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#51 09/08/2019 11h58

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Contrairement à la France, un Krach boursier a auprès des ménages américains des conséquences économiques importantes.
La composition des patrimoines américains, son endettement, fait qu’ une forte variation du S&P n’est pas neutre sur la santé de l’économie américaine. C’est donc un paramètre légitimement suivi et par les autorités et par la Fed car il conditionne le comportement des ménages.
La détention d’actions, directe ou indirecte, par les ménages français est à un niveau tellement bas -c’est à pleurer dans un monde de taux négatifs- que les variations boursières ne sont un sujet que pour une infime minorité de français.

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#52 09/08/2019 12h56

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@Flavius, j’aime bien votre analyse mais vous n’apportez aucun chiffre.

La composition des ménages américains : qu’elle est-elle ?
L’endettement US : 113% du PIB, et alors ?
« Forte variation du S&P n’est pas neutre sur l’économie américaine » : n’est-ce pas l’inverse ?

Vouliez-vous parler des fonds de pensions (retraite) US ? Il est vrai que notre système de retraite nous rend insensible aux variations boursière

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[+3]    #53 14/08/2019 15h50

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@Caceray : Vous trouverez ici un résumé d’une étude très complète sur le patrimoine des ménages américains.

@Flavius : Je vous rejoins sur l’importance des effets de richesse (positifs et négatifs) liés à la détention d’actions pour les ménages américains, bien plus importants qu’en Europe (52% des ménages US détiennent des actions, contre seulement 15,6% des ménages français).

Cela dit, perso je suis en désaccord avec l’idée qu’il faudrait "prévenir" les krachs boursiers (ou les grosses corrections). La "remise à niveau" des primes de risques (sur les marchés actions et du crédit) est un mécanisme sain et souhaitable économiquement et socialement, surtout après une longue période haussière et, peut-être, de sous-estimation des risques.

Un krach boursier (ou une grosse correction) punit les investisseurs les moins prudents et renforce l’intelligence collective, alors que les longues périodes haussières, a fortiori alimentées en partie par le QE, détruisent l’intelligence des participants de marché et ne les incitent pas à analyser correctement les risques (ce qui est l’optimum économique souhaitable).

Par ailleurs un krach boursier (ou une grosse correction) est défavorable aux insiders ("le vieil argent") mais représente une opportunité (d’achat à bon prix) pour "le nouvel argent". Il permet donc une certaine redistribution des richesses dans la société, a priori favorable aux jeunes (qui ont a priori des projets socialement plus utiles que les vieux).

Une interprétation politique possible de l’approche actuelle de "prévention" des krachs, c’est que les insiders (les vieux riches, pour faire vite) exercent leur pouvoir pour défendre la valeur de leurs actifs et empêchent la destruction créatrice schumpétérienne, pourtant optimale économiquement, et la redistribution, nécessaire socialement.

Perso je pense qu’il faut laisser librement jouer le cycle, tout en en limitant les effets sociaux et économiques les plus brutaux - mais certainement pas en empêchant des corrections boursières. Cela dit, cette vision traditionnelle semble manifestement peu en vogue parmi les leaders actuels des principales autorités monétaires. Je trouve qu’ils sur-réagissent beaucoup aux fluctuations de la bourse.

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[+4]    #54 15/08/2019 14h21

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Ce graphique montre l’historique des anticipations moyennes des participants de marché pour les taux de la Fed, sur un horizon de 24 mois.

On voit que les prévisions, sur un horizon de moyen terme (1-2 ans), sont souvent très éloignées de la réalité (la ligne rouge) :

- en 2007-2009, les participants de marché ont largement sous-estimé l’ampleur et la durée de la crise, en anticipant des baisses de taux modérées et, plus tard, un rebond rapide des taux de la Fed

- en 2009-2012, puis à nouveau en 2014-2015, quand les taux de la Fed étaient à leur niveau plancher, les participants de marché prévoyaient une remontée à plus ou moins brève échéance des taux… qui est arrivée bien plus tard

- en 2017-2018, les participants de marché ont sous-estimé l’ampleur et la rapidité de la remontée des taux de la Fed

- en 2019, les participants de marché ont révisé graduellement à la baisse leurs prévisions de taux, anticipant une décélération de plus en plus prononcée de l’économie US (va-t-elle se matérialiser ? ou être plus sévère qu’anticipé ?)

Bref, il faut considérer avec beaucoup de prudence les anticipations des marchés sur les taux directeurs. A mon sens, cette grande imprécision des prévisions de taux d’intérêt tend à confirmer que les marchés sont "myopes", peu performants pour évaluer les risques et les développements macroéconomiques ("macro-inefficience", selon Samuelson). Ce qui représente une opportunité pour l’investisseur de long-terme qui sait garder la tête froide (pas évident : non seulement, il faut être plus lucide que le marché sur les perspectives macros, mais aussi ne pas se laisser "contaminer" par la psychologie collective).

Dernière modification par Scipion8 (15/08/2019 14h30)

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#55 16/08/2019 00h06

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Je pensais que vous croyiez à l’efficience des marchés

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[+1]    #56 16/08/2019 09h09

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Je pense que l’efficience des marchés (leur capacité à refléter toute l’information disponible) varie selon :

1) le type d’information : mon impression (à la lecture des forums, par exemple) est qu’il est beaucoup plus facile pour un participant de marché lambda de suivre, comprendre, analyser des informations de nature "micro" (l’évolution du chiffre d’affaires, des résultats d’une entreprise, par exemple) que des informations de nature "macro" (perspectives macroéconomiques, risques politiques etc.). C’est l’idée de Samuelson de marchés micro-efficients et macro-inefficients, que certains ont essayé de vérifier empiriquement.

Paul Samuelson a écrit :

Modern markets show considerable micro efficiency (for the reason that the minority who spot aberrations from micro efficiency can make money from those occurrences and, in doing so, they tend to wipe out any persistent inefficiencies). In no contradiction to the previous sentence, I had hypothesized considerable macro inefficiency, in the sense of long waves in the time series of aggregate indexes of security prices below and above various definitions of fundamental values.

2) le type de marché, par exemple selon la taille des entreprises sur le marché boursier : un marché dominé par des investisseurs a priori compétents (par exemple des large caps dont le cours est largement influencé par les flux d’investisseurs institutionnels) doit a priori être plus efficient qu’un marché dominé par des investisseurs incompétents (par exemple les micro caps populaires sur les forums Boursorama). A contrario, une micro cap avec un business model simple doit être plus facile à évaluer qu’un conglomérat complexe ou une banque, par exemple.

3) le temps : un même marché sera a priori plus efficient dans un contexte plus ou moins stable (milieu du cycle économique, risques politiques faibles) que dans un contexte où les participants de marché (même pros) réagissent de façon grégaire à des phénomènes de psychologie collective (euphorie, panique). Les évolutions structurelles doivent beaucoup jouer sur le niveau d’efficience d’un marché : par exemple, la démocratisation de l’accès à une information financière abondante, à jour et de qualité doit a priori rendre les marchés boursiers beaucoup plus efficients qu’il y a 20-30 ans.

Bref, perso je vois le marché comme un bon comptable et un mauvais économiste. Hormis éventuellement sur des nano caps trop petites pour intéresser des investisseurs professionnels, je ne pense pas qu’il soit possible de trouver un avantage concurrentiel par l’épluchage d’un rapport annuel. En revanche, je pense qu’il y a des opportunités pour qui a une lecture plus lucide des développements macros (économiques, politiques) que le marché (même si ce n’est pas facile). Mes paris sont donc plutôt macros (sectoriels et géographiques, essentiellement), même si je regarde bien sûr les fondamentaux pour cibler un certain type d’entreprises (notamment des entreprises de croissance) dans les secteurs et pays choisis.

Dernière modification par Scipion8 (16/08/2019 11h45)

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[+1]    #57 16/08/2019 14h28

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Pour en revenir à la politique monétaire, voici deux bouts d’interview de Philipp Hildebrand, vice président de BlackRock, mais surtout ex-banquier central de la Suisse. Il commente l’actualité et donne quelques mots sur un papier publié par BlackRock sur la politique monétaire. Qu’est-ce que peuvent faire les banques centrales si on arrive dans un ralentissement économique alors qu’elles semblent avoir grillé leurs cartouches? Il faudra passer par un autre canal que celui des taux d’intérêts. On peut imaginer des moyens de mettre directement de la monnaie dans les poches des ménages ou des entreprises.


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Dernière modification par Stouf (16/08/2019 14h31)

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[+1]    #58 18/08/2019 14h51

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Un dessin tiré du dernier mémo d’Howard Marks (fondateur d’Oaktree Capital), qui illustre bien la façon dont le marché interprète / anticipe les actions de la Fed (good news is bad news puisque une dégradation de l’environnement économique peut conduire à des baisses de taux par la Fed etc.).

Ce dessin a 38 ans. Rien de nouveau sous le soleil…

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#59 19/08/2019 00h15

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Une autre vidéo que j’ai trouvé intéressante sur le sujet des banques centrales, de leurs actions et des conséquences de celles-ci.
Can Central Banks Save the Economy from Global Financial Crisis?

Les banques centrales sont allées très (trop ?) loin dans leurs actions, ne peuvent plus faire marche arrière et vont continuer à imprimer et à imprimer de la monnaie. A quand le prochain QE ?
Mis à part les gonflements des déficits sans pour autant bénéficier à l’économie réelle, le maintien en vie des entreprises zombies, les dévaluations des devises respectives, la ruine des épargnants, des systèmes de retraites et d’assurances, le gonflement des prix des actifs et l’enrichissement des 0,1%, je ne vois pas trop ou cela pourra nous mener.
MMT, japanisation généralisée des économies, disparition du cash, hélicopter money, déflation ou inflation ? Chaque "expert" y va de sa théorie argumentée mais on l’impression que personne ne sait vraiment et au final, c’est ça qui fait peur !

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#60 19/08/2019 09h30

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La mission d’une banque centrale est de faire naviguer un gros bateau entre 2 écueils qui pourraient le couler : un iceberg et une île avec un volcan actif. L’iceberg est la déflation, le volcan actif est l’hyper-inflation, le gros bateau est l’économie et il ressemble davantage à une galère avec des millions de rameurs qu’à un paquebot qu’on peut guider par une barre. C’est la psychologie collective des rameurs qui détermine où vogue la galère. C’est donc cela que la banque centrale essaie d’influencer afin d’éviter les 2 écueils.

Il faut choisir son angoisse : on ne peut craindre à la fois d’être trop proche de l’iceberg (la déflation) et du volcan (l’hyper-inflation). Les commentaires catastrophistes mélangent souvent allègrement ces 2 scénarios catastrophes, sans aucune rigueur. On ne peut craindre à la fois d’avoir trop froid et trop chaud, il faut choisir son scénario catastrophe.

En simplifiant :

1) L’hyper-inflation, dans les circonstances actuelles, serait le produit de banques centrales qui "en auraient trop fait" : elles auraient maintenu trop longtemps des taux d’intérêt ultra-bas, elles auraient joué les apprentis sorciers en faisant trop de QE. Malgré leur indépendance, elles seraient sous l’influence des Etats, qui auraient tout intérêt à maintenir longtemps des taux très bas pour rendre la dette publique soutenable. Le résultat de cette fiscal dominance (la domination des Etats sur les banques centrales) serait une injection toujours plus importante de liquidité par les banques centrales, conduisant à de l’inflation, une érosion du pouvoir d’achat des épargnants, une dépréciation de la monnaie. Ce scénario catastrophe est celui des gold bugs et autres critiques des devises fiat, pour lesquels la seule façon d’échapper à l’appauvrissement serait d’acheter de l’or ou autres alternatives supposément déconnectées du système monétaire (Bitcoin, par exemple).

2) La déflation, dans les circonstances actuelles, serait le produit de banques centrales qui "n’en auraient pas fait assez" et/ou d’un QE insuffant face au développement d’une mentalité collective déflationniste. Cela a été le cas au Japon, où la mise en place de taux zéro et du QE par la BoJ à la fin des années 1990 a été trop timide et tardive pour mettre fin à une psychologie toujours plus déflationniste. C’est cela le gros risque avec la déflation : une fois que la population pense que les prix vont toujours baisser, ces anticipations s’ancrent toujours plus et deviennent auto-réalisatrices, car les agents économiques repoussent à plus tard leur consommation et leur investissement. Dans ce contexte de "piège à liquidité", le QE et les taux ultra-bas peuvent avoir une efficacité limitée, alors que leurs effets secondaires néfastes, eux, sont bien réels - notamment sur le fonctionnement des marchés, la discipline de marché pour l’Etat, et la "zombification" de l’économie (puisque même les entreprises les moins performantes arrivent, dans ce contexte, à se refinancer et à survivre). Dans ce scénario déflationniste, défavorable pour la croissance et la compétitivité du pays, il n’y a pas d’appauvrissement réel (en termes de pouvoir d’achat) généralisé des épargnants : au contraire, les ménages riches peuvent s’acheter davantage de choses avec leur épargne accumulée. En revanche, l’absence d’inflation est défavorable aux ménages lourdement endettés. Ce scénario est celui d’une "nipponisation" de l’économie mondiale (au moins de l’Europe, voire des USA).

Actuellement, est-on plus proche du premier scénario catastrophe, ou du second ? On ne peut pas dire les 2, et tout mélanger, comme le font allègrement les commentateurs catastrophistes du type Delamarche…

Pour moi la réponse est claire :

1) Il n’y absolument aucun signe, ni de près ni de loin, d’un risque inflationniste en Europe : l’inflation est très faible, les anticipations d’inflation à moyen/long terme le sont encore plus. C’est le démenti le plus formel aux thèses des gagas de l’or ou du Bitcoin : ils crient à qui veut l’entendre que les devises fiat ne valent plus rien, mais toutes les données disent exactement le contraire : il n’y a pas d’inflation. (Et par ailleurs, quand bien même il y en aurait un jour, les banques centrales ont tout l’arsenal pour y répondre.)

2) Il y a bien un risque déflationniste en Europe, voire aux USA : malgré tous ses efforts (taux négatifs, QE), la BCE peine à faire revenir les anticipations d’inflation autour de sa cible (une inflation annuelle inférieure à, mais proche de, 2%). Clairement c’est la réalisation de ce risque qui conduit Draghi et Powell à envisager des mesures accommodantes, comme des baisses de taux ou une reprise du QE. Ces mesures ont des effets secondaires néfastes, et les banques centrales en sont bien conscientes. Tout le défi sera d’empêcher la déflation tout en évitant une nipponisation / zombification de l’économie.

Donc à mon sens, on peut difficilement dire que la BCE/la Fed "en ont trop fait". Au contraire, à mon avis, la question est de savoir si elles en ont fait assez et/ou si l’arsenal qu’elles utilisent est optimal. On doit reconnaître que les banques centrales ont beaucoup plus d’expérience pour lutter contre l’inflation que contre la déflation.

Perso, je pense que :

a) Les causes de la menace déflationniste sont structurelles, et vont continuer à peser ces prochaines décennies. Et ce sont des causes "heureuses" ! Les gens vivent plus longtemps (vieillissement démographique), ils consomment de plus en plus des biens importés de pays à faibles coûts de production (mondialisation), et de plus en plus depuis le confort de leur logement, des biens et services dont les coûts baissent grâce aux effets d’échelle, aux nouvelles technologies et à la compétition (digitalisation). Tous ces développements sont favorables au pouvoir d’achat, au bonheur des épargnants et des consommateurs, et à la paix dans le monde (le "doux commerce" de Montesquieu). Mais d’un point de vue monétaire, ces développements heureux créent un environnement déflationniste, pas facile à maîtriser pour les banques centrales.

b) Dans un environnement durable de taux ultra-bas et de QE ad repetitum, l’épargnant est conduit à prendre davantage de risques. Il faut le faire de façon maîtrisée et diversifiée. Il est clair pour moi que les obligations souveraines, les fonds €, les dépôts bancaires et livrets divers, ne vont pas offrir de rendements attractifs pour un bon moment - peut-être pour toute ma vie. Donc dans mon allocation de patrimoine, j’y consacre une part mesurée (en gros, selon mes besoins de liquidité de précaution et de diversification par rapport aux actifs risqués). Les marchés actions offrent la possibilité de moduler sa prise de risque (je suis partisan d’une très grande diversification) et constitueront le coeur de mon patrimoine dans cet environnement. Je cible aussi des marchés boursiers étrangers (USA mais aussi émergents) avec a priori un moindre risque déflationniste qu’en Europe, et à terme j’envisage des diversifications en private equity et en high yield. A mon sens il y a bien des solutions pour l’épargnant face à un environnement déflationniste, même si elles supposent un effort d’internationalisation et de diversification du patrimoine.

PS : La MMT n’est pas prise au sérieux parmi les banquiers centraux. Cela dit, il y a toujours un risque que des démagogues avec des idées fumeuses gagnent des élections. Mais en démocratie il y a des protections constitutionnelles à leurs actions, et par ailleurs le retour aux réalités économiques est en général rapide et douloureux (France en 1981-1982, Venezuela etc.).

PS2 : La "disparition du cash" est un sujet structurel qui n’a rien à voir avec la discussion sur l’inflation / la déflation. Dans certains pays occidentaux (Suède), la circulation fiduciaire a commencé à fortement baisser, les consommateurs et les commerces privilégiant des modes de paiement électroniques. C’est un défi technique pour les banques centrales. Une des solutions (testée notamment par la Riksbank) est la création de "monnaies digitales de banque centrale" (CBDC, central bank digital currencies, "cryptos de banques centrales") : chaque citoyen pourrait ainsi avoir un compte anonymisé à la banque centrale. Cela pourrait permettre à terme à la banque centrale de mettre en place des mesures de politique monétaire (anti-déflation, notamment) sans passer par les banques, comme l’helicopter money. Mais cela remettrait en cause le rôle des banques dans l’économie. Jusqu’à présent la BCE est restée très timide sur le sujet, mais je m’attends à un changement d’orientation avec Lagarde, car le FMI, sous son égide, est très actif sur le sujet des CBDC. Evidemment ces CBDC n’ont rien à voir avec le Bitcoin et autres cryptos privées anarchiques ; il s’agirait d’euros digitaux.

Dernière modification par Scipion8 (19/08/2019 09h34)

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[+1]    #61 19/08/2019 22h23

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Bonsoir !

Mon cher Scipion8, j’ai lu avec intérêt vos articles sur les Banques centrales et la gestion monétaire.
Vos analyses, vos raisonnements, sont de qualité, élaborés, très bien construits et argumentés. C’est, intellectuellement, plaisant à lire.

Mais…

J’ai quand même l’impression d’avoir lu des allégations de la part de la mouche racontant la fable de La Fontaine : Le coche et la mouche

Par exemple, on pourrait très bien expliquer les variations de l’inflation par l’évolution du pétrole ; qui est la matière première (peut-être) la plus importante, servant de base de fabrication, et donc de coût, aux médicaments, plastiques, cosmétiques, textiles, engrais, insecticides, désherbants, etc. etc.  Sans oublier l’énergie (transport, chauffage, fabrications, exploitations …). Dans cette hypothèse, la gestion monétaire n’aurait qu’un rôle au mieux marginal.

OK, ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres, mais j’ai pris cet exemple pour expliquer ma métaphore de la mouche du coche.

Ne voyez surtout pas une diatribe à votre encontre, mais plutôt l’expression d’une conjecture d’utilisation d’une métalepse subconsciente par les banques centrales pour justifier leur existence et leur statut.


M07

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[+3]    #62 20/08/2019 10h21

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Bonjour, cher M07,

Imaginons qu’aujourd’hui les prix du pétrole doublent. Toute une série de prix liés (directement ou indirectement) aux prix du pétrole vont s’ajuster à la hausse les semaines / mois à venir (disons, les 3 prochains mois) : transport, plastiques etc. L’indice harmonisé des prix à la consommation (HICP, l’indicateur suivi par la BCE) va augmenter nettement pendant cette période, c’est-à-dire les mois d’août, septembre et octobre 2019.

Mais ensuite, si cette hausse des prix du pétrole et des prix de biens & services affectés par les prix du pétrole ne déclenche pas une hausse auto-alimentée des salaires (que les travailleurs pourraient revendiquer pour compenser la hausse de leurs dépenses sur l’essence et ces biens & services), puis une hausse générale des prix à la consommation (les entreprises pourraient répercuter sur leurs clients la hausse des salaires consentie à leurs employés), alors le choc sur les prix du pétrole - même important - n’aura qu’un effet transitoire sur l’inflation : le HICP m/m (d’un mois à l’autre) sera stable, toutes choses égales par ailleurs, à partir de novembre 2019.

Ce qui est clef pour la stabilité de la monnaie, "l’ancrage" de l’inflation autour de la cible définie par la banque centrale (en zone euro, un HICP inférieur à, mais proche de, 2% sur le moyen terme), c’est donc la transmission (passthrough) des chocs sur les prix des matières premières (pétrole, alimentation etc.) à l’économie dans son ensemble.

Quels sont les déterminants de cette transmission ? Notamment :

1) le niveau du chômage : avec un chômage élevé, les salariés auront moins tendance à demander des hausses de salaires, par crainte de mettre leur entreprise en difficulté et/ou de perdre leur emploi ;

2) la "flexibilité" du marché du travail : sur un marché du travail fortement segmenté entre insiders en position de force (en CDI) et outsiders exploités (en CDD ou au chômage), les insiders ont davantage tendance à réclamer des hausses de salaires en cas de choc sur les prix, car ils ne craignent pas de perdre leur poste au profit des outsiders ;

3) le niveau de concurrence entre entreprises : si la concurrence est forte, une entreprise craindra de répercuter une hausse de salaires consentie à ses employés, par peur de perdre des parts de marché.

Le fonctionnement du marché du travail et le niveau de concurrence entre entreprises ne sont pas du ressort de la banque centrale (effectivement) mais des politiques publiques de l’Etat.

En revanche, la banque centrale va regarder de très près la transmission du choc sur les prix du pétrole à l’économie (la BCE a des bataillons de PhD spécialisés sur le passthrough) et agir en conséquence. Si la BCE perçoit un risque que la hausse des prix du pétrole ait un impact durable sur l’inflation dans la zone, elle va exercer une force en sens contraire, en commençant par indiquer une politique monétaire plus restrictive, puis éventuellement (si la communication n’est pas suffisante) en augmentant son taux directeur, avec plus ou moins d’amplitude selon l’importance de la transmission du choc inflationniste à l’économie. Et elle continuera jusqu’à ce que la menace inflationniste se dissipe.

Le rôle de la banque centrale, c’est donc d’utiliser ses instruments (le prix et la quantité de monnaie, essentiellement) pour compenser les chocs exogènes (une hausse des prix du pétrole n’est qu’un exemple) qui pourraient durablement éloigner l’inflation de sa cible (<2%, proche de 2%).

Il est crucial pour la banque centrale de convaincre les agents économiques de l’efficacité de ses instruments : car si tout le monde est convaincu, alors les travailleurs, les entreprises, etc. seront convaincus que, quelle que soit l’évolution des prix du pétrole (par exemple), l’inflation restera proche de 2%. Et ils modèreront leurs réactions à ces chocs en conséquence ! La crédibilité d’une banque centrale indépendante, avec une cible claire d’inflation, est donc cruciale pour limiter la transmission des chocs exogènes à l’économie… ce qui facilite grandement le travail de la banque centrale !

On peut régulièrement entendre les présidents de la BCE répéter que "l’inflation est un phénomène monétaire" : cela signifie qu’au-delà des chocs exogènes transitoires (hausse des prix du pétrole, par exemple), une inflation excessive durable n’est due qu’à une évolution incontrôlée de la masse monétaire - que la banque centrale, via les banques, peut influencer.

C’est ce que reflète l’équation de Fisher :

MV = PT
M = stock de monnaie en circulation
V = vélocité de la monnaie (la vitesse de circulation de la monnaie dans l’économie)
P = niveau des prix (le HICP)
T = volume des transactions (le PIB réel, en gros)

Cette équation fondamentale signifie que l’ensemble de l’activité économique dans un pays, c’est-à-dire tous les achats de biens et services (PT), doit être égal à l’ensemble des transactions monétaires (MV). (Les seules exceptions étant le troc, l’utilisation d’une autre "monnaie" comme le Bitcoin etc.)

Si la banque centrale parvient à influencer la création monétaire par les banques (M), alors elle doit parvenir à influencer durablement le niveau des prix P et l’activité économique T, quels que soient par ailleurs les chocs exogènes plus ou moins transitoires.

En l’absence d’une banque centrale (ou d’une banque centrale crédible, indépendante et fidèle à son mandat de maintien de la stabilité des prix), l’économie subit pleinement les chocs exogènes, qui se transmettent sans opposition à toute l’économie. Un gros choc sur les prix du pétrole peut ainsi conduire à une hausse générale des prix, une hyper-inflation ruineuse pour les épargnants et les consommateurs. Les épargnants s’adaptent à cet environnement en conservant leur épargne dans des devises plus stables ($, €), plutôt que dans la devise nationale. L’investissement dans le pays est perçu comme trop risqué - affectant son développement et le niveau de vie général de la population.

De nombreux pays en voie de développement sont affectés par ce manque de crédibilité de la banque centrale (souvent sous pression / contrôle de l’Etat). Les chocs pétroliers y sont très violents et la dollarisation rampante. C’est mon job actuel d’aider les banques centrales locales à mettre en place les bonnes pratiques en termes d’indépendance, de gestion de la liquidité et de politique monétaire, afin de rendre les devises locales plus fortes, et, à terme, de créer les conditions monétaires pour le développement économique de ces pays.

Dernière modification par Scipion8 (20/08/2019 10h22)

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#63 20/08/2019 10h48

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Bonjour,

Le point soulevé par M07 me parait particulièrement intéressant. Je ne le prends pas pour une critique des descriptions des environnements donnés par scipion (que je n’appelle pas explications) mais plus comme une vue complémentaire. Supposons qu’un volcan ou tout élément exogène à l’économie elle même amène des conditions climatiques entraînant une crise mondiale. Il apparaît bien clairement que la politique des taux (contrôle de la monnaie) aura du mal à endiguer une récession mondiale majeure liée aux perturbations atmosphériques et aux conséquences dramatiques associées. Cette hypothèses que j’énonce n’est pas nulle. En quoi les banques centrales pourront accompagner un tel tsunami sur l’économie ? Elles continueront certainement à souder davantage l’humanité, leur réactions seraient très différentes et auraient uniquement pour but d’accompagner (je l’espère) la misère des peuples touchés.

En quoi mon exemple apocalyptique a un rapport avec nos discussions. Il met peut-être en lumière qu’un instrument aussi puissant soit-il dans un environnement donné a ses limites. Le battement d’ailes d’un papillon en Chine pourrait provoquer un changement météorologique aux antipodes mais en présence d’un volcan en irruption a-t-il toujours la même importance ?

Dans notre économie, l’influence des taux sur les économies existent mais il serait bien difficile d’en cerner toutes les interactions non linéaires et contradictoires telles que les décrit Scipion.

Seule la confiance a une influence définitive sur la santé de l’économie, on est au confluent entre une pensée philosophique et une pensée rationnelle économique, il me semble.

Bien à vous,

Dernière modification par johntur (20/08/2019 12h27)


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#64 20/08/2019 12h52

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Je lis toujours avec intérêt les interventions de Scipion08 sur la politique monétaire et les banques centrales, il semble que par votre profession vous soyez très bien informé et au coeur du sujet, merci donc de  partager ses connaissances avec nous.
Cependant, comme je l’ai déjà souligné dans plusieurs posts, la théorie monétaire classique utilisée dans les modèles des banques centrales me parait au mieux inefficace au pire contre productive. De plus il me semble que contrairement à son mandat originel, la BCE a beaucoup évolué sur ses questions, de même que ses consoeurs, les politiques actuelles tiennent de l’expérimentation.

1 Le volume de création monétaire ne résulte pas du simple niveau des taux d’intérêt, c’est à dire du coût du crédit. Les 10 dernières années ont semble t-il parfaitement démontré que ce type de raisonnement fonctionnait peut-être dans les modèles mathématiques mais ne correspondait pas au fonctionnement réel de l’économie.
La création monétaire ayant été déléguée aux banques privées et étant basée principalement sur l’émission de dette privée, du fait des critères de "convergence budgétaire" (déficit public de 3% max), le simple coût du crédit n’a pas eu d’effet sur le volume des crédits accordés aux agents économiques. D’une part ces derniers sont déjà surendettés, ils peuvent difficilement s’endetter davantage sans risque d’accident de crédit, d’autre part les perspectives de croissance économique n’incitent pas les agents à s’endetter davantage.

2 Les politiques actuelles de taux zéro ont  en réalité pour objectif principal de permettre à des états surendettés de "rouler leur dette". Des états comme l’Italie, la Grèce, le Portugal, voir même la France ne survivent financièrement que grâce à l’action de la BCE : taux zéro qui fait baisser le coût des obligations souveraines couplés à des rachats de titres de dettes. Si la BCE n’était pas l’acheteur en dernier ressort les taux des obligations souveraines seraient insoutenables pour nombre de ces états.

3 La hausse brutale des taux pour lutter contre l’inflation lorsqu’elle est conduite, comme ce fut le cas sous Paul Volcker au début des années 80, a pour effet de déclencher une récession (coût du crédit prohibitif et assèchement de la création monétaire par les agents privés). Donc oui, on peut dire que cela fonctionne mais il s’agit d’une intervention récessioninste par destruction du marché du crédit.

4 Le mandat des banques centrales est très souple dans son interprétation aujourd’hui, la FED a reconnu récemment que le niveau des marchés boursiers US était au centre de ses préoccupations (et qu’il oriente ses décisions), la BCE rachète des titres obligataires de dettes publiques mais aussi privées, sur les marchés financiers. Officiellement cette politique vise la cible inflationniste des 2% en faisant baisser le coût du crédit, concrètement il s’agit de permettre le roulement des dettes dans un environnement où les acteurs sont surendettés et cela ne déclenche donc pas de création monétaire supplémentaire (cf point 1).
La TMM a je pense de plus en plus de partisans, on la voit évoquée ici ou là par des personnalités de premier plan, notamment aux US. En réalité, la TMM est déjà expérimentée depuis des années avec les rachats de dettes obligataires ou même les achats d’actions et elle a formidablement fonctionné. La BoJ rachète directement la dette souveraine japonaise (+ de 200% du pib !) et en est le principal détenteur. La BoJ est également le principal détenteur d’ETF sur le nikkei.
Donc oui, la prochaine étape ce sera à mon avis les rachats directs de dette souveraine par la BCE (ou l’explosion de la zone euro),  les achats d’ETF par la FED pour soutenir les marchés financiers…

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#65 24/08/2019 18h47

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Quand on parle du loup, Blackrock suggère de lancer l’hélicoptère monétaire :
De l’argent versé gratuitement aux ménages: la « monnaie hélicoptère » peut-elle relancer l’économie?

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#66 24/08/2019 20h23

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Bonsoir,

C’est ce que Stouf a publié en message 57 il y a 1 semaine.


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#67 24/08/2019 20h33

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Juillet a écrit :

Quand on parle du loup, Blackrock suggère de lancer l’hélicoptère monétaire :
De l’argent versé gratuitement aux ménages: la « monnaie hélicoptère » peut-elle relancer l’économie?

Pourquoi relancer maintenant alors que la situation éco n’est pas si mal.
Il faudrait mieux attendre la prochaine crise pour le faire non ?


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#68 24/08/2019 22h14

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FCP,
je crois que les propositions de BlackRock sont des idées pour les futures crises. Les banques centrales sont bientôt à court de munitions. Leur outil principal est le taux directeur qui influence les taux d’intérêts à court terme. Le QE a permis de baisser les taux de long terme. Une fois qu’ils sont à 0 ou négatifs, la politique monétaire manque d’outil pour stimuler l’économie et l’inflation.

On cherche donc d’autres moyens ou canaux pour agir.

Dernière modification par Stouf (24/08/2019 22h15)

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#69 24/08/2019 22h51

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Et pour compléter le message de Stouf, Blackrock fait le constat, avec d’autres, que la politique monétaire axée sur les taux ne parvient pas à remplir ses objectifs, c’est à dire que l’argent injecté par les banques centrales n’arrive pas jusqu’à l’économie réelle mais a tendance à rester cantonné à la sphère financière.
Comme le dit l’article de BFM :

En clair, il s’agirait pour la BCE par exemple de verser directement l’argent créé dans les poches des citoyens européens, sans passer par le circuit traditionnel des banques commerciales qui peinent parfois à convertir les liquidités qu’elles reçoivent des banques centrales en argent "réel", via des crédits.

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[+1]    #70 25/08/2019 08h48

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Je me permets de remettre aussi dans cette file des extraits d’un Article de Dalio qui faisait ce constat en mai dernier:

Article Dalio

Dalio a écrit :

Interest rate cuts (what I call Monetary Policy 1) , quantitative easing (what I call Monetary Policy 2). I believe we will have to go to Monetary Policy 3, which is fiscal and monetary policy coordination that is of a form that we haven’t seen before in our lifetimes but has existed in various forms in others’ lifetimes or faraway places. It is inevitable that this shift will happen because it is inevitable that central bankers will want to ease when interest rates are pinned at 0% and when quantitative easing will be ineffective in achieving the goal.


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#71 25/08/2019 11h24

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Question: dans l’hypothèse d’une intervention de banque centrale par helicopter money, la personne physique ne souhaitant pas augmenter sa consommation doit elle:

1) acheter plus d’ actifs boursiers/immobilier que ce qu’elle a prévu?
2) se désendetter?
3) acheter de l’or?
4) faire autre chose?
5) donner à l’Abbé Pierre.

Mon intuition, fort conservatrice, est 2). 5) et 1) ne sont pas sans intérêt pour des raisons différentes.

J’ai mis 3) par provocation.

Je n’imagine  pas acheter de la dette obligataire donc j’ai formulé 4) de façon ouverte.

Le problème se pose du point de vue de l’intérêt de l’agent, du point de vue macroeconomique et du point de vue de la banque centrale.

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#72 25/08/2019 13h30

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L’efficacité de cette méthode dépend de la "propension des ménages à consommer" (terme de Keynes)
Suite à augmentation de revenu, un pauvre aura plutôt tendance à consommer, un riche à épargner.
Mais ça va dépendre aussi des anticipations : si la BCE n’a pas une politique stable,  et si on sait que cet helicopter money ne durera pas, on aura plutôt tendance à épargner.
D’où la difficulté de faire des tests grandeur nature de cette politique (idem pour le revenu de base). Comme on sait que ces tests sont temporaires, on a tendance à épargner,  ce qui fausse l’analyse de la conséquence de cette politique sur la consommation.

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#73 25/08/2019 14h57

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Je pense que l’hélicoptères monnaie aura plus de succès qu’une baisse de l’impôt. Si cela se traduit par une baisse de l’IR impactera essentiellement la classe moyenne/ Supérieur.

Peut-être que cela impactera la consommation des ménages moyen mais pas de la même importance que le volume de la réduction d’impôt.

A mon sens le fait d’alimenter directement les ménages permettra aussi à ceux qui ne sont pas imposable d’augmenter leur consommation et semble plus efficaces.

Que faire de cette argent si pas necessaire à son train de vie?

A mon sens l’investissement boursier/ travaux retardés dans les invest locatifs devraient etre la priorité afin de dynamiser l’économie et/ou le déléguer a quelqu’un d’autre via l’investissement en action.

Adadou70

Dernière modification par adadou70 (25/08/2019 14h58)


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#74 25/08/2019 18h42

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Bonjour,

Et si plutôt que du cash, c’était une forme de chèque cadeaux à durée limitée (et hors alimentaire admettons, car obligatoire).
Là mis à part ceux qui oublieront de le dépenser, comme dans le modèle actuel des chèques, pour la majorité des autres l’argent sera réinvesti dans l’économie en bien et services.
On peut toujours se dire que certains dépenseront ce chèque à la place du cash qui était déjà prévu pour cet achat et qui sera thésauriser ensuite donc il faudrait un 2ème effet comme des ponctions façon taux négatif au dessus d’un certain montant de liquidités détenu.

Bref il faudrait sans doute un arsenal complet pour que ce soit ceinture et bretelles sans que ce soit malgré usine à gaz à expliquer.


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#75 25/08/2019 19h19

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En plus du coûts de production de ses ´´bons’´ liés à leurs impressions et à leurs distributions  il y aura toujours le risque de leurs revente.

Je ne pense pas qu’il faille absolument bloquer ou essayer de verrouiller le système car comme toute interdit cela suscite le désir de passer outre et surtout cela n’impactera que une partie de la population.

Autant mettre une limite au niveau des revenus. Pour ne viser que la population qui consommera plus avec plus d’argent?

Mais cela me pose un problème d’équité.
Mais bon… pour une fois pas besoin de prendre à Paul pour donner à Jacques?


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