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#401 08/07/2019 13h12

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Bonjour Scipion et bravo pour votre travail et votre performance.

IB ne vous fournit pas quelque chose comme le PER moyen pondéré de votre portefeuille ? Un ratio du style, pour mesurer la cherté globale de vos titres ?


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[+1]    #402 08/07/2019 13h18

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INTJ

Scipion8 a écrit :

Evidemment, toutes ces observations sont à relativiser par le fait que la période d’observation est encore courte (même si le nombre de lignes, 217, est lui significatif) et exceptionnellement favorable à l’approche croissance.

Exactement Scipion.

Vos reportings sont superbes et fouillés, mais je trouve vos conclusions très hâtives.

Vos choix de valeurs, votre stratégie, etc. tout est très bien pensé, par contre, je ne suis pas sûr qu’il soit pertinent de se comparer si fréquemment avec "monsieur le marché" et d’en tirer des expériences statistiques, a fortiori sur des périodes si courtes.

Notamment :

Scipion8 a écrit :

Globalement, le portefeuille semble nettement surperformer par rapport aux indices pendant les phases haussières, et se comporter à peu près comme les indices pendant les phases baissières ou sans orientation - avec néanmoins une volatilité supérieure par rapport aux indices.

Sauf que fin 2018, la conclusion était différente, puisque, sauf erreur, votre TRI était de -18,2% (Portefeuille d’actions de Scipion8 (12/17)) vs S&P500 à -4.38%.

Également, je pense que vos graphiques de performance ne devraient pas être semestriels, mais prendre comme point de départ la date de création de votre portefeuille, sinon vous créez des biais potentiels (attribution des performances positives, oubli des performances négatives).

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[+1]    #403 10/07/2019 02h06

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@Bibike : Le reporting automatique d’IB (par ailleurs vraiment excellent) ne fournit pas de données fondamentales sur les entreprises en portefeuille, qui permettraient de calculer des ratios de valorisation.

Pour ce faire, j’utilise mon screener maison sous Excel, alimenté par des données fondamentales extraites de Binck.

Par exemple, voici mon portefeuille IB (USA + émergents), présenté selon 2 dimensions, la croissance annuelle estimée du chiffre d’affaires sur la période 2018-2021, en abscisses, et le ratio de la capitalisation boursière sur le chiffre d’affaires 2019 estimé (ratio plus pertinent que le PER ou la VE/EBITDA pour des entreprises de croissance, même s’il induit de forts biais sectoriels), en ordonnées. La taille des bulles reflète la taille de mes lignes. Aux 185 valeurs US (en jaune) et aux 16 valeurs émergentes (en rouge), j’ai ajouté 13 grosses capitalisations françaises, en bleu (Air Liquide, LVMH, L’Oréal etc.), que j’ai aussi en portefeuille (mais pas sur IB), comme points de repère.


Le graphique affiche les droites de tendances pour les 3 zones géographiques : elles font apparaître qu’un même potentiel de croissance se paie actuellement beaucoup, beaucoup plus cher aux USA que dans les pays émergents, notamment en Chine. Une décote Chine vs. USA est légitime pour refléter un environnement politique / réglementaire plus compliqué et une moindre transparence, mais je pense que sur certains comparables la décote est exagérée (Baozun vs. Shopify, par exemple).

Si j’affiche le même graphique selon la performance de chaque ligne (les lignes les plus bénéficiaires étant illustrées par des bulles vert foncé, les lignes en perdition étant en noir) :


Il apparaît que mes plus belles plus-values ne sont pas sur des valeurs clairement en surchauffe (comme Zoom, une IPO récente), mais sur des valeurs certes chères, mais dont les ratios de valorisation élevés sont à relativiser par un rythme de croissance du chiffre d’affaires autour de 50% / an.

Mes convictions sont que :

1) Les plus belles valeurs sont toujours chères (LVMH, Visa, Mastercard etc.)… d’autant plus en période de liquidité abondante post QE.

2) Une valeur en apparence peu onéreuse dans un environnement post QE a nécessairement des vices (plus ou moins) cachés, en tout cas s’il ne s’agit pas d’une micro / nano cap échappant par sa taille aux investisseurs professionnels.

3) La meilleure protection contre une récession ou ralentissement économique est de parier sur des entreprises et des secteurs en croissance structurelle. Les valeurs en souffrance actuellement (dans un environnement de marché porteur) souffriront encore plus en cas de récession.

4) Dans un environnement post QE, les inefficiences de marché "négatives" (sous-évaluations) disparaissent rapidement, pénalisant les stratégies value, alors que les stratégies growth demeurent d’autant plus pertinentes que la part des cash-flows de long-terme dans la valorisation s’accroît du fait d’un taux sans risque ultra-bas.

@IH: Le portefeuille dont je parle (Interactive Brokers) a été créé en juillet 2018 et reçoit depuis lors tout mes flux d’épargne, car je souhaite rééquilibrer géographiquement le portefeuille global (= diminuer le poids de la France).

Depuis juillet 2018, ce portefeuille IB bat le S&P500 de 7 points et l’indice Monde de 12,5 points (sur cette année, 12 et 15 points respectivement) :


Pour illustrer mon observation que ce portefeuille tend à surperformer nettement en phase de marchés haussiers, et à se comporter à peu près comme les indices pendant les corrections :


A mon sens, la pertinence (statistique) des enseignements que l’on peut tirer de la performance d’un portefeuille est fonction essentiellement de 2 paramètres :

1) la durée de vie du portefeuille : je suis bien d’accord pour dire que ce portefeuille est encore très jeune, et qu’on verra avec l’épreuve du temps si sa surperformance est pérenne ou non.

2) le nombre de lignes : imaginons que je construise 20 portefeuilles de 10 valeurs chacune et que chacun de ces portefeuilles batte l’indice de 10-15 points. Il serait difficile de dire que c’est le fruit du hasard. Avec ce portefeuille IB équipondéré de 200 lignes, c’est bien ce que j’ai fait : à durée d’observation égale, la performance observée est a priori statistiquement beaucoup plus pertinente que celle d’un portefeuille "normal" de 10-20 lignes. Le nombre de lignes élevé doit presque éliminer le facteur chance de l’équation.

C’est l’une des raisons pour lesquelles je diversifie à outrance : il ne s’agit pas seulement de réduire le risque idiosyncratique du portefeuille, mais aussi et surtout d’accumuler de l’information et de l’expérience, pour affiner ma méthode de stock-picking.

Cela dit, je reconnais volontiers que la diversification de ce portefeuille IB est en partie "optique", en raison d’une grande concentration sectorielle, notamment sur les valeurs technologiques (c’est-à-dire qu’il y a une forte corrélation entre la performance des lignes). Et par ailleurs, la période d’observation est trop courte pour tirer des enseignements définitifs. Mais j’interprète la surperformance de ce portefeuille comme un signal encourageant.

Au début de 2018, ce portefeuille IB n’existait pas, et mon portefeuille global était à 95% français. Il l’était encore à 75% fin 2018 (actuellement 60%). Donc le benchmark approprié n’était pas le S&P500, mais 50% CAC40 NR (-10% en 2018) + 50% CAC Mid&Small NR (-22% en 2018). De ce point de vue, le -18% réalisé en 2018 n’était pas significativement plus mauvais que le benchmark (-16%). D’autant plus que la surpondération des small caps, gros handicap en 2018, avait permis une surperformance en 2017.

Cela dit, je ne suis pas satisfait de la performance de ce portefeuille français : je l’attribue à un taux de sélectivité insuffisant, et notamment une exigence insuffisante sur le critère croissance (et peut-être aussi une prise en compte excessive des niveaux de valorisation et des dividendes - même si mon CTO français a une fonction de rente, dès à présent). Ce sera l’un de mes chantiers pour 2020 (2019 étant consacré au rééquilibrage géographique) : je prévois de renforcer mes principales convictions en France (LVMH, Safran, Dassault Systèmes, L’Oréal…) sans pour autant liquider mes lignes existantes, conformément à mon optique B&H.

J’avais fourni la performance semestrielle du portefeuille global ici (cf. la table).

Je considère que je suis (pour quelques années encore) en phase d’apprentissage. L’important pour moi est que ma performance (relative aux indices) s’améliore peu à peu, mon objectif à terme étant de les battre de façon régulière.

Enfin, j’accorde au moins autant d’attention (et même davantage) à mes paris perdants qu’à mes valeurs gagnantes. Je publierai prochainement un post sur mes plus grosses moins-values : 26 lignes (sur presque 500, soit 5%) affichent une moins-value supérieure à 50%, pour une perte latente totale de 20,3k€ ; elles représentent encore une taille totale de 9,3k€ (1,3% du portefeuille).

Dernière modification par Scipion8 (10/07/2019 09h52)

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#404 19/07/2019 11h29

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Bonjour Scipion,

Je repensais à votre portefeuille. J’ai d’abord suivi votre exemple et ai ouvert des lignes sur les lignes tech qui me semblaient pertinentes - notamment quand j’utilise les services de ces sociétés dans mon cadre professionnel. A savoir Atlassian, Square, Ubiquity, Alteryx, Gartner, New Relic et Zscaler. J’ai également pris une ligne Blackstone, je voulais le faire déjà il y a longtemps.

Les courbes fournies par IB comparent votre performance à SPX (S&P500), EFA (big cap hors US et Canada), et VT (Total World). Etant donnée votre allocation, il serait intéressant de regarder une comparaison avec le NASDAQ.

Aussi, je me disais que vous étiez très diversifié en nombre de lignes, mais vous restez assez concentrés en terme de secteur et de géographie. Avez-vous comparé votre portefeuille à un indice type VT en terme d’allocations ?
De ce type :


Ici l’index est le  MSCI AC World NR.
De ce que je comprends, votre portefeuille ne contient aucune action UK ou Japonaise ? Est-ce parce que vous ne pouvez pas être partout étant donnée votre approche très travaillée, ou est-ce que vous avez des attentes négatives sur ces pays ? Idem sur l’Afrique, que pourtant vous semblez bien connaitre ?

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[+2]    #405 24/07/2019 23h45

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Bonjour Chlorate,

Merci pour votre intérêt pour mon portefeuille. Je vais essayer d’apporter des éclairages sur vos diverses questions et suggestions.

1) La performance de mon portefeuille IB (221k€ essentiellement en valeurs US et émergentes, soit 31% du portefeuille total) s’établit ce jour à +36% YTD, soit environ 14 points de surperformance par rapport au S&P500 et 17 points par rapport à un ETF Monde.

La surperformance par rapport au S&P500 augmente graduellement, avec néanmoins quelques à-coups dont je souhaite réduire l’amplitude en continuant à ajouter des lignes et en diversifiant davantage sectoriellement.

En gros mon portefeuille IB est constitué (i) de blue chips très solides avec un historique de surperformance, (ii) de mid caps de croissance (notamment dans le secteur technologique) et (iii) de small caps à fort potentiel, dont je pense qu’elles pourraient un jour intégrer le S&P500. Je pense que chacune de ces 3 poches peut battre le S&P500 ; pour l’instant, c’est bien le cas depuis le début de l’année.

2) Ce portefeuille surperforme aussi par rapport au NASDAQ, mais de manière un peu moins nette : environ 9 points de surperformance depuis le début de l’année.

Je préfère le S&P500 comme benchmark, car c’est bien l’univers que je screene (ainsi que les indices Russell pour les moyennes et petites capitalisations US), et je ne souhaite pas particulièrement concentrer mon portefeuille sur le secteur technologique : c’est mon orientation croissance affirmée qui me conduit "mécaniquement" à avoir beaucoup de valeurs technologiques dans ce portefeuille.

En gros :
- Par rapport au S&P500, mon portefeuille IB est fortement orienté croissance, donc technologie.
- Par rapport au NASDAQ, mon portefeuille IB est sous-pondéré en GAFAM (même si je les ai toutes en portefeuille) et sur-pondéré en valeurs de niches émergentes (notamment dans le SaaS).

Ce sont des choix stratégiques délibérés : même si les GAFAM demeurent de formidables entreprises, il va leur être à mon sens difficile d’afficher les mêmes taux de croissance que les 10-20 dernières années. Par ailleurs, les GAFAM font face à des risques croissants de révolte "citoyenne" (contre leur captation de données privées), de ringardisation, et de régulation accrue. Je leur préfère donc des firmes émergentes leaders sur des marchés de niche, qui pourraient être des proies potentielles pour les GAFAM et autres géants (cf. l’achat de Tableau par Salesforce, dont j’ai profité).

3) La composition sectorielle de ce portefeuille IB est la suivante (en reprenant la classification IB) :

Cela dit, je trouve cette classification très imparfaite, en particulier le secteur "technologie" : toutes les entreprises qui m’intéressent ont un potentiel technologique, puisque je n’achète que des valeurs de croissance… IB classe Visa et Mastercard dans le secteur technologique alors qu’il s’agit pour moi d’entreprises du secteur financier. IB classe Amazon et Etsy parmi les "consumer cyclicals" alors que Shopify et MercadoLibre sont classées dans le secteur technologique : cela ne me semble pas très cohérent.

Je pense que cette classification sectorielle avec un secteur technologique de plus en plus écrasant est totalement dépassée et qu’il vaut mieux identifier à quels usages les technologies sont employées (commerce pour Amazon, Shopify, finance pour Visa, santé pour Veeva etc.).

4) La forte concentration de mon portefeuille IB (31% du portefeuille total) sur le secteur technologique doit être relativisée par la composition sectorielle du reste du portefeuille, beaucoup moins chargé en valeurs technologiques.

Par exemple mon CTO France (292k€ soit 42% du portefeuille total, +18,2% YTD), qui reste mon navire amiral (il s’agit d’un portefeuille de rente dont je consomme une bonne partie des dividendes EUR car je préfère investir entièrement mon salaire USD) :

Il s’agit ici de la classification sectorielle d’EasyBourse.

5) S’agissant de la composition géographique du portefeuille global (3 CTO, 1 PEA, 1 PEA-PME) :

En faisant quelques regroupements géographiques :


Par rapport à un ETF Monde, mon portefeuille est donc :

- très nettement surpondéré sur la France (59%) : cela s’explique d’une part par des raisons fiscales (simplicité du traitement fiscal des dividendes) et d’autre part par mon jugement globalement positif sur l’économie française (croissance démographique, entreprises de qualité, ingénieurs de bon niveau etc.) - même si la crise politique manifestée par l’élection de 2017 (avec un nouveau clivage "gagnants" vs. "perdants" de la mondialisation, qui conduira inéluctablement à des troubles sociaux et politiques) me rend beaucoup moins optimiste qu’aux débuts de mon portefeuille fin 2016. A terme je cible une pondération de 40% pour la France.

- très nettement sous-pondéré sur les USA (27%) : je suis optimiste pour l’économie américaine et je considère qu’il n’y a actuellement aucun marché comparable (même de loin) en termes de richesse et densité en entreprises de croissance (mes cibles préférées). Je n’ai commencé à investir aux USA qu’à partir de juillet 2018, mais je souhaite rapidement approcher d’une pondération de 40% sur les USA. J’y consacre donc l’essentiel de mes flux d’épargne.

- sous-pondéré sur les pays émergents (3%) : c’est un chantier important pour moi. Je privilégie en particulier la Chine, et à un moindre degré l’Inde et le Brésil. Ma thématique favorite est le développement de la consommation intérieure dans ces pays, avec la croissance rapide d’une classe aisée. Néanmoins je trouve le stock-picking sur ces marchés assez compliqué : j’ai essuyé quelques gros échecs en Chine (Nio, Uxin). J’expérimente aussi quelques ETF (Asie sauf Japon, Russie), mais je n’aime pas trop ce mode d’investissement qui n’est pas en ligne avec ma préférence pour des choix stratégiques sectoriels. A terme je cible 10% sur les émergents.

- une pondération à peu près équivalente à un ETF Monde sur l’Europe hors France (10%) : je privilégie des pays à bonne gouvernance et faible risque politique et budgétaire : Allemagne, Suède, Suisse. La Suède m’intéresse aussi de façon plus opportuniste par un taux de change EUR/SEK que je trouve attractif. Les fondamentaux économiques et politiques de l’Italie et de la Belgique sont moins bons, mais on y trouve de belles entreprises (Moncler, Tinexta, Zignago Vetro, Diasorin en Italie, par exemple). Sur le Royaume-Uni, je suis peu présent (essentiellement sur HSBC, une banque que j’apprécie), car refroidi par le Brexit et par ma perte totale sur un investissement sur une small cap britannique, Patisserie Valerie, en raison d’une fraude comptable. Mais je n’ai pas vraiment screené le marché britannique ; c’est un axe de travail possible car je suis plutôt confiant pour l’économie britannique une fois que la fumée du Brexit sera dissipée. A terme je cible 10% sur l’Europe hors France (7% zone euro, 3% hors zone euro), soit la pondération actuelle.

- pas d’exposition sur le Japon, pour une raison essentiellement macroéconomique : pour un investisseur orienté croissance comme moi, la croissance structurellement atone de l’économie japonaise est un vrai repoussoir. Mon stock-picking au Japon devrait être exceptionnellement bon pour obtenir la même espérance de gain, sur le long-terme, que sur des pays en forte croissance (Chine, USA, par exemple). Je ne trouverait pas rationnel d’y investir, d’autant que je n’ai aucun avantage concurrentiel car je ne connais pas la langue (alors que l’anglais est ma langue de travail et que je me débrouille en allemand et en italien).

6) Pour l’instant je n’investis pas en Afrique, malgré l’accumulation de connaissances sur le tissu économique local via mes missions successives sur ce continent. Je suis néanmoins intéressé par la thématique globale du développement de la consommation intérieure en Afrique, comme dans les autres zones émergentes. Mais le risque politique est très important, même dans des pays supposés stables comme l’Afrique du Sud. En Afrique, la lutte pour le pouvoir est d’abord (et malheureusement) un combat pour l’appropriation des ressources économiques, donc l’investisseur n’est jamais à l’abri d’un mauvais coup. Cela justifie une prime de risque élevée par rapport aux marchés occidentaux, qui peut rendre l’investissement peu attractif malgré de belles perspectives de croissance.

Quelques entreprises africaines qui m’intéressent :

- banques : j’apprécie des banques qui ont une stratégie panafricaine et du personnel de bon niveau (je les rencontre souvent), comme Ecobank (basée au Togo et très présente dans l’Afrique francophone), BMCE, Attijariwafa (banques marocaines qui rachètent beaucoup de branches africaines des banques françaises).

- télécoms : MTN (Afrique du Sud, présente dans toute l’Afrique - je suis client)

- assurance : Sanlam (Afrique du Sud) vient de racheter l’assureur marocain Saham pour former un géant panafricain de l’assurance

- médias / culture : il y a sans doute des coups à jouer dans ces secteurs car la production culturelle africaine est en plein boom, avec un vrai succès des soap opéras nigérians, par exemple.

Bref, des secteurs exposés à la croissance rapide d’une bourgeoisie africaine. A contrario, je n’ai pas d’intérêt pour les matières premières, très casse-figure en Afrique en raison d’un énorme risque "politique" (aka corruption : quand le pouvoir change, les contrats doivent être renégociés pour "satisfaire" les nouveaux dirigeants). Je suis néanmoins actionnaire de Total Gabon (surtout par intérêt professionnel) et de Katanga Mining (par expérimentation, sinon panurgisme).

Je ne suis pas convaincu par les ETF Afrique, qui me semblent trop exposés aux matières premières, ainsi qu’à des banques de moindre qualité que celles citées.

Dernière modification par Scipion8 (24/07/2019 23h52)

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[+1]    #406 28/07/2019 15h31

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Je viens d’effectuer mon renforcement mensuel. Conformément à ma stratégie, je continue de renforcer mon portefeuille américain pour rééquilibrer graduellement la composition géographique du portefeuille, et je pioche les valeurs dans ma feuille de route jusqu’à fin 2019, en changeant parfois le calendrier des achats et en ajoutant ou éliminant des valeurs selon les dernières actualités et mes lectures.

Mes achats du mois de juillet (environ 1k$ sur chaque valeur) sont les suivants (je présente brièvement chaque valeur, à la fois par discipline de stock-picking et parce qu’elles sont parfois peu connues ici, car j’écume des eaux moins fréquentées de la cote américaine) :

- Teleflex (TFX, capi 16,0 milliards $, P/S 2019e 6,2, PER 2019e 31,4, VE/EBITDA 2019e 22,1, dividende 0,4%) est un fabricant d’équipements médicaux (un de mes secteurs favoris) pour la chirurgie et les procédures d’urgence. Expansion par croissance externe. Peu suivie par les particuliers compte tenu de sa capitalisation (2700 suiveurs sur Seeking Alpha). La firme a été récemment accusée d’abuser des montages fiscaux irlandais afin d’échapper à l’impôt.

- CACI International (CACI, capi 5,4 milliards $, P/S 1,1, PER 20,4, VE/EBITDA 14,4) est un fournisseur de services principalement aux départements US de la défense et de la sécurité intérieure. Initialement une firme spécialisée dans l’informatique : CACI = Consolidated Analysis Center, Incorporated. 3000 suiveurs sur Seeking Alpha. Le groupe a été mis en cause dans le scandale des tortures à la prison d’Abou Ghraib en 2003-2004 ; les personnes mises en cause ont été virées mais la procédure judiciaire aux USA n’est pas finie.

- Equinix (EQIX, capi 41,1 milliards $, P/S 7,4, PER 77,5 !, VE/EBITDA 19,2, dividende 2,0%) est un REIT (depuis 2015) spécialisé dans les centres de données. Grosse acquisition des 29 data centers de Verizon en 2016. Aussi présente en Europe, avec notamment 7 data centers en France. Elle complète dans mon portefeuille Digital Realty.

- Costco (COST, capi 123,7 milliards $, P/S 0,8, PER 34,9, VE/EBITDA 19,1, dividende 0,8%) est le 3e distributeur au monde, avec 769 magasins / entrepôts et son système original d’abonnement (96,3 millions d’abonnés). Expansion internationale : Canada, Mexique, Royaume-Uni, Japon, Corée du Sud… 1 entrepôt en France et ouverture prévue en Chine. Costco développe ses propres marques (comme Kirkland pour l’alimentation), renforçant sa position de négociation avec ses fournisseurs. Buffett est sur la valeur.

- Motorola Solutions (MSI, capi 28,1 milliards $, P/S 3,6, PER 22,0, VE/EBITDA 14,4, dividende 1,4%) est un fournisseur d’équipements de communication. Elle a succédé en 2011 à Motorola Inc. après le spin-off de l’activité de téléphonie mobile (Motorola Mobility, détenue par Lenovo depuis 2014). Conflit judiciaire avec le fabricant chinois Hytera.

- Honeywell (HON, capi 124,9 milliards $, P/S 3,4, PER 21,4, VE/EBITDA 14,6, dividende 1,9%) est un conglomérat industriel avec 4 activités : aérospatial, construction, sécurité / productivité (scanners, "sensing and internet of things" / SIoT, matériaux et technologies de performance. Pour l’instant, parmi les grands conglomérats US, je détiens United Technologies (spin-offs à venir) et Danaher, et j’ai évité General Electric. J’ai longtemps hésité pour Honeywell (je souhaite renforcer le secteur industriel dans mon portefeuille).

- CDW (CDW, capi 16,7 milliards $, P/S 1,0, PER 19,8, VE/EBITDA 14,0, dividende 1,1%) est un fournisseur d’équipements informatiques, pour les entreprises et le secteur public (écoles, par exemple). J’avais une image ringarde de cette activité, mais les fondamentaux semblent excellents, et j’ai fini par "capituler" en achetant cette valeur, assez peu suivie sur Seeking Alpha (3700 suiveurs).

- Bright Horizons Family Solutions (BFAM, capi 9,1 milliards $, P/S 4,4, PER 43,3, VE/EBITDA 24,9) est un fournisseur de services de garde d’enfants et de services éducatifs. Activité en forte croissance, soutenue par des évolutions sociétales structurelles. Evidemment, cela se paie (très) cher.

- Workiva (WK, capi 2,6 milliards $, P/S 10,1, anciennement WebFilings) offre une plateforme cloud qui facilite la création des documents financiers et d’audit et leur enregistrement auprès de la SEC et autres régulateurs. Elle complète le secteur du SaaS déjà bien représenté au sein de mon portefeuille.

2e moitié de ma liste de renforcement plus tard, mon avion s’apprête à décoller (retour en Afrique Centrale après 2 semaines de congés à La Réunion, magnifique île !)

Dernière modification par Scipion8 (30/07/2019 08h35)

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#407 30/07/2019 10h14

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La 2nde moitié de ma liste de renforcement de juillet :

- Anaplan (PLAN, capi 7,5 milliards $, P/S 27,8 !) offre une plateforme cloud de planification pour les entreprises. A ce niveau de valorisation, c’est clairement un pari risqué et spéculatif, et je pense qu’il y a mieux à faire dans le secteur du SaaS (des entreprises que j’ai déjà en portefeuille). Toutes mes valeurs du SaaS ont d’ailleurs bien corrigé hier.

- Intercontinental Exchange (ICE, capi 49,7 milliards $, P/S 7,9, VE/EBITDA 16,7, PER 23,7, dividende 1,2%), créée en 2000 comme place de marché pour l’énergie (pour concurrencer Enron), s’est développée par acquisitions successives (notamment celles du New York Board of Trade en 2006 et de NYSE Euronext en 2013). 2 pôles : trading & clearing, data & listings. Exposition aux cryptos via sa start-up Bakkt. J’aime la croissance régulière avec une faible volatilité (utile pour mon portefeuille très exposé à des valeurs technologiques volatiles) et la hausse régulière du dividende, même si je trouve la croissance de l’activité un peu molle (PEG élevé à 3,1) et je me méfie du risque de surpayer la croissance externe.

- Ecolab (ECL, capi 57,8 milliards $, P/S 4,0, VE/EBITDA 21,8, PER 39,7, dividende 0,9%), fondée en 1923 sous le nom d’Economics Laboratory, fournit des services de nettoyage / assainissement (pour l’industrie alimentaire, la restauration collective, l’hôtellerie, la santé etc.) et le traitement de l’eau. Le business est à plus de 90% récurrent. Belle diversification géographique (Amérique du Nord 58%, Europe / Moyen-Orient 24%, Asie 12%), par secteurs et par types de clients. Endettement a priori raisonnable (dette nette / EBITDA de 2). 27 années consécutives de hausse du dividende + 5 milliards $ de rachats d’actions sur la dernière décennie. Spin-off prévu de l’activité énergétique upstream. Bref, un business peu sexy et à la croissance un peu molle à mon goût, mais Ecolab est une excellente entreprise dans son domaine, et dans mon approche simili-ETF je ne veux pas être short contre un champion de ce genre en ne l’ayant pas du tout en portefeuille. Des valeurs de ce type peuvent amoindrir le dynamisme de mon portefeuille, mais lui faire gagner en résilience.

- Everbridge (EVBG, capi 3,3 milliards $, P/S 19,1) offre des services de communication pour les notifications d’urgence (catastrophes naturelles, attques terroristes etc.) et la gestion des situations de crise. Plus de 4000 entreprises clientes, ainsi que des autorité publiques (pour 32% du chiffre d’affaires). Belle croissance de l’activité (CAGR 36%), avec un fort taux de rétention des clients. Gros potentiel d’expansion à l’international car le chiffre d’affaires est à 80% US. Une pure valeur de croissance, conformément à la philosophie dominante de mon portefeuille. Evidemment, cela se paie cher.

- Zix Corporation (ZIXI, capi 487 millions $, P/S 5,6, PER 23,3) offre des services de sécurité informatique, focalisés sur les emails (cryptage, archivage etc.). Ils traitent ainsi 1,5 millions d’emails chaque jour. Fort taux de rétention des clients et belle croissance de l’activité. C’est une small cap au cours volatil. Je prévois d’ajouter (sans excès) des smalls caps US (capi entre 300 millions $ et 2 milliards $) à mon portefeuille, afin de couvrir l’ensemble des segments de la cote américaine.

- Aspen Technology (AZPN, capi 9,3 milliards $, P/S 17,8, VE/EBITDA 37,6 !, PER 40,8) a été créée en 1981 dans le cadre d’un projet de recherche du MIT et du Département américain de l’Energie : Advanced System for Process Engineering (ASPEN) Project. Elle offre des services d’optimisation de gestion des processus et des actifs des entreprises. A noter que la firme a eu des soucis en 2004 avec la FTC (Federal Trade Commission), concernant ces déclarations comptables (en particulier sur la comptabilisation de licences informatiques), puis a été retirée de la cote NASDAQ en 2008 pour manquements de transparence financière : même si c’est maintenant de l’histoire ancienne et que le management a changé, cela m’a fait beaucoup hésiter sur cet achat.

- Teledyne Technologies (TDY, capi 10,7 milliards $, P/S 3,6, VE/EBITDA 25,4, PER 14,6) est une firme d’électronique et d’ingénierie, initialement spécialisée dans les secteurs de l’aérospatial et de la défense, avant de se diversifier dans des secteurs comme l’exploration pétrolière, la recherche océanographique, la qualité de l’air et de l’eau, l’imagerie médicale etc. Long track-record d’opérations de croissance externes réussies (achats opportunistes à bon prix, profitant des difficultés des groupes vendeurs). Dernier exemple en date, l’achat de l’activité de détection de gaz et d’incendie de 3M. Belle diversification géographique du chiffre d’affaires (Gouvernement US 23$, secteur privé US 31%, Europe 19%, Asie 21%). C’est un petit conglomérat, qui modifie son approche sectorielle selon les opportunités, avec un focus sur la maîtrise des coûts et des opérations opportunistes de M&A.

- Zynga (ZNGA, capi 6,0 milliards $, P/S 6,0) propose des jeux sur mobile (Merge Dragons!, Zynga Poker, FarmVille…) et sur les réseaux sociaux (notamment Facebook). Belle croissance du chiffre d’affaires (+27% au Q1 2019) Plusieurs soucis qui m’ont fait hésiter sur cet achat : accusations de spam, d’insider trading (2012) et de violations de droit de la propriété (2010-2012). Par ailleurs ce n’est vraiment pas mon type de jeux (moi ce serait plutôt The Elder Scrolls, mais malheureusement Bethesda Softworks et sa société mère ZeniMax ne sont pas cotées).

- Morningstar (MORN, capi 6,6 milliards $, P/S 6,3, PER 38,2, dividende 0,7%) est une société bien connue ici, qui fournit des services d’information financière. Je ne suis pas client de leurs services payants (peut-être un jour), mais j’utilise régulièrement leur site pour mon stock-picking. Elle vient d’acquérir DBRS, que je connais professionnellement car c’est l’une des 4 agences de notation (avec S&P, Moody’s et Fitch) reconnues par la BCE pour la fixation des décotes sur les actifs éligibles comme collatéral pour les opérations de politique monétaire.

Voilà pour ce tour d’horizon de mon dernier renforcement mensuel. Globalement, mon degré de conviction faiblit, ce qui reflète à la fois le niveau élevé de valorisation actuel des marchés US, et le fait que j’épuise peu à peu les opportunités de stock-picking par mon criblage systématique de la cote US. Je pense en avoir encore pour 4 mois de stock-picking sur de nouvelles lignes, pour atteindre environ 300 lignes US, soit un taux de sélection d’environ 15% sur l’univers screené (environ 2000 valeurs). Le temps dira si ce taux de sélection est excessif ou insuffisant. Pour mon portefeuille français, qui ne génère pas d’alpha significatif sur la durée, j’ai clairement été insuffisamment sélectif en achetant 30% des valeurs screenées.

Une fois ce stock-picking achevé (d’ici fin 2019), je prévois de consacrer 2020 à "épaissir" mes principales convictions, et donc donner plus de "personnalité" au portefeuille (qui pour l’heure ressemble beaucoup à un ETF équipondéré avec une orientation croissance et des choix sectoriels prononcés).

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#408 31/07/2019 10h07

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Quelques opérations de "nettoyage" du portefeuille en raison d’OPAs :

- en France, vente de Millet Innovation (OPA par le Groupe GTF), MV -21% (hors dividendes) - pas de réinvestissement des liquidités car le portefeuille concerné (mon CTO France) me sert de portefeuille de rente pour mes dépenses en € (mon salaire étant en $). Echec pour moi sur cette valeur (même si les dividendes atténuent la perte), que je croyais valorisée de façon attractive.

- en Europe, vente de Wessanen (OPA par PAI Partners et Charles Jobson), MV -29% (hors dividendes). Encore  un échec : je m’étais laissé séduire par l’activité en croissance (l’alimentation bio) et j’ai surpayé l’action. Je continue de croire en ce secteur. Réinvestissement des liquidités sur Straumann (spécialiste suisse des implants dentaires).

- aux USA, vente de Tableau (OPA par Salesforce), PV +42%. Une satisfaction car mon scénario d’investissement (consolidation aux USA par le rachat des nouveaux acteurs de niche du SaaS par les GAFAM et autres géants) commence à se matérialiser. Réinvestissement des liquidités sur Copart (enchères online pour véhicules).

Plus tôt cette année j’avais vendu (en PV) Soft Computing (OPA par Publicis) et Altran (OPA par CapGemini).

J’ai sans doute fait une bêtise en ne vendant pas à temps Oriflame (groupe suédo-helvétique de distribution de cosmétiques, OPA par la famille af Jochnick / Walnut Bidco), qui a été retirée de la cote suédoise il y a 2 semaines. Du coup je me retrouve avec une 2e ligne de non-coté involontaire, après Novae Aerospace (situation pénible pour les minoritaires). Le dividende versé par Oriflame est (était ?) sympathique, mais aucune assurance qu’il soit maintenu.

C’est clairement l’un des inconvénients de mon mode de gestion : avec 500+ lignes, les événements d’OPA et de retraits de cote sont fréquents, et il faut suivre un minimum, au risque de se retrouver avec du non-coté pénible à gérer. Evidemment, une approche paresseuse est beaucoup plus simple avec un ETF.

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#409 31/07/2019 10h21

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Bonjour Scipion
Un bon courtier vous alerte en cas d’OST sur une de vos lignes. Easybourse ne vous envoie pas d’emails ?
(IB le fait, pour sûr)

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#410 01/08/2019 19h00

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Toutes les entreprises sélectionnées sont à des niveaux de valorisation stratosphériques, ça ne vous fait pas peur ?

Il y a forcément un jour ou la croissance ralentit puis potentiellement s’arrête, en général ça fait très mal au cours de bourse; cf iliad en france par exemple.

Si vous aviez quelques lignes peut être pourriez-vous suivre de près l’actualité de vos entreprises et ainsi anticiper, mais en visant 300 lignes plus vos titres européens, cela me semble impossible.

Comment comptez-vous gérer cette problématique ?

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[+13]    #411 02/08/2019 02h04

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Mon travail (harassant) de screening de la cote américaine étant achevé, je me retourne vers la cote française, l’amélioration de mon portefeuille France (qui ne génère actuellement pas d’alpha significatif) étant l’une de mes priorités pour 2020.

J’ai donc commencé la mise à jour de mon screener maison sur la France, en y intégrant l’historique des dividendes depuis 2014 afin de pouvoir calculer et analyser les total returns sur cette période.

J’ai terminé la mise à jour pour le CAC 40. Quelques graphiques illustratifs :

- La décomposition des total returns entre évolution du cours et dividendes versés montre (sans surprise) que les gros payeurs de dividendes figurent rarement parmi les actions offrant les meilleures performances totales. Au sommet de la hiérarchie, on trouve les champions habituels de la cote française - LVMH, Kering, Hermès, Safran, Dassault Systèmes : toutes sont des firmes leaders sur leurs marchés respectifs, avec un clair avantage concurrentiel. On trouve également des actions avec un cours nettement plus volatil, comme Peugeot et STMicroelectronics - qui ne se trouveraient parfois plus en tête de peloton si l’on changeait de période d’observation (au contraire des vrais champions pré-cités).

- Afin de visualiser le profil (volatil ou régulier) de la performance totale, on peut regarder les total returns annuels. (Ce graphique "additionne" les total returns annuels, au lieu de les composer comme dans le graphique précédent.)

- Pour les amateurs de dividendes, je trouve intéressant de mettre en rapport le rendement (dividend yield) avec la croissance du dividende. On voit bien que dans une optique de constitution d’une rente sur le long-terme, les actions offrant les dividendes les plus importants à l’instant "t" ne sont que rarement les plus pertinentes.

- On peut mettre en relation les ratios de valorisation (ici le PER) avec le rythme de croissance prévu du chiffre d’affaires, pour voir si l’on paie un rythme de croissance donné au "juste prix" ou trop cher. De ce point de vue, de belles entreprises comme LVMH, Kering ou Safran ne paraissent pas forcément chères. (La taille des bulles reflète la capitalisation boursière.)


Je suis en train d’élargir l’analyse au SBF 120 (voire aux 200 premières capitalisations françaises, si j’arrive à compiler les historiques de dividendes et les prévisions de chiffre d’affaires sans trop de souci). Je prévois d’établir ainsi des "top 10" France pour différentes stratégies (croissance, value, GARP, dividend growth etc.), pour préparer mon plan de renforcement de mon portefeuille France. (Sur la base de l’analyse très superficielle du CAC40, il est probable que je vais renforcer en priorité LVMH, Safran, Kering, Thales…).
---------------------------------------------------------------------------------------------------
@Footeure : Effectivement, je reçois des notifications par email d’EasyBourse, Binck et Interactive Brokers sur les OPA/OPR. Sur Oriflame, je n’ai pas fait le job sérieusement en vendant à temps (les vacances…), me voilà puni.

En passant : j’ai aussi vendu Atrium European Real Estate (OPA) et investi les liquidités sur Interxion (data centers).

@Flosk22 : Plusieurs réflexions :

1) Je suis un adepte de l’investissement passif et du buy & hold. Je ne vends jamais, sauf OPA/OPR. Je considère que le "suivi" est davantage générateur de stress et d’erreurs (donc de sous-performance) que la passivité. Une étude a montré que les meilleurs investisseurs particuliers étaient ceux qui "oubliaient" leur portefeuille, les meilleurs de tous étant les morts. La sous-performance des investisseurs particuliers s’explique bien davantage par leurs biais psychologiques (euphorie / FOMO, panique, besoin d’agir…) que par une mauvaise compétence de stock-picking. Le buy & hold et la passivité sont des protections contre ces biais.

2) La sagesse est de se préoccuper de ce que l’on peut contrôler ou influencer, et de ne pas se préoccuper de ce que l’on ne peut pas contrôler ou influencer :

- Je ne peux évidemment pas contrôler ni prévoir l’évolution des indices : tout ce que je peux faire, c’est investir régulièrement en bourse - une stratégie efficace sur la durée.

- En revanche, je peux essayer de générer une surperformance par rapport aux indices : c’est tout l’objet de mon travail d’analyse et de stock-picking. Le jour du krach, si l’indice perd 50% et que mon portefeuille ne perd que 45%, je considérerai que c’est un succès.

3) Dans le contexte actuel de liquidité abondante (conséquence des QE des grandes banques centrales), les actions de qualité sont nécessairement "chères" (= avec des ratios de valorisation élevés). Si, dans le contexte actuel, 10 ans après le début du QE de la Fed, une action affiche des ratios de valorisation très bas, c’est que l’entreprise est vulnérable. Supposer le contraire serait parier sur des marchés très inefficients (en tout cas sur des capitalisations assez grandes) : un pari statistiquement perdant. Je pense que le QE a asséché les inefficiences "négatives" de marché (sous-estimations), ce qui explique la nette sous-performance des stratégies value par rapport aux stratégies growth ces dernières années. Et je pense que ce n’est que le début.

4) Une crise touche plus sévèrement les entreprises déclinantes que les entreprises en croissance. Il est évident que mes actions de croissance actuellement bien valorisées subiront un repricing sévère en cas de krach ou de récession. Mais elles ont de bien meilleures chances de survivre à cette crise prochaine que des entreprises déjà fragiles dans le contexte actuel, pourtant favorable, et optiquement "moins chères" aujourd’hui. Je cible des entreprises en forte croissance (la croissance du chiffre d’affaires est mon critère le plus important), qui répondent à des besoins croissants, qui ne disparaîtront pas avec un krach. En revanche, j’évite les entreprises déclinantes et/ou fortement endettées, qui subiront la prochaine récession de plein fouet.

5) Les ETF (par nature price-insensitive) achètent beaucoup d’actions très bien valorisées… et c’est pour cela qu’ils sont aussi performants ! Je pense que les stratégies value, dans le contexte actuel (post-QE etc.) sont parfois destructrices de performance, car elles conduisent à une sélection adverse éliminant les firmes les plus performantes (nécessairement chères). Je m’inspire des ETF avec un portefeuille très diversifié et des prises de position relativement price-insensitive (en tout cas pour la première "louche"), si je suis convaincu (notamment à la lumière de l’évolution du chiffre d’affaires) que l’entreprise est de qualité et répond à des besoins fortement croissants, sur le long-terme.

6) Il faut interpréter les ratios de valorisation de façon dynamique. Une entreprise dont le chiffre d’affaires, l’EBITDA, les profits croissent de 50% par an (c’est le cas de beaucoup des entreprises dans mon portefeuille US) voit rapidement fondre ses P/S, VE/EBITDA, PER, à cours constant. Par exemple, si le cours reste constant et si les profits augmentent de 50% / an, un PER de 30 en année N passera à 20 en année N+1, 13 en année N+2 etc. Cela dit, je suis bien d’accord pour dire que beaucoup de valorisations (notamment dans le secteur technologique) pricent aujourd’hui des fortes croissances sur un long horizon, et qu’en cas de déception (possible, voire probable), la chute du cours sera importante. Mais sur le long-terme cela me semble de meilleurs paris que des firmes déjà déclinantes, optiquement "peu chères".

Dernière modification par Scipion8 (02/08/2019 02h26)

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#412 02/08/2019 08h18

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Merci de partager vos recherches approfondis. Etant uniquement sur un PEA, je suis très intéressé par votre analyse. J’attends avec impatience vos différentes top 10 (étant en cours de création de portefeuille).

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[+1]    #413 04/08/2019 05h17

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Scipion8 a écrit :

- Pour les amateurs de dividendes, je trouve intéressant de mettre en rapport le rendement (dividend yield) avec la croissance du dividende. On voit bien que dans une optique de constitution d’une rente sur le long-terme, les actions offrant les dividendes les plus importants à l’instant "t" ne sont que rarement les plus pertinentes.
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … wthpng.jpg

Il est effectivement intéressant de comparer, mais en distingant bien ce qui est le long terme.
Prenons deux valeurs bien distinctes (et un peu extrêmes) sur le graphique, qui représente les deux types d’investissement.
Unibail: rendement 8%, croissance 20% sur 5 ans
Kering: rendement 2%, croissance 180% sur 5 ans
A ce rythme-là, il faut 8-9 ans pour que le dividende de Kering rattrape celui de Unibail, sans compter les éventuels réinvestissements mais qui ne doivent pas changer le résultat.
Il y a aussi l’augmentation de la valeur de l’entreprise -> total return.
Donc, clairement, sur un horizon 10+ ans, on fait mieux avec des entreprises à croisance de dividende soutenue.

Maintenant il faut aussi tenir compte du fait que la croissance n’est en rien garantie. Par exemple pour Kering, sur 10 ans au lieu de 5, la croissance annuelle du dividende est divisée par deux car il a peu progressé entre 2009 et 2014. Là, il faut 14 ans pour rattraper Unibail, ce qui n’est toujours pas une éternité, bien que les valeurs de départs soient vraiment différentes.

Les deux approches sont valables, mais pour des investisseurs avec des obbjectifs différents.


A mon grand dam

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#414 04/08/2019 15h17

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Pour Air Liquide, avez vous aussi tenu compte des attributions d’action gratuite pour le calcul du total return ?

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#415 04/08/2019 20h37

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@Parentier : Je vous rejoins sur tous vos commentaires.

Des mesures comme la croissance historique du dividende et le total return sur une période récente sont intéressantes mais pas sans inconvénient :

1) Elles reviennent à avoir "l’oeil dans le rétroviseur", effectivement sans assurance si les performances passées (en termes de croissance du cours et/ou du dividende) sont reproductibles ou non à l’avenir.

2) Elles sont fortement sensibles à la définition de la période d’observation : le choix de la date de départ avantage nécessairement certaines actions et en désavantage d’autres. Par ailleurs une période d’observation trop longue risque d’accentuer le premier biais de prise en compte excessive d’un passé lointain. C’est en partie pour cela (outre des considérations pratiques) que je me limite à un historique (cours et dividendes) de 5-6 ans.

C’est pourquoi j’essaie de les complémenter par des mesures plus prospectives, comme la croissance du chiffre d’affaires anticipée par le consensus des analystes (même si là encore il y a des inconvénients : erreurs / comportement souvent grégaire par les analystes et couverture moins fiable des small caps). Si l’on suppose un taux de marge bénéficiaire et un taux de distribution à peu près constants, il doit y avoir une forte corrélation entre la croissance future des dividendes (l’indicateur crucial pour les apprentis rentiers) et la croissance future du chiffre d’affaires.

Voilà ce que ça donne sur un échantillon de 75 entreprises françaises (dont toutes celles du CAC 40, je devrais avoir bientôt fini la couverture exhaustive du SBF 120 - taille des bulles = capitalisation boursière) :

Je suis aussi d’accord sur votre observation que le choix de valeurs de rendement devrait varier selon le profil de l’épargnant : j’observe souvent sur les forums que de jeunes investisseurs clairement au début de la phase de capitalisation s’orientent vers des valeurs à dividendes très élevés, alors que ces valeurs sont souvent peu performantes en termes de total returns (sans parler du frottement fiscal important par rapport à des enveloppes capitalisantes), et conviendraient mieux à des rentiers ou semi-rentiers consommant ces dividendes. (Et encore, un ultra du total return dirait que si la fiscalité des PV n’est pas pénalisante par rapport à celle des dividendes, un rentier devrait aussi choisir selon le total return et non le dividend yield…)

@Tahure : J’utilise les données historiques de Yahoo Finance, qui sont ajustées / normalisées pour tenir compte des divisions de titres, comme les attributions d’actions gratuites d’Air Liquide : le cours pre-split est donc retraité par le facteur de division (10/11 pour les attributions d’actions gratuites d’Air Liquide). Cela dit, en vérifiant, il semble que Yahoo Finance ait bien fait le retraitement pour l’attribution de 2014, mais apparemment pas celle de 2017… Si c’est bien le cas, cela signifie que le total return pour Air Liquide est sous-estimé d’un facteur 10/11 dans mes graphiques. Je vérifierai et ajusterai si besoin.

C’est ce qui est lourd avec ce travail de screening : difficile de trouver une source sans erreurs sur les dividendes et les retraitements de cours historiques… Il faut vraiment tout vérifier, action par action :-( J’ai trouvé de nombreuses autres erreurs sur les valeurs françaises dans Yahoo Finance, j’essaie de croiser les données avec d’autres sources (en dernier ressort, les rapports annuels…).

@Crashray : Merci pour vos encouragements, une fois que j’aurai fini d’actualiser mon screener (j’espère couvrir 150-200 valeurs françaises), je posterai des classements sur chaque grande stratégie (croissance, value, GARP, dividendes, low volatility), avec différentes modalités pour chaque stratégie (PER, VE/EBITDA, PS/, P/BVPS etc. pour le value, rente immédiate, dividend growth etc. pour les dividendes etc.). Pour les stratégies dividendes, il faudrait peut-être que j’ajoute le taux de distribution à mon screener, pour avoir une indication (complémentaire à la croissance) sur la sécurité du dividende.

Dernière modification par Scipion8 (04/08/2019 20h55)

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#416 04/08/2019 20h40

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Je suis curieux de savoir si l’analyste qui prévoit une telle croissance pour Publicis était sobre wink

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#417 05/08/2019 10h22

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Avant tout un grand merci pour le partage de votre excellent travail. C’est très inspirant pour bon nombre d’entre nous.

Scipion8 a écrit :

une fois que j’aurai fini d’actualiser mon screener (j’espère couvrir 150-200 valeurs françaises), je posterai des classements sur chaque grande stratégie (croissance, value, GARP, dividendes, low volatility), avec différentes modalités pour chaque stratégie (PER, VE/EBITDA, PS/, P/BVPS etc. pour le value, rente immédiate, dividend growth etc. pour les dividendes etc.). Pour les stratégies dividendes, il faudrait peut-être que j’ajoute le taux de distribution à mon screener, pour avoir une indication (complémentaire à la croissance) sur la sécurité du dividende.

C’est une très bonne idée d’ajouter le taux de distribution. L’idéal selon moi serait de l’avoir par rapport au Free Cash Flow mais les données sont peut-être plus difficile à obtenir que sur le Résultat Net.

Aussi, que penseriez-vous d’ajouter des indicateurs concernant l’endettement et le niveau des marges ?
Par exemple la couverture des intérêts par l’EBIT et la marge de FCF.

Au plaisir de vous lire


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[+3]    #418 06/08/2019 08h40

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Mon portefeuille encaisse une perte de 38k€ depuis le 26 août : pas loin de la moitié de ma perte totale lors de la correction du 4e trimestre 2018 (-85k€)… Pas évident à accepter, mais c’est la conséquence normale de l’expansion du portefeuille. Je pense que je commencerais à faire la grimace si la perte atteint 100k€ - ce qui est tout à fait possible compte tenu de l’enchaînement des mauvaises nouvelles.

Néanmoins le portefeuille (total) continue de se comporter correctement par rapport aux indices : "seulement" -5,3% depuis le 26 août, contre -6,6% pour le CAC40 et -5,6% pour le S&P500. Mon portefeuille IB américain (et chinois !) perd 2 points de plus que le S&P500 (il conserve une douzaine de points de surperformance cette année), alors que mon portefeuille français retrouve sa vocation défensive initiale en perdant 2,5 points de moins que le CAC40.

Conformément à ma stratégie, j’ai commencé à puiser dans ma liste de correction / krach, des valeurs pour lesquelles j’ai de fortes convictions et sur lesquelles je veux construire des positions importantes :

- en France, j’ai utilisé les dividendes accumulés pour renforcer LVMH et Dassault Systèmes

- aux USA, j’ai pris une grosse position sur Visa, avec 50 actions achetées à 171$ en plus des 7 détenues jusqu’ici : ce trade (environ 8k€) est très inhabituel pour moi et j’envisage de gérer cette ligne activement, mon raisonnement étant que dans le pire des cas, c’est une ligne que je conserverai pour le long terme. Pour l’instant ce trade "actif" est perdant (leçon apprise : lorsque les indices sont aussi nettement baissiers, il vaut mieux attendre la fin de session, ou la session suivante) ; j’envisage des renforcements à 150$ et 130$. (Mais je ne conseille à personne ce genre de trades, et je ne m’y aventure que parce que mon portefeuille est par ailleurs très diversifié.)
---------------------------------------------------------------------------------------------
@Footeure : Il est possible que les prévisions de chiffre d’affaires pour Publicis soient biaisées par l’acquisition annoncée d’Epsilon. (Alors que normalement les prévisions de chiffre d’affaires ont l’avantage de refléter une croissance organique, contrairement à la croissance passée du chiffre d’affaires.) Perso je ne suis pas très optimiste pour Publicis, même si j’en ai une petite ligne.

@Ribeiro : Merci pour vos encouragements. Les données que j’utilise dans mon screener sont issues de Binck et Yahoo Finance (+ autres sources pour vérifier ou compléter les données de dividendes). Elles ne comprennent pas de données de cash-flow, mais je pourrais compléter le screener par le ratio P/FCF, la marge opérationnelle, la dette / EBITDA et le taux de distribution en utilisant Morningstar, je verrai.

Voici le graphique actualisé des total returns entre le 1er janvier 2014 et le 30 juin 2019, couvrant maintenant 92 valeurs françaises :

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#419 06/08/2019 09h00

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Bonjour à vous Scipion

Je crois que j’ai enfin percuté au sujet de votre portefeuille (mieux vaut tard… smile !).
Jusque là je le suivais avec intérêt mais sans vraiment comprendre ce qui ferait pour moi le sens de votre démarche (qui peut affirmer avec certitude qu’il comprend parfaitement la démarche d’autrui ?).
Plusieurs éléments me perturbaient :
- ce si grand nombre de lignes d’actions avec toujours en tête les longs débats sur ce forum "concentration / diversification" avec parfois des études "scientifiques" donnant le nombre idéal d’actions en portefeuille, nombre au delà duquel le rendement du dit portefeuille baisserait inexorablement…
- ce si grand nombre de lignes écrites versus ma capacité de concentration smile
Je n’allais pas jusqu’à me dire "c’est un collectionneur" ou un Pic de la Mirandole des sociétés mais ces idées pour être honnête m’ont effleurées.

Jusqu’à ce jour de la semaine dernière où ma fille de 11 ans me demande de voir l’argent que sa mamie lui avait légué il y a 10 ans. Modique somme que j’avais placé sur un AV sur différents supports. A ma grande surprise et après avoir retrouvé avec difficultés le mot de passe, face à quelques OPC stars le meilleur rendement de son modeste portefeuille était réalisé (et d’assez loin) par un ETF World.

Du coup votre démarche a pris un tout autre sens pour moi. Si un ETF World offre sur un temps assez long un des meilleurs rendements, un portefeuille tout aussi diversifié accompagné d’un screening méthodique peut faire sens.
Je ne sais pas si c’est votre démarche, mais c’est ce que j’en retire.

Même si ce que j’écris ci-dessus n’est que tautologies et platitudes, je vous en suis reconnaissant.

Dernière modification par bajb (06/08/2019 09h02)


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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[+1]    #420 06/08/2019 18h37

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INTJ

J’avais remarqué cette petite coquille de 26 Aout, mais j’ai pensé que notre ami Scipion voulait écrire 26 Juillet je n’ai donc rien dit smile

Personnellement, je suis totalement abasourdi par votre travail scipion, c’est herculéen ! Je n’ai vraiment pas la motivation de faire comme vous et donc je suis passé du côté obscure de la force grâce aux ETF’s, notamment le world pour 60% de mon PTF..

J’espère néanmoins sincèrement que votre travail paiera et que vous ferez mieux sur le LT qu’un ETF world !


Youtube : Julien destruction nuisibles - https://lefrancaisfrugal.wordpress.com/

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#421 06/08/2019 19h09

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Super travail.

Mais pourquoi ne pas utiliser le MSCI France plutôt que le CACGR? Celui ci serait plus représentatif de votre panel.

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#422 06/08/2019 23h42

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Bonsoir Scipion8,

Je relisais les premières pages où vous expliquiez votre philosophie d’investissement, notamment votre travail d’analyse en amont avant d’acheter une action.
Vous identifiez l’horizon de détention des valeurs qui vous intéressent, les niveaux d’entrées, et aussi les valeurs vendues par des sociétés de gestions de portefeuilles réputées.
Vous arrive t’il  également de jeter un coup d’œil du côté des fonds souverains ?, je pense notamment à la Norges Bank qui rend accessible une masse d’information ( composition du portefeuille, répartition par actifs, geographique ect…)

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Favoris 2   [+9]    #423 07/08/2019 11h30

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Mon screener France couvre désormais 132 valeurs, dont l’intégralité du SBF 120. Je suis en train de l’étendre aux small caps, les principales limites étant la disponibilité de données historiques fiables de dividendes et de prévisions d’analystes pour le chiffre d’affaires.

On peut mettre en relation la performance de chaque action, mesurée par le total return (évolution du cours + dividendes), avec différents indicateurs historiques (et non pas actuels), pour évaluer la contribution éventuelle de ces facteurs à la performance :

1) Le PER : Je mets en rapport les total returns sur la période 1er janvier 2014 - 30 juin 2019 avec le PER 2014, tel que le pouvait le mesurer l’investisseur en janvier 2014 (il serait beaucoup moins pertinent d’utiliser le PER actuel).

Je n’ai pas de données historiques de PER, mais je le reconstitue approximativement de la façon suivante (par une règle de 3) :
PER 2014 = PER 2019 * (cours 1er janvier 2014 / résultat 2014) / (cours 30 juin 2019 / résultat 2019)
les cours utilisés dans ce calcul étant ajustés des splits éventuels pendant la période.

Après élimination des situations où le PER (2014 et/ou 2019) n’est pas pertinent (profits quasi-nuls, pertes), on obtient le graphique suivant (dans tous les graphiques la taille des bulles reflète la capitalisation boursière actuelle) :

On trouve qu’en France et sur la période d’observation (2014-2019), le PER n’était pas un indicateur pertinent pour un investisseur désireux de générer une surperformance (la droite de tendance est quasi plate, le R2 très faible). En d’autres termes, l’investisseur français de janvier 2014 ne pouvait tirer un avantage de la prise en compte du PER à ce moment-là.

Certaines entreprises optiquement "chères" en 2014, avec des PER 2014 autour de 30, ont performé magnifiquement les années suivantes (Hermes +154%, STMicroelectronics +158%, Interparfums +182%). A contrario, un investisseur value ne sélectionnant que des PER bas avait quelques belles opportunités début 2014 (FFP +148%, Devoteam +731%, Alten +239%, Euronext +278%%, toutes avec un PER 2014 <12) - sans compter les entreprises (non représentées sur le graphique) qui faisaient des pertes en 2014 et ont réussi par la suite un beau rétablissement (Peugeot +206%, Ubisoft +573%, SOITEC +352%).

Une approche value "aveugle" fondée sur PER ne permettait pas de générer de la surperformance en France (sur les big et mid caps) en 2014-2019. Le fait qu’il n’y ait pas de corrélation entre le PER à l’instant "t" et la performance les années suivantes suggère à mon sens qu’une approche value fondée sur le PER n’a de chance de générer une surperformance que si :
a) elle est associée d’autres paramètres, comme la croissance (pour une approche GARP), le ROE/ROIC (cf. Higgons / I&E qui associe la marge d’exploitation et le ROE au P/CF) etc.
ou
b) elle est faite de façon très sélective, en étudiant les dossiers dans le détail, afin d’identifier si la faible valorisation est justifiée ou non


2) Le dividende : Je mets en rapport les total returns sur la période 1er janvier 2014 - 30 juin 2019 avec le rendement 2014 (dividend yield = dividende 2014 / cours au 1er janvier 2014). C’est le rendement que pouvait "voir" l’investisseur en 2014.

On obtient le graphique suivant :

Non seulement choisir des actions à rendement élevé ne permet pas de générer de la surperformance (à nouveau : en France, en 2014-2019), mais cette stratégie conduisait statistiquement (= appliquée de manière aveugle sur un grand nombre d’entreprises) à une sous-performance !

Et encore, je pense que la relation négative entre performance et rendement serait plus forte si mon échantillon couvrait des valeurs à rendement élevé en 2014, qui ont périclité ensuite pour sortir du SBF 120 voire disparaître (i.e. il y a un biais du survivant dans mon graphique).

Cela dit, le R2 est faible et il y avait quelques jolis coups à jouer sur des valeurs à fort rendement (>5%) en 2014 : GTT, STMicroelectronics, Veolia, Altarea…

Là encore, cela signifie à mon sens qu’une approche fondée sur les dividendes ne doit pas être pratiquée de façon aveugle, mais avec une forte sélectivité.

3) La croissance : Je mets en rapport les total returns sur la période 1er janvier 2014 - 30 juin 2019 avec la croissance du chiffre d’affaires entre 2014 et 2018. Certes, l’investisseur de 2014 ne pouvait pas connaître cette croissance de façon précise ; mais les prévisions des analystes pour le chiffre d’affaires, à un horizon de quelques années, sont plus précises que leurs prévisions de résultats (et a fortiori, leurs prévisions de cours). Idéalement, il faudrait utiliser les prévisions de croissance de 2014 (mais je n’ai pas ces historiques de prévisions).

On obtient le graphique suivant :

On trouve ici une corrélation nettement positive entre la performance et la croissance du chiffre d’affaires, avec un R2 plus élevé qu’avec les 2 indicateurs précédents. Je pense que ce R2 serait plus élevé si l’on considérait la croissance organique (c’est l’une des raisons pour lesquelles j’utilise la croissance anticipée, et non historique, du chiffre d’affaires dans mon stock-picking), et si l’on excluait de l’échantillon des secteurs pour lesquels le chiffre d’affaires est sans doute un indicateur moins pertinent (biotechs, foncières).

Une sélection "aveugle" de valeurs avec un chiffre d’affaires en croissance permettait de générer de la surperformance, en France (sur les big et mid caps), en 2014-2019. On peut penser que cette période a été favorable aux stratégies croissance, par exemple en lien avec la phase du cycle économique, ou qu’il y a des facteurs plus structurels pour cette surperformance des stratégies growth.

Je penche pour la 2e thèse, c’est pourquoi mon portefeuille surpondère fortement les valeurs de croissance, avec une diversification extrême car la croissance du chiffre d’affaires n’est qu’un des multiples facteurs de la performance (avec un R2 de 22% en France, sur des big/mid caps, en 2014-2019).

A la lecture des forums, mon impression est que beaucoup de débutants s’orientent vers des stratégies dividendes ("cool, je reçois de l’argent sans rien faire") ou value ("cool, c’est pas cher"), alors que ces 2 stratégies, appliquées "à l’aveugle" (ce qui est probablement le cas le plus courant, pour des débutants) sont statistiquement perdantes face aux indices. A contrario une stratégie "aveugle" orientée qualité / croissance est statistiquement gagnante. [En tout cas en France, sur des big / mid caps, en 2014-2019.]
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Bajb : Merci pour votre intérêt pour mon portefeuille. Effectivement, toute ma construction de portefeuille s’inspire des ETF, car j’observe que bien peu d’investisseurs particuliers surperforment face aux indices.

Je me suis donc interrogé sur ce que les ETF font "de bien" (et que beaucoup d’investisseurs particuliers ne font pas) et "de mal". Mon portefeuille vise à répliquer les "bonnes" pratiques des ETF tout en éliminant les "mauvaises" - mon espoir étant ainsi à terme de les battre régulièrement.

Les "bonnes" pratiques des ETF :

1) Ils sont extrêmement diversifiés : ils ont beaucoup, beaucoup plus de lignes que les 20-30 lignes que l’on voit souvent conseillées sur les forums.

2) Ils sont price-insensitive : ils achètent quel que soit le prix ; ils n’ont pas de grille value contrairement à la plupart des particuliers. C’est comme cela qu’ils achètent du Netflix ou de l’Amazon à des ratios optiquement "déraisonnables"… avant l’envolée des cours pendant des années.

3) Ils ne coupent jamais leurs positions gagnantes : au contraire, ils augmentent sans cesse la proportion des renforcements sur les positions gagnantes, par rapport aux positions perdantes.

4) Ils ne sont pas sensibles au dividende : cf. ci-dessus, la prise en compte "aveugle" du dividende conduit à de la sous-performance.

5) Ils se renouvellent sans cesse, notamment par l’addition de nouvelles valeurs performantes dans l’indice.

6) Ils ne font aucun "suivi" des sociétés : leur approche entièrement lazy allège la charge mentale de l’investisseur, donc les biais psychologiques destructeurs de performance.

7) Ils permettent un traitement fiscal optimal des dividendes étrangers et opérations sur titres.

Les "mauvaises" pratiques des ETF :

8) Ils achètent des bouses des entreprises sans potentiel, notamment des entreprises matures ou déclinantes qui ne restent dans l’indice que grâce au poids de leur passé glorieux, mais sont des boulets pour la performance.

9) Ils ne coupent pas leurs positions perdantes, tant que les actions restent dans l’indice.

10) Ils ont des frais de gestion.

11) Ils conduisent à des risques systémiques (risques de contrepartie et de liquidité, notamment sur les ETF synthétiques).

Je construis mon portefeuille comme un ETF, en répliquant strictement les bonnes pratiques 1/3/4/5/6, et en partie (pour mes premières prises de position) la bonne pratique 2 (mais je ne suis pas complètement aveugle au prix), et en éliminant les mauvaises pratiques 10 et 11 et en essayant d’éliminer la mauvaise pratique 8 (je pense être plus compétent pour identifier des mauvaises entreprises à éviter que des bonnes entreprises). Malheureusement, comme un ETF j’ai la mauvaise pratique 9, mais je travaille à m’améliorer ;-)

En revanche, je ne peux répliquer la bonne pratique 7 (traitement fiscal des dividendes étranger) : pour moi c’est la raison principale qui pourrait me conduire un jour à préferer les ETF aux titres vifs. (Tout dépendra de ma capacité à battre les ETF par mon approche.)

Perso, je ne crois pas qu’il y ait un seul argument valable en faveur de la réduction du nombre de lignes d’un portefeuille (le suivi des OST et OPA/OPR, à la limite…). J’envisage mon portefeuille comme une maison : peu m’importe le nombre de briques dans la maison ! Ce qui m’intéresse c’est sa solidité, sa résilience face aux tempêtes, son confort etc. Quand j’ajoute une ligne à mon portefeuille, j’ajoute une brique à ma maison, qui doit l’améliorer sur un de ces plans (performance, résilience, rendement, volatilité, beta etc.). Je raisonne toujours en termes de portefeuille (avec ces caractéristiques globales), je m’intéresse peu au suivi de telle ou telle entreprise… et je pense que le suivi des entreprises et non du portefeuille est même générateur d’erreurs de gestion.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Rossox : Par mon travail, j’ai naturellement un intérêt prononcé pour les marchés financiers et pour l’analyse, donc c’est un passe-temps agréable pour moi. Cela dit, l’objectif est effectivement de battre les ETF et je serais déçu si cela n’était pas le cas sur la durée. (Si ce n’est pas le cas, je me résoudrai probablement au 100% ETF.)

Pour un portefeuille qui grossit et sur un horizon long, un alpha même modeste peut tout à fait justifier un travail important. J’évalue régulièrement ma "rémunération" comme gestionnaire, par l’alpha généré. Cette année j’estime ainsi que mon travail d’analyse est rémunéré à environ 1700€ / mois, ce qui me semble un salaire correct d’analyste junior ;-) Cela dit, ma rémunération l’an dernier était légèrement négative…

Par ailleurs, je suis un adepte de la théorie des 10 000 heures : pour moi, cela fait sens de consacrer un temps important d’étude et d’analyse dès maintenant, non seulement pour essayer de générer de la surperformance, mais aussi pour me former, en cas de reconversion professionnelle un jour.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------
@Deadbull : Effectivement. Mon benchmark habituel pour mon portefeuille français est 50% CAC 40 NR + 50% CAC Mid & Small NR. J’indiquerai les différents indices sur mes prochains graphiques de total return.
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@Fenring : Je continue de suivre les mouvements des fonds (a priori compétents) mais avec un peu plus de recul qu’à mes débuts : à l’époque j’attribuais des "points de bonus", dans mon screener maison, aux entreprises détenues par des (bons) fonds. Je ne le fais plus, après des déconvenues sévères sur des valeurs détenues par de nombreux fonds comme Ymagis et ShowRoomPrivé. En revanche, j’utilise toujours les fonds comme pourvoyeurs d’idées de stock-picking, et je les utilise parfois de façon "négative", pour éliminer des valeurs parfois vantées sur les forums mais complètement absentes des fonds.

Je prends toujours note de la présence de Norges Bank à l’actionnariat, car leur réputation comme investisseur de long-terme est excellente. Mais j’ai réalisé qu’ils sont loin d’être infaillibles, notamment sur les small caps (cf. AdUx, Theranexus…). C’est normal car ils ont des fonds énormes à distribuer sur de très nombreuses lignes, et il est inévitable (pour eux comme pour moi) que dans la masse il y ait quelques plantages majeurs. Donc je ne les suis plus automatiquement, même si leur présence au tour de table me conduira toujours à regarder un dossier de plus près.

Parmi les fonds souverains et investisseurs publics, je pense être plus proche de la philosophie de la Banque Nationale de Suisse, dont le portefeuille semble plus orienté croissance. Mais là encore, je ne vais pas jusqu’à les suivre aveuglément.

Désolé pour le pavé, et bravo pour ceux qui auront eu la patience d’aller jusqu’au bout ;-)

Dernière modification par Scipion8 (07/08/2019 13h53)

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[+1]    #424 07/08/2019 12h00

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Merc.i de partager tout ce travail avec le forum.

Le sujet growth/value est discuté assez largement sur plusieurs files mais je me permets de remettre en gras l’information qui me semble importante dans votre paragraphe ci-dessous:

Scipion8 a écrit :

A la lecture des forums, mon impression est que beaucoup de débutants s’orientent vers des stratégies dividendes ("cool, je reçois de l’argent sans rien faire") ou value ("cool, c’est pas cher"), alors que ces 2 stratégies, appliquées "à l’aveugle" (ce qui est probablement le cas le plus courant, pour des débutants) sont statistiquement perdantes face aux indices. A contrario une stratégie "aveugle" orientée qualité / croissance est statistiquement gagnante. [En tout cas en France, sur des big / mid caps, en 2014-2019.]

La surperformance au global du growth vs value ces dernières années n’a plus besoin d’être démontrée.



Je pense que vos explications ci-dessous sont très utiles :

Scipion8 a écrit :

1) Le QE augmente la valeur terminale des valorisations DCF (Discounted Cash-Flows), donc devrait favoriser les valeurs de croissance de long-terme au détriment des valeurs à dividendes actuels élevés.

Du coup j’ai l’impression que votre travail et vos conclusions sur la période 2014-2019 ne servent qu’à avoir une confirmation de ce que vous saviez déjà.

Par contre rien n’assure que ce qui a été vrai sera vrai puisque la surperformance du small value a possiblement été démontré sur la période 1963-1990:



Ce débat growth/value me fait penser au débat sur l’inflation. Certains disent et écrivent qu’elle ne reviendra jamais. D’autres disent qu’elle reviendra (par exemple en disant que la démondialisation ou re-localisation si elle se produit sera inflationniste ou autres arguments).
C’est un peu la même chose avec la value. Certains pensent que sa surperformance reviendra et d’autres non.
Je pense qu’il faut être modeste et éviter les certitudes de court terme!

Dernière modification par zeboulon (07/08/2019 12h15)


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#425 07/08/2019 12h38

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Scipion8 a écrit :

Je n’ai pas de données historiques de PER, mais je le reconstitue approximativement de la façon suivante (par une règle de 3) :
PER 2014 = PER 2019 * (cours 1er janvier 2014 / résultat 2014) / (cours 30 juin 2019 / résultat 2019)
les cours utilisés dans ce calcul étant ajustés des splits éventuels pendant la période.

Le PER 2014 n’est-il pas tout simplement cours 1er janvier 2014 / résultat 2014 ?
Enfin, ceci est même un PER "exact à posteriori". Dans la pratique, les gens se seraient basés sur les résultats 2013, les 2014 n’étant pas encore connus au 1er janvier 2014. Donc PER utilisé au 1er janvier 2014 = cours 1er janvier 2014 / résultat 2013.

PER = Price Earning Ratio = Le ratio entre le prix et les résultats.

J’ai des difficultés à comprendre votre calcul et son raisonnement. Si on laisse les décalages de coté (les résultats utilisés sont à chaque fois les résultats passés), vous avez fait PER 2019 * PER 2014 / PER 2019. Vous avez multiplié par le PER 2019 et redivisé par le PER 2019, soit bien fait le calcul mentionné au-dessus. Dans la pratique, ca change un tout petit peu, puisque le PER 2019 est basé sur les résultats 2018. Mais je ne vois pas de justification là-dedans (A moins qu’il y en ait une ?)

Scipion8 a écrit :

On trouve qu’en France et sur la période d’observation (2014-2019), le PER n’était pas un indicateur pertinent pour un investisseur désireux de générer une surperformance (la droite de tendance est quasi plate, le R2 très faible). En d’autres termes, l’investisseur français de janvier 2014 ne pouvait tirer un avantage de la prise en compte du PER à ce moment-là.

Votre droite est descendante: Plus le PER est élevé, plus le total return a ensuite été bas. Votre graphique me semble surtout dire qu’il aurait mieux valu éviter les PER élevés (il dit aussi que ca n’a rien d’une martingale. Vos précédentes démonstrations ont été que forte croissance = PER élevé. Il est donc dit maintenant que ca ne garanti en rien de forts total returns). Il dit également que les meilleurs total returns ont été obtenus sur des PER raisonnables.

Le graphique dit même que des total returns très élevés n’ont QUE été obtenus sur des PER raisonnables et qu’AUCUN total return très élevé n’a été obtenu sur des PER élevés.

Ensuite, il me semble difficile d’en tirer réellement des conclusions (hormis celles qu’on VEUT éventuellement lui prêter) au vu du paquet qui se situe en bas à gauche. il faudrait sans doute beaucoup zoomer dessus, et éventuellement utiliser 1/PER plutôt que le PER, pour avoir quelque chose de comparable à ce que vous avez fait précédemment, et sans doute plus "logique à lire": Vers la droite et le haut = "mieux". PER plus faible = supposé "mieux" = davantage vers la droite.

Dernière modification par Mevo (07/08/2019 12h52)

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