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[+9]    #1 04/08/2018 18h51

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En cherchant des statistiques sur les PEA, j’ai trouvé des données intéressantes de la Banque de France sur la détention de titres par les personnes physiques résidentes. (Je ne connaissais pas ces données ; apparemment la BdF n’en fait pas grande publicité.) Je résume ces données avec quelques graphiques ci-dessous + des éléments plus personnels d’interprétation.

Ces données annuelles sont disponibles ici. Pour les fans de statistiques, la notice méthodologique détaillée est disponible .

Les titres couverts par ces données sont les actions, obligations, titres de créance, parts d’OPC. Sont exclus les produits d’épargne salariale et certaines actions non cotées. Cette base de données couvre aussi bien les titres émis par des entités résidentes que non-résidentes. Les établissements financiers fournissent les données sur les portefeuilles de titres de leurs clients à la BdF, en précisant notamment les catégories socioprofessionnelles, l’âge et la taille des portefeuilles des clients.

Au total l’encours des portefeuilles de titres des personnes physiques résidentes s’élevait à 402 milliards € fin 2017 - un montant quasi stable depuis 10 ans (les séries temporelles commencent fin 2008). Mon interprétation : cette stabilité des encours malgré la croissance des marchés boursiers fin 2008 suggère un retrait de nombreux investisseurs de l’investissement en titres (qu’on voit aussi à la baisse du nombre de PEA - voir ci-dessous).

On observe une montée de la part des "non actifs" (essentiellement les retraités) dans l’encours global, traduisant le vieillissement des détenteurs de portefeuilles de titres. Ils représentent près de la moitié de l’encours global.

Détention de portefeuilles de titres par catégories socioprofessionnelles : historique et situation actuelle  (fin 2017)



Evidemment cette observation se retrouve sur les données par classes d’âge. Les +65 ans représentent la moitié de l’encours, les moins de 55 ans seulement un quart.

Détention de portefeuilles de titres par catégories d’âge : historique et situation actuelle  (fin 2017)



La part des gros portefeuilles (> 450k€) ne cesse de monter (42% à fin 2017), alors que celle des petits portefeuilles baisse. (Evidemment, au fil du temps, il y a des transferts entre ces catégories : des petits portefeuilles deviennent gros… et vice versa.) Mon interprétation : cela traduit peut-être une segmentation du marché entre des investisseurs expérimentés, qui ont profité de la remontée des marchés boursiers, et d’autres investisseurs qui ont pu être découragés par les difficultés boursières des années 2007-2012 et sont sortis (cf. baisse du nombre de PEA). A voir si les mesures récentes favorables aux gros patrimoines financiers (suppression de l’ISF vs. création de l’IFI, flat tax) vont encore renforcer cette tendance.

Détention de portefeuilles de titres par taille de portefeuille : historique et situation actuelle  (fin 2017)



Malheureusement la BdF ne semble pas publier les données par types de titres (actions, obligations, parts d’OPC), qui seraient intéressantes à regarder.

En bonus les données que je recherchais sur les PEA, qui sont disponibles sur la même page :

1) L’encours des PEA est à peu près stable depuis 10 ans : 91,6 milliards € fin mars 2018 (il s’agit de données trimestrielles). Les PEA-PME, lancés en 2014, décollent péniblement : seulement 1,2 milliard €.

Encours des PEA et PEA-PME, en milliards €


2) Le nombre de PEA a fortement baissé jusqu’au 3e trimestre 2017 (prolongeant une tendance de long-terme), mais a fortement remonté depuis : 4,57 millions fin mars 2018. Par conséquent, l’encours moyen des PEA, qui avait tendance à monter avec le retrait des petits investisseurs, est redescendu à 20k€.

Mon interprétation : il est intéressant de noter le net rebond du nombre de PEA au Q4 2017 - Q1 2018, ce qui signale un intérêt pour la bourse de nouveaux entrants. Cela a eu lieu en même temps que certains signaux de surchauffe, particulièrement nets en janvier 2018, où tout montait sans raison - jusqu’à la mini-correction de février. J’aurais tendance à interpréter l’augmentation du nombre de PEA comme un signal d’alerte. (Malheureusement les données publiées ne commencent qu’en 2014.)

Nombre et encours moyen des PEA


3) Le nombre de PEA-PME augmente régulièrement, pour s’établir à 74 000 fin mars 2018. Forte corrélation je pense avec le nombre de PEA atteignant le plafond de versement (autour de 60 000 en 2017). L’encours moyen des PEA-PME monte aussi, presque 17k€ : peut-être un dépassement prochain de l’encours moyen des PEA ?

Nombre et encours moyen des PEA-PME


Prochaine étape de l’analyse (?) : comparer ces évolutions avec celles du CAC 40 et identifier d’éventuels patterns de comportement et de compétence boursière, par exemple entre classes d’âge (vieux expérimentés vs. jeunes fougueux : intuitivement, je m’attendrais à ce que les premiers tirent mieux parti du cycle boursier tandis les seconds rentrent dans le marché dans la période d’euphorie, précédant la correction : à démontrer…)

Dernière modification par Scipion8 (04/08/2018 18h53)

Mots-clés : détention, pea, portefeuille, statistiques

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#2 03/04/2019 15h07

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La correction du dernier trimestre 2018 n’a pas empêché la poursuite de la remontée du nombre de PEA : 4,76 millions fin décembre 2018 (les statistiques de la Banque de France sont disponibles ici). Naturellement, la correction a néanmoins fait baissé les encours des PEA (85,8 milliards € fin décembre 2018, soit un encours moyen par PEA de 18k€).


Le nombre de PEA-PME continue sa progression : 82 700 fin 2018. La baisse de l’encours illustre bien la saignée de l’an dernier sur les small caps françaises : l’encours a baissé de 200 millions € au dernier trimestre, à 1,12 milliard €, soit un encours moyen par PEA-PME de 13,5k€.


En complément, cette enquête annuelle de la Banque de France sur les PEA et PEA-PME semble intéressante :

1) Seuls 0,8% des PEA sont pleins ou quasi-pleins (versements > 142,5k€). Moins de 5% sont au moins pleins à moitié (versements > 75k€). Les 3/4 des PEA sont remplis à moins de 10% de leur capacité (versements < 15k€).


2) L’écrasante majorité des PEA-PME sont remplis à moins de 10% de leur capacité (versements < 7,5k€). Là encore, seuls 5% des PEA-PME sont remplis au moins à moitié (versements > 37,5k€).


3) Les actions cotées ne constituent que 52% des encours des PEA et 42% des encours des PEA-PME (assez surprenant, pour moi), les OPC représentant 26% et 41% des encours respectifs (surprenant pour les PEA-PME au vu de la rareté des ETF éligibles : peut-être le succès des fonds small caps ?). Sans surprise, le PEA-PME est davantage utilisé pour le non-coté.


4) Les PEA et PEA-PME sont investis à 91% et 97% en titres français (mais je ne suis pas sûr du traitement statistiques des ETF éligibles et des fonds Europe).

PS : Ne me demandez surtout pas pourquoi les résultats de l’enquête annuelle de la Banque de France affichent des nombres de PEA et PEA-PME bien supérieurs à ceux des données de la Banque de France… A moins que j’aie loupé quelque chose, mon explication perso serait assez désobligeante…

Dernière modification par Scipion8 (03/04/2019 15h07)

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[+1]    #3 03/04/2019 19h10

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Scipion8 a écrit :

PS : Ne me demandez surtout pas pourquoi les résultats de l’enquête annuelle de la Banque de France affichent des nombres de PEA et PEA-PME bien supérieurs à ceux des données de la Banque de France… A moins que j’aie loupé quelque chose, mon explication perso serait assez désobligeante…

Dans l’étude que vous mentionnez dans la deuxième partie de votre message (celle-ci, il me semble), il est précisé dans les notes méthodologiques (en bas de la page 4) :

François Villeroy de Galhau a écrit :

Les statistiques sur les PEA et PEA-PME sont établies à partir des résultats d’une enquête annuelle menée par la Banque de France auprès des teneurs de compte titres. Les 26 établissements retenus sur l’échantillon représentent 64 % des encours PEA gérés par les teneurs de compte-conservateurs français, et 69 % des encours PEA-PME. Les chiffres présentés dans les tableaux de résultat de l’enquête ont été extrapolés pour donner une situation représentative (!) du nombre de comptes gérés et de l’encours détenu par l’ensemble des établissements gestionnaires de plan PEA et PEA-PME à partir des encours totaux et du nombre total de PEA et PEA-PME obtenu par une autre collecte statistique de la Banque de France.

Ce qui explique les incohérences entre le tableau présenté à la première page de cette publication et les données disponibles dans les autres études.

Pour information, une compilation récente (mise en ligne le 27/03/2019) des différentes statistiques sur la conservation de titres est disponible sur cette page. Dans le fichier .pdf disponible en bas de page (lien), il est indiqué :

> T4 2016 (colonne J, lignes 45 et 46) : 4 481 692 PEA et 62 762 PEA-PME
> T4 2017 (colonne K, lignes 45 et 46) : 4 238 579 PEA et 70 409 PEA-PME
> T4 2018 (colonne L, lignes 45 et 46) : 4 761 750 PEA et 82 732 PEA-PME

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[+2]    #4 07/04/2019 10h25

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Il me semble que cette étude s’inscrit dans le cadre de cette file de discussion :

Euronext a publié en début d’année 2019 une étude sur l’évolution de l’actionnariat direct dans les sociétés de l’indice CAC 40 et de l’indice SBF 120 (lien). À noter : "seulement" 60 % de l’actionnariat des sociétés du CAC 40 et du SBF 120 a pu être identifié dans cette étude. J’ai été surpris d’apprendre que les investisseurs particuliers font presque jeu égal avec l’État français (80 vs. 83 Milliards d’euros de positions en 2017 sur le SBF 120).

Pour ceux qui préfèrent le journal Les Échos (groupe Les Échos - Le Parisien, filiale de LVMH dont le Groupe Familial Arnault est le principal actionnaire), un article est disponible ici.

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#5 07/04/2019 12h04

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Bonjour !

Ces études sont intéressantes, mais il est dommage que les participations circulaires ne soient pas élucidées. (Entreprise A qui détient 10 % de l’entreprise B,  qui détient 10 % de l’entreprise C,  qui détient 10 % de l’entreprise A).  Seules les participations croisées (à deux) et les auto-participations sot réglementées.

Hors, cela rend virtuelle, voire fictive, une bonne partie de la capitalisation boursière. Surtout lorsqu’on imagine des possessions circulaires verticales (une entreprise qui possèdent une filiale qui possède des ETF physiques, ou des fonds, qui répliquent un indice contenant leur maison-mère…)

Dernière modification par M07 (07/04/2019 12h16)


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