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#76 25/08/2019 19h47

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Le coût et la distribution sera epsilon (s’il s’agissait de cash pur, il faudrait bien aussi le distribuer, cela peut aussi être dématérialisé) et même s’ils sont revendus, il faudra bien qu’ils soient utilisés pour garder une valeur, puisqu’il y aurait une date de péremption donc l’objectif initial sera conservé.

Le principe, au delà du chèque/bon c’est "voici de l’argent, vous pouvez le dépenser pour tels biens et services avant le".

Le niveau de revenu n’est pas forcément corréler au niveau de dépenses. Certains qui n’ont rien dépensent tout et certains qui ont tout ne dépensent rien mais aussi inversement et sans même parler en absolu ou relatif.

On l’a vu sur la prime à la casse ("balladurette" et "jupette") quand il y a de l’argent, certains y vont, besoin ou pas besoin. Ce type d’incitation, au delà de l’écologie, avait généré près d’un demi point de PIB. Donc il faut bien inciter les gens à dépenser cet argent quitte à les contraindre un peu.


"Never argue with an idiot. They will drag you down to their level and beat you with experience" Mark Twain

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[+3]    #77 25/08/2019 21h18

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A propos de l’"helicopter money", dans le contexte de la zone euro :

1) Quel est l’objectif de l’helicopter money? L’helicopter money n’est pas une mesure de "relance" qui serait une alternative à une relance keynésienne traditionnelle par la dépense publique (sous l’autorité du gouvernement).

L’helicopter money n’est pas une mesure redistributive. Pour prendre une mesure redistributive, c’est-à-dire pour décider que X recevra plus que Y, il faut un mandat politique / démocratique, qu’une banque centrale n’a pas. La redistribution se fait uniquement sous l’autorité d’un gouvernement (avec vote d’un Parlement) - pas d’une banque centrale. Donc si la banque centrale fait de l’helicopter money, c’est la même somme pour tout le monde (il y a 2 variantes : tous les citoyens majeurs ou bien toute la population, mineurs compris).

L’objectif de l’helicopter money - pure mesure de politique monétaire - est de faire remonter l’inflation et les anticipations d’inflations près de la cible d’inflation de la banque centrale : en zone euro, un indice harmonisé des prix à la consommation inférieur à 2%, proche de 2%.

On veut davantage d’inflation, c’est-à-dire une monnaie moins forte, en termes réels. On augmente donc "l’offre" de monnaie en arrosant l’ensemble des agents économiques avec de la monnaie "gratuite", sans passer par les banques (contrairement au QE).

2) L’helicopter money est-il nécessaire en zone euro ? En théorie, une mesure extraordinaire de politique monétaire non-conventionnelle comme l’helicopter money ne peut s’envisager qu’en cas de (i) risque important d’un "désancrage" des anticipations d’inflation par rapport à la cible de la banque centrale et (ii) inefficacité des autres instruments (conventionnels ou non) de la banque centrale.

En zone euro, l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation) semble se stabiliser autour de 1%, et les anticipations d’inflation à moyen terme (BEIR = breakeven inflation rate des obligations indexées sur l’inflation et ILS = inflation-linked swaps) sont autour de 1,5% - donc bien en-deçà de la cible de la BCE, malgré les taux négatifs, malgré le QE, malgré les opérations de très longue maturité (TLTRO).

Toutes ces mesures de la BCE ont eu un impact positif sur l’inflation, sur les anticipations d’inflation et sur l’activité économique (cf. les graphiques 8 et 9 ici), mais pour l’instant pas suffisant pour se rapprocher de la cible de la BCE. Donc la question qui se pose à la BCE, c’est de "rajouter" une couche sur ces mesures (= des taux encore plus négatifs, une réactivation du QE etc.), sachant que leur efficacité marginale décroît et qu’elles peuvent avoir des effets pervers, ou bien d’inventer d’autres mesures (l’helicopter money étant la plus extrême).

3) L’helicopter money est-il légal dans la zone euro ? Comme toute banque centrale, la BCE ne peut agir que dans le cadre de ses statuts. Toute mesure débordant de ces statuts serait sanctionnée par la Cour de Justice de l’UE.

L’Article 18 des Statuts de la BCE lui donne le pouvoir de faire des opérations de dépôt et de prêt avec les banques (les prêts devant être collatéralisées de façon "adéquate") et de faire des opérations d’achat et de vente. C’est la base de toutes les mesures conventionnelles et non-conventionnelles de la BCE (notamment le QE). Cet Article 18 ne semble pas autoriser l’helicopter money.

Cela dit, l’Article 20 des Statuts de la BCE lui donne la possibilité, à la majorité des 2/3 du Conseil des Gouverneurs, de prendre des mesures de "contrôle monétaire". Cela pourrait-il comprendre l’helicopter money ? C’est une question d’interprétation. Perso j’ai un doute, et je suis à peu près sûr que la Bundesbank et beaucoup à la BCE considèrent que l’helicopter money n’est pas légalement possible.

4) L’helicopter money serait-il efficace dans la zone euro ? A mon sens, le risque de thésaurisation est réduit, car comme certains l’on dit ici, l’essentiel de la masse monétaire injectée serait mise à disposition de ménages modestes, qui ont de forts besoins non-satisfaits de consommation et/ou sont endettés. Bien sûr, il y aurait des effets d’aubaine pour les ménages riches, mais compte tenu des taux négatifs ou très faibles sur les placements sans risque, on peut penser que les riches investiront cet argent dans des actifs risqués.

Injecter de la monnaie, que ce soit par du QE ou par l’helicopter money, doit à terme avoir un impact positif sur l’inflation, car l’équation MV = PT est respectée. L’helicopter money augmente la masse monétaire M et les taux négatifs augmentent la vélocité de la monnaie V, donc l’inflation P et l’activité économique T doivent augmenter. En revanche, difficile d’affirmer que l’helicopter money serait plus efficace qu’une nouvelle couche de QE.

5) Quels sont les principaux risques de l’helicopter money ? Et quelles sont les solutions possibles ?

Perso j’identifie 3 problèmes / risques principaux (au-delà de la question juridique sus-mentionnée) :

a) Comment distribuer une somme de xxxx € à tous les citoyens de la zone euro ? La BCE pourrait s’appuyer sur les autorités fiscales. Mais je ne suis pas sûr du traitement des ménages non fiscalisés / non bancarisés. Il est essentiel pour la légalité de la mesure qu’il n’y ait aucune discrimination ni exception. Même sans compte bancaire, un ménage pourrait recevoir la somme en cash auprès de la Banque de France et/ou des autorités fiscales (qui ont l’habitude de gérer des mesures distributives larges, comme l’allocation de rentrée scolaire).

Une façon plus élégante de gérer l’helicopter money serait via des euros digitaux, des "cryptos de banque centrale" (CBDC, central bank digital currencies) : chaque citoyen aurait ainsi un compte sécurisé et anonymisé à la banque centrale, qui serait crédité chaque fois que la BCE ferait de l’helicopter money. La BCE est très prudente / sceptique sur les CBDC, mais perso je m’attends à ce que sa position change avec l’arrivée de Mme Lagarde à sa tête.

b) Comment empêcher une hausse incontrôlée de l’inflation ? Quand l’helicopter money a été théorisé, une condition clef était qu’il devait s’agir d’une mesure unique (one-off) et non répétitive. Car si les citoyens commencent à anticiper des "largages" réguliers de monnaie gratuite par la banque centrale à la moindre crise, alors la conséquence peut-être une perte de crédibilité de la monnaie comme réserve de valeur, et à terme une spirale inflationniste.

Il est donc essentiel d’ancrer dans la psychologie collective l’idée que l’helicopter money n’est qu’une mesure limitée et absolument exceptionnelle. La seule façon de le faire de façon crédible à mon sens, serait d’inscrire cette limite de façon quantitative dans les Statuts de la banque centrale. Cela pourrait se faire sous la forme "La BCE ne pourra procéder à l’injection gratuite de liquidité directement auprès des ménages de la zone euro que si l’inflation sous-jacente dans la zone euro est inférieure à 1% pendant 12 moins consécutifs. Cette injection sera alors limitée à x% de la masse monétaire M1." (Ou quelque chose d’équivalent : avec une condition claire sur le déclenchement et une limite sur la masse.)

c) Comment préserver l’indépendance de la banque centrale ? Le plus gros risque de l’helicopter money à mon sens, c’est de faire planer une menace permanente sur l’indépendance de la banque centrale. L’Etat sera trop heureux de s’épargner des efforts budgétaires, et tentera de faire pression sur la banque centrale pour faire des largages réguliers de liquidité, évidemment populaires.

Là encore, la réponse doit passer par des limites claires sur l’utilisation de l’helicopter money, inscrites dans les Statuts de la banque centrale pour la protéger d’un pouvoir "trumpien" faisant pression sur elle.

Bref, perso je suis de près les discussions dans la communauté académique sur l’helicopter money, mais je pense que pour être réalisable dans la zone euro, une modification des Statuts de la BCE serait nécessaire. Ce qui supposerait a priori une révision des Traités européens, difficilement envisageable dans le contexte politique actuel.

Dernière modification par Scipion8 (25/08/2019 21h35)

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[+1]    #78 26/08/2019 08h36

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Scipion8 a écrit :

Injecter de la monnaie, que ce soit par du QE ou par l’helicopter money, doit à terme avoir un impact positif sur l’inflation, car l’équation MV = PT est respectée. L’helicopter money augmente la masse monétaire M et les taux négatifs augmentent la vélocité de la monnaie V, donc l’inflation P et l’activité économique T doivent augmenter.

Il y a au moins deux problèmes dans cette démonstration :

1. Si vous cherchez l’effet de l’helicopter money, vous cherchez à déterminer cet effet sur chacun des termes de l’équation, or quand vous écrivez que "les taux négatifs augmentent la vélocité de la monnaie V" vous utilisez quelque chose qui a déjà eu lieu, une autre cause, qui ne résulte pas de l’helicopter money. Dit autrement, vous ne montrez pas que l’helicopter money augmente V.

2. Même si le produit PT augmente, cela ne prouve pas à lui seul que P et T "doivent augmenter". La déduction est fausse d’un point de vue logique (elle l’est peut-être économiquement, je n’en sais rien, mais ça ne doit pas être facile à prouver, si c’est prouvable).

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#79 26/08/2019 09h36

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Il ne s’agit en rien d’une "démonstration". Il est très difficile de prévoir précisément ex ante l’effet d’une mesure absolument nouvelle de politique monétaire, car cet effet dépend de multiples facteurs, liés ou non à la banque centrale : la façon dont la mesure est calibrée et communiquée, la confiance des agents économiques, le contexte politique, le système bancaire etc. En macroéconomie, on peut au mieux estimer ex post l’effet des mesures - et encore, avec un haut degré d’incertitude. Dans les faits, la banque centrale calibre au mieux ses mesures, puis en observe les effets, et recalibre les mesures en conséquence. C’est bien ce qui s’est passé avec les divers QE de la Fed et de la BCE.

Par exemple, la BCE évalue l’effet des différentes couches de son QE (APP = Asset Purchase Programme) sur la prime de maturité des taux souverains à 10 ans dans la zone euro :

Et l’effet de ses différentes mesures non-conventionnelles sur la croissance et l’inflation (en passant, je pense, par leur effet sur les taux de financement dans l’économie) :


APP = Asset Purchase Programme = QE
TLTRO = Targeted Longer-Term Refinancing Operations = opérations ciblées de très long-terme
NIRP = Negative Interest Rate Policy = taux négatif sur la facilité de dépôt
FG = Forward Guidance = communication sur le niveau du taux directeur sur un long horizon

Par ailleurs, une banque centrale réfléchit en termes de "package" de mesures se renforçant mutuellement. Je n’ai aucune idée de l’impact de l’helicopter money sur la vélocité de la monnaie. En revanche, en principe, des taux négatifs doivent augmenter la vélocité de la monnaie. Dans le cas très hypothétique où l’helicopter money serait un jour mis en oeuvre, je pense qu’il serait associé à d’autres mesures, comme des taux d’intérêt encore plus négatifs.

Enfin, dans l’équation MV = PT, on considère plutôt un agrégat monétaire large, comme M3 (qui comprend notamment les dépôts à vue et l’essentiel des dépôts à terme). Les mesures de la banque centrale concernent directement des agrégats monétaires beaucoup plus étroits : la circulation fiduciaire M0 pour l’helicopter money et la base monétaire (circulation fiduciaire + réserves des banques à la banque centrale) pour le QE. Rien ne garantit qu’une hausse "forcée" de M0 ou de la base monétaire résultera en une hausse de M3 dans les mêmes proportions (ou, mieux, dans des proportions démultipliées). Cela dépendra notamment de nombreux facteurs liés à l’offre et à la demande de prêts - donc à la santé des banques et à la confiance des agents économiques, que la banque centrale peut au mieux influencer.

Dernière modification par Scipion8 (26/08/2019 09h58)

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#80 26/08/2019 13h35

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Scipion8 a écrit :

Il ne s’agit en rien d’une "démonstration". Il est très difficile de prévoir précisément ex ante l’effet d’une mesure absolument nouvelle de politique monétaire, car cet effet dépend de multiples facteurs, liés ou non à la banque centrale.

Je suis rassuré, cela me parait plus raisonnable que le message précédent.

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#81 11/09/2019 14h30

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On commence à parler de l’helicopter money ou du quantitative easing for people dans les médias grands publics…

Ces deux derniers jours sur BFM, LCI et le Figaro :
Helicopter money: la BCE doit-elle directement distribuer de l’argent aux Européens?
La Chronique éco : Souriez, la BCE veut nous donner de l’argent !
Bertille Bayart: «La BCE fera-t-elle neiger des euros à Noël?»

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#82 11/09/2019 15h47

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INTJ

L’idée fait son chemin… Je m’inquiétais de l’engouement pour la MMT sur une autre file.

Le plan semble être de supprimer le cash (la Suède, comme souvent, sert de bêta-testeur) et d’avoir directement des comptes auprès de la Banque Centrale, en crypto d’Etat.

Avantages vantés : facilite la lutte contre la fraude fiscale, la corruption, le financement du terrorisme, sécurité et immédiateté des paiements, UBI ou helicopter money pour convaincre les récalcitrants en parlant à leur ventre.

Inconvénients : taux négatifs applicables (le cash sous le matelas bloquant les taux négatifs), toutes les transactions même les plus génantes sont visibles, possibilité de geler les avoirs d’une personne ou d’une entreprise de manière centralisée.

Cela ressemble un peu au pendant occidental du 社会信用体系.

C’est probablement inéluctable, les capacités techniques existent et seront utilisées. S’endetter et privilégier des assets "réels" diversifiés semble une stratégie saine dans cet environnement.


✯ Mangia bene, caca forte, e non aver paura della morte.

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#83 11/09/2019 21h29

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Cela ressemble à la fin d’une partie de Monopoly : à chaque tour, l’argent distribué est de toute façon ramassé par ceux qui ont des hôtels, ça fini par lasser. On se méfie des conséquences économiques de l’action des Banques Centrales, on devrait peut être se soucier des conséquences politiques.

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#84 30/12/2019 09h47

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Bonjour,

Je reviens sur cette file qui parait très intéressante et qui peut expliquer pourquoi les actions montent en ce moment.
La lecture et la relecture des posts de scipion et des commentaires et calculs personnels qu’il donne:
(2/4) Banque centrale et QE : influence sur les marchés actions
(2/4) Banque centrale et QE : influence sur les marchés actions

Mais aussi de la vidéo de Patrick Artus:
Vidéo - Même si les indices boursiers vous paraissent haut, gavez-vous d’actions ! - 30/12/2019 09:10:00 - Boursorama

peuvent laisser penser que non seulement nous ne sommes pas dans une bulle mais que de surcroît la période que nous abordons pourrait être le début d’un cycle long.
La baisse durable des taux d’intérêt, la faiblesse de la croissance et l’interventionnisme forcené de la BCE et de la FED peut créer un climat de création de valeur dans la bourse qui pourrait se comprendre.
L’idée qu’un PER de 15 à 20 est la promesse sur la durée d’une rentabilité inespérée dans un monde atone à la croissance est quand même une réalité que notre monde n’a jamais connu.
La promesse par les banques centrales d’un monde financier maîtrisé pourrait être une aubaine pour beaucoup d’entreprises.

Le stock picking des meilleures actions et des meilleurs marchés pourraient être une ère assez nouvelle de meilleure garantie de l’épargnant. Seule une catastrophe mondiale d’ampleur (guerre totale ou phénomène économique ou écologique majeur) me parait être en mesure de rompre ce cycle.

Bien à vous,

Dernière modification par johntur (30/12/2019 11h28)


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#85 30/12/2019 12h14

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Bonjour Johntur,

Voila mes commentaires sur l’interview d’Artus.

Tout d’abord sur la forme.  Comme souvent Boursorama extrait de son propos la partie la moins intéressante et la plus provocante pour attirer les clics.  Comme de son interview sur les retraites.

Sur le fond maintenant.

L’endettement des États, des entreprises et des ménages est historiquement élevé par rapport au PIB et ça va probablement durer pendant très longtemps parce que les mécanismes permettant de le réduire ne fonctionnent pas ou ne sont pas mis en oeuvre.

C’est sans doute une des nombreuses raisons qui ont amené les banques centrales à fixer des taux de base à des niveaux historiquement bas et à assurer la liquidité des marchés de capitaux. L’abondance des liquidités qui en resulte fait que les investisseurs ont plein de liquidités à placer et se font concurrence  pour prêter ce qui ne leur permet pas d’augmenter leur marge (je crois que le nom officiel est  prime de risque).

Donc l’anticipation d’Artus que les taux sans risque vont rester bas sauf événement imprévu est crédible. La suite est une conséquence de sa technique de valorisation  des actions par DCF et je ne commenterai pas une assertion non-mathématique que je ne comprends que mathématiquement.(*)

L’hypothèse principale est "sauf événement imprévu".

Contrairement à ce qu’Artus affirme, Il y a un risque politique non négligeable en Europe, à commencer par la France et l’Italie. Le présent gouvernement des USA est un risque politique en soi et celui de la GB aussi même s’il a 5 ans devant lui pour enfin travailler sérieusement après 4 ans d’atermoiements. 

Il y a bien d’autres événements politiques d’ampleur régionale qui peuvent se produire et suffiraient à déclencher une crise économique majeure,  notamment un conflit régional dans le Golfe Arabo-Persique.  Tout ça n’est apparemment pas au programme de 2020 mais en 5 ans il peut se passer des choses.

Certains événements écologiques dramatiques, comme cette année au Bresil, en Californie et en Australie,  pourraient aussi, s’ils se répètent souvent, changer à plus long terme la donne politique au moins dans les démocraties occidentales.

Et puis il y a toujours la possibilité qu’une crise financière surgisse du diable vauvert. Par exemple l’univers des taux bas complique les choses pour la solvabilité des sociétés d’assurance ou des banques de détail. S’il faut à un moment donné recapitaliser massivement ce sera douloureux. L’Etat français a fait face à la crise de 2007-2008 en augmentant son endettement de 30% de PIB. A t’il encore une telle cartouche dans sa gibecière?

La seule chose qui me paraisse certaine pour les dix prochaines années est que des événements imprévus vont se produire.

On n’est pas à l’abri qu’ils soient positifs d’ailleurs.

(*) Il s’agirait de discuter la pertinence des diverses techniques de choix des paramètres de la valorisation DCF. La seule manière qui me paraitrait raisonnable serait de confronter des longues séries historiques de prédictions de valorisation et d’ observations de données financières. C’est un travail de professeur de finance, pas d’investisseur lambda.

Dernière modification par Caratheodory (30/12/2019 12h26)

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#86 30/12/2019 13h48

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Caratheodory a écrit :


L’hypothèse majeure est "sauf événement imprévu".

Bonjour,

Bien sûr tout est là. J’avais pris toujours dans cette file l’exemple d’un volcan en irruption. Mais si le volcan est pris au sens figuré, beaucoup de volcans sont imaginables (ou inimaginables). Le QE ne contrôlera que des événements environnementaux que scipion nous a donné.

Mais ce qui me parait intéressant de dire c’est que nous sommes certainement rentrés dans une nouvelle ère. La probabilité que les taux bas perdurent (intime conviction) me semble (et là je devrai avoir autant de contradicteurs que de membres du forum) pouvoir durer longtemps.

Ce qui m’a parut intéressant aussi dans l’interview que cette personne de Natixis donne, c’est de nous dire que le marché n’a pas confiance en l’Europe. Les PER d’activités de sociétés européennes sont toutes bien plus basses que celles des USA qui sont au zénith à iso activité. Cette inquiétude est déjà sur l’Europe me parait très largement intégré dans les PER des actions européennes. Un retournement de situation et une moins grande crainte de l’Europe laisse de la marge à une évolution positive des cours en Europe (selon moi)

Pour ce qui concerne le fond euro et les inquiétudes liées à ce sujet, plus nous restons avec des taux bas, plus (à mon avis) le risque associé diminue, le fond euro pourrait garantir à terme plus que moins x% annuel. Le fond euro pourrait fondre progressivement dans le temps et surtout se transformer. Le risque qu’avec des taux qui remontent, les assureurs se retrouvent étrangler en cas de sortie précipitée des épargnants devient avec le temps de moins en moins plausible (sans compter la loi Sapin). La reconduite vers des fonds euro de plus en plus "maquillés" différemment (immobilier, action) et avec de moins en moins d’OAT est un mouvement en cours.

Bien à vous,


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#87 30/12/2019 22h47

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Quelques réflexions :

1) Penser qu’il n’y a plus de cycle, c’est un comportement typique de fin de cycle. L’existence de cycles économiques est profondément liée à la mentalité humaine, au fait que nous sommes tous, individuellement et plus encore collectivement, enclins à des phases d’euphorie (pendant lesquelles nous sous-estimons les risques) et des phases de panique (pendant lesquelles nous sur-estimons les risques). C’est profondément humain, et les taux ultra-bas, la faible inflation, le QE etc. ne changent pas cela à mon avis.

Il faut se méfier de la tendance qu’on a tous de rationaliser ce qui nous arrange bien - en l’occurrence le niveau élevé des actifs (bourse, immo etc.). On peut toujours trouver des arguments rationnels pour l’expliquer, et pour dire qu’on est dans un "nouveau paradigme" pour telle ou telle excellente raison. Même des gens très intelligents et expérimentés sont sujets à ces biais (c’était certainement le cas de ma chaîne de commandement en 2006). En fin de cycle, la mentalité optimiste est particulièrement contagieuse, on se convainc tous les uns les autres que tout va bien. C’est notamment à cela qu’on reconnaît une fin de cycle.

2) Le taux sans risque pertinent pour actualiser les cash-flows futurs dans une valorisation DCF est un taux de très long-terme. Ce qui compte ce n’est pas le taux actuel, mais l’anticipation du marché pour les taux futurs, à un horizon de 5, 10, 20 ans. L’horizon de l’anticipation est d’autant plus long que les taux sont bas (c’est des maths : plus les taux sont bas, plus les cash-flows lointains, au-delà de 5-10 ans, sont prédominants dans la valorisation DCF).

Je suis assez d’accord avec P. Artus pour dire qu’aujourd’hui les marchés actions européens utilisent des taux (sans risque) d’actualisation plus élevés que les rendements obligataires actuels. Mais je ne suis pas d’accord avec son jugement que cela serait irrationnel : nul ne peut être sûr du niveau d’équilibre des taux sans risque à un horizon aussi lointain :

- Si la BCE réussit à éliminer la menace déflationniste, alors ses taux directeurs pourraient se "normaliser" (= remonter) et l’anticipation des marchés actions européens ne serait alors pas absurde.

- Si la BCE peine à contrer la déflation et qu’on se retrouve dans un scénario "à la japonaise" avec taux ultra-bas et QE à perpétuité, alors le taux sans risque anticipé devrait être nettement plus bas, mais alors le numérateur de la valorisation DCF (les cash-flows futurs) devrait aussi être revu à la baisse car on sait que la déflation et les réponses (forcées) de la banque centrale créent un environnement défavorable aux marchés boursiers (risque de "zombification" de l’économie), comme on l’a bien vu au Japon.

Bref, il est tout à fait possible que le scénario macro actuellement pricé par les marchés actions européens soit plausible et cohérent, à mon avis.

3) Ce qui compte en économie, c’est la menace, plus que la réalisation des risques. C’est de la psychologie humaine : vous pouvez faire le test sur vous-même : comparez votre comportement d’agent économique (i) dans une situation où l’on fait planer sur vous une menace constante, une incertitude permanente sur vous, votre situation économique, votre travail, etc. et (ii) dans une situation où un événement grave, une épreuve vous survient. Les hommes sont en général mieux équipés psychologiquement face à des épreuves, des drames, que face à l’incertitude. "Un être qui s’habitue à tout. Voilà, je pense, la meilleure définition qu’on puisse donner de l’homme." (Dostoïevski)

C’est aussi vrai au niveau collectif : après le tsunami et la catastrophe de Fukushima de 2011, j’avais fait une étude sur l’impact économique des catastrophes naturelles : c’est généralement un impact de courte durée, même dans les scénarios les plus meurtriers, et parfois même l’impact économique est positif (relance keynésienne, moins de conflits sociaux etc.). En revanche, une incertitude prolongée a un impact paralysant sur l’activité économique.

Ce qui fait mal à l’Europe, c’est plus cette incertitude politique (la prolongation indéfinie du Brexit en est un bon exemple), que l’improbable matérialisation des risques. D’ailleurs, perso il me semble que le risque politique pour la zone euro a nettement reculé ces dernières années : Tsipras autant que Salvini ont montré que personne ne veut quitter l’euro (idem pour Le Pen et Mélenchon chez nous).

4) L’investissement boursier est sans doute l’investissement le plus pertinent actuellement… parce qu’il n’y a pas d’autre choix. Contrairement à P. Artus, je ne suis pas convaincu que les niveaux de valorisation actuels en Europe soient irrationnels (trop bas). En revanche, il est clair pour moi que la plupart des autres investissements offrent une espérance de rendement ajustée du risque inférieure aux actions :

- Si la BCE maintient une politique ultra-accommodante (taux négatifs + QE) sur longue période (ce qui me semble un scénario réaliste à moyen terme), les rendements des fonds € vont continuer à baisser.

- Evidemment, les placements monétaires et bancaires offriraient aussi des rendements (encore plus) dérisoires.

- L’or est une bonne réserve de valeur dans un scénario inflationniste, mais semble beaucoup moins pertinent dans un scénario déflationniste.

- Il reste les placements immobiliers, mais certaines régions en France et dans la zone euro sont peut-être en surchauffe (?).

Bref, aujourd’hui il n’y pas vraiment d’autre choix pour les investisseurs que d’investir en actions (ou autres investissements dans l’économie réelle), et c’est bien ce que veut la BCE avec son QE. J’investis donc en actions non parce que je croirais qu’il n’y a plus de cycle économique, mais parce qu’il n’y a simplement pas d’autre choix rationnel, et parce que je sais qu’il ne sert à rien de lutter contre une banque centrale (= munitions illimitées). Je continue néanmoins de penser qu’il y aura un retournement cyclique à un moment donné (2020, 2021 ? je n’en sais rien), mais je pense que l’abondance de liquidité, l’absence d’alternative crédible aux actions et les effets du QE en réduiront les effets sur les indices boursiers. C’est mon scénario de travail.

Dernière modification par Scipion8 (30/12/2019 22h51)

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[+2]    #88 31/12/2019 00h22

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A chaque fois que Patrick Artus fait une prédiction, je m’étonne intérieurement du besoin de croyance dans notre société, même chez les personnes dites rationnelles. C’est sûrement un garçon très intelligent et il prodigue ses prédictions avec le plus grand sérieux qui sied à son statut (et son salaire), mais sérieusement, si on comptait la proportion de prédictions justes qu’il a faites, est-ce qu’on dépasserait la moitié de deux écart-types ? Ou même un ? Est-ce qu’on dépasserait même la moitié ?

Fait-il vraiment mieux qu’une voyante ?

Est-ce qu’on ne paye pas des gens à des taches inutiles ?

"La prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir." Pierre Dac.

"Les Etats-Unis possèdent 6 000 économistes, dont la plupart sont employés à plein temps pour prévoir les récessions et les taux d’intérêt. S’ils parvenaient à deux prévisions exactes successives, ils seraient déjà millionnaires, et auraient pris leur retraite à Bimini, sirotant un rhum et péchant le marlin. A ma connaissance, la plupart est toujours grassement payée à travailler, c’est un signe. Comme l’a dit un jour un esprit perspicace, si tous les économistes du monde s’allongeaient les uns à côté des autres, ce ne serait pas une mauvaise chose.” Peter Lynch.

Dernière modification par JeromeLeivrek (31/12/2019 00h24)

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#89 31/12/2019 07h40

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"JL a écrit :

"La prévision est difficile surtout lorsqu’elle concerne l’avenir." Pierre Dac

Plutôt Niels Bohr smile

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#90 31/12/2019 10h54

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@JeromeLeivrek : Je vous trouve un peu dur avec P. Artus, qui développe des arguments contestables mais pertinents, et avec les économistes, en général.

Dans mes précédents jobs en banque centrale, je faisais régulièrement la tournée des économistes et stratégistes des grandes banques. Ces discussions étaient toujours intéressantes et j’ai beaucoup appris à leur contact (ne me répondez pas svp "et ça se voit").

Je suis bien d’accord avec vous pour dire que leurs prévisions, s’agissant de la conjoncture économique et de la politique monétaire, sont souvent à l’ouest, même à un horizon assez court d’un an (voir par exemple ce graphique). Ces erreurs (assez systématiques) de prévision sont parfois aggravées par un biais de minimisation de la distance au consensus (on peut se tromper, tant qu’on se trompe comme le troupeau) - même si le biais opposé, le biais de "buzz" (on attirera davantage d’attention avec des prévisions loin du consensus), existe aussi.

Pour moi à l’époque, et même maintenant, cela reste néanmoins intéressant d’écouter ces économistes et stratégistes :

1) Ils apportent des éclairages différents et des arguments économiques divers sur la situation économique et les marchés. C’est à chacun ensuite d’évaluer la pertinence de ces arguments souvent contradictoires.

2) Cela donne une idée des anticipations du marché. Certes, les économistes et stratégistes ne sont qu’un petit échantillon, mais un échantillon influent, en contact avec la plupart des investisseurs institutionnels. Ecouter les économistes de marché permet d’avoir une idée des risques qui sont pricés, et de ceux qui semblent au contraire ignorés. C’était utile pour nous (banque centrale), en complément du suivi des prix des futures sur taux du marché monétaire (qui reflètent les anticipations de politique monétaire du marché), et ça reste utile pour moi comme investisseur.

[Pour les banques centrales, les discussions avec les économistes de marché servent aussi à faire de la pédagogie sur leur politique monétaire, les économistes servant de relais (imparfaits) auprès de la communauté des investisseurs. Evidemment, il n’y pas d’accès privilégié de ces économistes (ou des banques, en général) à des informations protégées - seule l’information publique est partagée par la banque centrale.]

S’agissant des salaires des économistes et stratégistes de banques, ils sont certes attractifs, mais pas déraisonnables. J’ai été approché plusieurs fois par des banques - ce qu’elles me proposaient était supérieur à ce que je touchais en institution publique, mais pas suffisamment pour m’attirer dans un job "commercial" à mon sens moins intéressant que le mien. En gros un fixe d’environ 120k€ pour un stratégiste junior (6-8 ans d’expérience) à Paris et 200k£ pour un économiste mid-career à Londres. Plus un variable allant jusqu’à 100% du fixe. C’est évidemment très attractif par rapport à de nombreux jobs, mais très loin de ce que touchent la plupart des traders. (D’ailleurs le rêve de beaucoup de stratégistes est de devenir traders.) Evidemment, j’imagine que les économistes "stars" / médiatiques des grandes banques peuvent avoir des salaires nettement plus élevés.

Dernière modification par Scipion8 (31/12/2019 11h11)

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[+1]    #91 02/01/2020 16h37

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Je suis certes un peu caricatural mais à peine.

Certaines erreurs de Patrick Artus sont listées sur Wikipedia.

Il peut y avoir intérêt à discuter avec des économistes évidemment, notamment pour les raisons que vous citez, j’ai moi-même suivi quelques cours d’économie (parfois abscons, parfois passionnants). Mais ça n’empêche pas de penser que leurs prévisions relèvent plus de Mme Irma que de la science.

Pour les salaires, vous êtes comme beaucoup de personnes à haut salaire : vous le justifiez en disant que c’est usuel dans un certain monde. Mais le fait de gagner 120 k€/an n’est usuel que pour une très faible partie de la population (1 % environ). Franchement ce que fait Artus, je pense que je pourrais le faire après quelques mois de formation. Alors je ne vois pas pourquoi un inutile comme lui gagne x fois ce que gagne un médecin hospitalier en fin de carrière avec des gardes de week-end et des responsabilités tout autres.

Dernière modification par JeromeLeivrek (02/01/2020 16h38)

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[+1]    #92 02/01/2020 16h48

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JeromeLeivrek a écrit :

Alors je ne vois pas pourquoi un inutile comme lui gagne x fois ce que gagne un médecin hospitalier en fin de carrière avec des gardes de week-end et des responsabilités tout autres.

En France. Aux USA le personnel médical est parmi les professions les mieux payées : Les 16 métiers les mieux payés aux USA

Le problème c’est la France qui paye très mal son personnel soignant.

-

Il y a un effet "star" avec les économistes. Patrick Artus fait ainsi une publicité indirecte pour Natixis, puisque chaque fois qu’il intervient, et il intervient souvent, on rappelle qu’il est directeur de la recherche de cette banque.

Un peu comme un club de foot qui recrute un joueur pas forcément bon, mais qui va attirer des spectateurs et faire vendre des t-shirts.

Comme vous, je suis toujours très surpris de voir que chaque année, on accorde du crédit aux prévisionnistes, alors que chaque année, ils se trompent. Effectivement, s’ils étaient rémunérés en fonction de leur efficacité, ils ne gagneraient pas grand chose. Et beaucoup de gestionnaires de fonds non plus.

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#93 02/01/2020 17h04

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Sur les prévisions et leur exactitude je ne contesterai pas le bilan qui en est fait ici ni leur pertinence, cependant pour lire régulièrement les analyses de l’équipe de recherche de Natixis pilotée par Artus, notamment les "flash economie" je les trouve tout simplement excellentes. On est dans l’analyse fondamentale de qualité selon moi, et en plus en accès libre smile

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#94 04/01/2020 09h20

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Bonjour Scipion8,

je reviens sur cette petite phrase :

Scipion8 a écrit :

C’est notamment à cela qu’on reconnaît une fin de cycle.

J’ai le sentiment, à vous lire, que vous considérez que nous sommes sur une fin de cycle. Si tel est le cas je comprends qu’il faut s’attendre à une (très) prochaine chute brutale des marchés.
Aussi, pourquoi dans ce cas êtes-vous autant investi sur les marchés actions et non cash ? Est-ce parce que vous réalisez un investissement progressif vous permettant de limiter à la fois l’impact d’une baisse et le risque d’opportunité ratée ?

Bonne journée


Parrain : Linxo, Grisbee, Revolut, Yuh (nd6441), Interactive brokers

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[+4]    #95 04/01/2020 11h32

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Bonjour Rylorin,

2 idées économiques importantes :

1) Les cycles économiques sont profondément inscrits dans la nature et la psychologie humaines. C’est humain d’alterner des phases où l’on s’enthousiasme un peu trop, en sous-estimant les risques, et des phases où l’on a peur, en surestimant les risques. Ces effets psychologiques sont amplifiés sur les marchés par un effet grégaire. Pour cette raison, je pense que les cycles économiques ne disparaîtront jamais.

2) Nous sommes entrés dans une ère déflationniste. Le vieillissement démographique, la mondialisation, la digitalisation de l’économie créent un contexte fondamentalement déflationniste. Le Japon des années 1990, technologiquement très avancé, massivement exportateur et en avance sur tous les autres pays dans le vieillissement démographique, a connu la déflation en premier - signe avant-coureur de menaces déflationnistes pour les pays industrialisés, voire le monde dans son ensemble.

J’interprète donc la montée quasi continue des marchés boursiers ces 10 dernières années comme le résultat :

1) du cycle économique : une phase d’expansion très longue (qu’on peut éventuellement expliquer par les évolutions technologiques / la révolution internet, l’uberisation de l’économie, la moindre exposition de l’économie mondiale au pétrole, la baisse du risque géopolitique etc.), qui finira tôt ou tard car c’est dans la nature humaine.

2) de la politique monétaire ultra-accommodante (taux ultra bas voire négatifs, QE) rendue nécessaire par la menace déflationniste : tant que les anticipations d’inflation à moyen terme ne sont pas revenues sur la cible d’inflation des banques centrales, les banques centrales continueront à maintenir des taux bas et à injecter de la liquidité : c’est leur mandat légal, et leurs munitions sont illimitées.

Le facteur (1) est temporaire, alors que je considère le facteur (2) comme sinon permanent, du moins pérenne (à l’échelle de ma vie ou de mon horizon d’investisseur).

La conséquence sur les marchés actions, si l’on considère le cadre conceptuel de la valorisation DCF (cash-flows actualisés), c’est que :

1) les primes de risques intégrées dans le taux d’actualisation des cash-flows sont peut-être trop faibles actuellement : probable sous-évaluation des risques, que l’on peut expliquer par la psychologie humaine (très longue phase d’expansion). On peut donc s’attendre tôt au tard à une réévaluation à la hausse des primes de risque (= une correction boursière).

2) en revanche le "taux sans risque" qui sert de base au calcul du taux d’actualisation des cash-flows pourrait baisser bien davantage (c’est le point de vue de P. Artus, que je rejoins sur ce point). (A nouveau : ce ne sont pas les rendements obligataires souverains actuels qui sont pertinents, mais les anticipations de long-terme des rendements obligataires souverains.)

Lorsque l’on considère les perspectives de long-terme pour les marchés boursiers, il faut considérer l’effet net de ces 2 effets antagonistes. Mon scénario de travail c’est donc une correction boursière inévitable, mais dont l’effet serait atténué (dans l’intensité et/ou dans la durée) par la baisse continue du taux sans risque.

Par ailleurs, dans un contexte de menace déflationniste obligeant les banques centrales à appliquer des taux ultra-bas voire négatifs, la détention massive de cash est inappropriée. Pour les patrimoines un peu importants, il faut aussi considérer le risque bancaire sur ce cash (au-dessus du plafond de la garantie de 100k€ par déposant et par établissement de crédit).

La détention excessive d’obligations souveraines (par exemple via des fonds €) est également inappropriée, car dans un contexte de taux ultra bas, il y a un risque (particulièrement en France) que la politique budgétaire devienne (encore plus) irresponsable.

La détention excessive d’or est également inappropriée, puisque l’or vaut avant tout par son rôle de réserve de valeur face à une menace inflationniste : il est inadapté à un contexte déflationniste.

Reste l’immobilier : mais il y a des risques de surchauffe : comme en bourse, mais avec un risque d’illiquidité bien plus important.

Pour ces raisons, le meilleur investissement aujourd’hui, malgré les valorisations élevées et le caractère inévitable d’une correction, demeure la bourse ou autres investissements dans l’économie réelle (private equity par exemple - mais là aussi les valorisations sont très élevées). C’est d’ailleurs ce que veulent les banques centrales : faire circuler l’argent dans l’économie réelle (augmenter la vélocité de la monnaie), pour contrer la menace déflationniste.

Compte tenu des niveaux élevés de valorisation des marchés boursiers, il faut en revanche veiller à bien maîtriser le risque : (i) éviter ou limiter l’usage de levier, (ii) éviter ou limiter l’usage de supports ultra volatils (actions à beta élevé, options etc.), (iii) bien diversifier le portefeuille. C’est exactement mon approche.

Bien sûr je peux me tromper complètement, mais enfin c’est mon raisonnement et ma grille de lecture pour le moment.

Dernière modification par Scipion8 (04/01/2020 11h37)

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#96 04/01/2020 12h58

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Il y a un choc inflationniste possible et probable: l’énergie, après des années de sous investissements, et la croissance ininterrompue de la demande. Il faut espérer que le shale arrive a suivre ou que l’OPEP garde de la production en réserve.
L’énergie solaire baisse de prix et est déflationniste, mais les batteries utilisent des métaux qui pourraient augmenter de prix vu la demande. C’est un risque contre lequel il faut se prémunir je pense.
"Les banques centrales peuvent imprimer des billets mais pas des barils"

Dernière modification par BulleBier (04/01/2020 13h01)

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#97 04/01/2020 15h24

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Scipion8 a écrit :

Par ailleurs, dans un contexte de menace déflationniste obligeant les banques centrales à appliquer des taux ultra-bas voire négatifs, la détention massive de cash est inappropriée.

Heu, ça c’est vrai si on place son cash à la banque centrale, mais pour les particuliers ce n’est pas le cas. Au pire, même si on doit payer un jour pour mettre son argent sur son compte-courant, on pourra toujours mettre des billets sous notre matelas. J’ai toujours étendu dire que :
- c’est en cas d’inflation qu’il n’est pas bon de garder son cash,
- qu’en cas de déflation tout le monde avait tendance à garder son cash pour acheter moins cher demain.
J’ai encore l’impression que j’écoute des économistes qui ne sont pas d’accord entre eux. smile

D’autre part, avec un scénario de correction boursière "inévitable", ça reste quand même préférable d’avoir du cash que des actions (-10 % c’est pire que 0 %). Laissez tomber, je dois être borné car je ne comprendrai jamais ceux pour qui l’espérance d’une correction (au sens probabiliste) est positive et qui ne vendent pas leurs actions.

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#98 04/01/2020 15h30

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Pensez vous que le Japon des années 90 soit l’archétype d’une déflation ? J’y vois plutôt la victime d’une bulle spéculative mal gérée avec pérennisation par montée en puissance d’autres acteurs géographiques.
Je ne sais pas si la démographie avait un tel poids dans les années 90.
Juste une question si l’on est déjà dans un monde déflationniste (ce que je crois aussi) pourquoi de telles valorisations de l’immobilier dans le monde puisqu’il devrait être un des premiers secteur touché ? Est ce le manque d’autres perspectives pour les investisseurs ou un excès monétaire qui s’y retrouve en fin de course ?

JeromeLeivrek a écrit :

D’autre part, avec un scénario de correction boursière "inévitable", ça reste quand même préférable d’avoir du cash que des actions (-10 % c’est pire que 0 %). Laissez tomber, je dois être borné car je ne comprendrai jamais ceux pour qui l’espérance d’une correction (au sens probabiliste) est positive et qui ne vendent pas leurs actions.

Si on se désinvesti c’est que l’on pense pouvoir anticiper une baisse plus forte que la hausse que l’on rate et que l’on pense pourvoir reprendre le train de la hausse ensuite au bon moment : cela n’a rien d’évident en soi voir même c’est impossible, j’ai 240000 en suspend que je devais investir en octobre j’ai attendu pour l’instant jugeant que l’on était trop haut pour le moment j’ai raté une belle hausse …

Dernière modification par Double6 (04/01/2020 15h37)

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#99 04/01/2020 16h20

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@JeromeLeivrek : 1) La monnaie circule en circuit fermé : quand un déposant dépose son argent à la banque, il fait un prêt à sa banque. Chaque jour la banque fait le solde de tous ses flux entrants et sortants. S’il lui reste un excédent de liquidité, elle essaie de le replacer auprès d’une autre banque sur le marché monétaire. Si au contraire elle a un besoin de liquidité, elle essaie de l’emprunter auprès d’une autre banque.

Après tout cela, s’il reste en fin de journée un excédent de liquidité global dans le système bancaire, il revient à la banque centrale sur les comptes courants des banques ou à sa facilité de dépôt : tous 2 rémunérés à -0,50% par la BCE (donc pénalisés).

Si au contraire il y a un besoin de liquidité, les banques vont le chercher auprès de la banque centrale à sa facilité de prêt marginal, qui coûte actuellement 0,25% dans la zone euro.

Par le QE, la BCE injecte de force de la liquidité dans le système bancaire (elle remplace des actifs par du cash sur le bilan des banques), donc en fin de journée le système bancaire a toujours un excédent de liquidité - qui se fait donc pénaliser à -0,50%. Il y a un effet "patate chaude" : ces -0,50% sont payées par les banques à qui il reste des patates chaudes en fin de journée. Donc elles font tout ce qu’elles peuvent pour s’en débarrasser avant, ce qui en principe devrait augmenter la vélocité de la monnaie (donc éviter la déflation).

Par ce mécanisme, chaque déposant de la zone euro est indirectement affecté par les taux négatifs de la BCE, puisque aucune banque ne veut se retrouver avec trop de liquidité excédentaire en fin de journée, donc les banques abaissent la rémunération de leurs dépôts.

2) Vous n’échapperez pas non plus aux taux négatifs de la banque centrale en thésaurisant : la thésaurisation a un coût (sécurité, notamment) qui s’assimile à un taux négatif. D’ailleurs les banques centrales calibrent leurs taux négatifs pour ne pas encourager la thésaurisation, qui doit rester plus coûteuse pour les épargnants que placer leur argent à la banque. Le coût de la thésaurisation est variable selon les pays (par exemple selon le niveau d’insécurité). En Europe, on estime qu’il est autour de 0,80% / an (donc à mon avis la BCE sera prudente avant d’abaisser encore ses taux négatifs jusqu’à ce niveau).

Et quand bien même les agents économiques se mettraient à thésauriser massivement, il y a des solutions, comme la "taxe de Gesell" qui consiste à taxer les billets (leur valeur baisserait ainsi au cours du temps), ou encore à définir une maturité maximale pour la validité des billets.

3) Oui, il vaut mieux avoir du cash dans un scénario déflationniste que dans un scénario inflationniste :

- En cas d’hyper-inflation, il faut se protéger en se débarrassant du cash et des produits qui génèrent du cash tant que l’inflation dure (obligations, par exemple), et privilégier les actifs réels, comme l’immo ou l’or. Les actions sont des actifs hybrides : ils génèrent des flux de cash qui sont dépréciés par l’inflation, mais ce sont aussi des titres de propriété sur des actifs réels. Donc perso je me considère assez bien couvert par mes actions en cas (improbable à mon sens) d’inflation.

- En cas de déflation, effectivement le cash gagne en pouvoir d’achat (réel) au fil du temps. Mais je parlais de la réaction de la banque centrale qui, sachant cela et voulant éviter que les agents économiques repoussent leur consommation aux calendes grecques, baisse la rémunération du cash jusqu’à zéro, voire la pénalise par des taux négatifs. Il ne sert à rien de lutter contre la banque centrale, qui continuera à "taper" sur le cash jusqu’à ce que les agents économiques changent de comportement (c’est son mandat de déprécier le cash dans cette situation).

4) Vous avez peut-être le biais de l’investisseur value : vous ignorez la variable temps ;-) Je considère qu’une correction boursière est inévitable parce que nous sommes en fin de cycle, mais je n’ai aucune idée de son timing : elle peut être dans 1 mois, dans 1 an ou dans 5 ans - aucune idée ! Je pensais déjà que l’on était en fin de cycle il y a 3 ans - heureusement que j’ai quand même commencé à investir en bourse ! Le coût d’opportunité de ne pas être investi est énorme, particulièrement en période de taux ultra-bas voire négatifs.

Donc je suis à 100% investi, mais avec une gestion prudente de mon portefeuille (extrême diversification, pas de levier etc.) et une bonne diversification de mon patrimoine. Je ne vois pas d’autre solution rationnelle.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Double6 : 1) Des bulles, il y en a beaucoup. Un éclatement de bulle qui conduit à une déflation pendant 20-30 ans, c’est beaucoup plus rare. Perso, je vois l’éclatement de la double bulle japonaise (immo et actions) comme le déclencheur de la déflation, mais pas comme l’élément qui explique fondamentalement le maintien de cette déflation pendant aussi longtemps au Japon : je pense que ces raisons tiennent à une réponse de politique économique très sous-optimale (trop peu, trop tard, de la part de la BoJ), qui a laissé la mentalité déflationniste s’enraciner profondément, alors que le terrain pour cela était très favorable au Japon (vieillissement, nouvelles technologies etc.).

Evidemment, c’est ce qui justifie pleinement à mon sens la forte réaction de la Fed et de la BCE face à cette menace déflationniste aux USA et en Europe.

2) Les biens immobiliers sont des actifs et non des biens de consommation : c’est pour cela que les loyers, et non les prix de l’immobilier, sont pris en compte dans l’inflation par la BCE.

Les prix de l’immobilier augmentent en Europe comme ceux des autres actifs, en partie parce que la banque centrale doit injecter toujours plus de liquidité. Comme vous le suggérez (et comme c’est aussi le cas pour les actions), il doit y avoir aussi des effets de spéculation (le fait que l’immo est perçu à tort comme "sans risque" - on le voit bien sur le forum) et du manque d’alternative pour les investisseurs.

Sur le fait que l’immo est un actif et non un bien de consommation, je vous conseille ces 2 articles de mes collègues de la Bank of England (leur blog est excellent) :
Houses are assets not goods: What the difference between bulbs and flowers tells us about the housing market
Houses are assets not goods: taking the theory to the UK data
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@BulleBier : Mon pari, c’est que les gains technologiques en efficacité énergétique, accélérés par les préoccupations environnementales, iront plus vite que l’effet prix de l’épuisement des ressources. Mais je suis d’accord qu’il est sain de s’exposer un peu aux valeurs pétrolières (je prévois d’ailleurs de reconstituer une bonne ligne Total et de renforcer ma ligne Total Gabon), au cas où mon scénario ne se concrétiserait pas.

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#100 04/01/2020 20h20

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@Scipion8 : Avec les sommes considérables qui ont été injectées dans le système le paquebot doit être de moins en moins maniable, et les inégalités croissantes engendrées par ces flux peuvent créer un effet d’asymétrie dangereux entre une minorité d’agents "riches" déflationnistes et une majorité d’agents trop pauvres pour avoir une influence mais dont dépend malgré tout la confiance dans la monnaie.

Dans ces conditions, et de la même façon que le marché peut rester irrationnel plus longtemps que l’investisseur ne peut rester solvable, ne craignez-vous pas justement qu’à force de "taper sur le cash" afin de changer le comportement d’une minorité d’homo economicus influents, les Banques Centrales ne puissent déclencher une spirale inflationniste avec la "mesure de trop" ? Comme le disait Hemingway, la banqueroute se fait graduellement, puis soudainement.


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