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#1 05/11/2020 20h44

Membre (2020)
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Ci-après à partir de cet exemple quel serait le sort de cette assurance vie du point de vue successoral en appliquant la RM Ciot n°78192, JO AN du 23 février 2016, p. 1648. pour les successions ouvertes à compter du 1er janvier 2016

D’après le Bofip concernant le sort des contrats d’assurance-vie souscrits par des époux au moyen de deniers communs pendant le mariage

https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/3456 … s_a_lai_23

1° Le contrat AV de 400k€ souscrit sur des biens de la communauté par l’épouse Mme X mariée sous le régime de la communauté légale réduite aux acquêts  n’est pas dénoué au décès de son conjoint Mr X sachant que c’est leur enfant qui est désigné comme bénéficiaire
il va y avoir récompense au titre de la communauté à hauteur de 200 000€, cela rendra-t-il n2cessaire le rachat de ce contrat AV à hauteur de 50 %?
2° La mère optant pour l’usufruit à 100 %, le fils devient Nu-proprietaire et se trouve créancier de cette somme de 200 K€ démembrée qu’il pourra répercuter au décès de sa mère  par soustraction sur l’actif successoral total tels que  la maison, les avoirs bancaires liv A, Cto, Pel détenus par ailleurs par sa mère.
C’est ainsi que le fils au décès de sa mère se retrouvera à ce moment là bénéficiaire des 50 % restant sur le contrat d’Av en bénéficiant de l’abattement propre à l’AV.

Merci d’apporter vos corrections, avis et explications car je ne suis pas sur d’avoir tout compris

Mots-clés : assurance vie, ciot, démembrement, nuprprietaire, quasi usufruit, récompense, successions, usufruit

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#2 05/11/2020 21h35

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La jurisprudence a statué et les fonds versés issues de la communauté dans une assurance vie n’entrent pas dans la masse successorale.

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#3 05/11/2020 22h53

Membre (2020)
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Dans une succession on doit distinguer l’aspect civil (à qui appartient le bien), du fiscal :
la réponse CIOT indique juste que sur les 50% de la succession il n’y aura pas de droit de succession.
Mais il s’intègre bien à la succession en actif successoral donc dans mon exemple ces 50% bénéficie d’un démembrement certes non imposable pour le nu-propriétaire mais constituant une créance de restitution lors de l’extinction de l’usufruit.

Il est désormais admis, pour les successions ouvertes à compter du 1er janvier 2016, que la valeur de rachat d’un contrat d’assurance-vie, souscrit avec les deniers communs et non dénoué lors de la liquidation d’une communauté conjugale à la suite du décès de l’un des époux, n’est pas, au plan fiscal, intégrée à l’actif de la communauté conjugale lors de sa liquidation, et ce quelle que soit la qualité des bénéficiaires désignés. Elle ne constitue donc pas un élément de l’actif successoral pour le calcul des droits de mutation dus par les héritiers de l’époux prédécédé (RM Ciot n°78192, JO AN du 23 février 2016, p. 1648).

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#4 19/01/2022 12h07

Membre (2015)
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Bonjour,
concrêtement monsieur et madame sont mariés sous le régime de la communauté et ont alimenté chacun de leurs contrats avec les fruits de cette union.
Monsieur a souscrit un contrat d’assurance vie à son nom avant ses 70 ans, avec 2 x 152 500 = 305 000€ au moment de son décès.
Madame a souscrit un contrat d’assurance vie à son nom avant ses 70 ans, avec 2 x 152 500 = 305 000€ au moment de son décès.
Ce couple a deux enfants issus de leur union.
Monsieur et madame ont désigné leurs enfants à part égales dans les clauses bénéficiaires de leurs contrats.

Monsieur décède en premier : chaque enfant reçoit 152 500€ en toute franchise d’impôts et de prélèvements sociaux, hors succession.
Qu’advient-il alors du contrat de madame au moment du décès de monsieur ? Peut-elle le conserver en l’état et transmettre à son décès à nouveau 152 500€ par enfant, soit 305 000€ au total ?
Ou bien ne va-t-elle pouvoir conserver que 152 500€ sur son contrat, au lieu de 305 000€ initialement ? Est-ce que 152 500€ vont devoir être sortis de l’assurance vie et intégrer l’actif successoral au moment du décès de monsieur et être taxés suivant le barème des droits de succession ?

Quelle structure permettrait de conserver les bénéfices de 152 500€ hors succession par bénéficiaire pour Monsieur et pour Madame, soit au total 4 x 152,500 = 610 000€ hors succession en présence de 2 enfants bénéficiaires ?
Co-adhésion, dénouement 2eme décès ? Démembrement au 1er décès ?

Dernière modification par Hidalgo04 (19/01/2022 12h10)


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[+1]    #5 19/01/2022 13h20

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Sur le plan technique, le contrat AV est personnel (code des assurances), donc mme n’est pas contrainte de le fermer. Mais ce compte a été alimenté par des deniers communs … ce qui ouvre des droits de la communauté non pas sur le contrat lui même mais sur sa valeur.

Cette créance est un patrimoine de la communauté, la communauté est scindée en 2 dans le cadre du décès, la moitié de cette valeur entre dans l’actif successoral … au plan civil (droits patrimoniaux des héritiers) depuis Praslicka (cass 92, confirmé en 95, et plusieurs fois depuis) mais pas au plan fiscal du fait de la doctrine actuelle.

Une fois le cadre en place, que faire ? Il n’y a aucune réponse standard ! La réponse va dépendre de la situation de mme (revenus, patrimoine, objectifs, espérance de vie, etc, etc) mais aussi des autres héritiers … Par exemple, si mme a 40 ans, la réponse va probablement considérer que mme peut refaire sa vie et même avoir d’autres enfants plus tard. La réponse n’est donc plus la même par rapport à mme 80 ans au moment du premier décès (puisqu’on parle d’AV alimentée avant le 70ème anniversaire)

Quelques possibilités :
- mise ne oeuvre d’une créance indexée pour "reprendre" ces 150 au second décès sur la succession. Avec l’inconvénient majeur : si la succession est nulle, cette créance est perdue.
- compensation par un autre actif. La succession porte sur 50% du patrimoine commun, mais il n’est pas impératif de prendre 50% de tout actif considéré dans le patrimoine commune. On peut par exemple compenser … sur la maison familiale par exemple.
- cloturer le contrat AV pour récupérer le tout et réarbitrer le patrimoine. Avec un us du survivant, on crée une créance des np sur 150k, mme conserve ses 300k. Selon son age, elle peut rouvrir une AV qui vaudra 300k selon son espérance de vie, tout en offrant une créance de 150k + indexation à déduire de sa propre succession.

Ne pas oublier non plus le cas particulier des contrats ouverts après 70 ans. L’abattement est faible, mais il porte sur le versement apporté et non la valeur du contrat en sortie.

Comme toujours en gestion de patrimoine, il n’existe aucune solution optimale et automatisable. Soit vous faites dans l’automatique (créance) mais vous risquez in fine d’être non optimal, soit vous vous plangez dans la situation spécifique, vous alignez les chiffres, les besoins, les objectifs, les envies, les soucis envisageables dont il faut tenir compte.

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[+1]    #6 19/01/2022 14h13

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En effet, au décès du Mari la première étape est la liquidation de l’actif de la communauté conjugale. La valeur de rachat du contrat d’assurance vie souscrit par Mme avec des fonds communs est comptabilisée pour reconstituer la communauté. Pour pouvoir répondre à votre question il manque donc d’autres paramètres comme le reste de l’actif de la communauté à partager lors de la succession au décès de Monsieur et le choix fait par Mme (par ex de devenir héritier avec 100% en usufruit) . A noter que fiscalement la valeur de rachat du contrat assurance vie de Madame comptabilisé lors de la liquidation de la communauté ne sera pas comptabilisé pour le calcul des droits de succession. Ainsi Mme pourra soit conserver le contrat, soit devra un rachat en fonction des paramètres ci dessus. ce sont les possibilité évoquées par xazh ci dessus par exemple.

Après il me semble que bien souvent les contrats d’AV sont passés sous silence chez le notaire selon la croyance qu’ils sont toujours hors succession.


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#7 19/01/2022 14h47

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@Xazh et JeanB
merci pour vos réponses !
J’avoue ne pas avoir tout compris bien que m’y étant pris à plusieurs reprises pour relire le message de Xazh…;-)

Admettons pour simplifier notre example que Monsieur et Madame aient plus de 70 ans au moment du décès de monsieur, et qu’ils disposent d’un patrimoine hors assurance vie de 700k€ dont 400k€ pour le RP sous préciput.

Concrêtement au 1er décès, la masse succésorale sera de :
300k€ (700-400 qui est l’immo hors RP sous préciput) + 305 000 = 605 000€.

La moitié appartient au conjoint, soit 150k (moitié immo locatif) + 152 500 (moitué AVIE madame) soit un total de 302 500.
Sur le solde, qui est de 302 500€ : peut-on dire que chaque enfant recevra la moité, soir 151 250€.
Chaque enfant bénéficiera de 100k€ d’abbatement, seuls 51 250 seront taxés pour chaque enfant au décès du papa ?

Au décès de la mère :
Masse succésorale :
400k€ de la maison + 152 500 assurance vie hors succession + 150k€ immo locatif, soit 752 500550k€ au total.
Chaque enfant pourra recevoir 550/2 = 275k€ bruts, moins 100k€ d’abattement, donc au final 175k€ par enfant seront soumis à la taxation ?

PS: c’est rassurant si le notaire ne reçoit pas automatiquement le solde des AVIEs des époux et que l’existance et les montants peuvent être "passés sous silence" ;-) j’aime bcp cette option !

Dernière modification par Hidalgo04 (19/01/2022 14h53)


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[+1]    #8 19/01/2022 18h59

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Dans votre exemple, l’actif communautaire avant qu’on regarde la succession est de 300k (la maison sort parpréciput) + la récompense sur l’AV du survivant soit 305k.

Ca, c’est l’actif de la communauté duquel on retire la dissolution de communauté : une moitié revient à mme, l’autre constitue la masse successorale. Montant 302.5k. Je suppose que l’AV de mr est complètement à part.

A partir de là, les options sont ouvertes. Il y a 300k hors maison et hors AV non dénouée, ce qui couvre quasi totalement les "besoins" de la succession. Il n’y a a priori pas vraiment de problème à gérer.

Dans les options :

- mme peut choisir de prendre sa part, elle garde 100k, les autres héritiers se partagent le reste. S’il y a des biens immo, on se retrouve en indivision, sauf exigence de partage. A son décès, la masse successorale se compose de la maison, qui vaudra peut être 500k, des 100k + leur évolution positive ou négative.

- mme peut choisir l’usufruit, et dans ce cas peu importe "la typologie" des 300k, elle est usufruitière … Si c’est du cash, une convention QUS permet d’indexer ce montant. A son décès, les héritiers, outre l’AV de mme, recoivent la maison (500k pour reprendre une supposition d’évolution) + le reste du patrimoine. Pour l’estimation des droits, ils retrancheront 300k + indexation, au titre du quasi usufruit.

- mme peut renoncer à la succession, les enfants obtiennent directement 302.5k … dont les 300 hors maison familiale. A son décès, la succession se compose de sa maison + ce qu’elle aura pu accumuler d’ici là.

Sur les droits de succession, les enfants (2) recoivent 100k chacun si mme reste héritière et qu’aucune disposition n’est prévue. Si mme renonce, ils recoivent 150k chacun environ, donc sont taxés sur 50k.

Bien sur si aucune donation de moins de 15 ans ne vient modifier ces calculs simplistes

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#9 20/01/2022 07h34

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problématique assurance vie:

il y a plus de 20 ans mon père marié sous le régime communauté réduite aux acquets souscrit une assurance vie  ’a mon épouse ou a mes enfants ou a mes héritiers’.

2007 décés de ma mère (assurance vie non déclarée dans la succession)

2010 mon pére a 75 ans il se remarie sous le régime de la séparation de bien,son conjoint a 46 ans et est plus jeune que ses enfants .

2021 il décéde , l’assurance vie AFER (400K) ne veut pas nous communiquer la clause bénéficiaire .

il apparait que le terme ’ a mon épouse’ est générique , les enfants sont ils de fait exclus de l’assurance vie ?

cerise sur le gateau : donation entre époux il y a 4 ans ….avec don de l’usufruit total sans caution ….déshéritant ses enfants de fait , la jeune veuve pouvant disposer de 800K …à charge pour elle de nous les rendre a son décés .

la succession n’est pas close ….je suis en train de choisir l’avocat !

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#10 20/01/2022 10h08

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kuda a écrit :

2007 décés de ma mère (assurance vie non déclarée dans la succession)

Classique. Avant la réponse Bacquet (2010), comme les assureurs se retranchaient derrière le code des assurances (qui prévoit que le contrat est propre) et que l’introduction d’une récompense vers la communauté générait des droits de succession sans que l’argent ne soit disponible, il était "de bon ton" d’ignorer le problème, de le passer sous le tapis, et tant pis pour les héritiers.

Et ce n’est pas simplement une dérive de notaire, comme on le lit souvent. Les héritiers sont les responsables de la déclaration, et bien souvent l’attrait de "ne pas déclarer un patrimoine qui va induire des droits de succession" prime sur le respect des règles civiles lorsqu’il n’existe pas un article précis opposable mais que cette règle est issue d’un arrêt de Cassation.

kuda a écrit :

2010 mon pére a 75 ans il se remarie sous le régime de la séparation de bien,son conjoint a 46 ans et est plus jeune que ses enfants .

C’était son droit.

il apparait que le terme ’ a mon épouse’ est générique , les enfants sont ils de fait exclus de l’assurance vie ?

Il n’est pas générique, il est précis : son épouse. Comme on ne peut avoir qu’une seule épouse en vie à un instant T en droit francais, il identifie très précisément le bénéficiaire de premier rang de cette AV.

Le bénéfice va :
1) à son épouse si elle est en vie
2) ses enfants si son épouse n’est pas en vie
3) ses héritiers si son épouse et ses enfants sont prédécédés.

Une parade possible est que l’épouse refuse le bénéfice, que les enfants fassent de même, ce qui de facto amène à la troisième solution … Mais c’est une solution peu praticable, si l’un des bénéficiaires ne joue pas le jeu, il s’accapare le tout sans possibilité de contester.

Cela rappelle que la clause bénéficiaire doit être bien écrite, bien pensée et surtout régulièrement remise à jour en fonction de sa volonté de transmission et des évènements.

Dans la clause bénéficiaire, il aurait pû intégrer une répartition épouse / enfants, la représentation pour que les petits enfants soient appelés / appelables, prévoir une clause à tiroir (les assureurs n’aiment pas trop, mais c’est un excellent outil de gestion d’un bénéfice structuré).

kuda a écrit :

cerise sur le gateau : donation entre époux il y a 4 ans ….avec don de l’usufruit total sans caution ….déshéritant ses enfants de fait , la jeune veuve pouvant disposer de 800K …à charge pour elle de nous les rendre a son décés .

DDV ou testament ? La nuance est précieuse. Par ailleurs, techniquement, vous n’êtes pas deshérités … vous êtes nu propriétaires d’un patrimoine qui vous reviendra, ou reviendra à vos propres enfants, au décès de mme.

Bien sur, elle peut en théorie "manger" le patrimoine complet, surtout si c’est du cash. Mais a priori, vous êtes néanmoins en droit de demander la mise en place d’une garantie.

Si la relation est correcte et maintenable dans le temps, que le patrimoine se compose surtout de cash, il pourrait être préférable de trouver un arrangement dès le départ. Par exemple le remploi du démembrement sur un actif rémunérateur : mme obtient des revenus, à terme l’actif redevient vôtre.

Si l’usufruit porte essentiellement sur la maison, vous êtes garanti du fait qu’elle ne pourra pas vendre la maison, c’est vous le propriétaire.

Consultez un avocat, mais attention avant de lancer franchement les hostilités. Parce qu’une fois que vous aurez dégainé … il ne sera plus possible ou très difficile de revenir en arrière. Vous serez clairement en conflit avec une personne qui n’aura plus de raison d’essayer de vous restituer in fine ce patrimoine.

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