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Encore un krach sur les marchés actions…


L'occasion de renforcer sur les valeurs de qualité

65% - 1097
J'attends le rebond, je revends tt et fini la bourse

2% - 35
Je suis liquide, je suis serein

12% - 202
BX4 depuis les 3800 sur le CAC, je suis riche

2% - 42
Je suis en vacances, je ne vois pas le crack

3% - 65
A fond sur les valeurs de Rdt, miam, miam

14% - 242

#4551 23/10/2018 11h42

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Bonjour tout le monde,

Je suis encore débutant en Bourse, je m’y intéresse depuis un petit moment et j’ai déjà acquis un CTO avec une petite somme dessus, pour me faire la main, mais j’ai vraiment l’impression de ressentir une faiblesse des marchés et une instabilité économique, suis je le seul?

Je cite @nik66 à la page précedente

nik66 a écrit :

A la question : Croyez-vous à une forte baisse des prix des actifs (boursiers et immobiliers) je répondrais sans hésiter oui.

Pourquoi et d’où cela a la plus forte probabilité d’arriver ?
Comme toujours : l’endettement. L’endettement de tous les acteurs économiques bat des records historiques. Il ne tient que grâce à deux choses : on a encore de la croissance mondiale et les banques centrales ont envoyé énormément de liquidités bradées.

La croissance va-t-elle se poursuivre indéfiniment à ce rythme et notamment aux US ? Non. Le cycle de croissance US est anormalement long et artificiellement gonflé par des taux d’interêt longtemps très bas et une reforme fiscale de Trump qui a encore accru les liquidités des entreprises. La FED remonte les taux et l’effet fiscal Trump disparaitra vite. Conclusion : les Etats-Unis vont voir baisser leur croissance à court terme. Cela aura un impact sur les résultats des entreprises et donc les cours de bourse qui devraient décrocher assez violemment, dans le genre de ce que l’on a vu ces derniers jours. Le potentiel baissier est très important aux US. 

Problème : si la croissance baisse, voire si on entre en récession, le nombre d’acteurs qui seront en difficulté pour payer leurs échéances va grossir. On se retrouve dans le scénario de 2008. Les créances quasi irrécouvrables aux US (crédit étudiant, crédit auto…) sont considérables. Vu les niveaux d’endettement, on se demande ce que l’on pourra faire pour sauver le système…
Beaucoup de gens se sont surendettés pour acheter de l’immobilier. Pourront-ils tous continuer à payer leurs échéances lorsque la conjoncture se retournera ? Si le chômage repart, les locataires, déjà en situation fragiles, vont se paupériser et le nombre d’impayés croitra. On risque fort d’avoir alors une pression vendeuse sur l’immobilier et des baisses de prix (attendus depuis longtemps) qui aggravera encore la situation des propriétaires. Dans un contexte de hausse continu des taxes, la rentabilité réelle de l’immobilier est déjà très basse. Comment rembourseront alors les propriétaires ?

Pensez vous qu’il serait préférable d’acquérir un peu d’or / d’argent histoire d’augmenter le % de matières première ?

@nik66 : Vous qui faites de l’analyse graphique, ne pensez vous pas que la cassure du point pivot monthly a 5200 soit un signal de correction prévisible depuis quelques semaines?

Dernière modification par michaelstaudi (23/10/2018 11h52)

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[+1]    #4552 23/10/2018 11h48

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nik66 a écrit :

Je suis en effet en réflexion depuis 2 à 3 ans car j’observe (comme bcp d’autre, je n’ai rien de bien original) une accumulation qui me semble historique de profonds déséquilibres politiques, sociaux, économiques et financiers.

Toute la question est : ces déséquilibres se sont-ils aggravés, ou bien est-ce votre intérêt pour ces sujets qui est devenu plus important ?

Je m’intéressais beaucoup à ces sujets également, mais je m’en suis un peu éloigné, car il est très difficile d’avoir un avis objectif et c’est frustrant. Plus on s’y intéresse, plus on voit une grande montagne de problèmes ; mais est-ce que ça veut dire que la montagne est plus grande qu’avant, ou seulement qu’à force de regarder on en voit toujours plus ?

L’autre problème évident, c’est de savoir à partir de quand ça s’écroule. Tout le système est instable, peut-être bien, mais ça fait si longtemps qu’il tient en équilibre…

Se pose aussi la question de l’aspect collectif et auto-réalisateur. S’il n’y a que peu de personnes pour regarder la montagne de problèmes, il y a peu de chances que ça se transforme en krach. S’il y a beaucoup de monde qui regarde la montagne, tout le monde va vendre et le krach va avoir lieu. En ce moment, je trouve qu’il y a beaucoup d’articles de presse à ce sujet ; un peu trop peut-être…

Mais je tiens à rassurer tout le monde : le krach boursier ne peut pas être pour maintenant, puisqu’il est pour 2020. Ca nous fait plus d’un an garanti sans krach, c’est précieux ! wink
Et c’est Nouriel Roubini alias Dr Doom qui le dit et c’est pas n’importe qui ! Qui est cet économiste qui prédit un krach économique en 2020? - L’Express L’Expansion

Dernière modification par Bernard2K (23/10/2018 12h13)


Ce qu'il y a de bien avec les vacances, c'est que ça donne du temps pour travailler.

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#4553 23/10/2018 12h21

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yihk a écrit :

L’indice des prix de l’immobilier devrait donc inclure les loyers !

Mauvaise foi totale…

yihk a écrit :

Il ne s’agit pas de sur ou sous valoriser mais de bien valoriser.

Oui … donc quand je parle des problématiques de sous-valorisation ou de sur-valorisation, ce n’est pas dans le but de "bien valoriser" selon vous ?

yihk a écrit :

Une entreprise qui distribue des dividendes sort du cash donc perd de la valeur

Absolument, et quand une entreprise fait des FCF elle obtient du cash et gagne donc de la valeur (pas forcément en per-share cela dit), ce qui peut lui permettre (pas forcément) de payer des dividendes…

C’est génial tout ça mais le problème c’est que vous voulez interpréter l’historique d’un indice (le cac40) avec une méthodologie qui va enlever la richesse créée dans certains cas (les dividendes) et la conserver dans d’autres cas (les FCF hors-dividendes et les augmentations de capital).


Par conséquent cela vous donnera une interprétation erronée de la valorisation de l’indice. Vous pensez pouvoir comparer le CAC40 de 2018 avec celui de 2007 parce que vous avez enlevé les dividendes mais en réalité de la richesse a également été créé pour l’actionnaire hors-dividende en 11 ans et cela rend votre comparaison fausse.

Il y a deux solutions :
1) Soit on ajoute toute la richesse créée pour l’indice sur la période (dividendes + FCF hors-dividendes + augmentations de capital…) et on compare en connaissance de cause (ça serait le cas d’un CAC40 dividendes réinvestis)
2) Soit on enlève toute la richesse créée pour l’indice sur la période : les dividendes mais aussi les FCF hors-dividende et les augmentations de capital… et à ce moment on peut également comparer en connaissance de cause

Mais l’entre-deux que vous proposez n’est pas pertinent selon moi…

Dernière modification par Lazard (23/10/2018 12h22)

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#4554 23/10/2018 12h34

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Je suis assez en phase avec les analyses de nik66, bien que ne pratiquant pas vraiment l’analyse technique. De nombreux gérants que je suis à travers leurs blogs ou autres identifient les mêmes seuils, et il est bon de garder à l’esprit que la gestion algorithmique qui domine aujourd’hui le marché s’appuie  sur l’analyse technique, lorsque certains seuils sont cassés, les ordres de vente se déclenchent.
Après il y a évidemment des raisons fondamentales qui ont également été mentionnées sur cette file :
- le pic de croissance qui semble derrière nous
- la fin du cycle de hausse des profits (on peut l’observer dans les résultats d’entreprises)
- la hausse du coût de l’argent lié aux hausses de taux de la FED qui rend entre autres les rachats d’actions plus onéreux, mais également le crédit et l’investissement.
- Le ralentissement des injections de liquidités de la part de certaines banques centrales, FED et BCE.
- la "bulle de la dette" absolument sans équivalent dans l’histoire récente (il faut remonter à la fin de la seconde guerre mondiale pour trouver des niveaux équivalents) de plus en plus problématique.
- La situation financière des émergents dont la dette est libellée en dollars
- les niveaux de valorisation qui ne sont plus soutenables en période de fin de cycle et de hausse obligataire
On a donc une conjonction du ralentissement de la croissance mondiale, et donc une baisse des profits attendus, des valorisations très élevées, une diminution de la liquidité, un renchérissement du coût de l’argent…
Cela dit, rien ne dit qu’on va assister à un véritable krach avec une plongée des indices de 40%. Comme signalé par Nik66, une simple "correction" avec un retour sur des valorisations plus raisonnables pourrait aussi bien faire revenir les acheteurs.
Après, le véritable problème de fonds, c’est celui de la dette, et particulièrement de la dette publique, dans un contexte de renchérissement du coût du crédit, et là, la situation est très très problématique puisque rien n’a été réglé depuis 2008…

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#4555 23/10/2018 12h48

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Lazard a écrit :

yihk a écrit :

L’indice des prix de l’immobilier devrait donc inclure les loyers !

Mauvaise foi totale…

Propos insultant, mais à défaut d’argument …

Vous confondez valorisation (cac nu) et création de richesse (cac TR)


L'ombre du zèbre n'a pas de rayure.

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#4556 23/10/2018 12h57

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@Yihk

Il n’y aucune insulte… Je dit que c’est de la mauvaise foi car la méthodologie du cac 40 est une exception plutôt qu’une règle dans les indices et vous le savez bien

Dernière modification par Lazard (23/10/2018 12h58)

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[+9]    #4557 23/10/2018 18h05

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Quelques réflexions générales :

1) La dette d’un agent économique, c’est l’actif d’un autre. C’est une évidence, mais il faut la rappeler : la hausse de la dette mondiale est le reflet de l’enrichissement sans précédent des prêteurs. La dette en elle-même n’est pas mauvaise, ni même dangereuse : c’est son éventuel excès en rapport avec la solvabilité des emprunteurs qui l’est. La question n’est donc pas sur le niveau de la dette, mais sur sa soutenabilité. Il faut donc comparer les niveaux de dette des différents types d’acteurs avec leur capacité à rembourser, elle-même liée à la croissance structurelle des économies. L’argent emprunté a-t-il été investi dans des projets créateurs de richesse (= TRI suffisant), ou à fonds perdus ? Cela fait toute la différence.

2) La capacité des Etats à rembourser leur dette dépend en partie de leur capacité à taxer. Depuis 10 ans, le taux de taxation moyen (en % du PIB) dans l’OCDE n’a augmenté que légèrement. Donc la capacité à taxer davantage dans l’OCDE paraît suffisante. Mais il y a de grandes variations entre pays : en France, depuis 10 ans, l’Etat (et ses démembrements) ont taxé davantage les agents économiques, et le taux de taxation est très élevé en comparaison internationale (2e dans l’OCDE après le Danemark). Cela suggère qu’en France l’Etat aura du mal à taxer davantage en cas de difficultés à rembourser la dette, sauf consensus social (pas impossible).


3) La capacité des Etats à rembourser leur dette dépend aussi du niveau de la dette (en proportion du GDP). Sur ce critère, effectivement on peut se poser des questions, car le niveau moyen de la dette publique a nettement augmenté dans l’OCDE ces 10 dernières années. Là aussi, la France est très mauvaise élève.


4) En cas de dette publique insoutenable, il y a 4 solutions : (i) austérité, (ii) inflation, (iii) monétisation, ou (iv) défaut. Il s’agit d’un choix politique pour tout pays confronté à cette situation :

- Les agents économiques endettés auront tendance à vouloir de l’inflation pour dégonfler leur dette, alors que les agents économiques prêteurs (par exemple les rentiers) auront tendance à vouloir maintenir une inflation basse. Dans la zone euro, l’objectif de maintenir l’inflation en-dessous de 2% a été sanctuarisé dans les Statuts de la BCE ; compte-tenu du point de vue allemand et du vieillissement de la population européenne, je ne pense pas qu’il sera remis en cause.

- Un défaut aurait des conséquences encore plus catastrophiques pour les épargnants (et nous vivons dans des démocraties d’épargnants, qui votent beaucoup plus que les pauvres). La dette publique française est d’abord détenue (directement ou indirectement) par les ménages français. Et c’est de plus en plus le cas pour la dette italienne ou espagnole - du fait du retrait des investisseurs étrangers ces 10 dernières années. Donc je ne crois pas qu’un défaut serait politiquement tenable.

- Il reste donc l’austérité (évidemment la solution raisonnable, pour des Etats obèses comme chez nous) ou la monétisation (c’est-à-dire l’achat de la dette publique par la banque centrale, dont la puissance de feu est par définition illimitée). Bien sûr le financement des Etats par la BCE est interdit par ses statuts. Mais en cas de crise majeure dans la zone euro (remettant en cause son existence), perso je crois que la solution choisie sera une combinaison d’austérité et de politique monétaire non-conventionnelle reposant largement sur des achats de dette souveraine (les achats de la BCE étant conditionnés aux efforts d’austérité par les Etats). La variable d’ajustement dans un tel scénario serait l’euro, qui devrait se déprécier. (C’est un scénario catastrophe, hein, auquel je ne crois pas - c’est juste pour dire qu’à mon avis, il n’y aura jamais de défaut souverain pour la France.)

5) La zone euro est une construction politique - les vrais risques pour son existence sont politiques et non pas économiques. Même en cas de situation économique grave (comme pour la Grèce depuis 2011), on peut toujours trouver des solutions, passant notamment par la BCE et le FMI. Les 2 ont une très grande puissance de feu. Mais ces institutions ne peuvent agir efficacement que si les Etats bénéficiaires démontrent une volonté politique de coopérer (passant notamment par l’austérité, mais pas seulement). Perso je crois que même si c’est parfois difficile (par exemple la Grèce), les peuples et leurs dirigeants voudront toujours éviter la catastrophe. En Europe, on finira toujours par accoucher (difficilement) de compromis politiques permettant de trouver des solutions (idem pour le Brexit), parce qu’on a passé la première moitié du 20e siècle à essayer d’autres approches pour régler les problèmes et malgré la bêtise contemporaine, le populisme, la xénophobie etc., on ne veut pas y retourner.

6) Le vieillissement de la population est un phénomène mondial avec des conséquences politiques et économiques majeures. Ce vieillissement devrait rendre les sociétés structurellement plus conservatrices et hostiles à l’inflation. C’est une des raisons pour laquelle je ne crois pas du tout à un retour de l’inflation ; au contraire la déflation me semble le risque principal du point de vue économique (un scénario à la japonaise).

7) La conflictualité dans le monde n’a jamais été aussi basse. Penser que les menaces n’ont jamais été aussi grandes, que le monde est ravagé par des conflits, que nos sociétés sont en péril, ça fait vendre du papier, mais c’est juste faux. D’année en année, les conflits mondiaux font de moins en moins de victimes (même si c’est bien sûr toujours trop) ; les victimes sont essentiellement concentrées dans 3-4 pays. Il faut rappeler que l’état prolongé de paix dans lequel nous vivons depuis 1945 (je ne parle pas des conflits localisés ni du terrorisme occasionnel) est historiquement exceptionnel. Le "doux commerce" de Montesquieu fait son effet : malgré les rodomontades d’un Trump ou d’un Poutine, nul n’a intérêt à un conflit : ni les USA, ni la Russie, ni la Chine, ni l’Europe. Ni surtout les épargnants vieillissants qui décident de qui détient le pouvoir, et qui souhaitent une prospérité paisible. Tout le monde a intérêt économiquement à s’entendre, donc c’est inévitablement ce qui arrive politiquement.

8) Le QE a des effets persistants. Les banquiers centraux débattent pour savoir si le QE agit davantage via les flux d’achat ou via les stocks accumulés par les banques centrales. Les 2 sont sans doute pertinents. Perso, je pense que "l’effet stock" du QE est important, notamment car l’effet d’éviction de ces stocks continue de jouer bien après la fin des achats par la banque centrale : les obligations souveraines achetées massivement par les banques centrales ne sont simplement pas disponibles pour les investisseurs privés, donc même quand ils voudront réduire leur risque (vendre les actions et acheter les obligations souveraines étant le pattern habituel), ils devront conserver des actifs risqués.

9) Les PER avancés (calculés sur les profits prévus) ont déjà bien baissé en Europe. Il y a un effet ciseaux important : baisse des cours + hausse continue des profits (même si ça tend à ralentir). Cela a déjà ramené les PER avancés sur les plus bas niveaux depuis 5 ans, et en-dessous de la moyenne de long-terme ! Bien sûr le marché anticipe une conjoncture économique plus difficile et/ou des risques politiques dans la zone euro. Mais pour un investisseur (i) de long-terme, (ii) optimiste sur l’avenir de la zone euro et (iii) avec la capacité (psychologique et financière) d’absorber les chocs, les marchés européens me semblent déjà revenus à des niveaux d’achat.

Mes conclusions pour l’investissement :
- Les prophètes de malheur auront tort, comme d’habitude.
- Dans la zone euro, il y a bien un risque politique, mais on finira toujours par trouver des solutions.
- Les effets persistants du QE devraient amortir le choc.
- Le fait que les PER avancés européens soient déjà revenus à des niveaux historiquement raisonnables rend un krach majeur (-30/-40%) improbable à mon sens, hors catastrophe politique.
- Dans une logique de long-terme, je continue à acheter régulièrement des actions européennes, américaines et chinoises, en cohérence avec cette vision optimiste.
- Toutefois j’évite ou sous-pondère les secteurs qui devraient souffrir de la dégration possible à court-terme de la conjoncture (cycliques, bancaires, construction).

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#4558 23/10/2018 18h22

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Scipion8, quelle différence faites vous entre la monétisation et l’inflation ?

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#4559 23/10/2018 18h39

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@Charles : Si les achats de dette publique par la banque centrale permettent à l’Etat de s’endetter toujours davantage, alors la monétisation est inflationniste, car : MV = PT

Quand la banque centrale achète de la dette, elle remplace des actifs (les obligations souveraines) par du cash dans les bilans des agents économiques, donc la masse monétaire (M) augmente. A vélocité de la monnaie constante (V), les prix (P) et l’activité économique (T) doivent alors augmenter = inflation.

Mais si la monétisation de la dette publique s’accompagne d’un effort d’austérité, la hausse de l’inflation à l’instant T ne devrait pas s’ancrer dans les anticipations de prix. D’une part parce que la baisse des dépenses publiques fera baisser la demande globale, donc l’inflation. D’autre part parce que les agents économiques vont intégrer que les achats de la banque centrale vont peu à peu diminuer (il y aura de moins en moins de dette publique nouvelle à acheter). C’est pour cela que la banque centrale a besoin d’engagements clairs de l’Etat bénéficiaire sur l’austérité.

(Le danger avec l’inflation c’est quand elle s’ancre dans les anticipations des agents économiques, puisqu’alors elles deviennent auto-alimentées : l’entreprise répercute la hausse des prix attendue sur ses clients, ses fournisseurs la répercutent sur elle, ses employés demandent des hausses de salaires etc. Mais si on contient les anticipations c’est OK. Même principe avec la déflation.)

Par ailleurs, si on pense (comme moi) que nous sommes dans un environnement structurellement déflationniste (vieillissement + mondialisation + mutations technologiques), alors on peut considérer que le risque inflationniste de la monétisation de la dette publique devrait être limité, puisqu’équilibré par ces forces déflationnistes. Cf. le Japon, où la banque centrale achète massivement des titres publics sans conséquence inflationniste depuis des décennies (même si le Japon est un cas extrême de risque déflationniste).

Dernière modification par Scipion8 (23/10/2018 18h40)

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#4560 23/10/2018 19h13

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"Le passif de l’un est l’actif de l’autre".

J’ai une question idiote:

La BCE rachète des dettes souveraines dans le cadre de son QE.
Les actionnaires de la BCE sont les banques nationales européennes.
La banque de France est la propriété de la France.

Ainsi, à proportion congrue après le mélange européen, le passif de la France est l’actif de la France ?

Dernière modification par Mi345 (23/10/2018 19h14)

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#4561 23/10/2018 19h55

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Scipion8 a écrit :

le populisme, la xénophobie etc., on ne veut pas y retourner.

J’espère que vous aurez raison. Mais ce n’est pas certain si les peuples y sont poussés:



Le graph vient du dernier livre de Ray Dalio mais il circule un peu partout sur internet.

Dernière modification par zeboulon (23/10/2018 19h56)


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#4562 23/10/2018 20h32

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Bonsoir

Scipion8 a écrit :

en France … le taux de taxation est très élevé en comparaison internationale (2e dans l’OCDE après le Danemark)

La France avait déjà dépassé le Danemark en 2016 (voir article_Legifiscal ). En début 2018, les prélèvements sociaux ont augmenté de 11 %  (de 15,5 % à 17,2 %). Sans oublier les hausses des taxes sur les carburants, sur les impôts locaux, etc.  La France a donc conforté sa 1ère place.

Dernière modification par M07 (23/10/2018 20h33)


M07

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[+1]    #4563 23/10/2018 20h33

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@Mi345 : Oui, on peut dire que dans une certaine mesure "le passif de la France est l’actif de la France", avec pas mal de nuances :

1) Dans le cadre du QE de la BCE (plus précisément : de l’Eurosystème = BCE + Banques Centrales Nationales (BCN)), les achats de dette souveraine sont alloués par pays selon la clef de répartition du capital de la BCE. La Banque de France détient 14,18% du capital de la BCE, donc 14,18% des achats de dette souveraine par le QE ont été faits sur les titres de dette souveraine française.

2) Il y a partage des risques (risk-sharing) entre les BCNs sur le portefeuille de QE. Donc si le Portugal fait un jour défaut sur sa dette publique, les pertes associées seront réparties entre toutes les BCNs selon la clef de répartition du capital de la BCE (donc 14,18% des pertes iront à la Banque de France), et non concentrées sur la seule Banco de Portugal.

3) Les Etats ne sont pas toujours les seuls actionnaires / propriétaires de la banque centrale. Voir par exemple les actionnaires de la Banca d’Italia. Néanmoins, les règles nationales de distribution des dividendes des banques centrales ne reflètent pas nécessairement la répartition du capital. Par exemple en Suisse, les dividendes versés aux actionnaires (privés) sont limités par la loi.

4) De façon générale, la loi définit les règles de distribution des dividendes de la banque centrale. L’Etat français reçoit chaque année des dividendes de la Banque de France, donc les éventuels gains faits par la Banque de France sur ses différents portefeuilles (politique monétaire, clientèle, investissements) alimentent indirectement l’Etat français. Donc une partie (14,18% * pourcentage de distribution de la BdF) des profits faits sur l’achat de titres français par l’Eurosystème va bien à l’Etat français.

5) La monétisation de la dette publique (l’achat par la banque centrale de la dette de l’Etat) a quelque chose de miraculeux, puisque la banque centrale a une puissance de feu illimitée en devise nationale… C’est ce "miracle" qui suscite les propositions de politiciens, comme M. Mélenchon, d’une monétisation massive de la dette publique.

6) … mais le prix à payer est normalement une perte de crédibilité de la banque centrale et une spirale inflationniste destructrice. Si la banque centrale "fait marcher la planche à billets" pour acheter sans limites ni conditions la dette publique, la masse monétaire explose, et l’inflation aussi (MV=PT). La monnaie se déprécie (simple effet du jeu de l’offre et de la demande), l’activité économique souffre, les ménages se paupérisent.

7) Toutefois un environnement déflationniste et un cadre de conditionnalité pour les Etats (= engagement sur l’austérité) pourraient créer les conditions pour une monétisation "contrôlée", en cas de crise majeure sur la dette. Ce n’est pas bien pour une banque centrale de faire ça, hein, et c’est dangereux. C’est en gros la critique allemande des programmes quantitatifs lde la BCE : ces critiques considèrent que sous couvert de politique monétaire non-conventionnelle (le QE), il s’agit d’une monétisation cachée des dettes souveraines, et une manipulation à la baisse des rendements obligataires souverains, pour aider les Etats endettés. Je suis favorable au QE (sur lequel j’ai travaillé), sans lequel nous serions en déflation, mais cette critique n’est pas non plus entièrement dénuée de vérité.

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[+1]    #4564 23/10/2018 20h36

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@Scipion8
Le rachat de dette publique est interdit à la BCE, et pourtant elle le pratique depuis 2015. Plus de 2200 milliards d’euros de rachats de dettes sur les marchés, à 80% de la dette souveraine, mais aussi des obligations d’entreprises, chiffres tirés de cet article :
Pourquoi la BCE dépense des milliards chaque mois sur les marchés ?
Ce programme de rachats est en train de s’éteindre progressivement pour se terminer en 2019, il me semble, ce qui n’augure rien de bon pour les taux souverains, on le voit avec les taux italiens en ce moment.
Cette monétisation reprendra à mon avis dés que la situation menacera de déraper avec l’Italie, le système bancaire ne pouvant se permettre un défaut italien. Il est à noter que cette politique de la planche à billet est menée  par le Japon depuis les années 1990 sans retombée négative pour le Yen, c’est à dire sans inflation. Pourtant, avec 240% d’endettement public le Japon est recordman du monde. Concrètement, l’exemple japonais montre qu’il s’agit d’un système de Ponzi avec la BoJ en acheteur de dernier recours, la dette japonaise ne sera jamais remboursée, il s’agit simplement de faire "rouler"  les intérêts.
Concernant la "solution" de l’austérité, cela ne marche pas, l’exemple Grec parmi d’autres l’a bien montré. Si vous réduisez le multiplicateur budgétaire cela provoque une contraction économique.
On peut également mettre en perspective le déficit budgétaire US de cette année qui va frôler les 4%, ce dont personne ne parle et qui ne semble là non plus, poser  problème à personne. Là encore pourtant, la dette US ne sera jamais remboursée. Il faut ainsi se rendre compte que dans de nombreuses économies avancées, Japon, US, France, Italie, etc… la dette ajoutée chaque année n’assure pas une croissance économique du PIB équivalente et rend ainsi le remboursement impossible. Dans ce contexte je ne vois pas comment les banques centrales pourraient poursuivre leurs politiques de normalisation, à moins de provoquer une crise financière majeure…

Mi345 a écrit :

"Le passif de l’un est l’actif de l’autre".

J’ai une question idiote:

La BCE rachète des dettes souveraines dans le cadre de son QE.
Les actionnaires de la BCE sont les banques nationales européennes.
La banque de France est la propriété de la France.

Ainsi, à proportion congrue après le mélange européen, le passif de la France est l’actif de la France ?

Il y a un solde intra européen au niveau des banques centrales de la zone euro, le solde Target2, du nom du système de règlement inter banques centrales de la zone euro.
Si on laisse de côté le cas des rachats d’actifs de la BCE (la banque centrale des banques centrales de la zone euro), on observe au niveau de la zone euro que les actifs sont très majoritairement détenus par la Bundesbank, près de 900 milliards d’euros d’actifs provenant très majoritairement des pays du sud de la zone, Italie, Espagne, Portugal, Grèce, France…

Dernière modification par Juillet (23/10/2018 21h06)

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#4565 23/10/2018 21h07

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Bonsoir !

Juillet a écrit :

avec 240% d’endettement public le Japon est recordman du monde

AMHA, le principal souci, c’est la Chine, dont la dette a atteint 250 % du PIB. Mais avec un PIB très élevé, cela fait une dette gigantesque.

Voir : dette_Chine


M07

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#4566 23/10/2018 22h00

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Vraiment impressionnant Scipion8 vos réponses sont tellement détaillés, chapeau, sérieusement

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#4567 23/10/2018 22h13

Banni
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Bonsoir,

Merci aux collègues pour leurs contributions éminentes et étayées sur la politique monétaire et ses canaux de transmission ; pour autant le modeste boursicoteur que je suis s’en tient à ce constat simpliste mais avéré : quand les taux montent, la bourse baisse, ce qui se vérifie à nouveau cette année. On ajoute à ce tour de vis de la fed la tragi-comédie italienne et nous nous retrouvons ce jour au point bas de l’année sous la barre des 5000 points pour le CAC ; je paume ce jour près de 6% sur mon portefeuille en YTD et je ne dois pas être le plus à plaindre.

Avec 10% de baisse en 3 semaines, on ne peut évoquer un krach mais tout de même une sévère correction. Lors de la précédente chute des marchés en février, j’avais évoqué une simple encoche dans une tendance haussière, mais j’estime désormais que le mal est plus profond et que les basses eaux pourraient se prolonger encore quelques temps.

Le gros de la baisse des marchés est sans doute derrière nous, mais il est illusoire d’espérer une vive reprise tant que l’on y verra pas plus clair sur l’évolution des taux aux Etats-Unis, un resserrement trop marqué pouvant avoir des effets dévastateurs sur les actions ; c’est là le point central et la question italienne est à mon sens secondaire.

Le plus vraisemblable est donc que les marchés vont continuer à végéter plus ou moins jusqu’à la prochaine annonce de la fed en décembre prochain ; nous pourrions de ce fait tutoyer les 4600 4700 points sur la CAC à cette même échéance. En d’autres termes, les marchés vont baisser moins vite mais sans doute enregistrer encore quelques pertes. Je serais en revanche surpris si on venait à passer sous les 4500 points.

Tout aussi illusoire me semble être la perspective d’un éventuel rallye de Noël ; au contraire, les gérants vont nettoyer leurs portefeuilles et se débarrasser des titres ayant le plus baissé, qu’il serait mal vu d’avoir encore en portefeuille le 31 décembre.

A l’appui de ces prévisions certes bien fragiles, je préfère conserver mes liquidités et ne commencerai à me replacer que dans seconde quinzaine de décembre dans le meilleur des cas.

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#4568 23/10/2018 22h26

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C’est sans doute sage, ô bon camarade capitaliste. Même si j’ai pour ma part commencé à renforcer légèrement plusieurs des lignes de mon portefeuille.

stokes a écrit :

Avec 10% de baisse en 3 semaines, on ne peut évoquer un krach mais tout de même une sévère correction.

Une correction, peut-être.

Je pense cependant qu’elle n’est pour l’instant guère sévère au regard de la prolongation du maintien des indices par les injections de liquidités des banques centrales au cours des années écoulées.

Le potentiel de baisse me semble encore significatif.

Très significatif.

Mais pour ce que vaut mon avis… (pas grand chose, et j’en suis parfaitement conscient).

Dernière modification par Ours (23/10/2018 22h33)

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#4569 23/10/2018 22h29

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Scipion8

un grand m.erci pour vos explications qui sont un e lumière pour nous !

content de voir une personne comme vous ici, vous renforcez la qualité (déja tres haute) de ce forum.

au plaisir d’apprendre et comprendre de vous ….

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#4570 23/10/2018 22h51

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Et bien pour moi, trop de monde conserve des cartouches en réserve pour qu’il puisse y avoir un krach dans un avenir proche.

Les infos économico-politico-financières du moment sont trop en berne pour surprendre qui que ce soit. Qui peut, en toute honnêteté, en être resté au "tout va bien, tout va pour le mieux, rien ne peut nous arriver" ? C’est quand même le principe de survenue d’un krach.
L’Italie n’est pas vraiment une surprise. Les annonces de Trump, qu’elle qu’elle soient, n’en sont plus vraiment non plus. Les affaires liées à l’Arabie Saoudite sont tellement grosses que ça ne peut que finir par se tasser (ou pas, mais sans vraie surprise économique).

Que la croissance ralentisse, que certains secteurs de retournent, cela ne surprendra pas grand monde. Les marchés peuvent encore (et sûrement) corriger, dans une sinistrose passagère. Mais dans l’état actuel des choses je ne vois pas arriver de krach. Sa survenue est tellement grosse et attendue qu’elle ne peut qu’être retardée pendant encore un certain temps.

Partant de là, comme finalement je n’ai pas la moindre idée d’où seront les marchés dans les mois à venir… je continue mes investissements. Je profite de l’immobilier Quina déjà fortement baissé. Je vais surement en profiter aussi pour faire quelques renforcements dans la construction (sur de belles boîtes) qui ont clairement baissé ces temps-ci. Par contre, je ne sais pas pourquoi, je ne suis pas trop attiré pour le moment par l’automobile. Je n’ai même pas d’envie particulière de renforcer Michelin… allez comprendre… J’aime me contredire moi-même.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.


le Petit Actionnaire - Suivi de mes investissements dans les dividendes et Éducation financière.

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#4571 23/10/2018 23h32

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M07 a écrit :

Bonsoir !

Juillet a écrit :

avec 240% d’endettement public le Japon est recordman du monde

AMHA, le principal souci, c’est la Chine, dont la dette a atteint 250 % du PIB. Mais avec un PIB très élevé, cela fait une dette gigantesque.

Voir : dette_Chine

Chine en % de PIB:
La dette publique + privée est de 250%
La dette publique brute est de 22%
La dette publique nette extérieure, tenant compte des réserves de changes et d’or, est négative. La Chine est un des grand créancier du monde.

France en % de PIB:
La dette publique + privée est de 225%
La dette publique brute est de 98%
La dette publique nette est de 79%

La situation de la dette chinoise me semble plus enviable; La dette des uns est l’actif des autres, il faut identifier si la dette est intérieure au pays et si cette dette est émise dans sa propre devise.

Sources :  (1) (2) (3)

Dernière modification par Mi345 (23/10/2018 23h42)

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#4572 23/10/2018 23h52

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Scipion8 a écrit :

- Le fait que les PER avancés européens soient déjà revenus à des niveaux historiquement raisonnables rend un krach majeur (-30/-40%) improbable à mon sens, hors catastrophe politique.

A PER constant, si les Earning per Share sont révisés à la baisse par les analystes (on achète le futur), la chute peut être rude aussi.

En Europe, les PER sont au plus bas mais comparé à d’autres marchés, il y a encore de la marge.


L’historique du PER du MSCI Europe (en équipondérant les secteurs) versus MSCI US montre que le marché Europe est moins cher mais, il n’y a pas tant de décote que ça.


L’analyse des flux n’est pas bon pour l’Europe depuis 6 mois. Les flux font/repartent aux US (et à mon avis pas forcément en actions; surement en cash). Mais surtout, l’afflux d’argent dans les fonds depuis 2 ans est positif (beaucoup de flux suite à l’élection de Macron). Est-ce qu’il y encore des outflows à prévoir et donc plus de baisse ? Flight-to-quality vers les taux encore plus prononcé à prévoir ?


On peut dire que le ROE moyen zone € et US sont plus ou moins le même par contre le rendement de rachat d’action n’est pas le même. (share buybacks yield).
En Europe, on préfère les voix traditionnelles pour rémunérer l’actionnaire via la distribution de dividendes, alors qu’US, c’est connu, ils aiment les deux. Les rachats alors constituent probablement un meilleur soutien pour les actions pendant les périodes de baisse de confiance des investisseurs, et donc baisse de marché. On peut imaginer donc une résistance moins grande des valeurs €.


Je n’ai pas les chiffres pour l’Europe, mais pour les US (aux niveaux actuels en plus !), les annonces de rachats d’actions sont tout aussi fortes (surtout la tech, les financières et la santé).


Tout ça pour dire, comme les autres arguments sur ce sujet ici, l’Europe a encore de la marge dans la baisse; et j’ajouterai, comparé aux US.

Dernière modification par niceday (23/10/2018 23h55)

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#4573 24/10/2018 03h55

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Scipion8 a écrit :

Mes conclusions pour l’investissement :
- Les prophètes de malheur auront tort, comme d’habitude.
- Dans la zone euro, il y a bien un risque politique, mais on finira toujours par trouver des solutions.
- Les effets persistants du QE devraient amortir le choc.
- Le fait que les PER avancés européens soient déjà revenus à des niveaux historiquement raisonnables rend un krach majeur (-30/-40%) improbable à mon sens, hors catastrophe politique.
- Dans une logique de long-terme, je continue à acheter régulièrement des actions européennes, américaines et chinoises, en cohérence avec cette vision optimiste.

Votre post est intéressant et apporte des éléments de réflexion. Il me semble toutefois que cela suscite qqs pbs. Votre analyse est uniquement rationnelle et choisit d’emblée un biais optimiste assumé. Cela me semble problématique. Les décisions des hommes, l’histoire l’a prouvé tant de fois, sont tellement souvent irrationnelles… C’est ce que Keynes (investisseur avisé) appelaient, de manière très juste je crois, nos "esprits animaux".

"Les prophètes de malheur auront tort, comme d’habitude". Oh la… L’histoire a été tant et tant de fois tragique, comment peut-on écrire cela… ? Cette affirmation n’est, hélas, pas vérifiée par les faits, des années 1930 aux années 2000, notre histoire (même récente) n’est vraiment pas un long fleuve tranquille.
"Dans la zone euro, il y a bien un risque politique, mais on finira toujours par trouver des solutions". C’est encore un biais positif par principe. Là aussi l’histoire amène à plus de prudence. Combien d’union, d’alliances et même de monnaies passées sont aujourd’hui dans les cimetières de l’histoire ? L’UE et la zone euro ne peuvent pas être considérées comme éternelle par principe, et surtout pas en ce moment.
"Les effets persistants du QE devraient amortir le choc". Je crois que le QE a surtout acheté du temps et donné de l’espoir. Une sorte d’opium. Aujourd’hui le bilan est plus de déséquilibres et de dettes. Si les tensions ne se résolvent pas, il trouvera sa limite.
"Les PER avancés européens sont raisonnables". C’est très délicat à manipuler. Les PER reflètent d’abord le passé. Au moindre retournement ces PER se renchérissent fortement et on constate a posteriori qu’ils étaient très élevés.
"je continue à acheter en cohérence avec cette vision optimiste." C’est pour moi la fragilité de l’analyse : choisir un biais optimiste. Il serait également problématique de prendre un biais pessimiste. Il faut essayer d’être ni l’un, ni l’autre et tendre à une analyse froide des faits. Il faut admettre malheureusement que les faits actuels inclinent peu vers l’optimisme.

Je crois que votre analyse très rationnels des faits sous-estime trop les facteurs politiques et émotionnels. Or ceux-ci, toujours décisifs, sont à des points de tension très élevés. Qui vous dit que le gouvernement italien n’ira pas au clash avec Bruxelles ? C’est précisément cela qui fait baisser les marchés ces jours-ci et je crois que les opérateurs ont bien raison d’être inquiets car la réponse, à l’image d’un Salvini, est imprévisible.

Moi qui observe la construction européenne depuis plusieurs décennies, je n’ai fait que constater son progressif délitement. A des sentiments pro-européen très forts en Europe dans les années 80 et 90 ont succédé un euro-scepticisme et même une europhobie grandissante dans un nombre croissant de pays européens. Pour avoir suivi la crise grecque de près, j’ai été stupéfait de constater à quel point la solidarité entre Européens avaient reculé, les débats ont été d’une telle violence… L’Europe est dans une crise politique majeure, avec un nombre croissant de dirigeants qui s’affiche comme hostile. La position du "groupe de Visegrad" inquiète. Voir l’Italie tenir de telles positions, pays pourtant au coeur du projet européen, en dit très long sur la profondeur du malaise et doit inquiéter au plus haut point.

L’analyse de Stiglitz (entre autre) sur l’inévitable éclatement, à terme, de la zone euro, est puissante et ne peut pas être balayée d’un revers de la main. Au contraire même, les problèmes ne se réglant pas, elle a pris de la pertinence ces dernières années. Alors que tous les indicateurs politiques et sociaux (la montée des inégalités qui minent également toute action politique et le projet européen) virent au rouge en Europe, comment prendre une position par principe optimiste ? Tout cela me semble bien dangereux. Nous sommes passés tout près d’une crise majeure avec la Grèce, j’avais déjà eu l’occasion de dire ici mes inquiétudes à ce sujet. Avec l’Italie, c’est bcp plus grave si la crise ne se résout pas vite et bien. C’est bien le projet européen qui joue sa peau ici.

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[+4]    #4574 24/10/2018 09h23

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Quelques commentaires en réponse aux dernières interventions de Nik66, Juillet, Zeboulon, Stokes, Niceday et Neo45 - certains points s’éloignent du sujet de la file et traduisent évidemment mes perceptions et opinions politiques (mais ces digressions sont dans l’ADN de cette file depuis son origine…) :

1) L’Europe est une famille. Dans une famille, on se jalouse, on se dispute, on s’engueule, on fait des drames - mais (en général) on ne s’entretue pas. L’Europe est une famille où les parents (la France et l’Allemagne) prennent la plupart des décisions. Pour les grandes décisions, on consulte quand même les 2 aînés, presque adultes (l’Italie et l’Espagne). Mais les enfants en bas âge (les autres) n’ont généralement pas voix au chapitre - sauf bien sûr pour la forme et pour la photo de famille à Bruxelles où tout le monde sourit. Comme disait Chirac à propos des pays d’Europe de l’Est, "ils n’ont qu’à se taire".

Que fait un enfant qu’on refuse d’écouter, qui se sent ignoré, méprisé, exclu des décisions familiales ? Il élève la voix, il pique une crise, il se roule par terre, il fait un drame - pour qu’au moins on reconnaisse qu’il existe. Le vote populiste est une démarche rationnelle des peuples pour être entendus - et non l’expression irrationnelle des "esprits animaux".

Le meilleur exemple est Tsipras en Grèce : son élection a traduit le mécontentement du peuple grec face à l’austérité imposée par l’UE. Arrivé au pouvoir, Tsipras a menacé, a fait son drame (le référendum)… Mais voulait-il sortir de la zone euro, couper les ponts avec l’Europe ? Evidemment non, c’eût été désastreux pour son pays ! L’élection de Tsipras a simplement donné aux Grecs une meilleure position de négociation avec l’UE et le FMI.

Voir les Tsipras, Salvini, Orban, Erdogan et autres Poutine comme des fous dangereux c’est à mon avis faire un contre-sens complet. Leur accession au pouvoir reflète juste la volonté de leurs peuples d’être entendus, reconnus, respectés - dans un contexte où d’autres, les puissants (les USA au niveau mondial, la France et l’Allemagne au niveau européen), prennent toutes les décisions en toute bonne conscience. Il n’y a pas de bellicisme chez ces peuples - seulement de une fierté bafouée et un désir d’être respectés.

Bien sûr, parfois, les populistes peuvent aggraver la situation en isolant leur pays - mais il y a de puissantes forces de rappel économiques et politiques vers la rationalité et le dialogue, comme les dirigeants du Venezuela et de la Turquie sont en train de l’apprendre à leurs dépens.

2) L’Europe est un mécanisme de solidarité et de co-responsabilité, ce n’est pas une Nation. Et ce n’est pas grave. Depuis le début, les principes ont été posés : "L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait" (Jean Monnet). L’euro est une de ces réalisations concrètes. Il faut arrêter de penser que l’Europe ne peut exister que comme une nouvelle nation, avec un peuple européen, un sentiment européen. L’organe le plus important de l’Europe ce n’est pas le coeur, c’est l’estomac (bon, aussi le cerveau, espérons-le). J’ai travaillé 10 ans en institution européenne, ma compagne est lituanienne, mes enfants auront la double nationalité… et je me sens français et uniquement français. J’aime l’Europe, sa diversité, mais ce n’est pas mon pays, ma nation. Au-delà de mon cas personnel, il n’y a pas dans la population de grand sentiment européen. Et ce n’est pas grave !

La responsabilité de l’UE c’est juste (i) d’être un outil au service de la population, et (ii) d’être dirigée démocratiquement, et dans le respect de tous les peuples. Pour l’instant ces conditions (i) et (ii) ne sont que très imparfaitement respectées. Cela suscite des mécontentements légitimes. Cela a contribué largement au Brexit. Perso, je crois qu’il est positif d’avoir des dirigeants nationaux plus à l’écoute des peuples (y compris des horribles "populistes") : c’est comme ça que l’Europe évoluera dans la bonne direction - parce que les technocrates arrogants et sourds aux demandes des peuples ont depuis longtemps démontré leur incompétence et sont responsables du désamour actuel pour l’Europe.

3) Les politiques économiques nationales sont très contraintes, d’autant plus pour les Etats fortement endettés. Je sais que le dire ne fait pas vendre du papier, mais c’est la réalité : aujourd’hui, un dirigeant de la France ou de l’Italie, c’est d’abord le gestionnaire en chef des erreurs du passé. Sa marge de manoeuvre est très contrainte - par l’UE, mais fondamentalement par les marchés et la contrainte budgétaire. Donc populiste ou non, extrémiste ou non, un dirigeant national doit ajuster ses désirs aux réalités économiques. Cela a bien été le cas pour Tsipras (qui a continué l’austérité), c’est ce que Salvini est en train de comprendre, et c’est aussi ce qu’apprendraient Mme Le Pen ou M. Mélenchon s’ils arrivaient au pouvoir.

4) On a parfois tendance à systématiquement assimiler l’accession possible au pouvoir d’un adversaire politique à un cataclysme. C’est un énorme biais psychologique, qui nuit à l’analyse (bien sûr, pour d’autres c’est juste un argument tactique pour décrédibiliser l’opposant comme "fasciste", "extrémiste" ou "populiste"). On nous a prédit l’apocalypse avec l’arrivée au pouvoir de Trump - on attend encore (taux de chômage US au plus bas, négociation vers la paix avec la Corée du Nord). Idem dans le passé avec Berlusconi, ou aujourd’hui avec Orban, Salvini, Bolsonaro, etc. Je ne crois pas aux scénarios catastrophes, parce qu’ils sont économiquement irrationnels. En démocratie, il faut se faire à l’idée que d’autres que soi - donc des gens avec des idées différentes - puissent accéder au pouvoir. C’est normal, c’est sain, et c’est bien. Si ce sont toujours les mêmes qui occupent le pouvoir (en toute bonne conscience, évidemment), alors la montée de la colère dans le peuple est inévitable. En France comme en Europe, on doit apprendre à être de meilleurs démocrates et plus respectueux des différences d’opinions. Et oui, on doit parfois céder le pouvoir à ses adversaires ; et ça se passera bien, comme cela a été le cas par le passé.

C’est parce que je crois en l’efficacité de la démocratie et en la sagesse des peuples (leur rationalité économique, leur rejet de la guerre) que je suis fondamentalement optimiste, même si la vie politique n’est pas et ne sera jamais un long fleuve tranquille. Je pense que le vieillissement et l’embourgeoisement (relatif) de nos sociétés est un facteur de stabilité politique. En revanche, je rejoins Zeboulon sur les risques politiques d’une trop grande disparité économique dans la société.

5) Prédire l’apocalypse est une activité économique (rentable). On ne vend pas de papier en disant que la zone euro est solide, que l’UE, malgré ses insuffisances, devrait pouvoir s’améliorer petit à petit, et que les responsables politiques nationaux, même "populistes", ont très peu de marge de manoeuvre. Si vous voulez vendre des livres, un blog, un investissement miraculeux (l’or, le bitcoin…), annoncez le désastre, criez à l’apocalypse… Beaucoup gagnent leur vie comme cela. Les économistes qui tombent dans ce biais mercantile méritent le mépris. Un économiste digne de ce nom est un économiste de terrain, qui travaille aux solutions (et il y a beaucoup de boulot). Si on n’est qu’un commentateur, c’est qu’en général on n’est pas un très bon économiste.

Comme investisseur, j’essaie de faire abstraction de ce "bruit" constamment fait par les professionnels de l’apocalypse. Suivre leurs conseils me semble très coûteux sur la durée. J’essaie d’identifier les risques et les scénarios possibles de façon rationnelle (ce qui est bien sûr compliqué).

6) Une banque centrale a par définition une puissance de feu illimitée (en devise nationale) et une capacité à fonctionner indéfiniment en capital négatif. Don’t fight the Fed. Ni la BCE. Aux USA, la Fed a ancré solidement, parmi les participants de marché, la conviction qu’il ne faut pas essayer d’aller à contre-courant de la Fed. Cela contribue à la stabilité du système, et à l’optimisme fondamental des investisseurs US (même s’il y aura bien sûr toujours des crises, qui ont une fonction utile d’assainissement). Je pense que la BCE a fait un grand pas vers une telle crédibilité avec sa réponse à la dernière crise (le discours "whatever it takes" de Draghi en juillet 2012 etc.). Il faut comprendre que la BCE n’a utilisé qu’une petite partie de sa puissance de feu lors de la dernière crise, hein. En revanche, la BCE a besoin d’un contexte politique où elle peut travailler (donc des responsables politiques coopératifs et rationnels). C’est pour cela que je dis que le principal risque pour la zone euro est un risque politique (même si je ne crois pas à un scénario catastrophe au niveau politique, comme expliqué ci-dessus).

7) Les PER européens peuvent encore baisser, mais une baisse importante me semble nécessiter des signes concordants d’un retournement économique. Comme dit par Stokes, le principal facteur pour la correction actuelle semble être la hausse des taux US - donc des anticipations de hausses de taux par la Fed (car effectivement le chômage US est au plus bas). Pour moi, c’est une "bonne" baisse, puisque due au fait que l’économie US va "trop bien". C’est pour cela que j’ai tendance à voir cette correction comme une opportunité d’achat. Pour l’instant, il me semble difficile sur la base des indicateurs macros de prédire une récession à court terme. Mais c’est vrai qu’en Europe le risque politique n’est pas à négliger (même si je reste fondamentalement optimiste).

Surtout, la baisse des cycliques interroge : le marché anticipe-t-il un retournement du cycle à court terme ? C’est un peu contradictoire avec l’idée que l’économie US est en surchauffe et que la Fed va donc nettement augmenter les taux. Dans le doute, je reste à l’écart des secteurs cycliques.

8) Outre l’effet "stock" du QE, l’abondance de cash devrait amortir l’ampleur de la correction. D’accord avec Neo45 sur ce point. Il y a vraiment beaucoup de cash prêt à être investi (c’est d’ailleurs une des conséquences du QE). En témoigne par exemple les multiples de valorisation très élevés sur le capital-risque. C’est pour cela que même cas de retournement économique, je m’attendrais à ce que l’ampleur de la correction boursière ne soit pas aussi violente qu’en 2007-2008, par exemple.

9) Le financement monétaire des Etats par la BCE est interdit - pas les achats d’obligations souveraines sur le marché secondaire. L’Article 123 du Traité sur le fonctionnement de l’UE interdit le financement monétaire des Etats par les banques centrales de l’Eurosystème, par exemple :
- des avances directes aux Etats
- des achats d’obligations souveraines sur le marché primaire (à l’émission)
- des achats d’obligations souveraines sur le marché secondaire hors prix de marché
- des achats illimités d’obligations souveraines

Quand elle a défini les paramètres de ses programmes d’achats d’obligations souveraines (QE = APP = asset purchase programme en 2015, OMT = Outright Monetary Transactions en 2012, SMP = Securities Markets Programme en 2011), la BCE a pris bien soin de respecter ces critères. L’Eurosystème n’achète des obligations souveraines que sur le marché secondaire, à des prix et conditions de marché, selon des pratiques de marché, et avec des limites pré-définies.

Dans le cadre de l’OMT (le programme de stabilisation du marché obligataire en cas de dysfonctionnement, qui n’a jamais été activé), les interventions de la BCE sont par ailleurs conditionnées au respect de certains engagements par les Etats concernés.

Il ne s’agit donc pas de financement monétaire, ce qui a été confirmé par la Cour de Justice de l’UE.

Une banque centrale d’un pays développé qui n’aurait pas la possibilité de faire des achats d’obligations souveraines serait entièrement impuissante face au risque déflationniste et aux dysfonctionnements de marché affectant la transmission de la politique monétaire. Le QE est maintenant un outil standard pour toutes les banques centrales modernes. Ne pas avoir cet outil handicaperait énormément un pays / une union monétaire dans la compétition économique internationale.

La banque centrale a pour mission fondamentale le maintien de la stabilité des prix. Le choix des armes pour y parvenir est sa responsabilité - dans les limites de ses Statuts. Aujourd’hui, on peut être tous contents d’avoir une monnaie stable et solide, qui permet à tous de faire des projets sans se préoccuper du risque inflationniste. C’est un privilège et, historiquement, une exception. C’est aussi pour cela que je suis optimiste à long-terme sur l’activité économique : les banques centrales à travers le monde sont de plus en plus professionnelles et efficaces (c’est mon job actuel de les y aider, dans les pays émergents).

Désolé pour le nouveau pavé, je voulais réagir aux différents commentaires dans la file.

Dernière modification par Scipion8 (24/10/2018 09h25)

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#4575 24/10/2018 10h14

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Bonjour !

Scipion8 a écrit :

En démocratie, il faut se faire à l’idée que d’autres que soi - donc des gens avec des idées différentes - puissent accéder au pouvoir. C’est normal, c’est sain, et c’est bien.

Le risque, pour la démocratie, c’est alors que des idées non démocratiques arrivent au pouvoir ; et, une fois au pouvoir changent les règles et détruisent la démocratie qui les a acceptées.
Trouvera-t-on, alors, que c’était normal, sain et bien ?


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