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[+1]    #1 03/12/2010 17h43

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Il y a eu aujourd’hui sur ce forum des échanges sur le thème: Chute des bancaires: risques ou opportunités?
Chute des bancaires, opportunité ou risque ?

Sans vouloir aucunement critiquer personne, ces échanges montrent que peu comprennent bien l’effet de levier bancaire, et comment lire un bilan de banque.

En schématisant à l’extrême, le bilan d’une banque se présente ainsi:

- au passif on a les "ressources" financières:
d’une part les fonds propres (fonds propres "durs" core tier one, quasi fonds propres tier 1 ou tier 2, qui sont en fait des dettes subordonnées, potentiellement perpétuelles)
et d’autre part les dettes, qui sont 1/  les dépôts des clients auprès de la banque (comptes courants, livrets, comptes à terme c’est-à-dire comptes bloqués entre 1 semaine et quelques années) et comme ces dépôts ne suffisent généralement pas à assurer la liquidité de la banque, 2/ les emprunts auprès d’autres banques, auprès de la BCE et sur le marché obligataire.

En revanche, les sicav et les contrats d’assurance-vie des clients ne sont pas à l’actif, car ce ne sont pas une ressource que la banque a le droit d’utiliser. Voilà d’ailleurs pourquoi l’amour de plus en fort fort des Français pour l’AV commence à inquiéter les banques françaises (même s’il fait gagner de l’argent aux filiales assurances de ces banques), car contrairement aux comptes courants et aux livrets, les banques ne peuvent pas utiliser les AV des clients pour prêter davantage.

- à l’actif est l’utilisation que la banque a fait des ressources ci-dessus:
1/ les prêts aux clients (prêts immobiliers, prêts à la consommation, prêts sur cartes de crédit, etc.)
2/ les participations que la banque a pris dans d’autres sociétés financières (banques, assurance) ou non financières (comme lorsque BNP est actionnaire à hauteur de 2% de telle ou telle société industrielle)
3/ tout le trading book, c’est-à-dire tous les instruments financiers spéculatifs ou non détenus par la banque

Comme les banques font des marges nettes faibles sur la plupart des crédits, notamment immobiliers, elles arrivent quand même à des rendement de fonds propres (ROE: return on equity) acceptables de 10 à 15%, en faisant jouer l’effet de levier, c’est-à-dire en ayant peu de fonds propres par rapport à leurs actifs:
l’ensemble des actifs d’une banque (autrement dit, son total de bilan) est typiquement 15 à 35 fois les fonds propres durs (core tier one)

Du coup, il suffit d’une perte de 3% sur les actifs d’une banque, pour que les fonds propres tombent à zéro et la banque fera faillite. Rien que la rumeur d’une telle perte, réelle ou potentielle, pourrait aussi provoquer la faillite, en incitant les clients à retirer leurs dépôts et les investisseurs obligataires à cesser d’acheter les obligations de la banque, alors que symétriquement, à l’actif du bilan, les emprunteurs vont bien se garder de rembourser par anticipation leurs emprunts à la banque, qui mourra alors d’une crise de liquidité comme Lehman.

Donc, oui, les banques sont par essence même des entreprises très risquées, quand on bascule, comme depuis 2008, dans un monde agité où plusieurs Etats européens sont devenus fragiles.

Dernier point: comment les banques françaises peuvent-elles par ex. avoir une exposition d’environ cent milliards d’euros vis à vis de l’Espagne ou même de la partie Grèce, donc des montants supérieurs aux fonds propres de BNPP, Socgen ou CASA? Certains sur ce forum doutent que ce soit possible. Pourtant c’est la réalité. CASA par exemple possède une filiale grecque qui a prêté à l’Etat grec, aux entreprises et aux citoyens grecs plus de 20 milliards d’euros au total. Voilà comment on arrive à cent milliards, rien qu’avec la Grèce, même si dans ce cas précis, CASA et Socgen sont de loin les banques françaises les plus exposées.

Autre risque dont personne ne parle: il suffirait que les banques françaises perdent 4-5% des crédits immos accordées à des emprunteurs français pour qu’elles aient d’énormes problèmes (perte d’une part majoritaire de leurs fonds propres). Tant que les prix continuent de monter en France, ce risque est infime. Mais le jour où la bulle immo éclaterait …

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#2 03/12/2010 18h00

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Et, pour paraphraser Buffett quand on ne comprend pas, on garde son argent dans sa poche…

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