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#1 22/08/2012 17h59

sergio8000
Invité

Une compagnie avec de bons actifs, un bon management, une bonne prévisibilité des futurs cash-flows et qui paie un dividende supérieur à 10% par an, ça vous paraît intéressant ?
Si oui, lisez-donc ce qui suit.

Généralités :

North Atlantic Drilling (NADL) est un spin-off partiel qui a été réalisé par Seadrill en Février 2011, qui possède toujours 74% des actions de la société. Le but avoué est de montrer à la fois la valeur des actifs de Seadrill et de sa flotte de forage en conditions extrêmes. NADL bénéficie de l’organisation de Seadrill, qui est reconnue pour négocier profitablement ses contrats (numéro un mondial en termes de profitabilité, et numéro deux mondial en termes de flotte, derrière Transocean, mais avec un flotte plus moderne) et optimiser ses achats grâce à ses économies d’échelle.

L’actionnaire majoritaire, le célèbre milliardaire norvégien John Fredriksen, s’est toujours montré juste et généreux avec les actionnaires minoritaires : Seadrill a fait croître ses dividendes au cours du temps, n’a jamais hésité à distribuer son cash en excès à coup de dividendes exceptionnels, et a bien conduit ses opérations de croissance (i.e. de manière rentable à long terme).

La flotte de NADL et son industrie :
Drilling Units - North Atlantic Drillling

On parle de cinq plateformes semi-submersibles capables de travailler en conditions extremes. Une plateforme est prévue pour être délivrée au premier trimestre 2015, et une des plateformes appartient à Seadrill mais est gérée par NADL.
On ne considère pas ici 3 options, qui consisteraient, en cas d’exercice, à acquérir une deuxième plateforme de forage autoélévatrice Seadrill par le biais de paiement d’intérêts cumulés, et/ou à acquérir un navire de forage capable de travailler en conditions hostiles, et/ou 3 plateformes de forage autoélévatrices en milieu hostile.

Parmi les plateformes opérationnelles, l’une date de 1986, une de 1993, et le reste de la flotte date de post 2000. D’après les spécialistes du milieu que j’ai pu interroger, cette flotte est moderne et les anciennes plateformes ne sont pas considérées comme obsolètes (ce sont de bonnes technos : d’ailleurs des modèles de plateformes autoélévatrices de ce type datant de fin 1970 à début 1980 sont toujours utilisées dans la mer Caspienne en Russie sans aucun problème. En plus, ce ne sont que de pâles copies des plateformes norvégiennes dont on parle ici).
Je pense que le fait que le contrat de la plateforme datant de 1986 a été étendu par Exxon Mobil jusqu’au 1er trimestre 2014 démontre le caractère très satisfaisant de cette vieille plateforme au prix de (tenez-vous bien) 561 000 $ par jour (à comparer avec des contrats inférieurs à 400 000 $ par jour pour les plateformes caspiennes russes). Moralité : ce sont des plateformes visiblement haut de gamme.

Notez bien que, même si cette industrie a été fortement sinistrée (cf. résultats de Transocean si vous en voulez une preuve), le positionnement forage en milieu hostile et l’expertise norvégienne (qui a toujours fait l’unanimité en URSS/Russie, et dont mon grand-père, pionnier du secteur en URSS a toujours parlé avec le plus grand éloge) est un vrai facteur de différenciation dans l’industrie (cf. résultats de Seadrill et NADL comparés à ceux de Transocean).

En forage en milieu hostile, vous avez aussi affaire à des standards de sécurité et une régulation extrêmement exigeants. La conséquence directe de cela est que vous pouvez, dans tous les autres secteurs de ce métier, travailler un coup en Afrique, et, une fois que vous avez terminé la mission, vous bougez votre plateforme en Amérique du Sud, et vous retravaillez, et ainsi de suite. Mais si vous voulez faire du forage dans les régions du Nord en conditions hostiles, eh bien vous ne pouvez pas arriver "comme ça" depuis l’Afrique ! C’est tout simplement interdit. Ainsi, comme tout le monde ne peut pas y travailler, vous avez une niche.
Par contre, ce qui est bien, c’est que vous pouvez, lorsque vous avez travaillé dans les régions du Nord, bouger en Afrique et revenir. NADL travaille donc dans un marché protégé et favorisé par les régulations internationales, avec des tarifs journaliers plus élevés que la moyenne (cf. ci-dessus).

Cash-flows et prévisibilité :

Avec un carnet de commandes à 3,2 milliards, le business semble aller bien. La majorité des plateformes ont des contrats jusqu’en 2015 et au-delà. Par ailleurs, les options dont on a parlé au sujet de la flotte sont des call-options gratuites de croissance dans le futur aussi bien en termes de profits que de dividendes.

En plus de cela, il y a régulièrement des découvertes de sources pétrolifères en Mer du Nord, en Norvège, dans la mer de Barens, dans les eaux Arctiques, au Groenland et au Canada. Or ce sont précisément les régions où travaille NADL dans un marché, je rappelle, protégé.

Valorisation :

Tout dépend à combien vous valorisez un dividende de plus de 10% qui semble réalistiquement maintenable et peut augmenter dans le temps. je vous laisse voir cela par vous-même.

Risques principaux d’un tel investissement :
- La demande de l’activité est soumise aux prix du pétrole, qui indexe les tarifs journaliers. Aux cours actuel du Brent, tout va bien, mais qu’en sera-t-il après 2015 ?
- Une remontée forte des taux d’intérêts post 2015 rendrait ce dividende moins attractif (mais pas mal quand même !)
- J’ai mal fait mon travail : mais vous savez déjà que vous deviez le vérifier non ? :-)

----------------
Transparence : Je n’ai pas d’actions NADL, dans aucun de mes portefeuilles, mais j’ai aimé faire cette analyse. Le cash n’est malheureusement pas illimité, il faut bien faire des choix…

Dernière modification par sergio8000 (22/08/2012 21h22)

Mots-clés : actions, north atlantic, rendement

 

#2 22/08/2012 18h50

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Bonjour,

Merci pour l’analyse très intéressante. J’ai quelques questions pour lancer le débat et avant d’investir, quelqu’un pourra peut-être m’éclairer.

Est-ce que le fait que l’ensemble des plateformes soit en mer du nord n’est pas un risque, on est sur une zone mature et la production de la zone ne fait que décliner ?

Sur leur site internet, dans la catégorie stratégie, en première ligne :
"Our business strategy
Our primary objective is to profitably grow our business to increase the long-term distributable cash flow per share to our shareholders. "
C’est très bien. Toutefois, est-ce qu’il n’y aurait pas intérêt à conserver une partie des cashs flows pour investir ailleurs ? (Bresil ? Afrique ?)

Est-ce que quelqu’un a une idée du coût de reconstitution des actifs ? Dans le bilan, les actifs sont valorisé à 2499M$ pour une dette de 2208M$ (et aussi -1226M$ de Contributed deficit) On paye plus que le prix des actif (capitalisation de 2100M$)


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#3 22/08/2012 19h44

sergio8000
Invité

Bonjour Vic,

Quelques éléments de réponse en me basant, lorsque je donne des infos industrielles, sur différentes discussions avec plusieurs professionnels russes (une partie de ma belle famille est dans le business ainsi que plusieurs contacts qu’ils m’ont présenté) :

- L’ensemble des plateformes sont en Mer du Nord parce que les contrats que les opérateurs ont voulu signer sont là-bas. De plus, NADL devrait privilégier ces contrats là toujours en première priorité car le coût de déplacement des unités (assez grosses comme vous pouvez le voir dans leurs spécs si vous n’en avez jamais visité) sont élevés. Cela expliquerait la concentration des contrats dans la zone pour NADL.
Cela n’empêche pas que NADL est autorisée à intervenir dans toutes les zones à environnement hostile, aussi bien en Mer du Nord, en Norvège, dans la mer de Barens, dans les eaux Arctiques, au Groenland et au Canada.

- Concernant le Brésil et l’Afrique, Seadrill, la maison mère de NADL (je rappelle que ce n’est pas un spin-off total mais partiel), y est très présente. C’est un leader mondial tout de même. Rien n’empêche les plateformes de NADL d’aller travailler dans ces eaux-là en théorie, mais ils vont éviter cela autant que possible. Pourquoi ? Ces eaux là ne sont pas des eaux où le forage se fait en conditions hostiles. Ainsi, comme NADL n’est plus sur sa niche, elle devra aligner son pricing sur ses concurrents dans ces eaux. Il faut bien comprendre que la journée est alors facturée environ 40 - 50% moins cher, ce qui va rétrécir très significativement les marges. Ainsi, Seadrill s’occupera de ces eaux-là en laissant NADL dans sa niche. C’est, il me semble, ce qui fait le plus de sens.

- Pour construire une plateforme de forage autoélévatrice en milieu hostile, vous devez compter environ 650 millions d’USD aujourd’hui. Mais attention aux raisonnements trop focalisés sur la book value. Construire votre plateforme, c’est très bien, mais après, il faut recruter les équipes d’ingénieurs qui vont pouvoir la faire travailler (des ingénieurs offshore dans le domaine pétrolier, ça coute hyper cher), il faut payer les révisions et les réparations inévitables régulièrement, etc… Ainsi, pour le coût de reproduction des actifs, compter 5 années de charges salariales et maintenance n’est pas démesuré en sus des coûts de construction (on va dire qu’il faut 5 ans pour avoir de bons ingénieurs, et ceux de Seadrill sont réputés comme étant les meilleurs, donc c’est hyper conservateur).

En espérant que ces éléments vous aident…

Dernière modification par sergio8000 (22/08/2012 20h02)

 

#4 22/08/2012 20h04

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Si j’en crois le peu que j’ai parcouru, le dossier est vraiment très séduisant! Et la maison mère semble être de confiance effectivement, fait assez rare pour être signalé dans une industrie aussi opaque.

Il y a $3bln de dettes à expédier d’ici cinq ans, un ebitda approx. $550mil/an au niveau d’exploitation actuelle + $3bln en backlog.

L’activité pourrait se développer dans les mois qui viennent.



Savez-vous pourquoi la cotation est inscrite à 10.6 sur le site de NADL et 1.8 sur bloomberg/morningstar?

Dernière modification par thomz (22/08/2012 20h13)

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#5 22/08/2012 20h18

sergio8000
Invité

Il y a l’action sur le marché norvégien et sur l’OTC US. Sur l’OTC US vous payez 1,8 USD, l’autre prix est sur le marché norvégien en NOK.

Petite précision sur l’origine des données (il faut rendre à César ce qui lui appartient) : Les connaissances que j’ai "ragoté" sur l’industrie sont tout de même issues de feu mon grand-père, 45 ans d’expérience dans l’industrie et fondateur du premier constructeur de plateformes et de la première société de forage (entre autres) en Russie, ainsi que de professionnels de Rosneft, Sibneft, et TNK avec au moins 30 ans d’expérience dans l’industrie. Je pense donc que les données sont à peu près fiables (ou involontairement érronées par des gens qui ont tout intérêt à connaître les données en question :-)).

Dernière modification par sergio8000 (22/08/2012 21h13)

 

#6 22/08/2012 21h57

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Supers infos. Je vais continuer mon étude.

Est- ce que vous savez pourquoi Seadrill à taillée dans le vif son dividende ?


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#7 22/08/2012 22h14

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Merci Sergio pour cette analyse intéressante.

Ce sujet me remémore mes cours d’offshore en école d’ingénieur (j’ai failli m’orienter vers ce domaine pour mes études et ma vie pro).

Les chantiers qui produisent ces matériels sont très rares et ont un carnet de commande rempli pour plusieurs années (de mémoire Corée du Sud). Ces matériels coûtent également très cher et sont très recherchés.

Donc, le forage est un très bon business. Difficile de se lancer dedans quand on a rien (compétence/matériel chers et difficiles à obtenir).

Par contre, un sujet important en offshore reste la sécurité. Attention à ce que l’entreprise soit exemplaire dans ce domaine la, car les écarts ne pardonnent pas. Mais, bon, je fais confiance aux norvégiens, ce sont les plus stricts pour les normes concernant l’offshore de très loin !

Ce serait intéressant de voir comment leur business se structure également. Je parle en terme de profondeur pour les forages (pour voir si ils suivent pour les grandes profondeurs -> important pour le futur).

Le cours du baril serait également à surveiller. Par exemple, si ils font beaucoup de forage en eau très profonde, un cours élevé peut stopper les projets à coûts élevés de ce type, etc…

Je pense également que le business de cette entreprise paraît bien sécurisé et protéger :
- le coût pour le transport (=pas de facturation client / production), donc on reste dans la même zone géographique (les concurrents ne viennent pas, ils sont trop occupés la où ils sont),
- les normes de sécurité restrictives de la Norvège font une sorte de protectionnisme potentiel (votre barge est-elle aux normes norvégienne pour venir travailler ? Non ? 3 mois de travaux (=pas de facturation client / pas de production / main d’œuvre ne travaillant pas…) et coût de XX millions de dollars…).

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#8 22/08/2012 22h44

sergio8000
Invité

Vic,

Pouvez-vous me dire où vous avez vu le dividende baisser ? Parce que j’ai vu qu’ils ont versé un dividende exceptionnel en plus du normal, mais j’ai pas vu de cut… Si vous me montrez, je veux bien me renseigner.

 

#9 23/08/2012 07h53

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Encore une analyse argumentée d’une grande qualité. Je vous en remercie et me pencherai sur le dossier de l’ADR (pas d’accès au marché norvégien via mes brokers). Mes dix premières minutes de recherche m’ont donné envie de chercher davantage (et quel dividende !) :

Extrait du dernier rapport (Q1 2012) :

Highlights

• North Atlantic Drilling generates first quarter 2012 EBITDA*) of US$123.4 million
• North Atlantic Drilling reports first quarter 2012 net income of US$50.9 million and
earnings per share of US$0.051
• North Atlantic Drilling resolves to maintain the regular cash dividend at US$0.045 per
share
• West Elara commences operations under its 5 year contract with Statoil
• North Atlantic Drilling completes a private placement of 150 million new common
shares at US$2.00 per share, raising gross proceeds of US$300 million
• North Atlantic secures a new US$200 million revolving credit facility with its majority
shareholder Seadrill Limited
• North Atlantic Drilling caps the tax exposure relating to Svalbard to US$63 million and
revises fourth quarter 2011 accounting treatment

Subsequent events

• North Atlantic Drilling confirms the signing of a turn-key construction contract for a new
harsh environment semi submersible rig with Jurong Shipyard in Singapore at an
estimated total project cost of US$650 million


Parrain pour : American Express, Fortuneo, Binck.

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#10 23/08/2012 07h54

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Bonjour,

J’ai juste regarder sur Google Finance sans vérifier. Google finance n’a pris que le dividende exceptionnel.

Le dividende de Seadrill a donc bien monté.

Je vous prie de m’excuser pour l’erreur…


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#11 23/08/2012 10h04

sergio8000
Invité

Super_Pognon a écrit :

Par contre, un sujet important en offshore reste la sécurité. Attention à ce que l’entreprise soit exemplaire dans ce domaine la, car les écarts ne pardonnent pas. Mais, bon, je fais confiance aux norvégiens, ce sont les plus stricts pour les normes concernant l’offshore de très loin !

Ce serait intéressant de voir comment leur business se structure également. Je parle en terme de profondeur pour les forages (pour voir si ils suivent pour les grandes profondeurs -> important pour le futur).

Superpognon,

J’ai regardé ces deux points. Concernant la sécurité, Seadrill ont le meilleur track-record de l’industrie si l’on se base sur le passé. John Fredriksen (actionnaire majoritaire) et Alf Thorkilsen (CEO) tiennent à ce que leur réputation d’excellence se maintienne dans le temps. Vu le sérieux de ce management dans tous les domaines (opérationnel comme financier), je suis pour ma part très confiant.

NADL, pour le moment, n’a pas de plateformes type conditions hostiles en eaux très profondes. Apparemment, les contrats du type eaux très profondes ne se font pas en conditions extrêmes parce que les opérateurs veulent réduire leurs risques lorsqu’ils le peuvent, et travaillent donc à profondeur moyenne en conditions hostiles en première priorité. Ainsi, cela justifie pour moi la composition de la flotte actuelle de NADL. Seadrill, quant à elle, a des plateformes "deepwater", c’est un leader dans le domaine. Si jamais NADL a besoin de ce type de plateformes pour une commande, je pense qu’ils vont pouvoir s’arranger pour avoir la gestion d’une plateforme Seadrill. Ils vont adapter leur flotte à la demande, ce qui me semble le plus intelligent dans le cas d’un business aussi intensif en capital : la moindre construction de plateforme ne peut pas être autofinancée facilement à 650 millions la pièce (cf. les 300 millions qu’ils ont levé par émission d’actions à 2$ pièce comme nous le dit espenlind. Après, vu la rentabilité des contrats, ils arrivent en général à booster le BPA quand même malgré les dilutions régulières, comme le montrent les résultats historiques de Seadrill).

 

#12 23/08/2012 10h22

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Très belle analyse, Sergio.

Un point qui me chagrine, c’est qu’ils versent un gros dividende d’un côté et font une augmentation de capital de l’autre. Ça me paraît largement sous-optimal, d’autant que le cours de l’action est bas. Il y a une explication rationnelle, un truc que j’ai loupé ?

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#13 23/08/2012 10h44

sergio8000
Invité

L’explication est pour moi que l’augmentation de capital se fait seulement pour construire la nouvelle plateforme, et elle se fait tout de meme à un cours plus élevé que le cours actuel de l’action, et en plus, ils ont une option de financement avec Seadrill pour avoir une souplesse supplémentaire.

Seadrill gère historiquement de la manière suivante : redistribution des profits aux actionnaires à périmètre existant (c’est une sorte de rendement locatif) et appel aux financements externes pour les initiatives de croissance, car ces financements sont rentabilisés dès que les biens sont "mis en location", ce qui a pour conséquence l’augmentation du loyer au cours du temps pour les actionnaires, sans entamer leur rentabilité présente. Cela permet aussi de se donner une certaine flexibilité dans l’allocation du capital.

C’est la politique de la maison et c’est la maison qui marche le mieux dans le domaine… Le retour sur investissement n’est pas forcément optimisé au centime près, mais le risque pris en cas de capotage du projet (retards chantier typiquement) est ainsi réduit. En effet, si vote projet bouffe un capital important et que vos cash-flows ralentissent à cause d’une conjoncture défavorable, vous risquez un dépôt de bilan si vous faîtes tout en organique en cherchant l’optimisation au centime. Dans une industrie aussi intensive en capital, il me semble important de réduire ce risque en se donnant une flexibilité au niveau des financements.

Vous avez le même type de gestion dans les entreprises minières par exemple.

Dernière modification par sergio8000 (23/08/2012 11h06)

 

#14 23/08/2012 11h23

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Ok, je comprends l’idée, c’est cohérent de ce point de vue.

Pour moi, en revanche, ce n’est pas terrible. Ce serait bien plus profitable que les profits soient capitalisés et réinvestis au sein de l’entreprise (effet boule de neige), car je vais me faire allumer fiscalement sur les dividendes (le rendement net devient 10% => 6%).

Je devrais théoriquement pouvoir le caser dans mon PEA, sauf que mettre du norvégien dans un PEA, avec Bourse Direct c’est pas possible.

Quelqu’un sait quel broker propose la place d’Oslo pour un PEA ?

Je suppose qu’une société européenne cotée à l’OTC ça ne rentre pas non plus dans un PEA ?

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#15 23/08/2012 12h07

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Inconvénient des pétrolières Norvégienne:

La Norvège doit simplifier les règles sur les plates-formes pétrolières offshores et réduire les coûts de main-d’œuvre pour soutenir les efforts visant à accroître la production de pétrole et de gaz en Europe occidentale.

Un comité nommé par le gouvernement déclare que les coûts de forage en Norvège sont environ 40% à 45% plus élevé qu’au Royaume-Uni. Ce qui signifie moins de forage, moins de ressource économiquement exploitable. Le chef de la commission vient de remettre son rapport au Ministre de l’énergie et du pétrole.

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#16 23/08/2012 12h08

sergio8000
Invité

Ah oui, c’est sûr que Seadrill n’a pas pensé à la fiscalité française en faisant sa politique d’allocation de capital et de rendement (je ne pense vraiment pas que cela entre dans leurs priorités :-)).

L’OTC US ne peut pas être logé dans un PEA.
Je sais que CIC, que j’utilise parfois pour mon brokerage société, propose la bourse d’Oslo sur ses comptes, et je pense qu’on peut faire un PEA avec (à confirmer car j’ai un compte titre société). Je pense que d’autres banques traditionnelles le font. Le problème, ce sont les frais de courtage élevés : N’oubliez donc pas de négocier les frais de garde à 0 et une réduction sur le courtage. J’ai réussi à avoir un courtage à moins de 0,7% et 0 de frais de garde, ce qui est plus cher qu’un low cost bien sûr, mais supportable pour les marchés que les brokers low cost ne font pas.

 

#17 23/08/2012 12h24

sergio8000
Invité

pvbe a écrit :

Inconvénient des pétrolières Norvégienne:

La Norvège doit simplifier les règles sur les plates-formes pétrolières offshores et réduire les coûts de main-d’œuvre pour soutenir les efforts visant à accroître la production de pétrole et de gaz en Europe occidentale.

Un comité nommé par le gouvernement déclare que les coûts de forage en Norvège sont environ 40% à 45% plus élevé qu’au Royaume-Uni. Ce qui signifie moins de forage, moins de ressource économiquement exploitable. Le chef de la commission vient de remettre son rapport au Ministre de l’énergie et du pétrole.

Remarque intéressante, merci.

Quelques questions à la suite de cela :
- Savez-vous, à la lumière de ce qui est exposé, si c’est le forage normal qui est impacté par la chose, ou si c’est le forage en conditions extrêmes ?
- Est ce que la réduction des coûts de la main d’oeuvre ne va pas pas plutôt agir comme catalyseur pour réduire les charges salariales de Seadrill, la réduction pouvant être utilisée à bon escient pour réduire le taux journalier (afin d’augmenter la compétitivité de l’offre) tout en le réduisant moins que les charges salariales, augmentant ainsi les profits de la société ?
- Si les opérateurs paient le surcoût du forage en conditions extrêmes, ne pensez-vous pas qu’ils trouvent cela quelque part justifié ?
- S’ils paient les services de Seadrill nettement plus cher que ceux des concurrents dans les appels d’offres de forage normal, est-ce que c’est par pure folie ?
- Pensez-vous que la Norvège va vouloir abandonner toute sa manne "comme ça", juste pour faire plaisir à l’Europe ? (le gouvernement touche quand même un sacré paquet de tunes via les impôts de l’entreprise phare du pays, Seadrill, et les impôts sur les revenus des employés, parmi les mieux rémunérés dans le pays)

 

#18 23/08/2012 15h48

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Dites Sergio, dans le registre pétrolière idéalement placée pour ravager l’Arctique et faire la fortune de ses actionnaires, vous suivez/avez un avis sur Statoil?



Wikipedia a écrit :

Statoil is a fully integrated petroleum company with operations in thirty six countries. By revenue Statoil was in 2010 ranked by Fortune Magazine as the world’s 13th largest oil and gas company, and the largest company in the Nordic region by revenue, profit, and market capitalization.

Dernière modification par thomz (23/08/2012 15h49)

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#19 23/08/2012 16h02

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Je vois aussi que les Russes sont les rois de l’exploration pétrolière dans l’Arctique avec Rosneft.

Le business à la russe, sans fioritures.

Wikipedia a écrit :

Rosneft became Russia’s leading extraction and refinement company after purchasing assets of former oil giant Yukos at state-run auctions.

Rosneft s’occupe de l’exploration de l’arctique pour Statoil (Norvège), Exxon (USA) et ENI (Italie). Les titres de la compagnie sont côtés à Moscou et à Londres où le marché semble superbement s’en désintéresser.



Pincez-moi si je reve, ce balance sheet est-il réel?

Chiffre d’affaires
2007: 49m
2008: 69m
2009: 47m
2010: 63m
2011: 92m

ROE
2007: 28m
2008: 39m
2009: 45m
2010: 55m
2011: 66m

Dettes
23m

Cash
10m

EBITDA (moyen sur 5 ans)
19m

Prix de la compagnie
60m



Coup fourré du Kremlin? Opacité des comptes?

J’étais depuis quelques semaines à fond dans l’étude du business des importateurs/exportateur casher (il y a quelques beaux bilans en la matière) mais là Sergio je crois que vous allez faire de moi un pétrolier!

Dernière modification par thomz (23/08/2012 16h16)

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#20 23/08/2012 16h37

sergio8000
Invité

Lol Thomz ! Je ne suis pas du tout un pétrolier moi-même, alors loin de moi l’idée de vous éloigner de la nourriture "casher".

Mon avis sur Statoil est que c’est une très bonne boîte dans son secteur. Je vous vois bien la regarder vu les ratios alléchants. Ma principale réserve par rapport à ces ratios est qu’on les obtient avec un prix du Brent haut. Je ne cherche pas à prévoir le cours du pétrole, mais il a quand même progressé très vite ces dernières années. C’est pourquoi je préconise aujourd’hui de vous montrer prudent et réservé par rapport aux différents ratios qu’on voit dans l’industrie E&P.
J’en vois déjà s’insurger contre le fait que je puisse penser autre chose que "le pétrole ne peut que monter". Toutefois, il n’y a qu’une seule certitude : le prix va soit monter, soit descendre, le reste n’étant que spéculation, et envisager les deux cas de figure semble le plus prudent, même à long terme (cf. discussion de Ben Graham sur l’or dans la dernière édition de l’Investisseur Intelligent si vous voulez une preuve que les matières premières ne font pas que monter à long terme).

La bonne nouvelle par rapport à cela, c’est que Statoil a mis en vente via une IPO une partie de son business R&M qui s’appelle Statoil Fuel and Retail. Leurs stations essences ont la plus grande partie des parts de marché dans les pays scandinaves, et ils se développent en Pologne et en Russie. Ce business là augmentera ses marges si le Brent baisse, ce qui permet de hedger un peu le risque de Statoil. Si vous voulez, Fuel and retail est l’équivalent de PSX chez Conoco ou de MPC chez Marathon Oil, même si la chose a été introduite en utilisant une IPO plutôt qu’un spin-off. Statoil a encore la majorité des actions de la chose.

J’espère que ces constatations vous aideront dans vos analyses.

Pour Rosneft, le marché n’aime pas beaucoup les valeurs russes, principalement à cause d’une comptabilité parfois très créative. Si vous avez confiance, le coup d’oeil peut fortement valoir le coup. Il est également intéressant de regarder la structure actionnariale : c’est généralement lorsque le gouvernement sort que le cours va rejoindre sa valeur. Vous avez un discount par rapport à un gouvernement majoritaire assez souvent.

Dernière modification par sergio8000 (23/08/2012 16h39)

 

#21 23/08/2012 16h44

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Merci pour toutes ces infos sur Statoil. Je vais creuser le dossier. J

sergio a écrit :

(1) C’est pourquoi je préconise aujourd’hui de vous montrer prudent et réservé par rapport aux différents ratios qu’on voit dans l’industrie E&P […] (2) J’en vois déjà s’insurger contre le fait que je puisse penser autre chose que "le pétrole ne peut que monter".

(1) C’est ce qui m’a toujours tenu à l’écart des pétrolières, et des commidity business en général. (2) Idem, ca m’inciterait même plutôt à penser que son cours va baisser.

Il semble aussi qu’à l’heure actuelle l’exploitation des réserves du grand Nord ne soient économiquement pas viables

Sinon je vous rejoins à 100% sur la "comptabilité créative" russe. Et je ne vois pas pourquoi le gouvernement laisserait filer la poule aux yeux d’or (surtout si ce sont des étrangers qui font main basse dessus).

On retrouve la même situation avec Gazprom… Moat écrasant et balance sheet en béton armé, mais désamour du marché.

Dernière modification par thomz (23/08/2012 16h50)

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#22 23/08/2012 20h26

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Sinclair a écrit :

Je devrais théoriquement pouvoir le caser dans mon PEA, sauf que mettre du norvégien dans un PEA, avec Bourse Direct c’est pas possible.

J’ai essayé mais la société est immatriculé aux Bermudes. Tient tient…


Dans la tempête : cash is king

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#23 24/08/2012 11h56

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sergio8000 a écrit :

pvbe a écrit :

Inconvénient des pétrolières Norvégienne:

La Norvège doit simplifier les règles sur les plates-formes pétrolières offshores et réduire les coûts de main-d’œuvre pour soutenir les efforts visant à accroître la production de pétrole et de gaz en Europe occidentale.

Un comité nommé par le gouvernement déclare que les coûts de forage en Norvège sont environ 40% à 45% plus élevé qu’au Royaume-Uni. Ce qui signifie moins de forage, moins de ressource économiquement exploitable. Le chef de la commission vient de remettre son rapport au Ministre de l’énergie et du pétrole.

Remarque intéressante, merci.

Quelques questions à la suite de cela :
- Savez-vous, à la lumière de ce qui est exposé, si c’est le forage normal qui est impacté par la chose, ou si c’est le forage en conditions extrêmes ?
- Est ce que la réduction des coûts de la main d’oeuvre ne va pas pas plutôt agir comme catalyseur pour réduire les charges salariales de Seadrill, la réduction pouvant être utilisée à bon escient pour réduire le taux journalier (afin d’augmenter la compétitivité de l’offre) tout en le réduisant moins que les charges salariales, augmentant ainsi les profits de la société ?
- Si les opérateurs paient le surcoût du forage en conditions extrêmes, ne pensez-vous pas qu’ils trouvent cela quelque part justifié ?
- S’ils paient les services de Seadrill nettement plus cher que ceux des concurrents dans les appels d’offres de forage normal, est-ce que c’est par pure folie ?
- Pensez-vous que la Norvège va vouloir abandonner toute sa manne "comme ça", juste pour faire plaisir à l’Europe ? (le gouvernement touche quand même un sacré paquet de tunes via les impôts de l’entreprise phare du pays, Seadrill, et les impôts sur les revenus des employés, parmi les mieux rémunérés dans le pays)

Les réglementations Norvégiennes plus contraignantes sont d’applications dans les eaux Norvégienne et le coût de la main d’oeuvre est plus élevé pour les travailleurs sous Contrat Norvégien.
En dehors des eaux Norvégiennes, les entreprises Norvégiennes sont handicapées car leur plate-forme de forage sont aux normes Norvégienne et donc plus coûteuse, mais il ont développé une technologie spécifique adaptée au conditions arctique, par contre ils ne sont pas concurrentiel dans les eaux plus chaude. 

Les coûts supérieurs en Norvège implique que des réserves existantes ne sont pas économiquement rentables et ne sont donc pas exploitée; c’est pourquoi la Norvège cherche comment diminuer ses coût d’exploitations par des changement de réglementations.

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#24 24/08/2012 14h50

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merci pour ces superbes analyses !

pour la question du PEA et de Bourse direct voici leur réponse :

"Bonjour Monsieur,
Les valeurs norvégiennes sont éligibles au pea.
Les frais sont de 0.48% avec un minimum de 41.90e  et les ordres se passent par téléphone au 01 56 88 9090. Il nous faudra également le code isin de la valeur ."

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#25 24/08/2012 17h39

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Les coûts d’exploration ne vont pas diminuer avec une réglementation vague et sans contraintes. Je dirais même, à long terme, ce sera le contraire…

Je crains que quelques rappels ne soient obligatoires :
l’accident emblématique de Piper Alpha en mer du Nord (côté britannique)
Worst offshore disaster ever that left 167 dead. - YouTube
Piper Alpha - Wikipedia, the free encyclopedia

On peut aussi parler de Sleipner A qui a provoqué un séisme (Norvège, aucun mort heureusement)!

Tant qu’on est sur le forage, et probablement, les semi-sub, on peut aussi évoquer la plateforme Alexander L. Kielland (123 morts en 1980 en mer du Nord, côté norvégien).

Ce n’est pas le seul malheureusement. Ce n’est pas propre au secteur OFFSHORE. Une pensée pour les centrales nucléaires (japonaise récemment), des usines de produits chimiques (Bhopal…)… Bref, toute activité humaine dans certaines industries comportent des risques en tout temps.

Les réglementations évoluent, entre autre, avec ces accidents, catastrophes, incidents… Et pas en souplesse !

Ainsi, je vois mal la réglementation internationale allait vers la souplesse. Celle de la Norvège peut être allégée, mais je pense que ça restera anecdotique. Les entreprises souhaitent conserver une bonne image : ce n’est pas en sous-dimensionnant leurs installations et en ayant des morts, explosions et fuites d’hydrocarbures que ça marchera !

Que penseriez-vous si on vous dit que la réglementation du nucléaire au Japon, en particulier la sécurité, allait être assouplir pour permettre des rendements plus élevé tout en sachant que les risques sont dorénavant bien plus forts ? (population, syndicats, employés, politiques…)

Assouplir la réglementation à court terme on gagne de l’argent… Mais c’est juste à court terme et on paie le prix fort plus tard !

La R&D a aussi un grand rôle à jouer.

Dernière modification par Super_Pognon (24/08/2012 18h02)

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