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[+1]    #1 16/03/2011 16h11

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Un raisonnement que l’on lit souvent est que M.Bernanke imprime en ce moment une montagne de US$, et que ça ne peut que déboucher un jour prochain sur une inflation énorme. Les Etats des pays développés qui ont de grosses dettes (en plus de déficits récurrents) pourraient alors largement se refaire sur le dos des épargnants prêteurs (et des pays émergents), mais il y aurait aussi un risque de perte de contrôle et d’hyper-inflation, avec tout ce qui va avec.

J’ai récemment lu (sur http://www.jpchevallier.com/article-dec … orComment) un raisonnement qui semble éclairer d’un jour différent cette création de monnaie par les banques centrales. Je le reproduis ci-bas, et aimerais avoir vos réactions…..

(JP.Chevallier n’a pas répondu à ces objections, comme hélas c’est souvent le cas quand un expert patenté a affaire à des arguments qui ne vont pas dans son sens… C’est dommage, car ça laisse un non-expert comme moi sur sa faim.)

Charles Gave a écrit :

Très bonnes remarques, pleines de bon sens, avec lesquelles je ne suis pas d’accord, tout simplement parce que la vélocité de la monnaie est en voie d’effondrement

Comme le disait Milton Friedman, l’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire. Or la masse monétaire (M2) aux USA est en hausse très faible (de 4. 5 % sur un an, croissance très inférieure a celle du PNB). Les crédits bancaires sont en pleine stagnation, voir régressent Comment voulez-vous avoir de l’inflation s’il n’y a pas de croissance monétaire?

En fait pour comprendre ce qui se passe il faut faire appel a un autre économiste Americain, Irving Fisher. Vous vous souvenez de son équation MV=PQ, la masse monétaire que multiplie la vitesse de circulation de la monnaie est égale aux quantités produites multipliées par leurs prix, ce qui est une simple tautologie.

Si les agents économiques sont très endettes en ayant en contrepartie des actifs a cash flow négatifs dont ils espéraient que le prix allait monter (immobilier, or, tulipes, terrains à  bâtir etc..) et si les prix de ces actifs baissent au lieu de monter, des appels sur marge ont lieu. Les prix de ces actifs s’écroulent alors. Les banques qui ont prêté s’emparent de ces actifs et essaient de les liquider, ce qui fait s’écrouler les prix encore plus. Elles prennent des pertes gigantesques et donc n’ont plus les fonds propres pour tenir les autres prêts, qu’elles sont obligées de rappeler, ce qui force de nombreux entrepreneurs parfaitement sains a la faillite et la machine infernale repart.
Des banques font faillite d’où écroulement encore plus important de V, la préférence pour la liquidité augmente (cash dans le matelas) (voir I Fisher the debt deflation theory of great depressions, 1934 econometrica, théorie de la déflation par la dette, que vous devriez googler)

Le secteur prive aux USA est en train de se désendetter comme rarement dans l’histoire .ce qui entraine une baisse de V, d’où la politique de la Fed. La seule solution puisque V est en train de s’écrouler est de faire croitre M a toute allure en achetant des obligations d’Etat, ce que fait monsieur Bernanke depuis deux ans de façon a stabiliser MV , pour stabiliser de ce fait prix et quantités et éviter que la spirale déflationniste ne s’enclenche.

Le danger en faisant cela est que vous reliquifiez les banques et qu’au bout d’un certain temps, elles peuvent décider de recommencer à prêter, ce qui peut faire repartir l’inflation. Bernanke dit qu’il le verra venir. Nous verrons.

Je comprends donc très bien ce que fait monsieur Bernanke et je ne partage pas vos inquiétudes sur l’inflation, La seule différence que j’ai avec lui c’ »est que je l’aurai fait avec des taux a 2 % plutôt qu’à zéro et que compte tenu de la croissance actuelle , je me serai arrêté il y a six mois. Mais peut-être sait-il des choses sur le bilan des banques US que je ne sais pas… Mais cet homme a eu raison.

Avant tout son rôle était d’enrayer la baisse de V qui pouvait nous amener très rapidement dans une dépression / déflation. A mon avis, c’est chose faite, il y est arrive, et je laisserai les choses reprendre leur cour normal. Mais compte tenu des conséquences dramatiques si je me trompais, je ferai peut-être comme lui en ce moment :j’assurerai le coup, au risque de créer un problème inflationniste.

Banquier Central: un métier de chien si vous voulez mon avis
Amicalement

Dernière modification par GoodbyLenine (16/03/2011 17h02)

Mots-clés : bce, déflation, fed, inflation future, qe, quantitative easing


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#2 17/03/2011 10h02

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GoodbyLenine a écrit :

J’ai récemment lu (sur http://www.jpchevallier.com/article-dec … orComment) un raisonnement qui semble éclairer d’un jour différent cette création de monnaie par les banques centrales. Je le reproduis ci-bas, et aimerais avoir vos réactions…..

(JP.Chevallier n’a pas répondu à ces objections, comme hélas c’est souvent le cas quand un expert patenté a affaire à des arguments qui ne

Je ressens exactement la même chose que vous.

De toute façon, si c’était simple, il y aurait un consensus déflationniste ou inflationniste, et pour l’instant, il n’y en a tjs pas.

Maintenant, si vraiment on avait ou anticipait à court terme une forte poussé inflationniste, les obligations d’Etat à taux fixe se négocieraient-elle à des niveaux aussi faibles ?

De toute façon, est-ce qu’un terme d’investissement, tout cela n’est pas un faux pb ? Si on arrivait à de l’hyper-inflation, en 3 clics de souris il suffit de prendre l’argent de ses livrets, racheter ses parts de fonds Euros et avec 3 autres clics de souris mettre ça sur des foncières cotées ?

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[+1]    #3 27/03/2011 16h08

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Bonjour Goodbylenine,

Je lis votre message avec quelques jours de retard.
Tout d’abord, (tous ne le savent peut-être pas) disons que Charles Gave est un économiste français qui, avec Anatole Kaletsky, un commentateur du Times et du FT, a fondé à Hong-Kong Gavekal Partners dont les analyses sont remarquables. L’abonnement est un peu cher malheureusement. Charles Gave a publié aussi plusieurs livres dont un en français « libéral mais non coupable » (beau titre!) qu’on trouve facilement.

Même Ch. Gave, dans ses papiers récents, a exprimé quelques préoccupations à voir la continuité imperturbable de l’action de la Fed malgré les signes de reprise de l’économie américaine.
Personnellement, je suis du camp qui croit qu’avec cet afflux massif de liquidité on crée de l’inflation. D’ailleurs comment tous ces pays occidentaux très endettés pourraient-ils autrement se débarrasser  de leur fardeau? Dans les années à venir les taux réels (à voir comment ils sont mesurés) resteront négatifs.

À ce sujet, je voulais joindre ci-dessous un graphe issu d’une recherche de Crédit Suisse mais je n’ai pas réussi à le faire. Ce graphe (nº9 de la page 10) montre combien, au cours des 25 dernières années, le rendement des investissements obligataires a été exceptionnel.
J’invite ceux que le sujet intéresse à parcourir l’étude de Credit Suisse très instructive que l’on trouve sur internet  Global Investment Returns Yearbook 2011) .

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#4 27/03/2011 18h24

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Francis a écrit :

À ce sujet, je voulais joindre ci-dessous un graphe issu d’une recherche de Crédit Suisse mais je n’ai pas réussi à le faire. Ce graphe (nº9 de la page 10) montre combien, au cours des 25 dernières années, le rendement des investissements obligataires a été exceptionnel.
J’invite ceux que le sujet intéresse à parcourir l’étude de Credit Suisse très instructive que l’on trouve sur internet  Global Investment Returns Yearbook 2011) .

Je n’avais pas connaissance de ce document effectivement très intéressant !

Le graph :


Le lien vers l’étude : https://emagazine.credit-suisse.com/app … 0302153119

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#5 31/08/2011 11h00

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l’inflation ne me parait pas une évidence à moi non plus.

Il me semble que l’inflation naît avant tout non du volume d’argent mais de sa vitesse de circulation. Nous avons vécu ces dernières années deux types d’injection de monnaie dans l’économie. D’une part une création par les BC, sous diverses formes, dont l’essentiel se retrouve coincé dans les banques, qui s’en sont servi pour assainir leur situation. En second lieu, nous avons vu une injection d’argent dans l’économie par d’énormes plans de relance gouvernementaux. Ces plans de relance sont-ils inflationnistes ? Créent-ils vraiment de la monnaie ? Je pense que non, hormis effets de très court terme, car 1) il ne s’agit pas vraiment de création monétaire (il faudra de toute façon les repayer plus tard, sous forme fiscale) et 2) un certain nombre d’études académiques récentes suggèrent que le multiplicateur de ces dépenses est généralement inférieur à 1.

Ces dernières années ont montré que l’inflation ne se décrète pas. L’inflation reste modeste par rapport aux masses de pognon dont nous avons été abreuvées (enfin, dont certains ont été abreuvés). Tout ceci au grand damne des gouvernements occidentaux, pour qui l’absence d’inflation représente le scénario catastrophe vis-à-vis de la dette.

A contrario, l’un des facteurs qui me font douter de mon analyse, c’est l’énorme réserve d’inflation à importer depuis les émergents (pression sur les salaires, conditions de vie donc prix). Il s’agit là d’ailleurs d’un véritable transfert de richesse de chez nous vers chez eux, et à ce titre peut-être les effets se neutralisent-ils ?

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#6 31/08/2011 11h08

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lector a écrit :

l’inflation ne me parait pas une évidence à moi non plus.

Il me semble que l’inflation naît avant tout non du volume d’argent mais de sa vitesse de circulation.

Exactement. C’est la relation d’Irving Fisher.

lector a écrit :

Nous avons vécu ces dernières années deux types d’injection de monnaie dans l’économie. D’une part une création par les BC, sous diverses formes, dont l’essentiel se retrouve coincé dans les banques, qui s’en sont servi pour assainir leur situation. En second lieu, nous avons vu une injection d’argent dans l’économie par d’énormes plans de relance gouvernementaux. Ces plans de relance sont-ils inflationnistes ? Créent-ils vraiment de la monnaie ? Je pense que non, hormis effets de très court terme, car 1) il ne s’agit pas vraiment de création monétaire (il faudra de toute façon les repayer plus tard, sous forme fiscale) et 2) un certain nombre d’études académiques récentes suggèrent que le multiplicateur de ces dépenses est généralement inférieur à 1.

Plus simplement on le voit très bien sur le taux à dix ans américain. S’il y avait de l’inflation/hyper-inflation, les taux ne seraient pas aussi bas.

On voit aussi que la masse monétaire M3 reste stable, malgré la monétisation de la dette :
Euro area (changing composition), Outstanding amounts at the end of the period (stocks), MFIs, central government and post office giro institutions reporting sector - Monetary aggregate M3, All currencies combined - Euro area (changing composition) counterpart, Non-MFIs excluding central government sector, denominated in Euro, data Working day and seasonally adjusted - Quick View - ECB Statistical Data Warehouse

Malheureusement les USA ne publie plus leur M3, donc il faut se contenter du chiffre européen.

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#7 31/08/2011 20h05

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lector a écrit :

l’inflation ne me parait pas une évidence à moi non plus.

Il me semble que l’inflation naît avant tout non du volume d’argent mais de sa vitesse de circulation. Nous avons vécu ces dernières années deux types d’injection de monnaie dans l’économie. D’une part une création par les BC, sous diverses formes, dont l’essentiel se retrouve coincé dans les banques, qui s’en sont servi pour assainir leur situation. En second lieu, nous avons vu une injection d’argent dans l’économie par d’énormes plans de relance gouvernementaux. Ces plans de relance sont-ils inflationnistes ? Créent-ils vraiment de la monnaie ? Je pense que non, hormis effets de très court terme, car 1) il ne s’agit pas vraiment de création monétaire (il faudra de toute façon les repayer plus tard, sous forme fiscale) et 2) un certain nombre d’études académiques récentes suggèrent que le multiplicateur de ces dépenses est généralement inférieur à 1.

Ces dernières années ont montré que l’inflation ne se décrète pas. L’inflation reste modeste par rapport aux masses de pognon dont nous avons été abreuvées (enfin, dont certains ont été abreuvés). Tout ceci au grand damne des gouvernements occidentaux, pour qui l’absence d’inflation représente le scénario catastrophe vis-à-vis de la dette.

A contrario, l’un des facteurs qui me font douter de mon analyse, c’est l’énorme réserve d’inflation à importer depuis les émergents (pression sur les salaires, conditions de vie donc prix). Il s’agit là d’ailleurs d’un véritable transfert de richesse de chez nous vers chez eux, et à ce titre peut-être les effets se neutralisent-ils ?

Je discuterais volontiers de ce pb d’inflation importée via le coût du travail dans les émergents, mais je me demande si cela ne vaudrait pas le coup d’ouvrir un topic spécifique sur cette question cruciale et théoriquement exigeante : l’inflation. Sujet qui nous concerne tous ici.

J’ai pas mal de réflexions là-dessus, et je suis sûr que échanger avec les gens passionnés de ce forum serait extrêmement fructueux .

Qu’en pensez-vous?

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#8 01/09/2011 08h09

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placementapapa31 a écrit :

J’ai pas mal de réflexions là-dessus, et je suis sûr que échanger avec les gens passionnés de ce forum serait extrêmement fructueux .

J’ai déplacé dans un topic sur lequel on avait déjà parlé inflation. :-)

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#9 12/09/2011 18h08

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Une autre lecture de la grille inflation/déflation par CIB Natixis.

CIB Natixis a écrit :

La création monétaire mondiale continue à être très forte avec les achats des titres publics par les Banques Centrales, avec les interventions de change.

Beaucoup d’investisseurs continuent à se demander pourquoi cette création mondiale n’est pas inflationniste. Il faut à nouveau rappeler :

- que tant que le monde n’est pas en plein emploi, la création monétaire fait baisser le taux d’intérêt et monter les prix des actifs ;

- l’inflation reviendra lorsque le monde sera au plein emploi ; le problème est que le moment où le plein emploi sera atteint est sans arrêt repoussé dans le temps par les crises successives : Lehman, puis le ralentissement américain, la crise des dettes souveraines européennes, le durcissement des politiques monétaires dans les pays émergents freinent la croissance en dessous de la croissance potentielle dans beaucoup de pays. Les couvertures contre le risque d’inflation ne doivent donc concerner que des horizons très longs.



Synthèse : l’inflation ne reviendra que dans longtemps

Source : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=59850

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#10 12/09/2011 20h11

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L’argument de Natixis est intéressant, mais il manque à cette étude une annexe "historique" montrant que les périodes d’hyper-inflation passées correspondaient bien à des périodes de plein-emploi. (J’ai comme un doute à ce niveau)….

Ce n’est peut-être pas si facile à vérifier, car l’hyper-inflaton dans le passé a généralement concerné un pays ou un groupe de pays relativement isolés des autres (cf. barrières douanières, cout et durée des transports, etc. d’avant la "mondialisation"), et une monnaie qui n’était pas la monnaie de référence du commerce mondial (USD).

Si l’on suit le raisonnement de Natixis, et en considérant que tant qu’il y aura un chomage assez important dans les pays développé, et d’importantes réserves de main d’oeuvre dans d’autres pays du globe pas encore "développés", on ne sera pas en plain-emploi globalement, et il ne devrait pas y avoir d’hyper-inflation (de la ou des monnaies de référence au niveau mondial).

Par ailleurs, la hausse de la masse monétaire avec trop de chomage devrait faire baisser les taux… Mais que se passe-t-il quand les taux ne peuvent plus baisser ? (Il y a peu de chances qu’ils deviennent négatifs). Et au Japon (depuis longtemps) et aux Etats-Unis, et en Suisse (par exemple), les taux semblent au plancher déjà.

Et que se passe-t-il si le consensus change et se met à considérer une autre "monnaie"  (que le USD) comme monnaie de référence au niveau mondial ? Les actifs du pays (ou groupe de pays) concerné continuent de voir leur prix nominal augmenter, sans que les salaires augmentent, et la dite monnaie se dévalue (par rapport aux autres monnaies), donc ce pays s’appauvrit (comme ses épargnants, mais à un degré moindre peut-être) ?

Autre question : pourquoi, si ce que dit Natixis est exact, la BCE ne baisse-t-elle pas ses taux d’intérêts (au besoin en créant de la monnaie pour racheter par ex. 50% de la dette de tous les  Etats de la zone €uro) ? Avec le taux de chomage en zone €uro actuellement, le risque d’inflation forte devrait être négligeable ? Se garde-t-elle une marge de manoeuvre pour remédier à d’éventuels "accidents" à venir ? Ou le raisonnement de Natixis est-il un peu trop simpliste ?


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#11 12/09/2011 20h26

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GoodbyLenine a écrit :

Et que se passe-t-il si le consensus change et se met à considérer une autre "monnaie"  (que le USD) comme monnaie de référence au niveau mondial ? Les actifs du pays (ou groupe de pays) concerné continuent de voir leur prix nominal augmenter, sans que les salaires augmentent, et la dite monnaie se dévalue (par rapport aux autres monnaies), donc ce pays s’appauvrit (comme ses épargnants, mais à un degré moindre peut-être) ?

ça a l’air intéressant mais je ne comprends pas très bien le raisonnement

GoodbyLenine a écrit :

Avec le taux de chomage en zone €uro actuellement, le risque d’inflation forte devrait être négligeable ? Se garde-t-elle une marge de manoeuvre pour remédier à d’éventuels "accidents" à venir ? Ou le raisonnement de Natixis est-il un peu trop simpliste ?

C’est ce qu’on ne peut pas s’empêcher de se dire. Pourtant, l’inflation a déjà eu lieu depuis 2000 (prix logement, services…), et on n’était pas au plein emploi. Même si l’on trouve des raretés (il me semble) sectorielles à cause de mauvais arbitrages, et un fort pricing power des entreprises (raffinement du marketing, analyse de la valeur, yield management…),  pouvant expliquer une part de cette inflation.

Et quid de la protection sociale qui pèse sur les prix, en renchérissant les coûts? Même si, comme c’est le cas aujourd’hui, la dite protection est financée par une épargne abondante à un taux très bas (cf sujet sur les AV), épargne elle-même en partie issue de l’inflation (produit des ventes immo), cette protection sociale peut-elle soutenir l’inflation? Qu’en pensez-vous?

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#12 12/09/2011 21h10

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GoodbyLenine a écrit :

L’argument de Natixis est intéressant, mais il manque à cette étude une annexe "historique" montrant que les périodes d’hyper-inflation passées correspondaient bien à des périodes de plein-emploi. (J’ai comme un doute à ce niveau)….

Moi aussi, j’ai un gros doute… Inflation et situation économique difficile (donc chomage), c’est la stagflation.

Wikipédia a écrit :

Ce mot-valise, contraction de « stagnation » et d’« inflation », a été employé en premier par le Chancelier de l’Échiquier Iain Macleod en novembre 1965[1] pour décrire la situation économique du Royaume-Uni, à une époque où tous les autres pays développés à économie de marché connaissaient une forte croissance (période des « Trente Glorieuses »). Mais, au cours des années 1970, et spécialement avec le premier choc pétrolier en 1973, la stagflation s’est banalisée.

Le keynésianisme, qui prévoyait un arbitrage entre inflation et chômage (principe de la courbe de Phillips), et les politiques de relance qu’il préconisait, furent pris à contrepied et se révélèrent inefficaces. Ces politiques qui visaient à faire baisser le chômage (sans trop se préoccuper de l’inflation) n’y réussirent pas, on le vit même augmenter considérablement.

Stagflation ? Wikipédia

Le sujet est compliqué mais, basiquement, faire fonctionner la planche à billets ne m’inspire rien de bon. A l’extrème, hyperinflation et 80% de chomage, c’est possible : Hyperinflation au Zimbabwe ? Wikipédia

Vu la difficulté pour prévoir vers quoi nous allons, je me prépare aux 2, même si je crois beaucoup plus à l’inflation.

InvestisseurHeureux a écrit :

De toute façon, est-ce qu’un terme d’investissement, tout cela n’est pas un faux pb ? Si on arrivait à de l’hyper-inflation, en 3 clics de souris il suffit de prendre l’argent de ses livrets, racheter ses parts de fonds Euros et avec 3 autres clics de souris mettre ça sur des foncières cotées ?

En théorie oui. Mais à quel moment "basculer" vers des actifs plus protecteurs ? Le risque c’est de se "réveiller" alors qu’ils auront déjà considérablement monté… Par exemple, l’or est une excellente protection contre l’inflation mais il a déjà fait du chemin. Donc à mon sens, il faut essayer d’anticiper afin de ne pas se réfugier trop tard dans des actifs déjà surévalués. Mais là aussi, c’est plus facile en théorie qu’en pratique.
Ceci dit, il est évident que l’internet aurait un influence sur les comportements en cas d’inflation. Comment ? Je ne sais pas car comme beaucoup je n’ai jamais connu l’inflation à 2 chiffres. De ce fait, j’ai l’impression que cela paraît abstrait à la plupart. Cela ne me paraît pas une raison suffisante pour discréditer ce scénario.

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#13 12/09/2011 21h20

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INTJ

GoodbyLenine a écrit :

L’argument de Natixis est intéressant, mais

Pour être tout à fait honnête, comme vous je suis un peu dubitatif, je l’ai mis comme grille de lecture mais sans y adhérer vraiment.

Okavongo a écrit :

Je ne sais pas car comme beaucoup je n’ai jamais connu l’inflation à 2 chiffres. De ce fait, j’ai l’impression que cela paraît abstrait à la plupart.

C’est sûr ! Quoique si on prend les prix de l’immobilier parisien, l’inflation à 2 chiffres, on la vit ! :-)

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#14 13/09/2011 20h30

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okavongo a écrit :

Moi aussi, j’ai un gros doute… Inflation et situation économique difficile (donc chomage), c’est la stagflation.

Bien sûr on ne peut s’empêcher de penser à la stagflation des années 70. Mais il me semble qu’il faut alors se poser deux questions :

1- Les situations des années 70 et aujourd’hui sont-elle comparables? En 70 on partait d’un faible chômage pour arriver à la fin de la décennie à un chômage important et structurel, prélude à ce qu’on connaît aujourd’hui et depuis. Aujourd’hui ce chômage et cette précarité de l’emploi sont déjà là. Est-ce que ça ne change pas le problème?

2- en lien avec ça, la possibilité de l’inflation cumulative (boucle prix-salaires) est OBLIGATOIREMENT associée avec un mécanisme, quel qu’il soit, d’indexation (avouée ou non) : ça peut être le droit du travail, les rapports de forces sociaux, la puissance des syndicats, le marché, … Donc, quel a été dans les années 70 ce mécanisme d’ "indexation", et quel peut-il être aujourd’hui?

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#15 15/09/2011 12h00

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J’ai entendu dire que les états français et allemand (en particulier) avaient émis beaucoup d’obligations indexées sur l’inflation. Quelqu’un en sait plus?

Si c’est le cas et si le montant est élevé, il me semble que ce n’est pas neutre.

Dernière modification par placementapapa31 (15/09/2011 12h01)

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#16 15/09/2011 13h36

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pour ma part ce qui me dérange énormement dans la note de natexis c’est la différence qu’ils font entre
"monter les prix des actifs" et inflation.

Il est vrai que l’inflation c’est l’augmentation des "prix" et des salaires avec une boucle qui fait que la machine risque de s’emballer.

Mais pour nous je pense que c’est surtout l’aspect "monter des prix des actifs" qui nous impacte si on a du cash.
Par moi ces dernières années nous sommes en "paupérisation" augmentation des prix, salaires qui stagnent.

Sur le net je trouve le mot inflation très mal utilisé, et je ne pense pas que les études sur l’inflation permettent de savoir comment vont évoluer le prix des pépites que l’on veut acquérir car il n’y a pas que l’inflation qui puissent influencer ’le prix moyen global"…

en espérant faire avancer le débat pour ma première contribution.

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#17 15/09/2011 13h42

Modérateur (2010)
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placementapapa31 a écrit :

J’ai entendu dire que les états français et allemand (en particulier) avaient émis beaucoup d’obligations indexées sur l’inflation. Quelqu’un en sait plus?

Si c’est le cas et si le montant est élevé, il me semble que ce n’est pas neutre.

En 10 minutes avec l’ami google, j’ai trouvé des informations sur ces OATi, en particulier :

http://www.oblig.fr/apprendre/les-oblig … inflation/
http://www.oatdirect.com/_pdf/GuideOat/ … uliers.pdf  (info sur toutes les OAT)

Il y a plein d’infos sur la dette de la France et sa gestion sur http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/agence … index.html
en particulier l’encours de la dette : http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/dette_ … index.html

L’encours des OATi semble limité à 170 Mds€ (sur les 878 Mds€ d’encours total des OAT, et presque 2000 Mds€ de dettes de la France). Ce volume me semble relativement modeste.

Dernière modification par GoodbyLenine (15/09/2011 13h43)


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#18 22/09/2011 16h17

Membre (2011)
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170 milliards d’obligations indexées sur l’inflation, ça ne me paraît pas si modeste, ça fait quasiment 10 % de la dette. Est-ce négligeable pour un débiteur, je ne sais pas…

Sinon, je viens d’entendre que la masse salariale globale en France avait progressé (contribuant à combler un peu le trou de la sécu), comment cela est-il possible? En pleine "crise", soit disant!

Du coup il me vient une question : qui, autour de lui, sent vraiment la crise, ici?

Dernière modification par placementapapa31 (22/09/2011 16h18)

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#19 22/09/2011 18h58

Kiceca
Invité

La masse salariale augmente… c’est bien…

Mais dans cette augmentation salariale, quelle part est imputable aux augmentations de salaires et quelle part est imputable a l’augmentation du nombre de salariés ?

A cela il convient d’ajouter la démographie favorable de la France. C’est environ 150000 emplois qu’il créer tous les ans simplement pour compenser l’augmentation de la population en age de travailler.

Et ce ne devrait pas aller en s’arrangeant puisque le retard du départ à la retraite devrait amplifier le phénomène sauf à ce que la natalité chute en france ce qui n’est pas souhaitable.

 

#20 16/11/2011 21h04

Membre (2011)
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J’aimerais poursuivre ici la discussion sur la monétisation, l’inflation, la rigueur, l’indexation des rémunérations… ça me paraît plus à sa place.

Je me pose d’abord une question basique : la monétisation d’une dette entraîne-t-elle obligatoirement l’inflation?

Quelques pistes de réflexion :

1- Si la monnaie créée, reçue par le créancier, est épargnée, pas d’inflation sur le marché des B et S de consommation. On aura éventuellement une inflation du prix des actifs, ou de certains actifs (ex : notre actuelle bulle immo française)

2- Si la monnaie créée est utilisée pour consommer mais qu’on est dans un contexte keynésien (réservoirs de productivité, réserves de capacité), alors pas d’inflation puisque l’offre suit.

3- Si la monnaie est consommée mais qu’on des verrous sur l’offre (ex : matières première, désindustrialisation, problèmes de libre fonctionnement des marchés comme en France par exemple, cause corporatisme et étatisme), l’inflation est possible

4- Si les salaires ne suivent pas, l’ébauche initiale d’inflation aura il me semble pour effet une baisse du pouvoir d’achat des faibles revenus, une hausse des hauts revenus due à un effet de rente accru (accaparation), avec une déflation globale des volumes et de l’activité, pouvant être associée à une inflation sur les produits et biens de qualité (à relier à l’inégalité de revenue accrue)

Voilà pour commencer… modestement

Dernière modification par placementapapa31 (16/11/2011 21h06)

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#21 17/11/2011 21h19

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Je suis en train de parcourir une modélisation de la boucle prix-salaires, phénomène sans lequel il ne peut en aucun cas y avoir d’inflation généralisée. C’est un modèle assez costaud, je ne comprend pas tout, mais je retiens notamment ce passage :

L’équation de salaire moyen par tête (SMPT) des branches marchandes non agricoles (EB-EP)
intègre un certain nombre de déterminants traditionnels des salaires :



• le taux de chômage (cf. Graphique 42) reflète le pouvoir de négociation des salariés et le
degré de tension sur le marché du travail. La courbe de Phillips suppose que l’inflation
salariale dépend de l’écart du taux de chômage à son niveau structurel (NAIRU), alors que la
courbe WS suppose une relation en niveau entre salaires et taux de chômage ;



La modélisation intègre en outre une variable de « coup de pouce » sur le SMIC (cf. Graphique 44)
afin de tenir compte non seulement de l’effet comptable d’une progression réelle du SMIC
supérieure à sa revalorisation mécanique33, mais aussi de ses effets de diffusion au-delà du SMIC.
Ces derniers se manifesteraient dès la première année et s’élèveraient, pour un « coup de pouce »
de un point, à un peu moins d’un dixième de point34 de hausse sur le salaire moyen réel, soit la
différence entre les impacts de très court terme et de moyen terme (cf. Tableau 5).

adresse du rapport :

http://www.tresor.bercy.gouv.fr/etudes/ … 010-04.pdf

L’effet de diffusion de la hausse du SMIC est pris en compte :

La variante décrite ici suppose que le SMIC bénéficie d’un « coup de pouce » d’un point au-delà de
sa revalorisation légale. Le « coup de pouce » impacte instantanément le salaire moyen de 0,2
point, puis se diffuse rapidement dans l’échelle des salaires. Par conséquent, les prix des services,
particulièrement réactifs aux salaires, augmentent de 0,1 point dès la première année, contribuant
mécaniquement à hauteur d’un demi-dixième de point à l’inflation totale.

En deuxième année, les effets de diffusion du coup de pouce sur le salaire moyen se sont déjà
dissipés mais le bouclage par les prix, et notamment par la composante services de l’inflation sousjacente,
ajoute 0,1 point d’inflation salariale. Dans le même temps, l’augmentation des salaires en
première année entraîne progressivement l’ensemble des prix à la consommation (hors énergie) à la
hausse, notamment dans les services et l’alimentaire. In fine, le glissement annuel de l’inflation
s’accroît d’un demi-dixième de point pendant la deuxième année. En troisième année, ce
mécanisme inflationniste de bouclage prix-salaires se poursuit.

J’avais déjà trouvé des liens sur la diffusion des hausses de SMIC :

http://www.ifrap.org/Pacte-de-competiti … 11946.html

Apparemment donc, en France, l’indexation automatique des salaires ne concerne pas les salaires en général, mais seulement le niveau du Smic (actuellement 1.365 € bruts par mois sur une base 35 heures). Mais c’est une illusion. En effet, totalement rigide, puisqu’elle est inscrite dans la loi, cette indexation s’effectue en fonction de l’évolution du coût de la vie en général (tous produits sauf tabac) ainsi que de la progression du salaire ouvrier. Tout éventuel coup de pouce, à la discrétion du gouvernement, ne peut s’exercer qu’au-delà de l’indexation automatique. D’autre part les augmentations du Smic concernent en fait une bien plus grande proportion des salaires français que ceux auxquels elles s’appliquent de droit. Tout d’abord la répercussion de l’augmentation du Smic est généralement considérée (à la suite des études de la DARES) comme s’étendant jusqu’aux rémunérations égales à 1,4 Smic (soit 1.911€).
D’autre part les salaires français ont la particularité d’être considérablement écrasés entre le Smic et au moins le salaire médian (celui qui concerne 50% de la population). Selon une récente étude d’origine OCDE, le Smic serait au niveau de 62,7% du salaire médian, ce qui signifie que ce dernier équivaut à 1,59 Smic. Au total la proportion de salariés français qui sont directement ou non concernés par l’indexation automatique du Smic n’est donc pas très loin de la moitié.

Je me suis également demandé si les minimas conventionnels étaient indexés, vu que je ne suis pas expert en droit du travail. JE ne le pense pas, pas directement en tout cas :

commentaires trouvés autour d’une convention collective :

Question : L’augmentation du SMIC entraîne t-elle obligatoirement une nouvelle grille des salaires ?
Réponse : Non, l’augmentation du SMIC n’entraîne pas obligatoirement une nouvelle grille. Si le SMIC mensuel est supérieur au salaire conventionnel mensuel, le salarié devra percevoir le SMIC mensuel. Aucun salaire ne peut être inférieur au SMIC mensuel.

Bref : contrairement à ce que je pensais, il semble que la diffusion de l’inflation via la hausse induite des salaires soit bien présente, malgré le fort taux de chômage que nous connaissons en France depuis des lustres. Le pouvoir ne négociation des syndicats soit disant érodé, bof, je n’y crois guère… Cela est il me semble un argument en faveur du modèle "insiders-outsiders" : il y a les salariés protégés, et les autres au RSA…

Et rajoutons à tout cela la catastrophique et pernicieuse indexation du SMIC sur l’inflation.

Bref, épargnants, veillons au grain!

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#22 20/11/2011 00h41

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Ce document sur un scénario de stagflation me paraît intéressant :

Stagflation - Forecast juin 2011 - Futures

extrait :

"L’espoir secret des américains est que dans cet environnement inflationniste à taux très bas, l’ensemble de l’occident va se désendetter en truandant tous les créanciers obligataires pour repartir sur une croissance saine dans une dizaine d’années. Il est possible qu’ils y arrivent … Les créanciers ont-ils le choix ? "

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[+1]    #23 12/12/2011 09h09

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Je poursuis ici la discussion :

JB0660 a écrit :

Oui, je vois 2 grandes raisons à cette baisse des taux (mais je ne suis pas macro économiste loin de là…) :

1. la désinflation (ie baisse de l’inflation) depuis le début des années 80 entraine une baisse des taux nominaux.

2. je pense également que les liquidités massivement injectées et les politiques des banques centrales depuis l’éclatement de la bulle internet jouent un rôle sur le maintien des taux à des niveaux très bas.

Je voudrais faire ce simple constat basique, qui fait réfléchir je trouve :

- beaucoup d’argent issu de ventes immobilières se retrouve en AV (c’est mon cas)

- à la fin des années 90 tel appartement  valait 100 000 euros et les taux des fonds en euros étaient disons à 6%, la somme placée en euros donnait donc 6000 euros/an d’intérêts

- aujourd’hui la vente de cet appartement à 200 000 euros, somme placée en AV en euros à 3% donne toujours 6000 euros, puisque si le taux à diminué le capital nominal  a augmenté.

- le BIG PROBLEM, c’est que ces 6000, les même en 97 et aujourd’hui, ne représentent plus aujourd’hui que 4458 euros réels (et encore j’ai calculé avec l’inflation officielle, que je crois sous-estimée de 1% je le répète selon calculs faits sur mon budget personnel)

- bref en conclusion, on voit comment la création monétaire, par une baisse excessive des taux, exproprient les épargnants (par le rendement, donc par la valeur actuelle de la somme capitalisée future)   

- aujourd’hui le taux n’aurait pas dû descendre en deçà de 4,05% selon mon calcul si on voulait conserver le même pouvoir d’achat aujourd’hui que avec 6000 en 97 (et encore dans ce taux je ne tiens pas compte des énormes hausses de prélèvement depuis 97!)

Dernière modification par placementapapa31 (12/12/2011 10h13)

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#24 05/01/2012 19h08

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Projet de TVA sociale en france : un moyen pour l’Etat de faire de l’inflation?

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[+1]    #25 24/01/2012 15h39

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Pour comprendre pourquoi l’injection de liquidités énorme depuis quelques années n’a pas créé d’inflation, lisez bien cette explication de FxPro de ce matin:

FxPro a écrit :

When the ECB first started injecting long-term funds in 2009, it was the internal carry trade that was more prevalent - banks using money from the ECB’s longer-term tenders to invest in the euro-denominated bond market. That is where around half of the cash went. This time around, bond auctions have gone well but the ECB’s own analysis (January Monthly Bulletin) showed a strong correlation between banks’ funding needs and the level of participation in the 3-yr auction. This suggests that funding carry trades is not currently the primary motivation for taking cash. Indeed, banks should and do have more pressing matters on their minds, such as meeting new capital requirements by mid-year

Autrement dit, depuis 3 an, la moitié de la création monétaire de la BCE servait aux banques à acheter des obligations d’état (au rendement plus élevé que le taux de la BCE).
Au passage notons comment le système pervers de non monétisation (je vais encore me faire des ennemis) engraisse des banques alors que les états auraient pu emprunter directement à la BCE.

Mais pourquoi avait-on voté en 1973 cette loi imposant à l’Etat de passer par les banques privées ou les marchés pour financer sa dette ? | Atlantico.fr
Et qu’on ne me parle pas du risque de planche à billets puisque la BCE est indépendante et décide de son taux toute seule, il n’y a pas plus de risque qu’un état mal géré fasse imprimer de la monnaie pas chère par la BCE, que de risque que des banques fassent tourner la planche à billet.. pour acheter des obligations. Vu que c’est exactement ce qui se passe :-)

Bref, si depuis 3 ans il n’y a pas d’inflation, c’est que l’injection BCE va massivement, via les banques, dans des obligations (ce qui explique leur bulle actuelle et la méforme des autres classes d’actifs). Obligations qui financent des déficits accrus des états, c’est à dire des pertes de revenus causés par la baisse d’activité et donc de recettes des taxes. Donc cet argent compense juste l’argent qui n’a pas été créé par la croissance.

L’hyper inflation viendra éventuellement en Europe si les dettes souveraines continuent leur progression effrénée, mais pas tout de suite
Le cas des US est un peu différent : leur création de monnaie est bien plus grande, mais l’inflation est "exportée" dans les pays émergents grâce au rôle mondial joué par le dollar.

Pour finir notons l’information finale de FxPro: les banques sont actuellement plus occupées à renforcer leurs fonds propres pour être conformes aux ratio de Bâle 3. Cela explique la légère remontée récente des taux :
HISTORIQUE TAUX DE REFERENCE OAT 10 ans FRANCE et EUROPE dont GRECE, EMPRUNT A TAUX FIXE

Voilà, mon avis personnel est donc que nous risquons de rester pour 1-2 ans avec taux d’intérêts et de l’inflation assez faible, par contre le risque d’hyper inflation d’ici la fin de la décennie est très fort si des politiques d’économie des gouvernements ne sont pas efficaces d’ici là.


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