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#1 03/09/2017 09h07

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Bonjour,

Je suis propriétaire avec mon mari (50/50,séparation de biens) , d’un appartement actuellement loué en meublé (régime réel LMNP).
Le bien a été acheté 349000 € hors droits de mutation en 2011, sa valeur marché est identique . Le bien est loué depuis 2 ans et a généré 20000 € d’amortissements, dont 11000 reportés (art 39C).
Quelles seraient les conséquences fiscales si nous décidions de faire une donation de NP à nos 3 enfants (tous majeurs) ?

J’ai cru comprendre que la plus-value serait calculée dans le cadre de la fiscalité des plus-values des particuliers , soit 0 , pouvez-vous me le confirmer? J’ai entendu parler d’un bénéfice exceptionnel, qu’en est-il ?
Une fois démembré, est-ce qu’on peut continuer à le louer en meublé en tant qu’usufruitiers, ,est-ce que du coup de nouveaux amortissements se mettent en place sur la base de l’usufruit (50% vu notre âge) ?Quid des amortissements reportés qui n’ont pas été consommés ?

Merci de vos réponses, tout ceci est un peu obscur pour moi.

Mots-clés : donation, droits mutation, lmnp (loueur en meublé non professionnel)

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#2 03/09/2017 09h40

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Bonjour,

il me semble que la réponse se trouve au point 260 du Bofip sur les amortissements en BIC :
BIC - Amortissements - Règles de déduction - Éléments amortissables

Ainsi, en première analyse, vous ne pourrez plus rien amortir (si ce n’est les meubles) ; vous ne pourrez plus déduire que vos charges d’exploitation, ce qui augmentera très fortement votre BIC imposable.

Après, on trouve sur internet des discussions, comme dans les commentaires de l’article suivant :
Location meublée (LMNP), le détail d’une réforme fiscale sur les plus-values et micro-BIC
qui avait été cité ici sur le forum : Meublé de tourisme : comment en démembrer la propriété ?
L’auteur du commentaire, Alain LAMBARD, est probablement expert-comptable puisqu’on trouve la trace sur internet d’un expert-comptable du même nom à Larmor-Plage.

Mes commentaires à ce sujet :
1) dans le cas d’une donation de la NP, la durée de l’usufruit n’est pas définie, puisqu’elle s’éteint à votre décès dont la date n’est évidemment pas prévisible. On voit mal comment amortir l’us sur sa durée quand on ne connaît pas sa durée. Les remarques de M. Lambard sont probablement valables dans le cas d’un usufruit temporaire à durée fixe, mais pas dans le cas d’un démembrement définitif.

2) les Impôts appliquent aveuglément la doctrine fiscale contenue dans le Bofip. Donc, en cas de contrôle, vous serez d’abord redressé sur le fait que l’usufruit a été amorti à tort. Ensuite, si vous avez un très bon avocat, la justice vous donnera peut-être raison 10 ans plus tard… Ce qui vous aura coûté combien au total ?

Bref, je pense que démembrer ce bien n’est pas une bonne idée. Faire une donation à vos enfants est probablement une bonne idée (encore que vous n’indiquez pas votre patrimoine ni votre âge), mais il faudrait trouver autre chose à donner.

Dernière modification par Bernard2K (03/09/2017 09h45)


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#3 03/09/2017 10h04

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Merci Bernard2K,

J’avais trouvé cet article qui laisse penser que l’amortissement de l’usufruit serait possible en cas de succession, mais j’imagine que la situation est différente en cas de donation de NP.

https://www.olifangroup.com/sites/olifa … 040-41.pdf

Du coup, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux faire une donation NP+usufruit à nos enfants majeurs qui reprendraient l’exploitation de l’appartement loué meublé et en toucheraient les revenus .

Je bute toujours sur les amortissements déjà constatés, est-ce qu’ils devraient repartir de la VNC à date pour la reprise d’exploitation ?

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#4 03/09/2017 10h33

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luxor21 a écrit :

Merci Bernard2K,

J’avais trouvé cet article qui laisse penser que l’amortissement de l’usufruit serait possible en cas de succession, mais j’imagine que la situation est différente en cas de donation de NP.

https://www.olifangroup.com/sites/olifa … 040-41.pdf

Le 2.2 de l’article considère que l’usufruit peut être amorti sur "la durée probable de l’usufruit (espérance de vie de l’usufruitier)".
Je ne pense pas que la situation soit différente entre une succession et une donation, donc, oui, il me semble que cet article dit qu’il est possible d’amortir l’usufruit.

Je relève ce passage :
"Bien que la doctrine fiscale écarte la possibilité d’amortir
l’usufruit d’un bien, la jurisprudence en accepte le
principe dès lors qu’il présente le caractère d’une immobilisation
et qu’il est soumis à dépréciation"
A mon avis, une autre façon de dire la même chose est : "d’abord, vous vous faites redresser par l’administration fiscale (qui applique sa doctrine). Ensuite, peut-être, vous aurez raison en justice si vous avez un bon avocat." C’est ce que je disais au 2) de mon message précédent. Cette perspective n’étant pas très réjouissante, il me semble préférable d’éviter de créer cette situation. Donc, éviter de démembrer.

Du coup, je me demande s’il ne vaudrait pas mieux faire une donation NP+usufruit à nos enfants majeurs qui reprendraient l’exploitation de l’appartement loué meublé et en toucheraient les revenus .

NP+usufruit, ça s’appelle la pleine propriété ! A partir du moment où vous faites donation du bien dans son entier, il n’y aucune raison d’utiliser le vocabulaire spécifique du démembrement.

Pourquoi pas, si vos enfants veulent et peuvent gérer cet appartement. Les 3 enfants seraient alors en indivision. Le LMNP en indivision est possible mais présente quelques particularités : https://www.investisseurs-heureux.fr/t7889

SNC ou SARL de famille sont aussi des possibilités, avant ou après donation d’ailleurs. Je ne suis pas assez calé pour savoir laquelle de ces solutions (indivision, SNC, SARL de famille) serait la meilleure. A voir avec votre expert-comptable. Ou à voir directement par vos enfants après la donation, vu que ça sera leur problème à partir de ce moment-là !

Dernière modification par Bernard2K (03/09/2017 10h38)


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#5 31/03/2023 11h56

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Bonjour, je m’intéresse au sujet du LMNP au Réel et de la donation de la Nue-propriété. Il semble y avoir du nouveau sur le sujet voir ci après :

Revenu Pierre.com a écrit :

USUFRUIT VIAGER : LE CONSEIL D’ETAT CLARIFIE LA SITUATION PAR UNE DÉCISION DU 24 AVRIL 2019
Le flou qui régnait sur l’amortissement de l’usufruit viager a été levé le 24  avril 2019, à la suite d’une décision du Conseil d’Etat qui confirme la possibilité pour les Loueurs en Meublé d’amortir la perte de valeur liée à l’usufruit du bien.

Disponible ici :
Demebrement et LMNP

Mais en pratique, la valeur de l’usufruit étant bien inférieure à la valeur de la Pleine propriété, les amortissements constaté seront plus faibles et par conséquent la location en LMNP au réel perdra de son efficacité fiscale.

Luxor21, avez vous procédé de la sorte  finalement ?


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#6 13/04/2023 23h00

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JeanB a écrit :

Mais en pratique, la valeur de l’usufruit étant bien inférieure à la valeur de la Pleine propriété, les amortissements constaté seront plus faibles et par conséquent la location en LMNP au réel perdra de son efficacité fiscale.

Je pense que je suis allé trop vite dans ma conclusion ci dessus, oui la valeur de l’usufruit sera plus faible mais l’amortissement se fera sur la durée du démembrement qui sera l’espérance de vie de l’usufruitier (potentiellement plus faible que la durée de vie des composantes du bien considérées quand on amorti un bien en PP)

Exemple pour un démembrement à 65ans, l’usufruit viager est valorisé à 40% de la valeur du bien (Article 669 du CGI)  et l’espérance de vie d’un homme à 65ans est de 19ans (Tables INSEE), on amorti donc 40%/19=2.10% de la valeur du bien chaque année.

On peut noter les optimums locaux à 70ans et 80 ans par exemple avec des taux respectifs de 2.61% et 3.48% d’amortissement annuel constaté, pas si ridicule que ça finalement. (J’ai 3% par an en tète pour les amortissements en PP )

Je vais sonder mon comptable LMNP sur la méthode qu’ils utilisent pour valoriser l’usufruit viager en LMNP et la durée d’amortissement utilisée pour valider ce que j’ai écrit dans ce message. Si certains en on eu l’expérience, je suis preneur de vos retours.


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#7 14/04/2023 08h06

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Je pense qu’avant de voir les conséquences fiscales de la donation de NP d’un bien immobilier, il faut voir les conséquences civiles.
En effet, la donation qui créé une indivision ne peut être partage et sera donc simple. (il existe une jurisprudence de la cour de cassation que je n’ai pas le temps de rechercher)

Supposons que vous ayez besoin de revendre ce bien avant votre décès parce que par exemple vous ne pouvez plus assurer la gestion et que vos héritiers ne le souhaitent pas.
Chaque nu-propriétaire va récupérer sa part de la vente et faire ce qu’il veut des fonds.
Il y a deux enfants l’un fait un tour du Monde avec les fonds, l’autre place la somme en petite fourmi.

Au moment de la succession, on va regarder ce que sont devenues les sommes de la vente.
Le globe trotter a 0 donc on considère qu’il a reçu 0 et la fourmi a reçu la somme de son épargne valorisée donc le globe trotter va recevoir sa part de la succession plus le rattrapage de la somme que possède la fourmi.

Bref, donner un bien en indivision c’est faire un très beau cadeau au fils prodigue si le bien n’est pas conservé jusqu’au décès mais bonjour l’ambiance familiale ensuite.

Carpediem


«Voir c’est savoir, vouloir c’est pouvoir, oser c’est avoir. »Alfred De MUSSET

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[+1]    #8 14/04/2023 08h37

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carpediem a écrit :

Le globe trotter a 0 donc on considère qu’il a reçu 0

Je pense qu’on retient au contraire la valeur de la somme qu’il a reçu (par exemple 100 k€) et non pas 0. Et j’avoue que je suis étonné de voir quelqu’un de votre calibre commettre une erreur aussi basique.

Article 860 du code civil : "Le rapport est dû de la valeur du bien donné à l’époque du partage, d’après son état à l’époque de la donation.

Si le bien a été aliéné avant le partage, on tient compte de la valeur qu’il avait à l’époque de l’aliénation."

et l’article 860-1 : "Le rapport d’une somme d’argent est égal à son montant".

Donc, supposons que le bien ait été donné en indivision, puis vendu (aliéné), ce qui a rapporté disons 100 k€ à chacun des enfants. Ce sont bien ces 100 k€ qui doivent être rapportés, en tout cas pour le fils prodigue. Qu’il l’ait dilapidé ou non ne change rien à l’affaire.

On entend souvent ces histoires d’argent dilapidé pour justifier l’intérêt d’une donation-partage. On évoque classiquement le tour du monde, ou l’achat d’une voiture de sport neuve, qui finit à la casse.

Or, à mon humble avis, ces fables ne tiennent pas la route, car, si j’ai tout bien suivi, voilà le rapport dû par le fils prodigue sur les 100 k€ initiaux suivant ce qu’il en a fait :
- 100 k€ entièrement consommés par la réalisation d’un tour du monde : rapport 100 k€
- 100 k€ entièrement consommés par l’achat d’une voiture de sport qui a fini à la casse : rapport 100 k€ (voire plus, car valeur d’aujourd’hui, d’après son état d’alors : on pourrait rapporter la valeur de la même voiture de sport neuve, mais au prix d’aujourd’hui)
- 100 k€ placés sur un compte en banque, donc maintenus exactement à 100 k€ :  rapport 100 k€

Quoi que fasse le fils prodigue de ces 100 k€, il n’arrive pas à en annuler la valeur de rapport.

Donc, si je comprends bien, l’injustice du rapport ne vient pas du fait que le fils prodigue ait diminué (ou maintenu à l’identique) la valeur de la donation puisque c’est forcément rapporté au moins pour sa valeur d’alors (100 k€) ; elle vient du fait que le fils industrieux, lui, a donné davantage de valeur à sa part !

Le fils qui reçoit 100 k€ et les fait fructifier devra faire un rapport pour une valeur élevée ; et son frère prodigue bénéficiera donc de l’augmentation de valeur apportée par son frère industrieux. Encore que, même cette fable de l’augmentation de valeur qui doit être partagée avec le frère prodigue est à relativiser. Il faut distinguer selon si l’augmentation de valeur est de son fait ou non puisque, article 861 :
"Lorsque le rapport se fait en nature et que l’état des objets donnés a été amélioré par le fait du donataire, il doit lui en être tenu compte, eu égard à ce dont leur valeur se trouve augmentée au temps du partage ou de l’aliénation.

Il doit être pareillement tenu compte au donataire des dépenses nécessaires qu’il a faites pour la conservation du bien, encore qu’elles ne l’aient point amélioré."

Donc, si j’ai tout bien suivi, voilà le rapport dû par le fils industrieux sur les 100 k€ initiaux, suivant ce qu’il en a fait ensuite :
- achat d’un immeuble qui s’est valorisé à 200 k€ du seul fait de l’augmentation du marché immobilier : rapport 200 k€
- - achat d’un immeuble qui s’est valorisé à 200 k€ du seul fait des travaux d’amélioration réalisés par le fils industrieux, tandis que le marché immobilier n’augmentait pas : rapport 100 k€
- achat d’une société à 100 k€ qui s’est valorisée à 1000 k€ grâce au travail du fils industrieux : rapport 100 k€
- achat pour 100 k€ d’actions de la société Mamazon, qui s’est valorisée à 1000 k€ sans nécessiter le travail du fils industrieux : rapport 1000 k€.

Il me semble qu’il ressort de ces exemples :
- que le fils prodigue ait dilapidé ou tout juste conservé la somme, elle est forcément rapportée à 100 k€.
- si le fils industrieux a apporté de la valeur par son travail, il ne doit rapporter que les 100 k€ initiaux.
- si le fils industrieux a apporté de la valeur en ayant le nez creux (achat d’un immeuble ou d’une action qui augmente du seul fait du marché, sans le travail du fils industrieux), il doit rapporter la valeur actuelle.

En résumé :
- que le fils prodigue dilapide ou maintienne à l’identique, le rapport est le même
- le fils industrieux doit partager les fruits de son "nez creux" mais pas les fruits de son travail.

S’il y a une erreur dans ce raisonnement, je veux bien qu’on me l’explique !

Dernière modification par Bernard2K (14/04/2023 12h09)


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#9 14/04/2023 14h10

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Bernard2K a écrit :

Donc, si j’ai tout bien suivi, voilà le rapport dû par le fils industrieux sur les 100 k€ initiaux, suivant ce qu’il en a fait ensuite :
- achat d’un immeuble qui s’est valorisé à 200 k€ du seul fait de l’augmentation du marché immobilier : rapport 200 k

J’imagine qu’en l’absence de mention de remploi dans l’acte d’achat de l’immeuble, cela sera le nominalisme monétaire (donc 100k€)  qui s’appliquera, sauf si le fils n°2 prouve le remploi tacite de la somme d’argent. C’est la qu’il me parait intéressant de connaitre l’intention du donateur pour éviter d’en arriver à ce stade et l’intérêt du donateur de faire connaitre son intention lors de la donation. Les enfant devraient avoir à cœur de respecter l’intention de leur parent.

Pour répondre à carpediem, oui ce sera une donation simple mais il est envisagé de conserver le bien en démembrement ou si vente il y a, alors ce sera un remploi dans un nouveau bien démembré ou encore d’investir la somme dans un compte bancaire ou compte titre démembré avec convention de quasi usufruit, afin de maintenir la situation de démembrement.

Dernière modification par JeanB (14/04/2023 14h13)


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#10 14/04/2023 14h33

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Bonjour,

C’est rarement explicité (et parfois mal fait par les notaires) mais (sans conjoint et en présence d’enfants) il y a en réalité deux masses de calcul très différentes pour le calcul d’une succession :

(1) la masse de calcul de la quotité disponible et des réserves, qui assure l’intégrité des droits des réservataires et comprend les actifs au décès et la réunion fictive de toutes les libéralités réalisées par le défunt en valeur jour de décès.

Ce calcul est d’ordre public, et le défunt ne peut pas agir dessus.

- Si la donation est avec clause d’emploi => on suit l’évolution de la valeur du bien correspondant, car la donation de la somme d’argent n’était qu’un moyen et non ce sur quoi portait la donation. En cas de valeur inférieure au jour du décès, on garde le montant nominal de la donation.
- Si la donation est sans clause d’emploi, le montant reste inchangé, même si l’argent a ensuite été utilisé pour acheter un bien qui a pris de la valeur.

Si la somme des libéralités, imputées sur les réserves et la QD, dépassent la QD, alors il pourra y avoir versement d’une indemnité de réduction.

-----

(2) la masse de partage, qui vérifie simplement l’égalité entre les héritiers. Cette masse comprend les actifs au jour du partage, les seules libéralités RAPPORTABLES éventuellement réduites (cf 1) prises en valeur au jour du partage et l’indemnité de réduction également prise au jour du partage. En cas d’inégalités entre les héritiers, il y a alors une indemnité de rapport.

Le rapport n’est pas d’ordre public et le donataire/défunt peut décider (dans l’acte ou dans son testament) :
- les libéralités qui sont rapportables ou non
- la valeur du rapport (par exemple une valeur forfaitaire, ou alors la valeur au jour de la donation et non pas au jour du partage)

Toutefois, si une donation est consentie sans rapport dans l’acte, il ne peut pas la rendre rapportable par son testament. L’inverse n’est pas vrai, il peut toujours lever le rapport.

Dernière modification par Geronimo (14/04/2023 15h40)

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#11 14/04/2023 15h51

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Bonjour à tous

Un petit up sur ce sujet afin de vous demander si mon analyse est correcte sur notre cas familial.

Mes parents souhaitent me donner (je sus fille unique) la NP d’un bien loué depuis 20 ans. Il était en location nue, mais en 2018, il est passé en LMNP  microBIC, puis en 2023 en régime réel simplifié car de gros travaux sont à réaliser (copro + rénovation).

Evidemment tout cela se goupille mal car mon papa n’a pas pu entreprendre les travaux (40 ke environ pour un bien qui rapporte autour de 7 ke annuels) qui sont plus que nécessaires et à 80 ans, il souhaite réaliser rapidement cette donation.

Je lui ai proposé de plutôt faire la donation de NP à mes 2 enfants car ayant passé 50 ans, nous pensons à anticiper la transmission de certains biens locatifs (environ 300 ke hors RP), possiblement via donation de NP, mais la question qui reste entière est comment articuler gros travaux et usufruit :

J’ai compris que mes parents ne pourraient amortir les travaux à venir en 2023/2024 qu’à hauteur de leur usufruit (30 %), donc peu, et sûrement pas amortir le bien.

Est-ce que vous confirmez ?

Le notaire met une grosse pression sur mes parents pour économiser sur les taxes de donations (je pense 200 euros) tant que mon père à moins de 80 ans, mais il me semble qu’il vaut mieux qu’ils amortissent un max les travaux en neutralisant la fiscalité de ce loyer.

Et à supposer qu’il soit possible d’amortir le bien lui-même, je me demande si l’élastique de la taxation VA à la revente n’invalide pas l’intérêt ?

Dernière modification par mikado34 (14/04/2023 21h05)

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[+1]    #12 14/04/2023 16h30

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mikado34 a écrit :

J’ai compris que mes parents ne pourraient amortir les travaux à venir en 2023/2024 qu’à hauteur de leur usufruit (30 %), donc peu, et sûrement pas amortir le bien.

Non justement, l’usufruitier amorti 30% de la valeur du bien mais sur une durée qui correspond à son espérance de vie à 80ans (8.6ans d’après les Tables INSEE) donc 3.48% du bien amorti chaque année.

J’ai négligé les amortissements déjà considérés, j’imagine que si vous êtes déjà en LMNP au réel alors on le comptable partira de la valeur restante déduction faite des amortissements déjà consommés. Demandez à votre comptable ( et partagez le avec nous) ils sauront vous répondre. Mais c’est pas dit que ce soit inintéressant fiscalement.

J’ai eu un retour de mon comptable; ils semblent valider l’approche que j’ai détaillée au dessus sur l’ amortissement de l’usufruit.

Dernière modification par JeanB (14/04/2023 16h52)


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#13 14/04/2023 18h00

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Je vous remercie de ce retour, est-ce la même règle pour les travaux à venir ?

Le notaire m’a dit qu’avec une clause de la donation de NP indiquant que l’usufruitier paye tous les travaux, alors l’usufruitier devrait alors logiquement amortir les travaux qu’il a payé (enfin le notaire ne s’engage pas non plus là dessus) ..

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#14 15/04/2023 08h03

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JeanB, le 14/04/2023 a écrit :

Bernard2K a écrit :

Donc, si j’ai tout bien suivi, voilà le rapport dû par le fils industrieux sur les 100 k€ initiaux, suivant ce qu’il en a fait ensuite :
- achat d’un immeuble qui s’est valorisé à 200 k€ du seul fait de l’augmentation du marché immobilier : rapport 200 k

J’imagine qu’en l’absence de mention de remploi dans l’acte d’achat de l’immeuble, cela sera le nominalisme monétaire (donc 100k€)  qui s’appliquera, sauf si le fils n°2 prouve le remploi tacite de la somme d’argent.

Très juste. Le "nominalisme monétaire" s’applique au rapport d’une somme d’argent conformément à l’article 860-1 du code civil.

La preuve du remploi de la somme peut avoir deux raisons :
1) le fils industrieux a fait inscrire dans l’acte d’achat de l’immeuble le remploi de la somme. Ca peut arriver, notamment s’il est marié en communauté et qu’il souhaite que l’immeuble acquis soit un bien propre.
2) le fils prodigue est jaloux de son frère et compte bien avoir sa part de l’augmentation de valeur de l’immeuble. Pour autant, peut-on "prouver" une telle chose ? Est-ce que le fait d’avoir reçu une donation de 100 k€ une année et d’acheter l’année suivante un immeuble, rarement exactement du même montant, par exemple un immeuble de 200 k€ dont 90 k€ d’apport et 110 k€ d’emprunt, prouve le remploi de la somme ?


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#15 15/04/2023 13h19

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mikado34 a écrit :

Le notaire met une grosse pression sur mes parents pour économiser sur les taxes de donations (je pense 200 euros) tant que mon père à moins de 80 ans, mais il me semble qu’il vaut mieux qu’ils amortissent un max les travaux en neutralisant la fiscalité de ce loyer.

La date critique pour votre opération c’est l’augmentation de la valeur de la nue-propriété selon le barème de l’Article 669 du CGI, c’est donc jusqu’à la veille du jour de ses 81ans, si votre père à moins de 80ans comme vous le mentionnez vous avez encore 1an minimum devant vous.


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#16 15/04/2023 14h53

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Il y a d’autres choses à considérer :
- de quand date la précédente donation et si elle a épuisé l’abattement.
- l’âge de la mère.
- vous parlez de passage au réel en 2023, mais sans préciser quand. Donner la NP d’un bien imposé en BIC au réel, c’est important. En effet, au réel on est censé amortir le bien ; mais si on en donne la NP on doit le sortir de l’actif et des amortissements. Si vous voulez mettre en place une imposition au réel, il serait souhaitable d’avoir fait la donation avant. A discuter avec l’expert-comptable !

Par ailleurs, qui dit BIC au réel dit comptabilité d’entreprise, donc des déclarations complexes (voir les discussions sur le forum sur la CFE par exemple). Est-ce vraiment une bonne idée pour des personnes âgées de 80 ans ? Personnellement, je pense que dans un tel cas je resterais au micro-BIC, juste pour la tranquillité d’esprit de mes parents.

Je souhaite à vos parents une vie longue et heureuse, mais enfin ils sont à des âges où ils peuvent perdre très vite leur capacité à gérer et à décider, donc se lancer dans le BIC au réel à 80 ans passés, je suis très dubitatif.


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#17 16/04/2023 10h07

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Je vous rejoins sur la tranquillité qui n’a pas de prix, et encore davantage en avançant en âge. C’est pour cela que je m’en occupe de fait depuis 5 ans (de la gestion locative et impôts aux artisans), car cette gestion devenait lourde à porter, et mon papa est informé et n’intervient plus que pour décider.

Ayant acquis nous-même 2 autres appart loués + le studio donné en PP en 2012 + la gestion de ce bien, je fais un peu de veille et j’ai des routines de location … mais je n’ai pas toujours autant de temps que nécessaire pour approfondir mes connaissances en compta et fiscalité.

Je pensais m’appuyer sur jedeclaremonmeuble car j’ai eu de bons échos sur la compétence, mais à voir si un vrai EC en chair et en os ne serait pas + adapté.

La précédente donation à moi, leur fille unique, est de 2012 (NP d’un appart + un studio en PP qui était compliqué à gérer pour eux) au total 207 ke de valeur.

Ma maman a 75 ans, mon papa aura 81 début février prochain, et il sont en excellente santé.

Pour ce bien, le microBIC était parfait mais il faut faire une réno complète + copro (toiture, charges importantes) dans l’année. J’avais compris que le changement d’option fiscale devait être fait tôt dans l’année, alors j’ai demandé début janvier le passage au réel simplifié.

En février mes parents ont indiqué vouloir donner la NP de leur dernier bien, que je leur ai proposé de plutôt donner directement à mes enfants encore mineurs (entre dans l’abattement).

Cela entre dans une réflexion plus globale pour anticiper à 50 et 54 ans la transmission aux enfants de nos biens locatifs d’une valeur totale de 300 ke, en intégrant la perspective de 2 biens que nous avons en NP, et un futur projet, je ferai un post dédié à cela (donation en NP, voire montages moins évidents si ils restent pas trop complexes, ou contraignants – donc pas une holding ni une SARL familiale)

Pour revenir à ce projet actuel de donation en NP, je comprends que pour un bien déjà au régime réel alors la donation de NP fait sortir cette valeur NP de l’actif et des amortissements (donc à hauteur de 75 % de la valeur vénale car usufruit à 20 et 30% en communauté) .. donc ce n’était pas dans le bon ordre, mais c’est fait.

Quid de ce qui est à venir (les travaux ou l’amortissement si on l’avait fait la donation avant de passer au reel)  : pourriez-vous m’expliquer le mécanisme plus en détail ?

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[+1]    #18 16/04/2023 10h59

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La précédente donation à moi, leur fille unique, est de 2012 (NP d’un appart + un studio en PP qui était compliqué à gérer pour eux) au total 207 ke de valeur.

Donc les plafonds ont déjà été utilisés (207 > 2x100) et moins de 15 ans, donc une nouvelle donation serait forcément avec des droits de mutation plein pot. La seule chose qu’on gagne, c’est qu’on paie les droits de mutation sur 70 % de la valeur, alors que si on attend le décès ça sera sur 100 %.

Il serait donc plus pertinent que la donation soit en faveur des petits-enfants. L’abattement est de 31865 € par petit-enfant (x2 grand-parents = 63730 €), alors que l’abattement s’ils sont dotés par testament n’est que de 1594 € comme une personne non apparentée.

Pour autant, pour cette possible donation à leurs petits-enfants, et pour la donation de la NP de votre immobilier à vos enfants, il faut se poser la question : quelle est leur appétence pour la gestion immobilière ? Sauront-ils gérer tout cela quand ils en récupéreront la pleine propriété ?

Je vous rejoins sur la tranquillité qui n’a pas de prix, et encore davantage en avançant en âge. C’est pour cela que je m’en occupe de fait depuis 5 ans (de la gestion locative et impôts aux artisans)

Je parlais de la tranquillité de vos parents et de la vôtre (et de vos enfants, à terme). Je maintiens qu’à mon avis, il aurait été préférable de rester au micro dans une telle situation. Mais c’est trop tard puisque l’option est prise.

Donc, l’activité BIC de location meublée de votre père est au réel depuis le 01/01/23. Supposons que la donation intervienne au 30/06/23.

Première solution : inscrire le bien à l’actif dès le 01/01/23. Donc, l’amortir par composants à cette date. Au 30/06, constater la fin de ces amortissements (qui se seront dépréciés d’une demi-année). Constater la sortie de la NP du compte 108 ; ne reste dans ce compte 108 que la valeur de l’usufruit. Amortir cette valeur d’usufruit comme expliqué par JeanB. Ecritures compliquées, fort risque d’erreur.

Deuxième solution : considérer que le bien reste dans le patrimoine privé de l’exploitant entre le 01/01/23 et le 30/06/23. Attention, on ne peut pas déduire d’amortissements sur cette période ; et peut-être que toutes les charges ne seront pas déductibles (puisque relatives à un bien resté dans le patrimoine privé). Puis au 30/06, inscrire au compte 108 la valeur de l’usufruit. Amortir cette valeur d’usufruit comme expliqué par JeanB. Dans ce cas, il faut, autant que possible, reporter tous les travaux après le 1er juillet 2023.

Les deux solutions sont-elles possibles ? Quelle est la meilleure ? Aucune idée. Ce sont des questions trop pointues pour moi. A voir avec l’expert-comptable, AMHA.

Dernière modification par Bernard2K (16/04/2023 11h12)


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