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#1 15/07/2015 10h42

Membre (2013)
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Bonjour,

Y a t’il d’autres membres du forum dont les enfants baignent dans deux cultures?

C’est le cas de mes enfants, et si le second est trop petit (1 an), l’aîné (3 ans) éprouve certaines difficultés :

1 - retard par rapport aux enfants de son âge en français parlé
2 - rejet du russe parlé : il ne répond à sa mère qu’en français

Par contre il a une très bonne compréhenssion auditive du français et du russe

De même, s’il parle principalement français, il choisit parfois des mots russes s’ils sont plus simple à prononcer : pauk plutot que araignée, ou slon plutot que éléphant.

Ceci fait que bien souvent, les gens hors cercle famillial ne le comprennent pas, et il se tient souvent à l’écart des autres enfants.

A l’école, il lui a fallu plusieurs semaines pour se créer un petit "cercle d’amis", avant cela, les puéricultrices me disaient qu’il se tenait à l’écart, ne parlait pas, et observait les autres enfants.

Dès qu’il s’est fait ses amis, il a commencé à se comporter comme n’importe quel enfant de son âge.

En ce moment, période de vacances scolaires, je l’ai inscrit à un stage au boulot, et les animatrices me décrivent exactement la même chose : les autres enfants ont du mal à le comprendre, puisqu’il a un retard en français parlé et qu’il ajoute parfois du russe dans ses phrases, il se tient donc à l’écart et observe les autres petits…

Si vous avez des témoignages de vos expériences, je suis preneur!

Merci!

Dernière modification par koldoun (15/07/2015 10h55)

Mots-clés : bilinguisme, education, enfants

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#2 15/07/2015 11h10

Membre (2011)
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Bonjour,

J’avais regardé sur la télé une émission (sur la 5 ou arte) qui parlait rapidement des enfants bilingues.
De plus, mon beau frère est un peu dans le même cas que vous.

Ce qu’il en ressort et de façon imagé, c’est que les enfants étant des éponges, ingurgitent au début sans avoir le mode d’emploi de leur puzzle linguistique.

Donc c’est déstabilisant pour s’ouvrir aux autres (vu qu’a l’intérieur cela parait être flou) et difficile au 1er abord de communiquer (d’où le besoin de choisir le terme le plus simple pour discuter)

Mais en fait, une fois que le dictionnaire ou le puzzle se sera mis en place et que l’enfant se sera approprié l’ensemble des connaissances qu’il aura ingurgité, il va faire un bond tant en terme de commun cation qu’en terme de confiance en soi)
Maintenant vous dire quand ….  la 1ere fille de mon beau frère qui a 6 ans maîtrise l’anglais et le slovaque à présent mais pas le français ni le mandarin… ce qui fait forcément bcp.  Néanmoins ce sont les langues qui sont et seront le plus maniées qui seront le plus vite et le mieux maitrisées….of course :-)

Donc le sentiment "d’exclusion" de votre enfant et cohérent (c le "bordel " à l’intérieur), sans vous donner de conseil mais juste par rapport aux discussions que j’ai pu avoir, peut être devrez vous lui donner le temps de se trouver (et ne pas stresser ), de se comprendre et de maîtriser ses connaissances.

Quand il dominera son sujet, vous aurez droit à un véritable récital.  J’espère pour vous que vous connaissez les deux langues sinon il apprendra à vous enguirlander dans la langue que vous ne comprenez pas.   Que du bonheur les enfants……

Bonne journée à vous

Dernière modification par zendoi (15/07/2015 11h27)

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#3 15/07/2015 11h15

Membre (2014)
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Bonjour

Notre cas est un peu different, notre fille a 3 ans , 2 parents francophones mais ecole en Anglais et chinois.
beaucoup beacuoup d enfants bilingues ( tri , quadri … ) autour de nous.

je dirais qu a 3 ans il n y a rien d inquietant, l apprentissage est plus long , il y a des melanges et des choses qui viennent plus ou moins vite

Je ne sais pas comment vous avez defini les regles chez vous mais a priori il est important de choisir sa langue ( l enfant peut en choisir une autre ce  n est pas choquant ca peut changer plus tard ). vous lui parler en francais, votre femme en russe etc ..

pour ce qui est du temps d adaptation, de l observation etc c est normal aussi , il peut y avoir un peu de reserve ,cela a l air ok apres la periode d observation. attendez de voir quand le langage sera developpe, c est peut etre aujourdhui un frein a son integration plus rapide.

autre piste … quel est votre propre comportement en societe ?

juste quelques remarques , loin d etre un expert comme vous pouvez le voir.

si vous voulez discuter davantage je vous propsoe les MP.

Cdt

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#4 15/07/2015 11h23

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zendoi a écrit :

Mais en fait, une fois que le dictionnaire ou le puzzle se sera mis en place et que l’enfant se sera approprié l’ensemble des connaissances qu’il aura ingurgité, il va faire un bon tant en terme de commun cation qu’en terme de confiance en soi)

Reste à voir si le retard en matière de sociabilisation (et de confiance en soi) sera suffisamment faible pour ne pas poser de problème ultérieur.

Dans notre couple, nous avons fait le choix de ne lui apprendre que le français: avoir une mère ne maitrisant pas parfaitement la langue nous semble un handicap suffisant pour ne pas lui en rajouter un autre.

Note: notre décision aurait sans doute été différente si la seconde langue avait été une langue "importante" (anglais/chinois)

Dernière modification par Faith (15/07/2015 11h24)


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#5 15/07/2015 11h23

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Bonjour!

Je ne suis pas encore parent, mais j’ai dans mon entourage trois couples d’amis anglophones habitant en France. Je vous propose donc un avis "extérieur". Le schéma à ce jour a toujours été le même :
- Retard à l’école qui peut durer de 1 à 3 ans (selon mon expérience). Les instituteurs sont parfois un problème (enfant qui n’a soit disant pas le niveau, qui ne comprend pas) qui n’améliore pas la chose… Un bon instit’ peut débloquer le problème!
- Difficultés à s’intégrer au début (barrière classique d’un enfant qui communique peu ou pas avec les autres), généralement surmontée assez rapidement.
- Tous les parents parlent d’un déclic : un jour l’élève "rattrape" son retard (je serais d’avis qu’il n’y a pas réellement de retard pris, juste un enfant qui intègre tout mais ne l’exprime pas forcément) et redevient un élève normal aux yeux des instituteurs.

Concernant la langue à la maison, j’ai observé une confusion des enfants en bas âge avec le changement de langue. Passé 6/7 ans, ils associent une langue à chaque personne (et refusent parfois d’en changer!) et le dialogue s’établit bien. Plus les années passent, plus la langue enseignée prend le dessus, la langue parlée à la maison étant généralement comprise et parlée mais peu lue et encore moins écrite (sauf attention particulière des parents).

Globalement :
- à l’école : après de mauvaises expériences, les parents ont choisi l’école en fonction de l’instituteur avec qui le contact passait bien et qui comprenait la situation (quitte à faire quelques kilomètres en plus)
- à la maison : les parents n’ont jamais rompu la langue étrangère au sein du foyer et ne traduisent pas. Deux couples sur trois ont vu une phase où leurs enfants répondaient uniquement en français (mais tous aujourd’hui communiquent uniquement en anglais au sein du foyer).

Ces différentes expériences m’encouragent à penser qu’après une période difficile à l’école comme à la maison, tout rentre dans la normale et les enfant grandissent bilingues (les efforts sont récompensés!).


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#6 15/07/2015 11h28

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Expérience similaire d’amis suédois venus à Bruxelles il y a quelques années avec leur petite fille de 3 ans : au début elle restait dans son coin, est rentrée en disant à ses parents "Les enfants ne savent pas parler ici", puis tout s’est bien passé…
No stress, vous leur donnez des atouts à vos petits!


The only real failure is the failure to try.

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[+1]    #7 15/07/2015 11h34

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Je vais essayé de répondre aux questions :

Je me débrouille en russe. Pas au point de discuter politique extérieur avec Poutine, mais je peux me débrouiller pour les "discussions de tous les jours".

Ma femme maitrise le français, elle l’a étudié à l’université.

Enfant j’étais plutot l’inverse de mon fils, ouvert et assez difficile à l’école.
Mais actuellement, ayant un boulot très "au contact" (RH), j’avoue aimer la tranquilité une fois rentré chez moi, donc peu d’invité en dehors du cercle familial.

Dans ma ville il y a une association russophone qui fait des activités pour les petits le samedi matin.

Certains nous disent de ne pas le mettre tant qu’il ne maitrise pas complètement le français, d’autres nous disent l’inverse…

Ce qui est clair, c’est qu’il faudra l’inscrire à des activités extra-scolaire au maximum pour le sociabiliser…

Merci à tous pour vos retours, j’hésite à faire une distributions de points de réputation généralisée, mais ce serait peut-être mal vu, donc je le fais dans ce message :-)

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#8 15/07/2015 11h36

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Juste un court message pour mettre en garde contre le biais positif propre à tout témoignage…
Les parents parlent peu des problèmes qu’ont posés leur choix, et vous entendrez rarement un couple annoncer que leur enfant est "moyen et introverti", et jamais ils ne lieront ça à un de leur choix d’éducation…

Une chose est sûre: les cas graves seront rares.
Reste à voir si être bilingue de naissance dans la deuxième langue présente réellement un intérêt (par rapport à un apprentissage ultérieur)


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#9 15/07/2015 11h40

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Bonjour,

Mes 2 enfants sont bilingues , leur mère étant Anglaise.

Nous avions adopté avec nos enfants le principe suivant: ils parlaient anglais avec leur mère et français avec moi. Et depuis tout petits, on leur lisait des histoire dans les 2 langues et ils regardaient des émissions TV en anglais ( Ah, les Teletubbies…).

Même si il leur arrivait de répondre dans une autre langue que la question…

J’avoue que je ne me souviens pas bien de la période "maternelle", mais à partir du CP/CE1, il n’y a eu aucun problème. La capacité d’adaptation des enfants est phénoménale, le fait d’avoir des amis parlant sans cesse français + les instituteurs fait qu’ils seront totalement à l’aise avec le français.

D’ailleurs, pour ré-équilibrer leurs capacités linguistiques nous avons par la suite fait le choix de les inscrire dans une école internationale (à partir de la 6éme).

Les 2 sont aujourd’hui parfaitement bilingues. Et ne se privent pas de me taquiner sur mon accent anglais …

Employer les mots plus "simples" ou qui viennent en premier à l’esprit est tout à fait normal, cela arrive d’ailleurs encore à mes enfants. Ils "traduisent" ensuite naturellement dans l’autre langue.

3 ans c’est encore trés jeune, ne vous inquiétez pas trop, cela devrait s’arranger! Il faut parfois plus ou moins de temps pour que le double apprentissage se fasse, ça dépend aussi de la personnalité de l’enfant.

Mais soyez convaincu que c’est une vraie chance pour votre enfant!

Хорошего дня !


L'Investisseur Individuel, mon blog orienté "Dividendes Pérennes": http://investisseur-individuel.com/

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#10 15/07/2015 12h16

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Bonjour koldoun, je suis un peu dans le même cas, mais ma fille est plus jeune, elle a deux ans, elle mixe beaucoup le chinois et le français mais comprend les deux. Il y a beaucoup de couples mixtes dans mon entourage, le retour est qu’en général les enfants apprennent à parler les deux langues au bout d’un moment. Certains peuvent avoir des difficultés en français mais, vu le niveau parfois en France, je ne suis pas sûr que ce soit pire.

Bref, les parents s’inquiètent beaucoup, mais au final, cela se passe.

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#11 15/07/2015 15h17

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Bonjour Koldoun,

J’ai également un enfant qui va avoir 7 ans et qui baigne dans un contexte multilingue. J’ai voulu prendre le contre-pied de mon apprentissage pénible des langues (à partir du collège), alors qu’il me semble plus opportun d’introduire d’autres langues tôt, sans (trop de) douleur…

Ma situation est néanmoins assez différente

* Mon épouse et moi-même sommes francophones, résidents à l’étranger (ce qui était déjà notre situation avant la naissance de notre enfant)
* Jusqu’à l’âge de 3 ans, notre garçon n’a été exposé qu’au Français.
* A l’école maternelle (de 3 à 6 ans), il a été entièrement immergé dans une deuxième langue (c’était la langue maternelle de la moitié des élèves environ). Pas de Français à l’école, donc. Il a commencé à bien parler dans cette langue courant de sa cinquième année.
* A l’école primaire (à partir de 6 ans), il a été immergé (et alphabétisé) dans une troisième langue, les explications étant données dans sa deuxième langue. Il a rapidement commencé à parler dans cette langue.
* En parallèle, à partir de l’âge de 4 ans, nous avons commencé le "baby-sitting amélioré" dans une quatrième langue.

Résultat

* Il parle couramment les 3 premières langues: il utilise parfois des formes grammaticales d’une autre langue. Lorsqu’il utilise des mots d’une autre langue, au moins en Français, il en a conscience (il évite habituellement de le faire sauf quand il ne connaît pas ce mot en Français).
* Il ne parle pas (encore) couramment la quatrième langue mais c’est plutôt un objectif pour la fin de l’école primaire. Nous avons également la possibilité de le scolariser dans cette langue à partir du collège, potentiellement.
* Il lit bien dans sa troisième langue et correctement dans sa première langue.
* J’ai quelques craintes pour la maîtrise parfaite de l’orthographe et de la grammaire dans la première langue. Mais nous surveillons de près pour compenser, au besoin.
* Il est placé dans un contexte où la moitié environ des autres élèves sont dans la même situation que lui. Les profs (et les enfants) sont donc habitués à ce contexte.
* Il y a beaucoup d’enfants, bilingues, trilingues, quadrilingues (etc…) dans notre entourage sans que cela ne pose de problème majeur.
* Il bascule facilement dans une langue ou une autre en fonction du contexte et de la préférence de son interlocuteur.
* Il s’amuse (déjà) de mon accent (ou me gronde) quand je lis dans la troisième langue…
* Pas de retard constaté.

Quelques points qui me semblent importants

* Une personne parle toujours une langue unique avec l’enfant (surtout durant les toutes premières années).
* La personne qui parle une langue doit être préférablement une personnes dont c’est la langue maternelle.
* Les langues s’apprennent plus facilement à un jeune âge: il serait dommage de ne pas saisir cette opportunité (ne serait-ce que pour acquérir le mécanisme de bascule dans une autre langue).
* Utiliser différents canaux pour introduire d’autres langues, dans des contextes agréables et ludiques: films, activité qu’il aime bien, baby-sitting, jeu de société, jeu vidéo, etc…
* Être dans le ludique et respecter le rythme de l’enfant.

Introversion / Extraversion

Je ne pense pas que la question de l’introversion / l’extraversion soit nécessairement liée au multi-linguisme. Mon garçon (par exemple) est plutôt extraverti.
Par ailleurs, l’introversion ne me semble pas non plus nécessairement un mal à combattre.
Pour moi, il s’agit plutôt de l’endroit où l’on tire son énergie (de l’intérieur => introversion; de l’extérieur => extraversion).
La société voit d’un mauvais oeil les introvertis alors que de mon point de vue, l’introversion favorise également l’émergence de précieuses qualités (ces qualités n’étant bien entendu pas un monopole des introvertis…): concentration, écoute, réflexion, autonomie, indépendance, observation, profondeur, etc…
J’avais vu une vidéo où Cedric Villani (Cédric Villani - YouTube à la minute 35) expliquait qu’il était très timide, enfant, avec une santé fragile. Il avait alors "subi" plusieurs initiatives visant à le faire plus participer et donnait  le conseil suivant aux profs/parents ayant des enfants avec ce tempérament: "Les enfants timides, il faut les laisser en paix !"
Personnellement, je suis introverti. Il m’est également arrivé de "subir" des situations dans lesquelles j’aurais préféré qu’on me laisse simplement tranquile plutôt que de vouloir me "socialiser" ou me (dés)intégrer à tout prix…

Conclusion

Je pense que le multi-culturalisme et l’apprentissage des langues en bas âge est une chance pour votre enfant.
L’introversion me semble plutôt être un trait de caractère, pas nécessairement à combattre.

Cordialement,

Vauban

Dernière modification par vauban (15/07/2015 23h30)


"Price is what you pay. Value is what you get.", Warren Buffett

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#12 15/07/2015 15h45

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Bonjour,

Merci pour ce témoignage très complet.

Le mot "combattre" est un peu rude.

Il est clair que je ne vais jamais le forcer à faire une activité si cela ne lui plait pas.

S’il préfère un sport individuel plutot qu’un sport collectif, je ne vais pas l’empêcher à tout prix de faire ce qu’il aime.

C’est un peu dommage qu’une monitrice me dise qu’il reste un peu à l’écart, mais je n’en fait pas une maladie, et vu son sourire et le fait qu’il connaisse un tas de nouveau jeux et de nouvelles chansons me prouve qu’il s’amuse.

On m’a proposé des lectures sur le sujet, mais je pense que de partager les expériences des uns et des autres est plus productif que de lire de la théorie, qu’on finit rarement par appliquer…

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#13 18/07/2015 19h34

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Je vais parler en tant que grand pere qui a de petits enfants bilingues.

Mon fils habite Ottawa et a deux garçons qui suivent le même cheminement , ils ont maintenant 7 et 10 ans.
A la maison ils parlent Français , quand ils etaient jeunes c’etait la garderie en anglais , jouent dans la rue en anglais ensuite français a la maison.
Puis ecole primaire en français , les jeux dans la rue en anglais, la TV français ou anglais selon l’emission et français a la maison

Probablement que l’ecole secondaire se fera en anglais ainsi que la suite des etudes.

Je dirais qu’ils pensent plus en anglais que français mais c’est assez transparent quand on parle avec eux, ils ne melangent plus les deux langues depuis l’age de 5-6 ans , en fait le mélange etait du parce qu’ils connaissaient le mot dans une langue et pas dans l’autre , ce qui etait le cas pour des mots rarement utilisés ainsi que  quelques erreurs de masculin/féminin.

A chaque personne a qui ils parlent il y a une langue d’attribuée et ils y reviennent toujours, je leur pose une question en anglais, c’est sur qu’ils vont me répondre en français…

Plus aucun problème au fil du temps, j’aimerais être aussi parfaitement bilingue qu’eux.


La fidélité est souhaitable en amour , mais elle est une tare sur les marchés.

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#14 18/07/2015 20h50

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Et comment cela se passe au sein du couple?

Quelle langue parlez-vous?

Comme mon épouse maîtrise très bien le français, c’est dans cette langue que nous parlons.

Les enfants voient donc leur mère parler français au quotidien, et elle me dit elle-même que c’est compliqué de tenir une discussion familliale, à table par exemple, en switchant constamment de langue.

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#15 18/07/2015 21h41

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Au niveau couple , les deux parents sont francophones donc tout se passe en français , l’anglais n’est utilisé qu’avec les voisins vu qu’aucun voisin ne parle français.


La fidélité est souhaitable en amour , mais elle est une tare sur les marchés.

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#16 19/07/2015 07h03

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INTJ

C’est d’ailleurs l’idéal pour avoir des enfants parfaitement bilingues, parler une langue au sein du foyer et en parler une autre à l’extérieur (école). Le bilinguisme est finalement assez banal : immigration, ou culture du pays (Luxembourgeois qui parlent tous couramment 3 langues, Canadiens souvent bilingues français anglais, et même Français (Alsaciens, Bretons…).

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#17 06/08/2015 11h57

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INTP

En lisant les remarques formulées plus haut, je ne peux qu’approuver. Je n’ai pas d’enfants bilingues, mais je l’étais moi-même, et je me retrouve parfaitement dans les principaux points:
- au début (disons jusqu’à la maternelle), quelques difficultés dans les deux langues => moqueries de camarades (vite résolues en mettant les poings sur les i)
- ensuite, un net avantage dans l’apprentissage, car le fait de s’adapter à plusieurs modes de pensée dès le plus jeune âge évite pas mal de blocages par la suite
- choix de la langue en fonction de l’interlocuteur et des idées à faire passer (il y a des concepts qui passent mieux dans certaines langues plus nuancées sur certains sujets)

Globalement, j’ai toujours vu ça comme un gros avantage, une chance que d’autres n’avaient pas.
Il me semble important de donner une culture de base dans plusieurs langues, y compris à travers des contes, des chants, etc. Bref, proposer une petite "étude de civilisation" en complément au côté purement linguistique.

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#18 06/08/2015 12h39

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Le linguiste Claude Hagège milite depuis des années en faveur du bilinguisme, voire du multilinguisme. Je vous conseille ses ouvrages, notamment L’enfant aux deux langues.

Claude Hagège a écrit :

Pensez-vous, comme on l’a longtemps soutenu, que le bilinguisme précoce constitue un handicap pour la maîtrise de la langue maternelle?[REPONSE] C’est tout le contraire. On a constaté depuis longtemps que les bilingues possèdent généralement une malléabilité et une souplesse cognitive supérieures à celle des unilingues. Cela explique d’ailleurs la meilleure qualité des résultats qu’ils obtiennent dans diverses épreuves comme l’intelligence verbale, la formation conceptuelle, le raisonnement global…

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#19 06/08/2015 14h30

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@très, les "poings" ou les points sur les i ?

Entièrement d’accord avec Hagège et les avis pour. Il y a autre chose que je n’ai pas vu formuler ici : l’acquisition des phonèmes à un jeune très jeune âge. Il semble que c’est durant les premières années que l’oreille se forme aux sons des langages et qu’on acquiert ainsi la possibilité de les reproduire correctement ensuite.

Par exemple les Japonais ont beaucoup de mal à formuler le R grasseyé français, ou les francophones ont du mal à maîtriser le R rétroflexe anglais, sauf si leur oreille est formée dès le plus jeune âge. Selon les individus, il faudra un peu ou énormément d’exercices pour parvenir à une prononciation correcte.

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#20 06/08/2015 18h17

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INTP

sat a écrit :

@très, les "poings" ou les points sur les i ?

C’était volontairement bien les poings, en l’occurrence sur les i….mbéciles.

La remarque sur les phonèmes est d’autant plus cruciale que les langues parentales sont distantes. L’exemple des langues asiatiques est intéressant, car il est impossible à un adulte d’apprendre certaines intonations par la suite.

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#21 06/08/2015 19h36

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sat a écrit :

@très, les "poings" ou les points sur les i ?

Entièrement d’accord avec Hagège et les avis pour. Il y a autre chose que je n’ai pas vu formuler ici : l’acquisition des phonèmes à un jeune très jeune âge. Il semble que c’est durant les premières années que l’oreille se forme aux sons des langages et qu’on acquiert ainsi la possibilité de les reproduire correctement ensuite.

Par exemple les Japonais ont beaucoup de mal à formuler le R grasseyé français, ou les francophones ont du mal à maîtriser le R rétroflexe anglais, sauf si leur oreille est formée dès le plus jeune âge. Selon les individus, il faudra un peu ou énormément d’exercices pour parvenir à une prononciation correcte.

C’est en fait plus vicieux que ça. Après 6-7 ans, le cerveau élimine automatiquement les phonèmes n’appartenant pas à une langue ayant été entendue fréquemment avant la maturation de l’ouïe. Un enfant jeune entend et peut donc reproduire tous les phonèmes. Il n’est pas essentiel d’apprendre une langue jeune, mais l’avoir entendu l’est.

Un truc fascinant, les enfants adoptés ont très souvent une facilité déconcertante pour apprendre la langue de leur mère biologique, même si ils ont été adoptés à la naissance et n’ont aucun souvenir conscient de cette langue.

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[+1]    #22 16/08/2015 18h43

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La situation de mes enfants est un peu différente du message initial: mon épouse et moi sommes français, mais nous avons vécu 17 des dernières 20 années dans des pays anglophones. Mes filles sont beaucoup plus grande que votre petit bout’chou, (2 filles dans une université anglophone, une au lycée français, mais dans un pays anglophone aussi).

Nous avons promu le bilinguisme dès le plus jeune âge en les mettant dans une école maternelle uniquement anglophone; français à la maison, anglais à l’école.

A 5 ans, mon aînée m’a dit très sérieusement qu’elle parlait Français, et qu’elle parlait Anglais, et que moi, je parlais Français, et je parlais Anglais… un petit peu…

Nous sommes rentrés en France au moment où l’ainée entrait en CP; donc retour total au Français. J’ai entendu dire qu’il faut parler une langue jusqu’à l’âge de 11 ans pour la garder toute sa vie. Nous avons constaté effectivement qu’elles perdaient l’Anglais… mais la "musique de la langue" était déjà là; quatre ans plus tard, nous retournons en pays anglophone. L’ainée, qui avait sauté une classe en primaire, entre en 6eme en passant d’une petite école primaire de campagne, à une école internationale "mastodonte", avec plus de 1400 élèves de la maternelle à la terminale. Il a fallu un temps d’adaptation à l’école elle-même, mais la langue anglaise est revenue très vite.

Je trouve que le bilinguisme est une chance formidable. Il y a peut-être des passages d’adaptation dans un nouvel environement un peu plus difficiles, mais au long terme, je crois que c’est un atout; cela donne une "souplesse d’apprentissage", et aussi une confiance en soi, qui ne sont pas négligeables.

Dernière modification par Flint (16/08/2015 18h46)

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[+1]    #23 17/01/2016 08h39

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Bonjour,
Je viens partager mon experience, je vis en Thailande avec mon epouse thailandaise et nous avons 2 garcons nes la-bas. Nous communiquons en anglais avec ma femme. Elle leur parle uniquement en thai et moi uniquement en francais. Des qu’ils sont alles a l’ecole en Thailande ils ont accumule du retard en francais mais pour communiquer avec moi ca allait et en France ils comprenaient a peu pres ce qu’on leur disait mais il etait difficile pour les autres de les comprendre.
Quand ils ont eu 3 et 4 ans nous sommes rentres en France pendant un an. Le plus jeune est alle en 1ere section de maternelle, le plus grand en moyenne section.
Concernant le plus jeune des deux, il s’est bien integre bien qu’etant plutot introverti, il ne s’exprime pas beaucoup mais plutot de maniere juste, ce qu’il dit est coherent mais il a de gros problemes de prononciation. Sa progression a ete lente et reguliere tout au long de l’annee sans etre spectaculaire. Aujourd’hui il me parle bien avec un vocabulaire que je trouve qu’il a bien conserve mais il garde ses problemes de prononciation.
Concernant le plus grand il a mis environ 3 mois avant de decoller vraiment en francais, ca a ete alors spectaculaire. Il est extraverti et participe beaucoup, c’est une pile. Il s’est tres bien integre finalement avec les enfants ayant un an de moins que lui mais etant dans sa classe, aujourd’hui on mixe les sections en maternelle. Je dirais qu’il est bilingue avec un an de retard, il fait quelques fautes mais il communique tres bien avec tout le monde en francais et en thai.
Les maitresses en France se sont demande comment elles feraient avec ces 2 enfants car c’etait en zone rurale, ils n’avaient aucune experience de ce cas de figure et ils ne comprenaient pas ce que leur disaient les enfants. Elles nous l’ont dit en fin d’annee sachant qu’elles ont apprecie cette experience et ont ete impressionnees par leur progres. A noter qu’ils ne melangent jamais les 2 langues, je n’ai jamais eu a les reprendre ne serait-ce qu’une fois. Je ne saurais pas expliquer pourquoi certains vont melanger les langues.
Cela fait 6 mois que nous sommes rentres en Thailande, ils reprennent l’ecole ici. Au debut l’aine regrettait l’ecole en France puis il semble s’etre bien readapte maintenant.
Le plus dur maintenant sera de les faire progresser en francais. Je peux les emmener en France avec moi chaque annee environ un mois. Je n’envisage pas de les mettre dans une ecole bilingue.

Dernière modification par kc44 (17/01/2016 16h44)


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[+2]    #24 16/12/2016 15h07

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Bonjour,

Retour d’expérience me concernant aussi.
Je suis français, ma femme polonaise (linguiste, vivant en France depuis 10 ans et parfaitement bilingue; multi-lingue devrais-je dire avec le français, l’anglais, l’allemand et le russe).
Notre fils à 3 ans 1/2, il parle couramment les 2 langues, avec quelques petites erreurs grammaticales empruntées d’une langue vers une autre (type nom-adjectif en français qui est construit adjectif-nom en polonais)
En dehors de ça tout va bien.
Vivant à Strasbourg, il est depuis le mois de septembre en maternelle bilingue allemand (ma femme parle aussi allemand) ou il s’en sort plutôt bien (moitié de la semaine en français, l’autre moitié en allemand)

Depuis sa naissance, ma femme lui parle polonais, et moi français, il s’adresse à moi en français et a ma femme en polonais, ma femme et moi parlons français entre nous.
Vivant en France, sa nourrice étant française et son environnement français, et dans l’objectif de ne pas léser l’apprentissage, il fallait trouver un équilibre des langues, ma femme lui lit donc des livres en polonais, et les dessins animés qu’il regarde sont en polonais.

Nous introduisons l’allemand à la maison de façon ludique, autour d’un jeu en particulier.
L’enfant a besoin d’un contexte pour s’exprimer, on peut décider par exemple de cuisiner ou faire de la pâtisserie avec son enfant dans une langue particulière, il assimilera la langue à l’activité et ensuite il conviendra d’élargir le contexte.

La règle de base étant "un parent-une langue"
Des amis ayant rompu avec cette règle ont "obtenu" des résultats plutôt médiocre sur le bilinguisme de l’enfant mais c’est normal (chacun voit midi à sa porte)

J’introduis l’anglais dans les jeux de construction par exemple mais uniquement sur cette activité.

La difficulté viendra sans doute au moment de l’apprentissage de l’écriture, ma femme aura alors la lourde tache de lui apprendre à écrire le polonais et je pense que ce ne sera pas une mince affaire

Le but n’est pas d’en faire une machine bien entendu mais de simplifier sa vie future, les enfants etant des éponges, il se se force en rien, nous non plus et on ne le force pas, tant que ça reste un jeu pour tout le monde smile


"L'immobilier ne cessant pas de monter, ma maison a pris un étage cette année" [Auteur Inconnu]

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#25 16/12/2016 15h32

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Très belle expérience…

Les miens comprennent plutot bien le russe, mais ne le parlent absolument pas en dehors de "bonjour - au revoir etc".

Mais par rapport à mon message initial de juillet 2015, plus aucun retard au niveau du français pour l’aîné.

Retournez-vous souvent en Pologne?

Je pense que nous n’allons pas assez en Russie, ce qui doit peser sur leur apprentissage…

Dernière modification par koldoun (16/12/2016 15h34)

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