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[+2]    #1 01/09/2015 18h28

Membre (2014)
Réputation :   9  

Bonjour,

J’aimerai enfin vaincre et pouvoir comprendre la notion de besoin de fond de roulement. Je sens que cette notion commence à s’éclaircir dans ma tête et que je ne suis pas loin d’avoir le déclic. Un petit coup de pouce serait le bienvenue sachant que le BFR est une notion qui cause des ennuies à bon nombre de débutants. J’espère que ce topic rendra service à plus d’un.

Je tente de comprendre via un cas pratique: Wal-Mart. Et je me base sur les chiffres arrêtés au 31 janvier 2014.

Je ne parviens pas à réconcilier les chiffres du bilan avec ceux du tableau des flux de trésorerie en ce qui concerne le besoin en fond de roulement.

D’un côté voici les variations que j’observe sur le bilan entre 2013 et 2014:
Cash: -500
Receivables: -91
Inventories: +1055
Payable: -665
Total current assets: +1245
Total current liabilities: -2473

D’un autre côté, voici ce qu’il est indiqué sur le tableau des flux pour l’année 2014:


Savez-vous pourquoi je ne retrouve pas ces mêmes résultats au niveau du bilan ?

Plus généralement, j’entend dire que besoin de fond de roulement est égal à working capital.
Pourtant, plus le working capital est élevé mieux c’est (car l’entreprise peut faire face à ses obligations à court terme). Et plus un BFR est faible voire négatif mieux c’est (car les stocks et créances clients sont des coûts).
Il y a une contradiction ici.

working capital = actifs courants - passifs courants
BFR = stocks + créances clients - dettes fournisseurs

Ces deux notions ne sont pas égales. S’agit-il d’une erreur de traduction très courante ?

Dois-je comprendre que c’est une confortable position cash qui permet le meilleur des deux mondes, à savoir un besoin négatif (et donc une génération de ressources) tout en ayant suffisamment d’actifs courants pour couvrir les passifs courants ?

Benjamin Graham recommande de sélectionner les entreprises industrielles ayant un current ratio très élevé (actifs courants/passifs courants). Je comprend que nous tombons ainsi sur des entreprises ayant peu de chance de rencontrer des difficultés de trésorerie à court terme mais nous aurons alors souvent des entreprises avec des besoins de financement colossaux. J’en déduis qu’une entreprise nécessitant de gros investissements à court terme pour construire ses stocks et financer ses clients peut à tord paraître solide.

J’espère avoir été clair. Vous comprenez que la notion est encore très confuse chez moi smile

Message édité par l’équipe de modération (02/09/2015 12h13) :
- modification du titre ou de(s) mot(s)-clé(s)

Mots-clés : besoin en fonds de roulement, bfr, working capital

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#2 01/09/2015 18h40

Membre (2015)
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Je suppose que le working capital doit prendre en compte le cash de la société tandis que le BFR ne le prend pas : le cash est alors pris en compte dans la dette nette (Dette financière - Trésorerie).

Donc Working capital n’est pas vraiment la même chose que le "Net working capital" qui pour le coup représente bien le BFR.

Ta conclusion sur le meilleur des deux mondes est donc juste je pense.

Dernière modification par Jpi (01/09/2015 18h43)

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#3 01/09/2015 18h49

Membre (2014)
Réputation :   73  

working capital = Fond de roulement
net working capital = Besoin en fond de roulement

Les stocks et les créances ne sont pas des coûts à proprement parler, ce sont des investissements.

On ne peut pas dire qu’un BFR négatif ou faible est mieux qu’un BFR élevé, ni l’inverse.

Mais on peut dire que :

-Pour une entreprise en croissance un BFR faible est préférable (peu d’investissement nécessaire pour financer cette croissance) voir négatif (apport de liquidités en cas de croissance)

-Pour une entrepise sans croissance, j’aurais tendance à préférer un BFR élevé (cela constitue malgré tout un collateral d’actif que ne possède pas une entreprise à faible BFR, de plus en cas de décroissance, déploiement de capital grâce à la baisse du BFR)

De plus, pour deux compétiteurs d’une même industrie, je préfère souvent celui avec un BFR plus élevé. Donné 3 mois pour payer à ses clients alors que la concurrence donne 2 mois, est un avantage concurrentiel  .

Dernière modification par Lazard (01/09/2015 18h49)

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[+1]    #4 01/09/2015 19h37

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Lazard a écrit :

De plus, pour deux compétiteurs d’une même industrie, je préfère souvent celui avec un BFR plus élevé. Donné 3 mois pour payer à ses clients alors que la concurrence donne 2 mois, est un avantage concurrentiel  .

Il y a également une autre façon de voir les choses :
A niveau d’activité équivalent, moi je préfère celui qui fait payer ses clients à 2 mois, car c’est bien
lui qui a un avantage concurrentiel s’il arrive à générer autant de vente en faisant payer plus
rapidement ses clients. Et il aura aussi de la marge pour augmenter ses délais, alors que dans
l’autre sens c’est plus compliqué commercialement de dire à quelqu’un de me payer plus rapidement qu’avant.

Quoi qu’il en soit, est-ce mieux d’avoir un BFR négatif ou positif? élevé ou faible?
C’est une fausse question, c’est plus souvent le reflet d’un secteur, d’une activité que d’un choix,
sur lequel on a une influence limitée.


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#5 01/09/2015 19h52

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Je comprends votre point de vue Nek, mais je ne le partage pas.

J’ai l’impression que vous partez du résultat pour déterminer les causes.  Je fais personnellement l’inverse.

C’est comme dire, l’entreprise fait 30% de marge alors que la concurrence fait 15% c’est donc forcement qu’ils sont meilleurs. Pour moi, ce type d’affirmation doit impérativement être appuyée par des arguments (les causes !) pour être valable.

Si il y a des arguments tangibles pour dire que l’entreprise A peut vendre avec un crédit moins long (marque, low-cost…) sans détériorer sa position concurrentielle alors vous avez raison. Dans le cas inverse, l’entreprise A est bien en désavantage concurrentiel par rapport à l’entreprise B (jusqu’à qu’ils décident d’investir pour supprimer ce désavantage).

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[+2]    #6 01/09/2015 20h20

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Le besoin en fonds de roulement, c’est le cash dont l’entreprise a besoin pour financer son cycle activité courante : il dépend des stocks, des créances clients et des dettes fournisseurs.

En effet, si on prend le cycle de vie de l’entreprise :
- elle achète à ses fournisseurs
- elle stock les marchandises achetées non vendues
- elle vend à ses clients

On comprend que plusieurs paramètre entrent en jeu pour le calcul de son besoin en fonds de roulement :
- le délai qu’elle met à payer ses fournisseurs (décaissement)
- la quantité achetée et stockée mais non vendue  (décaissement)
- le délai de paiement des clients (encaissement)

Il est donc préférable d’avoir un BFR negatif ou faible, puisque cela signifie que votre cash n’est pas bloqué dans votre cycle opérationnel (stocks, créances clients ou payé aux fournisseurs) mais est disponible pour d’autres usages.

Le besoin en fonds de roulement :
- augmente quand une boite réduit ses délais de paiement fournisseurs, augmente ses stocks, augmente ses délais de paiement clients
- baisse quand une boite augmente ses délais de paiement fournisseurs, réduit ses stocks, réduit ses délais de paiement clients

Il est donc préférable qu’il se réduise plutôt qu’il augmente.

Toutefois, dans certains cas (forte croissance de l’activité), il peut être normal voire souhaitable qu’il augmente (par exemple si on voit que les stocks augmentent pour satisfaire la hausse à venir de la demande). Mais gare à veiller à ce que l’entreprise puisse y faire face !

Lazard a écrit :

J’ai l’impression que vous partez du résultat pour déterminer les causes.  Je fais personnellement l’inverse. C’est comme dire, l’entreprise fait 30% de marge alors que la concurrence fait 15% c’est donc forcement qu’ils sont meilleurs. Pour moi, ce type d’affirmation doit impérativement être appuyée par des arguments (les causes !) pour être valable. Si il y a des arguments tangibles pour dire que l’entreprise A peut vendre avec un crédit moins long (marque, low-cost…) sans détériorer sa position concurrentielle alors vous avez raison. Dans le cas inverse, l’entreprise A est bien en désavantage concurrentiel par rapport à l’entreprise B (jusqu’à qu’ils décident d’investir pour supprimer ce désavantage).

Une entreprise meurt par manque de cash, pas parce que ses marges sont faibles. Un BFR non tenu, c’est la mort assurée car l’entreprise ne pourra pas faire face à ses obligations.

Par ailleurs je vous invite à calculer le coût d’un mois de BFR supplémentaire au ROI de l’entreprise, vous verrez c’est que non négligeable pour la rentabilité à long terme.

Dernière modification par Geronimo (01/09/2015 22h51)

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#7 01/09/2015 21h14

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J’ai rédigé ceci il y a un certain temps à destination de mes camarades de l’IF - si ca peut vous aider…
Je vous recommande chaleureusement la lecture du bouquin de Christophe Thibierge, "Comprendre toute la finance" (je suis sur tablette et si je change d’onglet pour vous copier le lien je perds mon texte, mes excuses). Il n’est pas de l’ecole Value mais il explique excessivement bien toute un série de notions qu’on utilise en analyse value.

L
Le BFR se calcule comme suit:
BFR = Stocks + créances clients – dettes d’exploitation
BFR = Inventories + Receivables – Liabilities

Dans mon petit esprit de scientifique qui a toujours besoin de comprendre les choses, cette formule a éveillé un tas de « pourquoi »? Pourquoi besoin en fonds de roulement? Pourquoi les stocks, les créances, les dettes d’exploitation? En effet, je ne comprenais pas pourquoi des actifs diminués de passifs pouvaient constituer un besoin.

Christophe Thibierge (CT), qu’il soit béni au plus haut des cieux, m’a donné la réponse : c’est parce que ces actifs, ces stocks, il a fallu les produire, donc ils correspondent à des dépenses passées.

Je cite CT : « Les stocks, perçus habituellement comme des éléments de patrimoine qui valent de l’argent, sont avant tout un cumul de dépenses passées ».

Idem pour les créances clients : les créances clients d’aujourd’hui sont les stocks d’hier : on a dépensé pour acheter des matières premières, pour les transformer, pour les livrer (avec la nuance que les créances clients contiennent la marge prise sur la vente et ne correspondent donc pas précisément à l’argent dépensé par l’entreprise). Les créances clients sont certes un actif, de l’argent qui va rentrer, mais ce sont avant tout des avances faites aux clients.

Par ailleurs, certes les clients ne nous paient pas directement, mais nous ne payons pas nos fournisseurs directement non plus : les dettes d’exploitation constituent une avance que nous font nos fournisseurs.

Pour CT, le terme Besoin en Fonds de Roulement est mal choisi (je pense comme lui), et il trouve que le terme « avances de trésorerie d’exploitation » décrit mieux le phénomène. Pour moi c’est beaucoup plus clair.

Et pour calculer ces avances de trésorerie d’exploitation, en toute logique, on additionne les stocks et les créances clients (de l’argent qu’on a sorti pour produire) et on en retranche les dettes d’exploitation (des produits qu’on a rentrés dans le cycle de production mais qu’on n’a pas encore payés).

Donc le BFR, c’est la trésorerie dont on a besoin pour amorcer le démarrage de l’entreprise, et pour continuer à la faire tourner.

Résumé de CT :
« Le besoin en fonds de roulement (BFR) est un investissement en tout point monétaire. Il correspond aux sommes d’argent avancées par l’entreprise pour préparer les livraisons futures. C’est donc un investissement obligatoire, si l’entreprise veut livrer et encaisser.
Investir en immobilisations (machines, bâtiments…) n’est donc pas suffisant. Une société qui négligerait de planifier l’investissement dans son BFR serait une société qui ne pourrait réaliser de production, encore moins vendre cette production. Il y a donc deux types d’investissements à considérer : les immobilisations et le BFR. Et dans ces deux types d’investissements, le plus important est probablement le BFR. En effet, il peut exister des sociétés qui n’ont pas d’immobilisations (tout est en location), en revanche toutes les sociétés ont un BFR, car toutes ont un cycle d’exploitation avec des clients et des fournisseurs. »

En principe, le BFR évolue au rythme des ventes.
CT signale une cruelle réalité paradoxale : les entreprises dont les ventes croissent très vite sont celles qui risquent le plus de faire faillite par défaut de financement du BFR.


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#8 01/09/2015 21h14

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Le BFR constitue en fait un décalage de trésorerie entre le moment où le cash est mobilisé pour constituer un stock (dans le cas où il y a besoin de stocks dans le business) et le moment où le cash rentre à nouveau dans les caisses de l’entreprise.

Pendant ce laps de temps l’entreprise doit bien entendu être en mesure de supporter ce cycle de production mais aussi de financer le suivant.
En effet, il faudra bien reconstituer du stock avant que la créance ne soit effectivement payée (une créance c’est bien, du cash c’est mieux), et ainsi de suite…
Si l’entreprise n’a pas suffisamment de liquidités pour assurer son BFR, il lui faudra alors trouver des financements à court terme, ce qui peut être source de difficultés.

* Un BFR en croissance c’est bien…à condition qu’il croisse dans les mêmes proportions que les ventes.
Si le BFR croît plus vite que les ventes il faudra nécessairement pouvoir assurer la reconstitution des stocks. Sauf que si l’encaissement des créances ne suit pas, l’entreprise se retrouvera à court de cash.
Paradoxalement, les entreprises en très forte croissance sont soumises à un risque de faillite certain si leur BFR est mal géré.
Personnellement, j’aime bien regarder le BFR rapporté au chiffre d’affaires en nombre de jours. Je trouve cela plus parlant.
S’il dérive trop à la hausse, c’est une alerte rouge.

* Les business à BFR négatif sont extrêmement avantagés dans leurs besoins de financement de part la flexibilité financière que cela leur confère.

Reprenons le cas de Wal-Mart cité plus haut : les stocks sont écoulés, vendus (i.e le cash encaissé) avant que les fournisseurs soient payés : c’est le bonheur. Wal-Mart peut même reconstituer son stock avec ce cash, et ainsi de suite….Ils n’ont ainsi aucun problème de trésorerie à court terme.

Deuxième exemple, les journaux et magazines (ce n’est pas pour rien que Buffett aime ce secteur). Vous payez un abonnement que le journal encaisse avant même d’avoir à payer les imprimeurs.

On parle très souvent de l’endettement d’une entreprise et du risque lié au financement de ses activités. Certes c’est important mais la gestion du BFR est un point vital de la vie d’une entreprise et je crois que vous avez tout à fait raison de vous interroger sur ce point Huit.

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#9 01/09/2015 22h07

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Le BFR se calcule sur des donnees brutes avant provisions pour depreciations des stocks ou des creances clients.
Or le Bilan est souvent presente en net de provisions ce qui explique les difficultes a rapprocher le bilan et le bfr du tableau des flux de tresorerie.

Dernière modification par skywalker31 (01/09/2015 22h09)


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#10 02/09/2015 03h36

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huit a écrit :

working capital = actifs courants - passifs courants
BFR = stocks + créances clients - dettes fournisseurs

Ces deux notions ne sont pas égales. S’agit-il d’une erreur de traduction très courante ?

Attention, en anglais, vous avez deux notions différentes qui peuvent désigner le "working capital":
* Working Capital Requirements = WCR = BFR = Actifs opérationnels - Passifs opérationnels
* Net Working Capital = NWC = (Fonds de roulement ?) = Actifs courants - Passifs courants

Donc working capital n’est pas forcément égal à BFR, cela dépend dans quel sens on l’entend, les deux sont souvent mélangés, d’où je suppose l’existence de cette file.

En gros, Working Capital Requirement ou Besoin en Fonds de Roulement sont les Actifs Opérationnels moins les Dettes Opérationnelles, hors cash, si celui-ci est négatif, c’est plutôt pas mal, cela veut dire que les Actifs Opérationnels sont plus que financés par les Dettes Opérationnelles, et que l’on peut même réinvestir ce financement issu des opérations autre part. Les opérations vous financent en partie. Si ce chiffre est positif, alors cela signifie qu’une partie de vos Actifs Opé ne sont pas couverts par des Dettes Opé, il vous faudra chercher une source de financement autre part. Ce n’est pas mauvais en soi, c’est juste toujours mieux de ne pas avoir à s’endetter ou à lever des fonds pour financer le BFR.

Le Net Working Capital inclus le cash, ce sont les Actifs Courants moins les Passifs Courants. Le but ici n’est pas de voir qui finance (quoique, c’est l’équivalent du Financement LT - Actifs nets, cela traduit l’existence de Financement LT pour financer du CT), mais de voir si l’entreprise peut faire face à des demandes de ses créanciers opérationnels et/ou à court-terme. Donc ici, si le Net Working Capital est négatif, cela peut traduire d’éventuels problèmes de paiement à venir. Si le Net Working Capital est positif, c’est bien, l’entreprise peut payer rapidement ses fournisseurs en cas de pépin.

Donc, pour résumer, ces deux mesures ont des objectifs différents et répondent à des questions différentes. Une entreprise peut avoir les deux, WCR et NWC, négatifs ; cela voudra dire que c’est bien dans la mesure où elle est financée par ses opérations, mais mal dans la mesure où l’entreprise pourrait rencontrer des problèmes de paiement à l’avenir.

huit a écrit :

Savez-vous pourquoi je ne retrouve pas ces mêmes résultats au niveau du bilan ?

Il me semble que vous mélangez ici deux choses, la variation au bilan et les flux de trésorerie. Les variations au bilan sont ce qu’elles sont, celles que vous avez calculé ; les variations de flux de trésorerie ne correspondent pas forcément à ces chiffres, c’est normal.

Dernière modification par Wawawoum (02/09/2015 04h17)

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#11 02/09/2015 11h52

Membre (2014)
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Merci beaucoup à tous pour vos interventions. Elles se complètent très bien et permettent vraiment de mieux appréhender cette notion.

Youplaboum: Votre explication est tout simplement excellente. Je vais me procurer le livre de Christophe Thibierge dont voici le lien pour les intéressés : Comprendre la finance.

spiny: D’accord, je comprend donc que le current ratio négatif de Wal-Mart n’est ainsi pas un problème car c’est bien le cash généré via un BFR négatif qui permet d’auto-financer le cycle d’exploitation. Ce qui permet d’utiliser le cash pour des rachats d’actions et dividendes dans le cas de Wal-Mart. Je comprends l’ampleur que peut avoir le BFR sur la création de richesse. Merci pour ces précisions !

skywalker31: Vous semblez avoir compris pourquoi je ne trouve pas les mêmes chiffres entre mon étude du bilan et celui des flux de trésorerie. Je pense ne pas avoir totalement compris votre remarque mais il me semble qu’il n’y a pas de dépréciation de stocks ou de créances clients dans mon exemple.

Si deux façons différentes d’étudier une même chose ne donnent pas le même résultat alors une des deux façons conduit à de fausses conclusions. Dans le cas de Wal-Mart j’obtiens des conclusions totalement différentes. L’étude via les flux de trésorerie donne une image beaucoup plus séduisante du fond de roulement : moins de stock, moins de créances clients, et plus de dettes d’exploitation donc plus de cash généré car un BFR plus faible. J’obtiens strictement l’inverse lorsque j’étudie les variations de BFR via les postes du bilan. Est-ce que mon étude du bilan est inutile ou fausse ? Ou est-ce les chiffres du tableau des flux qui sont trompeurs ?

Wawawoum: Vous aussi vous comprenez la chose. Mais pourquoi est-ce normal que les variations au bilan ne rejoignent pas les variations des flux de trésorerie ? Cela traduit bien une même chose, non ?
Merci pour la bonne traduction. Je confondais net working capital avec working capital requirements. Je vais pousser mes recherches sur le financement des BFR positifs.

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[+1]    #12 02/09/2015 12h35

Membre (2013)
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huit a écrit :

Mais pourquoi est-ce normal que les variations au bilan ne rejoignent pas les variations des flux de trésorerie ? Cela traduit bien une même chose, non ?

Non, je ne crois pas que ce soit la même chose ; le bilan suit les variations du compte de résultat, qui sont les variations cash et non cash, celle de la "réalité économique de l’entreprise". Les flux de trésorerie sont un élément relativement nouveau qui est là pour informer les investisseurs et s’assurer que les flux sont bel et bien là, mais on parle uniquement de cash ici. Normalement, ce qui doit s’accorder, ce sont le bilan et le compte de résultat.

Et dans le temps, sur de longues périodes, oui, les flux et le compte de résultat (donc le bilan avec) vont converger. Ici, comme on parle d’actifs et de passifs courants, les différences devraient être relativement minimes par rapport à des investissements long terme. Mais elles sont bel et bien là.

En gros, vous avez un lac, ici le bilan, qui reprend tout ce qui s’est passé dans la société depuis le début. Ensuite, vous installez un instrument de mesure de remplissage (ou de vidage) de ce lac, c’est le compte de résultat. Problème, cet instrument de mesure est entre les mains du management. Pour vérifier les dires du management, les actionnaires ont peu à peu imposé le tableau de flux de trésorerie, qui lui ne ment pas, comme deuxième instrument de mesure du remplissage. Cet instrument doit être en accord avec le reste mais pas de la façon dont vous le faites.

Ensuite, je crois que vous ne comprenez pas le fonctionnement du tableau de flux de trésorerie. Quand vous prenez le tableau de flux de trésorerie et que vous voulez calculer les flux opérationnels, vous utilisez la méthode indirecte, c’est-à-dire que vous additionnez au résultat net les variations non cash de vos différents postes, comme la dépréciation. Puis vous sortez les gains et/ou pertes sur ventes d’actifs. Vous voulez les sortir de votre résultat net car ils ne font pas parti des cash opérationnels.

Vous ajoutez ensuite les variations de postes opérationnels du bilan comme les inventaires, une hausse d’inventaire mange votre cash, donc vous retranchez à votre cash… Votre augmentation au bilan de 1000 se traduirait par -1000 au tableau des flux, il y a ensuite la différence cash/non cash (dépréciation, obsolescence) qui fait que c’est différent… Pour les receivables, même topo avec des histoires de "doubtful accounts" qui sont des "contra assets" qui vont venir aussi compliquer l’histoire… etc. Et vous utilisez la méthode indirecte dans le but de vérifier que ce qui se passe dans le compte de résultat et le bilan correspond bien aux flux.

huit a écrit :

L’étude via les flux de trésorerie donne une image beaucoup plus séduisante du fond de roulement : moins de stock, moins de créances clients, et plus de dettes d’exploitation donc plus de cash généré car un BFR plus faible.

Non, cf ci-dessus, attention à l’inversion des signes… Pour les signes, une petite règle utile à partir de l’équation de base du bilan qu doit toujours rester vraie :
Cash + Non cash assets = Liabilities + Owners’ Equity
Si des postes d’actif augmentent, alors ils diminuent votre cash si vous voulez garder votre équation valable. Inversement, si des passifs augmentent, vous augmentez votre cash aussi. Etc.

Donc voilà, je me suis fait embarquer dans une explication qui est très difficile à donner en quelques lignes, je pense que vous devriez reprendre la base des états financiers et leur fonctionnement, surtout la partie flux de trésorerie opérationnels qui est effectivement traitre.

Enfin, c’est comme çà que je comprends la chose. J’espère que je n’ai pas trop embrouillé le sujet.

Dernière modification par Wawawoum (02/09/2015 13h34)

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#13 02/09/2015 13h39

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Wawawoum a écrit :

Vous ajoutez ensuite les variations de postes opérationnels du bilan comme les inventaires, une hausse d’inventaire mange votre cash, donc vous retranchez à votre cash… Donc votre augmentation au bilan de 1,000 se traduirait par -1000 au tableau des flux, il y a ensuite la différence cash/non cash (dépréciation, obsolescence) qui fait que c’est différent…

Oui, mais là où Huit a une difficulté (je pense), et moi aussi d’ailleurs, c’est que le +1055 d’inventories au bilan se traduit en un -1667 en flux de tréso. 
1. Ok pour le signe, mais une différence de 60 % cela semble faire beaucoup pour des dépréciations en un an, j’imagine que c’est parce que la dépréciation porte sur la totalité des inventories (~45000), la différence ne de 600 fait finalement que  1,5 % des inventories. Right ?
2. Pour les Receivables, cela semble plus douteux. Non seulement c’est le même signe mais une différence de 566+91 = 657 qui porte sur un total de 6000 Receivables ça fait beaucoup non ?

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#14 02/09/2015 13h48

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JL a écrit :

1. Ok pour le signe, mais une différence de 60 % cela semble faire beaucoup pour des dépréciations en un an, j’imagine que c’est parce que la dépréciation porte sur la totalité des inventories (~45000), la différence ne de 600 fait finalement que  1,5 % des inventories. Right ?

Oui, ce n’est pas tant que çà vu le total.

JL a écrit :

2. Pour les Receivables, cela semble plus douteux. Non seulement c’est le même signe mais une différence de 566+91 = 657 qui porte sur un total de 6000 Receivables ça fait beaucoup non ?

Receivables, c’est pareil, sur les centaines de milliards de vente, ce n’est pas énorme. Il faudrait regarder en détail les notes.

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#15 02/09/2015 18h04

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skywalker31 a écrit :

Le BFR se calcule sur des donnees brutes avant provisions pour depreciations des stocks ou des creances clients.

Bonjour,

Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous :

Lorsque vous faites votre calcul de tableau des flux de trésorerie (cashflow statement en bon français ;-)), vous partez généralement de votre résultat nt auquel pour faire simple vous ajoutez vos amortissements qui sont non cash et votre variation de BFR.

Dès lors, si vous avez par exemple provisionné des créances clients, vous avez déjà réduit votre cashflow (votre résultat net tient compte de ces provisions) et votre variation de BFR doit bien se faire à partir d’un BFR net et non pas brut.

C’est avant tout une question de convention pour savoir si votre capacité d’autofinancement est nette ou pas des dotations aux provisions pour dépréciation.

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[+1]    #16 02/09/2015 18h40

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Huit
je doute que vous puissiez tout expliquer sur la seule base de ce rapport annuel. En effet le groupe indique presenter la variation du bfr a perimetre constant dans le tableau des flux et a perimetre reel dans le bilan, comme indique donnees net of acquisitions, la difference soit la var Bfr acquise est melangee avec le prix d’acquisition et la tresorerie acquise dans le flux d’ investissement.

Dernière modification par skywalker31 (02/09/2015 18h41)


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#17 03/09/2015 04h48

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Effectivement Skywalker, après avoir consulté le 10-K 2015, il n’y a pas d’explication de ces écarts. Bon après, nous sommes ici dans le pinaillage, je ne crois que cela puisse influencer voter décision d’investissement dans Walmart vu les montants en jeu. Si cela vous dérange vraiment, vous pourriez tenter votre chance auprès du service investisseurs.

JL a écrit :

2. Pour les Receivables, cela semble plus douteux. Non seulement c’est le même signe mais une différence de 566+91 = 657 qui porte sur un total de 6000 Receivables ça fait beaucoup non ?

Walmart a écrit :

Receivables are stated at their carrying values, net of a reserve for doubtful accounts. Receivables consist primarily of amounts due from:
• insurance companies resulting from pharmacy sales;
• banks for customer credit and debit cards and electronic bank transfers that take in excess of seven days to process;
• consumer financing programs in certain international operations;
• suppliers for marketing or incentive programs; and
• real estate transactions.

Ils sont donc bien nets, et sont issus de beaucoup de choses différentes. Sans plus de détails, la piste s’arrête ici.

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#18 06/12/2016 21h13

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ISTJ

J’ai une question à propos du fond de roulement dans le cadre d’une copropriété.
Je suis en effet en train de vendre un appartement et dans le cadre du compromis, le notaire veut porter à la connaissance de l’acheteur le montant du fond de roulement.

J’ai posé la question au syndic mais je ne suis pas sur qu’il me réponde avant vendredi, date de signature du compromis.
Est ce que le fond de roulement correspond à la trésorerie telle que représentée ci-dessous ?
Merci.

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[+1]    #19 07/12/2016 08h55

Membre (2015)
Réputation :   60  

Bonjour,

non. Le fond de roulement n’est pas la trésorerie.

La trésorerie, c’est le cash disponible.
Le besoin en fond de roulement, c’est le cash nécessaire pour pouvoir fonctionner 1 mois (ou 1 exercice ou autre selon l’échelle temps) de plus.

Une trésorerie conséquente peut permettre de faire face à plusieurs mois de besoin en fonds de roulement.

Par contre, une trésorerie qui ne permet pas de faire face à ses échéances ou à la totalité du BFR, là les ennuis peuvent vite commencer.

Setanta

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