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#126 18/06/2016 12h01

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Xav92 et Q2000: Il y a effectivement 2 notions dans les accords de Bâle III: Le besoin en fonds propres , dont parle Xav92 et l’effet de levier décrit par Q2000.

Accords de Bale III page 2 a écrit :

(le dispositif) introduit un ratio de levier qui vient compléter les mesures de fonds propres fondées sur le risque et qui vise à limiter le recours abusif à l’effet de levier au sein du  système  bancaire

Pour le besoin en fonds propres, ça devient tout de même assez très compliqué alambiqué à ce niveau, et j’avoue m’y perdre doucement totalement également. Surtout que ça dépend de si on parle des ratios Core Tier1, Tier1 ou sur fonds propres au sens large, puis il y a le "volant de conservation", et un calendrier de mise en place étalé dans le temps.



Pour l’effet de levier, ce que dit réellement "Bâle III", c’est ceci:

Accords de Bale III page 67 a écrit :

Le Comité testera un ratio de levier minimal de 3 % en fonds propres de base (T1) au cours de la période d’évaluation en parallèle (du 1er janvier 2013  au  1er janvier  2017).

Ce qu’il y a de marrant, c’est qu’on pourrait presque considérer qu’ils ont pondu un pavé indigeste, fait grand bruit (la "grande réponse" à la crise de 2008) pour finalement arriver à quelque chose qui ressemble de façon très complexe au bon vieux "1 pour 10"

Si quelqu’un veut s’y plonger, 76 pages de pur bonheur (certains passages sont gratinés): Les accords de Bâle III (Français)

Ce qu’on pourra juste retenir à mon sens, c’est qu’il existe des règles qui limitent ce que les banques commerciales peuvent faire. Je ne crois pas que ces limitations soient drastiques, mais c’est sujet à opinion différente. (D’après le comité de Bâle, les banques auraient réellement exagéré en 2008)

Dernière modification par Mevo (18/06/2016 12h15)

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#127 07/06/2019 08h45

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Bonjour

Afin de déterminer la marge qu’a pris ma banque sur mon taux de prêt, je cherche à trouver le taux sur laquelle la banque a emprunté l’argent. Par exemple, j’ai un taux sur un prêt immo en 09/2014 de 1.6 %.
Dois je me fixer sur le taux euribor 12 mois pour savoir à quelle taux la banque a emprunté ?
merci

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#128 07/06/2019 09h20

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Vous n’avez aucune chance de le trouver. La banque fait une gestion ALM globale actifs passifs et pas un emprunt en face de votre prêt. Le taux Euribor est un taux court or votre prêt immobilier a probablement une duration supérieure à 10ans donc ce n’est pas comparable.
Pourquoi cherchez vous à déterminer cette marge ?
Globalement pour la banque le prêt immobilier est plutôt un produit d’appel pour votre d’autres produits mieux margés.

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#129 07/06/2019 09h21

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Mettero a écrit :

taux euribor 12 mois

Comme vous le dites vous même, ce taux est un taux à 12 mois.
Une banque va en général prêter sur le long terme, mais emprunter sur le court terme et faire rouler sa dette (si j’ai bien compris le système)… donc avec des taux qu’elle ne connait pas encore.
Votre calcul sera donc de toute façon très approximatif.

On peut noter que pour ce mécanisme, un retournement des courbes de taux pourrait changer pas mal de choses…


La vie d'un pessimiste est pavée de bonnes nouvelles…

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#130 07/06/2019 09h29

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TheDarkSide a écrit :

Vous n’avez aucune chance de le trouver. La banque fait une gestion ALM globale actifs passifs et pas un emprunt en face de votre prêt. Le taux Euribor est un taux court or votre prêt immobilier a probablement une duration supérieure à 10ans donc ce n’est pas comparable.
Pourquoi cherchez vous à déterminer cette marge ?
Globalement pour la banque le prêt immobilier est plutôt un produit d’appel pour votre d’autres produits mieux margés.

Car j’ai déjà renégocié le prêt une première fois et j’aimerai savoir pour faire gagner du temps à tout le monde, moi comme la banque s’ils ont une marge supplémentaire… Je pensais qu’il était possible de le savoir.
Par contre je ne suis pas d’accord. J’ai fait plusieurs fois des prêts et ce que le banquier raconte et qui correspond à ce que  vous dites aussi, se heurte  à la réalité des faits, quand on leur demande le relevé d’échéances pour transfert du prêt. J’ai fait ça sur un prêt initial à 445 000 et croyez moi , voir partir le prêt ne leur a pas du tout  fait plaisir alors même que j’avais laissé mes comptes perso et pro chez eux !

Merci en tous cas pour cette réponse

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#131 07/06/2019 09h54

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TheDarkSide a écrit :

Vous n’avez aucune chance de le trouver. La banque fait une gestion ALM globale actifs passifs et pas un emprunt en face de votre prêt. Le taux Euribor est un taux court or votre prêt immobilier a probablement une duration supérieure à 10ans donc ce n’est pas comparable.
Pourquoi cherchez vous à déterminer cette marge ?
Globalement pour la banque le prêt immobilier est plutôt un produit d’appel pour votre d’autres produits mieux margés.

C’est exact mais il existe dans les banques un mécanisme de prix interne (dit "taux de cession interne") qui fixe le coût de financement de la banque pour un prêt donné, coût auquel la banque ajoute une marge commerciale (qui couvre notamment les frais d’exploitation, le coût du risque, la rémunération des fonds propres etc).

Chaque banque a ses méthodes, mais grosso modo le taux de cession interne peut s’estimer en première approximation comme la somme :
- d’une composante taux : par exemple le taux swap 10 ans EUR
- d’un coût de liquidité correspondant à aux primes d’émission moyen long terme des banques
- du coût des éventuelles options incluses (option de RA etc)

Si vous prenez les 2 premiers, vous aurez une estimation basse du coût d’emprunt de la banque.

Tetrapil

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#132 07/06/2019 10h50

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Bonjour Mettero.

Intéressé par votre sujet, j’ai regardé et trouvé cette vidéo explicative sur YouTube :

Vidéo YouTube

On voit bien que plusieurs paramètres entrent en jeu : coût du risque, coût de fonctionnement, marge. Ceux-ci sont forcément inhérents à chaque structure bancaire.

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#133 11/06/2019 01h50

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Je suis étonné par cette vidéo. Il me semblait qu’une banque n’empruntait pas l’argent qu’elle prête, mais qu’elle le créait à partir de rien. Elle avait juste l’obligation d’avoir 10% de cette somme en dépôt à la BCE (notion de réserve fractionnaire). Si elle n’a pas assez de liquidité pour ça, elle les emprunte à la BCE. Elle n’a donc au maximum que 10% de la somme à emprunter. Non ?

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#134 11/06/2019 08h41

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Mettero a écrit :

Bonjour

Afin de déterminer la marge qu’a pris ma banque sur mon taux de prêt, je cherche à trouver le taux sur laquelle la banque a emprunté l’argent. Par exemple, j’ai un taux sur un prêt immo en 09/2014 de 1.6 %.
Dois je me fixer sur le taux euribor 12 mois pour savoir à quelle taux la banque a emprunté ?
merci

J’ai appris, par le biais d’un Directeur d’Agence et ami, qu’il empruntait actuellement à 1,05% (sans marge) sur 15 ans. Ce même crédit, dans son agence, sort ensuite à 1,40% hors assurance.

Cela donne un ordre de grandeur de la marge, même si cela diffère selon les banques, les profils d’emprunteurs, etc. Les stratégies en agence et dans les pôles prescription immobilière n’étant pas les mêmes.


Parrainage Hello Bank (80 euros) et Bourse Direct (50 euros).

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#135 11/06/2019 08h58

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Les banques n’emprunte pas la monnaie qu’elle prête, elle la crée.

Quand un client emprunte, la banque passe un simple écriture comptable : débit d’un compte d’actif (prêt) et crédit du compte du client.

Cette monnaie est détruite au moment des remboursements.

Dernière modification par yihk (11/06/2019 16h06)


L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.

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#136 11/06/2019 09h14

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Ce serait bien de citer les sources parce que depuis 18 ans je vois bien plus que des ecritures comptables pour faire transiter l’argent vie les banques.  ( pret, swap, structuration etc )
a priori il y a aussi un peu d’emprunt court terme vis a vis des banques centrales qui, elles, peuvent faire varier la masse monétaire…

vous pouvez regarder "quantitative easing" par exemple ( ou ALM, gestion d’un bilan bancaire) , ce n’est pas que des passages d’ecritures..

Car j’ai déjà renégocié le prêt une première fois et j’aimerai savoir pour faire gagner du temps à tout le monde, moi comme la banque s’ils ont une marge supplémentaire… Je pensais qu’il était possible de le savoir.
Par contre je ne suis pas d’accord. J’ai fait plusieurs fois des prêts et ce que le banquier raconte et qui correspond à ce que  vous dites aussi, se heurte  à la réalité des faits, quand on leur demande le relevé d’échéances pour transfert du prêt. J’ai fait ça sur un prêt initial à 445 000 et croyez moi , voir partir le prêt ne leur a pas du tout  fait plaisir alors même que j’avais laissé mes comptes perso et pro chez eux !

il y a 2 parametres a prendre en compte la dedans :
- de quand date le pret: si vous avez emprunte il  a 7 ans a 3,5% pour 8 ans restant il va bien sur essayer de vous garder, aujourd’hui la marge est importante.
- qu’est ce que vous rapportez par lee equipements " annexes"

il y a tout un empilement de frais et de marges que votre banquier subit, essayer de determiner la marge pour négocier c’est comme aller au supermarché acheter du mais en boite en ayant regarder le prix sur le CBOT smile

cdt

Dernière modification par Timinel (11/06/2019 09h25)

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[+1]    #137 11/06/2019 09h17

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Le coût de la ressource d’une banque est issu de multiples paramètres. Le calculer de l’extérieur est impossible.

Quand une banque prête, elle utilise l’argent qu’elle possède et celui qu’elle emprunte (le plus gros paquet).
Elle possède à titre d’exemple :
- les comptes des clients : coût 0
- les livrets : pour la partie dispo du livret A 1,25% par exemple
- les dépôts à terme de ses clients : 0,10% à 0,5% environ

Pour l’emprunt, c’est compliqué à suivre.
Disons que pour un mois, la banque anticipe de signer 100 de prêt habitat, elle va emprunter ces 100 sur le marché sur une répartition 12 ans, 15 ans, 20 ans, 25 ans selon son anticipation. Le taux moyen sur ces durées déterminera son coût de refinancement initial (taux à 20 ans 0,69% par exemple).
Suivant les contrats signés réellement, elle ajustera ses besoins des mois suivants pour ne pas être en décalage entre son refinancement et les prêts octroyés aux clients.
Après reste le coût des remboursements anticipés, les renégociations de taux (le client diminue son coût, la banque baisse ses revenus mais possède toujours un crédit en face avec un taux plus élevé .. elle devra donc racheter son prêt ou le swaper pour coller à sa production de crédit).

La différence entre le cout du refinancement et le taux moyen des prêts octroyés est appelé marge d’intermédiation. Elle est calculée par catégorie de produits (habitat, prêt à la consommation …)

Elle servira à payer le risque pris (les crédits qui ne seront jamais remboursés) et les charges de la banque.

@Hazdrubal et yihk
Si les banques pouvaient créer de l’argent à partir de rien, j’aurai déjà ouvert une banque pour le dépenser plutôt que m’embêter à le prêter à des clients ! Arrêter de colporter des idioties non fondées.

Dernière modification par Skarklash (11/06/2019 09h19)

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[+1]    #138 11/06/2019 09h35

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Désolé pour mon ’idiotie’ mais c’est par exemple ce que Eurêka dit dans cette vidéo a 8min40
Qui crée l’argent? Et comment? - Heu?reka #6 - YouTube
Dans cette vidéo et beaucoup d’autres,  il explique bien que ce ne sont pas les dépôts qui font les prêts mais le contraire. La banque créé l’argent à partir de rien mais contre une promesse de remboursement (une dette), donc non vous ne pouvez pas créer une banque pour satisfaire vos besoins gratuitement.

De manière plus précise ici dans la suite de la première vidéo :
Le double visage de l’argent - Heu?reka #7 - YouTube
"Les banques créent l’argent, la monnaie centrale créée par la BCE représente 10% de la masse monétaire"

Dernière modification par Hazdrubal (11/06/2019 09h42)

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#139 11/06/2019 09h53

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ce n’est pas de la "creation" de monnaie ou alors la meme que quand vous utilisez de l’effet de levier.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_mon%C3%A9taire

vous pouvez egalement regarder les ratio de liquidités etc …
une banque ne peut pas creer " gratuitement" des prets  ou de la monnaie . cela a un cout et un risque

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#140 11/06/2019 10h00

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yihk a écrit :

Les banques n’emprunte pas la monnaie qu’elle prête, elle l’a crée.

Quand un client emprunte, la banque passe un simple écriture comptable : débit d’un compte d’actif (prêt) et crédit du compte du client.

C’est vrai au moment de la mise en place du prêt, mais le raisonnement demeure un peu simpliste.

Le problème, pour la banque, est que le client va ensuite dépenser cet argent, il ne le garde pas sur son compte courant juste pour le plaisir de le regarder….

Le raisonnement est donc incomplet, il faut bien des dépôts ou des emprunts de marché pour nourrir les crédits clientèle, cela ne peut pas marcher autrement, sauf s’il y avait une seule banque en situation de monopole à l’échelle internationale…

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[+1]    #141 11/06/2019 10h39

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Skarklash a écrit :

@Hazdrubal et yihk
Si les banques pouvaient créer de l’argent à partir de rien, j’aurai déjà ouvert une banque pour le dépenser plutôt que m’embêter à le prêter à des clients ! Arrêter de colporter des idioties non fondées.

Timinel a écrit :

ce n’est pas de la "creation" de monnaie ou alors la meme que quand vous utilisez de l’effet de levier.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Masse_mon%C3%A9taire

vous pouvez egalement regarder les ratio de liquidités etc …
une banque ne peut pas creer " gratuitement" des prets  ou de la monnaie . cela a un cout et un risque

Je suis choqué qu’en 2019, sur un forum dont le thème principal tourne autour de l’argent, la majorité des intervenants ne savent toujours pas comment fonctionne la création monétaire dans le monde moderne …

La création monétaire : comment ça marche ? - BNP Paribas

Oui, il y a un risque pour la banque de créer de l’argent : si l’emprunteur fait défaut et ne rembourse pas son crédit, la banque va réellement perdre cette somme d’argent. C’est pour cela qu’elle vérifie la solvabilité de la personne avant d’accepter le prêt. Mais la banque commerciale créé bien de l’argent ex-nihilo lorsqu’elle valide un prêt.

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[+2]    #142 11/06/2019 10h51

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Bonjour,

1) La petite vidéo du Crédit Agricole est précise et pertinente : elle permet notamment de comprendre la transmission de la politique monétaire, c’est-à-dire comment le taux directeur de la banque centrale influence le coût global des ressources des banques, donc leurs conditions de prêts, donc la demande de prêts et l’économie réelle, donc l’inflation.

2) Il est correct de dire qu’une banque n’a pas besoin de "matcher" ses prêts par un montant équivalent de dépôts. Au contraire, elle finance l’ensemble de ses actifs (prêts, titres, immobilier) par un ensemble de ressources (dépôts, emprunts interbancaires, emprunts obligataires, emprunts auprès de la banque centrale, fonds propres).

Cela dit, beaucoup de banques veillent à un certain équilibre entre l’encours total de leurs prêts et celui de leurs dépôts, en maintenant par exemple le ratio prêts / dépôts sous une limite de 120%. Dans certains pays, c’est une contrainte réglementaire.

3) Il est correct de dire que la création monétaire se fait par l’attribution de prêts par les banques. Par exemple, Monsieur A et Madame B n’ont aucun argent, et Madame B a une maison. Monsieur A emprunte 200k€ auprès de BNP pour acheter sa maison à Madame B, qui a son compte chez SocGen. Après cette opération, le compte bancaire de Madame B chez SocGen aura augmenté de 200k€. L’encours global des dépôts, donc la masse monétaire, aura augmenté de 200k€. La création monétaire s’apprécie au niveau du système bancaire, pas au niveau d’une banque individuelle (dans cet exemple, c’est la décision de BNP d’attribuer le prêt qui a conduit à la création monétaire, mais c’est chez SocGen qu’elle se manifeste en fin de compte).

4) Cela dit, la capacité de la banque de créer de la monnaie "à partir de rien" ne la dispense pas de boucler son bilan ! Il faut bien que l’encours total de ses actifs (dont les prêts) corresponde à ses ressources totales. Dans notre exemple, l’encours total des actifs de BNP a augmenté de 200k€, c’est-à-dire que le besoin total de financement de BNP a augmenté de 200k€. Le trésorier de BNP prend en compte l’ensemble des flux (entrants et sortants) pour combler le besoin de financement, par exemple via un emprunt interbancaire ou un emprunt à la banque centrale. (L’emprunt à la banque centrale doit nécessairement être collatéralisé par des actifs.)

5) Calculer le coût global des ressources d’une banque est effectivement complexe. On peut essayer de l’estimer à la grosse louche en regardant le bilan de la banque et en estimant le coût de chaque ressource : le taux de refinancement à la BCE est connu, on peut estimer le taux des emprunts interbancaires sur la base des taux EURIBOR à différentes maturités (cela dit, on ne connaît pas nécessairement la distribution par maturités des emprunts, ni la proportion des emprunts collatéralisés - la collatéralisation fait baisser le coût des emprunts), on peut estimer les taux des dépôts à vue et dépôts à terme, on peut regarder le coût des émissions obligataires… Bref, ce n’est pas simple.

6) C’est le libre jeu de la concurrence qui doit assurer aux consommateurs que les banques n’appliquent pas de marges excessives. Le coût global des ressources d’une banque étant assez opaque, on pourrait craindre que les banques en profitent pour imposer aux emprunteurs des marges excessives. Mais dans un environnement suffisamment concurrentiel, de telles stratégies seraient rapidement punies par une perte de parts de marché pour les banques concernées. Il est donc essentiel que la concurrence entre banques s’exerce, et que les consommateurs soient suffisamment mobiles entre les différentes banques (souvent ce n’est pas assez le cas, mais la banque en ligne change la donne).

7) Dans beaucoup de pays émergents (pas en Europe), une concurrence insuffisante entre banques rend les taux des prêts bancaires "rigides", donc insensibles au taux directeur de la banque centrale. Dès lors, la politique monétaire ne peut plus se transmettre. C’est un des obstacles majeurs dans mon travail, car le respect des règles de concurrence n’est souvent pas du ressort de la banque centrale.

Dernière modification par Scipion8 (11/06/2019 11h15)

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#143 11/06/2019 12h07

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@Naphto

Voici un extrait de votre source :

D’autre part, les banques créent de la monnaie scripturale (dématérialisée), constituée des dépôts de la clientèle à court terme inscrits au passif de leurs bilans. Ces dépôts sont de la monnaie à part entière car ils sont très liquides et permettent d’effectuer des paiements très rapidement. Cette monnaie scripturale représente une part plus importante du total de la monnaie créée, que la monnaie fiduciaire.

Votre création monétaire se résume à l’inscription dans un système informatique (monnaie scripturale) des dépôts réalisés par ses clients (monnaie fiduciaire).
Un client remet 100 € à sa banque et se retrouve avec 100 € sur son DAV. La banque a "créée" de l’argent scriptural mais n’a juste que remplacé les billets par le DAV. Il n’y a pas augmentation de l’argent en circulation, les billets étant renvoyés aux dépôts BdF/Brinks.

Si les banques pouvaient créer de l’argent, pourquoi doivent-elles se refinancer ? pourquoi certaines ont fait faillite ?

Octroyer un prêt, c’est donner de l’argent à un tiers (client, notaire, vendeur du bien …) à partir du compte de la banque qui se trouve donc à découvert. Ou est la création monétaire là-dedans (un virement d’un compte bancaire à un autre) ? Découvert pour lequel elle paye des intérêts par ailleurs si elle ne se refinance pas

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#144 11/06/2019 13h32

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Bonjour ,

le sujet initial a largement dérivé ( nous etions a estimer la marge d’une banque sur un credit au particulier) depuis le sujet #8 ( j’en suis responsable en partie )

nous pouvons debattre des agregats de masse monétaire, de l’effet de levier des banques et des ratios de capital.
mon point initial etait juste:

yihk a écrit :

    Les banques n’emprunte pas la monnaie qu’elle prête, elle l’a crée.

    Quand un client emprunte, la banque passe un simple écriture comptable : débit d’un compte d’actif (prêt) et crédit du compte du client.

ce qui est faux :
cela voudrait dire que l’argent est gratuit pour la banque, qu’elle peut en creer comme elle veut ….  on neglige les couts, la regulation, le fait d’avoir un bilan. bref, cela n’aide en rien a connaitre la marge.

cdt

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#145 11/06/2019 14h01

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Faux
c’est un fait
"les crédits font les dépôts" les banques créent la monnaie

mais çà ne veut pas dire que "que l’argent est gratuit pour la banque, qu’elle peut en créer comme elle veut"

Nier un fait en arguant de ces conséquences est une aberration intellectuelle.


L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.

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#146 11/06/2019 15h18

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Pour revenir à la question du titre de la discussion : la plupart des banques ont émis des obligations, et il est possible d’évaluer la taux auxquelles elles empruntent alors sur le marché, selon la duration des obligations en question. Parfois c’est moins cher que le taux auxquelles elles prêtent a des clients (donc ça ne peut pas être leur seule ressource, voire c’est peu significatif de ce que leur coûte un prêt accordé à un client).


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#147 11/06/2019 15h32

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Juste une précision sémantique :

- les pièces et billets en circulation sont un élément de M0, la base monétaire

- les dépôts bancaires ne sont pas compris dans M0, mais, selon leur maturité, dans les agrégats monétaires plus larges : M1, M2, M3

Un prêt bancaire n’affecte immédiatement / directement pas la base monétaire (M0) mais augmente la masse monétaire (M3), via l’augmentation des dépôts bancaires qui en résulte. C’est en ce sens qu’on parle de "création monétaire". Les dépôts peuvent être ensuite convertis en billets en circulation (M0 augmente alors).

L’activité bancaire est un exercice d’optimisation (du résultat net et/ou du ROE) dans un cadre de contraintes multiples :

- contrainte de liquidité : la banque doit honorer tous ses engagements prévus (échéances de ses emprunts interbancaires, obligataires, auprès de la banque centrale) et imprévus (retraits). Cela requiert une gestion actif/passif tenant compte des différentiels de maturités entre actifs et passifs (maturity mismatch) et du profil de liquidité des actifs. La banque doit être liquide à chaque instant, avec une marge de sécurité. Cela justifie par exemple la détention d’actifs "sûrs" et liquides, éligibles comme collatéral auprès de la banque centrale et/ou liquidables rapidement, même si les rendements sur ces actifs sont bas et abaissent donc la rentabilité globale.

- contraintes de risque et de solvabilité : la banque doit tenir compte du profil de risque de ses actifs (par exemple les prêts) dans leur pricing, et conserver une capacité suffisante d’absorption des pertes sur ces actifs par ses fonds propres. Les principaux ratios de solvabilité (fonds propres / actifs) utilisent une pondération des actifs par les risques, pour refléter des profils de risque différents. Un prêt de 100k€ à un emprunteur "sans risque" consomme donc moins de capital qu’un prêt de même montant à un emprunteur "risqué".

- contraintes réglementaires : la règlementation bancaire formalise les contraintes de liquidité et de solvabilité par des ratios uniformes (LCR / Liquidity Coverage Ratio, NSFR / Net Stable Funding Ratio, d’une part, Core Equity Tier 1, Tier 1, Tier 2 ratios, ratio de levier, de l’autre). Elle peut ajouter d’autres contraintes si nécessaire pour des raisons de stabilité financière ou de politique macroprudentielle (une limite sur le ratio prêts / dépôts, par exemple). Pour accéder à la liquidité de la banque centrale, une banque doit être solvable et présenter en garantie des actifs éligibles (donc de qualité et de liquidité suffisantes).

Toutes ces contraintes se sont considérablement renforcées depuis la crise de 2007-2012, rendant plus difficile la génération de profits importants par les banques (mais réduisant a priori le risque global sur l’activité bancaire).

En moyenne, les banques dans le monde ont perdu 2 niveaux de rating depuis la période avant-crise, 4 niveaux dans la zone euro, et il n’y a pas de signe d’un retour à la situation d’avant-crise. Cf. ce graphique de la BCE (les périodes grisées représentent les récessions dans la zone euro) :

Pour revenir (par tous ces détours !) au sujet de départ, une telle dégradation du rating des banques renchérit a priori le coût global de leurs ressources (notamment le taux de leurs emprunts obligataires), réduisant en partie l’impact de la politique monétaire accommodante par la BCE (liquidité banque centrale abondante et peu onéreuse, voire gratuite). C’est l’un des nombreux facteurs qui peut justifier le maintien d’une politique monétaire accommodante par la BCE.

Dernière modification par Scipion8 (11/06/2019 15h32)

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#148 11/06/2019 15h57

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sijetaisriche a écrit :

yihk a écrit :

Les banques n’emprunte pas la monnaie qu’elle prête, elle l’a crée.

Quand un client emprunte, la banque passe un simple écriture comptable : débit d’un compte d’actif (prêt) et crédit du compte du client.

C’est vrai au moment de la mise en place du prêt, mais le raisonnement demeure un peu simpliste.

Le problème, pour la banque, est que le client va ensuite dépenser cet argent, il ne le garde pas sur son compte courant juste pour le plaisir de le regarder….

Le raisonnement est donc incomplet, il faut bien des dépôts ou des emprunts de marché pour nourrir les crédits clientèle, cela ne peut pas marcher autrement, sauf s’il y avait une seule banque en situation de monopole à l’échelle internationale…

Et d’où proviennent les dépôts et les emprunts sur les marchés ?
Votre raisonnement est incomplet, simpliste, ce qui est très différent de simple.

Cette discussion est n’a aucun sens car :
"Afin de déterminer la marge qu’a pris ma banque sur mon taux de prêt" est une affirmation totalement incohérente car basée sur la croyance que le soleil tourne autour de la Terre, c’est évident on le voit sur la croyance que les banques prêtent l’argent qu’elles ont en dépôt …. , dépôts apparus miraculeusement …

Les banquiers ne sont pas des commerçants qui empaquettent l’argent sous une forme différente pour l’emprunteur. ils n’ont pas de marge commercial mais ils ont une marge d’exploitation.
Ce sont des organisateurs de confiance.

Dernière modification par yihk (11/06/2019 16h02)


L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.

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#149 11/06/2019 16h45

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GoodbyLenine a écrit :

Pour revenir à la question du titre de la discussion : la plupart des banques ont émis des obligations, et il est possible d’évaluer la taux auxquelles elles empruntent alors sur le marché, selon la duration des obligations en question. Parfois c’est moins cher que le taux auxquelles elles prêtent a des clients (donc ça ne peut pas être leur seule ressource, voire c’est peu significatif de ce que leur coûte un prêt accordé à un client).

Justement ce n’est pas si simple (comme développé par Scipion).

Les banques émettent des obligations pour remplir des conditions de "contraintes réglementaires".

C’est différent des emprunts qu’elles font sur les marchés (globaux) pour financer les prêts de ses clients.

Quand vous emprunter à 15 ans pour un prêt Immo, la banque va "acheter" de l’argent sur les marchés pour vous la prêter.
Elle ne va pas émettre une obligation à (6/7/8/9%) pour vous prêter à 1%.
Le prêt immo est collatéralisé, donc la banque peut se financer pour "pas trop cher".

L’achat sur les marchés peut se faire directement à la BCE. Cependant, en volume, les emprunts direct à la BCE (si je dis pas de bêtises) sont assez faibles comparativement aux emprunts interbancaires.

Mais la BCE "fait le marché" et les acteurs s’adaptent. C’est pourquoi on parle de taux directeur.

La BCE ne va pas prêter plus ou moins cher à une banque en fonction du"prix" de leur prime de risque sur le marché obligataire pour financer leur exigences réglementaires.

La BCE va prêter plus ou moins en fonction de l’actif collatéralisé par la banque.

Dernière modification par AleaJactaEst (11/06/2019 16h50)

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[+1]    #150 11/06/2019 17h23

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@AJE : Ce qui détermine avant tout les choix de financements d’une banque, c’est sa gestion actif-passif, et en 2nd lieu (c’est vrai) des contraintes réglementaires (notamment le NSFR = le besoin de ressources stables peut conduire la banque à emprunter sur des maturités longues, même si les liquidités à court terme sont moins onéreuses).

Le refinancement à la banque centrale est, en période normale, un financement de court-terme (les opérations normales de la BCE ont des maturités 1 semaine et 3 mois), complémentaire au financement sur le marché interbancaire.

En général (et en période normale), les banques solides préfèrent ne pas être "dépendantes" du financement de la banque centrale, qu’elles perçoivent plutôt comme un filet de sécurité (par exemple si le marché interbancaire "gèle", comme cela a été le cas en 2007). Elles conservent des actifs éligibles suffisants pour pouvoir accéder à la liquidité de la banque centrale à tout moment (notamment par la facilité de prêt marginal de la BCE, une facilité au-jour-le-jour accessible sans autre limite que la disponibilité d’actifs éligibles en garantie).

En temps normal, la BCE crée ou amplifie le "déficit de liquidité" du système bancaire dans son ensemble, et n’injecte que la liquidité suffisante pour que le système bancaire soit à l’équilibre. Effectivement, elle offre les mêmes conditions (par exemple un même taux minimum de soumission, les mêmes règles d’éligibilité pour le collatéral) à toutes ses contreparties éligibles : ensuite, il y a normalement compétition entre les banques pour obtenir cette liquidité de la BCE - la BCE retient les offres dont les taux sont les plus élevés. Ensuite, la circulation de la liquidité entre les banques se fait sur le marché monétaire, à des taux influencés par le taux directeur de la BCE (mais la BCE ne "dirige" pas le marché, elle l’influence).

En temps de crise, le marché monétaire peut cesser de fonctionner car les banques ne se font plus confiance : la BCE augmente alors ses injections de liquidité, elle "remplace" le marché, elle fait de "l’intermédiation" (mais uniquement parce que le marché, dont c’est la fonction, a cessé de fonctionner).

Donc la proportion entre financements interbancaires et financements BCE est variable, selon qu’il y a crise ou non. La BCE vise un montant minimum pour ses opérations, afin que son taux directeur ait suffisamment d’influence sur le marché monétaire, donc sur le coût global de financement des banques, donc sur les conditions de leurs prêts, donc sur l’économie réelle, donc sur l’inflation. Pour ce faire, la BCE crée un "déficit de liquidité" pour le système bancaire dans son ensemble, en imposant des réserves obligatoires à toutes ses contreparties éligibles (calculées en % des dépôts).

Dernière modification par Scipion8 (11/06/2019 17h43)

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