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#501 29/10/2019 01h07

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INTJ

Il y a aussi simplement que ce sont les entreprises les plus chahutées et controversées qui vont naturellement générer de la discussion et du suivi.

Que voulez-vous dire sur une entreprise consensuelle ?

Sur SeekingAlpha, il faut prendre en considération que les auteurs écrivent aussi volontairement des articles sur des sociétés dont ils savent qu’elles vont générer des vus.

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#502 29/10/2019 08h03

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@IH : Effectivement, il est naturel que des accidents de parcours d’une entreprise alimentent la discussion.

Mais ce que suggèrent les données de Robintrack, c’est que ces mêmes accidents provoquent aussi des achats massifs par les investisseurs amateurs, à l’encontre d’un marché majoritairement vendeur.

Quelques exemples récents :

- Occidental Petroleum : achat d’Anadarko avec un financement (assez handicapant) par Buffett : le marché vend, Robinhood achète

- Boeing : crash en Ethiopie : le marché vend, Robinhood achète

- Ulta Beauty : mauvais résultats trimestriels et profit warning : le marché vend, Robinhood achète

- AbbVie : achat d’Allergan au prix d’un lourd endettement : le marché vend, Robinhood achète

- Nokia : mauvais résultats, mauvaise guidance : le marché vend, Robinhood achète

Je ne dis pas que tous ces achats à l’occasion de gros accidents de parcours sont nécessairement des erreurs par les amateurs. Ce pourrait être des opérations profitables si l’effet de tous ces chocs est transitoire (j’espère que ce sera le cas pour Boeing, Ulta et AbbVie, dont je suis actionnaire). Mais le fait que ces achats massifs soient faits immédiatement après le choc par des investisseurs amateurs majoritairement novices / aveugles, alors que le marché, dominé par les flux des professionnels, vend, ne donne pas de probabilités de succès très favorables à mon sens.

Bref, ces données de Robintrack renforcent mon impression que beaucoup d’investisseurs amateurs ont une approche de la bourse proche du casino, avec un attrait particulier pour les investissements risqués, les "couteaux qui tombent" en étant une variante particulièrement appréciée.

Ce que suggère l’étude de ces données, c’est qu’on peut avoir une espérance de gain bien meilleure avec l’approche exactement opposée : cibler les valeurs les plus discrètes.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
Sur les 100 valeurs les plus discrètes (= les moins détenues sur Robinhood et les moins suivies sur Seeking Alpha, dans mon échantillon de 456), j’en ai déjà 44 en portefeuille (sélectionnées via un screening fondamental). 9 étaient déjà sur ma buylist, je vais maintenant les acheter en priorité : Amphenol, Ametek, Arthur J. Gallagher, Verisk Analytics, Alexandria Real Estate Equities, Moody’s, Air Products & Chemicals, ResMed, Republic Services. 10 étaient sur ma watchlist, je vais creuser ces dossiers. Et 37 m’avaient échappé, parfois pour des raisons sectorielles (énergie) ou éthiques (alcool) : je vais regarder certains de ces dossiers.

Note : axe des abscisses = indice de discrétion (nombre de détenteurs sur Robinhood + nombre de suiveurs sur Seeking Alpha, divisé par la capitalisation en millions $), axe des ordonnées = évolution du cours YTD en 2019, taille des bulles = capitalisation. La plus grosse bulle est Alphabet, qui semble effectivement la moins "bruyante" des GAFAM.

Dernière modification par Scipion8 (29/10/2019 08h37)

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#503 29/10/2019 08h48

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J’ai trouvé cette approche très intéressante par contre comment avez vous déterminé les valeurs les plus suivies sur SA?
Je n’ai rien vu sur le site me permettant de faire ce tri, est-ce avec un abonnement payant ?

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#504 29/10/2019 08h50

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De mon expérience, les valeurs les plus contestées, avec des arguments pour et contres, ne marchent pas autant que les valeurs discrètes, sauf a trouver le bon point d’entrée, peut être que les bears en général ont quelques bons arguments. Superbes analyses Scipion8

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[+4]    #505 17/11/2019 11h50

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Bonjour,

Un point d’étape sur mon portefeuille (et sur d’autres sujets patrimoniaux), même si j’ai fait peu d’opérations ces dernières semaines : en raison de changements contractuels je n’étais plus salarié en octobre / novembre (mais free lance), donc pas de renforcement mensuel. En revanche j’attends un versement d’environ 70k€ (lié à cette période de free-lance) de mon employeur (ci-dessous indiqué comme "liquidités") et je réfléchis à leur allocation. Je redeviendrai salarié dès décembre, dans un nouveau pays de mission, en Afrique occidentale, pour 6 mois (après avoir passé 16 mois en Afrique centrale).

1) Le portefeuille continue de performer correctement, mais pas de façon significativement différente d’un ETF Monde, ce qui est à la fois :
- compréhensible compte tenu de son extrême diversification (555 lignes)
- satisfaisant (sans plus) compte tenu de la forte pondération dans mon portefeuille des small caps françaises, qui continuent de nettement sous-performer, pour la 2e année consécutive (ça commence à bien faire, j’espère que ça va s’inverser en 2020 : j’ai maintenu toutes mes positions)


2) Après 2 mois calamiteux (septembre / octobre), marqués par une "rotation" sectorielle très défavorable à mon portefeuille fortement orienté croissance (forte correction notamment dans le secteur du SaaS, auquel je suis très exposé), mon portefeuille Interactive Brokers (IB) USA / émergents, relève (un peu) la tête en novembre. La surperformance 2019 YTD par rapport aux ETF USA et Monde est actuellement à environ +8 et +12 points, bien loin des plus hauts atteints fin août (+15 et +20 points respectivement), mais reste globalement satisfaisante.


Ces 2 mois de nette sous-perfomance en septembre et octobre ont été assez difficiles psychologiquement, car je n’aurais pas cru un tel décrochage possible compte tenu de mon nombre de lignes (mais j’avais sous-estimé les corrélations sectorielles et de "style" = la forte orientation croissance). J’en suis venu à douter fondamentalement de la qualité de mon stock-picking. J’ai sous-estimé le poids du secteur du SaaS dans mon portefeuille : j’avais eu la main assez lourde fin 2018 / début 2019 dans mes investissements dans ce secteur, et à la faveur de fortes hausses des cours, ce secteur est devenu malgré moi la boussole de mon portefeuille… à la hausse comme à la baisse !

Je vais maintenir l’orientation croissance de mon portefeuille mais en pondérant davantage les critères de "qualité" (croissance et régularité des résultats, par exemple).

De façon générale, je gère psychologiquement beaucoup mieux les corrections, même fortes, sur les indices (tant que mon portefeuille est en ligne, voire fait mieux que les indices, je suis à l’aise dans ces scénarios), que les longues périodes de sous-performance de mon portefeuille, qui remettent fondamentalement en cause ma stratégie.

3) J’ai subi le même décrochage sur mon classement au JeuTheBull : momentanément en tête à l’été, je me retrouve désormais 14e. J’en tire l’enseignement qu’on peut surperformer nettement pendant une assez longue période, au bénéfice d’une "mode" sur les marchés (dans mon cas celle du SaaS), mais que pour une performance plus durable (de l’alpha, du vrai !), il faut être plus exigeant sur le critère qualité. Pas évident ! Dans ma prochaine sélection JTB j’essaierai de combiner ces 2 approches - croissance explosive et qualité.

4) Malgré mes doutes, atténués par le retour de la surperformance ce mois-ci, l’observation des fondamentaux (les résultats trimestriels) me conforte dans mes choix sectoriels : les secteurs de la technologie, la santé et la finance - surpondérés dans mon portefeuille - continuent de très bien performer aux USA, aussi bien en termes de chiffre d’affaires que de résultats.

A l’inverse, les secteurs (à mon sens largement matures) que j’ai délibérément sous-pondérés - énergie, matières premières, utilities - ont enregistré des résultats mitigés aux USA au 3e trimestre… alors qu’ils sont pour certains très, très chers : les utilities US (eau et électricité) affichent des PER délirants (>35-40) alors que leur croissance organique tourne autour de 2%… Je suis plus à l’aise avec mes technos ! (En revanche les secteurs de l’énergie et des matières premières me semblent globalement à leur prix aux USA actuellement.)



5) Une vue sectorielle globale sur mon portefeuille (les couleurs reflètent les performances individuelles 2019 YTD) montre que :

- le secteur technologique continue à tirer la performance à la hausse, même s’il y a beaucoup de déchet (inévitable à mon sens dans une stratégie croissance), avec quelques gros plantages (Slack, 2U, Nutanix…). Mais même sur des valeurs en forte sous-performance (Pinterest acheté au pire moment, Uber, Eventbrite…) je reste globalement confiant, car le potentiel de croissance semble se confirmer trimestre après trimestre. La volatilité des cours de ces valeurs est inévitable compte tenu de l’incertitude sur leur potentiel de croissance ; il faut simplement l’accepter et la gérer par une bonne diversification et une calibration prudente des positions - ce qui est le cas dans mon portefeuille.

- le secteur de la santé performe raisonnablement bien compte tenu de mon incompétence dans ce secteur ; pas de plantage majeur

- je suis satisfait des contributions positives des secteurs de l’immobilier (REITs) et de la finance (où je suis sensé être moins incompétent)

Globalement, je pense maintenir ces orientations sectorielles, qui reflètent mes convictions de long-terme.

6) Mon CTO France (EasyBourse), qui demeure mon "navire amiral" même s’il pourrait bientôt être dépassé en taille par mon CTO IB) continue de performer exactement en ligne avec son benchmark. Je pense que j’ai eu la main trop lourde en matière de diversification dans ce portefeuille pour pouvoir en dévier significativement : j’avais suivi une approche GARP ultra-diversifiée, sans aucun biais sectoriel (contrairement au portefeuille US / émergents).

Ce CTO France me sert de portefeuille de rente (alors que toutes les autres enveloppes ont un objectif de capitalisation) : il finance mes dépenses en €, m’évitant de convertir mes revenus professionnels (en $). A mi-novembre ce portefeuille aura financé 19,4k€ de dépenses, soit près des 2/3 de mes dépenses annuelles (30,6k€) !

Cela dit, il ne s’agit pas uniquement de dividendes (j’en ai consommé une partie, réinvesti le reste au fil de l’eau). J’ai notamment liquidé 100 actions Total et 100 actions BNP (soit au total environ 10k€) en octobre / novembre pour financer des dépenses importantes (hôtel, voyages, équipement informatique). Il faut maintenant que je reconstitue ces lignes (qui me servent de quasi "livret", avec rendement boosté).

Plus généralement, je prévois de renforcer la capacité de distribution de ce portefeuille de rente, pour qu’il puisse générer à terme de 25 à 30k€ de dividendes (soit l’essentiel de mes dépenses annuelles), tout en continuant à rivaliser avec son benchmark. Evidemment, pour ce faire je vais largement utiliser le travail analytique que j’avais présenté ici. Ce sera l’un de mes principaux chantiers pour 2020.

7) Mon PEA, plus fortement pondéré en small caps que mon CTO France, performe assez médiocrement. Là encore, cela fait partie de mes projets pour 2020 de le renforcer jusqu’au plafond de versement, avec un focus sur mes principales convictions (LVMH, Safran, Vinci etc.) et une approche "qualité".

8) La performance de mon PEA-PME, constitué au pic de la "bulle" (?) des small caps fin 2017, est absolument catastrophique : même en le faisant exprès, je pense que c’était difficile de bâtir un portefeuille diversifié avec une performance négative en 2019, mais avec du travail et de l’intelligence (ou pas) j’y suis parvenu ! Cela m’apprendra à suivre bêtement les modes. Heureusement le poids de cette enveloppe dans le portefeuille global est mineur, et il me reste beaucoup de place pour améliorer la composition de cette enveloppe. Encore un projet pour 2020 (avec probablement au programme Devoteam, Aubay, Thermador, Pharmagest, Wavestone, Robertet, Esker…).

9) La performance de mon portefeuille Europe / Binck est correcte, légèrement supérieure à son benchmark. J’avais constitué ce portefeuille au pire moment, début 2018, avant de me prendre dans les dents (i) l’arrivée au pouvoir des populistes en Italie, (ii) le ralentissement économique allemand et (iii) la correction générale du 4e trimestre 2018. Ce portefeuille revient maintenant à l’équilibre.

Mon stock-picking à l’époque (une sorte de GARP trop value et avec une préférence pour les dividendes, "à l’aveugle", sans vraiment de travail de recherche hors compta) était assez médiocre avec le recul… avec pour récompenses quelques beaux plantages : Lehto (Finlande, -82%), Mondo TV (Italie, -75%), Muenchmeyer Petersen Capital (Allemagne, -65%), Koenig & Bauer (Allemagne, -56%)… Heureusement il y a aussi quelques belles réussites : Eolus Vind (Suède, +174%), Marimekko (Finlande, +162%), Nemetschek (Allemagne, +87%), Tinexta (Italie, +83%), ETF Lyxor Russie (+78%), Borussia Dortmund (+59%), Lonza (+55%)…

L’enseignement que je tire de ce portefeuille, c’est que mes choix qualité / croissance ont beaucoup mieux fonctionné que mes tentatives dividendes ou value. Je n’ai pas eu à regretter des achats de valeurs de qualité optiquement "chères", comme Nemetschek, Marimekko, Lonza, Temenos, Moncler ou InterXion. Je vais donc privilégier la première approche, comme pour la plupart des autres poches du portefeuille.

10) Je pense placer les 70k€ de liquidités à venir de mon employeur de la façon suivante :

- 20k€ sur mon portefeuille IB USA / émergents, car mon portefeuille reste trop français : je veillerai à une bonne diversification sectorielle, tout en conservant une forte orientation croissance. Au programme a priori : Ametek, Amphenol, Arthur J. Gallagher, Air Products & Chemicals, Sapiens International, AudioCodes, DexCom, Verisk Analytics, Moody’s, Ansys, ResMed, Alexandria Real Estate, Republic Services, Entegris, Applied Materials…

- 20k€ sur mon portefeuille Binck Europe, que je n’ai pas renforcé depuis 1 an et demi : je me suis constitué au fil du temps une buylist assez fournie en Europe. Au programme a priori : Adidas, Kone, Experian, Kerry Group, Givaudan, Interroll, Castellum, Amplifon, Elekta, LSE Group, Aedifica, Eckert & Ziegler, Carl Zeiss Meditec…

- 20k€ sur mon CTO France, pour reconstituer les lignes BNP Paribas et Total (cela me coûtera 10k€) et commencer à augmenter la capacité de distribution de ce portefeuille (peut-être des foncières + des valeurs de qualité).

- 10k€ pour commencer un nouveau portefeuille canadien, australien et néozélandais : j’hésite à le placer dans mon portefeuille IB (USA / émergents) ou dans mon portefeuille Binck (Europe). A priori je fais un peu plus confiance à IB sur le bon traitement des dividendes de ces valeurs, mais Binck fournit un IFU… Au fil de mes lectures, je suis tombé sur un bon nombre de valeurs canadiennes de qualité (CAE, Alimentation Couche-Tard, Descartes Systems, Constellation Software, Exchange Income Corp, Dollarama, MTY Food, Boyd Group…) et j’ai un sentiment très positif sur le risque pays du Canada (stabilité budgétaire, bonne politique monétaire, devise solide etc.) : je vais donc commencer à y investir. J’ai aussi trouvé quelques valeurs australiennes et néo-zélandaises intéressantes (Cochlear, Fisher & Paykel), même si je m’interroge sur le traitement fiscal des dividendes.

11) J’en profite pour faire un point sur mes dépenses annuelles : 30,6k€ au 15 novembre - je devrais atteindre 32k€ d’ici la fin de l’année, soit un peu plus que ma cible (30k€), mais globalement j’ai atteint tous mes objectifs sur ce plan :

- vie assez spartiate en Afrique, tout en "arrosant" suffisamment autour de moi ("bonus" pour les gens que j’employais, pourboires etc.), ce qui a aidé à mon intégration (je ne vivais pas dans un quartier d’expatriés) et à contribuer à ma sécurité (pas d’incident majeur pendant 16 mois hormis une tentative d’effraction)

- augmentation progressive de mes dépenses de couple : pas mal de restos et quelques beaux voyages (Canaries, La Réunion, Luberon / Porquerolles), aide au déménagement et à l’installation de ma compagne à Bruxelles etc. Ma compagne souffre beaucoup de mon éloignement, donc je vais continuer à renforcer ce poste progressivement au fur et à mesure que je m’embourgeoise, mais sans folies non plus (je reste un Aveyronnais consciencieux). Cible fixée à 15k€ pour 2020 : des voyages prévus en Martinique et en Polynésie française risquent de ne pas laisser beaucoup de place au reste…

- prise en charge d’une proportion croissante de frais fixes (eau, électricité, frais de copropriété etc.) liés à mes biens immobiliers en France (1 appartement à Montpellier, 2 maisons en Aveyron) dont mes parents ont l’usufruit. Cela donne un peu d’oxygène à mes parents (une seule retraite de  fonctionnaire et un patrimoine essentiellement immobilier désormais transmis à leurs 2 enfants…) et à les tranquilliser face à différents scénarios.

- il ne reste pas beaucoup de place pour des dépenses "égoïstes" dans ce budget, mais dernièrement je me suis fait plaisir avec un nouvel ordinateur portable et un nouveau mobile


12) Pour finir ce pavé (désolé), un point sur ma situation professionnelle : ma mission de 16 mois en Afrique Centrale s’est achevée fin octobre. Globalement c’est un succès (même si je pense que j’aurais pu mieux faire avec de meilleures conditions matérielles) et je me suis constitué un bon réseau d’amis et de collègues à la fois en Afrique Centrale et à Washington parmi mes collègues chargés du suivi de cette région.

Mais au niveau personnel, ma mission a été beaucoup compliquée par la dégradation de mes conditions de vie à partir de l’été : il y a eu une panne générale d’électricité dans toute la capitale. J’avais l’habitude des pannes épisodiques de quelques heures, mais pendant 7 jours d’affilée… Au 3e jour vinrent les cafards ; au 4e les rats… Bref c’est rapidement devenu un enfer. Je suis tombé malade plusieurs fois (tout en échappant au palu). J’ai fini la mission sur les rotules et en assez mauvaise santé. Ce mois-ci je me suis retapé en Aveyron chez mes parents puis à Bruxelles chez ma copine.

Je m’apprête à repartir en mission longue (6 mois) dans un pays d’Afrique occidentale. A priori cela devrait mieux me convenir que l’Afrique équatoriale, car c’est un pays de culture musulmane et avec un climat très chaud et très sec, qui me rappellera un peu mes années d’enfance en Tunisie. Je prévois d’y apprendre l’arabe pour renforcer mes chances de missions dans le monde arabe ces prochaines années. La capitale, entourée par le désert et l’océan, est beaucoup plus calme que celle où j’ai vécu en Afrique Centrale. La région peut être volatile au niveau sécuritaire, même si le risque pour les Occidentaux semble plutôt concerner la région désertique que la capitale.

Au niveau pro, mes responsabilités y seront élargies (je couvrirai à la fois la politique monétaire et la politique de change) et a priori j’aurai un mandat large du Gouverneur (c’est un pays qui a été un peu "oublié" par les institutions internationales, jusqu’ici). J’ai déjà de bons contacts à la banque centrale depuis que j’y ai fait une mission de court-terme, il y a 2 ans. Les locaux sont généralement très francophiles.

Au-delà de ces 6 mois de mission, l’incertitude règne : je me suis engagé auprès de ma compagne à la rejoindre à Bruxelles. Il me faudra y trouver un job (institution européenne ou privé), ou alors passer en mode "semi-rentier", en faisant quelques missions de court-terme (très rémunératrices) pour mon employeur actuel.

A ce moment-là, hors krach ou correction majeure, mon portefeuille boursier devrait tourner autour de 950k€ (pour un patrimoine net total d’environ 2,2M€), donc proche de la cible que je me suis fixée pour l’indépendance financière (un patrimoine net de 2,4M€ dont 1M€ en bourse). J’espère donc pouvoir faire alors le meilleur choix pour mon avenir pro et personnel, de la façon la plus sereine possible (ce qui est pour moi l’objectif essentiel de l’indépendance financière).

@Cikei : Je vous répondrai plus en détail dans un autre message, mais les données sur le nombre de suiveurs Seeking Alpha ont été compilées manuellement… Je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour les télécharger et mettre à jour.

Dernière modification par Scipion8 (17/11/2019 12h18)

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#506 17/11/2019 12h24

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Scipion8 a écrit :

des small caps françaises, qui continuent de nettement sous-performer, pour la 2e année consécutive (ça commence à bien faire, j’espère que ça va s’inverser en 2020 : j’ai maintenu toutes mes positions)

Pas facile de garder le cap quand on voit cela ! belle effort psychologique. Courage !

Scipion8 a écrit :

@Cikei : Je vous répondrai plus en détail dans un autre message, mais les données sur le nombre de suiveurs Seeking Alpha ont été compilées manuellement… Je n’ai pas trouvé d’autre moyen pour les télécharger et mettre à jour.

Pas de souci à votre aise smile

Petite remarque sur ce suivi : aucune nouvelle de la partie Chine ? wink

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[+1]    #507 17/11/2019 18h53

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Scipion8 a écrit :

Bonjour,

- 10k€ pour commencer un nouveau portefeuille canadien, australien et néozélandais : j’hésite à le placer dans mon portefeuille IB (USA / émergents) ou dans mon portefeuille Binck (Europe). A priori je fais un peu plus confiance à IB sur le bon traitement des dividendes de ces valeurs, mais Binck fournit un IFU… Au fil de mes lectures, je suis tombé sur un bon nombre de valeurs canadiennes de qualité (CAE, Alimentation Couche-Tard, Descartes Systems, Constellation Software, Exchange Income Corp, Dollarama, MTY Food, Boyd Group…) et j’ai un sentiment très positif sur le risque pays du Canada (stabilité budgétaire, bonne politique monétaire, devise solide etc.) : je vais donc commencer à y investir. J’ai aussi trouvé quelques valeurs australiennes et néo-zélandaises intéressantes (Cochlear, Fisher & Paykel), même si je m’interroge sur le traitement fiscal des dividendes.

Je ne connais pas votre situation fiscale mais le traitement des dividendes canadiens effectué par Binck me semble parfait pour un résident français. Aucune idée pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Je suis par ailleurs actionnaire de Exchange Income Corp (qui comme son nom ne l’indique pas est une société tournée majoritairement vers l’aéronautique et le transport aérien) bien évidemment chez Binck.


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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[+1]    #508 17/11/2019 19h44

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Je confirme que pour le Canada BINCK fonctionne bien
(après avoir rempli le formulaire qui va bien, 15 % de retenue à la source récupérable).

Dans les REIT Cominar semble être dans une situation de redressement intéressante.

Sinon la parité EUR/CAD n’est pas particulièrement favorable à un investissement, ni favorable .
Par contre AUD est intéressant.

Dernière modification par ArnvaldIngofson (17/11/2019 19h47)


Dif tor heh smusma

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#509 18/11/2019 16h05

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@Bajb & ArnvaldIngofson : Merci pour vos retours d’expérience ; je vais donc sans doute m’orienter vers Binck pour mes futures valeurs canadiennes. Même si je suis rarement en France, je suis résident fiscal français, et je souhaite simplifier le plus possible ma déclaration de revenus. Donc je préfère utiliser Interactive Brokers (pas d’IFU) uniquement pour mes actions américaines et ADR émergents, et utiliser Binck (qui fournit un IFU) pour tout le reste.

@Cikei : Voici un point sur mon portefeuille marchés émergents (logé au sein de mon portefeuille Interactive Brokers) :

Globalement, la performance n’est pas terrible, notamment sur la Chine… Mais compte tenu des vents contraires sur la Chine ces derniers mois, ce n’est pas catastrophique. Il y a quelques belles réussites (TAL Education, NetEase, New Oriental Education…) et je reste confiant sur les valeurs qui ont performé jusqu’ici médiocrement (Huya, Baozun, Tencent Music, IQIYI). Pas sur Nio et Uxin, qui ressemblent beaucoup à des plantages.

Mes résultats jusqu’ici dans le reste de l’Asie et en Amérique Latine sont satisfaisants. En Afrique, nettement moins… (mais je continue de regarder avec intérêt la controversée Jumia).

Ma (relativement) "grosse" position sur Naspers n’a pas donné grand’chose, pour l’instant, après 2 spin-offs.

Je n’ai pas vraiment respecté ma discipline d’investissement dans les pays émergents (seulement 3% du portefeuille global, contre une cible de 10%), car j’ai été refroidi par quelques échecs et j’ai trouvé beaucoup plus d’opportunités aux USA. Mais je vais m’y remettre sérieusement - je verrais bien les marchés émergents surperformer en 2020.

Ma watchlist pour les marchés émergents (les actions qui m’intéressent le plus sont en vert foncé, celles que j’exclus a priori en orange) :

En Chine, je m’intéresse surtout à des entreprises tournées vers la consommation courante intérieure. Mais les valorisations suggèrent que même des valeurs chinoises largement ignorées des investisseurs occidentaux sont assez "chères", probablement en raison de l’intérêt des investisseurs domestiques. Par ailleurs pour l’instant je n’ai acheté que des ADR ; il faut que je voie si je peux aussi acheter (sur IB) des actions sans ADR, cotées à Shanghai ou Shenzhen (mais pas sûr que ce soit une bonne idée du point de vue de la simplicité de ma déclaration fiscale).

Hors de Chine, le marché émergent qui m’intéresse le plus a priori est l’Inde, mais si j’ai identifié quelques noms, je n’ai pas encore sérieusement screené ce marché. (Et là aussi je préfère a priori les ADR.)

Dernière modification par Scipion8 (18/11/2019 16h09)

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#510 18/11/2019 17h05

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Bonjour Scipion, toujours un plaisir de vous lire.

De part votre expérience sur le continent africain, avez vous identifié des sociétés à fort potentiel (vision long terme) et qui ne se contentent pas de leur marché domestique?
(je sais que ces pays représentent à eux seul plus de 50% du Pib du continent: Afrique du sud, Maroc, Nigeria, Egypte, Algérie)

Bon courage pour votre future mission à Nouakchott (selon votre descriptif)

Dernière modification par Fenring (18/11/2019 17h11)

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#511 18/11/2019 19h39

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Merci d’avoir parlé de cette poche de votre portefeuille smile

Je suis d’accord avec vous la performance n’est pas terrible pour la partie Chine je constate la même chose sur mes quelques actions.
2 de mes fortes convictions, Tencent et IQIYI, me peinent un peu. Elles sont à la traine et surtout IQIYI depuis la grosse dégringolade de fin 2018 elle n’a guère récupérée.

NIO reste un pari spéculatif et malgré la grosse claque que l’action s’est prise, il peut y avoir des surprises (les dernières ventes ne sont pas mauvaises) mais les caisses sont vides.
Je ne pense pas que le gouvernement lâchera la société, elle ne me semble pas être considérée comme une "zombie". Le verdict est pour bientôt (fin/début d’année).

TAL je ne suis toujours pas entré dessus (pas vraiment prévu tout prochainement) mais je la suis via les options.

BZUN publie ses résultats le 21 avant ouverture, attendons nous à un peu de volatilité sur le titre smile.

Je vois que PDD est en vert dans votre screenning, résultats le 20 avant l’ouverture de la bourse. +79% depuis son introduction. Forte volatilité attendue, je m’attends à une grosse claque si la société ne réalise pas de bons résultats. Je vais peut être me couvrir avec un petit achat de PUT juste au cas où.

Étonné également de voir CHL en orange. Je n’ai pas creusé plus que ça les résultats passées mais elle me semblait leader dans son domaine.

J’espère également que l’année prochaine sera meilleure pour la Chine, attendons également de voir comment va se passer les négo US-Chine ce mois-ci… Beaucoup se jouera à ce moment je pense et ensuite jusqu’aux prochaines élections américaines …

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[+2]    #512 20/11/2019 13h39

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@Fenring : oui, des firmes avec des stratégies "panafricaines" émergent peu à peu sur le continent. Par exemple :

1) Dans la banque (le secteur que je connais le mieux, par mon travail) :

- Ecobank (basée au Togo) se présente comme "la" banque panafricaine ; de fait ils sont présents dans un nombre impressionnant de pays, pas seulement en Afrique francophone. Leur staff (local) est généralement d’un bon niveau (je parle surtout des trésoriers, mes interlocuteurs habituels). Ecobank cote à la bourse de Lagos au Nigeria, pas sûr que ce soit facile d’acheter cette action.

- Les banques marocaines BMCE et Attijariwafa poursuivent aussi une stratégie panafricaine, notamment en rachetant des filiales africaines de banques françaises (BPCE, BNP, SocGen…) désirant réduire leur présence en Afrique ou en tout cas rationaliser leur réseau. Les dirigeants des filiales africaines sont généralement des cadres marocains - de bon niveau et avec une volonté d’expansion. Ces 2 banques cotent à la bourse de Casablanca.

2) Dans l’assurance : le groupe sud-africain Sanlam est vraiment devenu un géant panafricain avec l’acquisition du groupe marocain Saham fin 2018. Beaucoup de mes collègues banquiers centraux en sont clients. Sanlam cote à Johannesburg et un ADR est disponible. Cela me semble un bon investissement d’avenir même si le risque politique en Afrique du Sud n’est pas négligeable.

3) Dans le transport aérien, des compagnies comme Asky (Togo), Ethiopian et Royal Air Maroc poursuivent des stratégies panafricaines (en faisant de Togo / Addis Abeba / Casablanca des hubs pour toute la région), mais elles ne sont pas cotées.

4) Dans les télécoms, la sud-africaine MTN poursuit une stratégie panafricaine (j’en étais client). Le service est globalement bon (dans mon ex pays de mission, où tout est compliqué), même s’il y a régulièrement des soucis d’infrastructures. Le cours de l’action est atone depuis des années, je ne sais pas trop qu’en penser : je n’aime pas le secteur, mais il y a peut-être un coup à jouer pour un investisseur value.

5) Dans l’e-commerce, Jumia poursuit une stratégie panafricaine avec une présence pour l’instant dans 14 pays : clairement ils commencent par cibler les pays avec un PIB ou PIB / habitant suffisant… Dans beaucoup de pays pauvres d’Afrique francophone, je pense que ça va leur prendre un certain temps de s’implanter (gros problèmes d’infrastructures). L’app semble avoir été téléchargée plus de 10 millions de fois sur Google Play. La plupart des femmes de mes collègues l’utilisent (chaussures, parfums etc.). C’est un dossier intéressant mais très risqué et spéculatif, comme indiqué sur la file dédiée. Je n’y ai investi que 200€ et déjà perdu la moitié ; j’envisage de renforcer car sur le long-terme je crois à une adoption massive du e-commerce en Afrique et je ne crois pas qu’Amazon ou les Chinois soient "outillés" pour y opérer avec succès.

@Cikei : Je suis resté à l’écart de Pinduoduo par crainte des contre-façons, même si ces soupçons semblent s’être maintenant dissipés.

China Mobile reste un leader, mais semble manifestement victime de la "disruption" par ses concurrents. Le cours de l’action se morfond : comme pour MTN il y a peut-être un coup à jouer, mais n’appréciant pas le secteur des télécoms je préfère rester à l’écart.

Dernière modification par Scipion8 (20/11/2019 13h44)

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[+2]    #513 28/11/2019 23h18

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Alors que je m’apprête à quitter les USA pour rejoindre mon nouveau pays de mission en Afrique, une mise à jour de mon portefeuille IB, qui après 2 mois difficiles (septembre / octobre), est repassé en mode fusée en novembre, reprenant sur ce seul mois 4 points de pourcentage de performance au S&P500 et 5 points aux ETF World. Sa performance YTD approche les 40%, avec une surperformance de plus de 10 et 15 points, respectivement, par rapport au S&P500 et aux ETF World.


Sur le graphique de la performance relative du portefeuille par rapport au S&P500, on voit clairement :

- les changements de régime dans les marchés boursiers US (dont ce portefeuille est un bon baromètre, avec 250 lignes) : (a) avantage aux stratégies momentum / croissance jusqu’en septembre, puis (b) "grande rotation" sectorielle profitant momentanément aux stratégies "value" et aux foncières en septembre / octobre, puis (c) retour de la "mode" des stratégies momentum / croissance ce mois-ci.

- mon portefeuille surperforme nettement dans les périodes où la "hype" sur les valeurs de croissance est la plus forte (cette année : janvier, juillet, novembre) : ce n’est pas forcément rassurant dans la perspective d’un krach ou d’une grosse correction, mais à mon sens l’expansion des multiples de valorisation sur ces valeurs de croissance n’est pas nécessairement plus forte que pour le reste de la cote, car pour la plupart elles ont publié d’excellents résultats trimestriels. Par ailleurs je me rassure un peu en me disant que mon portefeuille a plutôt bien résisté pendant les quelques corrections récentes (4e trimestre 2018, août 2019).

- l’asymétrie entre les périodes de surperformance (pendant lesquelles le portefeuille "grappille" régulièrement des dixièmes de points de pourcentage au S&P500) et les périodes de sous-performance (décrochages très brutaux, pas toujours faciles à gérer psychologiquement)

Globalement la plupart de mes choix sectoriels cette année ont été pertinents : les secteurs sont pour la plupart dans les "bons cadrans" : en haut à droite (= surpondérer les secteurs surperformants, notamment la techno mais aussi la santé et les REITs) et en bas à gauche (= sous-pondérer les secteurs sous-performants, comme les télécoms, les matières premières, l’énergie).

Comme je l’indiquais ici, j’avais mis à profit la petite correction d’août 2019 pour constituer une grosse ligne Visa (achat de 50 actions V à 171$, alors que je n’en détenais alors que 7), de façon assez spéculative et en utilisant la marge chez IB - de façon très inhabituelle pour moi. ça a pris du temps mais ce pari semble gagnant. Je penche désormais pour garder cette "grosse" position Visa, car l’entreprise a publié de très bons trimestriels et c’est une forte conviction pour moi.

J’envisage de multiplier ces paris plus ou moins spéculatifs en 2020 (mais sur des valeurs de grande qualité) à l’occasion de corrections, voire en utilisant des options (initialement avec une calibration très prudente des positions), afin de booster un peu le rendement du portefeuille.

Pour équilibrer un peu ce point d’étape très positif, j’ai mis à jour ma liste de "désastres" : toutes mes positions en moins-value de 50% ou pire. Leur nombre a augmenté : il y en a désormais 39 (soit 7% de mon nombre total de lignes, 556), pour une perte totale de 26k€. Pas du tout négligeable, et assez pénible quand on réfléchit à ce qu’on aurait pu faire avec cet argent, mais cette prise de risque est indissociable de l’investissement boursier. J’espère quand même améliorer graduellement mon stock-picking… (en tout cas, les biotechs, plus jamais !) Sauf quelques rares cas (Plastivaloire, SQLI, LDLC), j’ai au moins évité l’erreur de renforcer ces lignes trop tôt.

Même si cette liste comprend de claires erreurs de casting, je m’interroge quand même un peu quand j’y vois des entreprises comme Haulotte, Tivoly, Groupe Open, Guillin, Jacquet Métal, SFPI… Toutes ces boîtes ont clairement souffert de leur forte exposition au cycle économique, mais elles restent à mon sens des small caps relativement solides et de qualité. Après une année 2018 désastreuse et une année 2019 très médiocre (surtout en comparaison avec les indices) pour ces small caps cycliques, je les verrais bien prendre leur revanche en 2020 : peut-être grâce à une conjoncture économique moins grise que prévu ? En tout cas les niveaux de valorisation actuels me semblent intéressants et je reste positionné - ce qui équilibre bien mon portefeuille global très orienté croissance / momentum aux USA.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
A l’occasion de mon voyage aux USA, j’ai eu l’heureuse surprise de découvrir que mon employeur, depuis ma première année de service (en contractuel de long-terme, pas quand j’étais free-lance), abonde un compte Roth (aftertax) 401(k) à hauteur de 5% de mon salaire, alors que je n’y contribue pas. Environ 10k$ pour l’heure, automatiquement placés en ETF Vanguard. J’ai l’option d’ouvrir un compte de brokerage chez Charles Schwab pour passer en gestion active, mais pour l’instant je ne vais rien changer. (Il va falloir que je bosse pour comprendre les implications fiscales pour moi, résident fiscal français…)

J’ai également commencé à faire de la pédagogie en faveur de l’investissement boursier passif auprès de ma copine. J’ai même acheté mes premiers ETF World (Lyxor WLD) pour lui faire une petite démonstration. Elle envisage désormais d’ouvrir un compte chez Binck et d’investir mensuellement 500€ à 1k€ en ETF World.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Au niveau professionnel, il semble que mon employeur ait bien compris l’importance pour moi de trouver un lieu de mission compatible avec ma vie personnelle. Le poste à Maurice que je convoitais s’éloigne car je serai occupé en Afrique occidentale quand il sera pourvu. En revanche, il semble que je sois en pole position pour un nouveau poste à responsabilité basé au Liban, avec une couverture géographique allant du Maroc à l’Afghanistan.

Je suis très motivé pour ce poste, j’apprends l’arabe et je vais bosser sur la finance islamique, mais le succès dans ma nouvelle mission (dans un pays africain de culture arabe et musulmane) est impératif.

Aucune certitude néanmoins - il suffit qu’un ex-Gouverneur candidate au même poste pour que tout se complique pour moi. Il me faut soigner mon sens diplomatique et mon réseau (pas vraiment mes points forts)…

Beyrouth n’étant qu’à 30-40 minutes en avion de Nicosie, je commence à vanter les mérites d’une possible mobilité pour ma copine (qui travaille à Bruxelles dans une institution européenne) à Chypre (je pourrais alors lui rendre visite quasiment tous les weekends).

On verra ce que le sort me réserve, mais j’ai le sentiment que les étoiles commencent peut-être à s’aligner pour moi. Dans le pire des cas, ce sera la semi-rente à Bruxelles à partir de juin 2020.

Dernière modification par Scipion8 (28/11/2019 23h26)

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[+1]    #514 29/11/2019 09h25

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ENTJ

Bonjour Scipion,

Bravo ! Lors de vos premiers posts, j’ai lu avec pas mal de scepticisme avant d’être convaincu par votre stratégie…Et je vous en remercie, votre ptf est l’un des plus intéressants du forum, c’est plein de bon sens en résumé.

J’ai une interrogation au sujet de :

Scipion a écrit :

Globalement la plupart de mes choix sectoriels cette année ont été pertinents : les secteurs sont pour la plupart dans les "bons cadrans" : en haut à droite (= surpondérer les secteurs surperformants, notamment la techno mais aussi la santé et les REITs) et en bas à gauche (= sous-pondérer les secteurs sous-performants, comme les télécoms, les matières premières, l’énergie).

Qu’allez vous faire si à l’avenir il faut "changer de cadran" ? Vu que vous avez majoritairement investi par petites lignes, il ne semble pas possible de réduire l’exposition, donc seriez vous prêt à vendre des 10nes de lignes et à en reconstruire d’autres ou allez vous laisser couler (cf désastres) en initiant de nouvelles lignes ?

C’est le seul point qui m’intrigue, perso je coupe (comme vous, je ne renforce pas sauf cas particuliers) avant de telles pertes.


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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#515 29/11/2019 13h06

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Merci Iqce pour vos commentaires amicaux.

Pour la stratégie sectorielle de mon portefeuille, ma réflexion est la suivante :

1) Choisir des secteurs portés par des tendances structurelles de long-terme : il se trouve que la technologie et la santé ont mieux performé cette année que l’énergie et les matières premières, mais pour moi ce sont des choix de très long-terme. Je pense que sur le long-terme le panier de consommation moyen va toujours plus s’orienter vers une consommation immatérielle : production intellectuelle / culturelle, réalité virtuelle, expériences (voyages, loisirs etc.), soins de santé et de forme (le corps étant en fin de compte la seule "matière" qui nous est absolument essentielle - avec l’alimentation, quand même)… au détriment du modèle de consommation matérielle dominant au 20e siècle.

Je ne crois pas à un scénario de décroissance, en revanche je crois assez à un scénario de "dématérialisation" de la consommation - une société toujours consumériste mais de façon moins énergivore et moins matérialiste, grâce à la technologie. J’oriente sectoriellement mon portefeuille en conséquence, et a priori je ne me laisserais pas désarçonner par une mauvaise année boursière du point de vue de l’orientation sectorielle : mon portefeuille suit une stratégie de faible conviction idiosyncratique (extrême diversification) mais de conviction sectorielle assez forte.

2) Sélectionner les "champions" dans chaque secteur : Une façon de protéger le portefeuille contre une mauvaise orientation sectorielle, c’est de choisir les meilleures entreprises de chaque secteur (celles avec un avantage concurrentiel durable). Evidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire, mais hormis les secteurs promis à terme à une "disruption" complète (télécoms ? pétrole ?), la plupart des secteurs matures (utilities, alimentation) continueront à exister et résister - en premier lieu les leaders. Par exemple je n’aime généralement pas les utilities, mais je suis quand même actionnaire de NextEra Energy.

3) Utiliser la consommation des dividendes pour réorienter géographiquement ou sectoriellement le portefeuille : c’est une approche que j’ai utilisée cette année pour rééquilibrer géographiquement mon portefeuille, qui surpondérait (et surpondère toujours) la France : j’ai consommé une bonne partie des dividendes versés par mon CTO France (au lieu de les réinvestir en France), afin d’orienter l’intégralité de mes revenus professionnels vers mon CTO IB USA + émergents. ça m’a permis d’accélérer le rééquilibrage géographique du portefeuille. On pourrait envisager la même approche pour un changement d’orientation sectorielle.

4) Mais effectivement, un portefeuille buy & hold qui grossit beaucoup (en termes de multiples de la capacité d’épargne annuelle, par exemple) devient un paquebot qui se manoeuvre plus lentement. Mon portefeuille boursier pèse maintenant en gros 4 années d’épargne annuelle en régime d’expatriation ou 8 années d’épargne annuelle en cas de retour en Europe. C’est clair que si (i) je me plante dans mon orientation sectorielle et (ii) je reste fidèle au mantra du buy & hold, il me faudrait de plus en plus de temps pour changer le cap du paquebot et éviter l’iceberg. J’ai eu un peu ce cas de figure avec mes small caps françaises, très à la mode en 2017 (j’en ai acheté massivement), mais qui ont beaucoup pesé sur la performance de mon portefeuille France en 2018-2019. [Cela dit, comme pour les secteurs, j’assume ma surpondération des small caps sur le long terme.]

5) Envisager un nettoyage de printemps du portefeuille ? Il est clair que sur une bonne moitié de mes "désastres" (moins value > 50%), j’ai perdu tout espoir d’un vrai rebond. Le choix rationnel serait de liquider ces lignes et d’orienter ce cash vers mes convictions. Je vais bien finir par le faire. (Idéalement, je voudrais faire cela à l’occasion d’un retour professionnel en France pour y gagner fiscalement.) Cela dit, ça ne pèse pas grand’ chose à l’échelle du portefeuille (environ 10k€). Sur les autres lignes en forte moins value, je n’ai pas encore perdu tout espoir (par exemple les small caps cycliques) donc je suis réticent à liquider et au contraire je n’exclus pas d’en renforcer certaines en 2020.

Dernière modification par Scipion8 (29/11/2019 13h47)

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[+4]    #516 08/12/2019 03h27

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1) Renforcement du portefeuille IB (US et émergents) : j’ai réalisé jeudi et vendredi le renforcement prévu de mon portefeuille Interactive Brokers (USA et émergents), à hauteur d’environ 22k$.

Alors que mon portefeuille creusait à nouveau l’écart par rapport aux indices, il a à nouveau subi un gros décrochage début décembre. Sa volatilité excessive, son beta trop élevé, son exposition au secteur technologique et plus particulièrement au secteur du SaaS, ne me satisfont pas. Je voudrais rendre le portefeuille moins volatil, sans pour autant perdre trop d’espérance d’alpha. Difficile.

Pour ce nouveau renforcement, j’ai donc choisi des valeurs plus diversifiées sectoriellement (REITs, chimie, santé, assurance… et des valeurs technologiques mais hors SaaS), mais toujours avec une forte orientation croissance, qui est la ligne directrice majeure de ce portefeuille. Il s’agit par ailleurs de firmes peu ou pas endettées et avec généralement une belle rentabilité. Evidemment, dans le contexte de marché actuel, cela se paie cher.

J’ai particulièrement ciblé des entreprises qui performent bien en bourse mais de façon "silencieuse", avec peu d’intérêt des investisseurs amateurs actifs utilisant Robinhood ou lisant Seeking Alpha (cf. mon étude ici) : Ametek, Amphenol, Arthur J. Gallagher sont ainsi des firmes très "discrètes" mais des investissements boursiers efficaces sur la durée. Choisir des actions moins populaires parmi les investisseurs amateurs réduit peut-être le risque de les surpayer.

Outre mes achats aux USA (en jaune dans la table ci-dessous), j’ai acheté 2 valeurs de marchés émergents (en rouge), en ciblant les secteurs des services : Arco Platform (Brésil, services éducatifs) et GDS Holdings (Chine, services IT).

Voici donc la liste complète de ce renforcement :

Note : Sapiens International et AudioCodes sont des firmes israéliennes fortement implantées aux USA. La colonne "croissance" correspond au taux de croissance annuel (moyenne géométrique) prévu par le consensus des analystes sur la période 2018-2021.

2) Prochains renforcements (d’ici la fin de l’année) : ils seront orientés :

- à hauteur de 30k$, vers mon portefeuille européen (Binck, 60k€), qui est revenu à l’équilibre après des débuts difficiles depuis sa création au 1er semestre 2018 (je n’y ai quasiment pas touché depuis)

- à hauteur de 10k$, vers un nouveau portefeuille canadien (aussi logé chez Binck) : initialement je ne ciblais pas ce marché mais à force d’y croiser des valeurs de qualité, je cède à la tentation d’"envahir" ce marché, même si je ne pense pas dépasser une exposition de 20k€ à moyen terme.

3) "Sondage" sur les valeurs populaires parmi les investisseurs value :

Les stratégies value sous-performent depuis un bon moment (10 ans aux USA ?) et les small caps ont bien souffert face aux indices ces 2 dernières années. Je verrais bien un changement de tendance en 2020 - même si je suis beaucoup plus convaincu sur une "revanche" des small caps que sur un retour en vogue du style value, dans le contexte général de liquidité surabondante et de taux ultra-bas résultant des QE des banques centrales.

Je prévois en tout cas d’orienter quelques renforcements vers des small caps, plus ou moins value, en début 2020, pour équilibrer un peu mon portefeuille global fortement orienté croissance par sa branche américaine.

Pour me remettre à la page sur ce segment que je regarde moins depuis un bon moment, j’ai sillonné les portefeuilles de bons gérants value (Jean-François Delcaire (HMG), William Higgons (I&E)), quelques blogs francophones orientés value (le Projet Lynch de JeromeLeivrek, Ratio Rating Ranking de Pvbe, PEA Performance), des fils Twitter orientés value (French Lynch, Fox Castle Holdings, As du Kreno…) et bien sûr des files de portefeuilles d’investisseurs value sur ce forum. Au total 30 sources (2 gestionnaires pros, 3 blogs, 18 files de portefeuilles, 7 fils Twitter). Comme les fils Twitter sont moins clairs qu’une vraie file de portefeuille, je les ai "regroupés" en un seul "vote".

Voici ce que donne ce "sondage" informel des investisseurs value francophones : le trio de tête, Graines Voltz, Gaumont et Akwel, est détenu par 10 des 24 sources, soit près de la moitié ! Les dossiers qui suivent ne surprendront pas les adeptes de ce style de gestion.

Je vais maintenant passer cette sélection à ma moulinette perso pour y trouver les idées qui me conviendraient le mieux (j’ai besoin d’un peu de croissance…). A première vue, Stef et Envea, et à un moindre degré Odet, m’intéressent le plus dans cette liste (je les ai déjà en portefeuille, donc il s’agirait de renforcements). Je n’aime pas le secteur automobile, même si j’ai Akwel, Plastivaloire et Delfingen en portefeuille (en forte moins-value). Mais il faut que je creuse tous ces dossiers, ça fait un bail que je ne les ai pas regardés. Je publierai ici mes conclusions.

Dernière modification par Scipion8 (08/12/2019 03h36)

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#517 08/12/2019 11h55

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Scipion8 a écrit :

Evidemment, dans le contexte de marché actuel, cela se paie cher.

Effectivement, en général les PER sont élevés et les rendements faibles.
AMHA, c’est tout sauf évident d’acheter des valeurs chères dans un marché au plus haut.


Dif tor heh smusma

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[+2]    #518 08/12/2019 14h40

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Bonjour Scipion8,

J’interviens pour la première fois sur la file de votre portefeuille et je tiens en premier lieu à vous remercier pour la qualité et la pertinence de vos interventions sur ce forum. Elles sont une source d’inspiration précieuse bien que nous ayons des approches assez différentes en matière d’investissement. Je crois que les seules valeurs que nous avons en commun sont Akwel (une de mes plus grosses lignes) et Haulotte.

Vous l’aurez compris, c’est le point 3) de votre dernier message qui me conduit à prendre part aux échanges captivants de ce file, dont j’étais resté à l’écart jusqu’à présent (en tant qu’intervenant) puisque l’approche value ne semblait pas être votre terrain de prédilection (euphémisme smile).

Comme vous semblez envisager quelques renforcements value, je serai curieux de connaître votre sentiment général sur les small caps japonaises qui entrent dans cette catégorie et qui affichent des décotes sur actifs et sur flux sans commune mesure avec leurs homologues européennes et américaines.  À titre personnel, j’ai très largement orienté mes investissements du deuxième semestre vers une douzaine de sociétés japonaises value et cette stratégie a pour l’instant été payante puisque la performance sur mon portefeuille Japon à ce jour est de +14,7% (dividendes inclus) pour des achats qui se sont étalés de début juillet à début décembre.

Je crois que vous avez un a priori plutôt négatif sur le Japon d’un point de vue macro-économique. Néanmoins, ne pensez-vous qu’un travail de stock picking ciblé sur ce marché (il s’agit quand même de séparer le bon grain de l’ivraie dans un marché qui compte plus de 3000 sociétés cotées), à l’image de ce que fait Michael Burry, peut permettre de dénicher de belles opportunités ?

Enfin, puisque vous évoquiez les blogs francophones sur l’investissement value, je me permettrai d’ajouter celui des Daubasses qui m’ont largement inspiré dans ma stratégie (en particulier concernant le Japon) et qui sont également à l’origine de la file Graine Voltz qui arrive en tête de votre sondage.


Blog Margin of safety - Parrain Bforbank, Boursorama, Degiro, IB

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[+2]    #519 09/12/2019 18h24

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Bonjour Bben123 et merci pour vos réflexions. Je découvre à cette occasion votre blog Margin of Safety et votre file de portefeuille, que j’ajoute à ma sélection de sources francophones value. Cela permet à Akwel de prendre la tête de ce petit sondage, et à Signaux Girod et Haulotte d’apparaître au classement. Haulotte (très cyclique) me semble vraiment massacrée alors que les résultats semblent OK - je vais envisager de renforcer mais je m’interroge sur l’absence de cette valeur dans le portefeuille d’I&E, il faut que je creuse le dossier.

S’agissant du marché actions japonais, je note que certains ici comme Vauban ou Sat semblent y investir avec bonheur. Les multiples de valorisation semblent plus faibles qu’aux USA voire en Europe.

Pour ma part dans toutes mes entreprises (l’investissement, le boulot, tout !) je réfléchis en termes probabilistes et il me semble y avoir des facteurs objectifs défavorables à la probabilité de succès d’un éventuel investissement en actions japonaises (un facteur objectif favorable étant le bénéfice qu’apporte toute diversification) :

1) Mon benchmark est un ETF Monde, et l’économie mondiale croît beaucoup, beaucoup plus vite que l’économie japonaise, pour des raisons structurelles qui ne sont pas près de disparaître : (i) un effet de rattrapage des pays émergents, (ii) une démographie nippone beaucoup plus faible que la démographie mondiale, touchant les entreprises nippones en leur coeur (leur marché domestique). Trouver des entreprises nippones qui vont avoir, pour les prochaines décennies, un chiffre d’affaires croissant plus vite que le PIB mondial, ne me semble pas impossible, mais très compliqué.

2) Le marché boursier nippon est largement soutenu, depuis des années, par des taux ultra-bas de la BOJ et ses QE, y compris directement dans le marché actions (achats d’ETF et de REITs par la BOJ). J’ai peine à croire, dans ce contexte, qu’il y ait beaucoup d’inefficiences de marché "négatives" (sous-évaluations). En principe, le QE doit pousser les investisseurs vers les actifs risqués, en premier lieu les actions, et conduire à une recherche frénétique de la moindre inefficience. Perso c’est mon explication de la sous-performance des stratégies value aux USA et à un moindre degré en Europe, ces dernières années : les opportunités value se sont évaporées progressivement du fait de la frénésie de recherche d’inefficiences, conséquence du QE. On voit les investisseurs value "se réfugier" sur le segment des nano caps, qui reste relativement préservé des flux d’investisseurs institutionnels "poussés" vers les marchés actions par les QE. Or, au Japon, le QE dure depuis 2 décennies…

3) L’application mécanique de filtres value conduit à une "sélection adverse" d’entreprises optiquement attractives sur la base des fondamentaux comptables et des niveaux de valorisation, mais avec des faiblesses plus ou moins cachées ; la maîtrise de la langue locale est cruciale pour comprendre ces vulnérabilités. C’est la raison pour laquelle, je pense, les investisseurs value réussissent souvent beaucoup mieux sur leur marché domestique (où ils peuvent suivre facilement les moindres bruits, tuyaux, participer aux AG, échanger avec d’autres investisseurs etc.) que sur des marchés étrangers. Un bon nombre des investisseurs value de mon sondage se limitent d’ailleurs aux marchés français et belge, avec une forte prédilection pour les small voire nano caps. Choix rationnel : (i) c’est le segment le plus susceptible de receler des inefficiences de marché et (ii) c’est le segment qu’ils peuvent connaître le mieux. Ne comprenant pas le japonais, et le marché actions nippon étant mal couvert par les sources anglophones, je préfère l’éviter. (J’ai déjà pas mal galéré pour obtenir des infos sur certaines valeurs suédoises ou hollandaises de mon portefeuille…)

Pour toutes ces raisons, je pense qu’investir sur des actions japonaises n’est peut-être pas rationnel, pour un investisseur particulier sans connaissance particulière du Japon ayant pour benchmark un ETF Monde (c’est mon cas). Mais je n’exclus pas d’y faire un jour des emplettes pour le "fun" et pour mon éducation financière (pour l’instant je ne cible que Softbank : peut-être la moins japonaise et la moins value des valeurs nippones ?).

De façon plus générale, à propos de l’approche value :

a) Je pense qu’on peut gagner en bourse par différentes approches, ce qui rend l’investissement boursier si intéressant.

b) Je pense que certaines approches fonctionnent beaucoup mieux que d’autres pendant un certain temps, jusqu’à ce que cela s’inverse pendant une période suivante. Cela justifie une flexibilité dans le choix des approches, car ces périodes de sous-performance de telle ou telle approche peuvent être très, très longues.

c) Je vois mon portefeuille comme un avion, dont j’essaie de construire plusieurs moteurs au fil du temps. L’approche dividendes (avec une préférence pour les actions du type dividend growth dans mon cas) peut être un premier moteur. L’approche croissance est clairement un autre moteur important pour mon portefeuille. Cela me plairait bien d’avoir deux petits moteurs auxiliaires value et recovery pour compléter ma stratégie, et pour pallier des éventuelles (et probables, sur le long terme !) défaillances des 2 moteurs principaux. La diversification des types d’actions dans un portefeuille (cf. celui de Peter Lynch) doit améliorer la performance ajustée du risque sur le long-terme, outre les bénéfices psychologiques que cela apporte (avoir toujours une partie du portefeuille qui "fonctionne"). Idéalement je voudrais devenir compétent dans tous les styles de gestion ; évidemment c’est très ambitieux, mais c’est l’une des raisons de ma diversification extrême : accumuler rapidement beaucoup d’expérience de stock-picking.

d) Les marchés boursiers actuels sont sans doute infiniment plus efficients qu’il y a 50 ans, quand Graham écrivait "L’investisseur intelligent" et quand Buffett débutait. A l’époque : (i) la circulation de l’information sur les entreprises était très difficile, (ii) les frais de transaction étaient énormes (compliquant énormément les stratégies d’arbitrage), (iii) la finance institutionnelle était infiniment moins développée et sophistiquée qu’aujourd’hui. Aujourd’hui : (i) internet permet la circulation immédiate et gratuite d’informations disponibles pour tous, (ii) les brokers sont rentrés dans l’ère du "zero fee", (iii) la finance institutionnelle comprend une multitude d’acteurs utilisant des stratégies infiniment plus développées que celles des investisseurs amateurs (cf. le trading à haute fréquence, Renaissance, etc.). Penser, dans ce contexte, que les ficelles de Graham et Buffett vont fonctionner aussi bien qu’il y a 50 ans est illusoire à mon sens - même si leurs principes cardinaux restent de bons conseils. Les marchés sont devenus beaucoup plus efficients, c’est pour cela que la plupart d’entre nous souffrent face aux ETF (ma propre stratégie de stock-picking n’étant qu’une tentative de simili ETF, dont le succès est incertain).

Pour toutes ces raisons (+ le QE et les taux ultra-bas déjà mentionnés), je considère probable que la période de surperformance des stratégies croissance vs. value ne fasse que commencer. Mais je peux évidemment me tromper, et en tout cas, je souhaite avoir un portefeuille diversifié en termes de styles d’investissement, et ne pas être dépendant d’une stratégie unique.

Je vais m’attacher en 2020 à construire petit à petit mon "moteur auxiliaire" value. Je m’étais abonné aux Daubasses dans cet esprit, et j’ai trouvé leur production intéressante et éducative, même s’il n’y a pas eu de traduction concrète dans mon portefeuille.

Evidemment, au-delà de tous les facteurs objectifs, il faut être à l’aise psychologiquement avec son stock-picking, et pour moi cela signifie choisir des valeurs qui vont publier trimestre après trimestre des fondamentaux en croissance. Il est donc probable que ma poche value soit davantage GARP que deep value, mais en fin de compte j’ai quand même déjà un bon nombre des valeurs du sondage en portefeuille ;-) (25 sur 39 ! mais bon j’avais vraiment été peu sélectif au moment de construire mon portefeuille français)

Dernière modification par Scipion8 (10/12/2019 12h46)

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#520 09/12/2019 21h48

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Bonsoir,
Sur quels critères Haulotte est-elle massacrée ?

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#521 10/12/2019 09h42

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Le cours est passé de 18€ début 2018 à 8€ début 2019 et moins de 5€ aujourd’hui.
Je pense que ça rentre dans la catégorie "cours massacré".

Le dividende, s’il est maintenu, ressort à 4.2% à ce niveau de cours.

A creuser.

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[+1]    #522 10/12/2019 11h17

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"Massacré" ça sous-entend qu’il y a de mauvaises raisons pour que le cours baisse, en tout cas dans mon esprit mais peut-être me trompe-je. Le cours peut être divisé par 4 pour de bonnes raisons.

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[+7]    #523 10/12/2019 12h15

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Bonjour Scipion8,

Nous avons des approches très différentes de l’investissement et je ne prétends pas mon approche nécessairement meilleure que la vôtre.

Voilà quelques unes de mes idées à ce sujet.

Principe de l’investissement

De mon point de vue, le coeur de l’investissement est de réussir à identifier des divergences prix / valeur. Ce principe de divergence prix / valeur est indépendant de la qualité intrinsèque des entreprises achetées. Il est possible de faire un excellent investissement sur un actif à faible valeur quand le prix est situé encore bien plus bas ou, à l’inverse, de faire un mauvais investissement sur un actif à forte valeur quand le prix est bien plus élevé.

Une entreprise dont le chiffre d’affaire est croissant a sur ce paramètre une qualité supérieure à une entreprise dont le chiffre d’affaire est décroissant. Néanmoins, rien ne dit que la seconde ne soit pas une meilleure opportunité d’investissement car tout dépend du prix auquel on achète cette entreprise.

Je pense qu’il s’agit d’un point de divergence entre nos approches: vous semblez considérer qu’une entreprise qui a une forte valeur (dimension macroéconomique dans laquelle elle évolue, croissance de l’entreprise et qualité de ses fondamentaux) sera a priori un meilleur investissement, par exemple lorsque vous décrivez les raisons pour lesquelles vous n’achetez pas d’actions sur le marché japonais (dimension macro moins intéressante que sur d’autres zones géographiques, QE, etc…) ou dans votre conclusion quand vous expliquez que vous vous sentez plus à l’aise avec des fondamentaux en croissance.

3 approches de l’investissement valeur

Je vois 3 approches principales de l’investissement valeur de celle qui me semble la plus solide à la moins solide:
1/ Décote sur actifs tangibles (acheter 2 € pour 1 €)
2/ Décote sur flux (sur base des flux actuels, sans projection de croissance future)
3/ GARP: Croissance à prix raisonable (sur base d’une projection de croissance future)

Vous êtes plus orienté GARP alors que je me sens plus à l’aise avec une approche (deep) value. Ici, je note qu’il s’agit simplement d’une différence de style et non que vous ayez tort et moi raison.

L’un des éléments que j’apprécie dans l’approche deep value est de considérer dans les données financières d’une entreprise des "invariants" comme mesure de valeur donc typiquement des données de bilan, moins volatiles que les données de flux (le flux étant une dérivée).

Efficience des marchés

Mes observations personnelles me laissent penser qu’il y a toujours une belle place pour des inefficiences de marché sur des entreprises prises individuellement.

Par exemple, comment expliquer du point de vue de l’efficience des marchés l’existence d’une entreprise comme LNC, dont le prix est passé de 27 € en 2007 à 1 € en 2008 (cours divisé par 27 en un an) puis à 57 € 2018 (cours multiplié par 57 en 10 ans): LNC.PA Interactive Stock Chart | Les Nouveaux Constructeurs SA Stock - Yahoo Finance

Quand j’ai pris une louche d’actions LNC à 1,5 € / action, alors que le dernier dividende était de 0,6 €, j’ai eu l’impression d’être confronté à une aberration de marché.

Comment les acteurs sophistiqués évoluant sur les marchés ont-ils pu laisser se produire une telle aberration sans parvenir à fortement l’atténuer avec un tassement de la courbe de prix ?

Pour prendre d’autres exemples groupés qui me semblent bien traduire des aberrations de marché, je ne m’explique pas ma performance de + 100 % en 2009 ou + 50 % en 2017 sur mon volet actions autrement que par l’inefficience des marchés car je doute que la valeur fondamentale de toutes les entreprises en portefeuille durant ces 2 années a varié dans une telle proportion.

Par ailleurs, je pense que la diffusion de l’information ne suffit pas à justifier l’efficience des marchés. Par exemple, lors de la bulle des tulipes en Hollande, l’information était disponible à tous (une tulipe n’a pas une grande valeur…). Pourtant, le fait que cette information soit connue de tous n’a en rien empêché le comportement moutonnier qui a mené à la bulle spéculative.

La nature, la psychologie et l’irrationalité humaine (qui fixent le prix dans le cadre du marché) me semblent justifier à l’inverse l’existence d’inefficiences de marché.

Par ailleurs, prenons un fond d’investissement ouvert. En cas de baisse des marchés, les investisseurs veulent vendre leurs parts et sortir de ce fond. Le gestionnaire du fond est contraint de vendre des actifs quand bien même il serait lui-même rationnel et souhaiterait acheter des actifs à prix bradés.

De plus, les acteurs les plus sophistiqués (à même d’identifier de manière plus pertinente que vous et moi des divergences prix / valeur) n’ont pas nécessairement le même univers d’investissement du fait de problématiques de profondeur de marché.

Bien entendu et simplement pour vous taquiner amicalement de manière anecdotique, les marchés ne peuvent pas être infiniment plus efficients qu’il y a 50 ans.

Dimension quantitative

De mon côté, j’essaie (au moins en première analyse) de manière générale à me borner à une analyse purement quantitative.

Combien d’erreurs d’analyse de personnes pensant réussir à évaluer correctement la dimension business ?

Ne sommes-nous pas simplement incompétents à évaluer la qualité d’un business a priori et de manière objective et ne faut-il pas simplement le reconnaître dans ce cas ?

L’investissement financier : un problème résolu avec un ETF monde ?

Investissement au Japon - Risques

Je vous rejoins sur les spécificités d’un investissement au Japon et les risques associés. J’avais également listé un certain nombre de ces risques notamment ici: Actions japonaises : de nombreuses opportunités au Japon…

Néamoins, il me semble avoir identifié des opportunités d’investissement avec des aberrations telles que leurs caractéristiques, notamment de prix, me semblent contre-balancer les désavantages objectifs que vous mentionez: (3/3) Actions japonaises : de nombreuses opportunités au Japon…

Par exemple, une entreprise qui présente à la fois une décote sur actifs tangibles d’un facteur 2 tout en présentant également une décote sur flux, en générant un free cash flow dont la moyenne sur les 5 derniers exercices permettrait à ce rythme à l’entreprise de racheter toute sa capitalisation boursière et toute sa dette en l’espace de 10 ans me semble une belle aberration de marché dont je suis prêt à devenir actionnaire dans une optique fortement diversifiée (par entreprise et au moment de l’achat, investissement < 5 % de mon volet actions, en pratique actuellement plutôt autour de 2 %, et 1,3 % de mon patrimoine net), malgré les risques objectifs liés à la zone géographique que vous avez soulignés et d’autres problèmes spécifiques à l’entreprise par ailleurs (par exemple, faibles marges, baisse du chiffre d’affaire, FCF volatil, etc…).

Conclusion

Depuis que j’ai commencé à mesurer ma performance i.e. depuis le pic de 2007 avant le dernier krach, j’ai une performance légèrement supérieure à + 15 % / an avec une approche globalement (deep) value, sur mon volet actions, bien au-delà de mes ambitions personnelles en réalité bien plus modestes: une performance de + 3 % / an me suffit à ce stade et si je bats le CAC40 à long terme, mon objectif au moment où j’ai démarré à investir en actions, je serai comblé. Bien entendu, nous sommes à un moment favorable, pour le calcul de la performance.

Performance à confirmer au prochain krach !

Pour ma part, acheter 2 € pour 1 € parle à mon bon sens de paysan alsacien (voire sundgauvien pour les locaux !) et ne devrait pas laisser votre bon sens aveyronnais indifférent, y compris en l’absence de croissance ! C’est cela pour moi l’approche deep value dont j’espère qu’elle continuera à porter quelques fruits à l’avenir.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (10/12/2019 14h35)


"Price is what you pay. Value is what you get.", Warren Buffett

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[+3]    #524 10/12/2019 16h54

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Cher Vauban,

Merci pour vos réflexions. Evidemment, elles mettent en lumière des différences "philosophiques" irréconciliables sur ce que signifie investir, qui expliquent pourquoi vous êtes un investisseur "value" et pourquoi je ne le suis pas, ni ne le serai jamais (même si par jeu intellectuel et aussi par volonté de diversification "stylistique" de mon portefeuille je peux m’y essayer occasionnellement).

1) L’investissement ne se borne pas à une activité d’arbitrage. Considérer qu’investir se limite à comparer le prix et la "valeur intrinsèque" d’un actif (en l’occurrence dans notre discussion une action), c’est réduire l’investissement à l’activité d’arbitrage, qui n’en est qu’une des composantes, et pas la plus importante.

Imaginons la situation suivante : j’abandonne mon activité professionnelle (salariat) pour créer ma micro-entreprise, dans un domaine totalement nouveau pour moi. Je manque de fonds pour ce projet et je vous propose de devenir co-actionnaire de mon entreprise. Bien sûr, vous pouvez essayer d’estimer une "valeur intrinsèque" pour les actions de mon entreprise. Pour cela, nous pourrions discuter du marché cible, de ma probabilité de succès etc. Mais entre nous, je vous avouerai franchement que je n’ai aucune idée de la valeur des actions de mon entreprise : mon projet peut très bien échouer comme être un succès spectaculaire.

Investir, c’est d’abord prendre un risque sur un projet. Le succès de l’investissement dépend de la capacité (i) de sélectionner plus souvent des projets viables que non-viables et (ii) d’obtenir une rémunération adéquate de ce risque.

Je comprends bien que l’investisseur value essaie tant bien que mal de traduire cette équation par l’estimation d’une "valeur intrinsèque" et d’une "marge de sécurité" lui "assurant" une rémunération adéquate du risque. Mais dans la réalité, l’investisseur en actions accepte un risque important sur un projet dont il ne peut estimer la "valeur intrinsèque" qu’avec un très grand degré d’incertitude, et il essaie de se faire rémunérer suffisamment cette prise de risque.

2) Pour la plupart des valeurs, et la plupart du temps, le prix est de loin la meilleure estimation de la "valeur intrinsèque".

Pour une valeur suffisamment liquide, le prix de marché est la synthèse des évaluations de la valeur intrinsèque d’une entreprise par des participants de marché (i) en majorité professionnels, (ii) financièrement intéressés, (iii) avec un accès privilégié à l’information (y compris le management de l’entreprise) et (iv) dont l’influence sur le prix est en principe proportionnelle à leur "compétence" (si l’on considère que les flux d’investissement tendent à aller vers les gestionnaires les plus compétents).

Penser, dans ce contexte, qu’un quidam, pas ou peu financièrement intéressé, parce qu’il a lu 2 chapitres de Graham, puisse avoir une meilleure estimation de la valeur intrinsèque en calculant 3 ratios à-la-va-vite me semble illusoire : pas impossible mais improbable. C’est pour cela que je ne m’y risque pas : à mon sens il est irrationnel de penser être meilleur que le marché alors qu’on n’a aucun avantage compétitif (en termes d’information ou de compétence), mais au contraire plutôt des handicaps (pour la plupart des investisseurs amateurs).

3) Il y a néanmoins des exceptions à la supériorité du prix de marché comme estimation de la "valeur intrinsèque" :

- Je vous rejoins pour dire que la psychologie de foule (les phases d’euphorie et de panique, ces 2 états d’esprit étant particulièrement contagieux) est source d’inefficiences de marché - donc d’opportunités pour un investisseur (value ou pas). C’est vrai que cela n’a pas changé depuis le marché des tulipes hollandaises au 17e siècle - alors que les déficits d’infrastructures et d’informations, sources majeures d’inefficiences dans le passé, se sont eux largement dissipés. Donc oui, un investisseur fondamental (value ou non) peut tirer avantages des phases d’euphorie et de panique collectives. Mais : (i) il lui est difficile de s’extraire lui-même de cette psychologie collective, et (ii) il est tout à fait possible que l’apparition de nouveaux types d’investisseurs sophistiqués (comme des algorithmes visant à tirer avantage de l’euphorie ou de la panique par des stratégies contrarian) réduisent les opportunités d’arbitrage.

- Je vous rejoins aussi pour dire que les investisseurs sophistiqués peuvent plus difficilement intervenir sur des valeurs illiquides (nano caps par exemple), ce qui offre a priori des opportunités aux investisseurs fondamentaux sur ce segment.

4) La "marge de sécurité" est purement psychologique, et à mon sens plus dangereuse qu’utile. Hormis les cas particuliers où il peut y avoir de véritables inefficiences (nano caps illiquides etc.), la "valeur intrinsèque" estimée par l’adepte amateur du value n’est pas une estimation supérieure au prix de marché. Mais si elle lui sert vraiment de base à ses décisions d’investissements (ce qui est à mon avis le cas le plus commun, comme on peut largement le voir sur les forums), elle peut être d’une utilisation très dangereuse :

- la (supposée) "décote" sur la (supposée) "valeur intrinsèque" cache généralement des faiblesses de nature non-comptable (risques liés à la gouvernance, par exemple). Le choix des valeurs optiquement les plus "décotées" peut ainsi conduire à une sélection adverse d’entreprises faisant face à des difficultés n’apparaissant pas encore dans les comptes publiés, mais bien comprises par le marché, et à l’exclusion des meilleures entreprises (par exemple, je n’ai pas vu de LVMH dans les portefeuilles value de mon petit sondage, y compris en remontant dans le passé - à mon sens c’est simplement une erreur grossière dans le process d’investissement, difficilement pardonnable pour un investisseur français) ;

- le concept de "marge de sécurité" incite l’amateur value à renforcer sans cesse à la baisse, en ayant l’impression que son investissement est de moins en moins risqué alors que c’est généralement exactement le contraire ;

- j’ai les plus grandes réserves sur les approches bilantielles (valeur de liquidation etc.) qui à mon sens ignorent parfois le risque de liquidité (que je connais bien par mon job). Le bilan d’une entreprise est en flux permanent, et les actionnaires (minoritaires) ne sont pas les seules parties autour de la table. Les banquiers et autres créditeurs peuvent exiger le nantissement de certains actifs pour accorder des financements à l’entreprise. Ces actifs deviennent alors indisponibles dans un scénario de liquidation. Ce risque toujours présent me semble avoir été allègrement oublié par des adeptes du value dans des dossiers comme Sears, CBL, Casino-Rallye etc.

5) Je suis un investisseur de long terme - un vrai. Je suis co-propriétaire d’entreprises que je souhaite accompagner aussi longtemps que possible, et dont je souhaite léguer les actions à mes héritiers. Je raisonne comme un propriétaire d’entreprises, avec une optique patrimoniale de très long-terme et de transmission. J’ai la même optique qu’Arnault, Bolloré ou Pinault - avec un peu moins de moyens. Je n’ai pas de cours cible pour vendre. Je souhaite être rémunéré sur le long terme pour ma prise de risque par des dividendes et l’appréciation graduelle de mes parts. Je "récompense" les entreprises qui ont mérité ma confiance par de bons résultats en renforçant progressivement ma position à leur capital. Je regarde bien sûr les prix de marché (parce qu’ils fournissent la meilleure indication disponible sur la valeur de mes parts en temps réel) mais j’investis comme je le ferais en non coté / en private equity. Un horizon d’investissement de 3 mois, un an, 5 ans, même 10 ans, n’est pas à mon sens "de long terme".

En ce sens, je me considère davantage comme un investisseur "fondamental" que la plupart des investisseurs "value", qui n’ont que la vision d’un arbitragiste attendant que la (supposée) "décote" qu’il a estimée se résorbe, et vendant dès que le cours rejoint la (supposée) "valeur intrinsèque" (manquant ainsi souvent l’opportunité d’accompagner une belle entreprise dans sa progression).

6) Sur le long terme (mon horizon), investir dans de bonnes entreprises est TOUJOURS plus profitable que d’investir dans de mauvaises entreprises. Bien sûr, le prix d’achat est un paramètre de la performance. Mais je ne me plaindrai jamais d’être actionnaire d’une bonne entreprise, même si je l’ai "surpayée" (ou en tout cas j’aurais pu l’acheter moins cher), car sur un horizon suffisamment long je serai gagnant.

A contrario, pour un (vrai) investisseur de long-terme, investir dans de mauvaises entreprises, même extrêmement "décotées" ("daubes" ou autres "mégots de cigare") n’est jamais un bon choix. Je sais bien qu’on peut ainsi gagner de l’argent à court terme (à mon avis, c’est de moins en moins facile dans des marchés toujours plus efficients). Mais ce n’est pas ma conception de l’investissement et surtout, en termes probabilistes, ce n’est pas à mon sens une stratégie rationnelle, pour un investisseur amateur lambda sans avantage compétitif dans l’estimation de valeurs intrinsèques (c’est mon cas). Le coût d’opportunité d’attendre une éventuelle résorption de la "décote" est énorme - quand bien même on ait raison sur l’estimation de la valeur intrinsèque.

Donc je peux très facilement résumer mon process d’investissement : j’essaie d’investir dans de bonnes entreprises. En ce sens mon approche n’est pas GARP, car je pense que l’application de filtres value détruit de la performance, en général. Je pense qu’un process à une étape (= sélectionner de bonnes entreprises) est généralement plus efficace qu’un process à 2 étapes (= sélectionner de bonnes entreprises et vérifier que le prix n’est pas trop cher), pour un investisseur amateur sans avantage compétitif particulier comme moi.

7) Entre deux méthodes d’investissement avec des espérances comparables de performance (ajustée du risque), il faut choisir la moins intelligente. Je préfère une méthode qui marche même si (ou quand) je suis stupide qu’une méthode qui demande un travail ou une compétence supérieure, sans démontrer une espérance de gain supérieure. De ce point de vue l’investissement en ETF Monde est redoutablement efficace. Ma propre méthode en est une variante, sans frais mais avec un peu de travail de stock-picking (mais c’est un hobby), et un faible degré de conviction (peu de convictions idiosyncratiques, des convictions sectorielles plus prononcées). Il reste à démontrer que cette approche batte un ETF Monde sur la durée.

Mais en tout cas cette approche ne me demande pas un travail d’estimation de "valeurs intrinsèques", pour lequel je ne me considère pas équipé - et pour lequel je considère que la plupart des investisseurs amateurs n’ont aucun avantage compétitif, mais au contraire plutôt des handicaps.

8) La volatilité des cours n’est pas nécessairement un indice d’inefficience des marchés.

Je distinguerais les 2 exemples que vous donnez :

- Vos excellentes performances en 2009 et 2017 sont probablement (en partie) le résultat de phases d’euphorie (succédant, pour celle de 2009, à une forte phase de panique). En 2017, clairement il y avait un sentiment d’euphorie sur les small caps - corrigé en 2018. Je suis d’accord pour dire que ce sont des phases où les marchés sont plus inefficients que d’habitude - mais plus précisément macro-inefficients (selon le terme de Samuelson). Le marché a tendance à réagir excessivement aux risques macros (risques politiques, politique monétaire etc.), en les sous-estimant (= euphorie) ou en les sur-estimant (= panique). Mais même pour l’individu le plus rationnel, ces risques ne sont pas faciles à apprécier… Et par ailleurs, il est difficile de démontrer que la mauvaise estimation des risques macros a des effets différenciés parmi les entreprises (certes, les cycliques sont généralement plus affectées). Perso, je rejoins Samuelson sur l’idée que les marchés sont le plus souvent micro-efficients et macro-inefficients, c’est-à-dire qu’ils sont généralement des comptables compétents et des économistes médiocres. C’est en partie pour cela que mes prises de position par rapport à un ETF Monde sont sectorielles et non idiosyncratiques (en faisant l’hypothèse que je sois un meilleur économiste que le marché, ce qui reste à démontrer).

- S’agissant de LNC, le flottant est réduit, ce qui limitait sans doute la possibilité pour les investisseurs institutionnels / sophistiqués d’y investir et d’en influencer le prix. (La capi est maintenant de 750 millions €, mais au moment où vous avez acheté, c’était une micro-cap.) C’était donc sans doute effectivement une inefficience de marché (une micro-inefficience, pour le coup). Bravo d’avoir su en tirer parti, mais sur le long-terme la question est de savoir (i) si de telles (micro) inefficiences vont apparaître régulièrement, et (ii) si on saura les identifier et en tirer parti. Perso, (i) je ne pense pas, au contraire je pense que ces opportunités ne vont cesser de se raréfier, et (ii) je n’ai probablement pas cette compétence, même si je peux essayer.

De façon plus générale, le prix d’une action est la synthèse de paramètres toujours changeants. Il suffit de faire une simulation DCF pour constater à quel point la valorisation DCF est sensible à des changements du taux d’actualisation (taux sans risque ou primes de risques). La volatilité n’est donc pas nécessairement un signe d’inefficience - au contraire, elle peut signaler que le marché ajuste en permanence son estimation de la valeur intrinsèque, selon les nouvelles informations micros et macros qui arrivent sans cesse. A noter que dans un environnement de taux ultra-bas, la valeur DCF devient encore plus sensible à l’estimation de la croissance en régime permanent (c’est un argument mathématique).

Bref, vous comprendrez pourquoi mon approche de l’investissement est "philosophiquement" très différente de celle du value - sans pour autant affirmer a priori que telle ou telle approche est "supérieure" (je vous rejoins sur ce point). En fin de compte, je suis pragmatique comme le brave paysan du Larzac que je reste dans l’esprit : j’appliquerai la méthode qui marche le mieux pour moi, et si ça signifie dénicher des "mégots de cigare" et calculer des valeurs de liquidation, je le ferai ;-)

@JeromeLeivrek : Je vous répondrai en détail sur Haulotte dans un autre message, ce qui sera pour moi l’occasion de creuser le dossier avant un éventuel renforcement. Un premier élément, toutefois, est lié à mon point (6) ci-dessus : j’investis sur le long-terme et de ce point de vue investir sur Haulotte (peut-être la plus cyclique des valeurs françaises ?) en bas de cycle (3, 4 ou 5€, ça se discute) est pertinent.

Dernière modification par Scipion8 (10/12/2019 18h45)

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[+1]    #525 10/12/2019 19h45

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@Scipion8 : Personnellement je me terre dans les valeurs obscures justement pour essayer de me soustraire à la distorsion massive introduite par les QE et autres mesures non orthodoxes récentes, mais mon pire cauchemard est en effet ce que vous évoquez : une prolifération de bots arbitrageurs qui pourraient intervenir sans soucis de profondeur, liquidité et de manière horriblement systématique. Pour l’instant cela n’existe pas encore, probablement parce que ce n’est pas assez rentable ? Mais je n’aurais dans ce cas d’autre choix que de m’en remettre à une stratégie similaire à la vôtre (ETF personnel sectoriel), avec moins de moyens bien sûr.

En revanche, n’avez-vous pas considéré vous en remettre à Indépendance & Expension (par exemple) pour les petites valeurs cycliques comme Akwel etc ? J’y songe assez sérieusement quand la récession automobile aura bottom. Ces valeurs sont intéressantes mais chronophages car il faut les surveiller comme le lait sur le feu, donc je les évite habituellement, mais je serais prêt à payer un gestionnaire de ce calibre pour le faire. En prenant ce type de valeurs en buy & hold on laisse forcément de l’argent sur la table…

Dernière modification par doubletrouble (10/12/2019 19h46)


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