regarder .

J’avais déjà parlé de ce bon jeu de mise en pratique , dans la file meilleurs jeux vidéo et de réalité virtuelle :
Ici

Faites-nous part tôt ou tard de vos ressentis et avis sur cette simulation d’investissement et du monde de la richesse pour ceux qui arrivent à percer !

Dernière modification par Serrure (03/08/2021 23h37)

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[+2]    #395 03/08/2021 15h50

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Une autre déformation de la réalité dans le discours  Kiyosakien est qu’il  oublie deux catégories importantes, à côté des riches (top 1%) et de pauvres (bottom 20%), les non-pauvres (top 20% aux USA)  et la masse des classes moyennes (qu’ils classe comme pauvres alors qu’ils vivent tout à fait décemment).  C’est juste stupide de dire pauvre 99% de la population des USA. Ça ne correspond en aucun cas à la réalité.

Cette torsion des faits est une caractéristique de l’idéologie.

Il me semble que le modèle promu par l’idéologie de Kiyosaki est celui du businessman.  Je vais concéder d’emblée que c’est une des rares voies rapides vers la richesse, la seule peut-être qui ne dépende pas seulement de la chance.

Mais il y a beaucoup d’échecs. Si on regarde dans un cercle social large autour de soi, on voit plus d’entrepreneurs qui vivotent que de franches réussites. La réussite est toujours accompagnée d’une compétence rare particulièrement développée que ce soit une compétence technique ou le flair commercial. Bien entendu, cette compétence s’est développée en s’exerçant.

Je ne sais pas comment quantifier le risque d’échec qui me semble beaucoup moins répandu dans d’autres voies.

Les USA ont une idéologie très favorable au risque entrepreneurial. Je pense que c’est lié au fait que ce pays n’a pas connu la déconfiture à peu près intégrale de l’Europe entre 1914 et 1945 (même si ce n’est pas passé loin dans les années 30). C’est plus dur de croire à la réussite de ses projets quand autour de soi tout n’est que ruine matérielle et morale.

En principe, cela est supposé contribuer à une forte mobilité sociale, mais voilà une présentation des faits sur la mobilité sociale comparative Europe/USA qui permet d’en douter.

Ce que ça me suggère est que la probabilité de réussite si on décide prendre des risques entrepreneuriaux est plus grande quand on a un plan B et le meilleur plan B est d’avoir une famille riche ou à défaut non-pauvre. Donc on peut supposer que le père riche a un père non pauvre. 

Il semble d’ailleurs corroboré par une étude empirique que des stratégies familiales de maintien dans la non-pauvreté dans des sociétés complexes à division du travail poussée marchent sur le très long terme (du moins qu’elles marchaient jusqu’à une date récente)Étude empirique sur la mobilité sociale à très long terme à Florence.

Dernière modification par Caratheodory (03/08/2021 15h51)

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[+1]    #396 29/09/2023 13h35

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Le rêve français du pavillon individuel en train de disparaître ? Quand c’est le rêve de 84% des Français.
Un article sorti ce jour, à lire ici reprend l’essor, et bientôt la fin programmée de la petite maison pavillonnaire

À partir des années 1960–1970, la politique du « tous propriétaires », soutenue par des aides à la pierre et des dispositifs d’épargne privée, entraîne la construction massive d’habitations individuelles, jusqu’en milieu rural, où le phénomène a pris de l’ampleur, petit à petit. Ce type de logement est dispersé dans de petites parcelles isolées dans le paysage, qu’on appelle « mitage résidentiel », ou sous forme de lotissements, bâtis sur des terrains ou des unités foncières divisés en lots, le tout au cœur d’un ensemble équipé de vastes aménagements routiers, de réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement. Plus encore, depuis le début des années 1990, le développement s’est intensifié au point de modifier la morphologie des villes et villages.

Hier, pour le grand public, un reportage sur BFM a été diffusé.

Entre
- le PTZ, dirigé vers le collectif neuf, ou l’individuel ancien, en zone tendue
- la hausse des taux et la hausse des matériaux de construction
-  et le Zero Artificialisation Naturelle et la baisse progressive des terrains constructibles,
quel est l’avenir de la maison individuelle neuve ?

La vente de maisons plonge déjà, déjà en avril 2023

Les prix augmentent, coup de frein sur les maisons individuelles

« Il y a une forte baisse des commandes », note Eve Delas, la dirigeante d’EDCréation et présidente du syndicat de la construction, « pourtant la demande est là. Mais les prix des matériaux ont augmenté de 20 % depuis le Covid et la guerre en Ukraine, et maintenant, les taux d’intérêt ont augmenté brutalement, en même temps que les banques ont durci les conditions d’accès. Pourtant, les gens ont des projets, mais ils n’arrivent pas à les financer, ou alors, ils le réduisent, en surface ou en aménagements. » De fait, ce n’est plus le projet original…
Pour Richard Pastor, qui dirige les Maisons Bruno Petit, c’est cette double conjoncture qui freine le marché.« Il faut être clair : depuis 2020, le coût de la construction a bondi de 30 %, entre la RE2020, qui a haussé les prix de 10 %, et l’envolée des matériaux. Nos marges, elles, sont restées les mêmes…Elles ont même baissé. Aujourd’hui, on ajoute des taux de crédit qui dépassent les 4,5%, résultat, on enregistre une baisse de 35 % des commandes. »

Même les salons de la maison se renouvelle pour essayer de trouver des solutions.
A Fontenay Le comte le week end passé
Salon maison de Fontenay-le-Comte : « La maison individuelle sera bientôt un produit de luxe »

Comme à Bordeaux le week-end qui arrive

C’est une première : le nouveau Salon de l’immobilier, ce week-end à Bordeaux, réunit à la fois les promoteurs et constructeurs de maisons individuelles, avec les bailleurs sociaux, collectivités et organismes de conseil. Signe que le monde du logement fait front face à la crise, aux chiffres impressionnants : 57 % de baisse des ventes de logements neufs au deuxième trimestre 2023 (à Bordeaux Métropole, où le prix moyen du neuf a dépassé la barre des 5 000 euros le mètre carré), et -28 % des ventes de terrains à bâtir dans la région, entre 2022 et 2023. Le tout sur fond de taux bancaires en hausse.

Les promoteurs immobiliers et constructeurs de maisons individuelles organisent ensemble pour la première fois le salon dédié au logement à Bordeaux et dans la région
Ce salon nouvelle formule espère 4 000 visiteurs, pour une quarantaine d’exposants présents et leurs catalogues d’offres (neuf et ancien) en Gironde et au-delà. Il s’agit de proposer plus d’offres et de solutions de financements. À cette occasion, « Sud Ouest » a réalisé un supplément gratuit disponible en kiosque dès ce jeudi 28 septembre et sur SudOuest.fr. On y parle de la conjoncture et des offres disponibles, mais aussi du succès du Bail réel solidaire (BRS) ou des investissements en nue-propriété.

Et zou, ni vu ni connu on avance le Bail réel solidaire…

Le PTZ

Le PTZ sera maintenu uniquement pour les logements neufs collectifs, et dans les biens individuels anciens, en zone tendue. A lire ici

Le projet de loi de finances 2024 est sur le point d’acter le recentrage du prêt à taux zéro (PTZ) sur l’achat d’un bien neuf dans l’immobilier collectif et sur l’acquisition d’un habitat ancien sous réserve de le rénover. Et ce alors que plus de la moitié des primo-accédants de maisons individuelles bénéficie d’un PTZ. Déjà fragilisés par l’inflation et des taux d’intérêt élevés, 30 à 40% des constructeurs pourraient ainsi jeter l’éponge d’ici à fin 2023.

et forcément les réactions des constructeurs :

Déjà sinistrés par l’envolée du coût des matériaux et la hausse des taux des crédits immobiliers, les professionnels de la maison individuelle voit dans la fin du PTZ un véritable coup de de grâce. Mais l’Etat a-t-il le choix?
Sauf improbable revirement, le prêt à taux zéro (PTZ) ne pourra bientôt plus être utilisé pour financer la construction de maisons neuves. Une décision qui a véritablement estomaqué les constructeurs de pavillons qui, dans un communiqué, n’ont pas mâché leurs mots pour dire tout le mal qu’ils pensaient de cette décision.

"Le gouvernement par ces annonces souhaite la mort du secteur de la construction neuve et des milliers d’entreprises qui au quotidien participent à la création de lieux de vie pour nos concitoyens! La casse sociale sera d’envergure", peut-on lire dans le communiqué de la Fédération Française des Constructeurs de maisons pour qui, désormais, "la maison individuelle neuve est réservée aux plus riches, à une élite alors que 84% des Français souhaitent acquérir une maison avec un petit jardin", insistent ces professionnels.

Il est vrai que, pour ces professionnels du bâtiment, il va devenir compliqué de répondre à ce rêve de la grande majorité des Français. D’autant que leur activité économique a déjà connu un revers l’an passé. Ils ont eu à faire face à un plongeon des ventes de maisons neuves, passées sous la barre symbolique des 100.000, soit presqu’un tiers de moins qu’en 2021. Et cette tendance s’accentue encore cette année.

Le prix moyen d’une maison neuve s’approche des 200.000 euros
Leur activité, longtemps prospère, été affectée à la fois par le renchérissement des matières premières et le relèvement des taux d’emprunts. De fait, le prix des matériaux s’étant envolé l’année dernière, le prix de vente des maisons neuves a été revu à la hausse. En deux années, il est, selon la Fédération française du bâtiment, passé en moyenne de 176.000 à quasiment 200.000 euros. Et cette hausse de 13% s’est conjugée à la hausse brutale des taux d’intérêt. Pour un nombre grandissant de Français, se faire construire une maison est devenu financièrement inabordable.

La suppression annoncée du PTZ est donc vécue comme le coup de grâce. Car ce coup de pouce de l’Etat permet de réduire le niveau des mensualités à payer. Son montant moyen, pour l’achat d’un pavillon neuf, atteignait l’an passé 48.000 euros, soit un quart du prix moyen d’une maison.

Quand les taux étaient bas, l’économie générée par le PTZ jouait un rôle négligeable dans le financement d’un projet immobilier, mais avec un taux à 4%, le coût du crédit pour un emprunt sur 20 ans de cette somme va se traduire par un remboursement de près de 80.000 euros. Ces 30.000 euros de plus à rembourser, combien de foyers privés du PTZ pourront se permettre de le financer?
Sans doute très peu, car le profil financier de ces emprunteurs les range déjà dans une catégorie auxquelles les banques rechignent aujourd’hui à prêter. Or ils sont nombreux. En 2022, près de 33.000 maisons individuelles neuves ont été acquises grâce à l’octroi d’un PTZ. Cela représentait les deux tiers des acquisitions de logements neufs ayant bénéficie de ce coup de pouce financier de l’Etat. Et, surtout, pour les constructeurs ce sont autant de projets qui ne sont plus finançables

Et maintenat, les terrains pour construire sa maison :

- ZAN

Les terrains constructibles qui vont se raréfier, en tout cas il y en aura de moins en moins.
Reportage de TF1 en juin 2023
dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique et l’énergie, à lire ici

Les sénateur·ices examinent à partir d’aujourd’hui une proposition de loi visant à faciliter la mise en œuvre des objectifs de «zéro artificialisation nette» (ZAN) introduits par la loi Climat et résilience. Le pays s’est promis de diviser par deux le rythme d’artificialisation en dix ans (2021-2031) avant d’atteindre le fameux ZAN en 2050 (via la renaturation d’espaces artificialisés pour compenser les nouvelles constructions par exemple). Mais les élu·es font face à une pression importante devant le rêve de beaucoup de Français·es. Alors que les maisons individuelles représentent déjà 55% du parc de logement, plus de 75% de la population y aspire.

Or, ce rêve de plain-pied participe largement à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique. L’habitat a représenté 68% des nouvelles artificialisations entre 2009 et 2018, dont la quasi totalité est constitué de maison individuelles, estime le Céréma. Rien qu’en 2017, c’est l’équivalent de la ville de Marseille (23 900 hectares) qui a été grignoté sur les sols naturels et agricoles.

Souvent moins chères à construire, les maisons individuelles nécessitent beaucoup plus de matériaux que la rénovation ou que les logements collectifs qui bénéficient d’importantes économies d’échelle (un seul toit, une seule dalle de fondation, etc). En outre, elles sont de plus en plus grandes : selon l’Insee, la surface moyenne des logements est passée de 77m² à 90m² entre 1978 et 2000 du seul fait des maisons individuelles. La superficie des appartements, elle, est restée quasiment stable.

Ces surfaces doivent ensuite être chauffées et éclairées, ce qui augmente encore la facture énergétique (et donc climatique) de l’habitat individuel. Sans compter que les maisons individuelles affichent de moins bonnes performances énergétiques que le collectif. Selon l’Agence de la transition écologique (l’Ademe), 45% sont notées E, F ou G (les pires scores en la matière) alors que cela ne concerne « que » 35% des appartements en habitat collectif.

Enfin, le calme des zones péri-urbaines ou rurales se paie souvent par une dépendance accrue à la voiture individuelle, pour réaliser des trajets de plus en en plus longs. On estime que 75 % des actifs utilisent leur voiture (hors covoiturage ou autopartage) pour se rendre à leur travail mais ce chiffre grimpe à 89% pour les ruraux et 87% pour les périurbains, selon un sondage réalisé par Vinci Autoroutes. En pleine envolée des prix à la pompe, ce phénomène fait également peser le risque d’être touchés par la une précarité en matière de mobilité.

L’avenir semble aller droit sur du collectif, avec le plus d’équipement partagé (chauffage, réseau,..), une mobilité douce, et une redirection vers le coeur de ville urbain.

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[+1]    #397 29/09/2023 14h29

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Tout ce qui nous effrayait du communisme – perdre nos maisons, nos épargnes et être forcé de travailler pour un salaire minable sans avoir de pouvoir politique – s’est réalisé grâce au capitalisme

Bernier Sanders

Cette citation,  je l’ai fait mienne depuis un certain temps déjà.

Mafo

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[+1]    #398 29/09/2023 15h14

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@Bernie Sanders : Nombre de maisons individuelles construites en France, sous un régime capitaliste (source Bard, je ne suis pas allé vérifier, mais l’ordre de grandeur me suffit).

1945-1954    2,5 millions
1955-1964    4,5 millions
1965-1974    6,5 millions
1975-1984    8,5 millions
1985-1994    5,5 millions
1995-2004    4,5 millions
2005-2014    3,5 millions
2015-2022    2,5 millions

Le salaire minimum a aussi pas mal augmenté, l’espérance de vie a gagné 14 ans. Le pouvoir politique, je ne sais pas si on peut le mesurer, mais la France me semble pas si mal.

je ne souhaite pas entamer une discussion sur les chiffres, mais avant de jeter le capitalisme, il faudrait trouver quelque chose de mieux.

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#399 29/09/2023 16h21

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En fait ce n’est pas le capitalisme qui est en cause, c’est le neo-libéralisme qui est un libéralisme dirigé par l’Etat ( ou les "élites" )

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#400 11/10/2023 09h14

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Bonjour,

La part de propriétaires semble reculer en France. En parallèle,  la part des locataires augmente.

En 10 ans, la part des ménages propriétaires de leur résidence principale a reculé

Bonne journée,

Mafo

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