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[+6]    #1 20/12/2017 22h11

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Bonjour,

voici un rapide topo avant une description plus fouillée (et chiffrée) sur cette file ou sur mon blog d’une petite gazière canadienne. L’actualité me fait précipiter cette présentation, que je voulais initialement plus étoffée.

En quelques mots, voici les atouts de Bellatrix, puisque c’est bien d’elle qu’il s’agit :

1. Le gaz produit est un un gaz de qualité supérieure avec des coûts d’extraction parmi les plus bas de toute l’Amérique du Nord.

2. La nouvelle direction, en place depuis le début de l’année, parvient à augmenter la production tout en réduisant les coûts et ainsi à générer un excédent de trésorerie.

3. La dette a été très significativement réduite cette année, en partie par la vente d’actifs peu stratégiques.

4. Les dirigeants rachètent tous les mois des actions.

5. La NAV est environ à 10 fois les cours actuels (calculée avec un cours du gaz à 3 C$/MmBtu).

Le contexte, qui explique le cours actuel : le gaz de l’Alberta est sous pression actuellement d’une part en raison de la montée en puissance de la production de gaz aux US, et d’autre part, ce qui à mon sens constitue la partie la plus intéressante de la thèse ces jours-ci, en raison d’un sale coup de Transcanada, en situation de quasi monopole de pipelines dans la région, qui sous prétexte de réparations et d’améliorations de son réseau, a bloqué l’accès à certains producteurs, contraignant ceux-ci à vendre leur gaz à des prix négatifs (mais ce n’est pas le cas pour Bellatrix) ! Le cocktail est explosif et les cours à l’AECO sont historiquement bas. Cette situation exceptionnelle et intenable me fait bien croire que la situation est temporaire et que les cours vont se redresser rapidement.

Après une longue descente aux enfers depuis quelques semaines, le titre semble se reprendre sérieusement. Il y a peut-être une information sur Transcanada qui m’a échappée, où tout simplement quelques petits malins qui ont jugé lé décote excessive.

Pour moi, il y a un concours de plusieurs facteurs, avec un catalyseur qui se profile :
- Une société de croissance qui gagne de l’argent en période de crise.
- Une société modérément endettée qui cote entre 5 et 15 fois sous sa NAV.
- Un contexte exceptionnel qui servira de catalyseur quand il sera revenu à la normale.

Que demander de plus ?

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Mots-clés : canada, gaz naturel, nav, sous-coté

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#2 20/12/2017 22h50

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D’après Google finance, bellatrix exploration ltd n’est ni en croissance, ni bénéficiaire. Est ce bien cette société ?

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#3 20/12/2017 23h10

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Oui, mais il faut en étudier les comptes. Je m’explique en complétant ma réponse, initialement un peu trop laconique, faute de temps.

Croissance : je ne parle pas ici de croissance des bénéfices, alors que les cours du gaz ont été négatifs pendant une brève période. Je parle de ce qui est fiable, à savoir la production et les réserves. Ainsi, malgré la vente de parcelles exploitées et la baisse régulière des capex, non seulement la production a augmenté tous les trimestres cette année, mais les réserves aussi. Le gisement principal de Bellatrix est un des tout meilleurs de l’Amérique du Nord.

Bénéfices : les résultats sont perdus dans des dépréciations exceptionnelles, notamment suite à la vente d’une parcelle à moitié prix (par rapport à son estimation dans les comptes). Ces éléments exceptionnels masquent la réalité : Bellatrix a dégagé un flux de trésorerie libre positif. Cela ne saute pas aux yeux non plus, car tout le liquide est passé en remboursement de dettes.

N’ayant pas mes notes sous la main, je ne peux être aussi précis qu’avec des chiffres, mais l’idée est là. Je compléterai encore un peu plus pendant mes vacances. Je comptais bien publier une analyse complète la semaine prochaine, mais la violente remontée des cours m’a incité à partager rapidement ces éléments, quitte à provisoirement ne pas être expansif. Mais je réponds aux questions smile.

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.

Dernière modification par valeurbourse (21/12/2017 07h38)

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[+1]    #4 21/12/2017 09h13

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Je la connais depuis longtemps.
J’ai été sur le site de l’usine de gaz.

Le pb de BXE, c’est que leurs couts de production ne sont pas bas, ils sont dans la moyenne.
Donc ils souffrent quand les cours sont bas.

Ca peut être une opportunité cela dit car la moitié de la dette a été épongée par une AK et la vente d’actifs.


Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK

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#5 21/12/2017 09h52

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kiwijuice a écrit :

Le pb de BXE, c’est que leurs couts de production ne sont pas bas, ils sont dans la moyenne.

Tout le monde souffre quand les cours sont bas. Mais de quand datent vos chiffres ? Car la nouvelle direction a fait un travail remarquable sur les coûts.

De plus, vous avez peut-être remarqué que le gaz de Bellatrix est vendu avec une surcote due à sa qualité.

Autre information qui me vient à l’esprit : deux fonds value sont au capital, dont le célèbre OakTree.

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#6 21/12/2017 10h30

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Amiral Gestion ne serait-il pas l’autre?
Il me semblait pourtant avoir lu quelque part qu’ils avaient vendu leur position…


parrainage Bourse direct, binck, boursorama, fortuneo possibles

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#7 21/12/2017 10h39

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Vous avez raison, ils ont été actionnaires, mais il y a un petit moment déjà, avant même la nouvelle direction de Bellatrix. Ils ont soldé leur position car - si j’ai bien compris - certains de leurs clients n’étaient pas prêts à supporter la volatilité des cours. Drôle d’explication quand-même.
Cela dit ils ont bien fait, car le cours a quand-même pas mal dévissé depuis.

Donc non, l’autre fonds est aussi américain. Il s’agit de First Eagle Investment Management (géré par Jean-Marie Eveillard).

Ca fait donc deux très sérieux fonds sur le dossier, même si leurs participations ne sont colossales non plus.

Dernière modification par valeurbourse (21/12/2017 10h48)

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#8 21/12/2017 10h56

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La boite a un track record désastreux. AK après AK. Ils achètent des actifs au prix haut et revendent en bas de cycle (genre Encana).
Le mgmt est richement payée et a une strategie orientée croissance, ce qui peut être dangereux.
Sur 6mois, ca peut le faire, il est vrai.


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#9 21/12/2017 11h10

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kiwijuice a écrit :

La boite a un track record désastreux. AK après AK. Ils achètent des actifs au prix haut et revendent en bas de cycle (genre Encana).

En effet, le fondateur avait la fâcheuse tendance à acheter cher des terrains à l’époque où les cours du gaz étaient très élevés, ce qui a eu pour effet d’augmenter la dette et diluer les  actionnaires.
Mais la donne a radicalement changé avec la nouvelle direction, dont les objectifs sont croissance et désendettement. Et depuis le début de l’année, c’est exactement ce qu’il se passe.

Donc ne regardez pas trop non plus dans le rétroviseur, car vous aurez une fausse idée de l’entreprise, comme en a le marché.

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#10 21/12/2017 11h26

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Situation intéressante. J’avais entendu parler de cette société dans les rapport de gestion d’Amiral.
Avez vous une source vers les rachats d’actions ?
Sont-ils réellement significatif par rapport au salaire annuel du management ?
Merci


"Espérez le meilleur, préparez le pire et attendez vous à être surpris" @StockPick_fr

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#11 21/12/2017 11h31

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Bonjour
Voici le lien vers les achats d’insinder  : Bellatrix Exploration Ltd. BXE Stock Quotes and Insider News | Canadian Insider
Il faut ouvrir un compte (gratuit) pour avoir la liste sur 6 mois.
Si vous faites un résumé ce serait génial, notamment explorer ce que signifient les "Acquisition under a purchase/ownership plan"…
JL

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#12 21/12/2017 11h40

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L’événement exceptionnel des prix négatifs rend le dossier intrigant.

valeurbourse a écrit :

Le gisement principal de Bellatrix est un des tout meilleurs de l’Amérique du Nord.

Qu’est-ce qui vous permet de dire cela ? Les faibles coûts d’extraction ?

Je réagis parce que, de mon expérience limitée de l’Oil&Gas, chaque entreprise vante la qualité extraordinaire de ses gisements. Des investisseurs plus chevronnés que moi peuvent sans doute démêler les Netbacks, questionner la politique de dépréciation de l’entreprise et leurs hypothèses sur la durée de vie de chaque perce… Pour moi la plupart des dossiers sont dans la pile "trop difficile".

A noter que Klarman, autre investisseur chevronné, a été actionnaire par le passé. Je crois qu’il s’est pris la baisse de plein fouet… mais la position était petite à l’échelle de son fonds (Baupost).

Pour info, pour ceux que ça pourrait intéresser, sur le forum Corner of Berkshire, il y a d’autres analyses de gazières canadiennes comme OBE (ex-PWE), …

Pas d’action BXE.

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#13 21/12/2017 12h05

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on a ici un type d’activité extremement compliqué, donc à reserver aux experts ou qui peut creuser suffisament et bien maitriser l’industrie. I am out (dragons den).

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#14 21/12/2017 12h58

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Juste un petit retour d’un étudiant en géologie.

L’avantage de cette compagnie par rapport à d’autre est son réservoir. En gros il est plus proche de la surface que d’autres zones exploitées. Ce qui diminue logiquement les coûts par forages. De plus d’après leur site (à prendre avec des pincettes), sur les 120 forages qu’ils ont réalisés, les 120 sont tombés dans une réserves d’hydrocarbure. Ce qui laisse sous entendre qu’ils ont soit un très bon réservoir continu, et / ou un très bon modèle du sous-sol.

Après je ne suis pas spécialiste de l’étude des coûts d’extraction pour savoir si cela vaut le coût ou non.

Dernière modification par UmBerZohan (21/12/2017 12h59)

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#15 21/12/2017 14h02

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UmBerZohan a écrit :

L’avantage de cette compagnie par rapport à d’autre est son réservoir. En gros il est plus proche de la surface que d’autres zones exploitées. Ce qui diminue logiquement les coûts par forages.

C’est exactement ça. Le bassin de la Spirit River est réputé pour sa facilité d’exploitation et la qualité de son gisement. Et Bellatrix n’a pas encore tout exploité.

Bullebier a écrit :

on a ici un type d’activité extremement compliqué, donc à reserver aux experts ou qui peut creuser suffisament et bien maitriser l’industrie.

Comme vous avez raison !
Entre comprendre le business lui-même, son jargon, estimer les réserves prouvées/probables, le taux de remplacement de minerai consommé, et gérer l’incertitude sur les cours, c’est très complexe.
C’est pourquoi je n’investis que lorsque la marge de sécurité est énorme (Chesapeake en son temps). C’est notamment le cas actuellement pour Bellatrix, qui de surcroît peut bénéficier d’un catalyseur en cas de déblocage de la situation avec Transcanada.

Dernière modification par valeurbourse (21/12/2017 14h14)

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#16 22/12/2017 01h00

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Quelques notes :
- le nombre d’actions a augmenté de 4% (environ 2 millions) en 1 an.
L’essentiel provient apparemment d’une AK en octobre 2016, pour financer l’activité de l’entreprise.

- dans la structure capitalistique, il y a des "debentures" convertibles ont l’air intéressantes pour qui croirait en l’entreprise et arriverait à en acheter (Interactive Brokers ne propose aucune convertible, malheureusement) : elles rapportent 6,75%, se transigent à 92 actuellement et sont convertibles à 1,62 $.

- sur les achats des dirigeants : je n’ai pas vu qui avait acheté (ça n’apparaît pas chez moi sur le site mentionné par JL), mais je vois dans le proxy que Eshleman (CEO) et surtout Kraus (General Counsel) sont en-dessous des minima de possession d’actions dictés par le board. Mais ils ont jusqu’à 2022 pour se mettre en conformité…

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#17 22/12/2017 11h58

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Bonjour à tous,

Valeurbourse, votre intérêt pour Bellatrix me semble très pertinent

Je vous propose quelques éléments chiffrés sur bellatrix

Capitalisation au 22 Décembre = 118.51 M CAD

Bilan au 30/09/2017
Capitaux propres = 786.8 M CAD (pas d’actifs intangibles)
Ratio d’endettement à 45,2 %

Compte de résultat : Bénéfices 2012 - 30/09/2017
2012 = 27,77 M CAD
2013 = 71,68 M CAD
2014 = 163.12 M CAD ( dont - 11 M CAD de dépréciations d’actifs)
2015 = - 444,20 M CAD (dont - 478 M CAD de dépréciations d’actifs)
2016 = - 26.67 M CAD (dont + 93,33 M CAD de ré-apréciations d’actifs)
30/09/2017 = -22,12 M CAD
Moyenne entre 2012 et 30/09/2017 retraitée des dépréciations = 30.32 M CAD

Nous avons donc une très beau potentiel de revalorisation avec une valeur d’actifs nets de dettes presque 7 fois supérieure a la capitalisation actuelle.

A mon sens les dépréciations/ré-apréciations d’actifs doivent être retraitées pour avoir une image réelle de la performance opérationnelle de la société.

Coté bénéfices en moyenne retraitée la valeur de capacité bénéficiaire est aussi intéressante (30.32 / 118.51 = 25.58 %)

Coté Nombre d’actions au capital avez vous constater une anomalie ? Dans le rapport financier annuel 2016 ils indiquent 214 105 063 actions au capital au 31/12/2016 et dans le rapport Q3 2017 ils indiquent 47 558 250 au 30/09/2016 et 49 378 026 au 30/09/2017 ..!

Dernière modification par valentin13 (22/12/2017 12h23)


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#18 22/12/2017 12h29

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Bonjour Valentin,

en effet, le dossier est intéressant pour les raisons que j’ai citées plus haut, dont, comme vous le rappelez justement, la forte décote sur la NAV.

Votre approche de la capacité bénéficiaire est intéressante, même si à votre place je ne prendrais pas en compte les années passées, puisque le mode de gestion de l’entreprise a changé.

Vous comprenez que les bilans publiés méritent d’être étudiés pour bien comprendre le potentiel de l’entreprise. En fouillant encore plus le compte de résultat du troisième trimestre, vous vous apercevrez qu’il y a également eu une forte dépréciation sur la vente d’une parcelle et que le cash-flow normalisé est positif, malgré un cours moyen du gaz à 1,45 C$ (chiffres à vérifier, je n’ai pas me notes). C’est quand-même pas mal du tout !

Dans ces conditions, la tempête peut durer longtemps, je suis convaincu que Bellatrix a les capacités à bien résister. Il n’y a donc qu’à attendre et laisser les dirigeants faire leur travail.

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#19 22/12/2017 12h54

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Je vous rejoint tout à fait sur ces éléments.

Avez vous constaté l’anomalie sur le nombre d’actions au capital, (modification de mon dernier post)

Je compte investir une petite ligne sur Bellatrix ce jour, j’ai trouvé 2 places de cotation :

Toronto Stock Exchange actuellement à 2.40 CAD
NYSE actuellement à 1.87 USD

Mon broker bourse direct ne propose que le NYSE et m’affiche un graphique historique étrange avec un cours à 5.68 USD au 6/10/2014 tandis que yahoo finance m’indique 23.25 USD début octobre 2014…je ne sais pas qui est juste.


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#20 22/12/2017 13h00

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valentin, il y a eu un reverse-split : 5 anciennes actions pour 1 nouvelle, d’où le changement que vous soulignez.

Cependant, le fait de faire une moyenne sur des chiffres aussi variables que 163 et -22 ne me semble pas avoir beaucoup de sens (avez-vous regardé l’écart-type ?). Il vaut mieux reconnaître qu’on est dans le secteur des commodités, et que c’est le prix de la commodité qui sera le déterminant essentiel des profits futurs.
La gestion opérationnelle et financière, certes très importante (car différenciatrice), n’est qu’un second facteur qui arrive largement derrière le premier en terme d’impact.

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[+3]    #21 22/12/2017 22h02

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valeurbourse a écrit :

1. Le gaz produit est un un gaz de qualité supérieure avec des coûts d’extraction parmi les plus bas de toute l’Amérique du Nord.

2. La nouvelle direction, en place depuis le début de l’année, parvient à augmenter la production tout en réduisant les coûts et ainsi à générer un excédent de trésorerie.

5. La NAV est environ à 10 fois les cours actuels (calculée avec un cours du gaz à 3 C$/MmBtu).

Merci pour cette idée très intéressante que j’ai donc décidé de creuser.

En ce qui concerne le point 1, ma référence en termes de coûts pour une gazière nord américaine est Peyto et en comparant les données du Q3 2017, j’ai les données suivantes:

(en CAD$/mcfe)    Peyto| BXE
Royalty        0,09    | 0,31
Opex                0,26    | 0,75
Transport        0,17    | 0,28
G&A                0,03    | 0,34
Interest        0,21    | 0,47
Total                 0,76    | 2,15

Bellatrix a donc des coûts d’ extraction bien plus élevés que le low cost régional. Il faut rajouter les coûts de FD&A, qui correspond au coût de remplacement des ressources (0,85 pour BXE contre 1,44 pour Peyto) et on en déduit que BXE ne perd pas d’argent quand ils arrivent à vendre du gaz pour 3 CAD$/mcf  (et encore, BXE exclut certains capex de son FD&A, qui devrait en fait etre plus proche de 1).

Quand au gaz de qualité supérieure, je ne suis pas sûr de ça. Au Q3 2017, ils ont vendu leur gaz à CAD$1,54/mcfe contre l’AECO daily index à 1,45 et l’AECO monthly index à 2,04 sur le Q3 2017. Ce sont en fait leurs hedges qui leur a rapporté plus.

Concernant le point 2, je ne suis pas sur qu’ ils degagent une trésorerie excédentaire. Toujours au Q3 2017, ils ont vendu leur gaz pour CAD$2,50/mcfe (avec les hedges).  Avec l’étude des coûts ci-dessous, on voit qu’on est en positif si on ne prend pas en compte les coûts de remplacements, mais largement négatif si on considère les FD&A à CAD$0,85/mcfe. Ceci se retrouve sur les comptes consolidés:
Revenues avec hedges: 60,8M
Expenses: 92,9M
On rajoute les 18,8M de pertes sur la vente d’ actifs
Interets: 9,7M
On ignore les one off (gains sur foreign exchange et gains sur deferred tax).
Nous avons donc une perte de 23 millions. En ajoutant 32 millions de D&A, le soldes est positif de 9m, autrement dit, il faudrait que BXE dépense seulement 9m de maintenance capex pour maintenir toutes sa production et ne pas perdre d’argent (toujours pour le Q3 2017).

Pour le point 5 et le calcul de la NAV, quelles est votre source ? Vos données me paraissent fausses. Ma source est Bellatrix announces 2016 year end reserves highlighted by low cost reserve additions, an increased
Et il faut être très prudent car basé sur des hypothèses du prix de gaz sur le très long terme. Rien que pour 2017, l’hypothèse était un prix du gas AECO à 3,47 CAD$/MMBtu, soit 3,6 CAD$/mcfe, alors que nous sommes bien en dessous pour l’instant (meme s’il devrait augmenter sur la fin de l’ année à cause de l’hiver).

Bref, pour moi, même si Bellatrix est mieux gérée à l’avenir, elle reste à mon avis très loin du low cost producer, ce qui m’ ennuie beaucoup pour un secteur des commodities pour lequel personne ne peut prédire l’évolution des prix. BXE a vraiment besoin d’une hausse des prix du gaz pour être bénéficiaire, et ceci au moins quelques mois avant mai 2020 (300M qui arrivent à échéance), ce qui ne laisse en fait que deux ans. Ca reste pour moi un pari sur la remontée des prix du gaz sur le moyen terme.

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[+1]    #22 22/12/2017 23h17

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Si ça peut vous aider , je ne suis pas le titre donc n’ait aucun opinion sur la companie

bxe_dec2017.pdf


La fidélité est souhaitable en amour , mais elle est une tare sur les marchés.

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[+1]    #23 23/12/2017 15h12

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Bonsoir ToutVaBien, votre comparaison avec Peyto est excellente.

Coûts de production

Les coûts de production de Bellatrix et de Peyto sont bien ce que vous affirmez. Notez que les coûts de transport ont nettement augmenté ce trimestre, passant de 0,17 CAD à 0,26 CAD, pour sécuriser la croissance de la production dès la mise en fonction de son usine de traitement, l’année prochaine. Cela gonfle donc artificiellement le coût de production pour 2017, mais le réduira pour 2018.
La charge financière est encore importante (0,48 CAD) mais va encore baisser un peu du fait de ventes de parcelles prévues.
Quoi qu’il en soit, c’est en effet difficile de rivaliser avec Peyto, qui semble imbattable (c’est d’ailleurs ce que vous dites aussi), mais ces coûts sont à comparer avec tous les producteurs d’Amérique du Nord. Si je reste sur le prix réel (donc sans compter l’augmentation des coûts du transport), et en comptant les frais de prospection et développement, on est à 2,91 CAD ou 2,28 USD. Ce qui n’est pas si mal, quand-même !

Qualité

La prime pour qualité tourne entre 6% et 8% :

Source : Bellatrix exploration

Couverture

Quand les cours du gaz sont négatifs, il est normal que les couvertures rapportent beaucoup. Ne pas les prendre en compte dans le calcul du résultat me semble une erreur, surtout quand on sait que cela a un coût, tout comme la couverture sur les devises.

Résultat

Pour faire court, le cash-flow opérationnel (auquel j’ai enlevé les ajustements liés aux variations du BFR) est de 8,3 M : l’entreprise gagne de l’argent, ce que je trouve remarquable dans ce contexte de prix très très bas, même si ce résultat est en partie dû aux couvertures.

Evidemment, comme vous l’affirmez avec pertinence, ce résultat positif est à prendre avec des pincettes car il faut y retrancher les capex (au moins ceux de maintenance). Et là, c’est toujours le même problème : comment les évaluer ? Le trimestre précédent, ils étaient de 11M, dont environ 4M pour la construction de l’usine d’Alder Flats. Ce qui donne des capex de 7M, inférieur à 8,3 M de résultat opérationnel. Je persiste à dire que dans ce cas, la société gagne de l’argent.

Si vous considérez, eu égard aux dépréciations de 32 M ce trimestre, que 7 M de capex est trop peu, je  ne peux pas vous en vouloir. Mais ceci remis dans le contexte de prix exceptionnellement bas, je ne peux non plus blâmer l’entreprise de dépenser peu.
Ce trimestre, ils sont de 39 M, ce qui est plus en rapport avec les dépréciations (32 M). Mais justement, ces dépréciations doivent (à mon avis, mais ce n’est pas indiqué dans le rapport) prendre en compte la baisse des cours. Avec ces investissements (qui vont entre autres permettre la mise en service de l’usine l’an prochain), la production va encore augmenter, et les coûts de production vont être sensiblement réduits (environ 10% d’après la direction). On donc peut s’attendre à des coûts tout compris de 2,65 CAD (ou 2,07 USD).

NAV

Quant à la NAV, vous avez tout-à-fait raison, c’est bien 5,02 CAD et peut-être un peu moins maintenant. Mais c’était avant le reverse split. Donc la NAV est bien aux alentours de 25 CAD / action. Ce qui, au cours de 1,80 CAD lorsque j’ai commencé à écrire ces premières lignes, représentait un potentiel de x14.

Conclusion

Dans un contexte exceptionnellement difficile, la société a réussi à dégager un cash-flow opérationnel positif. La vente d’actifs lui a permis de réduire encore sa dette et d’investir pour augmenter sa production. Je suis convaincu que les cours du gaz vont revenir à un niveau acceptable pour l’ensemble des producteurs (je ne parle pas de cours à 9 CAD, mais 4 CAD). La montée en puissance de la production, combinée avec une usine de traitement performante, des coûts financiers réduits, la société va sortir du trou dans lequel son ancienne direction l’a enfoncée.
Il suffit d’être patient, mais une décote de 90% sur la NAV, ainsi qu’un résultat opérationnel positif, une direction qui concrétise ses engagements sont et un endettement très raisonnable et maîtrisé sont tout autant d’éléments qui me rendent très confiant.

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#24 23/12/2017 18h03

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A titre personnel je me base d’avantage sur les résultats annuels car il y a souvent de gros écarts entre le  Q3 (cumuls 9 mois) et l’annuel.


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#25 26/12/2017 13h12

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ENTP

Juste quelques réflexion générales :

1) Le prix du gas :

Si on estime la NAV des gazières de schistes de l’ouest du canada avec un Mmbtu à 3 dollars, et bien elles sont toutes largement décotés sur leur NAV.
Toutes les gazières souffrent d’un prix du gaz très bas. Aussi bien PEY, AAV, TOU ou BIR (qui sont des gazières en croissance, avec des couts bas).

Niveau jeu d’actif, ceux de BXE sont intéressant, mais PineCliff ou Paramount sont également fortement décôtés sur leur NAV.

2) Gas vs oil

Vieux débat, mais actuellement beaucoup d’O&G produise du gas involontairement en cherchant à produire de l’oil ou des liquids. Ce n’est pas très bon pour les cours du gas.

3) La croissance des concurrentes.

Que ca soit TOU, PEY, PONY, AAV ou BIR, toutes les gazières sont en forte croissances et cherchent à réduire leur cout par des économies d’échelle. BXE n’est pour l’instant pas assez grosse pour en faire autant.

4) Les liquids.

Les liquids sont une sorte d’intermédiaire entre l’oil et le gaz. Ils ont proportionnellement beaucoup de valeur par rapport au gaz. En fonction du terrain, la proportion de liquides est plus ou moins élevé. Le pourcentage évolue entre 5 et 30% généralement. Les terrains à 30% de liquids ne sont exploité quasiment que pour ça. Le gaz produit est annexe. Exemple : Delphy Energy.

5) Les pipelines : Les capacités de transport du gaz sont limités et ce n’est pas un problème aigu, mais bien un problème chronique. Tout le secteur est impacté.

6) les actifs pétrolier de BXE : ceux qui auraient le plus de valeur ? cf la vente à in play oil

7) les politiques canadien anti pipleline.

8) la production us

BXE semble intéressante, mais si elle est très décôtée, alors elle est loin d’être la seule.

Dernière modification par AleaJactaEst (27/12/2017 12h29)

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